27 janvier 2007

Il faut sauver le soldat Bouteflika !


Cocorico ! Encore un film français nominé aux Oscars ! Notre Kultur traverse l’océan et va montrer à ces sales Yankees de quel bois on se chauffe dans notre beau pays des droits de l’homme ! Indigènes est nominé pour la grande messe du cinéma Hollywoodien à la rubrique meilleur film étranger en compétition avec un film danois (Efter Brylluppet de Susanne Bier avec l’excellent Mads Mikkelsen), un mexicain (le Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro), un allemand (Das Leben des Anderen de Florian Henckel von Donnersmarck) et un canadien (Water de Deepa Metha).
Oui mais bon Cocorico mes couilles parce que finalement ce film sera représenté par le pays d’Afrique qui a le plus grand rayonnement international, l’Algérie.
Le coq poussera donc plutôt des youyous. Et ouais les gars ! La république s’est encore faite tringlée !
Elle troue pas le cul celle là ?

Mais pourquoi c’est l’Algérie qui va à L.A. me diriez-vous ?
Sur la fiche technique du film selon le site imd.com nous pouvons voir que la nationalité de l’œuvre est, dans l’ordre, française, marocaine, algérienne, et belge. Nationalité voulant dire production. Et bien parlons en.

Cela fait dix ans que le réalisateur Rachid Bouchareb mûrit ce film. Et c’est tout à son honneur. En plus, c’est un mec plutôt honnête qui visait à la vérité historique et non au stupide revanchisme communautariste.
Sur le papier c’est donc un bon projet mais hélas, comme tout film historique, il va coûter bonbon !
Bouchareb et son associé, Jean Bréhat, ont une boîte de prod : 3B Production.
Bréhat et Bouchareb sont donc Producteurs (c'est-à-dire les Patrons, responsables des levés de fonds, de la distribution des rôles et de la distribution du film en salles).
Normalement, tout ce qui est artistique est seulement de la responsabilité du réalisateur. Comme Bouchareb a deux casquettes, on pourrait croire qu’il va mouiller le maillot. Un peu quand même mais pas tant que ça.

Il faut déjà savoir que pour monter une boîte de prod de longs métrages il suffit de bloquer 54.000 euros, c’est tout, et roule ma poule !


Un de ces héros s'est mis votre pognon dans la poche : lequel ?


En fait, producteur c’est un boulot de maquereau.
Et un maquereau n’est rien sans ses putes. Dans le cinoche, les putes, ce sont les acteurs.
Après le succès des Taxis de Besson, Boucha avait déjà le Naceri en tête. Puis viendra le succès de l’Asterix de Chabat et donc, le Jamel en deuxième option.
Reste à ajouter à ces deux trous du cul deux vrais acteurs : Sami Bouajila et Roschdy Zem.

Les quatre acteurs, pris à l’arrache, donnent un accord de principe car le scénario n’est pas fini (et là je rêve). Mais il arrive !
Un an durant, Bouchareb et son coscénariste Olivier Lorelle parcourent le Maghreb pour recueillirent les témoignages des anciens combattants de l’armée coloniale française.
Il en résultera un premier jet représentant 3h15 de film et 35 millions d’euros de budget.
Comme Bouchareb et Bréhat sont raisonnables, ils gardent sous le coude une deuxième version, plus modeste et plus courte, mais qui coûtera quand même 14.5 millions d’euros.

Pas de problème pour l’aide au développement (France Télévision) et pour l’avance sur recettes (CNC, et ce n’est pas le cas pour tout le monde).
3B Prod va ramasser 700.000 euros financés par les impôts des collabos de français.
On reste loin du compte donc à l’attaque !
D’abord Jamel Debouze qui ne se fera pas prier pour lâcher un million d’euros de sa poche via sa société de production Kissman, et devient donc coproducteur (pas responsable de tout le projet comme le producteur mais qui est responsable de tout ou partie de la production technique). En plus, en tant qu’acteur, il ne demandera que le minimum syndical, à savoir 300 euros par jours.
Il a certainement demandé un intéressement sur les entrées du film, je n’en sais rien et j’ai la flemme d’aller chercher des infos pour le vérifier.
De plus le petit Jamel, qui est pote avec le roi du Maroc Mohammed VI, obtiendra pour la production toute la région de Ouarzazate et 500 soldats de l’armée marocaine, plus avions et bateaux et tout ça durant six semaines et à l’œil s’il vous plait !




C’est bien mais pas assez.
Heureusement, Jean Bréhat a un copain, Mohamed Nemmiche qui a un impressionnant carnet d’adresses. Pour la faire courte ça passe par Canal puis Vivendi puis, oh miracle, l’Assemblée Nationale puis lors d’un dîner, par un voisin de table à l’oreille baladeuse qui se révèle être Didier Duverger, le patron de Coficiné, la banque du cinéma français.
Une semaine plus tard Canal injecte 4 millions puis c’est le petit Thomas Langmann qui rallonge. Janvier 2005, 3B Prod n’a « que » 10 millions 5.
Pas grave, on va taper les élus. Déjà le conseil général d’Ile de France qui va lâcher 500.000 euros, rien que ça, grâce à Jean Paul Huchon et au budget culturel de sa région.

Bouchareb a déjà commencé le tournage au Maroc mais il manque encore presque deux millions. Pas grave, Nemmiche a le bras long. Il va demander à Pierre Méhaignerie, président de la commission des Finances de l’Assemblée Nationale de verser 100.000 euros au conseil régional de Franche-Comté qui va les ajouter aux autres 100.000 euros de subvention de la dites région. Balaise !
Jamel sert de pute de luxe. Il se laisse prendre en photo avec Douste Blazy mais quand Sarkozy lui demande de l’accompagner à Trappes, Jamel refuse.
Pourtant grâce à Sarko qui a envoyé une lettre à Adrien Zeller, président du conseil régional d’Alsace, la subvention de la région pour le film est passée de 48 à 60.000 euros.
Et c’est pas fini ! Philippe Seguin, président de la Cour des Comptes, interviendra auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations pour qu’elle débloque 110.000 euros au projet.
Enfin Claude, la généreuse fille de notre commandeur Chirac, passera un coup de fil à France Télévision pour que ces radins soient plus généreux. Bref, Indigènes était une grande et belle cause nationale.

Sauf qu’aux Oscars, le réalisateur a le droit de présenter son film selon sa nationalité.
Rachib Bouchareb, qui est né à Paris en 1959 a la double nationalité franco-algérienne.


En route pour les Oscars !

Pour remercier les élus et l’argent public d’avoir financé son beau projet il a préféré donner à l’Algérie l’honneur de cette production.
On reste dans la belle tradition magrébine du « je prends la thune en France et je ramène tout au bled ».

C’est quand même la première fois qu’on nous fait le coup culturellement. Surtout à un si haut niveau.
Les contribuables français apprécieront.

Pour ton prochain film, Rachid !
Ps : Sinon, à quand un film hollywoodien sur les nippo-américains qui sont montés à l’assaut de Monte Cassino avec nos tirailleurs d’Afrique ?
Il faut savoir que tous ces mal blanchis sont restés de concert sur le bas côté de la route pour laisser les bons gros blancs rentrer à Rome. Et oui les gars ! Japonais, Magrébins, Africains même combat !

Monte cassino 1944

6 commentaires:

  1. Très instructif. Merci Atlantis.

    Reste à ajouter à ces deux trous du cul deux vrais acteurs j'ai beaucoup ri.

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  2. Tout compte fait, ce n'est pas plus mal qu'Indigènes soit considéré comme un film Algérien.

    P't'être même soulageant, à plus d'un titre...

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  3. le beur et l'argent du beur...

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  4. Bof, à Monte Cassino, pendant que les troupes "blanches" d'Alphonse Juin fonçaient sur Rome, ses tirailleurs africains allaient violer les italiennes des alentours... Pas de quoi être fier et en faire un film politiquement correct, mais après tout c'étaient juste des grands enfants, ils savaient pas s'amuser calmement...

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  5. Un monarque (chirac) cherchait à se donner fausse bonne conscience...

    Des acteurs nazes (debouse) (nazery) cherchaient à effacer leurs image d'eternels bouffon et de raciste violent.

    Tout çà pour preparer la futur loi inutile de chirac sur la solde des anciens combattants, il n'en reste plus que quelques dizaines de ces tirailleurs !!!

    Sans parler de tout l'attirail mediatique pour renforcer cette pompeuse escroquerie, putain ce que j'aimerais qu'un type dans un direct de canal+ aille balancer tout ce qu'il y a d'ecrit dans cette article histoire de voir la tronche de denisot...

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