27 janvier 2017

Reu-désinformation

A l’information, s’était adossée depuis quelques années la réinformation, que l’on réduit souvent à une poignée de sites d’extrême droite alternatifs, mais qui de manière plus juste peut désigner le rééquilibrage général qu’a permis l’essor d’internet et des réseaux sociaux en matière de pluralité d’information, face à une presse univoque et pilotée par les forces économiques et politiques.

Il semble à présent que nous entrions dans un troisième temps de la danse : celui de la redésinformation. Agacés par une série de revers imputés à plus ou moins forte raison à cette réinfosphère (Brexit, élection de Trump, succès de thèses complotistes, désaveu des stratégies géopolitiques occidentales…), les acteurs conventionnels de l’information contre-attaquent et redéploient leurs forces. Ainsi, en novembre dernier, le Parlement européen approuvait une résolution pour « limiter l’activité des médias russes en Europe ». Aux Etats-Unis, on a demandé aux grandes plateformes de réseaux sociaux de faire quelque chose pour contrer la diffusion de « fake news », ces fausses informations que l’on accuse d’avoir perturbé l’élection présidentielle.

Ce concept de fake news est tout récent, comme si l’on découvrait qu’il pouvait exister des mensonges dans l’information, et que celle-ci pouvait être utilisée comme un outil d’influence. « Jusque récemment, fake news désignait les sites d’information parodiques de type The Onion [équivalent américain du Gorafi NDLR], explique Slate dans cet article incroyable (mais vrai !). Mais le terme a pris une nouvelle signification depuis la diffusion massive d’articles falsifiés, créés sciemment dans le but de tromper plutôt que d’amuser ».

Le mutant de la semaine - le coprophobe canin




Le libéralisme politique, dans son volant juridique, produit continuellement de nouveaux droits, de nouvelles procédures, de nouvelles juridictions qui étendent toujours plus loin leurs compétences et leurs prétentions. On voit, ainsi, des tribunaux belges inculper un Tchadien pour des merdes qu’il aurait semées en Afrique, ou des tribunaux espagnols demandant aux Anglais d’arrêter un président dictateur chilien en villégiature à Londres. On nous dit que c’est pour notre bien, et qu’il faut poursuivre les méchants où qu’ils se trouvent sur Terre. Magnifique. On a même essayé d’inculper des dirigeants américains et israéliens (ciel !), mais on a vite compris que la justice totale devait d’abord se faire les dents sur les lampistes.

A l’intérieur des pays, on juge désormais le caractère humain d’une personne en fonction de son acceptation sans condition des droits « nouveaux » que le pouvoir octroie à des catégories toujours plus fines de clients. Ainsi, le principal argument des partisans du mariage homo fut : « qu’est-ce que ça peut te foutre, couillon, c’est un droit supplémentaire pour des gens, ça t’enlève pas le tien ! ». Il est donc écrit que le futur se résumera à une grosse et interminable addition, et que nous n’aurons rien de légitime à y opposer.

23 janvier 2017

L'attaque Sauvage


La nuit de la chasseuse, avec Jacqueline Sauvage
Ainsi donc, François Hollande aura transformé en immondices tout ce qu’il a touché durant son quinquennat, que nous sommes forts tentés de rebaptiser cacannat.

Va donc chez Midas, lui hurla-t-on au Cègebège durant cinq
années qui parurent cinq siècles et des siècles. 
Mais juché de dessus son scooter, il n’entendit pas. 
Rien.

Alors qu’il n’avait plus rien à perdre sur l’échiquier électoral, c'est-à-dire plus rien à gagner, le dandy à bedaine, verrues, et bombe à camouflage de calvitie, a gracié Jacqueline Sauvage, deux fois condamnée en cour d’assises à 10 ans de réclusion criminelle.

François Hollande, qu’on nous avait présenté comme le fin du fin de la stratégie politicienne, n’aura pas trahi ses amis journalistes, ces courtisans à la naïveté confondante et contondante : il aura de bout en bout tourné le politique en ridicule, le réduisant au strict politicien, tournant comme une girouette au gré du vent anénométré par cette boussole indiquant immanquablement le sud : le buzz médiatique. 

22 janvier 2017

LE RETOUR


Depuis le 10 novembre dernier, le CGB ne répondait plus. De très nombreux lecteurs nous ont demandé l’explication de cette Bérézina morale, et nous leur avons répondu à peu près n’importe quoi. Qu’ils nous pardonnent, nous n’étions pas en mesure de faire mieux. L’explication à notre absence est simple ; la voici :

A la descente du vol 176 en provenance de New York, Gabriel Fouquet est assailli par la presse du monde libre. Rectification : assailli est un mot impropre, car Gabriel Fouquet n’est pas homme qu’on assaille. Encadré par ses deux traditionnelles gardes du corps ukrainiennes, 1m85 chacune, Gabriel Fouquet fait penser à un mafieux de l’est, le roulement sur les R en moins. Ses lunettes de soleil sont du même modèle que celles d’Alain Delon dans le Samouraï, mais personne ne le remarque puisqu’elles sont rangées dans sa valise.

La foule
Monsieur Fouquet ! Monsieur Fouquet !

Fouquet
Ouaip ! Qu’est-ce que c’est ?

Une nana dans la foule
Chloé de Médeuse, du Figaro- Le point -Libé. Monsieur Fouquet, dites-nous quel a été, et quel est, votre rôle exact auprès de Donald Trump !

Fouquet
Quoi, vous avez déjà entendu parler de ça ? En général, la presse française est la dernière à apprendre les choses. C’est bien, vous progressez.

Chloé de Médeuse
Je ne peux pas vous laisser dire ça ! c’est une atteinte à la discrimination des heures les plus sombres de la liberté de la presse…

Un gonze (lui piquant la parole après une bonne bourrade)
Jean-Mohammed Goldblatt, pour le JDD. Monsieur Fouquet, confirmez-vous que le président des Etats-Unis vous a consulté ?

Fouquet
Bien sûr, Mohammed, que je confirme ! Il m’a consulté parce qu’il avait besoin de se faire une idée sérieuse de ce qui se passe en France. Voyez le genre ?

Un petit gros
A quel titre a-t-il pensé à vous ?

Fouquet
T’es qui, toi, le poinçonneur des Lilas ?

Le petit gros
Non, je travaille chez Médiapart, je suis Helmut Lepindla-Bush ! Je reformule ma question : à quel titre a-t-il pensé à vous ?

Fouquet
Au titre que je bosse pas chez Médiapart.