26 août 2008

Péter la gueule aux connards !

Au seuil de la rentrée littéraire qui promet d'être palpitante, j'ai eu un petit coup de coeur pour l'ouvrage d'un jeune auteur qui fête cette année ses 80 ans. Gageons que cet ouvrage provoquera des remous dans le landerneau des enculés mondains de l'édition nouvelle génération pour connards et putes à frange .

Dans cet ouvrage, le travail de Michel Clouscard consiste à dévoiler la collusion du libéralisme et de la pensée freudo-marxiste en vue d’imposer à la société française le nouveau mode de production capitaliste lié au marché du désir. Lorsque paraît « Néo-fascisme et idéologie du désir », les théories freudo-marxistes sont très à la mode et Clouscard s’empressera de montrer qu’elles ne sont qu’une caution libertaire du libéralisme. En effet, sous couvert de produire une rupture avec la société de consommation, la pensée freudo-marxiste présentée comme émancipation transgressive s’avèrera n’être qu’une des conditions majeures du développement de cette même société de consommation. En effet, son escamotage des rapports de classe témoignera d’une profonde allégeance à la nouvelle société du capitalisme avancé et à la nouvelle exploitation que cette dernière opère sur le prolétariat. La fonction première de cette idéologie du désir fut donc de briser la société traditionaliste et de promouvoir de nouvelles conduites libidinales, ludiques et marginales qui, tout en prétendant lutter contre lui, permirent la relance et l’expansion du capitalisme. Il s’est agi de cacher une terrible réalité : le redéploiement du capitalisme, loin d’intégrer le prolétariat à cette nouvelle société, n’a fait que l’en exclure encore un peu plus pour permettre à la classe dominante et notamment à la nouvelle petite-bourgeoisie, celle dont font partie les adeptes du freudo-marxisme, une nouvelle consommation libertaire et parasitaire. Les uns (le prolétariat) produisent le superflu, les autres (bourgeoisie, petite-bourgeoisie), grâce à l’exploitation de cette production, consomment le superflu. L’idéologie du désir, servant donc les intérêts de ceux qui la portent et la promeuvent, se charge de faire la publicité pour cette consommation parasitaire et ses nouvelles conduites qui impliquent le gaspillage.

Le freudo-marxisme est donc la proposition d’une forme particulière, d’un modèle particulier se proclamant universel et normatif et qui permet de gérer les moeurs d’une façon libertaire et progressiste pour camoufler l’oppression économique. C’est une révolution économico-esthétique qui systématise « la consommation transgressive pour atteindre la croissance maximale, implanter la réaction par le désordre moral, dissoudre les institutions de la Nation pour que le fonctionnement des multinationales devienne à la fois infrastructure et superstructure, seule instance productrice de la marchandise et du style de sa consommation, pour qu’enfin esthétique, marchandise, éthique soient une seule et même chose et règnent sur les individus massivement schizophrénisés, livrés aux dispersions transcendantales et aux participations panthéistes, par le plus fantastique déploiement de médias, de jeux, de drogues et de fêtes. »


2 commentaires:

  1. Certes, c'est un bon livre, écrit par un penseur d'envergure (qui arrive à faire une critique marxiste sans que le lecteur s'en rende compte.. d'ou la terminologie marxiste -au moins en apparence- des attitudes et argumentations des Soraliens, ces disciples de Clouscard..), mais il ne vaut pas "La Cuisinière et le Mangeur d'hommes" d'André Glucksmann..

    je vous invite à lire ce dernier livre : autant de cuistrerie, de prétention et niaiserie en seulement 200 pages, je dis bravo.. bon pour rire encore plus y'a la série des "comprendre le 11/09" (sic!) avec des titres aussi modestes que "Dostoievski à Manhattan" ou "Ouest contre Ouest"... "urgence Darfour" et autre "Tchetchénie, le déshonneur russe"..

    mais le ponpon, ça reste son "Le discours de la haine" ou il fustige les discours acrimonieux et agressifs (seulement ceux de ses ennemis..) au nom du "bien".. pour ensuite signer une tribune (qui brille par une haine hystérique) dans Libé ou il appelle à atomiser l'Iran "malgré ses 80 millions d'individus"!.. ahaha.. devant autant d'obscénité, Bobo le Lay (dédicace à son plus grand admirateur secret, -K-..) n'aurait pas manqué de relever d'un : "voilà un bel exemple d'inversion accusatoire"!

    Enfin bref, tout ça pour dire que Clouscard est un excellent analyste [ses livres sont donc des critiques de référence du capitalisme contemporain -"Le capitalisme ne peut être pensé que par le communisme" (E. Berl)- ...cependant on peut regretter que dans ses livres il ne donne jamais sa vision d'une économie politique] même s'il reste au final un salaud de coco..

    Cocoluche : "Le communisme, c'est une des seules maladies graves qu'on a pas expérimentées d'abord sur les animaux".. c'est le végétalien (sic!) Anarveg qui doit jubiler!..

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