25 janvier 2008

Vie et mort de Jérôme K.


On vit une époque formidable, en moins de 24 heures Jérôme Kerviel vient d'être propulsé ennemi n°1, "terroriste" comme dirait le risible Daniel Bouton, furieux de voir le système capitalisto-mafieux mis à nu.



On retiendra une fois de plus la dimension sacrificielle du marché avec ce pauvre Kerviel comme bouc-émissaire. French psycho de la finance chic et choc sous le masque du trader moyen, il faisait mouiller sa petite voisine: "C'est un bel homme, musclé, sportif. Il sautait des marches lorsqu'il rentrait le soir". Tom Cruise dans Wall-Street, on convoque les meilleurs experts: Psy-culs ( orphelin + rupture sentimentale= fraude) , économistes (Elie Cohen, tiens il ne serait pas au conseil d'administration de la Société Générale?), on interroge sa mère, ses anciens camarades de licence d'éco à Nantes... on retrouvera sûrement son ex... Mais oui, c'était un être réservé, trop timide pour être honnête, fils de coiffeuse de surcroît!

Le plus bel âge de l'obscénité démocratique et cette voix évanescente sur ce répondeur... bras d'honneur ultime.

En plus, il a réussi à éclipser le Pèzident !!!

Le CGBi a deux hypothèses au sujet de cet homme (oui car c'est bien un homme et non le double de Khaled Kelkal):

La première qu'il était membre d'une cellule dormante d'un mouvement marxiste conseilliste qui avait la charge de faire exploser le système de l'intérieur après avoir gravi plusieurs échelons et même pris sa carte au RPR.

La seconde commence à tourner sur le net ( les sources demeurent anonymes)

COMITE DE DIRECTION DE LA SOCIETE GENERALE

- Bon, les gars, on déconne, on déconne, mais on s'éloigne des vrais problèmes. Qui veut un calva ? J'ai du 80 ans d'âge que je fais venir directement de la ferme. Une rareté.

- Qui a pris les cigares ? Jean-Eudes, faites pas le rat, renvoyez les havanes par ici.

- Messieurs ! Quand vous aurez fini de vous torcher, on en reviendra au sujet du jour. Où est Roger ?

- Aux toilettes, monsieur le président, il a du mal à digérer la purée de céleri.

- Bon, puisque notre directeur financier est malade, je vais moi-même rentrer dans le sujet. Peuf... Peuf... (il allume un cigare). Messieurs, comme je le disais, l'heure est grave. Merci pour le calva, Pierre-Henri. Les calculs faits par ma stagiaire cette nuit montrent que nous avons perdu entre 5 et 9 milliards par la faute de ces gros ploucs d'amerloques.

- Font chier, ces yankees. On ne peut plus faire confiance à personne !

- Silence, Charles-Edouard ! Il est trop tard pour nous lancer dans une analyse de risques approfondie. La question du jour est : qui va porter le chapeau ?

Silence général. Tout le monde se regarde bizarrement.

- Non, ne vous inquiétez pas, on n'en est pas encore à foutre des cadres dirigeants à la porte. Le plan social, on le fera sur les guichetiers, faut pas que déconner. Non, mais sérieusement, faut trouver un clampin à faire dégager rapido. De préférence, un qu'aucun d'entre nous ne connaît, histoire de dire qu'on n'était pas au courant.

- Oui, monsieur le président, mais qui ?

- Je sais pas moi, je suis pas là pout tout faire, non plus. Y a personne que vous voulez virer ? Un trou de balle, un minus, mais avec une bonne gueule de psychopathe, qu'on pourrait montrer à la télé en disant "tout est de sa faute" ?

- Oui, comme les anciens hébreux chargeaient un bouc de leurs péchés avant de l'envoyer dans le désert...

- Charles-Hubert, vous nous les pétez menu avec vos histoires de cureton. C'est pas parce que vous avez passé 15 ans chez les jèzes qu'il faut la ramener à chaque codir. La dernière fois, c'était Saint-Paul à Damas pour illustrer le moment où Bernanke a compris qu'il était dans la merde, et la prochaine fois, vous nous faites quoi ? Sodome et Gomorrhe ? Le Déluge ? Allez, on y va, on me donne un nom.

- Mais, président, on ne les connaît pas, les noms des collaborateurs. On leur parle à peine, et encore, seulement pour les engueuler.

- Bon, OK, je vois, c'est encore moi qui vais tout faire. Pierre-Matthieu, passez-moi votre portable. Le trombi de la boîte, il est où ?

- Ici, monsieur le président.

- Putain, ces tronches de tarés qu'ils ont ! Eh, aux RH, vous avez jamais pensé à donner des consignes, genre "éviter d'embaucher des demeurés" ? Bon, on va pas s'en sortir, je clique au hasard... Tiens, celui-là, Bernard Hurningh, vos en dites quoi ?

- Il est conseiller clientèle à Dôle, monsieur, personne ne croira jamais qu'on a perdu 5 milliards à cause de lui.

- Même en magouillant avec la Suisse ?

- C'est plus ce que c'était, monsieur, la Suisse. Le secret bancaire n'est même plus garanti, ils seraient foutus de nous prouver qu'on raconte des craques.

- Mouais, va falloir taper dans le lourd. Celui-là, Marc Brice, à votre avis ?

- Directeur financier d'une sous-filiale spécialisée dans le prêt agricole, monsieur. C'est la bourse qui craque, pas le marché du purin.

- Faites le malin, Jean-Edouard, foutez-vous de ma gueule. Bon, celui-là, il a une vraie tronche de vainqueur. C'est mon dernier mot, vous vous sortez les doigts du cul et vous me le mouillez à mort. Jean-Gui, en tant qu'ancien membre du cabinet de l'Elysée sous Mitterrand, les barbouzeries, ça vous connaît, non ?

- Oui, on peut magouiller un peu le système informatique, histoire de faire croire qu'il nous a truandés. Faites voir le nom ?

- Kerviel, Jérôme Kerviel. Encore un de ces petits merdeux qui croient qu'ils vont devenir riches parce qu'ils passent des ordres de bourse toute la journée sur leur écran. On dirait des hamsters sous acides, ces branleurs. Allez, celui-là paiera pour les autres.

- Mais, monsieur, 5 milliards sur le dos de ce trou de balle, personne n'y croira jamais !

- Je vous signale, mon petit Charles-Edouard, 80% des français se sont déplacés il y a un peu plus de six mois pour départager une dinde hystérique, et un velléitaire complexé par sa taille, alors vous savez, le sens critique de ces glandus... Bon, on y va. Plan média, bidonnage informatique, communiqué de presse, plan social en backup, je veux tout ça sur mon bureau demain matin. Et vous me supprimerez le coupon de cette année, ça fera les pieds à ces connards d'actionnaires. Quelqu'un reveut du champ', on va se saouler la gueule pour fêter ça...



11 commentaires:

  1. Encore une exclusivite CGB !! Le pire c'est que ca s'est vraiment passe comme ca ...

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  2. "Quelqu'un avait dû calomnier Jérôme K., car sans qu'il eût rien fait de mal, il fut arrêté un matin."

    Ouais, ça a l'air familier... Il avait les initiales adéquates, ce gars! Y aurait un amateur de Kafka un peu taquin à la direction de la SG que ça m'étonnerait pas.

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  3. Vous remarquerez qu'on n'a pas entendu un seul mot sortir de la bouche de ce monsieur à qui on a jeté le nom en pature aux médias pour exprimer un semblant de défense.

    De là à ce qu'on le retrouve "suicidé" dans peu de temps, il n'y a qu'un pas.

    Les médias iront de leurs explications foireusement dans les clous: "la pression", "la peur de la justice et de la descension sociale", etc.

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  4. La politique magouillo financière décryptée par la littérature :
    je suis 100% de l'avis de Thenightwatch !

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  5. très bon, vraiment très bon!

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  6. Pas de panique les gars :
    "Samedi en Inde, où il était en visite d'Etat, M. Sarkozy a plaidé pour une meilleure "transparence" des marchés financiers, estimant qu'ils devraient favoriser les entrepreneurs plutôt que les spéculateurs."

    "Il faut arrêter avec un système financier qui marche sur la tête et qui perd de vue sa finalité", a-t-il ajouté.

    Hors micro, il aurait aussi osé affirmer : "L'eau ça mouille et le feu ça brûle"

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  7. > Charles-Hubert, vous nous les pétez menu avec vos histoires de cureton. C'est pas parce que vous avez passé 15 ans chez les jèzes qu'il faut la ramener à chaque codir. La dernière fois, c'était Saint-Paul à Damas pour illustrer le moment où Bernanke a compris qu'il était dans la merde, et la prochaine fois, vous nous faites quoi ? Sodome et Gomorrhe ? Le Déluge ? Allez, on y va, on me donne un nom.

    Hé, hé. C'est ce qu'on me dit à chaque repas en famille (élargie, avec les gens de gauche). Sauf que moi, c'est Charles-Edouard.

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  8. putain c'est naze et vous êtes tous en train de faire pipi partout comme si vous étiez des petits gauchistes de base.
    Vous seriez intelligents au point d'être schizo je dis pas. Mais enfin, vous êtes carrément complètement cons...
    Vous n'avez pas un jour envie de vous lever pour vivre debout ? ça reposerait le lectorat. enfin le lectorat éclairé quoi.

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  9. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  10. c'est bien, t'as bien fait de supprimer ton message petite tarlouze !

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