16 avril 2014

La science-fiction paresseuse

Prochainement doit reprendre la série Real Humans, dont la première saison était parue l’année dernière sur Arte. Les séries ne sont habituellement pas mon truc, mais celle-là m’avait attiré à l'époque, par son sujet ambitieux : la généralisation d’androïdes domestiques dans la vie quotidienne de gens de la classe moyenne. Malheureusement, l’emballage du synopsis consommé, la température ambiante prise, le soufflé retombe aussitôt pour l'amateur de science-fiction que l'on a aguiché par l'esthétique générale du concept.

scenario_real-humans

La question de la robotisation et des androïdes n’est en réalité pas traitée. Tout cela n'est qu'un biais pour traiter de thèmes familiaux, sociaux, de xénophobie à l'envers de la différence, de tout mais absolument pas du monde futur. Aucun flair visionnaire, aucune curiosité pour le monde que l'on prétend esquisser. Jamais la série ne joue à deviner comment pourrait fonctionner un marché de masse d'androïdes domestiques ou industriels. Tout est calqué sur le présent sans le moindre esprit imaginatif - tout est calqué sur le présent quand ce n'est pas le 20ème ou 19 ème siècle : les robots sont de simples automates tels que Jules Verne aurait pu les imaginer. Ils ont des gestes, des phrases, des sentiments que des machines ne sont pas censés avoir ; lorsqu’ils communiquent entre eux, ils « discutent » voire même ils s’envoient des SMS avec un smartphone ! Quant aux magasins de "hubots", ils sont en tout point identiques à une concession Citroën ou un Darty : on vient y retirer son modèle dans un gros carton que l’on charge dans la Laguna, sur le parking. Comme si nous ne vivions pas depuis plusieurs années déjà à l’heure de iTunes et du téléchargement d’applis, ici les robots sont en dur. Spécialisés par modèle. Pas de robot standard que l’on programme/déprogramme à sa guise, mais une « gamme » d’androïdes : le robot-femme-de-ménage, le robot-ouvrier, le robot-compagnon…

J’ai laissé tomber au 2 ou 3ème épisode, quand j’ai vu que l’écueil du « groupuscule-de-robots-dissidents-qui-ont-des-sentiments-et-une-conscience-et-décident-de-se-révolter » ne nous serait pas épargné…
A quoi bon se projeter dans un tel script si l’on n’a aucune envie d'y voir le neuf et de tracer ce monde dans les détails ? On vit tout de même un temps où Google rachète en ce moment même les entreprises d’intelligence artificielle et de robotique pour proposer des robots sans doute assez prochainement. On aurait sans trop d’efforts pu imaginer plus justement ce que sera ce monde.


Terminatrice

Real Humans fait en fait partie de cette science-fiction paresseuse, comme on pourrait l’appeler : ces films qui commencent bien, basés sur une idée forte et un principe intéressant, mais qui, fainéants, ne vont pas au bout, s’arrêtent et se vautrent instantanément. Dans les productions récentes j’avais pu avoir ce même sentiment pour le film Oblivion par exemple : bonne idée de départ, bon matériau, bon « décor » mais qui à peine installé se dit « ça ira bien comme ça ». Sentiment d’une recherche qui s’interrompt à la première trouvaille. On est immédiatement contenté, subjugué, persuadé d’avoir fait l’essentiel du boulot avec ce qui n’est qu’un premier pas.

Comiquement, c’est d’ailleurs le même poncif qui m’a fait lâcher prise dans ce film : là aussi on a droit à la « bande-de-rebelles-pouilleux-qui-se-cache-dans-les-bois-pour-résister-au-système ». Les mêmes guérilleros en guenilles, assoiffés des mots « indépendance » et « liberté », et paradoxalement parfaitement grégaires et abrutis. C’est même peut-être devenu un standard de médiocrité au cinéma. Le modèle original revendiqué semble être Matrix, avec ses humains qui vivent sous terre et ne veulent pas porter de cravate. Matrix qui, lui aussi, fait partie de ces films à bonne idée unique. Film à idée trop grande pour lui.

Ce genre de « super idées », au cinéma et ailleurs, ont toujours le souffle court : elles semblent se fatiguer d’être arrivées à elles-mêmes. L’urinoir de Duchamp, la soupe Campbell et autres montres molles, sont des idées brillantes, bruyantes, qui prennent de la place ; mais sont en réalité de minces arbrisseaux au pied desquels rien ne vit.

L’idée géniale, en art et de manière générale, ce n’est pas l’idée si forte et singulière qu’elle en devient extraordinaire. L’idée géniale c’est plus souvent une simple bonne idée, qui a été imbriquée dans une autre. Plus que l’intensité de l’inédit, c’est l’endurance de l’imagination qui compte : l’œuvre consistante est celle qui ne se contente pas de sa première idée mais va un pas plus loin, se prolonge et se renforce d’un second principe. Sa réussite et sa force tiennent dans sa capacité à imbriquer les idées existantes qui l’entourent plus qu’à en inventer une neuve et audacieuse ex-nihilo.

24 commentaires:

  1. Oui, la bêtise c'est de croire que l'idée se suffit à elle-même. Alors qu'une oeuvre digne de ce nom n'est jamais /que/ une oeuvre à idée(s).

    Penser qu'il suffit de mettre une (ou même deux) bonne(s) idée(s) dans la machine à blockbuster (verbe transitif premier groupe), relève justement d'une vision matérialiste, mécaniciste, de l'art. Or l'art ne relève pas seulement de la technique, mais aussi du domaine du vivant. Ironiquement, un androïde "réellement" humain - s'il existait - relèverait du même exact paradigme. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, cette question d'une possible création de l'homme par l'homme - c'est-à-dire de l'homme se muant en "Créateur" ex-nihilo, à l'image de Dieu - n'est pas une nouveauté intellectuelle que nous aurait apporté le progrès technique... mais un poncif de toutes les mythologies humaines depuis que l'homme est homme. Pour ne citer que ces exemples-ci : le Golem des Hébreux, la Galatée de Pygmalion des Hélènes, et puis évidemment, plus près de nous, toutes les histoires faisant référence au couple classique Faust/Méphistophélès (Dr jekyll&Ms Hyde, Frankeinstein..etc.), pour raconter comment un artiste ou un scientifique (c'est-à-dire un créateur au sens commun du terme) en vient à pactiser avec le Diable afin de devenir ce qui se rapproche le plus de Dieu : un Créateur de génie - un créateur de quelque chose de vivant. Eternel retour de l'avertissement antique : "Attention à l'übris, simple mortels, ne cherchez pas à vous faire les égaux des Dieux, ou bien souffrirez plus que les mots ne peuvent le dire, et la honte retombera sur vous et sur votre descendance"... "Ne soyez pas la grenouille qui veut devenir plus grosse que le boeuf", nous avertissent les anciens, ou bien : "vous deviendrez des "monstres" au sens étymologique du terme, c'est-à-dire des gens qu'on mon(s)tre du doigt sur la place publique ". C'est cela - et pas autre chose -, c'est-à-dire rien d'autre qu'une très vieille idée resucée (et mal resucée), désireuse de faire peau neuve à peu de frais, que le fameux "quart d'heure de gloire Warholien" dont "on" (c-à-d la post-modernité et son übris rechapé de supermarché) nous bassine.

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  2. Quand on y réfléchit, c'est peut-être sur le net, dans le monde "virtuel", et non pas dans celui de la robotique, qu'aujourd'hui on va le plus loin dans le domaine de la création "vivante". En effet, si je crée, là tout de suite, un personnage factice, avec son nom à lui et sa façon-propre de s'exprimer, les réactions qu'il suscitera sur la toile, les relations qu'il entretiendra avec d'autres identités artificielles, lui confèreront une vie-propre, c'est-à-dire une subjectivité propre véhiculant son propre univers affectif autour de lui, qui ne le rendront pas tellement différent d'un être vivant, du moins - et c'est déjà quelque chose d'énorme - dans le regard d'autrui.

    Vous souvenez-vous de "Cuthroat-Bitch" ? C'est vous autres qui, en en faisant le bouc-émissaire de toutes vos plus grandes détestations irl, lui aviez donné force de vie. Au départ elle n'était qu'une blague... "Cuthroat Bitch" - on ne le rappellera jamais assez : "obvious troll is obvious" - a pourtant eu son propre "quart d'heure Warholien. Quart d'heure douloureux qui plus est... supposant donc une certaine dimension christique. [En effet, qui paye pour les péchés des autres ?.. etc.]

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  3. ah ben c'est con moi je l'ai bien aimé cette série. Déjà penser les robots demains y avait pléthores et pas que du bon . Mais avec cette série c'est l'altérité avec l'humain qui est mise en question. Et puis bien sûr la question du qui, quand, comment, la singularité va émerger. Dans la série c'est le sauvetage de la noyade du fils du créateur des hubots? Mais cela pourrait être aussi bien Mr Dupont. Quand aux hubots nul doute que la législation les reconnaîtra comme biens meubles.Bon dsl je sors.

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  4. Dali et Duchamp sur le même plan, mince quoi...

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  5. En fait "Real Human" c'est "Chobits" en moins bien.
    L'idée qu'après avoir remplacé les salariés par des machines poussant ces premiers au chômage et au désespoir, l'on remplace le conjoint par un robot portant aux mêmes conséquences.
    L'homme désacralisé, c'est à dire moderne, est réduit à la forme d'animal pensant d'animal-machine cartésien : le buveur de Coca-cola désanimé. Précieuse matière première, appartenant à l'Etat enfin arrachée "à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel". Du élevé en batterie par "educnat.gouv", du labellisé "bon consommateur" pas casse-pied. Cette série est le contraire de la Science-fiction juste du libéral-socialisme.
    Fier Sicambre

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  6. Quelques bons films ou séries de science-fiction à recommander, du coup ?

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    1. "THX 1138" reste pour moi le film d'anticipation le plus proche de ce qui nous attend : robotique, théorie du genre, contrôle des masses...

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    2. kobus van cleef23 avril 2014 à 07:08

      Quel réalisateur ?
      Je vais voir à la biblio s'il existe...

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    3. Y'a rien de fameux qui me vient là. Des séries j'en regarde pas. Au ciné j'avais trouvé Elysium plutôt bien vu (gamification de la violence, modifications corporelles...) même si un peu léger et sous-exploité au final.
      Sinon, en bouquin je recommande chaudement 2001 Odyssée de l'espace, le livre d'Arthur Clarke : perso le film me laisse un peu devant la porte mais le livre est plein d'intelligence. Le film de Kubrick est en réalité une interprétation "accélérée" du livre, qui du coup prend des raccourcis et perd un peu de sens en route.

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    4. Sinon Xix, je te rejoins sur Real Humans, mais la sur Elysium tu te fous de notre gueule ! Au dela du fait que ce film est con et moche, c'est quand meme le film qui milite pour la CMU aux clandestins. C'est tout le propos de ce navet. Moi en tant que fasciste je suis de gauche, donc pas categoriquement oppose a ca, mais vous au CGB vous etes pas censes etre contre ca ?

      Blague a part si tu aimes 2001, tu devrais lire l'Axolotl de Julio Cortazar, la nouvelle qui a introduit le concept de neotenie dans la SF.

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    5. Ben c’est vrai que le propos qu’on a voulu mettre au centre est assez con-con, il y a aussi des mièvreries et des facilités impardonnables qui font que le film ne peut prétendre qu’à la catégorie « bon-DVD-du-samedi-soir »… mais les alentours et l’ambiance autour ont tout de même quelque chose d’intéressant qui aurait mérité d’être développé. Quant aux clandestins, si on veut bien considérer que le film nous parle d’autre chose que des chicanos qui essaient de franchir le Rio Grande, le film me fait considérer qu’on pourrait tous devenir les clandestins vis-à-vis d’une caste qui se sera transhumanisée, rendue semi-éternelle et omnisciente à partir de génétique et de numérique, et qui se jugera éclairée et dans son droit par rapport à la masse barbare qui sera restée au naturel.

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    6. "on pourrait tous devenir les clandestins vis-à-vis d’une caste qui se sera transhumanisée, rendue semi-éternelle et omnisciente"

      S'il existait un "surhumain" qui niait et méprisait l'humain, il ne serait pas supérieur à l'humain mais au contraire lui serait inférieur. Et malgré toute notre humaine imperfection, nous aurions encore les moyens de le lui expliquer et de lui philosophiquement prouver. Un surhumain qui serait inaccessible à la raison et à la philosophie n'en serait pas un. Que les supposés "surhumains" aient les moyens de nous mettre sur la gueule parce qu'ils seraient les plus forts ne changerait rien à l'affaire... Quand on est con, on est con. Et quand on est condamné, c'est là qu'il faut se battre. De toute façon être en vie c'est déjà être condamné. Quand on sait ça, on sait qu'un immortel, par rapport à un mortel, ça ne vaut pas tripette. Vous n'avez pas suffisamment confiance en l'homme. ;)

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    7. Extension logique de mon précédent message :

      S'il existe des clandestins sur notre territoire qui viennent en France afin de décrocher la vie meilleure qui les rendrait meilleurs... bon, à la rigueur, d'accord. Que risquons-nous d'eux dans la mesure ou ce sont des frères humains qui ne demandent qu'à se civiliser ? Un civilisé n'empiète pas sur l'espace vital d'autrui, par définition, dans cette mesure, même en surnombre temporaire, de tels clandestins ne sont pas dangereux... Mais s'ils viennent chez nous pour faire valoir - contre nous - le mépris atavique de l'humanité-qui-est-en-l'homme qu'ils ont hérité de la misère dans laquelle leurs ancêtres ont vécu - et mal vécu ? Mais s'ils viennent à la civilisation pour œuvrer contre la civilisation ? - Ne devons-nous pas dès lors les traiter pour ce qu'ils sont - comme les romains traitaient les esclaves et les barbares -, c'est-à-dire des inférieurs ?

      A partir du moment où l'on est humaniste, on admet qu'il existe des hiérarchie entre les hommes du point de vue de la qualité d'humanité qui est en eux. Logique. On l'admet indifféremment de leur origine, certes - car avec équité et désintéressement... Mais pas, si l'on est honnête, en feignant d'ignorer que les facteurs économiques, génétiques et sociaux influent énormément dans cette hiérarchie.

      Tenant cela pour acquis, je n'ai jamais, de ma vie, rencontré un véritable humaniste qui soit gauche. Ou alors seulement dans les livres - des humaniste de gauche morts : Jaurès, Hugo, Ferry.. etc.

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    8. Anunimousse, dabord tu nous dis que ceux qui se croient superieurs sont des encules stupides condamnes a la defaite, et ensuite tu nous dis qu il faut affirmer notre superiorite sur les meteques pour leur botter le cul. Vous etes combien dans ta tete ?
      Et puis Jaures et Ferry humanistes ? T'es serieux ?

      Pour en revenir au propos "on pourrait tous devenir les clandestins vis-à-vis d’une caste qui se sera transhumanisée, rendue semi-éternelle et omnisciente"
      On pourrait tous devenir des sous hommes vis a vis d une classe d elus au dessus des lois et des impots, des citoyens d arriere garde d une republique au dessus du peuple... Mais le "transhumanisme", la vie eternelle... On n est meme pas foutus de faire voler nos moyens de transport individuels ou de produire notre energie de facon acceptable et tu voudrais qu on devienne immortels apres demain ? Cite moi une seule avancee scientifique reellement importante dans le domaine de la medecine de ces 50 dernieres annees ? La plus grande avancee transhumaniste de ces derniers 200 000 ans c est l invention de la chaussure, pas le pacemaker.
      J en reviens a mon propos : nos maitres si ils existent ne sont pas des cyborgs immortels omniscients, ce sont juste des vieux gros cons moches pleins de fric. Et tout ce que pourra faire la science pour eux a moyen terme, ce sera prolonger leur alzeimer et leur raboter le nez.

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    9. kobus van cleef3 mai 2014 à 14:15

      Et leur regonfler la bite
      Transitoirement, s'entend
      Au moment opportun, voyez
      Pasque la bite gonflée de façon permanente, hors de propos, peut on dire, c'est un priapisme, douloureux, inefficace et dangereux
      Rencontré habituellement dans certaines hémopathies ( thrombocytemie essentielle, Vaquez....) ,certaines situations iatrogènes ( cavernosographie par ponction directe ) ou certaines pathologies neuromedullaires, ça nécessite un geste urgent ( moins de 6 heures et dans l'idéal moins de 3) genre ponction lavage au sérum chaud héparine des corps caverneux ( du bien sympa, pour le coup) sans beaucoup d'espoir de récupération
      Sauf pour les partouzards, inondés de viagroche, avec un elastoc sur la racine du zguegue, ceusses là savent !
      Et une fois finie leur petite affaire ,ils viennent sonner direct dans le service d'urologie, passent pas par les urgeries, ces pervers !

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    10. "Anunimousse, dabord tu nous dis que ceux qui se croient superieurs sont des encules stupides condamnes a la defaite"

      Faux. Jamais dit ça.

      - Toi apprendre à lire. Ton cerveau te remercier.

      "Se croire supérieur", cela ne veut rien dire en soit. On est toujours supérieur à quelque chose ou à quelqu'un, et dans un domaine particulier - non en tout - non dans l'absolu.

      La supériorité de certains êtres sur d'autres est un fait établi - au moins lorsqu'on compare leurs capacités en différentes domaines : il existe des hiérarchies de valeur entre les hommes. Par exemple, les uns ont de la bonne volonté, les autres en sont à peu près dépourvus, certains ont bon cœur, d'autres sont cruels.. etc.

      Reconnaître ces hiérarchies, cela s'appelle : "discriminer". Tout le monde discrimine, il y a simplement ceux qui en sont conscients et ceux qui se le cachent par lâcheté.

      ***

      Voilà ce que j'ai dit :

      "ceux qui se croient supérieur A L'HUMAIN ne sont pas supérieurs A L'HUMAIN."

      Nuance.

      Se croire supérieur à l'humain, c'est ne pas croire en l'homme. C'est être à proprement parler inhumain, pour le coup - et non pas sur-humain.

      Car s'il existait un surhumain, il serait au contraire très-humain, beaucoup plus humain, donc, encore, que l'homme. Le sur-humain c'est l'homme réalisé - c'est donc l'humanisme porté à son paroxysme - et non pas la haine de l'homme.

      - Toi comprendre moi, babouin ?

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    11. En tous cas t as pas besoin qu on te la regonfle pour te branler la nouille.

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    12. J'aime beaucoup le commentaire de l'anonyme du 30 avril (putain, prenez des pseudos, tas de feignasses). Il résume comme par miracle l'impression que la science fiction fait sur certains esprits, dont le mien : c'est de l'ampoulage pour délirants. Parler d'immortalité, de remplacement d'organes ad libitum, alors qu'on n'est pas capable de soigner l'arthrose, il y a de quoi ricaner. C'est plus de l'orgueil, c'est un programme électoral !
      Non, en matière d'oppression, les vieilles recettes, voilà l'avenir. Kalash !

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    13. L'Immortel ou le cyborg, il faut le voir comme un concept vieux comme le monde - un concept un peu abstrait - une sorte d'achétype - mais qui renvoie, métaphoriquement, à des réalités concrètes - ou du moins à des réalités ressenties. Le ressenti humain aussi, fait partie du réel.

      Bien sûr que l'écueil consiste à faire de "l'immortel" ou du "cyborg" une promesse électorale. Cela revient à aborder d'une façon totalement matérialiste quelque chose qui n'est rien d'autre à la base qu'un mythe - un rêve - l'une de ces grandes obsessions intemporelles de l'humanité que toutes les civilisations ont en commun.

      Lorsqu'on accepte que l'Elohim ne soit qu'un archétype (c'est-à-dire, en quelque sorte, une métaphore), tout d'un coup, la science-fiction s'éclaire : elle devient, comme l'Héroïc Fantasy, un outil pour parler du réel, l'éclairer. La métaphore elle-même n'a pas d'autre vocation et par extension la poésie non plus.

      ***

      Vous aimez beaucoup quand le gros lourdaud du 30 avril explique à l'Anunimousse qu'il est "mal" de "se croire supérieur", Beboper ?

      Avez-vous conscience du fait que le gros lourdaud, aveuglé par une forme de ressentiment ignoble, de haine caractéristique du faible à l'encontre de ce qu'il croit (à tort) être le fort, a simplement fait un contresens à la lecture de l'Anunimousse ?

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    14. Harlan Bandjoe7 mai 2014 à 00:09

      Le gros lourdaud a pris un pseudo, et il n'a jamais dit qu'il etait maaaaal de se croire superieur. Il a juste demontre que ton discours etait abscons et incoherent.
      Le gros lourdaud n a pas fait ca par haiiiine ou ressentiment nauseabond.
      Le gros lourdaud est simplement un ami des animaux (comme Adolf Hitler) qui en a marre de voir des dipteres se faire sauvagement empapapouter sur internet.

      Merci BEBOPER. La SF est a mon avis le genre de fiction le plus interessant, mais surtout le plus exigeant. La loi de Theodore Sturgeon qui affirme qu on trouve du mediocre partout n est pas fausse ; mais je crois qu un mauvais roman de SF aura generalement l air plus con qu une mauvaise autofiction.
      Le drame de notre temps, qui est en train de rendre la science fiction hors de propos et moins interessante, c est que l on n est plus dans une periode de progres. A part le microprocesseur et l internet, quelle avancee technologique majeure date d avant la guerre ?.. Alors que dans les quelques decennies qui ont precedees on a eu l avion, la voiture, la douche individuelle et le cassage de noyaux d atomes, pour n en citer que quelques unes. Et plus dramatique encore, je pense que c est conjoncturel, ou systemique pour reprendre l expression a la mode. Il etait normal de vivre le progres dans un monde regi par les industriels et les ingenieurs, comme il est logique de vivre la decadence dans un monde regi par les banquiers et les commerciaux. La vraie catastrophe de 1945, c est la victoire de la ploutocratie sur la technocratie.

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    15. Harla n Bandjob7 mai 2014 à 09:49

      "Il a juste demontre que ton discours etait abscons et incoherent"

      Non il ne l'est pas. Tu n'as rien démontré du tout, et si tu dis qu'il y est c'est que c'est toi l'abscon.

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  7. Il est peut-être utile de cesser la consommation audiovisuelle et revenir à la profondeur des oeuvres écrites, je dis peut-être hein !?Orson Scott Card, Basilica, Alvin, Ender, du livre pas du spectacle. Une planète nommée trahison...

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  8. Films :
    Silent Running, tres joli film sur un serial killer baba cool, par le gars qui a fait les FX de 2001.
    A Boy and his Dog, un conte philosophique qui met la femme a sa juste place, et accessoirement l'origine de Mad Max, Fall Out et tout le post apo moderne.
    Dark Star, le croisement entre un sketch des Monty Pythons, une video d'Alain Soral et une piece de Beckett, par le staff d'Alien.
    Things to Come : un film de propagande judeo anglais a grand spectacle qui explique en 1936 pourquoi les francs macons vont faire la guerre a l'Allemagne ; laisse un gout amer.
    Royal Space Force, the Wings of Honneamise : un peu comme The Right Stuff, mais dans un monde imaginaire sans Californiens, tout en dessin anime comme seuls les Japonais savent le faire ; juste magnifique.
    Nausicaa de la Vallee du Vent : le film de SF de Miyazaki Hayao, inspire par une BD de Moebius dans Metal Hurlant.

    Series :
    The Twilight Zone : la vieille serie, pas le film qui veut te faire chialer sur la choah en decapitant des enfants chinois.
    Black Mirror : un peu comme the Twilight Zone, mais en plus trash, par des Anglais.
    Cowboy Bebop : de la bonne musique, des beaux dessins, des bons personnages, des bonnes histoires, de la bonne SF.
    Planetes : de la hard science, du tiers mondisme intelligent et des eboueurs de l'espace.
    Space Dandy : a regarder sous l'emprise de substances psychotropes.

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