28 septembre 2015

La subversion confisquée

La subversion, selon le Larousse, est ce qui est de nature à troubler ou renverser l’ordre social. La curiosité étant qu’aujourd’hui, la subversion est maniée par l’ordre social lui-même. Elle est devenue une valeur, promue, positive et quasi inattaquable. Au point par exemple où un dirigeant respectable qui souhaite légitimer la guerre qu’il mène contre un autre pays, n’a qu’à parler de « soutenir les rebelles » pour avoir l’air moral. Quels que soient les criminels qui se cachent derrière cette étiquette, s’il s’agit de soutenir des rebelles qui subvertissent un ordre, on est dans le juste.

Plus quotidiennement, c’est dans le domaine de l’art que l’ordre social s'est approprié la subversion. Les institutions font grand cas de l’art qui provoque, qui choque, qui « bouscule l’ordre établi »… Le scandale est érigé au rang de devoir sacré. La curiosité étant cette fois-ci que, dans le même temps, ces adeptes des bienfaits de la provocation ne comprennent absolument pas lorsque le quidam qui passe devant cet art, est effectivement dérangé au point de s’émouvoir et de réagir contre.

Dernier exemple en date : le « vagin de la Reine », sculpture sexuelle de fer rouillé exposée sur une pelouse du château de Versailles, dont on apprend qu’elle a été vandalisée. Cette œuvre, qui est elle-même une sorte de vandalisme du cadre dans lequel elle s’inscrit, a été vandalisée et c’est bien entendu un sacrilège.

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Trompe de fallope

Même chaîne de provocations que pour le « plug anal » géant exposé place Vendôme, et autres happenings de ce genre auxquels nous finissons par être habitués. A l’ère de la subversion convenue et sponsorisée, il est bienvenu qu’une œuvre choque le monde au grand jour, mais inadmissible que ce monde, trop outré, la choque en retour. C’est comme si, au fond, les défenseurs de ces œuvres estampillées subversives, malgré ce qu’ils en disent, ne croyaient pas sérieusement à leur potentiel scandaleux et estimaient qu’elles étaient en réalité bénignes. Ou qu’ils avaient tout à fait oublié ce que subversion voulait dire. Le provocateur lui-même - le provocateur subventionné – devient peu à peu anesthésié et inconscient de la portée de son geste. Il croit vouloir choquer, mais estime qu’on devrait l’être en silence, s’il vous plaît.

Ainsi cet artiste tagueur dont le message circulait il y a quelques temps sur les réseaux sociaux, faisant part de l’agression dont il avait été victime une nuit qu’il « créait » sur un mur de Paris. Il déclarait :
« Hier soir j'ai été agressé pour mon art. Je ne veux pas être pris en pitié, je suis conscient des risques de mon métier, mais je veux dénoncer ce type de comportements. On pourra dire que mon travail est provocant, que peut-être je l'ai bien cherché. Mais rien ni personne ne m’empêchera de m'exprimer, de pratiquer mon art, et de me battre pour mes idées ».
Loin de penser que ce tabassage lui était dû, j’avais alors tout de même trouvé un peu magnifique de l’entendre gloser en ces termes sur la respectabilité de son art. Voici un barbouilleur de murs en situation illégale, dont le passe-temps est de dégrader le bien public, mais qui se paie de grands mots lorsqu’on l’entrave et demande qu'on le laisse faire son travail... Voici un provocateur qui n'a plus la capacité de comprendre qu'on puisse avoir quelque chose contre le fait qu’il « s'exprime » sur le mur des autres.

La subversion est devenue profession respectable. La bombe de peinture a changé de mains : de celles du désœuvré ou de l’exclus social, elle est passée dans celles de l’artiste-à-idées à qui la Mairie de Paris passe commande. La subversion ne s’exerce plus contre « le bourgeois » mais contre le badaud. Le passant. Satire, dérision, détournement, sont devenus propriété de la Fondation Pinault, de Canal+, de la jetset politique et culturelle... et s’achètent, se vendent et s’applaudissent chez Sotheby’s à coups de millions. Le scandale, qui était autrefois le crachat vengeur du maudit contre les puissants, est devenu le jouet confisqué par ces mêmes puissants, avec lequel ils entendent se délasser. L’opprimé qui, pour échapper un instant à son quotidien, se réfugie dans l’art, le divertissement, ou la simple promenade, prend désormais dans la figure le cynisme et la « subversion » de ses maîtres. Et on le prie de ne pas s’en indisposer. Malheur à celui qui bronche quand on le pique. Il en reprendra une dose. Le bon public doit prendre sa claque, et passer son chemin.

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"L'ineptie qui se fait respecter partout, il n'est plus permis d'en rire" - Guy Debord

27 septembre 2015

Choses vues : à la station-service



Hier, je m’arrête à la station Total de Feyzin, ville supermoche au sud de Lyon, et je fais le plein de ma limousine. Ma petite affaire faite, j’entre dans le bureau de l’employé pour payer ma note. Sur le point de composer mon code secret à l’abri des regards de la NSA, j’entends un client derrière moi demander au préposé s’il peut se laver les mains : il venait de se tâcher avec le pistolet du diesel. « Non, il n’y a pas de toilettes », entends-je répondre. Le client maculé se tire, sans rien dire.

22 septembre 2015

La Tête de noeud du mois - Yann Moi(x) : Facebook m’a violé

 Comme le riquiquichroniqueur de riquiquiRuquier fait le buzz, on republie l'ode de Para à Moix.

Ci-dessous, la chiure narcissique de Yann Moi(x), agrémentée de mes fulgurances méphistophéliques (en rouge)




Je suis écrivain, je suis réalisateur. Qu’on le veuille ou non, qu’on l’accepte ou pas, c’est ainsi. (Premier constat : la véracité de cette auto-assertion n’a jamais été établie par quelque comité, cercle, club littéraire ou cinématographique que ce soit.) J’écris, je publie, je travaille beaucoup, je réfléchis, j’existe. Je suis un être passionné, parfois emporté, et je travaille actuellement sur plusieurs livres : un essai sur le judaïsme, une biographie de Kafka et un roman sur les Marranes. (deuxième constat : pourquoi Yannou se sent-il obligé de nous allécher par ses futures sorties ? Des problèmes financiers, Yann ? Un film avec un pseudoacteur et pseudohumoriste qui n’aurait pas trouvé écho auprès du public, si j’en crois les si peu 285 391 blaireaux que t’as ratiboisé ? Puis une biographie de Kafka et un essai sur le judaïsme, mais mon dieu, qui aurait pu y penser ?! Demain, je commence une biographie sur Elvis Presley et un essai sur le nazisme. J’espère que je serai pionnier en la matière)
J’avais, il y a quelques jours encore, une page Facebook, comme tout le monde (ah, bon ? Pas moi ! Et j’en connais toute une ribambelle que ça ne fait point bander), car il est spécifié, quand on s’inscrit sur Facebook, que Facebook est ouvert à tout le monde (comme une pute, Yann. Facebook est ouverte comme une pute ou une station-service). Mais Facebook, la société Facebook a décidé de supprimer mon compte, ma page (comme une pute ou une station-service, Yann, Facebook est susceptible de t’envoyer chier (surtout si le service est gratuit). Facebook est privé et non pas un service public, mais Yann ne devait pas être au courant, tout comme ces utilisateurs de Dailymotion qui crient à la censure lorsqu’on les jarte, alors qu’ils ne sont pas chez eux). Sur cette page, il y avait des articles sur Kafka, sur Proust, sur Gombrowicz et sur Miles Davis, sur Stravinsky et sur Sollers. Il y avait des propos polémiques car je suis polémiste. Il y avait des propos sur Polanski car je suis polanskiste (Est-ce une secte à la gloire de sa magnificence Roman Polanski ? Comme j’aime Bruce Lee, dois-je en déduire sur le modèle Moixien que je suis Bruce Leeiste ?) Il y avait une part de moi, de mon univers. Tout ça, ainsi que mes 3 300 amis, a disparu : non seulement c’est ignoble pour mes 3 300 amis, qui ne peuvent plus communiquer avec moi, mais c’est ignoble tout court. (C’est pire que ça, Yann ! C’est inhumain, bestial, sadique, néronien et sanguinaire)

Car pendant qu’on me fait taire, qu’on me sabre, qu’on me supprime, qu’on m’élimine virtuellement, culturellement, intellectuellement, tous les groupes Facebook haineux à mon endroit, eux, perdurent, sont là, consultables, en pleine forme. (Pauvre petite victime injustement bafouée ! Yann Dreyfuss aurait-il oublié qu’il a insulté tout un peuple légitime jusqu’à ses fondements historiques ?) Je suis supprimé, moi, sans avertissement, de Facebook, mais des groupes tels que « Yann Moix, la Suisse t’emmerde ! » ou « Yann Moix, la Suisse t’encule ! » (Que grâce leur soit rendue !), qui appellent à brûler mes livres sur la place publique, appellent à me frapper physiquement ou s’en prennent à mon physique par des injures démentielles, des groupes comme ceux-là, oui, sont consultables. (on ne peut pas virer tout le monde de Facebook, Yann)
Ce n’est plus de la censure : Facebook pratique le délit de sale gueule. Facebook prive un écrivain, un artiste, de parole, de moyen d’expression, de vitrine, au profit de la Meute hurlante, nombreuse, haineuse, dégueulasse. (Là, c’est hôpital qui se fout de la charité. La meute hurlante, tu l’as été tout seul, Yann, avec la Suisse. De plus, Facebook utilise un système de censure par nombre d’avis négatif venant des autres membres. Si un seuil est atteint, on retourne dans le monde réel. Certes, ce procédé n’est pas très jojo, mais Yann Moi a-t-il pris la peine de lire le règlement à son inscription ? Feint-il d’ignorer ce fait ? Signe-t-il ses contrats d’édition sans les passer au crible ?)
Ceci est une lettre ouverte à Facebook : je ne savais pas que, pour perdurer sur ce support, il fallait pratiquer la faute d’orthographe de manière systématique, encourager la haine de la pensée, du pamphlet et de la littérature, et encourager la pratique de la menace de mort et du délit de faciès. Je ne savais pas que Facebook avait la haine des penseurs, des artistes et des intellectuels. (Là, vous avez droit à tout un dégueulis narcissique. Un homme de bon gout ne parle pas de lui de la sorte. Penseurs, artistes, intellectuels : Yann Moi et moi et moi et moi se masturbe-t-il tous les matins devant le miroir en s’émerveillant de la beauté transcendante qu’il lui fait face ? Autre chose, Yann Moi proclame son cas pour une généralité. Yann Moi se sent mandaté au nom de tous ses confrères pour les représenter et devient ainsi le symbole ultime et usité de l’artiste-poète face à une dictature implacable. Pour Yann Moi, Facebook est comparable aux geôles de Pyongyang)
Je demande instamment à Facebook de rétablir ma page, non pas une toute nouvelle page bien vierge qui recommence à zéro, avec mémoire effacée, avec amis détruits, avec articles déchirés : mais la page mêmement même que celle que je possédais il y a deux jours encore. Non pas le jumeau nettoyé de mon mur pestiféré, mais le même mur mêmement même, les mêmes amis semblablement semblables. Je veux retrouver mon profil strictement profilé de la stricte même manière. (Alors là, vous remarquerez le style flamboyant de ce fleuron de la littérature. J’en reste baba d’admiration)
Je suis le premier écrivain au monde éjecté de Facebook. Le premier détruit sur Facebook. Le premier qu’on accepte de livrer aux chiens de la Meute, le premier que Facebook permet de lyncher, d’assassiner (pas de panique : j’ai la peau dure), mais qui, supprimé, rayé, éradiqué, ne peut ni se répondre, ni s’exprimer (appelle ton pote BHL, il pourra t’offrir un espace pour crier ton désespoir. Hein ? Tu l’as déjà fait ?) Je n’ai, sur Facebook, que le droit d’être tué, fustigé, haï (rajoute ça pour faire plus réaliste : décapité ; brulé vif ; dépecé ; jeté dans le gros sel ; passer au lance-flamme ; lame de bambous sous les ongles). Je n’ai plus le droit, sur Facebook, de vivre, de faire partager des vidéos de Frank Zappa ou de Cornell Dupree, de faire découvrir Cziffra à mes amis, ni leur dire ô combien Guitry est un génie. Je ne peux plus donner au moindre ami, sur Facebook, un renseignement sur Rossellini, ni livrer une anecdote sur Fassbinder. (Yann, je viens de recevoir un mail des descendants de ces artistes. Ils te prient de ne pas mêler la mémoire de leurs proches à tes conneries)
Je n’ai que le droit d’être exposé. Sur Facebook, on menace de me torturer (physiquement), on menace de faire un autodafé de mes livres en place publique, on menace de me faire la peau. Sauf que c’est un support sur lequel je suis déjà mort. Réduit au silence. Même les néo-nazis ne connaissent pas ce traitement. (Bienvenue sur internet, Yann, le royaume fantasmagorique et mythomaniaque où tous sont capables des plus grands exploits et actes vertueux ou vicieux)
Je suis le premier artiste français, le premier écrivain du monde à être excommunié d’une société virtuelle ouverte à tout le monde sauf un, ouverte au monde entier sauf à moi. (Là, Yann, tu viens de gicler au moins trois litres de foutre)
Je demande ici, solennellement, aux autorités facebookiennes de rétablir immédiatement mon profil, mes pages, mon mur. Facebook est un trombinoscope : ma trombine n’est pas au goût de Facebook. (Faites-le les mecs, car il connait BHL ! Ah, mais j’oubliais, Facebook, ce n’est pas plus ou moins lié à la CIA ? BHL versus CIA, qui sera le réseau occulte le plus puissant ?)
J’irai jusqu’au bout pour revenir, non par une ruse, non nanti d’un nouveau profil pirate et marrane, d’une crypto-identité, en toute lumière sur ce site démocratique moins un. Ce site pour tous sauf pour Yann Moix. Ce site pour l’humanité entière à une exception près. Ce site universel à un paria près : moi. À une sale gueule près : la mienne. (La vérité sort toujours de la bouche des enfants)
J’ai de la force, de l’énergie, de la conviction, de l’intelligence et des avocats. Le combat commence aujourd’hui. (Attention, il suffit d’un millième de seconde pour que le superhéros Yann Moi revête sa tenue de X-OR grâce au satellite BHL One-Army) Ceux qui voudront me soutenir sont les bienvenus. (Adieu !)
Sur Facebook, “Yann Moix la Suisse t’encule” n’est pas une insulte. En revanche, “Yann Moix” tout court est une insulte. Et la pire au monde. (Non y a pire, Yann, par exemple : Fils de pute, ta mère la salope, dépuceleur de vache, la putain de ta race et ton père en slip à Mykonos. Non, en fait, tu as raison. Yann Moix est la pire des insultes pour un Suisse. Pour un Français, juste une honte)


BONUS : un petit photomontage de Kroulik. Tout ça date de février 2010. 
  


SOURCES Texte sur les Suisses ; Notice Wiki

19 septembre 2015

Le discours et la méthode

Marylise Lebranchu a une méthode bien à elle pour dégeler les fonctionnaires de Police. Et elle le fait savoir !

18 septembre 2015

Compte à rebours

réfugiés
Toc-toc et tic-tac tic-tac tic-tac
Hier soir, le Duel entre Thréard et Macé-Scaron chez Galzi sur Itélé. Ils parlent grandes migrations. Très vite, l’horreur est là : quasi-totale adéquation avec l’ami Joseph de Marianne. Patatras ! Rendons à César. C’est-à-dire que Joseph Macé-Scaron se retrouve en totale résonance avec le Cultural Gang Bang. Ça y est. Nous y sommes. Le point de Grande Jonction a toujours été celui du non retour... 

« Il faut stopper les réfugiés », déclare Thréard, tandis que Macé-Scaron tempête : « C’est trop tard ! Nous sommes rattrapés par l’Histoire ! » Adieu Gay pride, Techno Parade, Fête de l'Huma, Cochons ! Et oui, la fin de l’Histoire ne pouvait être avant la fin de la petite histoire contemporaine : colonisation, guerre d’indépendance, rétrocolonisation. Flux et Reflux. Bien sûr, derrière « l’appel d’air » créé par Angela Merkel et fustigé par nos deux éditorialistes, derrière l’hystérie paroxysmique et terminale humanitaire à laquelle nous assistons, des principes économiques, des régimes de retraite à payer, des coûts de la main d’œuvre à abaisser pour être concurrentiel au level mondial, des Palpatine à la Gattaz qui déclarent : « Les réfugiés sont une chance pour la France. » Pas un artiste à la Main tendue pour s’offusquer que le patron du Medef soit sur la même ligne qu’eux. Pas un soupçon, un doute, l'ombre de l'ombre d'un... Normal, c'est la nuit sans lune et le brouillard black out. Leur petite entreprise connait dorénavant la crise. A quand les mp3 d’or ? Les petits kapos du camp sont là… En vérité je vous le dis : c'est chacun pour sa gueule et Allah limite.
Les junkies de la scène tètent les matrices à la source...

17 septembre 2015

Lebranchu et Guigou

Beaucoup de lecteurs du CGB nous demandent ce que sont devenues Marylise Lebranchu et Élisabeth Guigou les deux sex symbols du parti socialiste dans les années 60. Réponse en image.

 Le moins que l'on puisse dire c'est qu'elles n'ont pas perdu de leur mordant ! Ca clash sévère le Sarko !

Marlyse ne fait toujours pas ses 97 ans ! Bravo !

Elisabeth fait dans le classique avec son voile Hermes.


15 septembre 2015

Pornification d'une femme



Il fut un temps où le cul, c’était l’avant-garde. On bousculait les traditions avec sa bite, on renversait les paradigmes sociaux en montrant sa chatte, on suçait pour changer le monde. Se faire enculer était le signe infaillible d’une grande conscience politique, d’un sens de l’engagement que les générations suivantes honoreraient. L’essor du porno fut ainsi la traduction industrielle du slogan politique si positivement connoté : faites l’amour, pas la guerre. En passant, le porno menait sa guerre à lui, contre les us et coutumes dits « traditionnels », contre les mœurs ordinaires, contre ce qu’on appelait la morale. D’activité éminemment privée, la sexualité devint donc chose publique ; d’acte gratuit, elle devint rentable. D’abord confinée à des cercles particuliers, la pornographie s’est imposée avec Internet. Elle ne tient peut-être pas encore sa place au sommet des valeurs, mais oriente et influence, dit-on, les pratiques, ce qui revient au même. De cette position d’avant-garde (très navrante, certes, mais historiquement exacte), la pornographie est arrivée à un statut d’objet de consommation massive, intégrée dans un ensemble de valeurs réduites à l’essentiel : ce qui rapporte. Là où il y a un profit, disait le sage, il y a un marché. La pornographie nimbe notre époque comme le rock investit les années 1960, personne ne pouvant vraiment y échapper. Tout un chacun est désormais parfaitement averti des charmes du hard fucking, des avantages comparés de l’éjac-faciale et du fisting, du goût inimitable du gang-bang. C’est aussi à ce genre d’avancées qu’on peut juger de l’intérêt de vivre dans une époque moderne.

6 septembre 2015

Memento mori

Bureau d'accueil

La compassion se déchaine.
La culpabilité, un knout fou sur des culs nus.  
Je suis Charlie dit aujourd’hui : Je suis Aylan, Je suis Syrien.

Les artistes sont sortis du bois. Comme d’habitude, ils ont La main tendue. Ils sont 66 artistes, en attendant de se compter 666.

Les politiques sont en boucle sous les jupes de la République, la place. Ces impolies tiques qui nous parlent de fraternité, d’égalité, d’espace de solidarité.

Ce qu’il reste d’EELV est sorti de sa forêt de poils de cul.
Les Cocos, on imagine la prochaine fête de l’Huma : hôpital psychiatrique à ciel ouvert, égout de démence qui montre tout. Venez comme vous êtes : hystériques.
Faut dire qu’ils n’ont plus que ça les pauvres : les réfugiés.

Les réfugiés ?
Backdraft dragster. La migration est retournée à ses cigognes.
Le statut juridique, octroyé en masse.

C’est pas que ça sente mauvais, le sapin, le tabac, le roussi. C’est pas que tout ça pue la gangrène de l’obscénité. C’est juste que là, on voit difficilement comment ça pourrait être plus mort.

La photo d’un enfant sauvé succède à la photo de l’enfant mort, celle que manifestement, tout le monde attendait depuis longtemps. Le sensationnel fait toujours sensation, on dirait bien recette. 

Il ne faudra pas oublier que toutes les grandes consciences qui aujourd’hui se lèvent à deux rats du sol se sont gargarisées du Printemps arabe.
Il ne faudra pas oublier qu'elles ont toutes souhaité, ô les pacifistes aux mains pleines de pierres, qu’on intervienne en Lybie et en Syrie.
Il ne faudra pas oublier qu’elles ont ri au lynchage de Kadhafi et prié on ne sait quel panthéon de divins impérialistes esclaves du Veau d’or dollar, pour que Bachar Al Assad subisse le même sort.  
#Notinmyfeuilled'imposition
Il ne faudra pas oublier, il ne faudra rien oublier de leur absence totale de lucidité, de leur bêtise criminelle, de leur morale néocoloniale, de leur impérialisme gentil qui fait des bisous comme on fait larguer sa bombe à un drone juste avant l’heure de la cantoche.

Les Flambys, Hollande, Juppé, et consorts pensent qu’aujourd’hui, il est temps de bombarder DAESH... Les téléphones ont sonné : vous avez un coup de fil en PCV de la Maison Blanche.
Après les avoir épaulés, armés, cajolés de leur cynisme, à moins qu'ils ne soient de parfaits débiles mentaux, nos toutous made in France aux laisses made in USA jappent à tout va. 

Combien d’enfants morts sous LEURS bombes et LEURS belles déclarations.
Ceci n’est pas une question.
Ceci est un acte d’accusation.

Et aujourd'hui ils vous intiment : à vos serpillères citoyens !


3 septembre 2015

La Tête la première

L'humanisme en pleine séance de yoga holistique 
Révolution : putsch du peuple, qui impose sa souveraineté.

A contrario : la contre-révolution, c’est la défaite du peuple, sa mise sous joug, dans les fers.

Contre-révolution reloaded II.0 : La disparition.

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Objectif : la souveraineté éblouie au concept de genre humain.