20 février 2015

Walking dead in Paris ; ode à Scarlett Johansson

Marianne du CulturalGangBang
Scarlett Johansson, Marianne du CGB
« Quand je suis arrivée, au début, je pensais que tout ce qu'on disait sur la grossièreté et l'impolitesse des Parisiens était faux. Je me disais que les gens ne sont pas grossiers, ils sont merveilleux ! Mais ça, c'était avant que je ne m'installe à long terme à Paris. Depuis, les gens se sont dit que, puisque j'avais décidé de rester, ils pouvaient redevenir eux-mêmes, c'est-à-dire grossiers ! » Scarlett Johansson, lors d’un passage il y a plus d’un an au Late Show de David Letterman. 

Elle continua sa diatribe en soulignant l’inaptitude des Parisiens à… marcher dans la rue : « En arrivant à Paris, je me suis cru en province. Les gens ne savent pas comment marcher. Ils me rentrent dedans et ne s'excusent même pas. » 

Toute la presse française monta au créneau. Brocarda l’actrice pour son… ingratitude ? Certains : la rancune tenace, la vengeance vivace, le Scarlettbashing mesquin. En parfaites incarnations du Parisien. 

Le Parisien, à le voir marcher en cadence, bête d’abandon, ce nombril putride de la Pensée muselée, ce virtuose de la symphonie cosmico-cacophonique sur char surarmé de basses boum-boum, cette lumière stroboscopo-sunlightique de la vitesse souffleuse de veilleuse. Quantification des lumens. Correspondance : scintillement d’étoile morte. 

Dans les rues de Paris, c’est walking dead tous les jours.
Scarlett : « Je suis devenue vraiment agressive avec les gens maintenant et je m'en fiche ! » Mode bélier.
Devenir le cauchemar évolutionniste du Parisien, ce vivant-mort.
Quand la majorité d’une espèce devient débile, les tarés inversés sont la seule chance de lendemain.
Comme d’habitude, les derniers seront les premiers. Après le pire.

Trottoir étroit. Silhouette en approche. Hippocampe en mode war game. Calcul de la trajectoire de l’obstacle. Projection anticipation. Déduction. Choc en devenir. Norme sociale de référence ? Identification. Femelle ? Solution : galanterie ou ode bourrine au féminisme ? Mâle ? Âge ? Solution potentielle : respect de l’ancêtre. Equivalence des conditions ? Gabarit ? Calcul de l’impact. Force = facteur de la masse par l’accélération. On s’efface, on percute ? Toute solution est a priori adaptée à sa situation. Et toute action entraîne une réaction. Ou une réaction à l’absence de réaction. Etudes statistiques du CGB déclassifiées : aujourd’hui, 95% des gens à Paris vous méprisent lorsque vous leur cédez le passage dans la rue. Pas une micro miette d’attention. Sans merci. Tout sexe, toute classe sociale, toute tranche d'âge confondus. Déduction : le respect de l’autre ne paie pas. Pour le Parisien, vous n’existez pas. Plus. Induction. Réplique préventive. Ondulation du coude. Protection proactive de la zone de confort. Mode bélier.

Cliché de l’autoportrait du Parisien. Être d’exception. Dandy de musée. Pilier de terrasse. Eduqué car héritier des Lumières, lumineux humaniste ; ouvert sur le monde. Quand il est loin et exotique. Au quotidien c’est Macache land. Attestation du cliché de l’extérieur exposé par Scarlett. Le Parisien marche à côté de ses pompes, c’est-à-dire sur les tiennes. Pas de scrupule. Pas de remords. Pas la nano-once de culpabilité. Rencontres rares de l’Autre, l’alter ego. Et alors là c'est sourires.
La liberté guidant le peuple
La liberté guidant le peuple. Toujours une affaire de seins nus
Le CGB, vigie pirate, observe. Regard Hubble. Paris, champ de bataille, chaos en expansion, no man’s land de bittes, barrières, d’obstacles morts-vivants-morts. Qui est le soldat inconnu dead au champ d’honneur du parcours schizogéométrisé du combattant ? Et la politesse camarade enculé ! Pas besoin de grève spontanée sur le RER A pour mesurer son extinction à l’œil nu. Délicat, susceptible équilibre civilisationnel. Réalité sous-jacente : chacun pour sa gueule, loi du plus fort, du plus que kapo. Les journées concentrationnaires pour tous, c’est tous les jours direction la Déf. On t’aime tellement aliénation, on est prêt à se faire déporter tous les jours pour toi ô servitude.



Dans la rue, les transports, la règle, c’est la guerre. La guerre de position. Evaluation de la qualité des déplacements : hausse exponentielle du mouvement intempestif, parasite, erratique. Trajectoire sécante. Virage découpé à la machette. Flux dominant en approche : la foule fleuve, prête à te marcher sur la gueule. Le fascisme en mouvement. Attention : l’acidité du milieu ambiant ronge le lien social. Le sujet lambda refoule tellement la violence, elle en devient l’atmosphère qu’on respire. Humeur Big Bang au Cultural. Ton Vivre ensemble, c’est là ? Au milieu de cette décharge à ciel ouvert d’enculés ? Les rues de Paris : un égout qui montre tout. Le Vide Ensemble, c’est tous les jours, y compris by night in Paris.

Raisons. Excuses. Société poussée à l’individualisme forcené. Sens étourdis : du bruit, du gaz, des écrans, des pubs, des flux fous partout. Stress social. Isolement. Isolation. Dans sa bulle. Déconnexion du réel. Refuges virtuels full pour cent ans. La quantité, la quantité qui rend dingue, débile. La qualité est en voie d’extinction. Pas de réserve naturelle. La fluidité, la cohérence, apanages des décrétés tarés par la démentecratie. Be a ninja urbain. Pas de raison suffisante. Aucune excuse au lâcher-prise-laisser-aller.

Marcher dans la rue, c’est s’approprier l’espace public. Marcher dans la rue, c’est partager l’espace public. Coupures dans le flux en progression exponentielle. Impacts, chocs, bousculades. Ruptures. Analyse. Carte neuronale du Parisien : seul au monde, carences empathiques ; cerveau lent, absences dans la récolte et le traitement de l’information. Réponses au réel inappropriées. Certifié pratiqué au quotidien. Compétences en voie de disparition. Le cerveau a évolué pour et par le mouvement. Extinction des feux qualitatifs. Théorie des dominos : savoir marcher c’est savoir-être c’est savoir-vivre. Tout par terre. Gesticulations insensées, imprévisibles des pantins effilés-enfilés. Dévolution. Régression évolutive. Seule option pour l’homme d’avenir : l’évolution projectile. Seule option pour l’homme de demain : réveiller les morts à coup de coude spiralé ou de croche-pied courtois sur la cheville en suspension. "Désolé enculé. Bonne journée enculé." En attendant que ce soit pire, just be bad.

timbre République Femen
Les philatélistes se pourlèchent les babines
Dans la rue, 95% de dégénérés du déplacement et de la courtoisie. Ecrasante majorité. Société foutue, pourrie, jusqu’à l’os à moelle. Les Parisiens sont des handicapés du déplacement, donc de la décence commune, donc de la vie, donc du futur.

Ceux qui ne savent pas marcher, ne savent pas penser.
Ceux qui ne savent pas marcher, ne peuvent pas penser. 

Détection refuge ignifugé. Mot de passe : in girum imus nocte. Voie de la poésie lemminscate-huit-en-boucle-infinie. Localisation à multiples inconnues. Territoire Terra Incognita. Carte blanche.

Scarlett Johansson décrétée citoyenne d’honneur du CGB.
Autel en érection ( !!!) sur l’île aux Tatiana, last but not least utopie.


23 commentaires:

  1. Putain quelle photo ! C'est le meilleur article du CGB de tous les temps !

    Tu oublies de mentionner celle qui m'énerve prodigieusement : la conne dans le métro qui s'engouffre et se précipite sur le siège qui se libère, et que tu t'apprêtais à lui céder par galanterie. Elle se glisse comme une connasse, nez au sol sans rien dire, en évitant ton regard pour montrer qu'elle t'a pas vu, que c'est pas toi qui lui laisses le siège mais que c'est elle qui te le pique ! Je suis désolé, mais si tu lis le CGB : espèce de CONNASSE va !

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    1. Là, il faut lâcher un "mais je vous en prie mademoiselle, asseyez vous" à la coconne déjà assise.
      Avec un grand sourire charmeur, le ton et les façons d'un jeune premier des années 50.
      Ebaubissement garanti de la greluche.

      ( Non connard de correcteur automatique, je ne vais pas remplacer "ébaubissement" par "ameublissement" ! )

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    2. En effet, quelle photo ! Je suis content.

      Je me permets une remarque, en tant que touriste : le parisien d'été est supportable, et la quidam avenante. Et du peu que j'ai vu l'hiver, en dehors des heures de migration pendulaire, ça me semble du même tonneau. Quelques hypothèses subjectives : à Lyon c'est pire et le contraste est avantageux, mon déguisement de touriste (tête d'ahuri) réveille les sympathies. Je cherche encore...

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    3. Mouais la photo bof... Merci photoshop !

      S'il est aisé de faire une biatch de magazine ( http://gifs.gifbin.com/1237467462_draw.gif ) en partant de zéro, qu'en est-il du retouchage ?

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  2. "L'érotisme c'est lorsque le vêtement baille"

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  3. La connasse qui se vautre sur le siège, c'est Marie-Claire !
    Si ! Je l'ai vue.

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  4. Luccio,

    C'est parce que vous n'êtes jamais faible. Pour savoir ce que c'est que d'être un touriste ou un provincial "monté à la grande ville", il faut avoir été faible. L'habit ne suffit pas. "People are strange when you're a stranger" - a écrit Jim Morisson.

    "Pendant sa première promenade vagabonde à travers les Boulevards et la rue de la Paix, Lucien, comme tous les nouveaux venus, s’occupa beaucoup plus des choses que des personnes. À Paris, les masses s’emparent tout d’abord de l’attention : le luxe des boutiques, la hauteur des maisons, l’affluence des voitures, les constantes oppositions que présentent un extrême luxe et une extrême misère saisissent avant tout. Surpris de cette foule à laquelle il était étranger, cet homme d’imagination éprouva comme une immense diminution de lui-même. Les personnes qui jouissent en province d’une considération quelconque, et qui y rencontrent à chaque pas une preuve de leur importance, ne s’accoutument point à cette perte totale et subite de leur valeur. Être quelque chose dans son pays et n’être rien à Paris, sont deux états qui veulent des transitions ; et ceux qui passent trop brusquement de l’un à l’autre, tombent dans une espèce d’anéantissement. Pour un jeune poète qui trouvait un écho à tous ses sentiments, un confident pour toutes ses idées, une âme pour partager ses moindres sensations, Paris allait être un affreux désert."

    - a écrit Balzac.



    Voulez-vous savoir ce que c'est que la définition de la faiblesse ? C'est avoir besoin d'autrui. "Etre dans le besoin", disent ceux qui parlent français.

    Ceux qui n'ont pas besoin des autres, ce sont les riches et les morts. Voilà pourquoi la mort est à la mode aujourd'hui. Car plus personne n'a de générosité. Et l'on ne donne véritablement plus rien qu'à ceux qui ont déjà. Dans des proportions jamais vues auparavant.

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    1. C'est un beau texte, et tout ceci est en effet fort possible, voire assez juste. Mais la naïveté existe aussi, On dirait le refrain d'une chanson, mais parfois les gens n'attendent qu'un sourire. Il est vrai que je suis très beau,même si tout le monde ne s'en rend pas toujours compte.

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    2. He Luccio et Steppen, vous seriez pas la même personne en mode schizo sans déconner ?

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    3. Au moins ce serait le signe qu'on bosse.

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    4. Non. Google est ton ami.

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    5. Quant au troll, ce n'est pas mon ami (ni le tien). Quoiqu'il essaie de faire croire.

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    6. J'ai deux contacts sur mon tel portable : deux garçons que j'ai rencontré sur Paris à plusieurs reprises (ainsi que sur Nantes pour celui dont j'ai été le plus proche). L'un roux, l'autre blond. Ils m'ont longtemps demandé de mes nouvelles, après que j'ai quitté Paris. Figure-toi que ces deux personnes étaient des blagues. C'étaient les camarades de jeu de ..... . Il est probable que je ne connaisse pas leurs vrais noms.

      Ce que c'est que d'avoir du "réseau" !

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  5. Photoshop ou pas, ces tétons qui dardent, c'est beau comme un lever de soleil en été...

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    1. C'est exactement mon avis. Peu importe que les nibards de la Joconde ne soient que de la peinture !

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  6. Lestat, c'est aussi imbuvable que Dantec. Tu vas finir ultra-réac néo-chrétien et pro-sioniste sous ecstasy.

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    1. Merci mon petit Para ! Mais dis donc, tu t'es loggé là. What else ?

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    2. Quand je me logue sur youtube, ça me logue directement sur blogger et Google, puisque tout a été racheté par ce dernier.

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    3. ouais bah c'est pas une raison pour pas revenir que je sache ?

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    4. Si je reviens, je risque de m'en prendre presque exclusivement au bitomane de la gauche du travail marxiste et de la droite des valeurs immobilières, puis à l'autre gourou et humoriste rigoriste en terme d'évasion fiscale.

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    5. Il ne faudra surtout pas oublier de raconter comment on peut se retrouver à insulter des maitresses d'école (que ce soit vrai ou non). Des fois, je repsense à ce commentaire sous un billet de Beboper, et je rigole tout seul.

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  7. J'adore ce "vide ensemble"
    Bien à vous

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