8 décembre 2006

Le rapport Baker-Hamilton habille Israël pour l’hiver

Le rapport du Groupe d’Etude sur l’Irak ne se contente pas de démolir la politique du président américain en Irak, il est également extrêmement critique vis-à-vis de l’attitude de l’administration Bush au Moyen-Orient en général et avec Israël en particulier.
L’intellectuel français Tony Brauman annonçait dernièrement que les Etats-Unis commençaient à se lasser de ce soutien aveugle et quasi obligatoire à l’endroit de l’état hébreu. Encore une fois, il avait raison.

Wake-up call!


Les Américains sont tombés de haut. Depuis 2003 ils n’entendent qu’un son de cloche, celui de la maison blanche. Toute la presse nationale ne cessait même, depuis quelques mois, de vanter les importants progrès enregistrés en Irak, et ce, malgré presque 3.000 GI’s au cimetière et 21.000 autres à l’hôpital.
Et puis après une branlée électorale, c’est le coup de cymbale ! Debout la dedans ! C’est le bordel en Irak et on est en train de s’y noyer. L’administration de doubleyou vous a pris pour des cons en minimisant les chiffres officiels et ce pays de merde est devenu une véritable poudrière qui risque de nous péter à la gueule.


Un conflit rigolo et sans conséquence

Loin d’enrayer le terrorisme international, l’invasion irakienne l’a, au contraire, exacerbé (des Français viennent d’être arrêtés en Egypte où ils recrutaient des gogos pour le Djihad irakien). Oui, le patriote est tombé de haut au pays de l’Oncle Sam. Mais le rapport Baker ne s’arrête pas là car il tient un coupable pour tout ce pataquès, un fumier dont l’attitude irresponsable envenime tous ces conflits régionaux, à commencer par l’Irak. Et ce salaud ce n’est pas Ben Laden, c’est l’état d’Israël.


La commission Baker-Hamilton a donc tiré le signal d’alarme. Il faut que les USA persuade, voire force, leur allié de toujours à reprendre de vraies négociations avec l’autorité Palestinienne mais également la Syrie et le Liban. Le même James Baker, alors secrétaire d’Etat, avait forcé Itzhak Shamir à le faire en 1991 durant la conférence de Madrid. C’était le principe de l’échange la terre contre la paix. Pour la Syrie, les négociations ne doivent avoir lieu que si Damas calme sa joie, coopère aux enquêtes sur les assassinats au Liban et cesse de financer le Hezbollah et le Hamas. Mais pour les Syriens le jeu en vaut la chandelle car en contre partie Washington fera pression sur l’état hébreu pour qu’il rende le Golan, annexé en 1967.

Pour ce qui est du conflit palestinien, la commission Baker note l’action présidentielle d’un cruel zéro pointé. Copie à chier et à refaire ! Baker et Hamilton veulent une reprise immédiate des négociations avec Mahmoud Abbas. Des négociations qui doivent résoudre le cœur du conflit, soit les problèmes de frontières, de colonies, l’épineux casse-tête de Jérusalem et surtout le fameux droit au retour concernant les réfugiés Palestiniens de 1948.
Si certains élus à Washington ne voient pas très en bien en quoi cela va régler les violences ethniques à Bagdad ou les activités d’Al-Quaida au Moyen-Orient, la majorité d’entre eux accueillent avec soulagement le retour de la posture Clinton en matière de paix.




Un Juif moins con qu'Arnaud Klarsfeld

En Israël on ne veut pas y croire. Le premier ministre Ehoud Olmert répète à qui veut l’entendre que Bush ne changera rien à sa politique moyen-orientale parce que le Texan le lui a dit de vive voix lors de sa dernière visite à Washington le 13 novembre dernier.
Il fait parti du club très select des gens qui croient encore qu’il arrive à George W. Bush de dire la vérité.
Mais derrière cette façade de morgue et d’assurance, la déception est grande. Surtout pour l’affaire du droit au retour des réfugiés palestiniens, un retour dont Israël n’a, depuis sa création en 1948, jamais voulu entendre parler. Amertume également pour ces négociations forcées avec la Syrie et surtout le retrait du Golan conquis en 67 et annexé en 81.

Du côté des Palestiniens, les réactions sont beaucoup plus enthousiastes, que ce soit de la part de la présidence ou du Hamas.

Le 23 novembre dernier, Fatima al-Najar, une grand-mère palestinienne de 57 ans se faisait exploser dans la bande de Gaza. Une triste première.
Elle était mère de neufs enfants (une de ses filles a annoncée qu’elle suivrait l’exemple de sa mère) et grand-mère de 41 petits-enfants.
Le suicide de Fatima n’a servi à rien puisqu’elle n’a fait que blesser légèrement trois soldats.


Grand-mère voulait voyager, la voilà éparpillée


Néanmoins, si j’étais Israélien, cette histoire me donnerait à réfléchir. Imaginez que les 41 petits enfants de Fatima fassent comme leurs parents, c'est-à-dire onze gosses chacun, et que ces jeunes palestiniens suivent l’exemple de leur arrière grand-mère. Cela voudrait dire que la prochaine génération compterait 451 porteurs de futals à ceinture d’explosif n’ayant rien à perdre.
Si chaque famille palestinienne fait de même, il va y avoir du boulot pour les architectes, les décorateurs d’intérieur et les croque-morts dans ce pays.
A moins qu’Israël écoute James Baker et mette de l’eau dans son vin. Beaucoup d’eau.

8 commentaires:

  1. "reprendre de vraies négociations avec l’autorité Palestinienne"
    gene le cease fire viole par le op apres 45mn?

    C’était le principe de l’échange la terre contre la paix.
    on a vue ce que cela a donne a Gaza

    " les négociations ne doivent avoir lieu que si Damas calme sa joie, coopère aux enquêtes sur les assassinats au Liban et cesse de financer le Hezbollah "
    l ONU ne vient elle pas de publier un rapport prouvant que justement Damas est en train de re armer le hezbollah?

    A moins qu’Israël écoute James Baker et mette de l’eau dans son vin. Beaucoup d’eau.
    et les palestiniens acceptent l etat d israel?

    www.leonline2.blogspot.com

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  2. Cela va sans dire mon cher Léon.
    Mais l'impunité zéro pour Tsahal c'est bientôt terminé et il faudra vivre avec. Cela ne peut plus durer comme ça ni pour les uns ni pour les autres. Comme disait Napoléon :
    "On peut tout faire avec des baïonnettes sauf s'asseoir dessus".

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  3. salut Atlantis,

    Churchill disait que la guerre est une chose trop sérieuse pour être confiée aux militaires. Je crois que le pb d'Israël est que l'appareil politique s'est fait déborder par l'armée dont les choix stratégiques ont primé. Avec le succès qu'on sait.
    Je crois que la leçon est en train d'être doucement digérée là bas. Par contre, soyons franc, avec qui Israël peut-elle discuter ? le plus grand malheur des palestiniens c'est leurs dirigeants eux-mêmes tel Arafat refusant le plan de partage de Jerusalem en 2000.

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  4. Concernant le Golan, j'ai qq doutes sur la volonté syrienne de le récupérer. il n'y a pas plus de qq centaines d'habitants là bas. Non, le but du jeu pour les syriens sera plutôt de récupérer le Liban

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  5. Le Liban ? Et pourquoi pas le Montenegro, la Fnac Bastille, mon cul sur la commode et une Simca 1000 rose avec des petits pois vert ?
    C'est pas avec leur armée de pue-du-cul qu'ils vont prendre le Liban. On va pas laisser faire un "Rwanda" tous les dix ans.
    Afin je dois être un grand naïf.

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  6. ptet un petit peu en effet sur ce coup. Tu crois vraiment que c'est une question militaire ? Oublie la grosspolitik,je te parle de barbouzes pas d'annexion. Bref de ce qui a eu lieu pendant plus de 13 ans. T'oublie que la Syrie vient de perdre sa principale ressource financière et qu'elle n'a qu'une intention c'est de la récupérer. une question de survie pour un régime qui vit sur ses réserves de pillage.
    Le Golan c'est la guerre de l'image patriotique faut comprendre çà. tu vas me dire et l'eau alors ? Je te dirai que dalle, Damas à l'eau courante, elle vient de Turquie. Mais Damas n'a pas de pétrole. Alors entre qq collines avec des vieux bédouins et pas de pétrole d'un côté, et plusieurs centaines de millions de dollars pour ta smala, tu t'appelles bachar tu choisis quoi à ton avis ?

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  7. Je choisis le porno sur Internet, je mastique le manche à longueur de journée et j'arrête de faire chier le monde. Sinon c'est pas Churchill qui a dit "la guerre est une chose trop sérieuse pour la confier aux militaires" c'est Clemenceau.

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  8. "Le suicide de Fatima n’a servi à rien puisqu’elle n’a fait que blesser légèrement trois soldats".

    Bien sûr ça aurait été mieux si elle avait pu les déchiqueter y ajouter quelque gosses et mères de famille. Au lieu de ça, du travail d'Arabe!

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