2 septembre 2008

La tolérance vertu privée....


Nous n'allons pas commencer le jeu pervers des citations (mention spéciale pour Edgar et sa citation d'Orwell) mais une fois de plus, Régis Debray dans son dernier opus "L'intellectuel face aux tribus" (CNRS éditions) nous remet les idées à l'endroit. Un exemple, celui de la tolérance dont Régis nous rappelle qu'elle est avant tout une vertu privée:

"La tolérance mutuelle, condition du pluralisme? Oui, mais prenons garde à ce mot trop souriant pour être honnête. La tolérance est aisée dans le vide des convictions. Il est plus facile de tolérer ce dont on n'est pas ou peu affecté; et les sociétés en fin de course, sans rite ni credo, pour qui tout est égal, ont beau jeu de déclarer qu'il est interdit d'interdire- devis évidemment impraticable mais qui flatte l'indifférence molle et lâche de ceux qui, ne croyant en rien, s'autorisent la non-assistance à personnes en danger. Seul le refus de l'intolérable peut rendre quelque dignité à la notion de tolérance (...) De toute façon la tolérance, vertu privée, ne suffit pas. Ce n'est jamais qu'une condescendance, une grâce, une permission arbitraire et suspensive."

2 commentaires:

  1. Ceci dit, l'intolérance est une vertu politique qu'on pratique intensément hors de nos frontières: zéro tolérance pour le taliban afghan des champs (de mines)... mais sur notre territoire, 100% de grosse tolérance mollassonne pour le taliban urbain.

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  2. En effet, il semblerait qu'il y ait de sèrieuses limites a la tolérance contre les enemis de l'oncle sam :

    "Le Premier ministre François Fillon a évoqué lundi le prochain envoi de « moyens supplémentaires » en Afghanistan, se plaçant ouvertement dans le cadre d'un combat contre « le monde musulman ».
    Intervenant sur Europe 1, Fillon a déclaré : « le conflit va durer, parce que les causes de ce conflit sont très profondes (…) C'est l'opposition entre le monde musulman et une grande partie du reste de la planète, c'est le conflit israélo-palestinien, c'est les déséquilibres économiques et sociaux (...)"

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