9 avril 2007

Moins belle la vie : ils refusent le Système !!! (épisode 3)

Déjà le troisième volet de notre série sur les révolutionnaires qui veulent chambouler le système et renouveler le personnel politique de la République. Aujourd’hui, nous évoquerons rapidement un dissident récemment évadé des geôles totalitaires de l’UMP : Azouz Begag. Il a rejoint récemment le camp des fédérés pour participer à la lutte aux côtés des deux grandes figures de la Résistance que sont François Bayrou et Corinne Lepage. Nous avions d’ailleurs consacré nos épisodes précédents à ces deux grands rebelles qui sont en passe de réaliser le grand rêve de la social démocratie, c’est-à-dire d’incarner l’anéantissement de la conviction politique dans notre pays.
Mais revenons à Azouz Begag, ce Soljenitsyne français qui s’apprête à faire publier le 11 avril son Archipel du Goulag et qui est au centre d’un étrange phénomène : celui des transfuges qui passent non pas à l’ennemi mais à l’armée amie.

En effet, en ces temps électoraux, L’UMP et l’UDF qui sont une même et grande famille s’échangent leurs rejetons : je te donne un Robien contre Begag, un Santini contre un Goulard*. Ainsi, dans cette petite sauterie familiale, une autre recrue de poids a atterri dans le club des Bayrouriens : le dissident Azouz Begag, sociologue spécialisé dans les entrées de boîtes de nuits. Après 5 ans à se la couler douce dans un ministère que lui-même a souvent décrit comme sans responsabilités et sans moyens (c’est dire le boulot qu’il a dû y abattre !), il vient de quitter son poste 15 jours avant le premier tour et quelques jours avant la parution de son livre assassin à l’endroit de Nicolas Sarkozy (son susmentionné Archipel du Goulag). Après son départ, le premier ministre ne l’a pas remplacé et n’a donc pas jugé bon de renouveler ce ministère délégué à la promotion de l’égalité des chances, c’est dire son utilité. Comme le rappelait récemment sur Canal + Daniel Gluckstein du Parti des Travailleurs, l’inanité de ce ministère était déjà signifiée par sa dénomination - c’est évidemment l’égalité des droits qu’il faut promouvoir et non celle des chances. Décréter l’égalité des chances sans en créer les conditions par une égalité des droits relève du plus pur cynisme. Et puis obtenir sa place dans la République ne peut être une affaire de loterie.

Mais si son ministère était sans moyens, Begag a en revanche palpé 12 000 euros par mois pendant 5 ans et ceci sans rien foutre. On peut comprendre qu’il n’ait pas eu envie de partir plus tôt, malgré ses nombreux désaccords avec le numéro 2 du gouvernement. On comprend aussi son ralliement à François Bayrou au moment où celui-ci était au plus haut dans les sondages. Pas fou le Begag, il a préféré attendre et a voulu être sûr que c’était jouable avec le gros béarnais. Mais avant tout, il avait besoin d’être consolé après le martyr que lui a fait enduré Nicolas Sarkozy pendant toutes ces années. Azouz Begag croyait que le Conseil des ministres c’était l’Île aux Enfants et que le ministre de l’Intérieur c’était Casimir. A son grand étonnement, il a découvert, mais un peut tard et à ses dépens, que le jeu politique est cruel et que la politique n’est pas une affaire de gonzesses. Ce pauvre garçon, à la mine toujours désolée, n’avait pas pigé que la politique, c’est essentiellement des rapports de force. Il a aussi découvert, soi-disant tout récemment, ce qui explique sa démission tardive, qu’il avait été pris pour « l’arabe de service ». Il serait plus juste de dire ici « l’idiot de service » car pour le coup, il a été plus idiot qu’arabe –et le dire comme cela permet de signifier que ça peut arriver à tout le monde d’être pris pour un idiot et pas seulement à un arabe. Ainsi meurtri par tant de méchanceté, notre petit Azouz a fini par trouver du réconfort auprès de Papa Bayrou et Tatie Lepage qui eux, croit-il, sont des gentils, des tendres (pour ne pas dire des mous). Mais attention petit Azouz à ne pas retomber dans les mêmes erreurs, Papa François n’est paut être pas le gentil Nounours de Bonne nuit les petits .

Le problème (pour nous), c’est que si ce tout ce tabor de lambins qu’est l’UDF se ramasse à l’élection, que les français ne veulent pas d’eux, le bon Azouz risque de se remettre à écrire des films de propagande anti-français avec une hargne qu’on peut imaginer proportionnelle à la colère et à la frustration générée par l’échec. Déjà que dans son « Camping à la ferme »**, il donnait une vision angélique des jeunes voyous rebeus et faisait de l’expression « France profonde raciste » un pléonasme***, on n’ose imaginer ce que pourront être ses futurs scénarii.
Mais combien de temps encore faudra-t-il répéter que le France est certainement un des pays les moins racistes du monde ?

* Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (UMP et ex-démocratie libérale)
** téléfilm formaté France 3 avec plein de bons sentiments, dans lequel six jeunes en difficultés venant de la banlieue parisienne débarquent au fin fond de la campagne française. Escortés par leur Zéducateurs, ils sont censés montrer leur bonne volonté en effectuant des Travaux d'Intérêt généraux pendant un mois. Entre celui qui, perché sur le toit de l'Eglise chante des prières musulmanes, l'autre qui ne quitte jamais d'une oreille son portable ou un dernier qui passe son temps à bédaver et à faire gueuler son pitbull, cette venue va perturber la vie du village et susciter la méfiance et le rejet des méchants racistes locaux. Heureusement, les bons citoyens finiront par se résigner à subir leur présence car au fond ces voyous sont d’adorables jeunes gens qui ne sont qu’amour et don de soi.
*** comme le font dans leurs travaux ses collègues sociologues Diam’s ou Kamini et avec lesquels il partage donc la même qualité d’analyse de la société française.

1 commentaire:

  1. Globalement un bon article. Zefa rejoint mon analyse à propos de l'égalité des chances J'avais déjà écrit il y a longtemps dans un post sur le forum de l'Organe l'ineptie que constituait cette expression "égalité des chances". Qu'est-ce que la chance a à voir avec la république qui se veut un système rationnel et déterministe ? Parler d'égalité des chances, c'est considérer le monde comme un vaste casino et un jeu à somme nulle où, OK, chacun part avec le même nombre de jetons, mais où il y en auront (très peu) qui feront sauter la banque, tandis que les plus nombreux y laisseront leur chemise. L'égalité des chances est donc un concept libéral et anti-républicain. D'accord aussi: la France est un des pays les moins racistes du monde (il suffit de voyager un peu pour s'en apercevoir). Ceci dit, je ne crois pas que Bayrou représente l'anéantissement de la conviction politique. Si il est élu président, on va assister à quelque chose de très intéressant après les législatives...

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