9 juillet 2006

Et vous, vous vous tuez comment ce soir ?

Le CiGéBi doit remplir sa mission d’utilité publique. Après la victoire de la France sur le Portugal et ses morts et moult blessés tombés au champ pas vraiment d’honneur des festivités vaudou-transe aux mantras bien connus de « on-est-en-finale » et de « qui ne saute pas est sans papier », nous nous devons de vous donner quelques conseils élémentaires de sécurité.


En effet, au CiGéBi, nous croyons dur comme fer que nos mercenaires millionnaires de la liberté vont étriller les italiens faisant fi de la bêtise de certains de leurs compatriotes et les menant par voie de conséquence directement à l’abattoir, sans naturellement risquer d’être inquiété par la justice malgré l’assurance que nous avons que la victoire ne sera pas sans quelques conséquences tragiques... Cette justice à deux vitesses…

Nos conseils :

_ Choisissez-vous un bon plan entre potes, genre dans un pavillon avec vidéo projecteur. Non, non, nul n’est besoin d’être un bobo pour ça. Suffit de quelques relations bien à propos.
_ Ne prenez pas votre voiture avant trois heures du matin pour rentrer chez vous.

Voilà, ça se résume à ça. Entre le mec poignardé à Charletty, la fille assise sur une portière et qui s’est prise un panneau en pleine tête, le mec qui s’est jeté de bonheur dans un fleuve pour ne pas en réchapper, le motard qui a perdu le contrôle pour faire un joli strike dans un groupe de piétons, le mec tombé du toit d’une voiture qui n’était pas la sienne, celui tombé du toit du métro station Opéra, et sans parler de la multitude d’enfants égarés dans les foules par des parents décidément irresponsables, des voitures fracassées par des hordes de blaireaux barbares, des bagarres, des émeutes de fin de rassemblement à objets volant très identifiés bouteilles de Kro, on préfère vous inviter à éviter tous les grands rassemblements festivus fanatiques fadas…

Nous vous conseillons l’agoraphobie. L’agoraphobie peut vous sauver la vie. L’agoraphobie vous préservera du syndrome dit de l’hystérie collective. Rappelons que ce syndrome vous fait perdre votre individualité en un paradoxe tout en subtilité puisque vous la perdez en la poussant à l’extrême obnubilés que vous êtes par la compétition explicite du qui mieux mieux, du qui qui sera le meilleur homo festivus, le champion de l’évolution, soit, la plus belle chèvre.



Après tout, ça n’est que du foot. Il faut vraiment être désoeuvré mentalement pour en faire tout un foin jusqu’à pas d’heure, on est dimanche bordel de merde !… D’autant qu’en cas de victoire, nous devrons subir les récupérations politiques tous azimuts qu’elles soient undergrounds ou institutionnelles. Ainsi une banderolle vue mercredi aux Champs annonçant : « les racailles vont vous ramener la coupe du monde : c’est pas magnifique ça ? ».Certes, ces débiles anti sarkosistes primaires ne sont pas toujours aidés par Thuram, mais il me semble que si le milieu du foot peut rassembler d’anciens délinquants, il compte surtout des jeunes qui ont su se sacrifier pour en arriver là où ils sont. On dit cela en passant et puis finalement non, en ne passant pas sur le fait que l’intelligentsia gaucho-caviar (politiques, acteurs, sportifs) a élargi les propos du ministre de l’intérieur que nous ne portons pas dans notre cœur malgré son statut en l’occurrence de victime, dans un jeu tout dangereux de manichéen et prescrivant presque immanquablement de rester sclérosé dans la langue de bois. Et puis, on nous parlera de victoire de l’intégration à la française en restant aveugles devant les drapeaux algériens fleurissant et sourds aux propos des kémites qui viendront revendiquer la suprématie du noir sur le blanc. Bref, on se prépare à un beau concours d’inepties entre les racistes de tous bords et les humanistes de tous acabits…

Immanquablement, la fête doit être gâchée. Le potlatch des bons sentiments qui pave si sûrement l’enfer… « Celebrate good time come on » pour finir sur un « burn, burn, yes ya gonna burn » qui ne manque pas de nous laisser en rage.


1 commentaire:

  1. Supporter en délire... Voilà une bonne façon de remporter les Darwin Awards...

    RépondreSupprimer