30 juin 2008

La France des diverses cités


Certains trouvent qu'Eric Zemmour constitue l'analyste le plus brillant du malheur français... d'autres en font l'idole de la France néobeauf et pavillonnaire terrorisée par la racaille. En fait, Zemmour est un Soral light, le surmoi marxiste et hégelien en moins et il est loin d'être infaillible... par exemple dans le dernier ça se dispute, il accusait l'hebdo préféré de LBDD , Marianne, de ne pas parler des violences intercommunautaires, il n'avait pas encore lu ce papier du vieux Konopnicki:




La France des diverses cités

La commission chargée de moderniser le préambule de la Constitution ne remettra pas son rapport avant l'automne. La tâche semble plus complexe que ne l'imaginait Nicolas Sarkozy en confiant à Simone Veil la direction de ce groupe de travail chargé d'intégrer la reocnnaissance de la diversité française à l'énoncé des principes de la République, une et indivisible. La diversité a frappé très fort dans un quartier de Paris où, depuis plus d'un siècle, toutes les immigrations s'intégraient.

A cet endroit, les jeunes juifs se promènent avec des signes distinctifs, ce qui n'est pourtant plus obligatoire depuis la reddition du général Von Choltitz, le 25 août 1944. D'autres jeunes gens, souvent affublés d'oripeaux identitaires, leurs disputent des territoires stratégiques, situés entre le Guignol et la pièce d'eau du parc des Buttes-Chaumont. Ça, c'est Paris aujourd'hui. Au pied des Buttes, tout est calme. On ne signale pas d'affontements sur la ligne de démarcation qui sépare les quartiers hétéros friqués du réduit gay branché.

Dans la capitale des "diversités", les groupes ennemis s'accrochent à leurs origines. Jadis, la municipalité de paris a tout fait pour conforter les groupes et creuser les différences. Le maire, Jacques Chirac, alors soutenu par les élus socialistes a favorisé et soutenu financièrement l'implantation dans le XIX e arrondissement, du plus grand lycée loubavitch d'Europe. Jusque-là, les juifs d'Europe orientale qui s'installaient à Paris abandonnaient les obscures traditions de Pologne et d'Ukraine, barbes, papillotes, caftans et chapeaux. Ils parlaient parfois un français incertain, mais entre le boulevard de Belleville et les Buttes-Chaumont on rencontrait rarement des juifs vêtus comme leurs ancêtres des ghettos.

Aujourd'hui, on pourrait croire que la rue de Crimée doit son nom à une population qui semble sortir des Contes d'Odessa d'Isaac Babel. On ne saurait pourtant parler de retour des traditions. Les descendants des immigrés de Pologne et de l'Empire Russe sont intégrés depuis longtemps, on les rencontre plus souvent à St-Germain-des-Prés que dans la rue de Crimée. Pour des mystérieuses raisons, les juifs venus du Sud se sont déguisés en ashkénazes de 1905 pour prendre leur part de ghetto en plein Paris.

L'immigration juive d'autrefois était, en tous domaines, un modèle d'intégration (NDA: d'assimilation). Elle n'enfermait pas ses enfants dans les écoles confessionnelles. Trop heureux de trouver un pays où l'école et l'université ignoraient les discriminations, les immigrés juifs attachaient le plus grand prix à la réussite scolaire. Ils ne réclamaient pas des cantines casher, moins encore des établissements où l'on peut prier cinq fois par jour. Ils aimaient cette école laïque qui permettait aux gosses des tailleurs polacks de devenir médecins, ingénieurs, d'intégrer l'aristocratie républicaine, celle du mérite et du concours.

Aujourd'hui dans ces mêmes quartiers où les jeunes juifs, vivant souvent dans des taudis, se préparaient à des études supérieures, on isole les enfants, de la crèche au lycée. On les enferme dans des écoles confessionnelles. Et cette désintégration a été conçue, financée par la Ville de Paris et par l'État. Des ministres socialistes ont accordé le bénéfice du contrat à des établissements religieux où le costume religieux est obligatoire, la mixité interdite et où l'on prend des libertés avec l'enseignement de l'histoire et celui des sciences de la nature. Les élus parisiens, de droite et de gauche ont subventionné l'obscurantisme. Ils ont détruit ces pépinières de la République qu'étaient les quartiers populaires de Paris.

Alors, il y a des bandes, des affrontements. Tout le monde s'indigne, mais, quand on construit des ghettos, on prépare les pogroms.

6 commentaires:

  1. ... on prépare les pogroms... et aussi le libéral-sécuritaire comme solution.

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  2. Il est vraiment de Konopniki ce texte ?? Ben je me rends compte que parfois, moi aussi, je me comporte comme un con. Je faisais systématiquement l'impasse sur ses papiers parceque je le prenais pour un gauchiste libertaire ...

    Très beau texte. J'aime beaucoup cette description de "l'écomusée" juif de la rue de crimée ! :-)

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  3. Une perle ! Intelligent et joliment troussé ! J'adore "la ligne de démarcation" entre les quartiers hétéros friqués et le réduit gay branché ! C'est exactement ça!

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  4. @ Xavier

    Même chose, je le prenais aussi pour un vieux gauchiste libertaire... mais là le Konop' s'est défoncé pour nous pondre ce texte. Agréablement surpris.

    @ Bebop

    Effectivement c'est un texte bien ciselé et je n'ai pas résisté à vous le livrer. L'enquête de Guy Sitbon est pas non plus.

    Un bon numéro de Marianne...ça faisait longtemps.

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  5. Ah oui bien sûr. Les affrontements ethniques en France sont dûs avant tout à l'effroyable et rétrogade communautarisme juif. Konop fait bien de mettre le projecteur sur ce douloureux problème.

    D'ailleurs les prisons françaises sont pleines de loubavitch à papillotes qui font ch... les matons avec leurs histoires d'électricité à pas allumer le samedi.

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  6. A M.Marchenoir : j'ai plutôt l'impression que Konop parle de ceux qu'il connaît le mieux... c'est tout. Et je pense qu'on se tromperait beaucoup en ne remarquant que les plus "turbulents" des imbéciles rétrogrades à la sauce ethnico communautaro religieuse, pour dédouaner les plus discrets de leur pouvoir de nuisance sur la société...
    enfin, c'est mon avis...

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