ça va philosopher ma gueule ! |
On a lu Guerre des rythmes scolaires : une création des journalistes, tribune du
philosophe Pierre Le Coz publiée sur Rue 89. Inutile de mettre les gants pour
monter sur le ring répondre au philosophe ; au CGB, on pratique
quotidiennement les pompes sur les poings. Ding-ding.
1er
round : la réforme des rythmes scolaires est tout sauf une anecdote.
Pierre Le Coz : « Si
nous étions moins influencés par des émotions médiatiques et factices, nous
nous rendrions compte que le changement de rythme scolaire n’a rien d’une
révolution. Il ne fera pas date dans l’histoire de France. Il s’agit simplement
d’une permutation d’un mercredi matin troqué contre un vendredi après-midi (ou
quelques heures par ci par là) agrémentée de quelques activités périscolaires.
Chacun est libre d’en
faire une polémique pour vendre du papier mais, en soi, il n’y a pas de
polémique. Du reste, dans une semaine plus personne n’en parlera car ce n’était
qu’un pseudo-événement. »
Est-il nécessaire de parer et d’esquiver les coups contre
une petite frappe qui du reste manque d’allonge ? La réponse est niet.
D’une part, le problème de la réforme des rythmes scolaires ne
constitue en rien une anecdote dans un contexte de crise, où l’Etat a gelé ses
dotations aux collectivités locales et opère en continu un transfert de
responsabilités (en l’occurrence, nous parlons éducation, mais nous pourrions
également évoquer les problèmes endémiques d’insécurité que connaissent de plus
en plus de communes, notamment dans les zones urbaines). Difficile d’assumer ces
transferts pour des communes étranglées par les dettes, dont beaucoup sont
étouffées par des emprunts toxiques – on parlerait même de risque de
banqueroute pour nombre d’entre elles si nous nous laissions aller. Car la
réforme des rythmes scolaires nécessite bel et bien l’embauche d’animateurs contractuels
par les collectivités territoriales dans un contexte de budgets sclérosés – et
inutile de vous étonner sur le pourquoi du comment on retrouve de plus en plus
souvent de la drogue dans les écoles.
D’autre part, nombre d’associations sportives et culturelles
prennent cette réforme de plein fouet en pleine face. Nous qui pensions le
milieu associatif une chasse gardée des ménestrels de gôche !
Nous pourrions développer davantage et mettre au grill la…
philosophie même de cette réforme des rythmes scolaires qui prétend lutter
contre la fatigue des enfants en les faisant se lever à 7h du matin un jour de
plus par semaine ; nous resterons évasifs, une nuance par rapport à l’approximationisme
de sieur Le Coz – « (ou quelques
heures par ci par là) ». Cependant, nous concédons à Pierre Le Coz que
toute polémique est effectivement inutile dans un contexte de dictature de la
représentation. « Du reste, dans une
semaine plus personne n’en parlera car ce n’était qu’un
pseudo-événement. » Non. Plus personne n’en parlera car tout le monde
n’aura d’autre choix que de se soumettre.
Cours de philo made in CGB |
2ème
round : Pierre Le Coz démonte lui-même son argumentation.
Est-il nécessaire d’enchaîner crochet du gauche à la tempe
et direct du droit au menton quand Pierre Le Coz se frappe lui-même à la
face ? La réponse est nein.
Il est rare que nous tombions sur des philosophes qui ne
nous offrent pas les armes pour faire feu à volonté contre eux. Concernant
Pierre Le Coz, il nous tend le manche d’un canon scié à double détente, un truc
qui défouraille façon Mississipi dans Eldorado. Ainsi, Pierre Le Coz démontre
lui-même toute l’inanité de sa glose :
« Pour se
recrédibiliser aux yeux de l’opinion, la politique a besoin de s’adosser à une
éthique de la discussion. Et pour les y obliger, les journalistes devraient
s’abstenir de donner suite à leur protestation. Dans l’affaire des rythmes
scolaires, les journalistes ont trop souvent omis de rappeler que le rapport
parlementaire sur les rythmes scolaires avait été approuvé par l’UMP.
Dans l’éthique de la
discussion que je préconise, on aura également admis au départ que les débats
de société sont par nature « sensibles » et que nul ne peut jamais
démontrer qu’il a raison au sens strict d’une preuve. Une décision est limitée
par définition. Les latins disaient omnis determinatio est negatio. Chaque
décision que vous prenez rencontrera des obstacles (voilà pourquoi tout est
toujours critiquable). »
Opérez une combinaison inversée de l’argumentation : « Nul ne peut jamais démontrer qu’il a
raison au sens strict d’une preuve. » + « Dans l’affaire des rythmes scolaires, les journalistes ont trop
souvent omis de rappeler que le rapport parlementaire sur les rythmes scolaires
avait été approuvé par l’UMP. »
L’approbation à l’Assemblée Nationale du rapport sur les
rythmes scolaires par l’UMP, n’emporte pas preuve que la représentation ait « raison au sens strict d’une preuve ».
Nous n’enquêterons pas sur les qualités de l’ensemble des maires réfractaires à
la réforme, mais nous arrêterons un instant sur les qualités de son
égérie : Nicolas Dupont-Aignan. Qui est Nicolas Dupont-Aignan ?
Quelle est sa… philosophie ?
Nous n’objecterons pas sur son besoin d’exister
politiquement et sur l’utilisation de moyens propres à forcer le buzz dans le
Spectacle. Le petit Nicolas provoque, provoque, et toujours avec une telle naïveté
que ça en confine au mignon. Cependant, si Nicolas Dupont-Aignan est bien un
maladroit, au moins a-t-il pour lui l’honneur d’avoir toujours été
cohérent ; une incongruité dans notre petit microcosme politique perclus,
pourri d’arrivistes et de retournateurs de vestes sans opinion véritable.
Dupont-Aignan a ainsi eu le courage de claquer la porte de son parti, d’y dénoncer les pratiques antidémocratiques, et par la suite, de fustiger la collusion des deux partis de pouvoir en France : l’UMP et le PS. Il me semble qu’aujourd’hui, le concept d’UMPS (créé sur la blogosphère démocratique, récupéré par les dissidents souverainistes tels le FN ou le parti de Dupont-Aignan Debout la République), a été largement et objectivement prouvé. Le rase-motte à 13 % d’opinions favorables de François Hollande en atteste. Cette impopularité est bien le fruit de sa politique de continuation de la déconstruction des acquis sociaux en France amorcée par la droite. L’alternance démocratique en France ? Une vaste farce.
Au CGB, nous pensons que les philosophes ont au mieux l’obligation de réfléchir au détournement de démocratie par la représentation, au pire le devoir de fermer leur gueule. A l’émotion, moteur incontestable du Spectacle qui opère d’une autre manière selon nous (alimentation des compétitions victimaires, érection des minorités en parangon du Beau, du Bon, du Juste, pipolisation de la politique comme moteur de la stratégie global de contre feu dans un contexte où tout le monde a compris qu’on se ferait enculer jusqu’à la garde jusqu’à la fin), nous rétorquerons qu’un philosophe a le devoir de reconnaître que quand l’oppression est là, la java s’en va.
Dupont-Aignan a ainsi eu le courage de claquer la porte de son parti, d’y dénoncer les pratiques antidémocratiques, et par la suite, de fustiger la collusion des deux partis de pouvoir en France : l’UMP et le PS. Il me semble qu’aujourd’hui, le concept d’UMPS (créé sur la blogosphère démocratique, récupéré par les dissidents souverainistes tels le FN ou le parti de Dupont-Aignan Debout la République), a été largement et objectivement prouvé. Le rase-motte à 13 % d’opinions favorables de François Hollande en atteste. Cette impopularité est bien le fruit de sa politique de continuation de la déconstruction des acquis sociaux en France amorcée par la droite. L’alternance démocratique en France ? Une vaste farce.
Au CGB, nous pensons que les philosophes ont au mieux l’obligation de réfléchir au détournement de démocratie par la représentation, au pire le devoir de fermer leur gueule. A l’émotion, moteur incontestable du Spectacle qui opère d’une autre manière selon nous (alimentation des compétitions victimaires, érection des minorités en parangon du Beau, du Bon, du Juste, pipolisation de la politique comme moteur de la stratégie global de contre feu dans un contexte où tout le monde a compris qu’on se ferait enculer jusqu’à la garde jusqu’à la fin), nous rétorquerons qu’un philosophe a le devoir de reconnaître que quand l’oppression est là, la java s’en va.
Nous ne saurions ainsi trop conseiller à Pierre Le Coz de relire
Machiavel et de superposer la vision du king du Prince au système bien huilé dont l’objet est de sans cesse grappiller
nos espaces de liberté. Vanter ainsi la discussion feutrée, assimiler toute
forme de contestation et d’éventuelle résistance à l’oppression de la
représentation, et éventuellement de la majorité (mais la représentation
court-circuite le plus souvent la majorité populaire, strictement assimilée à
du populisme quand ça ne va pas dans le bon sens, c’est-à-dire quand la majorité
fait montre de bon sens), à une émotion hystérique et paranoïaque et/ou une
volonté narcissique de conquête du pouvoir, voilà bien une position froide
comme un scalpel, digne d’un aspirant éminence grise d’un Caesar Borgia contemporain
des familles.
« L’un des
ressorts de la manipulation consiste donc, pour un homme politique, à capturer
à son profit l’énergie d’un mécontentement diffus. Il s’indigne au nom de
l’intérêt général mais son but inavoué est d’affaiblir son adversaire
politique. » Nicolas Dupont-Aignan, maire de Yerres, commune dans
laquelle il est largement plébiscité depuis près de 20 ans, député de sa circonscription
depuis 1997, serait donc en conquête du pouvoir suprême ? Un adversaire
que doit certainement redouter François Hollande et son futur successeur. Tout
le monde n’a-t-il pas d’ailleurs frémi en 2012 devant ses 1,78% de suffrages récoltés ? Nous
ajouterons que Nicolas Dupont-Aignan aurait sûrement pu briguer des maroquins
ministériels s’il n’avait fait le choix qui l’honore : lutter seul contre presque
tous.
Vlà ti pas une bonne tronche de tête à claques |
3ème
round : Pierre Le Coz, pour un nouveau despotisme éclairé.
Est-ce bien nécessaire d’acheter l’arbitre quand on n’a pas
le niveau ? La réponse est non. Pour le courtisan philosophe narcissique qu’on
imagine de gôche Pierre Le Coz (n’éduque-t-il par le petit peuple sur Rue
89 ? Ne cherche-t-il pas à nous vendre le fruit pourri de sa pensée véreuse :
« Dans mon livre, j'essaie de montrer que la manipulation médiatico-politique joue aussi sur
d’autres ressorts affectifs. »), le bouc émissaire est tout
trouvé : le journaliste. Au CGB, ce n’est pas qu’on aime particulièrement
les journalistes, mais quand Pierre Le Coz parle, on a envie de sortir nos
revolvers - et puis y'en a plus que un ou deux de journaliste en France, dont Pierre Péan.
« Les acteurs de
la classe politique sont comme les coureurs du tour de France : si les
journaux ne parlent pas d’eux, ils pédalent dans le vide. Souvent les
journalistes font comme si un événement existait en soi, indépendamment de ce
qu’ils en disent. Eux ne feraient que « rapporter » l’événement (ou
la polémique). En réalité il n’y a pas d’événements en soi, il y a juste des
faits (axiologiquement neutres).
Dans l’affaire des
rythmes scolaires, le fait que des maires ne veuillent pas appliquer cette
réforme est un fait qui aura l’importance que les journalistes veulent bien lui
donner. L’élu d’une commune provinciale ne sera jamais érigé en héros de la
résistance ou de la « désobéissance civile » si les journalistes ne
parlent pas de lui ou si aucun cameraman ne vient le filmer sur son fief. »
La pensée du philosophe Pierre Le Coz, se résume donc
ainsi : cacher toute forme de contestation, empêcher toute forme de débat,
mettre tout feu sous l’étouffoir. On le rassure, au CGB, on ne croit pas au
débat – encore moins à la discussion – détourné depuis bien trop longtemps en
des mascarades de joutes, qui ne sont que préalable au bon gueuleton que vont
se partager ensuite les faux adversaires aux tables des bons restaurants des
VIIèmes, VIIIèmes et XVIèmes arrondissements de Paris. On le rassure également
sur ce point : la meilleure manière de cacher les choses, n’est-elle pas
de les rendre transparentes et de les exposer de manière pornographique aux
vues de tous ? La plus belle ruse du Diable, n’a-t-elle pas été de faire
croire qu’il n’existait pas ?
L’arbitre a bien essayé d’arrêter le match. On s’est
empressé alors de mettre KO. So émotifs…
Vous êtes sûr que c'est bien un "Z" à la fin de son patronyme et non la lettre "N" ?
RépondreSupprimerIl pisse froid, mais le feu dessous la cendre etc..
RépondreSupprimerC'est la nouvelle vague de la philo, celle qui nous noie dans la folie. C'est un tourbillon de conneries qui veut nous avaler, qui cherche à nous absorber dans une forme confuse du détournement de l'appréhension du monde et de l'univers, qui transforme notre matière grise en une structure inerte incapable de s'extraire de l'enfermement mental qui se créé au contact prolongé de ce type d'individu de gôche bien tendre avec eux-mêmes et autosatisfaits de cette pédagogie dont ils daignent nous abreuver.
RépondreSupprimerLes costumes de ce monsieur ne peuvent avoir été conçus pour un philosophe. C'est de la pop philo.
Confrontons nos points de vue, le KO était pour lui la seule issue possible. Ce n'est pas le rythme scolaire qui compte, c'est la lyre le soleil. Et ils ont arrêté les leçons de flûte pour la jeunesse, reste le pipeau des pauv'types.
Il a de la chance d'être Ko sinon je l'aurai terminé. Sans regret.
Ce mec, à voir sa tronche et son costume à rayures, on se dit que c'est le Maqueron de la philo.
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