8 janvier 2007

Dans ma rue, I shot the sheriff

J'ai un pote, appelons-le Gabriel Fouquet, qui habite une charmante petite ville balnéaire.Dans une petite rue où la circulation est à sens unique, une petite rue avec pas mal de passage, étant tout de même située juste à coté de la place du marché et du casino, où les retraités viennent claquer leurs pensions.

Une petite rue qui, depuis une quinzaine de jours, est bloquée par une voiture évidemment garée devant chez mon ami, sinon ce ne serait pas drôle. C'est simple : si mon ami se gare devant chez lui, la circulation est impossible dans la rue. Une voiture donc ayant la particularité d'être garée au milieu de la rue en contresens. 3 pneus crevés, pare-chocs avant et arrière défoncés, avec à la place de la poignée coté conducteur un trou, celle-ci ayant été arrachée/démontée. Un esprit de déduction aiguisé comme une lame (pointu comme un couteau, chauffé comme une flamme et puissant comme un fusil d'assaut...) nous emmène à la conclusion que cette voiture a été volée, puis abandonnée là. Bref, faut qu'elle dégage.

Prévenue, la Police Municipale dépêche trois de ses meilleurs limiers sur les lieux afin de résoudre cet épineux problème de voirie. Deux mâles, une femelle, sanglés dans leur impeccable tenue bleu ciel, gun à la ceinture (oui, chez nous les municipaux sont armés, une révolte du club de bridge du 3ème âge étant si vite arrivée), matraque, bombe, coupe de cheveux règlementaire, mais aucun n'arborant cet indispensable accessoire qui a fait la légende de notre belle police : la bonne vieille moustache. Décidemment, même dans la police les valeurs se perdent.

Nos trois représentants de la loi tournent autour de l'épave, la reniflant, s'interrogeant du regard, hésitant. Nous arrivons au terme d'un suspense intenable au dénouement de notre récit. Que faire, appeler la fourrière pour embarquer la caisse ? La déplacer au moins pour que la circulation ne soit plus gênée ? Non..... D'un coup de menton, celui qui parait le chef de la meute indique à son second que la décision est prise. Ça doit être un code, le coup de menton, parce que le second a compris de suite de quoi il en retournait. Et d'une main experte, celui-ci sort son carnet de contraventions, rédige le PV, le détache, puis soulève le (seul) essuie-glace avant afin d'y coller la prune.
Puis, tous trois, le front haut, le coeur réjoui par le sentiment grisant du devoir accompli s'en sont retournés à leur bureau.

C'était il y a 5 jours, autant dire que l'épave est toujours là.

4 commentaires:

  1. N'empêche, hein... La police municipale vous êtes bien contents de pas la trouver quand les twingos crament à vos portes ! Des fois qu'ils essaieraient de foutre des PVs... C'est que ça coûte à la collectivité, un grand brûlé.

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  2. Et encore une fois Kalle est hors-sujet.

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