22 décembre 2006

La preuve par neuf


Il y a quinze jours, suite à mon papier sur l’enquête réalisée par l’ONU sur le patrimoine mondial des ménages et après avoir écrit que si l’on divisait le dit patrimoine par le nombre de terriens chacun aurait un toit sur la tête et de quoi vivre dignement, je me suis fait traiter pire qu’un Nabe chez un Ruqiuer.
Ineptie, condensé de catho-altero-fnaco-gauchisme stérile, grosse somme d’ignorance etc…
Je sais juste compter, c’est tout. La preuve :
2006 est, pour le secteur bancaire, une année en or. Les fusions-acquisitions représentent la somme effarante de 3.610 milliards de dollars (30% de plus que l’année dernière) et jamais les banquiers d’affaires ne se sont vus attribués d’aussi énormes bonus de fin d’année.


Prendre la route dans le bon sens, c'est ça la finance


Lloyd Blankfein, le PDG de la banque d’affaires Goldman Sachs, a touché une prime annuelle de 54 millions de dollars. Ses deux adjoints, Gary Cohn et Jon Winkelried, empochent respectivement 25 millions chacun. Au total, c’est 180 millions de dollars de bonus annuels qui vont être distribués entre les 11 plus haut dirigeants de la boite. Les employés dits subalternes ramasseront les miettes qui seront tout de même bien conséquentes.

Goldman Sachs affiche pour 2006 un bénéfice net de 9,54 milliards de dollars (plus du quart de son chiffre d’affaires), il y aura donc des primes pour tout le monde, afin presque. Le personnel de nettoyage de la banque, qui s’était mis en grève durant deux semaines pour une augmentation de salaire qu’ils n’ont pas obtenu, n’aura rien.




Voilà pour Goldman Sachs mais ils ne sont pas les seuls. Le PDG de la banque Morgan Stanley a touché 40 millions de dollars, celui de Lehman Brothers près de 11 millions et chez Bear Sterns le président James Cayne a annoncé à son personnel qu’il avait 4 milliards de dollars à leur redistribuer. Bien évidement, il se servira le premier, et grassement. Voilà pour les USA mais en Europe nous ne sommes pas en reste, surtout en Grande-Bretagne où les primes annuelles ont battues des records écoeurants.




En résumé, rien que pour le secteur bancaire c’est 3.610 milliards de dollars qui ont été sortis des banques pour des opérations financières (avec un bond de 87% des opérations dites « hostiles », c'est-à-dire OPA en tout genre avec grosses mises à la lourde des employés). Divisez cette somme par six milliards d’habitants et cela vous fait 600 dollars par personnes, nouveau-nés compris. Quand vous voyez qu’au Bangladesh le prix Nobel de la paix Mohamed Yunus, banquier lui aussi, a sorti définitivement des concitoyens de la misère en ne leur prêtant que 15 dollars, cela laisse rêveur.


Lloyd Blankfein, 54 millions de $ et toujours une cravate de pèquenot


C’est sûr que ce n’est pas Lloyd Blankfein qui le recevra, lui, le prix Nobel mais à 54 millions de dollars de prime annuelle, je crois qu’il en a absolument rien à foutre.

17 commentaires:

  1. Mon pauvre Atlantis... D'abord, merci de me citer (fort à propos).
    Ensuite, je constate avec un certain désarroi que tu perdures dans tes calculs de nain.
    C'est amusant de voir jusqu'à quel point ta sensibilité de dentelière est heurtée par l'extrême pointe émergée de l'iceberg économique. Tes dénonciations dignes de France Soir me font sourire : pas une seule fois tu t'interroges sur le pourquoi et le comment de la mécanique économioco-politique qui amène certaines entreprises à générer de tels bénéfices. Nan : toi, ce que tu vois, c'est la prime kasher de M. Blankfein, qui a bien le droit, l'ignoble, de porter une cravate de péquenot car elle lui va comme un gant.
    Si je ne me suis pas planté, la prime de son staff (180 US Boules pour 11 bouseux) représente 1,88 % du bénéf de sa boîte. Et les pov'chtis balayeurs qui z'ont rien eu du tout..! Rhôôôlala : il faut dire qu'ils ont été des contributeurs superactifs dans la réalisation de ce bénèf', man !
    Bon : d'abord, pour la prime, c'est pas lui qui décide, mais le board des actionnaires. Lui, il propose, c'est tout. Donc : erreur sur la cible. Ensuite, la bonne question qu'il faut se poser est : pourquoi ces mecs (les actios) qui ne sont pas des philanthropes refilent autant de blé à un gugusse qui n'a rien d'irremplaçable, par définition. Peut-être bien qu'ils veulent le garder encore un peu, lui qui a permis de générer (avec des méthodes de voyous, je n'en doute pas) de méga-bénéfices ? Et ça te choque, toi, qu'il réclame 0,56 % de primes perso sur le bénèf ? Regarde plutôt ce qui se passe en termes de parachutes sur les contrats des dirigeants... Où là, les actionnaires et toute la boîte se font enfler : un patron qui merde et fait perdre de l'argent réussit à se faire payer le même genre de montant... mais en indemnités ! Là, moi je suis choqué, car c'est une disposition économiquement absurde : on ne donne pas de prime à un mec qui plante ! Tiens, c'est comme si je devais te verser une prime pour le post que t'as écrit ! Ridicule !
    ;-))

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  2. T'es choqué par les golden parachutes mais pas par les bonus à 54 millions de dollars ???
    Mais tu as raison je suis un nain qui ne comprend rien à la grande économie, c'est pas pour moi.
    Je te laisse donc les rênes de la bourse et de la finance.
    Croire qu'un seul homme, en l'occurence le PDG, est responsable à lui tout seul de tous les bénefs de sa boite c'est vraiment de la branlette de patron.
    D'ailleurs le PDG de la Morgan Stanley n'était en poste que depuis un an.
    Et continue de mépriser les balayeurs, c'est tellement élégant !

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  3. Hahaha ! La réaction outrée des mecs ! MdR ! Vous avez raison, laissons les clés des boîtes aux gogols et partons à la pêche, c'est Ségo qui régale ! Vive la France et ses exceptions intermittentes et concomittentes ! Mort à la libre entreprise, à l'entreprise, à la prise de bénéfices, aux bénéfist-fuckings ! Capital ? Beuark, sale... kolkhoses, da ! Vive le Che ! Vive Fidel ! Vive Chavez et les patatas fritas ! Vive les balayeurs de bureaux winners qui impactent à mort sur l'income de la boîte ! Vive les indemnités patronnales parce que ce sont des indem-ni-tés et que la patron aussi il a des droits ! Vive les zorros qui se prennent pour les savonaroles de la justice sociale, les besancenots du web, les fils-à-papa qui refont le monde virtuel ! Vive la conscience en ADSL pour 19,99 € par mois avec le téléphone gratuit ! Vive Alice qui nous suce si bien !

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  4. Le pauvre Kalle qui s'invente des ennemis virtuels. C'est toi le Don Quichote dans cette histoire à nous prendre pour tes moulins. Il n'y a que toi sur ce blog qui s'excite derrière son clavier mais ce que tu écris n'est pas très original. Ce genre de remarques il y en a des tonnes sur le oueb. Va faire un tour sur Subversiv, tu t'y feras pleins d'amis qui pensent comme toi. Et embrasse la libre entreprise pour moi.

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  5. Si je peux me permettre, Kalle, tu juges l'article d'Atlantis en associant ses dires à l'expérience historique ratée qu'est le communisme (exagération volontaire de ta part je pense). Ce que je veux dire ici, c'est que tu renvoies la critique d'Atlantis à une réalité historique, alors qu'elle incite plutôt à imaginer quelque chose de nouveau. Cet amalgame entre critique du capitalisme et communisme est exaspérant, car par paresse intellectuelle il privilégie les références au passé au détriment d'une pensée nouvelle utopique.

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  6. Aalantis, mon chicken sauce poivre (référence au moulin, banane), ne joue pas les moralisateurs à deux balles. Pour ce qui est du taux d'adrénaline, je fais petit joueur à côté de toi (remember your previous posts). Par ailleurs, je trouve Subversiv sans le moindre intérêt : on y croise que des nulos vindicatifs (comme moi ?). Enfin un conseil de vieillard : laisse tomber la vanité d'auteur et ne te départis pas de ton humour, bien réel, lui, quand c'est toi qui conduis...

    Folamour, z'avez bien compris : fidel, le che, c'était juste pour de rire. La critique d'Atlantis elle renvoie à que dalle de nouveau, elle enfonce des portes déjà lergement ouvertes par des archéo-marxistes à deux balles qui essaient, précisément, de nous refourguer leur idéologie qui pue et qui a emboucané le XXe siècle entier (je rappelle pas les scores). Donc pas d'amalgame en ce qui me concerne et beaucoup de méfiance à propos des "pensées nouvelles utopique". On sait ce que ça a pu donner en d'autres temps, justement.

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  7. Oh la la ! La bête bolchevique n'est donc pas morte ? Méfions nous des cosaques rouges qui peuvent encore éventrer à Wall Street le brave aventurier moderne qu'est le PDG de la finance, défenseur de notre démocratie. Vive les golden fils de pute ! Dernier rempart contre le marxisme.

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  8. je pense qu'il y a quand même un monde entre les golden parachutes des dirigeants incompétents et les primes des opérateurs de salle de marché.
    Que quelqu'un qui fait gagner beaucoup d'argent à sa boite en gagne beaucoup derrière çà ne me choque pas. Au contraire si seuls les actionnaires en avaient profité, il y aurait surement qq'un pour le dénoncer, non sans raisons, mais non sans une once de démagogie également.
    Qu'un patron du CAC parte avec plusieurs dizaines de millions, après avoir fait perdre des parts de marché à sa boite foutu des brouettes d'employés à la porte et externalisé ses "fonctions supports et back-offices" en Inde, oui çà me choque grave.
    En revanche qu'un mec qui a fait gagné plusieurs dizaines de millions à sa firme, après avoir trituré son "black and scholes" 14 heures par jours et 300 jours par an, ma foi je n'y vois pas d'objections.

    sinon joyeux noël les ewoks !

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  9. J'aime bien Atlantis, quand t'es à marée basse, que t'as plus rien à dire, que ça sent le varech...
    Merci à Julius G. de comprendre le seul bon sens...

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  10. Plus rien à dire ? Mais j'ai toujours quelque chose à dire grand mère Kalle. Et heureusement sinon tu te ferais chier. Que Julius, ou toi, trouve normal qu'un mec gagne 54 millions de dollars de prime annuelle je m'en branle. Et moi je veux bien bosser 14 heures pas jour et 300 jours par ans si c'est pour toucher 54 briques à la fin de l'année.
    Les mecs vous êtes aux fraises là ou quoi ?
    Et le plus drôle c'est que c'est moi qui passe pour un con !

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  11. Ah, et dernière précision :
    Vous avez peut être pas bien lu le papier mais ces acquisitions ont également foutues brouettes d'employés à la porte.
    Tout cela n'est que branlette d’actionnaires, des grosses boites qui changent de propriétaire. C'est de la spéculation bancaire qui n'apporte rien à l'économie, la vraie.
    Mais sinon vous me faites chier. Je vais rester dans l’historique. J’arrêterai ainsi de me faire insulter.

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  12. hé ho Atlantis, relax ok ?
    je ne t'insulte pas ni ne remets en cause ton point de vue dans son intégralité, je donne juste le mien vu ?
    je ne parlais en l'occurence que des prime des golden boys, qui me semblent légitimes, et de celles, beaucoup plus consternantes des patrons voyous.
    Concernant les banquiers d'affaires c'est une autre histoire plus complexe.
    Toutes les opérations de fusions et acquisitions ne sont pas à ranger dans le même sac. Cette profession engrange des subsides quelle que soit la validité de l'opération qu'ils soutiennent. Certaines sont vides de sens d'autres non. Ce qui me semble réellement perturbant les concernant, c'est le mélange des genres : la même boite engrange des % sur les opérations dont ils concourrent au montage, et parallèlement leur département "actions" émet des analyses financières hyper favorables sur les titres concernés. Ca c'est un grave conflit d'intérêt.

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  13. Ce pdg avec ses 54 millions de $ de prime est un abruti et je ne l'envie pas, qui de sensé ne prendrait pas directement sa retraite avec une somme pareille?
    Faut-il être con pour aller s'emmerder au bureau alors qu'on pourrait faire le tour de monde loin de tout ces connards du quotidien!

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  14. Merci Julius pour ces précisons plus qu'opportunes. Mais Atlantis s'en fout un peu-beaucoup, je crois. Pour lui, tout ce qui travaille en altitude dans une tour est bon à foutre au feu... sauf peut-être "les agents de propreté" qui sont sans doute très respectables, mais qui ne sont pas, "à proprement parler", les piliers de la croissance d'une entreprise.
    Atlantis, ta sensibilité sociale t'honore, mais il est un peu facile de dire que nous en sommes dépourvus au prétexte qu'on n'accorde aucune valeur à tes considérations de calculette qui ne reflètent en rien le principe et le fonctionement de la mécanique de l'absurdité économique que tu voudrais dénoncer. Comme je te l'ai écrit plus haut, les problèmes sont ailleurs et il ne s'agit là que d'une infime virgule qui masque un joli tas de merde !

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  15. Oui Kalle je suis un abruti.
    Mais heureusement que tu es là pour remonter le niveau.
    En plus je suis sur que tu es beau malgr& ta calvitie et tes costumes Agnès B super mal taillés.

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  16. "Abruti", c'est toi qui le dit... mais si tu continues sur ce ton, on va vraiment finir par te croire.
    Dommage, je suis pas encore calvite et je connais pas Agnès B. Elle est bonne ?
    Merci pour me dire que je remonte le niveau. Je veux bien te croire.
    Ta mamie qui t'aime.

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  17. Quatre ans après c'est finalement le bon vieux Atlantis qui avait raison !

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