26 mars 2015

« Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation » : l’anthologie de la semaine

AirParif AirPériph
Plein soleil sur l'IDF
Je me lève.
Je suis bousculé.
Comme d’habitude.
Comment ça va chez vous ?
Moyen. Comme 42,86% des jours selon AirParif, l’institut qui chaque jour note l’empoisonnement de l’air à Paris comme à l’Ecole des fans. 
Indice de pollution du jour : entre 50 et 74.
Taux d’humidité dans l’air élevé. Ouf, il va pleuvoir selon Météofrance.
Rassuré.
Pas au point de ne pas illico refermer les fenêtres.
Comme tous les jours, j’ai eu l’intention de renouveler l’air de mon milieu confiné.
Dix secondes de bouffées de fournaise.
Dix secondes d’air décharge, raréfié.
Dix secondes d’absence.
Dix secondes d’apnée.
Dix secondes de fumées de l’infernale fonderie de notre petit Paradis qui n’est pas aux cieux.
Dix secondes de gaz d’échappement en mode hits from the bang.
_ Comment tu fais pour arrêter de fumer sans patch, sans vapoteuse ?
_ Je respire in Paris connard.

24 mars 2015

Les gens qu'on aime : Gérard Lauzier

La BD n’est pas le 9ème art. Ni même le 10ème. Je ne suis pas de ceux qui veulent absolument qu’elle ait à « gagner ses titres de noblesse »…

La BD, pour moi, n’a pas d’autre place à tenir que celle qu’elle occupait dans la chambre de mon oncle, vieux garçon qui vécut jusqu’à ses 40 ans dans l’appartement de ses parents. C’était un placard dissimulé au fond d’une thurne empestée par l’odeur de cendrier, où s’entassaient des monceaux d’albums en tous genres. Enfants, c'est là qu'on allait puiser quand on était de visite et que les adultes s’apprêtaient à prendre un café un peu trop long.

Il y avait des aventures de femmes-à-poil, des Rahan, des Frank Margerin… Un peu de tout, pas mal de mauvais, pas encore néanmoins de ce genre BD qu’on pourrait appeler « nazi fantasy » et qui constitue 70 % de la production actuelle : nazis du passé, nazis du futur, nazis de l’espace, nazis ressuscités, « et que ce serait-il passé si les nazis avaient gagné », « et si ma tante en avait on l’appellerait Goebbels », etc.

Et puis il y avait les Tranches de vie, de Lauzier.


Si à l’époque, l’érotisme des pages fut sans doute ce qui accrocha mon intérêt, j’eus l’occasion de revenir des années plus tard savourer le fond, les dialogues et surtout ce point de vue, certainement unique dans le milieu de la BD et rare ailleurs : à l’aube des années 80, un croquis à la fois moqueur et amer de l’échec des idéologies de la décennie précédente. 

Socialisme, réformisme, capitalisme yuppie, révolution sexuelle, vie en communauté… Les Tranches de vie, ce sont les petites histoires réalistes et quotidiennes de personnages qui se prennent le retour de boomerang de leurs égarements idéologiques. Papas permissifs dont la fille ramène une loque à la maison, rebelles juvéniles à 2 sous, maoïstes reconvertis dans la pub… Tout y passe et si l’inventaire de Lauzier n’est plus à faire aujourd’hui, si le constat semble évident à toutes les oreilles, il peut néanmoins surprendre par sa précocité. En termes d’analyse socio-politique, tout est déjà là ou presque. Il y a la ruine de la gauche par le jeunisme, le malaise socialiste dépeint avant même 1981, l’opposition caduque entre la gauche et la droite, le chantage au fascisme au-delà du raisonnable… Il y a la péremption du militantisme, il y a Houellebecq, il y a Muray, il y a tout Soral ou plutôt seulement la partie réfléchie… Le tout avec une justesse, peut-être même une tendresse, qui laisse imaginer que l’auteur lui-même en est passé par toutes ces phases…

Les Tranches de vie de Lauzier constituent la seule parcelle d’héritage profitable laissé par mon oncle. Il est mort des années plus tard, en quasi-clochard, ne laissant à sa fraterie que des dettes, minables elles aussi, liées à des crédits à la consommation… et ces 4 tomes de BD que je fus seul à préempter.

19 mars 2015

Et si ça te suffit pas re-respire

Pas de panique. Il est déjà trop tard
Ne parlez plus de qualité de l'air mais de quantité d'air
Hier, Paris a été pendant quelques heures la ville la plus polluée du monde. Devant Shanghai ! Qu’on ne dise pas à Anne Hidalgo que Paris, après Pékin en 2008, ne mérite pas les JO 2024.

Naturellement, cette atmosphère irrespirable, comme lors de chaque pic de pollution déclencheur de seuil d’alerte, n’est pas apparue subitement (même si seuils de recommandation et d’information, fixés par la loi LAURE de 96, n’apparaissent jamais sur la scène médiatique bien en amont du seuil d’alerte). L’air s’est progressivement chargé, alourdi, plombé ces derniers jours. Ainsi, une fois de plus, les pouvoirs publics ont brillé par leur absence d’anticipation, puis comme d’habitude, et c’est plus grave, par leur absence de réaction. En même temps, ce n'est pas comme si un jour sans seuil, l'air de Paris était... potable...

18 mars 2015

Pascale ferme ta gueule !

Pascale Clark a perdu son statut de journaliste professionnel, sa carte de presse étant non renouvelée par la CCIJP pour le double motif qu'elle est rémunérée en qualité de productrice sous le statut d'intermittente du spectacle et que l'émission qu'elle présente, A'Live, ne présente pas le caractère d'une émission d'information9. Au CGB on a une idée de reconversion ...