3 août 2006

Histoire de tentes.


On a ouï dire que Bertrand Delanoë était anti-tentes. Ça ne manque pas de nous faire réagir au CiGéBi…



Delanoë n’est pas content : trop de tantes euh, pardon mon écriture a fourché... Trop de tentes à Paris! En effet, de nombreuses tentes de camping ont été distribuées par l’association Médecins du Monde aux sans abris. Or, le tourisme bat son plein dans la capitale, ça fait tâche dans le paysage lumière…

LOGEMENT SOCIAL POUR RMISTE



Ainsi, dans un communiqué du 19 juillet, Bébère, après avoir naturellement rappelé qu’il se préoccupait « de l’accroissement du nombre de sans-abri dans la capitale », problème résultant « comme chacun sait », de la « précarité » (la précarité ce monstre, cet hydre, cet… euh, épouvantail, cette fatalité !) qui « s’accentue depuis 2003, comme l’a mesuré l’observatoire national de la pauvreté » (Bébère non, ne montre personne du doigt), parla de « la gêne objective pour les riverains », les tentes rendant les sans-abri « plus visibles aux yeux de tous ».

PARIS, LA VILLE LUMIERE



Ah ces immondices humains qu’on ne saurait voir, ah ces déchets ramassés par les troupes d’élite du 115, ah, ces « gênes objectives » sur pieds titubants… On ne rappellera jamais assez combien l’appel à l’objectivité est d’une malhonnêteté patente car c’est un procédé subjectif et qu’il représente un danger de dérive totalitaire à fort accent…

PAUVRE BOUGRE



Mais naturellement, Bébère le grand humaniste qui nous avait gratifié de ses larmes de crocodile lors de l’incendie du squat de l’avenue Auguste Blanqui (Blanqui, tiens « l’Enfermé » comme on l’appelait, comme une prémonition donc : « Oui, Messieurs, c’est la guerre entre les riches et les pauvres : les riches l’ont voulu ainsi ; ils sont en effet les agresseurs. Seulement ils considèrent comme une action néfaste le fait que les pauvres opposent une résistance. Ils diraient volontiers, en parlant du peuple : cet animal est si féroce qu’il se défend quand il est attaqué. »), continua à se laver ses mains dans son communiqué en alertant « à plusieurs reprises les autorités de l’Etat, dont c’est la compétence, sur le besoin urgent de combler l’insuffisance criante des réponses sociales apportées aux personnes sans domicile ». Une véritable main de fer dans un gant de velours ? Non, on a lu le Prince de Machiavel… Bébère poursuivit sur la nécessité « d’un plan volontariste » permettant la création en grand nombre de « places d’hébergement au long cours » et « des places d’hébergement à court terme, et rappela « l’impératif que l’Etat fasse respecter partout en banlieue les obligations de construction de logements sociaux prévues par la loi ». Salauds de droite !

BEBERE LE BON



Il conclut sur « le plan d’humanisation des centres d’hébergement » (vocable qui ne manque pas de nous faire frémir), en insistant sur le fait que la municipalité de Paris était « prête à poursuivre ses efforts en ce sens » (on a peur, on a peur) tout en rappelant que « l’espace public » devait rester « accessible à tous, dans un partage aussi harmonieux que possible » et qu’il convenait en l’occurrence de « restreindre les comportements contraires à cet objectif »… Il préconise à cet un effet un « regroupement important de personnes sans abri » dans une « démarche à la fois humaine et ferme pour les convaincre de se déplacer et d’accepter les solutions concrètes d’hébergement ». Le partage harmonieux, la restriction des comportements contraires, le regroupement, la démarche humaine et ferme, le déplacement… Tous ces mots mis bout à bout qui sonnent comme le mot camp. Un nouveau bel exemple de ce qu’est la gauche caviar bobo au progressisme tout réactionnaire…

A LA TIENNE BEBERE !



Camp ? Camping ? Camping, plage ? Heinhein… Bébère est donc okay pour le Paris Plage impudique sexcatalyseur, c’est son petit bébé à lui, mais pour Paris Camping on repassera, voire on attendra l’hiver. Faut pas non plus tirer sur la corde ! Et l’image de Paris dans tout ça hein ? On n’est pas en Indonésie non plus ! Paris n’a pas été touché par un quelconque tsunami, Paris ne doit pas ressembler à ce qu’elle est : une zone sinistre...

CAMPEUR IDEAL



Le vagabondage à l’ancienne a manqué de se perdre mais n’ayons crainte : Bertrand, de ses appartements kilomètres-carrés, veille au grain pour préserver les codes et empêcher ces révolutions obscènes du parallèle système D... Le pauvre ne s’en tirera pas à si bon compte : le pauvre appartient aux socialistes. Et il sera parqué et effacé du paysage urbain pour son bien à ce titre de propriété pour le bien des citoyens utiles : les électeurs. Les socialo ont le droit : les socialistes ne feraient pas de mal à un pauvre.

Paris Plage libéré ! On n’a pas fini de voir nos impôts partir en fumée dans des conneries festivo-citoyennes et de voir les tenants de l’Empire du Bien repaver les allées infernales sur les corps des réfractaires.

Spécial Phil Murray :

_ Sans Moi :

"Delanoë damné et sa gueule de tramway
Ses trottoirs à poussettes et ses complots pluriels
Son bétail culturel destiné à rester
Sa fabrique de plages et ses verts criminels

Sans moi ni moi ni moi
Ni moi ni moi ni moi

L'infime Delanoë sans honte et sans remords
Ses projets infamants son sourire de pendu
Son existence même qui sans cesse déshonore
De la simple raison les derniers détritus"

_ Ce que me dit ton cul :

"Ton cul garde l'écho
Des anciens abordages
Il réveille l'écho
Des plus anciens ravages

...

De tous les abattages
De tous les effeuillages
De tous les brigandages
Mais jamais Paris-Plage

Et des vagabondages
Et des carambolages
Et des libertinages
Et jamais Paris-Plage

...

Ton cul ne connaît pas
Nos modernes débats
De lui est ignoré
Bertrand Delanoë

Et ses projets maudits
Ses complots impunis
Il les passe à la trappe
Et les jette et les zappe"

BAOBAB : "Cette ville-là"

"non il n'y a pas d'amour dans le coeur de cette ville là (...)
certains dorment sur des tas d'or et ignorent celui qui dort sous les ponts"


1 commentaire:

  1. Ne t'inquiète pas Khate ! Tu ne seras sûrement pas censurée... Le Fils de l'Homme ne saurait passer à côté et jouer de cette subtile homonymie ! Sa plume fourche dès le premier paragraphe. La difficulté d'un bon mot, c'est qu'il est difficile d'y résister. Mais ici, toute résistance est vaine ! Abandonnons-nous au plaisir de les lire et de rire en choeur. Il n'y a pas de honte à se faire du bien, et ce n'est pas Bébère qui nous dira le contraire...

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