31 décembre 2013

Un dimanche comme les autres.


L’année 2013 se termine. Elle mérite plus sûrement qu’une autre le qualificatif d’année de merde. D’ailleurs, elle se termine sur une note particulièrement nauséabonde : la dérogation permanente provisoire ( !) accordée aux grandes surfaces de bricolage pour ouvrir le dimanche. Un décret du gouvernement le permet jusqu’en juillet 2015, en attendant « une loi plus stable »… Comme chaque fois qu’on veut faire une entourloupe, le gouvernement avait mandaté Jean-Paul Bailly, ancien fossoyeur du service public de La poste, pour pondre un rapport sur quoi il se base aujourd’hui pour nous entuber le dimanche. Évidemment, le rapport et les ministres jurent que le dimanche restera un jour « pas comme les autres », et qu’il n’est pas question de ceci ou de cela. Ceci ne les empêche nullement d’augmenter le nombre de dérogations que les maires pourront octroyer, d’augmenter le nombre d’ouvertures dominicales que les grandes surfaces pourront faire en dehors de l’autorisation préfectorale. Si quelqu’un doutait encore de la guerre sociale menée par la gauche PS, et de la guerre engagée contre les mots et leur sens, il va avoir de quoi être édifié.


On ne trouverait pas de moules amatrices de plateau de fruits de mer. On ne trouverait pas de vaches pro corrida, pas si bêtes. Mais on trouvera toujours des salariés réclamant qu’on autorise leur patron à les faire travailler le dimanche. Certains sont prêts à travailler douze heures par jour, quinze s’il le faut, et ne pas s’arrêter sous prétexte que la nation commémore un événement ou participe à une fête multi millénaire. Quand on a annihilé toute capacité critique dans l’esprit des gens, quand on a miné les fondements de l’autonomie intellectuelle et ratiboisé le simple instinct, la simple compréhension de son propre intérêt (au-delà du seul chiffre en bas à droite de la feuille de paie), on obtient cela : des salariés qui luttent pour leur asservissement. Le fait qu’ils soient de pauvres cons ne les exonère pas de leur responsabilité dans le crime qui se joue. Ils n’en sont pas le bras armé, n’exagérons pas, mais ils en sont l’anus ravi…

Pour que la traitrise fonctionne, il faut qu'il y ait des amateurs. Il faut que des gens y trouvent leur compte. La famille Mulliez (Leroy Merlin), par exemple, mais aussi notre voisin de pallier et les centaines de milliers d'enflés qui n'hésiteront pas un instant à utiliser le dimanche des autres pour aller pousser le caddie dans un camp d'achat. Au début, ces débiles profiteront sans complexe du fait qu'eux-mêmes ne travaillent pas dans le secteur touché, qu'ils ne sont pas manutentionnaire chez Bricorama ni caissière chez Casto. Mais comme leur kollaboration creuse la tombe du repos dominical dont ils peuvent encore jouir en commun, ils devront eux aussi, quand leur tour sera venu, faire une croix sur le repas de famille, la glandouille entre amis, le tour à la campagne, pour aller exercer leur CDI sous-payé un dimanche.

Pour le détail du décret "socialiste", chacun ira se renseigner. Notons simplement que comme dans d’autres domaines, tout procède par étapes. On commence toujours par céder du terrain sous certains prétextes, puis on s’appuie sur ces exceptions, les esprits ayant été rendus plus mous, on bricole un rapport, on change la valeur des mots, et on fait « avancer le progrès ». On se souvient que le Pacs fut voté en jurant que jamais il n’y aurait de mariage pour les gens de même sexe. Puis le mariage fut voté en jurant que jamais on n’autoriserait les mères porteuses, ni l’adoption. Et je parie publiquement que nous y aurons bientôt droit… Pour l’ouverture dominicale des grandes enseignes, on a commencé par un cadre ubuesque. En langage administratif, on appelle ça les PUCE : périmètres d’usage de consommation exceptionnelle. Certains mollassons ont admis que des zones pouvaient être exonérées de la règle commune, parce qu’il y a des touristes, parce qu’il y a d’autres commerces autour, parce qu’on y vend de l’ameublement ou de la merde en barres, parce qu’il y a un centre ville qui aurait telle ou telle particularité, parce qu’il y a mes couilles : au final, partant de cette exception faite à la règle, des intérêts surpuissants se sont engouffrés dans la brèche, ont exposé leur soi-disant particularité, ont hurlé à la concurrence déloyale ou à la fin du monde, et remportent aujourd’hui une victoire. Il faudrait être non seulement aveugle et sourd mais aussi complètement débile pour ne pas comprendre qu’ils auront la victoire finale, du moins si aucun miracle ne vient nous débarrasser des Jean-Paul Bailly et des gouvernements socialisto-libéraux de toutes espèces.

Je ne souhaite une bonne année à personne, je n’ai pas ce cynisme.

55 commentaires:

  1. "Mais on trouvera toujours des salariés réclamant qu’on autorise leur patron à les faire travailler le dimanche. Certains sont prêts à travailler douze heures par jour, quinze s’il le faut, et ne pas s’arrêter sous prétexte que la nation commémore un événement ou participe à une fête multi millénaire."

    Je pense, ou plutôt j'espère, que ceux dont vous parlez sont minoritaires.
    Evidemment, quand on regarde un JT, on ne voit que les favorables aux hausses du prix de l'essence, aux restrictions des libertés, à la réduction de la vitesse en ville et en campagne, à la multiplication des radars et au travail de nuit et du Dimanche.
    Ils sontminoritaires, mais sur 100 mecs et bonnes femmes interrogées, s'il n'y a que 3 cons, ce sont ceux-là qu'on va nous montrer en micro-trottoir.

    Donc tous à Paris le 26 Janvier et Bon révrillon déjà !
    Pour le reste, on verra après.

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    1. Minoritaires mais agissants, et soutenus par les médias (et leurs patrons) : ça fait plus trop minoritaire, au final...

      Sinon, qu'est-ce qui se passe, le 26 janvier ?

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    2. Beboper
      Le 26 Janvier, c'est la manifestation de Jour de Colère :

      https://www.facebook.com/pages/Jour-de-Col%C3%A8re/1385116125061074?fref=ts
      Convergence de tous les "ras le bol" (les "ras le cul" sont les bienvenus)

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  2. Excellent billet au demeurant !
    D'accord pleinement !

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  3. Vous auriez pu m'en souhaiter une bonne, je vous l'aurait rendue.....

    Dans la liste des choses à faire le dimanche, vous avez oublié :
    - traîner au lit avec sa femme ( ou sa maîtresse, chuis pas sectaire ni bégueule)
    - glander à la maison et s'occuper du seul rejeton que vos enfants vous amènent


    J'ai fait les deux ce ouiquende et ça aide à pas devenir fou furieux

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  4. Et quand on a pas de femme et pas de gosse?

    vous avez oublié :

    - écouter Bob Marley
    - fumer un joint en lisant Léon Bloy
    - prendre la carabine de tonton et tuer dix personnes sans distinction de classe ou de race
    - écouter Bob Marley

    ça aide à pas devenir fou furieux.

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    1. Passer de Bob Marley à Léon Bloy, sans laisser disons un mois de délai entre les deux activités, me paraît source de graves dangers...

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    2. Ils étaient tous les deux des hommes de Dieu !

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    3. Si on n'a ni femme ni gosse ?
      Personne à aimer ?
      Vraiment personne ?
      Ton cas est quasi désespéré...
      Tiens, une rime pauvre ! (Cas... Quasi...)

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  5. Merci de ne permettre de commencer l'année 14 avec la lecture d'un tel papier.
    Vive le pognon? non, il reste encore des HUMAINS!

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  6. Mais au nom de quoi empêcherait-on les gens de travailler le dimanche?

    Quand j'étais étudiant et que je bossais dans le prêt-à-porter dans une grande enseigne, tout le monde voulait récupérer les dimanches des autres, car c'était mieux payé. Les gens adoraient bosser dans ce magasin en particulier, car il ouvrait les dimanches, et tous les jours jusqu'à minuit (c'est mieux payé de 22h à minuit), et ça permettait aux employés, des gens sans diplôme, de s'en sortir avec à peu près 50% de plus que le SMIC à la fin du mois. Personne ne voulait retourner à un SMIC après ça. (Je vous rassure, on ne bossait que 35h par semaine, par un système de rotation tout simplement. Si vous finissiez à minuit, vous commenciez à 16h).

    Mais bon, vous préférez que les gens restent pauvres, je présume.

    J'aimerais vraiment savoir ce qui vous gêne à partir du moment où l'employeur et le salarié se mettent d'accord pour travailler le dimanche. Ce n'est pas de l'esclavage, c'est un contrat. Tout le monde est libre.

    Si vous aviez un commerce, que vous aviez investi dedans, trouveriez-vous normal qu'une bande d'homme se faisant appeler Etat vous oblige, canon contre la tempe (puisqu'ils ont le monopole des armes), à ouvrir ou à fermer quand EUX ils ont décidé? Alors que c'est VOTRE boîte? Quelle légitimité? C'est tyrannique, point. Ce n'est pas l'Etat qui a investi das les magasins, à ce que je sache, mais les propriétaires, ces magasins sont donc leur propriété, pas celle de l'Etat.

    J'aime bien l'image de l'île déserte, ça aide à comprendre la non-légitimité de l'intervention de l'Etat. Imaginez qu'on soit sur une île déserte (on va dire une île avec 200 rescapés d'un crash, par exemple), et que j'ai établi une activité de pêche. Ca marche fort, j'ai donc engagé des gens, je les paye, avec l'argent gagné par moi à la base (que j'ai accumulé ce qui m'a permis d'acheter du capital, donc du matériel) et aussi avec l'argent perçu de la vente des poissons, pêchés par les employés, mais avec mon matériel (capital: bateaux, cannes à pêche, etc.). On a donc un contrat de travail. Dans mon activité, je veux que ça marche et donc je désire recruter suffisamment pour qu'ils puissent bosser tous les jours (chacun ne bossera pas 7j/7, mais que 5 ou 6j par exemple, mais j'aurais suffisamment de monde pour faire une rotation, et faire en sorte que la pêche ne s'arrête jamais; encore que si je voulais employer moins de salariés et dire que le travail, chez moi, c'est 7j/7, je le pourrais tout à fait puisque c'est ma boîte et mon capital). Ces salariés sont donc totalement libres, si ça ne leur convient pas, ils peuvent partir, ils ne sont pas réduits en esclavage.

    Et là, une bande de brigands détenant des armes arrive et commence à me braquer, me disant que si je continue à payer mes salariés pour qu'ils pêchent le dimanche, ils me prendront mon argent (amende) ou me mettront dans une cage (prison). Voilà. C'est exactement ça l'interdiction du travail le dimanche. Aucune légitimité, la tyrannie absolue.

    Enfin, je suis curieux d'entendre vos arguments quant à la légitimité de l'action de l'Etat. Vos arguments quant aux avantages qu'il y a à ne pas bosser le dimanche, je les entends bien, glander c'est génial, mais quels sont vos arguments quant à la légitimité de l'action coercitive de l'Etat (pléonasme) sur des patrons qui n'ont rien fait de mal et qui ne sont pas des gangsters à ce que je sache? Ca me sidère de vouloir empêcher les gens de se faire du fric (patrons ou employés).

    Quant à cette phrase issue de l'article: " des salariés qui luttent pour leur asservissement."

    Typique du socialiste qui veut imposer aux autres ce qu'il croit être bon pour eux. C'est despotique.

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    1. T'es parfait pour le monde moderne ne change rien.
      Aller! un aller-simple pour la Corée du Nord!

      Il serait parfois mignon d'éviter de comparer ce qui nécessaire de ce qui ne l'est pas. Je sais, au règne de l'opulence, on sait plus bien ce que sont les nécessités ou les choses réellement essentielles mais aller pousser un caddie et faire ses courses le dimanche - parce qu'on a pas le temps comme disent les cons au règne du 35h- ça tient de la jobardise pure. Point final.
      Y'a que les connards dans les burlingues qui connaissent rien à la vraie vie pour parler comme ça. Et foutre dans le même panier les services hospitaliers, les administrations ou tout ce qui ne peut pas être fermé ou arrêter avec tout ce qui touche à la con-sommation.......c'est du foutage de gueule.
      Je ne vois qu'une exception les boulangeries et les quelques commerces liés à la bouffe...les repas du dimanche, tout ça.... c'est traditionnel...ouh le vilain mot !!!

      Et comme le grand capital a tout compris, on finira de liquider les petits commerces qui ne pourront jamais travailler et ouvrir 24h/24 s'ils sont à leur compte sans embaucher une pléiade de gens.
      Bref comme d'hab cocus et contents !
      Vivement les paiements obligatoires avec un portable, les caméras dans les maisons pour notre sécurité.....et Ouais!!!! On est libéral! L'Etat faut qu'il foutte la paix aux supermarchés, à l'économie mais il peut quand même nous suveiller pénard ! Et Ouais ! pas de barrière pour l'économie mais une bonne laisse avec un gros collier pour le citoyyyen ! Vive le Libéralisme!

      Y'a pas à dire, ce monde est merveilleux!

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    2. A un moment, sur l’île déserte, il y aurait suffisamment de poisson pêché entre le lundi et le samedi pour nourrir tout le monde, mais le maître-pêcheur continuerait de vouloir pêcher, pêcher, pêcher, pour augmenter son capital, ce qui est bien légitime.

      Un jour, un gars qui a perdu un bras dans le crash demande un job au maître-pêcheur. Celui-ci lui propose, non pas de remonter les filets de poissons, ce dont il est incapable, mais que chaque matin, il puisse faire reposer ses couilles sur le nez du malheureux en place publique, car tel est son bon plaisir. Et ce pour un salaire équivalent à celui d’un pêcheur. Le nécessiteux accepte afin de nourrir sa famille, et signe le CONTRAT. Bien sûr, les brigands s’interposent, en invoquant la dignité humaine ou je ne sais quoi… alors qu’il y avait un CONTRAT entre deux personnes libres pour s’enrichir mutuellement !

      Un jour, le maître-pêcheur en a marre de ce brigandage permanent. Il demande aux brigands qui régissent l’île de signer des accords de libre-circulation avec les îles voisines, peuplées de crève-la-faim. Par ces accords, les pêcheurs ayant choisi de ne pas travailler le dimanche peuvent mettre à profit leur jour de repos en se promenant dans les autres îles. Mais lorsqu’ils reviennent le lundi, ils trouvent des crève-la-faim dans les bateaux de pêche. « Vous ne voulez pas travailler le dimanche ? » demande le maître-pêcheur. « C’est votre plus grand droit. Et vous ne m’en voudrez pas de vous préférer des gens qui ont vraiment faim et qui sont prêts à travailler le dimanche et la nuit AUSSI. »

      Les brigands ne réagirent pas, car ils n’avaient aucune légitimité à entraver la liberté de quelqu’un qui veut faire de l’argent.

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    3. Anonyme, d'abord, merci de te trouver un pseudo si tu veux entamer un échange. Ouvre-toi un compte. Si tu n'as pas le temps parce que tu travailles trop, paie quelqu'un pour le faire à ta place : avec toute la fraîche que tu dois te faire, tu dois pouvoir te le permettre, non ? ;-)

      Ensuite, comme tu dois le comprendre, ce blog existe depuis quelques années déjà et bien des choses ont été traitées, approfondies. Puisque tu cherches des arguments contre une chose qui te paraît pourtant aller de soi, je te propose de jeter un œil aux quelques liens ci-dessous. Ces textes ne sont pas faits comme des cours de droit, ils utilisent autant l'argument solide que l'image comique, mais ils sont très sérieux dans leur fond et te donneront sûrement de quoi remettre un peu en question la valeur du "contrat". Après ça, si tu veux qu'on approfondisse encore, et si tu condamnes pas radicalement les "socialistes" que nous sommes, rendez-vous sur ce fil pour en causer.
      A bientôt

      http://beboper.blogspot.fr/2008/11/la-libert-si-jveux.html
      http://beboper.blogspot.fr/2008/11/du-sur-mesure-pour-cop.html

      http://beboper.blogspot.fr/2008/10/un-week-end-chez-shopi.html

      http://beboper.blogspot.fr/2013/10/plantu-bricole-le-dimanche.html

      http://beboper.blogspot.fr/2012/01/un-dimanche-avec-lefebvre.html

      http://beboper.blogspot.fr/2009/01/lenfoire-du-dimanche.html

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  7. Le problème principal ne serait-il pas la concentration du commerce dans ces « zones d'activité » déracinées et désincarnées plutôt que le travail dominical en lui-même ?

    On m'objectera peut-être - avec raison - que les deux phénomènes sont corrélés, mais on ne m'ôtera pas de l'esprit le fait qu'à l'époque où 90% de la population était paysanne, il fallait bien traire les vaches le dimanche ou travailler aux champs pendant la moisson.

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    1. Je n'ai jamais prétendu qu'il fallait que tout le monde cesse toute activité le dimanche (encore que ce serait possible et que ça aurait de la gueule...). En revanche, que tous les jours de la vie soient subordonnés aux exigences de la consommation (et non du travail), aux joies totalitaires du salariat au smic, et qu'il ne reste plus aucun espace en commun pour faire usage de la simple liberté de vivre en commun, ça oui, je prétends que c'est une barbarie. Les zones commerciales sont un révélateur formidable qui devrait faire se soulever les coeurs (hélas, certains semblent s'y éclater de plaisir) mais ne sont pas le fond du problème. Le fond du problème, c'est : voulons-nous vivre comme des porcs ?

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    2. « Je n'ai jamais prétendu qu'il fallait que tout le monde cesse toute activité le dimanche (encore que ce serait possible et que ça aurait de la gueule...) »

      Non, ce ne serait pas possible. À moins bien sûr d'accepter que les pompiers laissent brûler les maisons et les services d'urgence laissent mourir les gens.

      Et les exemples de professions qui doivent être en service sept jours sur sept sont bien plus nombreux encore... je n'ai retenu que les plus évidents ici.

      Au fond, ce « débat » me semble surtout concerner d'une part les gens qui ont des jobs fictifs dans l'« entreprise » ou l'administration, de l'autre ceux qui les servent.

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    3. Beboper...

      Tu as l'esprit collectiviste. Rien que ta phrase: "Le fond du problème, c'est : voulons-nous vivre comme des porcs ?" le démontre. Tu es incapable, apparemment, d'envisager que certaines personnes veulent vivre différemment de toi, comme des "porcs", comme tu les appelle.

      Certaines personnes adorent aller dans des centres commerciaux, acheter des produits parce qu'elles ont vu la pub à la TV, etc.

      Si toi, ça ne te convient pas, ne le fais pas. Va au musée, lis des bouquins, fais des choses que tu juges bonnes pour toi. Le truc sur les porcs, désolé mais c'est vraiment du pur jugement de valeur."Ils ne veulent pas vivre comme moi, donc c'est des porcs." Mais tu te rends compte? En gros, leur choix de vie - d'aller au centre commercial plutôt que de faire des choses plus intellectuelles, par exemple - fait d'eux des porcs, dans ton esprit. Je trouve ça choquant, limite méprisant pour certaines classes moins aisées, intellectuellement, et peut-être financièrement aussi, que toi (le fait que ça me choque m'est tout à fait personnel, cela dit). Tout le monde n'a pas les moyens d'avoir accès à la Kultur, c'est comme ça, mais n'hésite pas à aller devant les centres commerciaux pour essayer de persuader les gens de ne pas y aller. C'est ton pur droit de tenter le boycott. Sois cohérent, fais quelque chose. Tu as déjà tenté d'aller devant un centre commercial avec des tracts par exemple? Au moins tu verrais que les gens n'en n'ont rien à foutre de tes velléités de contrôle social. Ca t'énerverait parce que tu verrais que les gens font ce qu'ils font parce qu'ils AIMENT ça, pas parce qu'ils sont contraints.

      "Les zones commerciales sont un révélateur formidable qui devrait faire se soulever les coeurs (hélas, certains semblent s'y éclater de plaisir)": "hélas". Magnifique ce mot. Tu prouves juste que tu es vénère parce que tout le monde n'est pas comme toi. Tout monde, "hélas", n'a pas le coeur qui se soulève pour les mêmes raisons que toi. Tu VOUDRAIS que les coeurs se soulèvent devant les malls, mais ce n'est pas le cas, et comme tu as l'esprit collectiviste, ta seule solution réside dans la volonté de limiter par la loi le droit des gens d'être différents de toi, de ne pas avoir le même sens de l'esthétique. C'est dingue. Admets que la seule raison pour laquelle tu es pour l'interdiction du travail le dimanche c'est ton sens de l'esthétique et rien d'autre. Après tu brodes autour, c'est tout, mais le fond de ton argumentaire, c'est ça: ton sens de l'esthétique.

      "que tous les jours de la vie soient subordonnés aux exigences de la consommation (et non du travail)": encore heureux! Hey, le but du travail, c'est la consommation! On ne bosse pas pour bosser! Ca c'est du sysyphisme! On bosse pour consommer! Le fermier qui cultive des tomates n'est pas soumis aux exigences du travail, mais de la consommation, c'est parfaitement normal! S'il pouvait avoir les tomates sans bosser, nul doute qu'il le ferait! De toute façon, si tu ne manges pas, tu meurs, donc tu es soumis aux exigences de la consommation quoiqu'il arrive, par ta propre nature même, non par la coercition.

      Mais plus je te lis, plus je comprends: ton sens de l'esthétique et de ce que doit être la "vie bonne" n'est pas partagé par tous, et ça t'énerve, et comme tu es un Etatiste, tu veux avoir recours à la loi. C'est tout.

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    4. Oh la la et ça! Comment j'ai pu passer à côté!

      "Je n'ai jamais prétendu qu'il fallait que tout le monde cesse toute activité le dimanche (encore que ce serait possible et que ça aurait de la gueule...)"

      Ca "aurait de la gueule"! Quel argument! Ca n'est que de l'esthétique! Ton argumentaire, comme je le disais, est largement fondé sur ton sens de l'esthétique que tu veux imposer à tous. C'est absolument dément. Et tyrannique.

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    5. CRITICUS, connais tu le pouvoir de la télécommande à idées ? Sais-tu au moins en quoi il consiste ?
      J’explique :
      Quand je veux répondre d’argument à argument à un interlocuteur, je m‘arrange parfois pour glisser, mine de rien? un truc énorme au milieu du fleuve de miel de ma pensée. En général, le truc énorme est fait sur le ton de l’humour, histoire de détendre l’atmosphère, mais quand je suis vénère, je n’allume pas les feux clignotants qui signalent le truc. Et je balance le commentaire avec un coup de ma télécommande. J’ignore le fonctionnement exact de ce bidule mais il marche : ma télécommande OBLIGE mon interlocuteur à mettre ses deux pieds dans le panneau. Pire, il est tellement obnubilé par ce chiffon rouge coréen qu’il semble ne pas voir du tout ce qui faisait la partie pourtant essentielle de mon subtile raisonnement. Ton commentaire en est une illustration exemplaire, et tu n’y es pour rien : technologie asiatique.

      Certains prétendent qu’il ne s’agit là que de technique dialectique, d’une astuce bien marrante pour vérifier à quel genre d’esprit on a affaire : ils mentent. Et je soupçonne derrière ce déni un relent de coréenophobie carrément nauséabond !

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    6. Ah, c'était une blague ? Comme ça ne m'avait pas fait rigoler, je ne m'en étais pas rendu compte... la prochaine fois que tu fais de l'humour, effectivement, préviens !

      C'est dingue cette mauvaise foi. Tu prétends avoir une discussion sérieuse (cf. tes réponses à Edmond), et quand on te prend au mot, tu sors par une pirouette, sans répondre sur le fond.

      Ça me gonfle, ce refus de confrontation des idées, et au final d'amélioration de soi-même. Ça doit être un problème générationnel. La génération née entre le baby-boom et la mienne est tellement blasée qu'elle ne cherche pas à s'améliorer, dès qu'elle rencontre une contradiction, elle se dérobe d'un rond de jambe.

      Ça nous donne les réacs de droite et néo-réacs de gauche (dernière catégorie dans laquelle il semble qu'il faille vous ranger), des gens qui se lamentent sur l'évolution du monde et s'enfuient dans un nuage d'encre dès que quelqu'un essaie de les aider à sortir de leur délectation morose.

      Bon vent, les mecs. N'oubliez pas de bien tourner la barre à fond pour continuer à faire des ronds en rade.

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    7. Nan, CRITICUS, ce n'est pas une pirouette. Il est bien sûr impossible de relire des commentaires sur les milliers d'articles de ce blog pour vérifier mes dires, mais c'est peut-être la dixième fois que j'utilise ce truc, qui n'a d'ailleurs pas toujours fonctionné. En revanche, c'est la première fois que j'en révèle l'ignominie en public. C'est tombé sur toi.
      Tu sais pourquoi il va te falloir aller chercher ailleurs pour ton ping-pong ? parce que les mecs comme toi, et Edmond Dantès, vous avez ce vice bien connu des libéraux, qui fait aussi leur charme (attention, cette dernière subordonnée était ironique) : vous êtes des robots. Si on vous donne un argument, il a 99% de chances de finir dans la catégorie "opinion personnelle", c'est à dire RIEN à vos yeux puisque, c'est bien connu, les opinions, tout le monde en a une, et qu'elles se valent toutes (ironie ?). Comme des robots, vous classez les choses qu'on vous oppose en fonction de ce critère misérable, et ça vous suffit. Intellectuellement, vous êtes satisfaits de ce genre de truc (mais n'hésitez jamais à traiter l'interlocuteur de pirouetteur, bien sûr - ironie).
      Si j'écris "En revanche, que tous les jours de la vie soient subordonnés aux exigences de la consommation (et non du travail), aux joies totalitaires du salariat au smic, et qu'il ne reste plus aucun espace en commun pour faire usage de la simple liberté de vivre en commun, ça oui, je prétends que c'est une barbarie", toi, tu dégaines ton "opinion perso !", et je n'ai plus qu'à aller me faire enculer.
      Eh bien j'y vais. Salut.

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    8. Décidément, tu repousses les limites de la mauvaise foi à chaque commentaire.

      Quelle « opinion » ai-je exprimé ici ? J'ai commencé par te poser une question, tu as botté en touche. Puis j'ai illustré la pertinence de cette question initiale par un exemple, et tu t'es dérobé au moyen d'une blague (pas drôle). Maintenant, tu joues les Socrate 2.0... ça te sert à quoi d'ouvrir les commentaires, sérieusement ?

      Tu es tellement malhonnête intellectuellement que tu mets Edmond et moi dans le même sac (alors que je n'ai pas dit que j'étais favorable au travail dominical en tant que tel, j'ai simplement replacé cette question dans celle, plus large, de la concentration du commerce dans ces « zones d'activité » inhumaines).

      Ah, au passage, je ne suis pas libéral. J'ai cru l'être (sans l'être réellement) parce que j'étais contre beaucoup de choses auxquelles les libéraux sont opposés, mais je me suis rendu compte que je n'étais pas pour les mêmes choses qu'eux. C'est le genre de processus intellectuel possible quand on accepte le travail des idées et surtout qu'on ne se complaît pas dans le tournage en rond comme les réacs, néo et paléo, le font depuis des années.

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    9. @ Edmond

      «  c'est vraiment du pur jugement de valeur »

      Il n'y a aucun mal à formuler un jugement de valeur, ni à vouloir l'imposer aux autres. Toute société est hiérarchisée, et le sera toujours, il n'y a que les libertarés pour croire le contraire. Dès lors, il est naturel qu'une élite impose ses valeurs et son esthétique aux autres. Le problème de notre époque, ce n'est pas que cette domination existe, mais que nos élites aient un tel goût de chiotte.

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    10. Bon alors qui détermine qui est l'élite?

      Je suis d'accord qu'il n'y a aucun mal à formuler des jugements de valeur, moi-même j'en formule. Je trouve que Diam's, c'est naze, par exemple. Si mon voisin veut écouter du Diam's tous les jours de la semaine, je ne vais pas l'en empêcher pour autant. Tu le ferais, toi?

      De toute façon les "élites" ne peuvent pas imposer leurs goûts aux autres, pour des raisons financières. Par exemple, une caissière ne peut pas payer sa place à l'Opéra, tout bêtement. Mais il est liberticide que les prétendues élites (dont Beboper pense faire partie, sans nul doute) veuillent interdire aux pauvres d'avoir des goûts de merde. Tout le monde n'a pas le même niveau intellectuel, ni financier.

      Je dis que le problème, c'est les jugements de valeur qui entraînent des lois liberticides.

      Oui à la liberté d'avoir des goûts de chiotte! Je refuse d'être le serf des "élites", merde!

      Et puis Criticus, si ces "valeurs" imposées par les "élites" sont prétexte à prélever de nouvelles taxes ou interdire la libre entreprise, non, rien de normal à ça, désolé.

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  8. Maintenant que j'ai créé un pseudo, on va pouvoir discuter.

    @Beboper: déjà, merci d'avoir pris la peine de compiler ces articles, j'irai les lire très bientôt, sûrement aujourd'hui, car en effet, pour moi il ne va pas de soi que l'action de l'Etat est légitime, puisqu'elle est nécessairement fondée sur la violence. Enfin tu sais sûrement déjà ce qu'on pense, nous les kapitalistes: l'action de l'Etat est violente et spoliatrice par nature, et on n'y a jamais consenti, le contrat social étant une pure faribole. Où est-il ce fameux contrat? Moi je ne me souviens pas l'avoir signé. Et un contrat peut être dénoncé, or là pas moyen, sinon on me met dans la cage. Le rapport de l'individu à l'Etat n'a rien du contrat, mais tout de l'esclavage: je dois lui donner 47 % de mon blé (IR, TVA, charges) sinon c'est la cage, obéir à ses stupides lois, dont un nombre énorme porte sur la morale (pénalisation des clients de prostituées, interdiction de la drogue, de fumer dans les "lieux publics" qui n'ont rien de public mais tout de privé, etc.) sinon il vole mon argent (amende), je dois même recruter les gens que l'Etat a décidé que je devais recruter ("anti-racisme", "féminisme"). Je reviens après avoir lu tes articles.

    @Xix: oui, vouloir augmenter son capital est légitime, tu ne le contestes pas. Ne pas vouloir bosser l'est tout autant, je ne suis pas un fasciste du travail, j'estime que les gens devraient être libre. Une chose intéressante dans ton post, c'est qu'il n'y a pas d'arguments contre la liberté du contrat. Tu te contentes de décrire ce qui pourrait se passer sans fournir un seul argument sur la légitimité de la bande de brigands (normal, elle n'en n'a pas et tu serais bien en mal de lui en trouver une autre que la morale, qui ne peut être que strictement personnelle, sinon c'est la tyrannie).

    Reposer ses couilles sur le nez du malheureux: oui ça pourrait se produire, le malheureux mutilé pourrait toujours refuser. Je ne vois pas en quoi il est obligé d'accepter. Tu vas me dire que si car il ne peut rien faire d'autre, car il 'a pas de bras; tu veux sans doute donc que l'Etat lui verse une pension pour lui éviter l'humiliation de faire reposer des couilles sur le nez. Ma question c'est: QUI va payer, et au nom de quoi forcerait-on les forces productives à verser à cet homme une partie de leur travail? Ca s'appelle le servage, bosser gratos et contraint et forcé pour quelqu'un d'autre, point. (je vous rassure, la nature humaine étant ce qu'elle est, beaucoup de gens seraient volontaires pour aider le malheureux; les gens ne sont pas des salauds, regardez le Téléthon ou les Restos du Coeur, initiatives privées qui font honte à l'Etat; je donnerais moi-même beaucoup à la charité si on ne me prenait pas 47% de ma thune). Mais FORCER les gens à donner, c'est de l'esclavage, ils ne doivent strictement rien à cet homme mutilé, ce ne sont pas eux qui l'ont mutilé. Quant aux immigrés pauvres des autres îles, là encore aucun argument, donc je ne vois pas où tu veux en venir. Que préconise-tu? Je ne comprends pas. Effectivement, les brigands n'ont aucune légitimité comme tu le dis à la fin. C'est bien, on est d'accord sur tout en fait. Même dans le sarcasme, tu es obligé de conclure à la non légitimité de l'Etat.

    @Flo Martin: Bon, là le boulot est trop gros. Le mec me décrit une société totalitaire à la Orwell (caméras dans les maisons, imposées par l'Etat je présume, car si c'est le proprio qui décide, il en a parfaitement le droit) et me dit que ça c'est le libéralisme. Bon, il n'y a rien à faire. Je suis curieux de savoir quel est le dernier auteur libéral que tu as lu pour sortir des choses pareilles.

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    1. Bien sûr que l'Etat est moral. Une morale strictement personnelle ne vaut rien, la morale s'inscrit forcément dans une dimension collective, elle est forcément partagée. A ce titre, l'Etat, en tant qu'institution sociale, doit protéger cette morale. Ce n'est même pas qu'il "doit" : qu'il le veuille ou non, l'Etat incarne une certaine morale, qui est celle des personnes qui le composent.

      Quant à l'histoire des immigrés, c'est juste pour te montrer que ton image de l'île déserte est mignonne, comme tous les modèles des économistes libéraux d'antan, mais que dans la réalité, l'île n'est pas déserte et que conséquemment, c'est ta petite démonstration qui est complètement désuete.

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    2. Dis-moi Xix, si je suis catho tradi et que ma voisine est une libertine qui a lu tout Catherine Breillat, tu m'expliques comment la morale est partagée entre nous? Tu vois bien que nous n'avons pas la même, la morale n'est pas nécessairement partagée. Elle peut l'être, mais alors ce sera le fruit de la coopération volontaire, ou du hasard, ou d'une culture ou éducation communes. Sinon, le mot que tu cherches, c'est "imposée", et non "partagée", car le partage de la morale implique le libre arbitre. Ce que tu veux dire, je pense, c'est qu'il est pour toi légitime d'utiliser l'appareil d'Etat pour imposer SA propre morale aux autres. La tienne évidemment, car tu ne voudrais sûrement pas que je t'impose la mienne. Mais ça ne te pose aucun problème d'imposer la tienne.

      J'aimerais bien savoir ce que tu penses des flicages de la pensée "anti-racistes" et de l'interdiction d'aller aux putes par exemple. Ca c'est de la pure morale, comme toute législation interdisant quelque chose qui n'est pas une agression. Tu dois être pour, je présume.

      Et si l'Etat est gardien de la morale, dis-moi, comment déterminer cette morale? Par la loi du nombre, comme en démocratie? Ou bien on prends juste la tienne parce que c'est forcément la bonne et on l'impose à tout le monde? Et que penses tu de certaines époques de notre pays où il était interdit de blasphémer? Tu dois forcément être pour, puisque la loi doit suivre la morale (tu ne nous a pas encore expliqué quelle morale: celle de la majorité? celle de la minorité éclairée? celle des vieux? celle des cathos? celle des musulmans? la tienne? Quelle que soit ta réponse, c'est de toute façon forcément arbitraire).

      Je trouve ça ahurissant de dire que l'Etat (donc la loi) doit être gardien de la morale. C'est la graine de l'autoritarisme.

      Comment déterminer LA morale que l'Etat doit défendre? Et comment l'Etat défend-il la morale? En faisant des lois morales? Comme interdire le blasphème ou l'adultère ou les opinions qui ne respectent pas la morale d'Etat? Ou en mettant des taxes? Par exemple en taxant plus lourdement les gens qui ne respectent pas la morale d'Etat? Réfléchis à ça, et tu vas voir que c'est le pur despotisme ce que tu préconises.

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    3. « l'Etat incarne une certaine morale, qui est celle des personnes qui le composent »

      Oui, c'est bien le problème dans le cas présent.

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    4. Mais oui bien sûr, où avais-je la tête : il y a autant de morales que d'individus, liberté chérie ! Par contre, si tout le monde sur ton île pouvait avoir le même goût pour le poisson, afin que tu leur en fasses bouffer tous les jours jusqu'à en crever, ce serait pas plus mal pour tes affaires.

      Une société a donc un goût commun pour le poisson, ou un fond de croyances commun, ou des habitudes de vie, y compris des habitudes qui se satisfont sans débourser un sou dans ta grande surface, comme passer du temps ensemble le dimanche. L'Etat a le pouvoir de favoriser ces "rites" pour qu'ils perdurent ou de les dissoudre selon la législation qu'il adopte. En général, l'Etat est au service de sa société, il y tient et donc agit pour la perpétuer, défend sa morale, renforce ses intérêts.

      En somme, une société a un certain "ordre naturel", elle est le fuit d'habitudes, d'usages, de traditions... du moins c'était le cas avant que les doctrines socio-économiques en "isme" ne s'amusent à élaborer des modèles abstraits, "intellectuels", absolus, auxquels ils ont conformés la société. Ton libéralisme fut la première d'entre elles.

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  9. Beboper, j'ai tout lu, j'ai pris des notes.

    D'abord, réponse générale: pas une seule fois tu n'argumentes sur la source de la légitimité de l'action coercitive de l'Etat (pléonasme). C'est la base. Les arguments moraux, ou sur la laideur des magasins, te sont tout à fait personnels. La question, c'est: au nom de quoi un groupe d'hommes armés peut-il empêcher quelqu'un de faire l'usage qu'il souhaite de sa propriété privée, tant que ce faisant il n'agresse les droits de propriété de personne d'autre? Aucune réponse sur la morale ou l'esthétique ou ce que doit être la "bonne vie" ne peut être valable, car cela renvoie à ton échelle de valeur personnelle. On a tous un sens moral ou esthétique et vouloir l'imposer aux autres, et donc exercer une violence contre eux est despotique. Je me demande s'il ne faut pas revenir aux bases de la propriété privée en fait: rassure moi, tu es d'accord que ce qui t'appartient légitimement, que ce soit le fruit de ton travail, ou que tu en aies été le premier acquéreur, ou que tu l'aies reçu par l'échange ou le don n'appartient qu'à toi et que je n'ai aucun droit dessus? Ou bien détiendrais-je, d'on ne sait où, un quelconque droit sur ce qui t'appartient? Je pourrais donc te voler? Parce que c'est exactement ça l'Etat: une bande d'hommes imposant par la force des armes, certains usages ou non usages aux propriétaires sur leur propriété privée (souvent il s'agit d'un comportement de vampire, où l'Etat suce la propriété privée: impôts).

    Ta propriété privée n'appartient qu'à toi, personne ne peut te dire quoi en faire tant que tu n'agresses personne, sinon c'est le despotisme. J'aimerais bien que tu répondes sur la légitimité de la violence d'Etat (pléonasme). Je ne pense pas que ce soit possible.

    Ensuite, quelques citations de tes articles (tu pourras me reprocher de sortir les phrases de leur contexte si tu veux)

    "Il s’agit d’achever de transformer la vie des gens en une longue file d’attente aux caisses de l’hypermarché": ah bon? On les oblige à y aller? Arrête d'essayer de faire croire que l'Etat va obliger les gens à consommer. C'est faux, point.


    "La grande surface est probablement le symbole le plus complet de l’assujettissement de l’homme à la vanité et à la tristesse de la consommation.": tu changes le sens des mots. Pour toi la liberté de consommer est un "assujettissement". Pas du tout! Si tu veux, ne consomme rien! Personne ne t'oblige! Le seul assujettissement au sens strict est celui imposé par l'Etat à des propriétaires! C'est dingue comment tu es obligé de changer le sens des mots pour faire passer ton idée. Tu matraques que la liberté du commerce est un "assujettissement" comme si tu allais réussir à changer le sens du mot. "Assujettissement" = Contrainte, comme dans "Assujettissement à l'impôt", par exemple. Personne n'est obligé de consommer, ce qui t'emmerde c'est que les gens le fassent, car ce faisant ils minent ton argumentaire. Tu ne supportes pas le réel. Oui, les gens veulent faire des courses, et ça t'emmerde, et tu n'as aucune légitimité pour les en empêcher (les seuls à avoir cette légitimité sont les propriétaires des magasins qui peuvent choisir de fermer et leurs employés qui peuvent choisir de se barrer).

    "Chaque client, entrant dans le paradis climatisé, pourrait y lire : toute résistance est inutile.": même défaut, tu ne démontres pas en quoi pouvoir aller faire des courses = être obligé d'aller faire des courses. Tu écris bien, je le reconnais, mais ça ne suffit pas à cacher le fait que ton argumentaire est complètement bancal, comme si liberté de consommer = obligation de consommer. Bah non, désolé.

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  10. Edmond Dantès, tu es extraordinaire. Actuellement, une équipe de notre département merchandising est en train fabriquer des figurines qui te ressemblent (on a un logiciel qui extrapole les traits des gens uniquement d'après ce qu'il écrivent - c'est chinois). On la vendra (sans ton autorisation, car on est libre de faire ce qu'on veut, pas ?) en tant que modèle du libéral-qui-ne-comprend-même-pas-qu'on-puisse-ne-pas-être-d'accord. En vendant ça, je crois qu'on va enfin pouvoir se faire installer la piscine sur le toit qui fait tant rêver notre patron.

    En fait, même si tu ne comprends pas, tu fais au moins l'effort de discuter. C'est pas mal. En revanche, tu discutes en faisant de la gymnastique, ce qui est mauvais pour le dos. Oui, car parler de changement du sens des mots et n’avoir soi-même aucun sens du mot, c'est une fameuse contorsion. "La grande surface est probablement le symbole le plus complet de l’assujettissement de l’homme à la vanité et à la tristesse de la consommation." ça, pour toi, c'est un truc à ne pas dormir la nuit. Comment la liberté peut-elle signifier assujettissement ? Je t'essplique.

    Dans ton monde parfait, régit par des formules quasi mathématiques, la liberté, c'est la liberté. Point. Elle est un concept absolu qui ne se frotte jamais au réel. Le mec qui est libre, il fait des choix libres, et c’est marre. Évidemment, un garçon qui a été fou amoureux ne serait-ce qu'un quart d'heure dans sa vie t'objecterait que, au moment où il était submergé d'hormones ou de je ne sais quoi d'autre, sa liberté était plutôt un assujettissement total. Il n'était plus maître de lui, il était prêt à tout, et surtout à des tas de choses inhabituelles, pour satisfaire une passion qui le dépassait. Il était prêt à laisser tomber son travail, à arrêter ses études, à avoir un comportement irrationnel. Il était même prêt à mourir, tiens, juste comme ça, par désespoir, par exaltation, par amour. Idem pour la mère avec son enfant, idem pour le gars qu’on a rendu fou de rage, etc. etc. De la même façon, on est en droit de se demander quelle est la liberté du fétichiste du pied, par exemple. A-t-il choisi sa sexualité ? Et toi, Edmond, as-tu CHOISI la tienne ? Moi, je te répond cash : aucune liberté là-dedans.
    (Suite plus bas)

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    1. Partant de là, il sera certainement plus facile de comprendre que le simple fait d’avoir un choix ne signifie rien sur la réalité dudit choix. Tout simplement parce qu’il existe des phénomènes plus forts que nous. L’amour en est un, la douleur physique et morale aussi, l’opium et l’héroïne aussi, etc. Il n’y a guère qu’une époque compénétrée de libéralisme pour répéter 100 fois par jour qu’on fait « des choix ». Et je comprends qu’on puisse y croire : toutes les publicités le clament, tous les hommes politiques ne parlent plus que des choix qu’ils font, histoires de nous rassurer sur leur capacité à changer le monde (prière de ne pas éclater de rire svp). Or, toutes les données de la médecine, de l’anthropologie et du bistrot derrière chez moi démontrent que nous sommes déterminés. On ne choisit ni sa langue (qui structure ton mental et permet au cerveau de se développer, quand même, excusez du peu), ni sa famille (qui structure ton rapport initial au monde, quand même), ni sa santé (qui structure la vie et la survie du corps, quand même), ni ses passions, ni son caractère, ni sa pilosité, ni ses capacités intellectuelles, ni son enveloppe physique, etc. On choisit la couleur de sa bagnole, et encore, c’est souvent madame qui a le dernier mot !

      Dans l’exemple pris, la grande surface est évidemment une structure plus forte que les individus, et c’est elle qui capte à son profit la « liberté » d’avoir à faire ses courses. Comme je l’écrivais et comme je le maintiens donc, elle symbolise parfaitement l’assujettissement de l’homme à la vanité et à la tristesse de la consommation. Elle capte ce que tu appelles « liberté » d’abord parce qu’elle est puissante, qu’elle supprime la plupart des alternatives à son pouvoir, parce que la société (des années 60) s’est organisée pour la favoriser (bagnoles, voies express, parking, etc), parce qu’elle arrose de publicité à flux continus les populations (et la publicité oriente la « liberté » des individus – chose que mon épicier ne peut pas faire), parce qu’elle influence les politiques au plus haut niveau (ce que mon épicier à tenté de faire en offrant un superbe chou au maire, mais il attend les retombées), etc. La grande surface, cela ne t’a pas échappé, est une organisation extrêmement efficace qui, c’est un fait, bâtit les plus grosses fortunes modernes. En gros, la grande surface représente un pouvoir qui, sur certains points et si tu me permets cette comparaison qui t’ira droit au cœur, l’apparente à une sorte d’Etat. N’en déplaise aux formules mathématiques, le rapport n’est pas égal entre Leroy Merlin, Carrefour, et ma belle-sœur.

      Ça, Edmond, c’est chercher le sens des mots, c’est chercher ce qu’ils représentent, et non se satisfaire de ce qu’ils annoncent.

      La suite un peu plus tard, bien qu'étant libre et faiseur de choix en diable, ma vessie m'ordonne de pisser immédiatement. On est peu de choses, Edmond...

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  11. J’aime bien ta comparaison entre la consommation et l’impôt. A première vue, mais à première vue seulement, l’impôt est entièrement coercitif et la consommation purement volontaire. Passons sur le fait qu’on en peut pas se passer de consommer des choses (sinon on meurt), et que le volontariat a donc des limites, pour nous concentrer sur l’approfondissement de ta comparaison.
    On peut NE PAS payer d’impôt : il suffit de gagner peu (impôt sur le revenu), de travailler au noir (TVA etc), de voler ce dont on a besoin. C’est un fait. Imaginons un individu un peu tête de lard qui décide que merde, il ne payera plus d’impôt. Il vole, il trafique, il entube le monde. Il a fait ce choix, car c’est un libéral cohérent. Un jour, il se fait pincer : il va en taule. C’est donc le prix à payer. Ce prix est dissuasif pour la plupart des gens mais pas pour lui. C’est la raison pour laquelle, au moins en partie, la plupart des gens payent leur putain d’impôt.
    Poussons maintenant la comparaison avec la consommation chez Carrefour, la consommation de téléphone portable, de voiture, d’ordinateur, etc. La Konso libre dont tu parles. On peut NE PAS acheter de téléphone, d’essence, de biscuits, de légumes, ne pas aller dans des magasins. On a ce choix. Imaginons un mec qui décide de niquer le système à lui tout seul (car c’est un individu libre). Comme il ne veut plus consommer selon les injonctions de la publicité, il doit tout faire tout seul. Il fait pousser ses légumes (mais a-t-il un terrain ?), il n’a plus le téléphone (mais garde-t-il des amis ?), il doit construire ses propres charnières quand une de ses portes se casse la gueule, etc. C’est dur, c’est quasi impossible mais c’est là aussi le prix à payer. C’est la raison pour laquelle, au moins en partie, la plupart des gens consomment comme tout le monde.
    C’est ce qui explique que le CHOIX de payer l’impôt ou le CHOIX de consommer comme on te dit de le faire sont, dans les faits, dans le REEL, tout à fait comparables. Tu as certes un peu plus de choix dans ta façon de consommer (en grande partie, d’ailleurs, parce que des lois (Etat !) empêchent que tous les moyens soient employés pour annihiler la concurrence), mais fondamentalement, puisque tu me sembles aimer les concepts fondamentaux, le choix de « ne pas consommer » ou de ne pas payer d’impôts, tu ne l’as pas. D’ailleurs, connais-tu beaucoup de monde qui ne fasse ni l’un, ni l’autre ?

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  12. Edmond, m’ayant lu, tu considères que je n’argumente pas sur la légitimité de l’action coercitive de l’Etat. Tu n’as pas tort, mais il faut me comprendre : j’ai quitté les bancs de l’école depuis deux décennies. Je n’en suis plus là, et les lecteurs de mes maigres textes non plus. Non pas que je méprise cette intéressante question, mais voilà, l’ayant traitée à l’âge convenu pour le faire, je suis simplement passé à autre chose.
    J’ai un autre logiciel chinois qui me donne en direct le niveau de connaissance de mes lecteurs. Il m’indique si les lecteurs ont les outils conceptuels pour comprendre mes conneries, voire mon humour. Eh bien, Edmond, crois-le ou pas, ce logiciel est formel : aucun de mes lecteurs (sauf toi) ne croit que l’homme possède sa liberté comme un bien individuel propre. C’est pas moi qui le dit, bordel, c’est mon logiciel !
    Oui, dans les formules livresques, on pose que l’individu est libre (tu m’expliqueras en quoi il est légitime de partir de ce postulat quand on aura un mois devant nous). Il fait des choix pour user de cette liberté, c’est l’éclate totale ! Partant de là, on se demande bien ce que l’Etat (ou d’autres formes d’organisation collective) vient foutre avec ses lois, sa force et son drapeau tricolore. Alors voilà : sans même invoquer les théories de René Girard sur l’invention de la culture, il se fait que l’organisation collective est une chose commune aux fourmis, aux chimpanzés, aux cafards et à nous autres humains. C’est comme les yeux bleus ou les pieds en dedans, on ne choisit pas. C’est notre condition. L’homme est collectif (à part Cristiano Ronaldo, mais lui, il cherche à plaire à sa mère). Réduit à l’individu, je veux dire VRAIMENT réduit à l’individu, l’homme est une touffe de poils odorants, qui bafouille groumpf groumpf au fond des talus, et qui ne sait même pas marcher sur ses deux pieds et qui n’a, bien sûr, aucun langage articulé. Les plus grands penseurs s’accorderaient sur le fait que c’est une merde.
    Ce qui fait que l’individu est un homme, vois-tu, ce sont les autres. Et ce qui garantit que les autres survivent, c’est l’organisation collective. Ça se passe comme ça dans tous les coins du monde, et à toutes les époques. Il n’y a pas d’exception. Quand tu parles de « réel », Edmond, c’est à cela qu’il faut s’accrocher. Quand ils ne sont pas pris au mot, les mots sont souvent un obstacle au réel. Quand on croit qu’on peut intellectuellement définir une organisation, ce qui est le cas du libéralisme, du marxisme et de touts les ismes, il faudrait au moins penser à vérifier « sur le terrain » si nos bonnes idées ont quelques chances de s’accorder au réel. Ce con de Fourrier organisait dans son bureau un monde où les enfants ne voleraient plus les pommes sur les arbres, mais un enfant qui ne volerait plus les pommes sur les arbres, serait-ce encore un enfant ?
    Pour le libéralisme, le péché originel tient en ce postulat que la liberté est un bien individuel propre, que l’homme est libre en soi, isolément du reste des conditions qui le font naître et croître. Si tu crois à cela, notre échange prendre rapidement fin, car nous ne serons d’accord sur rien.
    Le réel, ce sont des individus entièrement dépendant des autres, en permanence. Le collectif est la condition de vie de l’individu. D’où une hiérarchie que tous les régimes, toutes les civilisations, au-delà de différences de détail, ont respectée. C’est en partie ce qui fonde la légitimité des appareils de l’organisation collective, de l’Etat entre autres.
    J’ai beau être moi-même d’un tempérament anarchiste, j’essaye de n’oublier jamais ce réel-là. Ceci n’empêche nullement la critique du pouvoir, mais la circonscrit dans les limites du raisonnable, c'est-à-dire en tenant compte des données anthropologiques qui fondent l’humain.

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  13. Définition de la liberté typique d'un socialiste. Pour toi, liberté = capacité, comme capacité de choisir sa sexualité par exemple, ce qui est strictement impossible. C'est comme les gauchos qui disent qu'on n'est pas entièrement libre car on ne peut pas, par exemple, traverser l'Atlantique en un seul bond. Confusion entre capacité et liberté. Si tu pouvais, tu serais libre de choisir ta sexualité, mais tu ne le PEUX pas, car ta NATURE t'en empêche, tout comme ta nature t'empêche de traverser l'Atlantique en un seul bond. Mais tu es parfaitement libre de le faire. Tu es parfaitement libre de briser le record du monde de sprint 100m. Mais tu ne le peux probablement pas (quoique dans le sport, la nature est modifiable, tu peux t'entraîner).

    Ensuite quand tu parles d'une époque compénétrée de libéralisme, alors là je passe, parce qu'avec 47% de prélèvements obligatoires, une dépense publique égale à 56% du PIB, et des lois morales partout, il n'y a juste rien à dire. C'est dément de considérer que la France est un pays libéral alors que Forbes Asia a récemment classé la France comme pays avec le plus fort aux pression fiscale au monde (IR à 52%!!!), et que globalement les Etats occidentaux depuis le début du 20ème siècle n'ont fait que grossir. Je te laisse croire qu'on vit dans l'ultra libéralisme, mais c'est absolument dément.

    Moi je vais te dire ce qu'est la liberté: le droit de ne pas voir ma propriété privée violée. Propriété privée incluant mon corps. Ca n'est que ça. Toute autre définition de la liberté implique nécessairement la violation du droit de propriété privée de quelqu'un d'autre et donc son agression, c'est pourquoi cette définition est la seule valable. Dire que la liberté consiste par exemple en la liberté de vivre sous un toit, ça implique une créance sur autrui, et donc la réduction de quelqu'un en esclavage.

    La comparaison du centre commercial et de l'Etat est complètement factice. L'Etat, c'est une bande d'hommes armés agissant exclusivement pas la violence et vivant de la ponction fiscale. Le centre commercial ce sont des individus privés proposant des produits sur un marché libre. Rien à voir, et tes contorsions intellectuelles n'y changeront rien.

    Payer des taxes ou consommer sont en apparence la même contrainte mais tu oublies un fait majeur. Consommer de la nourriture t'est imposé par ta NATURE, payer des taxes t'est imposé par des HOMMES ARMES. C'est complètement différent, mais ça vient de ta définition biaisée de la liberté, qui se confond pour toi avec la capacité. Pour toi, la nécessité de manger rogne autant ta liberté que les taxes, parce que tu n'as pas la CAPACITE de ne pas manger, et pour toi pas de capacité = pas de liberté ce qui est faux. Or tu as parfaitement la capacité de ne pas payer de taxes, mais d'autres hommes t'empêchent arbitrairement d'exercer cette capacité, donc ta comparaison entre obligation de payer des taxes, et obligation de consommer de la nourriture est complètement bancale, car dans un cas c'est ta NATURE qui t'oblige, et dans l'autre cas ce sont des HOMMES ARMES. La NATURE ne t'oblige pas à payer de taxes. Mais la nature ne restreint pas ta liberté: elle ne fait que t'imposer des contraintes dont tu pourrais t'affranchir. Si tu trouvais le moyen biologique de vivre sans manger, tu serais libre de le faire. Alors que le moyen de ne pas payer d'impôt, on l'a tous, ça ne consiste à ne pas payer, voilà tout, mais des hommes armés nous en empêchent. Donc là comparaison complètement bancale entre obligation de manger (naturelle) et obligation de payer des taxes (forcée, par des hommes en armes, et dont on pourrait très bien se débarrasser).

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  14. Sur la légitimité de l'action de l'Etat, tu t'en tires par une énorme pirouette, comme tous les Etatistes, car qui va avouer qu'il est pour la violence et la rapine? Ton argument: "j'ai passé l'âge", franchement, c'est d'une faiblesse... Enfin ça ne m'étonne pas, la violence ne se justifie pas.

    Il est 100% légitime de partir du postulat selon lequel l'individu est par nature libre au sens où je l'ai défini tout simplement car tu contrôles ton propre corps. C'est toi qui décide de taper ce que tu tapes sur ton PC, de te lever, de marcher, de faire les courses, de faire un bras d'honneur, de tout faire. Tout ce que ton corps fait, tu lui commandes. Tu décides. Si je m'oppose à ça, mon seul moyen de faire en sorte que tu ne commandes pas ton corps, c'est de te contraindre. Trouverais-tu légitime que je te contraigne? Je ne pense pas. Ta NATURE, c'est d'être libre au sens où je l'ai défini, car tu contrôles ton corps. Partant de là, tout ce que tu créées avec ton corps, par le travail donc, t'appartient strictement par nature. Les passions qu'on pourrait ressentir (sexuelles par exemple) ne rognent pas ton commandement de toi-même sur ton corps car tu peux te contrôler. Tu prenais la sexualité comme exemple, donc parlons-en. Si tu as très envie d'une femme à côté de toi sur un canapé, tu peux lui faire des avances, ou pas, c'est ton choix. Si elle refuse, tu peux commander à ton corps de ne rien faire ou de la violer, mais tu n'es absolument pas déterminé contrairement à ce que tu prétends. Tu as toujours le choix. Si tu es un drogué, tu peux choisir d'arrêter. J'ai fumé 10 ans, j'ai arrêté seul, sans patchs, sans rien, en me forçant, en commandant à mon corps de ne pas acheter de cigarettes, car je suis libre par nature. Tu CHOISIS d'être esclave de la drogue, ou du sexe. Tu n'a QU'A arrêter si ça ne te convient pas. Personne ne dit que ça va être agréable, mais nous ne sommes pas déterminés par les passions, c'est complètement faux.

    "Le collectif est la condition de vie de l'individu" Gros raccourci si je puis me permettre. Tu peux vivre seul sur une île déserte, si tu as la capacité de cueillir, de pêcher etc., s'il y a des ressources et que tu es suffisamment adroit pour les transformer en richesses, tu vivras, pas en homme comblé car tu seras seul, mais tu vivras. Mais je suis d'accord, par contre, que l'homme est social, ce qui est différent. Tu es né dans une famille, et les hommes tendent par nature à se spécialiser dans un domaine de production pour échanger par la suite, car c'est forcément plus bénéfique. C'est les avantages comparatifs. On a donc tendance à échanger à cause de cette simple loi de l'économie. Nous sommes aussi poussés à nous reproduire, nous préférons avoir des amis qu'être seuls, et à plusieurs on fait certaines choses mieux que seul. Une entreprise par exemple, et tout un tas de choses probablement. Mais il n'y a nullement besoin d'Etat pour ça. C'est une caractéristique amusante des socialistes que de croire que COMME l'homme est un animal social, ALORS il faut un Etat. Je ne vois pas d'où sort ce connecteur logique entre les deux propositions, c'est un raccourci énorme. Ce n'est pas l'Etat qui te fait vivre en famille, avoir des amis, avoir des collègues, rencontrer des gens, donner de l'argent à un clochard, aider une vieille à traverser. C'est toi même.

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  15. L'Etat, lui, est là pour vivre de ta production. Enfin regarde les indemnités des parlementaires. C'est typiquement des morpions qui te parasitent toi et ton boulot. Ils ont à peu près 14.000 Euros d'indemnités nets par mois, dont à peu près 50% est exonérée d'impôts par dessus le marché! Ces mecs te sucent le sang, vivent grassement de ta production tels de véritables parasites, et en plus de ça sont exonérés des taxes qu'ils prétendent t'imposer. Ils ont aussi 9.000 Euros qu'il peuvent allouer à leur personnel, généralement ils mettent leur bonne femme à un emploi plus ou moins fictif et comme ça ils empochent le pactole. ET, pour couronner le tout, écrivent des bouquins pour dénoncer les "évadés fiscaux", autrement dit les mecs qui en ont marre de subventionner ces parasites, qui eux bénéficient d'un paradis fiscal constant qui s'appelle le Parlement.

    Alors c'est sûr qu'en France il y a plein d'auteurs anti-libéraux et vous les lisez ici, comme Jean-Claude Michéa par exemple. Mais n'oubliez pas d'où viennent ces mecs. Michéa il est fonctionnaire, il est payé par l'Etat, même s'il le pensait il ne pourrait jamais tenir un discours anti Etatiste, car il défend la main qui le paye, c'est naturel. Vous lisez ces mecs là, mais demandez-vous d'où ils viennent. Les anti-libéraux, souvent, c'est des fonctionnaires de fait, comme les journalistes français par exemple, qui sont ultra-subventionnés (à hauteur de 20% de leur chiffre d'affaire en France). Eric Zemmour par exemple, typique de la droite anti-libérale payé 10.000 Euros par mois par le Figaro, pour écrire deux articles par mois dans le Figaro Magazine. C'est tout. Ou l'autre Natacha Polony, pâle copie de Zemmour en plus bêbête, payée 1.400 Euros par émission par France Télévision, donc par ma thune, pour faire sa propagande de gauche anti-libérale. Et rappelons que le Figaro et le Monde sont les papelards les plus subventionnés de France. Comme par hasard, ils passent tous leur temps à faire de la propagande sur l'ultra libéralisme, même au Figaro avec Zemmour. Au Monde ils avaient l'autre communiste Edwy Plenel avant, quelle horreur. C'est ça qui est horrible dans le socialisme. Comme le disait Friedman, l'extension constante de l'Etat ne peut que miner l'expression d'opinions dissidentes, car à mesure que l'Etat contrôle de plus en plus d'emplois, les gens qui vivent de ces emplois vont forcément tendre à tenir un discours légitimant l'obésité de l'Etat, et donc l'augmentation de la rapine qui leur permet de bouffer. C'est horrible ce système, c'est anti humain, anti liberté.

    Mais bon je vous aime bien sur le CGB, Kroulik fait des trucs pas mal par exemple, mais je pense que vous avez vraiment été intoxiqués par Michéa et autres idéologues d'Etat, parce que c'est un intellectuel du pouvoir ce mec, vous vous en rendez compte quand même?

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  16. Edmond, je vais être franc avec toi, je n'ai pas lu l'intégralité de tes récents commentaires. C'est au dessus de mes forces. J'aimerais sincèrement ne pas te vexer, mais je veux au moins te dire que je ne discute jamais (et surtout je ne discute jamais "philo") avec quelqu'un qui se plaint des revenus des parlementaires. Je n'ai pas cette capacité des profondeurs. Tu m'interpelles sur les notions qui fondent la légitimité de l'Etat, tu places le débat un peu haut, pour finir par ne voir en cet Etat que des gens qui gagnent plus que toi et moi, comme un poujadiste de derrière les fagots. On discute de choses un peu fondamentales et toi, d'un seul coup, paf, tu sombres dans les pourcentages, tu comptes les virgules, tu évoques le salaire d'un amuseur télévisuel. Voyons, Edmond, c'est totalement puérile. Tu le sais ça ? On te l'a jamais dit ? Sois franc.
    Si ça se trouve, t'as juste envie de déconner ? Mais dans ce cas, soit le bienvenu, on attend tes vannes ! Balance-nous des fions, n'hésite pas ! Mais les discussions sérieuses, laissons tomber, s'il te plait.

    Je rends hommage cependant à ton grand sens de la glisse : les arguments que je t'ai patiemment proposé n'ont pas eu l'air d'avoir sur toi plus d'accroche qu'un verre d'eau sur une toile cirée. Tu sembles bien solide de ce côté : une carrière te tend les bras. Tu comprendras donc que je n'épilogue pas plus avant : on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif, comme on dit chez les fonctionnaires socialistes !

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  17. C'est normal que tu n'aies pas lu, sur internet on ne lit que ce qui est court. Je peux te renvoyer tes reproches. La différence entre toi et moi: tu crois en la légitimité de l'Etat pour forcer les gens à adopter ta vision de la vie bonne, moi non, tout est dit. Je te laisse retourner lire la presse d'Etat, les intellectuels d'Etat, et regarder la télé d'Etat.

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    1. Le problème avec les libertariens, c'est que personne ne veut de leur modèle de société où un éclopé doit servir de repose-couille à un riche capitaliste. ( Il le doit car sinon il se retrouve au chômage, au ban de la société -tu sais le truc qui n'existe pas pour les libéraux mais dont tout le monde à besoin -)

      Ensuite, les libertariens se cachent derrière une belle abstraction comme la Liberté, que bien sûr il ne faut pas confondre avec la capacité comme ça on peut justifier que les plus miséreux n'aient aucune liberté car incapable de devenir Steve Jobs, ces idiots. Si l'espace est intégralement privatisé -car plus d'espace public- les pauvres diables n'ont même plus le droit d'exister !

      Hélas l'argument de la liberté ne tient pas car nous sommes tous déterminés par notre milieu qui nous donne des valeurs en héritage et nous nourrit durant notre enfance, comme cela a déjà été dit. De ce point de vue, le communisme n'est donc pas moins (ni plus) légitime que les idées d'Ayn Rand & Co. La propriété n'est pas un droit naturel, c'est juste le sentiment instinctif que nous avons un droit sur ce que l'on a trouvé, sur le lieu que l'on occupe depuis longtemps, l'objet qu'on a fabriqué... Mais en quoi le premier occupant aurait par exemple plus de droit sur une parcelle de la planète qu'un autre je l'ignore.

      Le stade final du libertarianisme est donc de se réfugier dans le pamphlet en dénonçant les fonctionnaires comme des privilégiés et en évoquant le fameux complot de l’Éducation nationale et des journalistes pour maintenir la France dans l'idéologie collectiviste.

      Et vous avez bien raison de miser sur le reformatage des cerveaux disponibles pour vous imposer, car le seul pays pratiquement sans Etat, actuellement, c'est la Somalie donc forcément, ça ne fait pas rêver.

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    2. "La propriété n'est pas un droit naturel, c'est juste le sentiment instinctif que nous avons un droit sur ce que l'on a trouvé, sur le lieu que l'on occupe depuis longtemps, l'objet qu'on a fabriqué... Mais en quoi le premier occupant aurait par exemple plus de droit sur une parcelle de la planète qu'un autre je l'ignore. "

      Parce qu'il a bossé dessus tout simplement. L'agriculteur qui plante et cultive possède cette terre et ce qui en sort car il la transforme par son travail et réalise un effort dessus. Le nier c'est le transformer en esclave.

      Si tu n'es pas d'accord avec ça, j'imagine que tu ne verras pas d'inconvénient à ce que je vienne m'installer chez toi demain et que je me serve dans ton frigo. Quand t'iras au boulot, on me versera directement ton salaire sur mon compte aussi, puisque ta propriété sur ton travail n'est qu'un sentiment instinctif. N'est-ce pas?

      Si on suit ton raisonnement rien ne t'appartient et tu n'es qu'un esclave. Tu t'en rends compte au moins?

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    3. Je n'y verrais aucun inconvénient car des fonctionnaires se feront une joie de t'arrêter si jamais tu parviens à rentrer chez moi. (Les artisans serruriers prolifèrent dans notre France collectiviste)

      Quand à mon salaire, il est garanti par un contrat que j'ai signé librement et qui contient des clauses imposées par le droit du travail qui font que si mon employeur veut que tu reçoive mon salaire à ma place, il doit soit attendre un préavis de trois mois, soit trouver un prétexte convaincant, soit encourir des pénalités qui sont, si je ne m'abuse, fixées aux prud'hommes. Tout ça grâce à l'Etat.

      En Somalie en revanche oui tu peux y aller, sauf qu'il n'y aura pas de frigo ni de salaire et que ça se règlera à la kalachnikov mais sans ces "hommes armés" de l'Etat. Ouf.

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  18. Mais au fond, Beboper, tu veux que je sois "franc", mais je le suis. Je te lis et je réponds. Toi en revanche, tu refuses de me lire, et après tu refuses de parler avec moi parce que je "cite des chiffres", et ça les socialos ils n'aiment pas. Ils préfèrent qu'on reste dans l'abstraction pour ne pas trop montrer les montants colossaux dont l'Etat se nourrit. Et surtout sur le CGB ma bonne dame, ça se pique de culture, on n'est pas des beaufs nous, on ne cite pas de chiffres, c'est vulgos! Nous on lit Régis Debray, merde! Bouh les poujadiss!

    On se voit dans 15 ans quand l'Etat obèse aura fait faillite et t'auras pompé encore plus de thune, comme à Chypre en mars dernier, et on verra à qui l'histoire donne raison. On se verra aussi quand on sera appauvris, et que tu n'auras pas de retraite parce que cette nation est peuplée de paresseux qui refusent de bosser mais qui veulent vivre aux crochets des autres.

    Désolé d'être venu empiété sur ton article, je te laisse retourner à ta fine critique de l'ultra-capitalisme qui volent nos zakis zoziaux.

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    1. Les fondements du monopole étatique de la coercition légitime, tu appelles ça "de l'abstraction"? mais alors, cher Edmond, tu n'aurais pas dû entamer toi-même cet échange sur ce point. Est-ce moi qui ai écrit : "Enfin, je suis curieux d'entendre vos arguments quant à la légitimité de l'action de l'Etat" ? Non, C'EST TOI. Alors on part là-dessus. Mais toi, en réponse aux quelques arguments répondant à ta légitime curiosité, tu me sors des platitudes de restau-U, et que les députés sont trop payés, et qu'ils ont des tickets restaurant, et qu'il ont une super mutuelle, et blablabla... Mais on s'en tape de ça, Edmond, dans un pays qui possède l'arme nucléaire et dont le PIB dépasse les 2000 milliards d'euros ! On s'en tambourine le bonbon qu'un ministre se gave de gambas ou que Michel Drucker se fasse grave de la thune ! On dirait qu'on parle à un de ces mecs qui rêvent de gagner au loto, et dont l'émission culte est "combien ça coûte", merde ! C'est de la politique pour TF1, de voir le fonctionnement des institutions sous cet angle.

      Je ne suis pas en train de dire qu’il n’y a pas d’abus, ni d’authentiques scandales d’Etat, je suis en train de dire que ça n’a AUCUN rapport avec les principes qui fondent, partout et de tous les temps, ce que Marx désignait comme superstructure, qui ne s’est d’ailleurs pas toujours appelé Etat, évidemment.
      Alors, si tu veux parler de la thune ou de la gabegie étatique (après avoir eu d’imprudentes velléités de parler d'autre chose, mais passons), trouve-toi un blog où ça amuse les gens. Ici, on s'amuse autrement (c’est-y pas notre droit d’hommes libres ?) Mais lis-nous bien, tu verras, à part ça, on n'a rien contre la galéjade ! Je t’invite à y participer, sans dec !

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    2. Tu gueules dans le vent Beboper. Que de la pirouette, moi j'ai argumenté sur l'absence de légitimité de l'existence même de l'Etat (fondé nécessairement et exclusivement sur la violence et la ponction fiscale), sur le droit naturel qui fonde le droit de propriété privée, sur l'inexistence factuelle du prétendu contrat social et sur la vraie nature de la liberté, qui découle du droit de propriété privée (posts de 17:03 et 17:04).

      Mais non. Le mec préfère ne pas lire ce que j'écris sur la nature de la liberté, comme il l'avoue, et après me parler de Karl Marx, qui était sûrement fin connaisseur en la matière. Tu me parles de ce que j'ai écrit sur le pognon des députés, mais relis les deux posts précédents, ce que j'ai écris ne se résume pas à ça, et tu le sais très bien. Tu avoues ne pas avoir lu.

      Je pourrais te dire de lire un philosophe capitaliste percutant, comme Murray Rothbard, mais avec lui on est loin de Karl Marx et de la révolution prolétarienne, alors je pense que tu vas faire une allergie. Au moins il t'expliquerait les bases du droit naturel fondant la propriété privée, et donc la liberté et ça t'éviterait de sortir une bouillasse intellectuelle sur la définition de la liberté (confondue par les socialistes avec la capacité) comme tu l'as fait tout à l'heure.

      Je suis désolé, mais ton discours, globalement, c'est celui du NPA, tu t'en rends compte au moins? Et tes pirouettes ne te sauvent pas du fait que tu n'as TOUJOURS pas légitimé l'Etat et son existence, appart en écrivant que "l'homme est collectif", ce qui, dans ton esprit, entraîne l'obligation d'avoir une bande de mecs qui nous disent quoi faire. J'ai répondu, mais tu n'as pas lu, comme tu l'as avoué, donc pas la peine de faire croire que je n'ai parlé QUE du pognon des députés.

      (mais à ce propos pardon d'avoir oublié que tu étais milliardaire et que tu pouvais te permettre de financer des mecs à ne rien foutre).

      Tu es de mauvaise foi en fait, parce que tu avoues ne pas lire, et après tu prétends que je n'ai pas argumenté, enfin bref.

      Et ton discours sur le travail le dimanche est extrêmement faible, fondé que sur l'esthétique (les magasins sont "dégueulasses", notre coeur devrait s'en "soulever"), le mépris des masses (qui sont des "porcs") et la modification des définitions (la liberté de consommer devient "assujettissement", c'est carrément du Orwell avec toi, "La Guerre c'est la Paix", pendant qu'on y est). Aucune rigueur intellectuelle, et aucune démonstration logique.

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    3. "les principes qui fondent, partout et de tous les temps, ce que Marx désignait comme superstructure, qui ne s’est d’ailleurs pas toujours appelé Etat, évidemment."

      Ces fameux principes, justement, ne sont pas du tout les mêmes "partout et de tous les temps", les hommes détenant le pouvoir de contrainte changeant constamment ces principes pour les faire coller à l'air du temps. Avant c'était Dieu, maintenant c'est le peuple, par exemple. Aucun rapport entre les deux, c'est juste que les hommes de l'Etat (superstructure si tu veux) ont besoin d'une légitimité pour avoir l'acquiessement des gogos, mais si tu n'as pas lu mes posts de 17:03 et 17:04, comme tu l'avoues, tu ne peux pas comprendre que l'Etat est par nature illégitime et que les principes justifiant son existence changent, en fonction de la philosophie à la mode à un instant T.

      L'Etat est une bande d'hommes vivant de la rapine, ses "principes fondateurs" sont aujourd'hui la démocratie, hier c'était Dieu, demain ce sera peut-être autre chose, peu importe, tant que ça colle à l'air du temps et que ça permet de contenir les révolutions.

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    4. Libertarien à carte vitale spotted !!!

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    5. @ Aidmonde Entier : Bebope le débonnaire a eu le malheur d'écrire un : "comme disait Marx" - parce qu'il l'a lu. Et d'office le voilà catégorisé.
      Tu as lu Marx ? Tu as cité Marx ? Hop à la géhenne ! - Mais c'est juste sa culture, sa génération, mon pauvre vieux. Ca ne fait pas de lui un coco. Ca fait juste de lui un français. Il cite Marx comme on cite Freud ou Heidegger chez nous quand on a eu 20 ans au XXe siècle : parce qu'on les a étudiés en fac de philo. Mais toi Aidemon-prochain, tu raisonnes comme un putain de mormon, un putain de puritain, un foutu brûleur de livre. Dans le cerveau des gens de ta secte il y a des autodafés qui brulent en continu. On vit dans un monde où des sectaires de la pire espèce ont fait une OPA sur le mot liberté, et on aurait rien le droit de leur dire ? Vous n'êtes pas des amateurs de liberté, les gars. Moi qui suis amateur de liberté je suis bien placé pour le dire. Votre façon de parler de la liberté n'est pas le fait de personnes qui aiment leur liberté, ni celle d'autrui d'ailleurs. Vous ressemblez comme deux goutte d'eau à ceux qui brandissaient il y a 50 ans à Paris le petit livre rouge. Ils parlaient du peuples ils savaient plus ce que c'était. Vous n'avez que le mot liberté à la bouche, et la liberté on vous la donnerait vous ne sauriez même pas quoi en faire. Même penser par vous-même, sans suivre les pointillés, indépendamment des "grands auteurs" chers à votre petite société étriquée, militante, moutonnière, fière de l'être, bourgeoise, vous n'avez jamais tenté le coup. Vous avez intégré une secte et vous ne le savez pas. Vous faites flipper, les gars.

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  19. moi je voudrais bien une histoire avec des fions et aussi des parlementaires et des amuseurs televisuels, c est possible ca? avec ou sans virgule ca m est egal

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  20. Beboper. Ceci est un /logiciel/ à la con, une petite mécanique chinoise très perfectionnée (plus encore que la tienne^^), dont le seul but est de te faire courir le marathon. Jusqu'à épuisement. Lol !

    Tu lui donnes du beau et du bon (ceci est ton sang, ceci est ta chair.. etc) et lui il branche tes tuyaux directement sur le tout-à-l’égout. Tous les efforts (car toute l'intelligence) sont de ton côté ; lui se contente de broder sans fin un pastiche automatique (de + en + grossier à mesure que l'échange s'éternise) de Criticus ou de Marchenoir.

    Pourtant, à ce petit jeu, il gagnera forcément la joute verbale, car cela ne lui coûte pas une goûte de sueur, pas un atome de sa propre sérénité. Quand toi tu finiras fatalement par perdre ton sang-froid. Justement parce que tu y mets du cœur. C'est injuste et c'est ça qui l'éclate.

    Voilà pourquoi le net a inventé l'expression suivante, désormais expression consacrée : DON'T FEED THE TROLL !! [Laquelle a une utilité évidente dans les cas de trollage flagrants comme celui-là, mais ne doit cependant pas être utilisée pour faire taire de force toutes les oppositions intelligentes. Attention : rester éveillé. ]

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    1. Ton cirage de pompes ne te vaut aucun susucre de ton maître, c'est ballot...

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  21. ""moi j'ai argumenté sur l'absence de légitimité de l'existence même de l'Etat (fondé nécessairement et exclusivement sur la violence et la ponction fiscale), sur le droit naturel qui fonde le droit de propriété privée, sur l'inexistence factuelle du prétendu contrat social et sur la vraie nature de la liberté, qui découle du droit de propriété privée""

    Voilà tout l' argumentaire se résume à ça. Barrière pour l'économie.....finalement le reste....les droits privés pénalisés....finalement c'est bien ça créer des emplois, ça développe, ne pas entraver la liberté d'entreprise surtout quand celle-ci se résume à persécuter le couillon moyen dans la vie de tous les jours, tout le reste est pris Msieur !!
    Faut bien faire tourner la boutique! Au règne de l'absolu la racaille capitaliste est reine.
    Le reste au fond, on s'en fout! Et ben OUi! on le voit tous les jours, on peut faire circuler des milliards de cons et d'euros ....mais pas acheter 10 paquets de clopes de l'autre côté de la frontière. En fait quand ça peut ""enrichir"" tout le monde, finalement, ça enrichit personne, donc il faut légiférer; l'Etat ne sert dans ce cas précis que de garde fou à la finance apatride. Le but de l'Etat moderne, c'est légiférer, et faire percepteur. Il serait important de rappeler que le rôle de l'Etat est avant tout d'être souverain; pour ce faire assurer en premier lieu la sécurité (pas fait!), physique c'est évident mais aussi économique (autarcie, tout le contraire d'aujourd'hui), l'un rejoignant l'autre, en particulier dans les temps anciens. En somme nous ne souffrons pas de trop d'Etat mais de pas d'Etat du tout. Et là encore, il faudrait organiser, c'est-à-dire développer des organismes, un tissu social, bref retrouver des corporations, des associations, des communes.....tout ce que la merde de 1789 a détruit.

    Alors franchement vive les chaînes aux pieds pendant la journée et la paix chez soit plutôt que ce monde merde.
    Plutôt être serf avec ses alleux que propriétaires en l'an 2000, devant justifier ses titres de propriétés tous les ans avec des impôts de plus en plus cher..
    C'est tout relatif. Si vous voulez nous pondre de l'amerloque, tant qu'à choisir, citez du Fitzhugh, au moins c'est pas politiquement correct pas l'humanitarisme à deux francs six sous comme chez les libéraux en sucre. Donc honnêtement mieux être esclave assumé et bien traité, que libre(?) et agressé en permanence par les poncifs du monde moderne. L'un a au moins le mérite d'être honnête, l'autre dans la vraie vie n'existe pas. Il n'y a pas que des hommes libres, sinon la question ne se poserait même pas.

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  22. Pour ma part, ayant goûté sur des durées significatives à la vie dans les suburbs américains, ainsi qu'au travail le dimanche, eh bien je n'ai besoin d'aucune idéologie pour conclure : TRES PEU POUR MOI.

    Sinon, oui, on peut s'y habituer. Le résultat n'est pas glorieux. Sans pause régulière digne de ce nom, le péquin n'est plus efficace à long terme - il faut le jeter régulièrement pour en prendre un autre, moins cher, plus bas.

    Que la source des problèmes soit le léviathan étatique, et/ou des multinationales boursouflées, bof bof, le résultat est le même, et les deux marchent même (chez nous) la main dans la main. Dernier arrêt : élimination totale de tout ce qui peut ressembler à des classes moyennes, des artisans et autres petits entrepreneurs, de l'autonomie financière, intellectuelle et morale. (Presque) tout le monde descend...

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