9 janvier 2015

La revanche des couilles



Ils ont massacré les gars de Charlie hebdo pour une seule raison : blasphème. Un châtiment pour avoir publié des caricatures de Mahomet. Que la représentation soit passée par cette forme de moquerie qu’on appelle caricature n’est pas forcément important, c’est le principe de la représentation de Mahomet qui est en jeu, caricatures ou pas. S’ils avaient publié une image de Mahomet en forme d’apologie, ils auraient été autant blasphémateurs aux yeux de leurs assassins.

Dès lors, il n’y a pas à tortiller. Les défileurs, les protestateurs, les allumeurs de bougie et les Je suis Charlie qui jurent qu’ils ne baisseront jamais les bras, qu’ils vaincront parce qu’ils sont les plus gentils, que la liberté ceci et que les droits de l’Homme cela doivent répondre à cette unique question : faut-il publier encore des images, drôles ou pas, irrévérencieuses ou pas, de Mahomet ? Dans l’avenir tel qu’on peut l’imaginer aujourd’hui, pensons-nous que des organes de presse, par exemple, iront publier de nouveau des images de Mahomet ? Un patron de presse prendra-t-il ce risque ? Si l’on répond non à cette question, les assassins ont gagné. C’est aussi binaire et simple que ça, et j’attends qu’on me démontre le contraire.



Pour des raisons historiques, les caricatures anticléricales ont longtemps concerné les seuls curés catholiques, Dieu, Jésus, la Sainte Vierge et le Pape. A la fin des années 1980, quand on a commencé à prendre conscience que vivaient en France des millions de musulmans, et que l'islam hors de France imposait une loi sévère partout où il le pouvait, il est devenu de plus en plus curieux que l’hostilité anarchisante au Dieu des catholiques ne se double pas d’une hostilité au Dieu des musulmans (qui se trouve être théoriquement le même, mais que n’importe qui arrive à distinguer sans délai de l’autre). Quand on fait profession de bouffer du curé et quand on prétend qu’on n’a ni dieu, ni maître, il est recommandé de les repousser tous, du moins si l’on veut continuer à être crédible. Progressivement donc, des gens (rares) on fait remarquer que la virulence des caricaturistes s’arrêtait d’elle-même, par une sorte d’auto censure qu’on ne pouvait pas mettre sur le compte d’un Etat oppresseur ni d’un dictateur à casquette. Englués dans les pièges de l’antiracisme institutionnel, les gars de Charlie ne faisaient pas exception : on ne critique pas les musulmans, de peur d’être taxés de racisme, crime ultime. Minority is beautiful. Admirable mécanique de l’imbécillité qui interdit d’imaginer qu’un représentant d’une minorité quelconque puisse être, par surcroît, un salaud, un sale con, voire un putain d’ennemi.


Quand la tartufferie est devenue trop évidente, quand les victimes de l’intolérance musulmane ont commencé à être trop nombreuses de par le monde, et quand des confrères danois de Charlie hebdo furent menacés de mort pour avoir fait un boulot que les rebelles français refusaient de faire, il a bien fallu sortir de sous le parapluie de plomb mis en place par SOS-racisme. C’est Charlie hebdo qui s’en est chargé. Et rapidement, tout le monde a compris que ça n’était pas sans danger.
On peut bien sûr regretter que nos anticléricaux officiels aient attendu qu’on attaque leur liberté d’expression pour se mettre à s’exprimer sur l’islam. On aurait aimé qu’ils soient moins sourds et moins aveugles devant les faits relatés dans tous les coins du monde, et que les conflits que l’islam intolérant suscite partout les inquiètent même quand ils ne concernaient pas des journalistes. On aurait préféré que, conforme à leur autoportrait en vigies, ils prennent conscience d’eux-mêmes que l’islam contient, dans ses fondements comme dans sa pratique, des éléments incompatibles avec notre façon de penser, d’agir et de vivre ensemble. On aurait aimé qu’ils abandonnent leur angélisme de principe, leurs postures d’enfants gâtés bien-pensants, leurs mantras antiracistes à la petite semaine et qu’ils se posent honnêtement la question : accueillir des millions de gens dont le substrat culturel et religieux est à ce point différent du nôtre, alors même que notre société ne propose plus de moyens de s’intégrer puisqu’elle ne propose plus ni travail, ni valeurs assimilatrices, n’est-ce pas tout simplement aberrant ? Ce faisant, n’allons-nous pas installer aussi des extrémistes à demeure, prêts au combat ? Mais non, pour leur plus grande part, ils n’en étaient pas capables.

Mais qu’on les aime ou pas ne change rien à l’affaire, qu’on les soutienne ou qu’on ne partage pas leurs idées ne doit pas nous faire oublier que les gars de Charlie hebdo, au moins, avaient des couilles. Aussi ignobles qu’ils furent, leurs assassins aussi avaient des couilles. Et, à présent, la question qui se pose est « et nous, avons-nous des couilles ? ». Manifester place de la République est la moindre des choses, et il n’est pas douteux qu’il se trouvera toujours beaucoup de monde pour le faire, comme on se collera volontiers des étiquettes Je suis Charlie sur le sac à dos. Mais les terroristes musulmans n’ont pas assassiné des gens pour lutter contre le droit de se coller des étiquettes ou de se balader en brandissant des pancartes lyriques. Ils ont tué pour interdire à jamais qu’on publie des caricatures de Mahomet en France. Si nous sommes vraiment décidés à ne pas flancher face à la violence (c’est-à-dire à la fois si nous sommes décidés à la subir, et à la donner), pourquoi ne publions-nous pas ces caricatures à notre tour ? Pourquoi la presse française et internationale ne republie-t-elle pas ce qui a coûté la vie aux gars de Charlie, chaque jour, en Une, juste à côté du logo du journal, histoire de démontrer que vraiment, elle ne recule pas ? Des millions d’exemplaires de journaux avec la tronche à Mahomet ! Ils ne tueront pas des centaines de journalistes, des millions de lecteurs ! Et puis, on nous dit sans arrêt que les musulmans ordinaires sont pacifiques, que les fanatiques sont une infime minorité, ils ne risquent donc pas de nous submerger… Avons-nous des couilles ?

Cela n’arrivera pas, chacun l’a compris. Quand tout sera un peu rentré dans l’ordre, on ne verra plus, en France, de caricature de Mahomet. Bientôt, officiellement par esprit de responsabilité, la loi l’interdira. Ce sera une loi inutile de plus puisque l’envie de blasphémer aura disparu (sauf, bien sûr, chez les blasphémateurs anticatholiques, qui continueront de nous faire croire qu’ils luttent courageusement contre le mal). Le meurtre des gens de Charlie hebdo n’aura pas été inutile aux fanatiques. Sur ce point, la liberté d’expression vient de perdre non seulement la bataille, mais aussi la guerre. On va continuer à manifester pendant quelques jours, on va poster des trucs très émouvants sur Facebook, on déposera des gerbes de fleurs sur le trottoir de Charlie, on apposera des plaques commémoratives, on se vantera qu’on « ne lâche rien », on luttera d’une main contre la stigmatisation et de l’autre contre les zamalgams, mais tout ça, on le fera avec le pantalon aux chevilles.


39 commentaires:

  1. Exactement, mais ils aiment ça les p'tits bobos, ça les rassure une réaction bien amerloc #Iammachin sur les rezosocios, sans saveur, aseptisée, mondialisée.
    Ils ne savent même plus qu'être Français c'est être un emmerdeur, un empêcheur de tourner en rond, c'est faire ce que l'enculé d'en face, tueur de Cabucoconosor, ne veut pas qu'on fasse : dessiner momo partout, prétendre même que tout ce qu'on dessine est une représentation de Momo. C'est faire un concours de cocottes en papier avec un coran et y foutre le feu en dansant autour.
    Pourquoi on fout le feu à un coran ? Pourquoi on dessine le prophète ?
    Mais pour DRESSER le clébard d'en face. Pour qu'il apprenne à ne pas te sauter à la gorge en te voyant faire ça.
    Couché Momo !

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  2. Le temps est-il pessimisme ?

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  3. Dites-donc, ce ne serait pas une représentation de Mahomet que je vois là-haut dans la bannière ?

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  4. Beboper en 2013

    C’est pas compliqué : le con-qui-commente-le-dessin-de-Plantu est généreusement partisan de tous les lieux communs, de toutes les certitudes de benêt que ce gribouilleur étale sans frémir sur le puant fleuron de notre presse crevée. Il a même un credo, une conviction d’ordre religieux qu’il claironne de toute la force de son museau dégoûtant : « un bon dessin vaut mieux qu’un long discours ». Là, quand on atteint ce degré de niaiserie, il n’y a plus que l’euthanasie. Quand on se montre aussi fier de sa bêtise, il n’y a plus qu’à prier pour le retour de la grippe espagnole. Quand un imbécile est si sûr de son impunité, quand il ose exprimer un tel étron verbal, il n’y a plus qu’à distribuer les armes à la populace, et que tout finisse dans un bain de sang !

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    1. Euh... Non rien. :D

      Bepoper, j'aime vraiment vous lire, humour, sarcasme, ironie, le tout savamment dosé. Mais faut quand même reconnaitre que vous prenez quelques fois des postures et trop de posture tue la posture.

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    2. De quelle posture parlez-vous ? J'ai mis de la sincérité dans ce texte, je ne vois pas en quoi il "pose". Je suggère à "la presse" de faire quelque chose, que j'applique moi-même immédiatement. Pourriez-vous développer votre reproche, que je ne comprends pas ?

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    3. Salut Bepoper,

      Tout d'abord, il s'agissait d'une critique et non un reproche.

      Ma critique était générale concernant vos billets et ne les concerne pas tous. Vous savez on peut être sincère et prendre une posture, il vous suffit pour ça de ne pas avoir conscience de votre posture...

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  5. C'est de moi, ces quelques lignes ? Excellent !

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    1. Bonne idée d'utiliser la raillerie pour ne pas assumer la mauvaise foi du texte 100% moraline que tu viens de publier...enfin, au moins tu sais reconnaître un violoniste déguisé en clodo, t'es pas comme les nazes à pancartes rézosocio qui regardent pas "Hôtel des Amériques" ou qui écoutent pas un bon vieux jazzman insolent que la crasse contemporaine a oublié ; CBGB, la troisième voie, de salon.

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    2. T'as l'air de t'y connaître, Anonyme de 06:14. T'as même l'air de pouvoir m'apprendre plein de choses. La raillerie, par exemple, que tu remarques illico, c'est bien. Du salon où je suis, j'ai toujours beaucoup de plaisir à lire les conseils des vrais hommes de terrain.
      Merci vieux !

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    3. Mais, anonyme de 06:14, faisais-tu allusion au texte cité par le Touffier ci-dessus?

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  6. J'ai comme un doute, le dessin "Mahomet une étoile est née" est signé coco, étrange qu'elle ne soit pas retrouvée sur leur liste de commissions. C'est aussi elle qui a ouvert aux flingueurs non?

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    1. Vraiment mauvais d'ailleurs ce dessin. pas drôle. bidon. J'ai envie de dire gratuit.

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    2. Gratuit et mauvais, en effet.
      Sanction : la mort.

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    3. Non pas cette personne. Il semblerait,selon nos média "infaillible" que cela soit elle qui dé-sécurisa le digicode de la porte d'entrée au journal sur le palier.

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  7. Réveillez-vous les mecs toute cette histoire est un complot du mossad ! (confirmé par l'expert Ahmed Moualek) https://www.youtube.com/watch?v=bIWGOkhZ5mk#t=628

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  8. très bon article, comme d'hab...!

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  9. Merci! 1000 fois merci pour cet article qui exprime entièrement ce que je ressens depuis jeudi dernier!

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  10. Je suis d'accord en parti avec ce qui est dit. Mais d'un autre côté, le CGB une tendance non négligeable du sous-entendu que tous les descendants d'immigrés Nord-Africains sont des gens mauvais par essence. On le sent avec vos histoires de zamalgam (ben oui, il faut emmerder également celui qui n'a rien fait car il vient du même continent, tout un continent ou une ethnie pense pareil, on le sait bien) ou des associations anti-racistes qui auraient mis une chape de plomb sur la société.

    La réalité est que quand tu viens d'un quartier difficile, tu subis la violence et la promiscuité, on te fout en ZEP avec des très méchants qui ne te laisseront pas apprendre, puis le peu qui arrive à obtenir un diplôme valable devient au mieux pion ou surveillant de prison, et ce bien avant la crise. Je parle même pas du fait qu'on leur parle comme a des abrutis, qu'on les soupçonne de malhonnêteté dans tout ce qu'ils entreprennent, qu'ils n'ont pas de réseau professionnel dans notre pays de pistonnés, qu'ils se font contrôlés par la police.

    Quand on voit leur sur-diplômés qui se cassent à l'étranger pour réussir et qu'on voit dans nos reportages écoeurés de la place de sous-merde qu'on leur réservait en France, la chape de plomb de SOS racisme frappe effectivement par sa violence.

    Effectivement vive le CGB, le arabes ont tout, de magnifiques logements dans des barres HLM que tous les français de souche leur envie.

    Bref, u fil des années le CGB ne murit pas, incapable de comprendre la complexité de notre époque.

    PS : je ne dis pas que les arabes sont des enfants de cœur, loin de là.

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    1. C'est à toi de murir Anonynus, pour tous les jeunes de ce pays sans réseau, au bout des études c'est la merde, les stages, le smic pendant 15 ans etc..
      Va voir les chiffres du chômage des jeunes partout en Europe > génération sacrifiée.
      Après, si tu t'imagines qu'il faut dérouler le tapis rouge à Abdel en particulier plus qu'à Jean-Marc, c'est ton problème.
      Pourquoi au fait ? Parce que sa maman lui a dit qu'il était la septième merveille (mâle) de l'univers ? Ou bien parce que son Imam lui a enseigné qu'il était un lion au milieu des Khouffars ?

      Si il supporte mal la mauvaises image que les racailles lui donnent aux yeux de la société, qu'il s'en prennent directement aux racailles... à moins qu'il ne se sente solidaire, alors c'est une autre histoire, une histoire de racailles.

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    2. mais il croit qu'on a étudié où lui ? Il croit qu'on vient d'où lui ? Qu'on a grandit où ? Et il croit qu'on a "réussi" nos vies lui, comme dans le putain de catalogue ? LOL MDR Ton discours victimaire, tu te le carres dans le cul. c'est de là que ça vient.

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    3. Voui cher ââmi, vous n'oublierez pas d'apporter le Dom Pérignon pour notre prochain râllye à Aubervilliers ! Uh uh uh !

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    4. Anonyme de 17:17, il y a tellement de gens qui tressent des couronnes victimaires aux « jeunes de la diversité » qu’on aurait une drôle de gueule en faisant comme eux. Ils font le boulot très bien et n’ont pas besoin de notre renfort. Ils le font tellement bien, d’ailleurs, que certains en arrivent à croire sincèrement que la misère et les difficultés ne touchent que cette catégorie de personnes…
      Avant toute chose, j’aimerais rectifier ta première affirmation : je n’ai jamais dit nulle part que les gens devaient être mis dans le même sac, pas plus les « les descendants d'immigrés Nord-Africains » que les autres. Si tu trouves une seule phrase dans ce sens dans l’ensemble des textes que j’ai ici publiés, merci de me la citer.
      Par ailleurs, ce que tu dis est vrai : quand tu vis dans un quartier de merde, c’est la merde pour toi, et c’est plus dur de s’en sortir que lorsque tu vis dans un environnement chouette avec du fric. Mais je ne vois pas en quoi ça ne concernerait que les Arabes de ce pays. Tous les immigrés qui se sont succédés ont eu à faire ce que font tous les immigrés de tous les pays : commencer au bas de l’échelle. C’est pas gentil ? Non, en effet, mais c’est universel. Imagine-tu qu’on va donner un poste de PDG ou un siège au Palais Bourbon à un mec qui vient du Burkina Fasso, qui ne parle pas bien la langue, qui a été à l’école jusqu’à 11 ans, et qui n’a que ses deux mains comme compétence professionnelle ? Non, on lui donne ce qu’on donne à tout immigré dans ce cas : un balai ou une pelle. Ensuite, si ses enfants sont élevés dans le culte du savoir, dans le respect des règles, dans la religion de l’effort et/ou de la débrouillardise, dans l’amour de l’école et des études longues, et s’ils ont de la chance, ils peuvent faire de brillantes études et devenir président de la république. Mais ça risque d’être plus long pour la plupart d’entre eux.

      Je ne vois pas donc bien ce que l’on peut reprocher de spécifiquement raciste au système français qui, ne l’oublions pas, réduit en ce moment 5,8 millions de français au chômdu. La « fuite » des sur-diplômés à l’étranger concerne hélas toutes les catégories de jeunes. Je te renvoie aux intéressantes conclusions de l’expérience du CV anonyme, qui n’a pas fait l’objet de toute la publicité qu’elle aurait mérité (http://beboper.blogspot.fr/2011_07_01_archive.html), on se demande bien pourquoi).

      En réalité, tu ne connais peut-être pas tous les dispositifs, toutes les mesures tous les programmes qui existent pour développer (bientôt obligatoire ?) l’embauche de la « diversité », tous les parcours d’insertion, les bourses, les primes, les engagements « RSE » des entreprises. Il est évident que ces primes existent parce qu’un problème pré-existe. Mais les problèmes de compétences et de comportements de bien des jeunes découragent les gens les mieux disposés. La question à se poser est donc : pourquoi ? Je n’ai pas la réponse. J’ai en revanche l’impression que toi, tu l’as…

      Enfin, quant à la question des zamalgam, si tu ne comprends pas l'énorme arnaque que cela représente, si tu ne sens pas que cela sert à empêcher de penser, à empêcher de dire les choses telles qu'elles sont, on ne peut plus rien pour toi. Moi, je ne suis pas assez con pour faire des amalgames débiles, genre mon boulanger arabe est un djihadiste en puissance. Mais j'aimerais au moins qu'on ait le droit de dire que les mecs qui assassinent sont des terroristes musulmans, et que l'islam a à y voir (contrairement à ce que dit notre bon président). Tu vois, c'est tout simple.

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    5. Beboper,

      Mrci pourta réponse respectueuse, contrairement à d'autres commentaires insultants. On est pas d'accord, mais on discute et on se respecte.

      Merci pour ta clarification, libre à toi de penser que l'islam porte les germes de la violence. Mais le problème vient du fait des sous-entendus dans la méthode narrative du CGB. Par exemple là pour moi c'est très clair : tu dis que le fait de dire "pas d'amalgames" permet de ne pas parler de la violence réelle ou supposée de cette religion dans la rhétorique. C'est une idée qui se défend, mais avec simplement la critique du "zamalgam", on peut penser que tu regrette que tous les descendants d'immigrés s'en prennent pas plus dans la gueule. Je lis le CGB depuis des années, et ce style de sous-entendus laisse à mon sens penser à ce genre de choses.

      Quand au reste, je parlais des conditions difficiles que vivaient ces enfants d'immigrés, et je ne vois pas en quoi dans mes propos je faisais de la défense, et encore moins que je niais que les français de souche vivent également des situations sociales difficiles. Je disais juste je pense qu'ils s'en prennent déjà bien dans la gueule ces gens avec une image déplorable. Et libre à moi de penser qu'un fils d'immigré algérien en France souffre d'une image bien plus dégradée que ses ainés immigrés italiens, polonais, ou autres. Je ne parle pas de la racaille, mais bien de ceux qui veulent s'en sortir honnêtement.

      Donc BEBOPER merci pour cette clarification de ta pensée, je pense pas que le style tout en sous-entendu CGBiste va changer après mon post, mais là j'y vois un peu plu clair.

      Expliciter clairement sa pensée, c'est simple non (certes ça fait chier d'écrire, mais bon...)

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    6. Détrompe-toi, nous sommes en train de réviser entièrement la ligne éditoriale du CGB suite à ton commentaire.

      Petit ajout de ma part sur le "zamalgam" : ce qu'on déplore, c'est que ce "padamalgam" arrive en premier lieu, que ce soit le premier réflexe du système avant même celui d'avoir peur ou de se sentir attaqué. Ce qui n'est pas normal c'est de déclarer que "les musulmans sont les premières victimes des attentats" alors que les corps des "deuxièmes victimes" n'ont pas encore été ramassés. Le "Padamalgam" trompeté sur toutes les chaînes et dans tous les journaux, c'est affirmer que la vraie menace n'est pas celle du terrorisme ni du décrochage de la banlieue, mais le racisme et l'amalgamisme qui sommeillent en tout Français et qui peuvent se réveiller d'une minute à l'autre. C'est en fait assez exactement ce qu'a fait Cabu pendant 40 ans. Voilà où ça l'a mené.

      En 2 mois, on a connu 3 ou 4 attaques au cri de "Allah Ouakbar". Alors oui, on amalgame, on stigmatise, parce qu'on recherche la cause de cette violence. Lors qu'il y a un crime et une enquête, on "stigmatise" toutes les personnes dont le profil et l'agenda concordent avec les faits avant d'identifier le vrai coupable. Veuillez nous excuser pour ce dérangement temporaire.

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    7. Coucou.
      Je me permets de rajouter une chose, toute formelle.
      Certes, le "pas d'amalgame" fait tout à fait l'impression d'une grande absence de réflexion. On ne sait quoi pas dire, on répète sa leçon ; un peu comme lors des incidents pour le titre du PSG. On imite ce qui se dit pour faire semblant de savoir. Bref, on dirait un célèbre chroniqueur de la 2 prompt à condamner son interlocuteur pour briller.
      Cependant, je crois aussi que le bon élève ressemble au mauvais. Si j'étais présentateur sur BFMTV (on imagine), j'aurais aussi répété "Padamalgam". Afin d'éviter que mon rôle d'informateur me transforme en livreur de mobile pour une autre action criminelle.
      Certes j'aurais essayé de rajouter que tout le monde devait éviter l'amalgame, y compris ceux censés en être victime (chacun aura compris que je ne suis pas exactement sur la ligne de ce billet, mais ce n'est pas le problème). Mais déjà c'est plus compliqué, j'aurais été paralysé, on m'aurait arrêté. D'ailleurs, ce mercredi 7, sans être présentateur tv, je ne fus pas capable de grand chose sitôt que je vis les images.
      Bref, présentateur, je me serais arrêté à l'essentiel du jour : compassion, profonde tristesse, et calmons-nous, donc "Padamalgam". Je crois que les prudents répétaient la même chose que les benêts. Et les jours qui suivaient le 7 janvier, je leur pardonnais.

      Après, on reste sur le mode du bourgeois persuadé de changer le monde depuis le discours qu'il tient dans son fauteuil ; bref on reste dans le camp des benêts, mais là je parle davantage de moi que des journalistes (susceptible de voir leur discours attiser les feux).

      Sinon, ma ligne préféré de ce fil demeure "C'est de moi, ces quelques lignes ? Excellent !" ; c'est toujours beau d'apercevoir la joie dans les yeux d'un enfant.

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    8. Mol, ballant, mélasseux : achète-toi du staïli !

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    9. Personne ne m'a encore indiqué l'adresse. :-)

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    10. http://www.communaute-montcuq.fr/fr/tourisme-culture/mediatheque-bibliotheque.html

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    11. Et voilà l'erreur ! J'y suis passé 12 ans trop tôt. Tant pis.
      Mais Nino Ferrer avait du goût et ça reste un bel endroit, même si on m'y a pris (littéralement) pour un gangster.

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  11. Eh puis bon, de quoi se plaignent-ils encore, ces gens qui aiment tant s'agenouiller ? S'ils sont si respectueux du Divin, ils ne peuvent fondamentalement pas détester être "stigmatisés" ! Lol !

    Chez nous, il faudrait le leur dire, être "stigmatisé", religieusement parlant, c'est la classe. ^^

    ***

    Soyons un peu sérieux, à présent, soyons honnêtes deux petites minutes... dans cette foutre de vie ou tout le monde se la raconte et où tout le monde ment... Le "Padamalgame" est tout de même une invention d'une cruauté idéologique monumentale... Je veux dire, c'est une stratégie de combat civilisationnel de très haut vol... Totalement vicieuse, comparée au bon vieux racisme à la papa.

    Réfléchissons ensemble, par-delà le "civilisation gap", durant une petite minute de paix fraternelle entre les peuples, voulez-vous...

    Ce qui est terrible avec le peuple français, vis-à-vis des autres peuples, en particulier vis-à-vis des peuples du sud, ce n'est pas qu'il serait composé de "grands vilains racistes", allez... on sait que ça n'est pas le cas. On le sait. C'est sa profession d'antiracisme qui est la plus cruelle, évidemment.

    Vous en connaissez beaucoup, vous, des peuples du sud de l'Europe qui ne sont pas racistes ou au moins racialistes vous ? Le monde arabe, le monde africain, il est antiraciste, peut-être ? Ha ha ! La bonne blague !

    Un certain fond-diffus xénophobique, c'est pour n'importe quelle personne simple et honnête - vous pouvez interroger n'importe qui à ce sujet tout autour du monde - le signe scientifique de l'existence d'un peuple en tant qu'entité distincte. On ne peut pas "être soi" sans l'être "contre l'altérité", tout le monde sait cela au fond de son cœur, car c'est une vérité mathématique. Y'a que chez nous que cette vérité est un tabou.

    Alors, qu'est-ce qu'ils font, les estrangers, quand ils arrivent chez nous ? Eh bien ils cherchent en premier lieu où se loge notre "fond-diffus" raciste... qui existe forcément, puisque nous sommes un peuple (qui existe forcément, puisque nous ne sommes pas des Dieux)... mais on leur met la misère en le leur cachant effrontément.

    [...]

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  12. [...]

    Je précise à toutes fins utiles que ce sont les gauchistes qui le cachent le mieux. Les immigrés, quand ils rencontrent les gauchistes (et c'est toujours eux en général qu'ils rencontrent en premier - les pauvres !), ils se heurtent systématiquement à l'altérité absolue. Qui plus est, cette altérité absolue, le premier mot qu'elle a toujours à la bouche c'est : "Mais nous sommes tous pareils !". Moi je comprends que ça les choque. Ils ne se sentent pas pareils aux gauchistes, eux. Oh là là, non ! Pas du tout pareils ! Moi non plus d'ailleurs.

    - Nous ne sommes pas tous pareils, non. Mais on n'a pas le droit de dire ça à un gauchiste, quand on est dans le besoin... sinon il ne voudra plus donner la bonne sou-soupe et le croûton de pain qui va avec. Un peu dégueulasse sur les bords, non ?

    Attention, moi j'aime bien les étrangers, je m'entends bien en général avec n'importe lesquels, peu importe leur culture d'origine. Je suis fasciné par l'altérité de toute façon, et la barbarie des autres me fait rarement peur (je connais la mienne). J'en suis assez friand, pour tout dire... ça me détend. C'est pas le cas de bien des bobos, qui s'épouvantent pour un rien. Les chochottes.

    En réalité je m'entends plus facilement avec les étrangers qu'avec les français. Mais, vous savez, aussi, ce n'est pas bien sorcier... Ce qu'il y a, c'est que je ne m'y prends pas comme les bo-bos - d'une façon aussi hautaine et irrespectueuse -, pour parler avec eux. 'Faut voir un peu comment ils se la pètent ! De vraies dames patronnesses, vous les verriez... j'en ai honte pour eux.

    Pour détendre un peu l'atmosphère et parler avec des Ouzbeks sur un pied d'égalité, vous leur causeriez du musée de l'immigration, et de la prochaine manif' anti-FN, vous ? - Le FN : les gauchistes, ils croient que ça veut dire quelque chose pour les étrangers. Quels nombrils !

    Paradoxalement, moi, je ne commence pas comme la plupart des bo-bo snob en faisant valoir le fait que nous avons tous deux bras et deux yeux, un nez et que nous marchons tous sur nos pattes arrière à la verticale. Parce que commencer par ça, ça équivaut à dire : - "Oh ! Formidaaâble ! Vous aussi vous êtes un être humain en fait, (sous-entendu : même si ça ne saute pas aux yeux à première vue) ! "

    Mouarf' !

    La première chose dont il faut parler avec quelqu'un qui vient d'ailleurs et qui est pauvre, si l'on ne veut pas lui faire de mal à son petit cœur tout bleu, c'est de lui parler de là d'où l'on vient soi-même, et de lui faire sentir qu'on n'ignore pas soi-même la dureté de la vie et le prix de l'argent. Parce que ça, tout le monde l'a en commun. Ca, on est sûr que tout le monde comprend.


    [...]

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  13. [...]

    Souvenirs de famille, la vie d'autrefois, comment étaient les ancêtres, quelles étaient leurs valeurs, l'évolution des villes, la beauté des campagnes, la fierté du pays d'origine, à quoi ressemblait le clocher sous lequel on a grandi, l'attachement aux ciels, la nature, les plantes, la fierté des blasons, des châteaux, les Rois et les Reines du temps jadis, les légendes, et puis comment c'était l'école autrefois, comment c'est maintenant, ce que faisait grand-mère pour se faire obéir à la maison, comment les mamans françaises s'y prennent aujourd'hui, ce que mangeaient les gens pauvres en France dans le temps (on les appelait chez moi des "ventre-à-choux"), ce que mangeaient les riches, ce qui a évolué, et bien sûr enfin ce qui reste, qui est immuable, dans la misère comme dans la richesse, indifférent au passage des siècles et aux régions du monde... Tout cela (et bien d'autres choses encore du même acabit), tout cela, c'est apte à rassurer les pauvres quand ils nous viennent des autres pays, tout cela, c'est des points d’appui pour l'amitié et l'égalité.

    Mais pas le plug anal, ça non. Le plug anal, ça, avant de comprendre, il faut déjà un solide bagage culturel, hein. J'ai des compatriotes, même, qui sont dépassés. Parce que 'faut déjà pouvoir comprendre la civilisation, pour comprendre la décadence ! Hé oui. - Commençons-donc toujours par l'exposé de ce qu'est la civilisation, on verra après. Le plug anal c'est la motion de consolidation des connaissances, l'option facultative pour les forts en thème, pas plus.

    Aux étrangers ,il faut leur parler de la dentelle au crochet et au fuseau, de la langue d'oc et de la langue d'oïl, de la tapisserie de Bayeux, de nos fiertés nationales, leur chanter des chansons historiques, des chansons de soldats... Mais certainement pas commencer en leur parlant de droits-de-l'homme et d'art contemporain !

    Vous pouvez être certains que tout le monde sur la terre a eu une ancêtre qui a filé la laine, tissé des tapis, brodé des napperons ou recousu des chaussettes. Vous pouvez être certains que tout le monde sur la terre a eu des ancêtres qui ont gratté la terre, possédé de la terre, se sont battus.

    Par contre les "droits-de-l'homme", puis tout ce qui est cuisine politique, ça c'est quand même des pures spécificités françaises excluantes... Avant de rentrer dans le secret des arcanes du sens profond de ces "droits-de-l'homme", de comment ils sont implantés dans nos cœurs, sous quelle forme, et par quel angle ils nous prennent aux tripes, et de comment ils nous ont amené à dépasser le sentiment racialiste, et de comment on ne lutte jamais contre certaines pulsions que parce qu'on les a, eh ben c'est pas facile... ça prend des centaines d'années de transmission, c'est comme les hiéroglyphes chinois...

    Croyez-moi, pour expliquer la révolution française, la liberté, l'égalité et la fraternité, il vaut mieux de toutes les façons commencer par les ventre-à-choux, la tapisserie et les récits de batailles. Sinon on ne s'en sort pas.

    Les réacs, les xénophobes, ils sont davantage miteux-friendly. Parce qu'ils ne commencent pas toute discussion avec les miteux en se faisant passer eux-mêmes pour autre chose que des miteux. Ca c'est la vérité secrète de l'amitié entre les peuples.

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  14. «Je ne dessinerai plus le personnage de Mahomet, il ne m'intéresse plus.» Luz

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    1. Nous y sommes. Qui a dit que la peine de mort n'était pas dissuasive ?

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    2. kobus van cleef1 mai 2015 à 18:28

      moi !
      la peine de mort n'est pas dissuasive !
      pour les victimes !
      regardez , on a beau tuer des victimes , hé bien, elles continuent à être victimes
      et même ,le nombre des victimes ne diminue pas alors qu'elles sont toujours plus condamnées à la peine de mort
      un comble ,non ?

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  15. "Imagine-tu qu’on va donner un poste de PDG ou un siège au Palais Bourbon à un mec qui vient du Burkina Fasso, qui ne parle pas bien la langue,"

    Bin pourquoi pas ? Surtout si c'est du Mali que tu viens, au lieu du Burkina, mais c'est pareil au fond.
    Suffit d'avoir bossé quelques jours dans une épicerie kachère et ouvert la chambre froide quelques minutes.
    Après, tu sors tranquille retrouver les flics et ayé, t'es Français comme vous et moi, reçu par l'Omar à Miami et tout ça... Tu as un appart et tu peux faire venir ta smala, en attendant de devenir pwésident de la Fwance.

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