Le CPE backdoor : le Contrat Dernière Embauche.

Il est loin le temps des gazouillis de Galouzeau sur des « cent jours » et des « France redressée ». DVP a la défaite amère. Nous le voyons bien depuis le CPE que le ressort de son sourire s’est brisé. Certes son bronzage impeccable dérobe à nos yeux sa pâleur biliaire, mais on ne saurait rester dupe devant sa dernière mesure en défaveur de l’emploi des jeunes, à savoir : le CDD senior…


Attention, on ne parle pas des vieux pour lesquels nous avons tous travaillé, sauf les fonctionnaires, feu lundi de la Pentecôte dernier... Ah… Ah ben si, on parle peut-être d’une partie d’eux en fait aussi… C’est-à-dire que le CDDS concerne les chômeurs de plus de 57 ans et apporte des facilités au cumul de l’emploi et de la retraite… Voici la recette au financement de la retraite DVP’s touch : « Votre retraite ? Vous n’avez qu’à vous la payer manants ! ».

Ce CDD, d’une durée max de 18 mois, renouvelable une fois, est naturellement déjà estampillé précaire par la CGT. De plus, le syndicat dénonce cette mesure rapport à son but qui est à plus ou moins courte échéance de supprimer la taxe Delalande, taxe imposée aux entreprises licenciant ses employés de plus de 50 ans. Cette taxe constitue un véritable frein à l’embauche pour les entreprises selon DVP et ses potes du MEDEF… ???... Frein au licenciement non ? Ah, non, que nous sommes bêtes ! C’est-à-dire qu’avec cette taxe, les patrons (qui sont en fait des gens gentils) ne peuvent plus embaucher de vieux qui viennent d’être licenciés et sachant qu’ils vont incessamment sous peu eux-mêmes les licencier, ces licenciements bien plus que probables et pas moins que certains car « conjoncturels » (ohohoh) étant taxés, ça constituerait un trop mauvais calcul ! Logique implacable : « on va pas embaucher un gus dont le licenciement nous coûtera plus qu’un de droit commun. Et l’adaptabilité darwinienne dans tout ça ?! Le socialisme est contre nature ! », selon les propos d’un très gros chef d’entreprise dont nous tairons le nom pour cause de corruption active de toute notre structure rédactionnelle : au CiGéBi, nous on s’est vendu au seul en mesure d’acheter… Un pragmatisme tout blairien…

Une campagne de communication, destinée à changer l’image des seniors dans l’entreprise, est prévue pour accompagner le mouvement et ainsi démontrer avant tout à quel point les politiques se soucient de leurs vieux et que c’est pour eux, pour leur bien qu’ils agissent... On voit ça d’ici ! Des vieux jeunes et en bonne santé qui veulent travailler pour lutter contre l’ennui et surtout « garder la forme ». « Le travail ? C’est notre fontaine de jouvence avec Madeleine ! », selon les propos d’un des acteurs pressentis pour le premier rôle et qui en vérité a découvert le travail (très dur de comédien) sur le tard et par hasard, toute sa vie ayant été vécue au rythme clinquant des rentes miraculeuses de l’héritage de sa famille très grande bourgeoise tombant moelleusement dans son escarcelle crécelle... Des formations professionnelles, le véritable graal trompe l’œil politique en matière de chômage, en voulez-vous en voilà, seront proposées. « Les Vieux : we want you back ! »…

Ça draguerait (au sens draguer hein, pas au sens draguer… Au sens propre quoi ! ) du côté des retraités qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Le retraité, ce porte-monnaie ambulant, celui déambulatoirant pas encore tout à fait, cet être débarrassé des soucis matériels liés aux enfants, des soucis matériels liés au logement (s’ils sont pas trop manches quoi) et donc en mesure de réinvestir totalement son pécule supplémentaire dans la consommation de sur-survie, mais aussi, cet être entretenu, cet humain qui a perdu ses illusions sclérosantes-lacrymogènes, cet homme et cette femme qui ont grandi dans les valeurs du travail, ce marché babyboomé, en pleine expansion, ce vivier de chair à canon, vivier mouroir pour la méta conscription… On parle même de revenir sur la dispense de recherche d’emploi accordée aux chômeurs de plus de 57 ans et demi. Les jeunes ne sont plus malléables : rigides de pacifisme, d’humanisme, de socialisme totalitaires réac, les vieux, eux, sont probablement flexibles : les flexibles progressistes du « Marche ou crève »… « Le culte de la jeunesse, de la beauté… ça leur parle plus à eux ! Ce qu’ils veulent ? Oublier. Et pour oublier, rien de mieux que le taf ! », selon les propos de notre obscur contact corrupteur du grand patronat... C'est dit : nos vieux ne mourront plus dans les maisons de retraite mais au turbin comme tout le monde, celui qui arrive derrière...

Précisons que pour les malheureux n’ayant pas atteint la barrière des 57 ans, soit les vrais désespérés, les ministres dvpiens (Larcher en tête) ont promis de réserver une part des Contrats Initiative Emploi, autre arnaque ANP-hyène, aux chômeurs de plus de 50 ans (20 000 sur 50 000)… Et on va nous dire dans les médias, que DVP s’occupe du chômage des cinquantenaires…

Dire que les étudiants voyaient tellement leur avenir hypothéqué par le CPE… 26 ans, c’était tellement loin pour eux, tellement vieux… Et il est où Bruno Julliard là (25 ans, je le rappelle et un avenir tout tracé au PS, on n’a pas fini de subir sa gueule de peine à jouir, de séminariste par éjaculation précoce chronique) ? Ah bah justement, il est au CiGéBi ! On t’écoute Bruno, vas-y :
« Le CDDS c’est tout simple : le gouvernement va précariser les vieux et les embaucher au détriment des jeunes qui seront encore plus précaires que… Que… humf… qu’avec le Cpe… ».
Merci Bruno ! T’es tellement brillant comme mec...

DVP, frustré par la jeunesse la met au coin avec cette mesure. Sont-ils suffisamment finis du cortex pour s’en apercevoir ? Rien n’est moins sûr. Alors au CiGéBi, on appelle à l’organisation de manifs anti vieux, cadencées sur des slogans anti FN où les services d’ordre de la CGT cheminot, qui partent en retraite à 55 ans, viendraient faire le coup de poing sur les vieux collabo pour protéger leurs acquis et revendiquer pour le coup, une retraite à 45 ans…