24 août 2006

The perfect Shot : Lee Harvey Oswald ou Howard Zinn ?


Au CGB, ça nous arrive de lire des bons livres. Naturellement, c’est toujours le fait d’accidents malheureux, notre volonté n’ayant rien à y entendre… C’est un peu comme les coups de foudre m’voyez ?


" Une histoire populaire des Etats-Unis de 1492 à nos jours » de Howard Zinn, professeur d’histoire et de sciences politiques à l’université de Boston, est un véritable boulet d’un milliard de millimètres : une munition intelligente. On vous en ferait bien une exégèse et une étude approfondie mais au CGB on est feignant et velléitaire. On se contentera donc de ce petit extrait.


Freedom... Freedom... Redrum... Redrum...


A l’époque moderne, le maintien de l’ordre exige davantage que la simple force brutale, davantage même que la loi : il nécessite qu’une population dangereusement concentrée dans les villes et les usines et à qui la vie offre de nombreux motifs de révolte accepte cela comme une nécessité. C’est pourquoi l’école, l’Eglise et la littérature populaire présentaient la richesse comme un signe de supériorité et la pauvreté comme la sanction de l’échec individuel.(…)
Dans les années qui suivirent la guerre de Sécession, un certain Russel Conwell, diplômé de l’université de Yale, pasteur et auteur de livres à succès, tint la même conférence (« Acres of Diamonds ») plus de cinq mille fois devant des auditoires à travers tout le pays. Il s’adressa au total à plusieurs millions de personnes. Son message était simple : tout le monde peut devenir riche s’il travaille assez dur ; partout, si les gens voulaient bien se donner la peine de chercher, se trouvent des acres de diamants. Voici un extrait de cette conférence : « J’affirme que vous devriez être riches et qu’il est même de votre devoir de le devenir.(…) Les hommes riches sont sans doute les individus les plus honnêtes de la communauté. Je n’hésite pas à le dire clairement : 98 % des hommes riches en Amérique sont des gens honnêtes et c’est pour cela qu’ils sont riches. C’est pourquoi ils reçoivent l’argent en récompense. C’est également pour cela qu’ils dirigent de grandes entreprises et trouvent un grand nombre de gens pour accepter de travailler avec eux. C’est parce qu’ils sont honnêtes. (…) Je compatis avec les pauvres, qui sont pourtant bien rares à mériter cette compassion. En effet, compatir avec un homme que Dieu a puni pour ses péchés, c’est agir mal. (…) N’oublions jamais qu’il n’est pas un seul pauvre en Amérique que sa propre incompétence n’ait pas maintenu dans la pauvreté.
».


Le Capitalisme ? ça pique !



Conwell était l’un des fondateurs de la Temple University. (…)
Les riches passèrent alors pour des philanthropes. Mais ces établissements scolaires n’encourageaient guère à l’esprit critique. Ils formaient les serviteurs types du système américain (les enseignants, les médecins, les juristes, les administrateurs, les ingénieurs, les techniciens, les politiciens), tous ceux qui seraient un jour rémunérés pour veiller au maintien du système, pour en être les loyaux défenseurs contre les trublions.



American way of death


Ce livre parle de contrôle de masse. Zinn y révèle l'utilisation des rhétoriques de liberté et d’égalité pour asservir et exploiter le peuple américain en expansion, insiste sur l’intérêt économique d’avoir à générer des divisions et d’entretenir des antagonismes pour assurer la stabilité du tout, passe au crible la Constitution américaine, de fait, véritable instrument de manipulation et d’oppression, met en évidence la collusion des différents pouvoirs, et ainsi la réalité de farce du droit de vote. La propriété, le contrat érigé en loi divine, et l’entretien du feu noir et mythique de l’American Dream comme garde-fou…

2 commentaires:

  1. Et bien voilà ma prochaine lecture.

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  2. Howard Zinn ? Belle reference. Surprenant de le retrouver sur un site français. Et il est amusant de le retrouver ainsi mis en mots. Felicitations.

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