28 janvier 2016

Vous êtes plutôt Christiane Obama ou Barack Taubira ?

Judge Dread
Ça y est. Ils ont vu une lumière dans la nuit. Celle du petit jour, de l’aurore, d’une aube nouvelle. « Nous ne livrerons pas le monde aux assassins d'aube. » 27 janvier 2016, Christiane Taubira a conclu son discours de passation des Sceaux par une citation d’Aimé Césaire. Évidemment. Normal. Téléphoné. On a tout juste échappé à Bob Marley quoi…

 « Parfois résister c’est partir. » « Je pars sur un désaccord majeur. » « Nous ne livrerons pas le monde aux assassins d'aube. » Christiane Taubira a gratté sa lyre pour dire à François Hollande Merci pour ce moment. Et sa langue n’a assurément pas fourché alors qu’elle offrait le scoop de son départ à Michel Denisot, le journaliste plus Milou que Tintin, fidèle compagnon des puissants et de tout ce que le monde a pu chier de VIP, certifié Esprit Canal/Gauche caviar/Festivus coco & Cristal Roederer : « Je ne serai ni garde des Sceaux ni ministre de la Culture ». Sous les sunlights du Spectacle, Christiane Taubira est la saine, la sainte, la martyr de l’idéal républicain égalitaire au super pouvoir de l’arc-en-ciel. Il est vrai qu’il eut été humiliant de récupérer le maroquin de cette espèce exotique de plante verte, la Fleur Pellerin. Christiane Taubira est tout sauf assise sur son ego. Elle a d’ailleurs en vérité tout du personnage autoritaire. Il est vrai qu’intelligente et cultivée, pour ne pas dire raffinée et brillante, elle en impose dans un monde politique ressemblant de plus plus à un plateau de fruits de mer d’après marée noire...

A bicyclette vers 2017
Christiane Taubira n’est pas assise sur son ego, non. Mais sur une selle sur scène. Magistral fut son départ. Chevauchant son fidèle destrier, son vélo, vers le soleil couchant. Christiane Taubira, la ministre qui aura fait de sa bicyclette le symbole de sa probité, une garantie de proximité, un label d’humanité, et pour tout dire un signe, le signe d’un espoir, et pour toute l’humanité, ni plus ni moins. Noire, femme et grün. Le tiercé dans l'ordre. Le Mariage pour tous restera une anecdote comparée à son vélo, mais surtout comparé à son tweet globalisateur de ségrégation US à propos des jeunes afro-américains morts sous les balles de la police étasunienne en 2015 : « Kill them before they grow. » Christiane Taubira fut une Garde des Sceaux planétaire, de la galaxie ; la maman de tous les enfants de la traite négrière. « Nous ne livrerons pas le monde aux assassins d'aube. » Le dernier mot de Taubira fut de Césaire. Or, en politique moins que partout ailleurs, le hasard n’existe pas, jamais. Pour une internationale afrodisiaque. 

Christiane Taubira has manifestement a dream. « Parfois résister c’est partir. » Oui, et partir c’est reculer, et reculer c’est pour mieux sauter. Christiane Taubira a huilé sa mécanique ; elle est orange which is the new black. Une couleur qui sied à merveille à tout le Spectacle, bientôt orphelin de son Mister Cool, Barack Obama, cette synthèse de Samy Davis Junior et Huggy les bons tuyaux. Christiane Taubira c’est a New Hope et le Réveil de la Force réunis ; il vient de sonner dring dring, avec un timing éloquent : jour J moins un an avant campagne présidentielle. Pour 2017, à gauche, ça fantasme à grosses gouttes : Christiane Obama ou Barack Taubira ? Don King en rêve sûrement déjà : un mano a mano Christiane/Marine, un putain de Rumble in Jungle. A Kinshasa ? Au Madison Square Garden ? A Las Vegas, avec en lever de rideau, une Marseillaise braillée par Céline Dion ? On entend des Simple Minds chanter : Ohohoho-ho Tau-bi-ra Day.

On serait psychologue de comptoir en plus d’être des suppôts du bistrot, on dirait qu’il est absolument désopilant, mais néanmoins foutrement diablement cohérent, de constater que la nouvelle incarnation du Bien, du Beau, du Juste, ne voit la vie qu’en noir et blanc. Pour tout dire, il ne manque plus pour se crasher qu’à donner les clés du camion à la plus forcenée des idéalistes. « Je suis partie sur un désaccord majeur. » Off : « Quand je disais black noir, negro, Manuel Valls disait white, blanc blanco. » Mais que signifie la déchéance de nationalité dans un contexte où la Nation est devenue celle de tout le monde, c’est-à-dire celle de personne ?

4 commentaires:

  1. Tagada Grand Vénérable de la Hype29 janvier 2016 à 14:01

    "Vous êtes plutôt Christiane Obama ou Barack Taubira ?"

    Entre la Peste et le Choléra un gentleman ne saurait choisir et par sagesse s'abstiendrait, laissant au vulgus pecum l'opium des illusions politiques les plus navrantes qui bien que brillantes d'apparence n'ont pas plus de valeur que l'or du fou....

    C'est vrai quoi: aux fous & aux imbéciles les minables idoles qu'ils méritent! Ca s'appelle la démocratie. :)

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  2. les assassins d'aube....bizarre comme formulation....
    si c'est de l'aube dont on cause , celle qui de ses doigts de fée se bouche le nez , alors 'est "les assassins DE L'aube"
    si c'est de l'aube que revêt l'enfant de coeur lorsqu'il se laisse enculer dans l'arrière de la sacristie , ça peut passer comme formulation, quoique....quel intérêt a assassiner un vêtement ?
    ou alors , on peut croire que ce sont des assassins EN aube , donc des enfants de coeur mais que la plume de Césaire a fourché car il ne voulait pas incriminer de gentils prépubères ? ou il avait peur de se mettre à dos la hiérarchie catholique?
    ou alors c'est du portnawaq ?
    c'est bien possible
    on appelle ça la licence poétique

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    1. Ou encore les assassins de daube...dans une prémonition fulgurante autant que fausse.

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    2. pourtant , une daube bien faite avec petits oignons et veau longtemps mijoté pui sauce blanche par dessus , ça peut être goutû ,non ?
      aucune raison d'assassiner la daube
      à moins que son irritation ne concerne des cuisiniers vraiment pas doués qui réussissent à foirer ce plat dominical .....
      c'est peut être ça , elle aime pas trop qu'on lui moleste ses soupers moelleux , ses cassolettes odorantes , ses caquelons à gratiner....

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