31 octobre 2011

Amis des Tommies contre Georges Brassens


Les bobos n'aiment pas Brassens par FrenchCarcan

Petite vidéo de French Carcan où l’on apprend que les commémorations envers Georges Brassens irritent Vincent Cespedes et autres bobonobos de RTL. On peut y sentir toute aversion pour la grandeur, pour ne pas changer, et des approximations ridicules à l'aide de novlangue inconsciente. Dans sa chanson « les deux oncles », Brassens déplore autant les attentes germanophiles qu'américanophiles de certains Français pendant le second salon mondial de la charcuterie, qui dura six ans dans toute l’Europe, et renvoie dos à dos leurs naïvetés et illusions. En réponse à ça, nos philotommies dévoués se fourvoient par un glissement sémantique vers un manichéisme résistant/collaborateur pour mieux nous vendre Brassens comme un homme tout à fait pas bien qui passe mal l'épreuve de la postmodernité radieuse.
Puis cette comparaison ridicule entre deux grands de la chanson gauloise, Trenet et Brassens, est navrante.

I like your poils

La plume la plus acérée d'ILYS n'a pas hésité cette semaine à enlever le haut, la semaine prochaine, il enlèvera le bas... en attendant, revivons ensemble une belle page d'histoire, ressuscitons un grand journal qui n'aurait jamais dû disparaître.

Bloub, le CGB sera toujours là pour exaucer tes rêves de gloire :

30 octobre 2011

Broyer du Noir (sic)


Communiqué de l'AFP
Télérama, Médiapart et Pascale Clarke Investissements & vigilance© se mobilisent.

Sous la bannière "Pour en finir avec le nazisme oval", les principales plumes de ces organes de presse ont défilé ce matin sous les fenêtres de l’Élysée, réclamant la mise en place immédiate du plan vigipirate. Scandalisés le week-end dernier par une publicité de la GMF incitant sans vergogne à "broyer du noir", ceux qui se nomment eux-mêmes « les Gardes citoyen-e-s » ont immédiatement réagi à l’immonde publicité en envahissant les locaux du quotidien l’Equipe, repaire connu de l’extrémisme en France. En raison de l’opposition violente des personnels du quotidien sportifs, des coups ont été échangés, du matériel cassé et, dans la plus grande confusion, un incendie a ravagé l’ensemble des locaux, d’une façon qui reste encore à déterminer. Quoi qu’il en soit, il apparaît peu vraisemblable que les gardes citoyen-e-s, connus pour leur défense exclusive du Bien, aient un quelconque rapport avec ces incidents.
Ce matin, Edwy Plenel a déclaré : « Fort logiquement, le racisme d’Etat trouve son écho jusque dans les publicités pour les mutuelles ! Aujourd’hui, à la une de l’Equipe, sous le haut patronage de l’Elysée, un appel clair, déterminé, à la ratonnade. Demain, qu’aurons-nous ? Des dénonciations de Juifs ?! Plus jamais ça ! »
Rejoignant la manifestation sur le tard, Noël Mamère a défendu l’action des Cellules de Vigilance Citoyenne, inspirées des Vigilante de Cuba, qui ont parcouru les buralistes à la recherche des derniers exemplaires disponibles de l’Equipe, pour les brûler. « Les slogans parlent d’eux-mêmes, et rappellent les heures les plus soirs de notre histombe. Ce slogan « broyer du noir » est une tâche indélébile sur la réputation déjà fort sanglante d’une certaine France qui ne renonce pas à son colonialisme. Et comme si ça ne suffisait pas, ce slogan est illustré par la photo d’un homme et de son fils, grimés en supporters joyeux, mais qui sont blancs, tous les deux, blancs, vous comprenez ?. Deux hommes, deux blancs, je ne vous fais pas un dessin ! »
Depuis sa retraite de Melle, Ségolène Royale a appelé à la réconciliation nationale autour de sa personne et a demandé « pardon à la négritude mondiale ».
Les manifestants se sont dispersés vers midi, dans une ambiance festive que couronnait le vieux tube de Nino Ferrer ; « Je voudrais être un Noir ».

Texte de Beboper.

Addendum : Et d'ailleurs que signifie ce poing abhorré de façon ostensible par le jeune souschien, si ce n'est qu'un appel ouvert à un Fist Fucking Post Mortem ?!?!


CGB Productions présente…


456 caméras, 972 micros, 2 300 techniciens et 60 millions de couillons… Candidature socialiste - le DVD vous fait revivre les meilleurs moments du canular géant qui aura piégé bien des Français !


Se présenter candidat à la Présidence française… Coluche avait rêvé de le faire, ils ont eu le culot d'aller jusqu'au bout !!


En plein marasme post-onze septembre, ils décident de rebooster le moral des Français avec le plus grand gag jamais monté. La rigolade va durer... 10 ans !


En bonus, le making-of : découvrez comment, sur une idée de Mickaël Youn, une poignée de comédiens ont pu faire croire l'incroyable à la France entière !!

22 octobre 2011

Mouammar aux canards : BHL

Parfois je me demande si Bernard-Henri Levy mérite vraiment cette détestation que lui voue une frange chaque jour plus importante de la population.
N'y a t-il pas là de cet anti-intelectualisme que dénonce régulièrement le papa du petit Thomas Finkielkraut, de cet antisémitisme, de cette haine de la réussite, de la gloire, de l'argent de la part de ce salaud de peuple, qui ne peut jamais s’empêcher entre deux arsouillages à la fête des voisins et un match de l'équipe de France d'invectiver l'Homme seul, venu lui apporter ses Lumières?

Certes on ne prête qu'aux riches, mais ce BHL est-il si puissant qu'on nous le décrit, est-il cet homme de réseaux, ce tisseur de toile dans l'ombre, à la solde d'une puissance extérieure, qui dicte sa politique au Ministre des affaires étrangères français, que l'on peut apercevoir en arrière plan d'un président triomphant à Benghazi, comme un marionnettiste en costard Hugo Boss et lunettes fumées, qui peut se permettre de prendre la parole à la place du ministre de la défense sur les plateaux télé ? Ou n'est-il qu'un pantin qu'on agite comme un chiffon rouge devant le taureau, un être trop boursouflé de sa propre importance pour se rendre compte qu'il est le jouet de plus puissants que lui , celui qu'on livre à la vindicte du peuple pendant que les vrais donneurs d'ordre œuvrent dans l'ombre?

Pour reprendre la métaphore mafieuse de DSKosa Nostra et sans nier sa capacité de nuisance, je suis bien incapable de savoir si BHL est un Don, un Kapo, un soldat ou un cave.
Alors je m'en retourne à la source, à ses discours dans les médias, à ses écrits dans le Point ou sur son blog et là la réponse m'apparait, Bernard-Henri Levy n'est rien de tout ça, Bernard-Henri Levy est une merde. Juste une merde vénéneuse fourbe et arrogante.

Bernard-Henri Levy ment, implacablement. Comme ce Jeudi 20 octobre sur le plateau de Michel Denisot quand vient enfin une question vaguement offensive portant sur sa légitimité. Le voilà qui nous répond en prenant des airs d'André Malraux que sa légitimité vient de ses combats, tous perdus, tout au long de ses 40 années de dissidence dans les plus grands hôtels à travers le monde, citant notamment la Bosnie puis ne trouvant pas d'autres exemples se mettant à délirer sur l'abandon par la France de sa république sœur espagnole face à la subversion franquiste en...1936 ! On ne le savait pas si vieux.

Quels sont-ils ces combats perdus alors que depuis 40 ans les engagements de BHL se confondent tous avec ceux de l'OTAN. Que ce soit l'Afghanistan de la fin des années 70 et ses combattants de la liberté armés par l'occident, la Bosnie serbe bombardée par l'OTAN, la Serbie elle-même bombardée par l'OTAN, la première puis la deuxième guerre d'Irak, l'invasion de l'Afghanistan depuis maintenant 10 ans et aujourd'hui la Lybie, peu de défaite, peu de guerres menées seul et contre le sens du vent par le général Levy.

La seule fois où il aura fait preuve de bon sens et de sincérité c'est en inventant le terme de romanquête pour définir son fameux livre sur la mort du journaliste Daniel Pearl.
Romanquête son dernier article, écrit avant la mort de Kadhafi, n'y échappe pas, c'est un pur exercice de mauvaise foi, un étalage pornographique de propagande sans la moindre retenue. Alors que la croix rouge s'inquiétait du sort des habitants de Syrte assiégés depuis plusieurs semaines, BHL se fend d'un « Justice pour les libérateurs de Syrte », inversant sublimement les rôles. Passant à la colonne dommages collatéraux inévitables les exactions de ses nouveaux chers combattants de la liberté (je cite :) «  rendus fous par la sauvagerie des kadhafistes ou par la lâcheté de leurs snipers embusqués dans les immeubles et tuant d'une balle dans la tête des libérateurs de 18 ans ». Sacré Botul, avec lui on ne sait jamais où s'arrête l'information et où commence la littérature, lui qui ensuite se perd dans des comparaisons avec César ou Saladin, cherchant à savoir si les deux conquérants respectaient bien les conventions de Genève qui datent de 1949. BHL abuse aussi beaucoup du terme de Shebabs pour qualifier les insurgés lybiens, Shebab de suite ça fait exotique, mystère de l'Orient, c'est le parfum de l'aventure. Plus généralement et surtout plus prosaïquement Shebab qui veut dire "jeune" en arabe est aussi l’appellation des groupes islamistes armés qui sèment la terreur dans le nord-est de l'Afrique. C'est vrai que de suite c'est beaucoup moins romantique.

Bernard-Henri Levy est une insulte à l'intelligence, à notre intelligence, nous qui ne cherchons qu'à avoir de l'information sans avoir à idéaliser les gentils du jour en anges et les méchants (à qui on faisait des risettes hier) en démons. Quand en finira-t-on avec cette engeance qui ose terminer son article se drapant dans sa mauvaise foi par cette sentence irrévocable jeté à la face des pisse-froid (c'est nous)« Je continue, pour ma part, et jusqu'à nouvel ordre, de saluer la dignité de ces combattants de fortune qui, comme au premier jour, font la guerre sans l'aimer. » alors que ça fait des mois que nous sommes gavés d'images de ces pacifistes armés sous ecstasy, bramant Allah Akbar en tirant en l'air à la kalachnikov, défouraillant sur tout ce qui bouge du haut de la tourelle de leurs jeeps, quand ils ne sont pas occuper à lyncher un pauvre nègre qui se trouvait sur leur chemin et avec lesquels il va falloir dans les prochains mois se perdre dans d'interminables pourparlers pour qu'ils acceptent d'être désarmés ?

Si un jour on se piquait de juger tant les vainqueurs que les perdants dans les tribunaux internationaux Bernard-Henri aurait largement sa place aux côtés du ministre de la désinformation irakien qui faisait marrer le monde entier par ses communiqués victorieux au moment de la chute de Saddam Hussein.

Quand vous lisez du BHL il ne faut jamais perdre de vue que Bernard-Henri écrit nu (il nous l'avait révélé dans un mag people). A chaque leçon de morale, chaque envolée, l'image de BHL à poil à la Mamounia, le peignoir ouvert sur son petit corps malingre, se fourrageant mollement l’entrejambe de la main gauche, tapant son texte avec deux doigts sur son mac pendant que sa meuf du moment passe en arrière plan en faisant des entrechats et que la bonne s'esquive discrètement, ne doit pas vous quitter un seul instant, ça aide à recontextualiser. Pour la meuf, si vous ne suivez pas avec assiduité l'actualité des ébats sexuels de BHL, préférez garder l'image d'Arielle a celle d'une obscure héritière. Arielle, au moins elle a la foufoune lyrique.

21 octobre 2011

Fils de... Academy

C'est le carnet d'adresses de son père tout craché ce petit


C'est en tant que membres d'une société nullement gangrenée par le népotisme ou la consanguinité des zélites et sans la moindre trace d'aigreur que nous tenons à saluer l'entrée de Thomas Finkielkraut dans la vénérable "Fils de... Academy".

Une entrée remarquée dans la rédaction du magazine Causeur - dont la fondatrice et patronne n'est pas du tout une proche d'Alain, l'heureux papa de Thomas - par le biais d'une incroyable enquête sur le monde populeux des spectateurs de stade de foot. Rendez-vous compte, Thomas, accompagné de Papa, Maman et de Yasmina Reza, n'écoutant que leur courage, ont décidé un soir d'aller au stade ! Ça méritait bien la publication d'un article (histoire d'amortir le prix des places ?) dans un magazine payant et de bénéficier d'une amicale reprise dans la revue de presse de France Inter (où Papa a aussi son émission).

Décidément, il n'y a pas que dans les livres de George R. R. Martin, que la graine est vigoureuse. Chez nos (plus si) nouveaux philosophes aussi. Et c'est avec l’œil mouillé qu'après avoir suivi les premiers pas de Justine, la fille de Bernard-Henry, dans la littérature, ceux de Raphaël (conseiller officieux du grand démocrate Mikheil Saakachvili), le fils d'André, dans les essais et documentaires, nous suivrons la carrière forcément heureuse de Thomas, le fils d'Alain, en méditant sur ce proverbe Cégébien :
Au pays des crétins bien nés, la valeur ne vaut pas l'entregent des ainés

"Longtemps, je me suis méfié de Bonnaire"

18 octobre 2011

No Comment

Mardi 18 octobre le CGB inaugure sa nouvelle rubrique :
"Dominique un commentaire ?"

De notre envoyée spéciale Anne !

PS Land

Une petite vidéo pour fêter la victoire de Winnie Hollande l'ourson !


PSLand par Culturalgangbang


Vidéo de 2006 qui n'a pris une ride ...

17 octobre 2011

Nabe, cet enculé.


Le terrorisme moderne s’appuie sur deux piliers : la stratégie du faible au fort et la scandalisation. Il s’agit de produire des actes qui coûtent peu mais que leur aspect scandaleux (terrible) démultiplie ; agir non plus en recherchant l’efficacité matérielle, mais la puissance de destruction psychologique. Le terroriste moderne peut être un va-nu-pieds, un affamé, un éjaculateur précoce, il peut utiliser des armes archaïques et même s’en servir comme un con, il garde quand même la puissance de ceux qui frappent n’importe où, sans égard pour la bonne conduite. Le terroriste moderne est un enculé.

Marc-Edouard Nabe a maintenant plus d’un quart de siècle de mauvaises manières derrière lui. En publiant son dernier livre, l’Enculé, il démontre qu’il n’a rien perdu de la détestable habitude de se faire détester. Comme un terroriste, il frappe avec ses petits moyens « anti-édités », sans publicité, sans plateau télé, mais avec la capacité de nuisance d’un fanatique. Il ne se bat plus, il salafise !
Ayant abondamment déféqué, jadis, sur les petits cons du marketing et de la pub, Marc-Edouard Nabe montre pourtant en ces deux domaines un talent de première catégorie. Ainsi, avec un sens de l’opportunisme proctérien, il surfe sur l’actualité la plus colossale de l’année en sortant ces jours-ci le premier roman sur l’affaire Strauss-Kahn (l’Enculé du titre, c’est lui). Et avant tout le monde ! Alors que les américains en sont encore à courir après l’actu en tournant de pauvres fictions sur-maquillées, sur-jouées et sur-exposées, le Nabe se fend d’un roman taillé sur la bête encore chaude, un roman à la première personne, qui nous fait vivre « ce qui s’est réellement passé dans la chambre 2806 du Sofitel blablabla », et le reste de la saga. Autant le dire tout de suite, ce roman est monstrueux.

Depuis son Journal, en passant par Lucette, Je suis mort, Alain Zannini et finalement le reste de son œuvre, Nabe pompe la part romanesque contenue dans la réalité. Il brasse les faits, les gestes et les personnages de sa vie pour en sortir une grande salade littéraire. A coups de parti pris, d’interprétation, d’hénaurme subjectivité, d’une mauvaise foi biblique, il s’appuie sur le vrai pour produire de l’encore plus vrai, littéraire cette fois. La moulinette nabienne moud ainsi la grande Histoire et les ragots germanopratins, les péripéties de sa propre existence et celles de ses proches pour étaler en pages incroyables les choses les plus crues, et inversement. S’il y avait donc un écrivain français susceptible d’écrire sur l’affaire DSK encore fumante, c’était bien lui.

Par un auto-retournement typique de son style, il met ses personnages « fictifs » en situation de lire ce que lui-même est justement en train d’écrire sur eux (je sais pas si vous m’suivez).
Page 74, ce dialogue entre Anne Sinclair et DSK, en forme d’auto avertissement :

« - Nabe est une petite ordure, comme disait Simone Signoret.
- Tu exagères ! Son « antiédition », c’est une sacrée trouvaille commerciale ! Crois-moi, c’est l’économiste qui te le dit. Et puis moi, il me plaît, je l’ai croisé une fois, au Baron de la grande époque, il est très sympathique.
- Antisémite !
- Qui, lui ou moi ?
- Vous deux !... Rachel aussi l’aime bien, ce Nabe… Je ne sais pas ce qu’elle lui trouve. En tout cas, qu’il ne s’avise pas d’écrire sur ton affaire. Sinon, je lui fous un procès au cul ! »

Pas besoin d’atteindre la page 74 pour se rendre compte que Nabe a raison de se méfier du modèle de son personnage Anne Sinclair : ça sent le procès à plein nez. Entre la scène détaillée de viol du Sofitel, les tribulations de DSK, les considérations innombrables sur le réseau des amitiés juives, l’obsession sioniste de Sinclair, la sodomie live de cette dernière, les chants nazis préférés à la musique Klezmer, les attaques personnelles contre à peu près tout le monde (via le personnage de DSK – finalement assez bonhomme), les blagues sur la Shoah, Martine Aubry transformée en chienne, et les charges au cutter contre les phares médiatiques de notre époque, tout est en place pour le plus gros procès de la rentrée littéraire. A une époque où un Vincent Peillon compare Aubry à Marine Le Pen (sous-entendu : les heures les plus soires de notre histombre), simplement parce qu’elle a parlé de Hollande comme le « candidat du système », il est écrit que Nabe aura non seulement son procès au cul, mais peut-être bien pire. En bon terroriste, c’est probablement ce qu’il souhaite.


Dire que Nabe met les pieds dans le plat le serait atrocement, plat. Il plonge carrément son cul dans la soupière, pas moins ! Et sans slip ! Le mot « juif » est de toutes les pages, ou presque, comme pour indiquer au futur plaignant où il faudra trancher : suivre les pointillés... Même s’il ne donne pas d’explication en tant que narrateur, ses personnages sont menés et définis par une logique ethno tribale du plus mauvais effet, à l’heure du vivre-ensemble citoyen, obligatoire et remboursé par la Sécu. Simplisme de caricaturiste. Et c’est bien cela, l’Enculé, une charge, une caricature, un pamphlet qui sent la pourriture et la haine, la lutte à mort, un désir de l’irréconciliable.
Nabe travaille au corps ces personnages publics devenus tellement indignes qu’ils ont perdu partout le respect que leur « réussite » inspire. Il nous donne sa version du drame, très grossière, peut-être un poil en dessous de la réalité, cependant, quoi qu’il pense de son pouvoir sur celle-ci. Tout ça donne un roman mal léché, écrit au rythme de l’actualité – ce spasme infini, monstrueux d’ignominies en tous genres, comme un écho à ce que la France a pu dire, dans le feu des conversations de bistrot, de bureau ou de couloir, sur l’affaire de ce dernier printemps.

Nabe écrit en musicien. Il transpose l'atroce un ton au dessus.
Au sens propre, il exagère

DSKOSA NOSTRA

Ivan Levaï dit "le cornu", famille Sinclair, soldat DSKosa Nostra


On le croyait à la retraite, prenant doucement la naphtaline dans son placard doré de la grille des week-end de France Inter, mais il bouge encore le vieux salopard. Mieux, il est partout Ivan Levaï, à défendre son ami et son dernier livre « DSK, chronique d'une exécution annoncée ». Sur France Inter il a été reçu chez Pascale Clark, il y bénéficie aussi de sa propre tribune dont il n'hésite pas à se servir pour continuer à développer son propos sur l'objet du livre. Sur RTL, il était l'invité de Christophe Hondelatte. Il a eu les honneurs de France Bleu midi. Une interview dans l'Express, un passage chez Laurent Ruquier sur France 2, on passe sur les portraits dans le Monde ou Libération et les autres chroniques, il y en a bien trop pour qu'on puisse espérer les dénombrer.
Faire depuis longtemps partie du sérail médiatico-journalistique, d'être l'ami du couple Sinclair-Strauss Kahn, l'époux de l'actuelle chef de cabinet du président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), donne des allures d'événement mondial à la nouvelle parution de l'auteur du déjà bouleversant « Israël mon amour » qui avait ému aux larmes en son temps la rédaction du CGB, déclenchant une vague de circoncision sans précédent parmi ses gentils membres.

Alors, livre important, chronique anticipative d'un succès annoncé ? Non, un bide noir en librairie. Toute la puissance de la machine promotionnelle n'arrive pas à faire décoller les ventes du plaidoyer du camp DSK. Le livre ne se vend pas et ne se vendra pas. Mais en réalité, personne, pas même Ivan Levaï, ne s'attendait à ce qu'il soit lu. « DSK, chronique d'une exécution annoncée », n'est pas un livre écrit pour être lu, il n'est qu'une béquille, un préquel, un side-project, un support pour permettre aux amis du couple DSK d'occuper le terrain compassionnel et médiatique en attendant la sortie de la biographie autorisée d'Anne Sinclair qui sera l'acmé du plan médiatique de réhabilitation du zobeur fou du Sofitel et qui est programmée pour faire un carton en librairie.
On se donne tellement de mal pour nous faire croire qu'il est loin le temps de l'ORTF où le ministre de l'information pouvait venir présenter tranquillement le journal de 20h qu'il serait dommage de tout casser par une démonstration de copinage trop évidente.
Même Ivan Levaï, malgré les réseaux, malgré l'influence, ne peut débarquer en rappelant simplement qu'il connait le président, qu'il tutoie la moitié des dirigeants du paf, qu'il a lui-même présidé aux destinées de certains des médias sur lesquels on vous sert la soupe (Europe1, Radio France) ou qu'il a un CV long comme le bras, pour se voir ouvrir les portes. Enfin si, ça se passe quand même bien comme ça, mais ensuite de l'oreille des décideurs à l'accès aux plateaux, il faut ajouter une petite finesse, sinon les téléspectateurs/auditeurs/lecteurs ne comprendraient pas, la grande majorité ignorant jusqu'à l'existence d'Ivan Levaï malgré son poids et son histoire et on risquerait d'éveiller par la même occasion les soupçons de la secte des Tristus, les lecteurs abonnés de Daniel Schneidermann et les amis d'Acrimed.
Les plateaux télés, ne sont pas le bureau de Nicolas Sarkozy, chez qui Ivan Levaï a pu aller plaider la cause de son ami en toute simplicité ; pour y pénétrer il faut le mériter. Surtout, le droit de venir donner son opinion doit automatiquement s'appuyer sur un produit à écouler, seule étant exemptée la classe des gourous que sont les experts médiatiques qui eux, tiennent salon en permanence.
Alors Ivan Levaï a bien du trouver une excuse, un support pour expliquer son omniprésence médiatique actuelle, il aurait bien tenté un album de slam, mais il a préféré rester dans la catégorie où on l'attendait : il a écrit un livre.
Vite écrit, pas lu (sauf par les pauvres assistants chargés de les résumer pour les présentateurs/intervieweurs), vite pilonné. Ce serait un échec si ici, les objectifs n'étaient inversés : habituellement, on fait la promotion pour assurer le succès de son livre, Ivan Levaï, lui, a écrit un livre pour être sur d'accéder à la promotion et ainsi faire passer son message. Que lui importe que 10 000 personnes se ruent en librairie pour l'acheter alors que par le biais de la promotion, de la multiplication des supports, internet, radios, journaux, télé, ce sont des millions de personnes qu'il a pu toucher. Et même s'il n'en a convaincu que 10 % (fourchette haute, je reste un minimum optimiste sur la santé mentale de mes concitoyens), le contrat du kamikaze Levai est largement rempli, c'est bien plus rationnel que de miser sur la verve de sa plume ou sur un trop aléatoire succès en librairie.

Pourtant, à l'observation de ce plan médiatique parfaitement huilé, à voir Ivan Levaï se démener ainsi, mettre tout le poids de son influence, de ses réseaux dans cet exercice de promotion dont il se tire en vérité si mal, on ne peut qu'être pris de compassion, on a l'impression de voir autre chose se dérouler sous nos yeux. Pour ceux qui ont pu entendre ou lire Ivan Levaï, le voir la tête basse, les yeux fuyants, presque absent pendant que se joue sa propre exécution (comme chez Ruquier par ex), dérouler sa faible plaidoirie à laquelle on a du mal à croire et à laquelle le crédit intellectuel que l'on peut lui porter nous empêche de penser qu'il puisse y croire lui-même, qui n'a pas eu l'impression de se trouver dans un bon vieux film de mafieux ?
Dans tout bon film de mafia qui se respecte, il y a toujours un passage où un pauvre gars en difficulté vient vendre son âme au parrain en échange d'une faveur. Le parrain lui accorde bien volontiers sa bénédiction et son aide, mais à une condition, un jour peut-être, ce sera demain, dans une semaine, dans un mois, dans un an, dans dix ans, mais ce jour arrivera, l'organisation lui demandera à son tour un service et il ne pourra pas refuser. La plupart du temps, celui-ci lui coûtera sa chemise, sa situation, voire sa vie. Visiblement, c'est aujourd'hui l'heure pour Ivan Levaï de renvoyer l'ascenseur. Il va y laisser le peu d'honnêteté, de conscience professionnelle et de crédit qui lui restait aux yeux du public. Rincé, essoré il se verra bientôt remplacé par un nouveau soldat, mais il aura accompli sa mission. Maintenant, nous, candides que nous sommes, on voudrait bien savoir quel service la Grande Famille a bien pu rendre à l'ancien orphelin de Budapest pour qu'il se voie forcé aujourd'hui, d'avaler les couleuvres et se oindre de seaux de merde en direct, lors de son pénible seppuku médiatique.

Jack Lang dit "Jacky le Mat", dit "Le Vérolé", famille Culturalgangbang, Parrain


14 octobre 2011

Les Arts, les Lettres....et ta Mère

Bientôt à l'Académie française




Si vous aviez le malheur ces dernières semaines de visiter le site d'Allociné, vous ne pouviez échapper à l'affiche de « Beur sur la ville », la nouvelle comédie communautaire subventionnée de Djamel Bensalah. Comme pour chacune des oeuvres de l'auteur, celle-ci est précédée d'un véritable rouleau compresseur marketing étalonné sur plusieurs mois. Créer le fameux buzz, voilà un talent que se reconnaît lui même Bensalah. Ce n'est pas loin d'être le seul qu'on voudra bien lui accorder.

Première surprise : Djamel Bensalah arrive toujours à trouver des financements, malgré les échecs réguliers public comme critique de ses réalisations. La dernière en date, « Big City », malgré une promo et un budget maousses et une invitation au journal de 20h la veille de sa sortie, avait peiné à dépasser les 300 000 spectateurs en salle.
Deuxième surprise : après un rapide tour sur la bio Wikipedia du garçon, histoire de s'assurer qu'un chef-d'oeuvre enfoui ne nous aurait échappé dans la filmographie du sympathique Max Pecas de banlieue, Djamel Bensalah est depuis l'an dernier Chevalier des Arts et des Lettres.

Toujours selon Wiki, l'Ordre des Arts et des Lettres récompense les personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire, ou par la contribution qu'elles ont apportée au rayonnement des Arts et des Lettres en France et dans le monde. Pas mal. Ca ne vaut certes pas le Mérite Agricole, mais présenté comme ça, ça en jette.
Ainsi "Le Ciel, les oiseaux et...ta mère" + "Le Raid" + "Il était une fois dans l'oued" + "Big City" + "Beur sur la ville" = rayonnement des Arts et des Lettres en France et dans le monde = Chevalier des Arts et des Lettres. Une équation qui a dû surprendre jusqu'à l'intéressé lui-même.

Évidemment, et mes confrères CGBiens n'ont pas manqué de me le rappeler, on pourra objecter à cette impression de pantalonnade, que Bensalah ne fait que rejoindre Sylvester Stallone ou Sharon Stone dans la liste des heureux détenteurs du hochet. Mais, même si l'art n'y est déjà plus pour grand chose, les nominations des VRP du cinéma hollywoodiens peuvent s'expliquer. On sait que le business culturel s'est depuis longtemps substitué à l'art, mais quand notre parrain décore Stallone en 1992 et le fait Chevalier, on ne peut nier que les gros biscotos et le regard mort de Sylvester incarnent deux grandes figures du cinéma des années 80, Rambo et Rocky ainsi qu'une marée de billets verts au box-office mondial. Quant à l’héroïne de Sliver et Basic Instinct, nous savons de source sûre qu'elle doit sa médaille à la prouesse d' avoir réussi à éveiller à la bandaison hétérosexuelle ce brave Donnedieu de Vabres alors Ministre de la culture. C'est bien à ce tour de poignet qu'elle doit d'ailleurs d'avoir été élevée au rang d'Officier et non de simple Chevalier comme ses petits camarades (attention scoop CGB, Hush hush, tout ça tout ça..).

Mais Bensalah dans tout ça ? On ne lui connait pas de documentaire sur le monde impitoyable, rugueux et moite des écoles de boxe thaïlandaises qui aurait pu emporter le coeur de notre actuel Ministre de la Culture. Son seul véritable succès ? Il a dû en laisser les clés à son ancien assistant pour en faire une réussite populaire (Neuilly sa Mère). Ses talents d'acteur, de réalisateur, de scénariste, de producteur, de dialoguiste ? Restons sérieux. Une rencontre avec la critique ? Généralement, les critiques sont polies et préfèrent mettre l'accent sur l'idée qu'il est plus sympa que des jeunes de banlieue tournent des films plutôt que des filles, ou vantent les odes obligatoires du vivre-ensemble et de la diversité, bienheureux de ne pas avoir à s'exprimer sur le fond et la forme. Un pacte de non-agression toutefois de moins en moins respecté, son dernier film récolte 1,6 de moyenne selon les calculs d'Allociné. La rencontre avec un public nombreux et fidèle ? En termes d'entrées, la moitié de ses films sont des bides et les rares personnes qui se sont fait attraper par le plan marketing précédant les sorties, ressortent généralement navrées de la projection (toujours sur Allociné, les notes moyennes des spectateurs des films de Bensalah oscillent entre 1,7 (« Le raid ») et 2,5 (« Big City »).

La seule véritable rencontre concluante et fructueuse que l'on peut mettre au crédit de l'inoubliable réalisateur du film « Le Raid », c'est celle avec le responsable des subventions de la région Ile-de-France qui a encore lâché près de 500 000 euros d'aides pour le budget de « Beur sur la ville ». Une région non pas heureuse de s'associer à un ambitieux projet cinématographique, mais une subvention expliquée (voir l'article sur le portail de la région Ile-de-France) par l'incroyable contribution au tissu socio-économique régional du tournage du film dans certains quartiers du 93. En effet, le court temps du tournage de « Beur sur la ville » (3 mois) a fait exploser, non pas les vocations de comédiens, mais les demandes et les emplois temporaires en matière de sécurité (vigiles, gardiennage, maîtres-chien) autour des lieux de tournage. Ça valait bien 500 000 euros.

Les films de Bensalah ont pour objectif de remplir les multiplexes d'ados consommateurs de boîtes de popcorn taille familiale à 10 euros, puis d'occuper le temps de cerveau disponible à 20h30 sur M6 ou TF1 entre deux pages de pub. Un objectif difficilement atteint. Malheureusement pour lui (et encore il doit pas particulièrement s'en porter mal), il y échoue en grande partie et Djamel Bensalah ne doit ni ses budgets, ni ses récompenses à son talent ou à son amour du cinéma dont il parle fort bien en interview. Non, Djamel Bensalah est un driscriminé positif du hochet.

Djamel Bensalah élevé au rang de Chevalier des Arts et des Lettres, c'est la même démarche que celle qui a vu Barack Obama devenir Prix Nobel de la Paix au lendemain de son élection. C'est « l'Ordre du Chevalier de la Paix des Arts et des Lettres du Vivre-Ensemble » qui conviendrait le mieux. Une distinction a priori (il va forcément faire quelque chose de bien), résultat non pas de ce que son détenteur a fait, mais de ce qu'il est, de ce qu'il représente. Un acte vaguement militant mais surtout un acte symbolique, et on sait combien notre époque basée sur le simulacre est friande de symboles. Un symbole, mais aussi une preuve de mauvaise conscience. La mauvaise conscience de la fondation Nobel ou du petit monde du cinéma français, un peu trop consanguin, trop riche en white, en blancos pour reprendre les mots du Sarkozyste socialiste Manuel Valls.

Bensalah ne doit pas sa récompense à ce qu'il fait en temps que réalisateur, mais pour être devenu réalisateur. Il est un modèle positif. Il a accédé à la classe naissante des beurgeois, peut se donner des petits airs d'intello modèle façon Lilian Thuram alors qu'il fait et pense de la soupe, la réussite sociale remplaçant le contenu. « Regardez ce garçon m'ame Michu, oui le petit chétif à lunettes, l'arabe quoi, il pourrait être en train de violer votre grand-mère et au lieu de ça il préfère jouer avec ses petits copains avec la caméra que le Conseil régional lui a offerte, c'est pas merveilleux ? ». Et peu importe que ses films, mix pénibles entre les buddy movies hollywoodiens pour ados attardés et une sous-espèce d'Étienne Chatillez aux lourdes ficelles pour toute la famille, ne soient que de grosses bouses décérébrantes. Il est la preuve que le système fonctionne. Djamel Bensalah, chevalier ? C'est toute l'intégration à la française qui est récompensée.

Il sert ainsi de caution au cinéma français dans sa quête du label qualité « Diversité ». Malgré les singeries révolutionnaires et autres grands discours humanistes obligatoires entre deux réceptions et petit-fours au Festival de Cannes, les grandes actions en faveur des sans-papiers, les reportages larmoyants sur les pauvres gamins de banlieue et les affichages en croyance dans le vivre-ensemble, les appels au vote contre et à la résistance au programme fasciste du Front National, le petit monde du cinéma français reste aussi rose pâle qu'un programme économique du Parti Socialiste pour les élections présidentielles. Un monde unicolore et violemment consanguin (on ne fera pas ici la liste des fils et filles de au talent héréditaire, elle est trop longue), qui se reproduit à chaque échelon du milieu. On y est producteur de père en fils, réalisateur de père en fils, scénariste de père en fils, acteur de père en fils. Parfois, on échange les combinaisons (de mère en fils, de mère en fille, de père en fille), les rôles et les postes, mais on ne les partage qu'assez peu.

Ah ils sont beaux les documentaires de Bertrand Tavernier. Documentaires tournés en collaboration avec...son fils ! Ils sont beaux et émouvants les « De l'autre côté du périph » (1997), les « Pas d'Histoires! 12 regards sur le racisme au quotidien » ou les « Histoires de vies brisées : « les double peine » de Lyon ». Mais quand Bertrand a fini de caresser dans le sens du poil la tête de Fatoumata ou de Karim pour les besoins du documentaire, il s'en retourne gaiement au cinéma, toujours flanqué de son fils, tourner avec Isabelle Carré, Philippe Torreton ou Jacques Gamblin pendant que Fatoumata et Karim restent dans leur banlieue. De la même façon, si toute la profession a su encenser « Un prophète » de Jacques Audiard, ils ont été assez peu nombreux, les réalisateurs, à se battre pour embaucher Tahar Rahim, le personnage principal et en faire la vedette de leurs futurs projets.

C'est là que l'art de Djamel Bensalah intervient. Bensalah, lui, il tourne des films avec Fatoumata et Karim, pour Fatoumata et Karim. Permettant de consolider un apartheid social de fait entre le cinéma qui se veut populaire et donc forcément con et le cinéma d'auteur et intelligent réservé aux fils et filles de. Un apartheid que seuls Roschdy Zem, Jamel Debbouze ou Jean Dujardin arrivent aujourd'hui à contourner dans la durée. Deux mondes existent sans pour autant se cotoyer, destinés à deux publics différents, privant les enfants des classes populaires de l'accès au Beau et à l'Universalité (c'est tellement plus facile de confiner le public banlieusard à des thématiques banlieusardes bourrées de clichés). Réussir à maintenir cette réalité, ça méritait bien un hochet.

Les liaisons dangeureuses

Un roman épistolaire haletant :

13 octobre 2011

Socialiste Star Academy


Après plusieurs mois d'une attente insoutenable, on connait maintenant le nom des deux finalistes de la Socialiste Star Academy. Nous saurons dimanche qui de Martine ou de François repartira avec un chèque de 2 500 000 euros. Une dotation exceptionnelle obtenue grâce au franc succès de l'opération bulletin de vote surtaxé à 1 euro mis en place par l'équipe commerciale du Parti Socialiste.

Le CGB répond à Montebourg : la question des véhicules de fonction !


Arnaud, c’est en tant qu’homme, en tant que bipède, en tant qu’être pensant et au nom de tous mes camarades que je réponds à la lettre que tu as rendue publique.
J’ai la trique, Arnaud, et c’est à toi que je le dois.

Pendant cette palpitante campagne primaire, tu as su défendre l’idée que le socialisme français n’était pas de droite, et nous sommes quelques uns à avoir versé des larmes de joie en l’apprenant.

Mieux : tu as fais croire à la France fascinée qu’il y avait un vrèdéba au PS, un vrèdébadidé que même chez les Verts, y’en a pas de si joli.

Arnaud, tu as certainement piqué des voix à Ségolène, et tu porteras donc jusqu’en enfer la responsabilité de cette scène atroce et pleine de larmes qu’elle a infligée à la France. Pour cela, Arnaud, je ne te remercie pas. Mais passons.

Depuis quelques années, tu as imposé ton verbe dans l’esprit de tous, et tu peux désormais sombrer dans la grandiloquence, même pour évoquer les couloirs de bus, même pour les Vélib mâconnais, même pour l’inauguration d’une maison de retraite, sans déclencher l’hilarité. Tu as redonné du mitterrandisme à la parole publique, et tu mérites ton Jack Lang. Sache que tu peux d’ores et déjà compter sur lui.

Tu as su dire zut ! à la mondialisation et les peuples te pardonneront cet écart de langage, car ils savent que le PS français a les moyens de les sauver.

Arnaud, à ceux qui prétendaient que le Poitou incarne l’espoir de rénovation de la politique française, tu as su dire que, merde, la Saône-et-Loire, c’est pas rien !

Je veux que tu saches, Arnaud, que je te conserverai mon admiration même si tu décidais de rejoindre Nicolas Dupont-Aignan pour un grand PACS entre gendres idéaux. Mais le mieux, quand même, si tu veux mon avis, c’est que tu continues de fricoter au PS.

Arnaud, comme le disent Benoît Hamon, Henri Emmanuelli et Marie Noëlle Linemann, tu donneras tes voix à Martine, parce que la Martine, « elle a su, sur des points essentiels, tourner le dos à l’idéologie dominante ». D’ailleurs, elle ne parle plus à son père depuis qu’elle a appris que l’Europe libérale, le traité de Maastricht et l’euro, c’était des idées à lui !

Arnaud, je sais que tu n’abandonneras pas non plus François Hollande, un homme tellement d’avenir qu’il n’a pas de passé, un homme qui ne recule devant aucun sacrifice pour redresser la France, et qui a même accepté de perdre vingt kilos pour elle !

Arnaud, si tu aimes le PS comme nous l’aimons tous dans ce pays, tu t’arrangeras pour donner juste ce qu’il faut de voix aux deux impétrants pour qu’ils obtiennent exactement le même nombre de suffrages chacun au second tour des primaires, donnant ainsi à la France non pas un, mais deux candidats socialistes. La VIème république, c’est avec deux présidents qu’elle s’imposera !

Arnaud, enfin, pendant que tu sauves la France, profites-en pour attribuer à la Direction de ce blog, les locaux et les véhicules de fonction que la Droite la plus réactionnaire du monde lui refuse depuis quinze ans !


Avec tes 17%, Arnaud, tu ressembles désormais à un Jean-Marie bien décidé à faire chier les ignobles qui font 35%. C’est bien fait pour eux, ils n’avaient qu’à pas lancer une primaire !

C’est dans l’émotion socialiste et protectionniste que je t’embrasse enfin, camarade, et qu'avec toi, je dis crotte aux méchants !

12 octobre 2011

Espoir sur le Double apple©


Qui a dit que le peuple manquait d’enthousiasme ? Quel est le nom de ce con ? Le peuple ne manque pas d’enthousiasme, il en déborde. Il ne sait plus où le foutre. Il en a tellement qu’il s’enthousiasme à la va-vite, et même pour n’importe quoi (aucune allusion aux primaires socialistes dans cette phrase). Le dernier enthousiasme en date, c’est non pas Steve Jobs lui-même, sa vie, son œuvre, mais plutôt sa panoplie.

Le chroniqueur du parc de loisirs qu’est devenu le monde s’avise donc que les pulls supermoches de Steve Jobs sont en train de faire un tabac : les boutiques sont en rupture de stock et, à l’heure où j’écris ces lignes, des centaines d'ateliers Chinois sont sans aucun doute occupés à nous en fabriquer de nouveaux. Depuis quelques jours, des consommateurs (puisque ce qualificatif englobe toutes les activités des citoyens modernes) se ruent sur les cols roulés noirs façon Jobs, les jeans pendouillant et les baskets qui ne ressemblent à rien. Objectif : imiter le Boss, singer le Singe. On redoute que, devant la pénurie de cols roulés, des admirateurs perfectionnistes ne se jettent sur le célèbre modèle de slip que le grand Steve affectionnait depuis vingt ans : le Double apple©…

Dans les années 40, les jeunes gens se coiffaient comme Jean Marais. On a vu des fans s’habiller en Elvis Presley, copier l’impayable Johnny, danser comme Michael Jackson, karaoker comme Céline Dion ou se faire la tête, oui, de Superman (on attend avec impatience que la chirurgie vienne enfin en aide aux fans de Mickey voulant ressembler à leur héros). En mimant la vedette adulée, c’est un peu comme si on la portait sur soi en permanence. On en profite mieux, on se moule à ses mesures, on s’en habille. On y croit. Mais personne n’avait encore pensé à s’habiller comme un chef d’entreprise, qui se fringuait d’ailleurs comme tout le monde.

Steve Jobs ayant troqué le costard-cravate contre le polo-prolo, ses aficionados se voient contraints de s’habiller en employé des postes pour faire croire à leur amour des nouvelles technologies et de l’esprit d’entreprise ! « Ayez faim, soyez fous ! » qu’il leur disait : la force de ces conseils-là…
L’avenir, c’est peut-être ça : se grimer en mec connu dont l’image publique repose précisément sur une tenue standard. S’habiller comme tout le monde pour ne ressembler à personne deviendra le signe distinctif de ceux qui espèrent pourtant se distinguer dans les atours d’un autre. C’est à y perdre son latin, et son html.

Après tout, où est le problème ? m’objecterait un libéral bon teint, pour qui tout n’est qu’affaire de choix personnel. Question d’autant plus pertinente que, comme ceux des enfants trop gâtés par l’abondance et la vie insouciante, les enthousiasmes d’homo neo sont frénétiques, bruyants, dérisoires, mais qu’ils ne durent guère.

Le morceau du jour qui vote Arnaud Montebourg

9 octobre 2011

Michéa, le peupeuple et autres considérations dans ce billet au titre mal inspiré


Je vis dans une résidence sociale qui n'attend pas la teufeu des voisins une fois par an pour organiser des repas ou des barbecues. L'idée est louable et mes voisins sont assez potos entre eux, qu’ils soient souchiens, arabisés ou portuguailisés (l’origine d’appellation contrôlée de mon quartier la plus importante en numéraire). Cependant, à chaque fois je souffre du diable.
Ça déconne sec, et c’est toujours ça de pris, mais les sujets de conversations sont déplorables et il n’y a pas de pâquerettes dans mon secteur pour vous faire comprendre jusqu’à quel point j’ai envie de razzier les deux merguez qui me sont dues et me nachav loin de là à chaque fois. Soit ça jactasse pour ne rien dire, soit ça bavasse de politique et ça peste contre les étoiles. Le niveau de mes voisins, ça tient du discours pseudopolitique de Patrick Sébastien. Et si par grand malheur, tu oses faire celui qui se cultive le minimum syndical, tu es l’intello ringard du coin et un extraterrestre en orbite. Par exemple, je les ai souvent entendus dire de Zemmour qu'à la fois il avait entièrement raison, mais sans savoir pourquoi, et qu'il était insupportable de suffisance. J’ai aussi des objections contre Zemmour, mais par pour des raisons stupides du genre « il a la grosse tête » ou « pour qui il se prend avec sa science ». Ce sont des critères de médiocre que j’entends tout le temps, dès qu’une personne tient un discours un peu plus profond que la moyenne.
Le populaire cultivé, ça existe, mais alors c’est aussi rare que de tomber sur un trèfle à quatre feuilles ou sur un vagin propre au Cap d’Agde. C’est une pépite rare. Savant comme un bourgeois à l’ancienne et de plain-pied dans la réalité comme un « gens du peuple » qu’il est, mais sans être un paroissien de l’abbaye des Abrutis Céleste, là ou les siens veulent le confiner, car ils y sont bien à la douillette.
Pour en venir à Michéa, je pense qu'il se berce d'illusions sur le peuple. Les gens aiment plus l'argent et la mentalité du calcul qu'il ne le croit. Et ils n’en sont pas que victimes. On leur a proposé, et par des moyens pas bien propres c’est sûr, mais ils l’ont consciemment incorporé. On n’a pas fait que leur imposer ce Nouveau Monde.
Nos concitoyens ne pensent pas que l'époque est médiocre, parce qu'ils sont cette médiocrité. Tenez un discours contre la télé et vous allez peut-être réveiller un sursaut éphémère chez quelqu’un, mais alors l'ensemble de votre bon voisinage va vous rire au nez. Leur opium, il l'adore. Leur principale grogne est que tout devient trop cher, le loyer, l’électricité, le gaz, les putes du boulevard Ney, les panzani, le couscous, etc., mais redonnez leur du pognon et ils le dépenseront dans des enjoliveurs chromés et en parfum « Paco Rabatte » pour faire leur roue de paon, leur splendeur. Ce n’est pas que les Français n’aiment pas l’argent comme le disent les libéraux, mais c’est qu’ils n’aiment pas que ça se sache. Leur rapport à l’argent est d’ordre schizophrénique. C’est la chose qui me frappe le plus souvent quand je rencontre un nouveau « gens du peuple », c’est sa psychologie en dissonance cognitive entre ce qu’il désire et ce qui sort de sa bouche, entrenant le paradoxe dans un même paragraphe oral.
Ils vous diront que l’argent pourrit tout, mais n’attendront que ça d’en être gangrené jusqu’à la moelle. La télé, c’est pareil. Ce sont les mêmes qui la regardent quatre heures par jour et te diront que ça rend idiot. Et que si, tu leur proposais enfin de l’intelligence câblée, ils iront tous s’enfuir en masse sur internet pour taper sur Google « Scarlett Johansson + cul + à poil » ou « Arthur + enfants télé + mémé se casse la gueule dans l’escalier ». Le temps libre « culturel » du peuple se résume à se décrotter le nez. C’est cela que Michéa ne voit pas dans le peuple, son hypocrisie, sa capacité à se mentir à lui-même pour que son honneur soit sauf.
Je veux bien croire qu’à l’époque d’Orwell, c’était différend, que le peuple bien qu’inculte ait été terre-à-terre, d’un bon sens du tragique. Mais cette époque est finie et j’ai bien peur que Michéa croie, soit qu’il en existe encore un grand nombre pour renverser la vapeur, soit qu’il prend le peuple de maintenant pour celui d’avant. Parce que faut bien se mettre dans la tête que la société de consommation sur le peuple est aussi puissante qu’une secte sur ses disciples et ceci d’autant qu’elle utilise les mêmes procédés d’ingénierie du consentement.
Et que ça ne va pas être simple de les dématrixiser, car, et je le répète encore fois, le peuple gueule quand la quantité de sa dose de drogue s’évapore à vue d’œil et aussi parce qu’il faut sauver l’honneur (qui a envie de dire publiquement qu’il est un jouet ravi aux ordres de la publicité ?), mais il raffole de sa servitude volontaire. Bourgeois, comme cadres, comme Français moyens, comme paysans. Même les clochards ont souvent l’amour de leur déchéance.
Michéa, brillant éducateur d’une trop petite masse, n’a pas fini de ramer.
Par contre, j’aime bien l’exemple humain que donne Michéa. On ne perçoit en lui aucun ressentiment (Pascal Bruckner me fait aussi cet effet. Et ne me parler pas de son soutien à Bush pour la guerre en Irak quand je le cite. J’en ai rien à foutre.). Il a l’air d’être l’homme de joie, au contraire de l’homme du bonheur « consommus consommus ».
Michéa chez Finky

8 octobre 2011

SNES tomber


Attention, le propos que nous allons relayer dans quelques instants n’est pas une info. Avant de devenir information, un propos doit être vérifié et recoupé, y compris lorsqu’il émane d’une source officielle. Comme le procédé se perd chez les journalistes professionnels, vous êtes tout à fait fondé à prendre le CGB pour ce qu’il n’est pas : un site d’information. Eu égard à la teneur de ce propos, vous comprendrez vite pourquoi nous avons fait l’économie de sa vérification : il est invérifiable. Si nous ne sommes les communicants de personne, nous n’avons cependant pas non plus de temps à perdre...
Attention, si le propos en question n’est pas une information, il n’est pas non plus une rumeur, étant donné la qualité de la source, que nous ne connaissons que par 6 degrés de séparation c’est-à-dire pas. Si on ne peut plus aujourd’hui en France manger de têtes de nègres, nous pouvons cela dit encore jouer du téléphone arabe… Mais vous pouvez toujours prendre le CGB pour ce qu’il n’est pas non plus : un tabloïd.
Peut-être à jamais rumeur, ou pas encore information, un bruit qui court vers le buzzer, ce propos est celui d’une petite main du Syndicat national des enseignants du second degré, le syndicat majoritaire, quasi unanime chez les profs malgré l’inconsistance de ses actions, le SNES ne se nourrissant que de sa prodigieuse force d’inertie depuis des années. Le voici retranscrit en substance : « Que ce soit Aubry ou Hollande, le PS a dans ses cartons une réforme qui fera passer les profs à 30 heures par semaine (c’est à dire 70 heures par semaine pour qui connaît un peu le métier quand il est pris à cœur). Le SNES n’appellera pas à la grève si le PS accède au pouvoir et sort la réforme. » Un genre de nouvelles à ne surtout pas ébruiter pour des raisons électoralistes évidentes, les profs votant majoritairement SNES et PS à chaque élection professionnelle ou politique telle une espèce très spécifique de chiens de Pavlov.
Aux noctambules, opposons le regard nyctalope : avec un PS détenteur de tous les pouvoirs en 2012, nous serons assurément tous tenus en liesse générale, statut du Commandeur ou pas... Mais chut, ne réveillons surtout pas un prof qui dort...

7 octobre 2011

Nuit blanche de merde

Nuit blanche de Merde
Une schlinguette de Paracelse

23 h00. Parvis du Trocadéro. Fête de la nuit de la blanche, offerte généreusement par la Mairie de Ripa. Une foule curieuse et avide se conglutinait devant la dernière coqueluche en vogue de l’art contemporain, Marco Kote.
Christophe Girard poireautait sur les lieux, pour soutenir celui qu’il a qualifié de « Vinci de l’art nouveau », de néo-subservif abstrait et d’un exemplaire artiste engagé… très cher.
Marco Kote, personnalité allègre et grassouillette, sapé d’un baggy de marque « Dior Subversif Style », d’un polo à liseré « Gu2chiote », une sous-marque de « Gucci », de baskets « Sketba » et d’une casquette « C’est la teuf à Ripa », s’érigea devant le grouillement de groovys et extirpa un papier des profondeurs d’une fouille de son pampers pour adulte (« Dior Subversif Style » propose des baggys à multiples poches, environ une dizaine, qui peuvent aller jusqu’aux mollets).
La vedette, certaine de son bon droit canonique artistique, s’évacha d’arrogance devant son public, dans la posture de l’artiste authentique « qui vaut mieux que ça », puis se racla la gorge avant de meugler :
Bienvenue à vous, riverains de Ripa !
Je suis Marco Kote, un artiste contemporain !

La foule applaudit et éructa avec la même intensité que le jour où De Gaulle avait déclamé « Je vous ai compris ».
Je suis maitre dans l’art abstrait vivant. Ma spécialité est de coucher ma peinture vivante à même la nature, sans ustensile et aucun support autre que l’environnement. Mon art s’inscrit dans un combat écologique contre la sururbanisation de notre « espace vital », Heil Delanoë !, s’enflamma le théâtreux en levant un doigt d’honneur vers le ciel.
Heil Delanoë ! répondit en écho le troupeau excité, en enchainant à l’unisson le même geste symbolique du doigt rebelle vers… rien.
Depuis plusieurs semaines, en préparation de cette grande soirée, j’ai mangé copieusement et grassement, et me suis gavé de chocolat, de riz et de carottes dans le but de me constiper consciemment. Il y a quelques minutes, j’ai pris un laxatif puissant et très rapide, afin d’exécuter mon œuvre que je dédie à notre mère nourricière à tous, la splendide Gaïa.
Marco Kote marcha péniblement en esquissant une grimace affreuse vers son poste CD et enclencha la touche lecture. Les premières notes du morceau « Paris sous les bombes » du groupe NTM fusèrent. Il se replaça au même endroit et abaissa son baggy et son caleçon de marque « Calson Klean » jusqu’aux mollets. Il s’accroupit comme un turc dans ses chiottes et poussa saprément rude, à la vue de tous les pingouins comme un esquimau sur sa banquise.
Un épais filin de gros besoins s’écoula lentement, mais de façon très ordonnée, et Marco Kote traça un léger cercle sur lui-même, puis reboucha la canalisation embourbée avec sa main experte. Il se déplaça à quelques mètres sur sa gauche, toujours à croupetons en mode « marche des canards » (donc en secouant du bas des reins, mais sans faire coin-coin), déboucha son bec verseur et fit un cercle identique à même le sol. Puis, il se revissa le conduit avec le même bouchon, qui servira à vous serrer la paluche si vous le croisez un jour.
Alors, en dessous des deux cercles, il tira une ligne convexe de la forme d’une banane. Ensuite, autour de ces trois figures, il entama le lent et délicat cheminement d’un énorme cercle, pendant que Joeystarr hurlait dans son Mic trempé :
Paris sous les bombes
C'était Paris sous les bombes
Le mieux c'était d'y être
Pour mesurer l'hécatombe
Une multitude d'impacts
Paris allait prendre une réelle claque

Puis, Marco Kote reboucha définitivement son tuyau à caca, mais avec cette fois-ci un vrai bouchon en liège.
Fier de son œuvre, il annonça fiévreusement :
Voici un smiley de merde !
Il se saisit d’un bocal de mouches capturées et en retira le couvercle, puis rajouta :
Ce qui est nature retourne à la nature !
Le public était coi, éberlué et le silence d’une abbaye vacante régnait pendant d’interminables secondes.
Christophe Girard applaudit en prem’s. Les autres le regardèrent, toujours interloqués, puis emboitèrent son pas, au départ timidement et ensuite d’une intensité fanatique. Marco Kote avait marqué les esprits et apporté sa pierre à l’édifice de l’art contemporain. Son œuvre fera date.
Le lendemain, le quotidien Le monde en déroute publia un article élogieux à la gloire de l’artiste, le qualifiant de phénomène de l’abstrait, qu’il titra « UN ARTISTE DE MERDE ».

Hommage au père de l'informatique branchouille

Ceux qui aiment l'informatique savent à quel point les produits Napple sont chers et design et... chers et design.

Steve Jobs : mort d’une iCône


Hier, un commercial est mort… « Trois pommes ont changé le monde : la première a séduit Eve, la seconde a réveillé Newton et la troisième, croquée, a été offerte au monde par Steve Jobs. »
Il s’appelait travail en plus, enfin travaux : jobs. L’entreprise Kapital et Frères est en émoi, le témoignage du roi des poke-mon Mark Zuckerberg sur le mur Facebook de Steve en atteste : « Steve, merci d'avoir été un mentor et un ami. Merci d'avoir montré que ce que tu as construit pouvait changer le monde. Tu vas me manquer. » Quelque chose de grave semble être arrivé. Aujourd’hui, le monde se réveille manifestement orphelin.
Victor Robert sur Itélé, une chaîne qu’a jamais pu être autant dans l’actu (iTélé), n’a pas eu peur de sortir les mouchoirs : « La planète est en deuil » ; le journaliste s’exprimait hier en direct depuis une planète Terre inconnue, submergée par un déluge de « torrents de larmes. » On nous dit que l’humanité entière veille Steve Jobs.
Sur Internet, on est « iSade ». La biographie de Monsieur est avancée. Déjà best seller. Cette mort est un buzz qui fait clic et clic encore. Chaque Apple store est aujourd'hui une chapelle ardente.
« Repose en paix Steve Jobs. » C’est pas l’oraison funéraire d’un mec du ghetto, c’est Barack mec ; et on n’est pas loin d’un P. Diddy : « RIP Steve Jobs. » Schwarzie, lui, a tweeté ses condoléances depuis son iPhone. Touchant. Sarko a aussi sorti le mulot sur son FB pour l’occasion : « Aussi inspiré qu’inspirant, Steve Jobs restera comme l’une des grandes figures de notre temps, dont le courage dans la vie personnelle et professionnelle aura égalé l’imagination et la force de travail, et dont l’incroyable popularité aura témoigné de la nécessité de reconnaître les grands inventeurs de l’économie de la connaissance. » Quant à Martine Aubry, elle y est allée de son panégyrique, un grand moment de contrefaçon, de vrai moment du faux socialo : « Chapeau bas à Steve Jobs, créateur de génie qui a révolutionné notre vie quotidienne, notre façon d'être informés, de communiquer, d'écouter de la musique, de partager. »
Toute la planète médiatique (boss des multinationales, politiques, journalistes, peoples) se prosterne et fantasme devant la dépouille de Steve Jobs qui, n’en déplaise à Martine et aux autres, n’a jamais rien inventé. Hier un directeur artistique est mort, et on a envie de dire et alors ? Apple aurait changé le monde (sans exploiter de petits nenfants bridés ?) ? La crise d'hystérie est sévère : on nage en plein fanatisme illuminé...


Good Jobs


Pour tous ces bobos et autres lili sortis du bois, aux applications plein les doigts, avec Apple on croque la vie à pleine dent, on mord cash dans le fruit de la connaissance, on est dans un monde meilleur, Le meilleur des mondes, où tout est blanc, immaculé, design, joli, où tout est paisible, un monde loin des virus, loin de l’insécurité du Réel, un monde de recherche et de développement, un monde qui crée en continu, un monde de belles icônes, où tout est à portée de doigt divin, quand on en a les moyens… La Chute en dérision aseptisée, c'est l'ère de l'ascension bababa-baba-Babel !
Hier un gourou est mort et les petits insectes accrocs à la pomme révèlent toute la réalité sectaire du marketing made in Steve Jobs. Car là était tout son génie : d’avoir appliqué les méthodes d’un Raël à son business et de l'avoir vérouillé (des problèmes de compatibilité avec votre Mac ? Des problèmes d'ouverture sur ce monde changé en mieux ?). S’acheter un Macbook, un iMac, un iPod, un iTouch, un iPad, c’est basculer dans une sur-réalité ludique où on Think different. Chez Apple, même le carton d’emballage est clean, pensé de telle manière, qu’on l’ouvre à la pincette. Une véritable expérience sensorielle ; une petite enveloppe noire dans le carton abritant la riche, chère, mais quasi divine technologie, comme si Steve lui-même vous avait personnellement adressé un petit mot. La classe d'aller plus loin, de connecter les peoples en simulant l'intime.
Steve avait tout compris au business et chaque ordinateur dégainé au ciné ou à la télé était frappé du sceau de la pomme. Steve avait Mac-é le monde pro des médias, devenu branchouille au fil du temps. Et le branchouille a été alimenté en branchouille, en innovations savamment distillées pour créer une dépendance, un manque, un nouveau Mac mec. Le Mac, c'est la Ferrari de l'ordinateur : souris baquée, ordi testé en soufflerie, un Mac c'est du Philippe Starck en tube. Car Steve Jobs, c’est aussi la stricte application de la philosophie pseudo hippie d’un Pirsig : faisons du beau, privilégions la qualité, éclairons le monde par la simplicité, faisons de l’instinct de l'homme et de ses désirs, une volonté boostée à l'instantanéité. Un Mac, c'est avant tout un ordinateur qu'on n'éteint pas en passant par le menu démarrer tu vois ?...

"Le Père Noël est mort" , nous confiait un Xix aux abois lors de la conférence de rédaction du matin. Le Culturalgangbang se met au diapason de tous les vers du fruit et salue religieusement le génie : Pomme C Pomme V à toi Steve. L'Histoire honorera un jour de nouveau les véritables inventeurs. Steve Jobs restera à jamais le simulacre le plus abouti de l'imagination au pouvoir. Dans ton Kulte Mac.

Les Fabulous Trobadors - Duel de Sans-Pareil

La jeunesse subversive d'Alain Soral

Après Jean-Claude Michéa... Alain Soral. C'est quand même autre chose !


Quand Alain Soral tapinait pour la télé par Monnom_est_personne

5 octobre 2011

La télé vise la tête


Mardi 4 octobre, aux alentours de 23h.
Itélé, Joseph Macé-Scaron est en plateau avec son acolyte du Figaro. Comme toujours, le petit copieur, le sale tricheur, arbore ses tatouages mais pas sa honte. Ecrivain à photocopieuse, on a les innovations littéraires qu’on mérite. La pensée de Joe est à l’image de sa garde robe : toujours le même polo, boutons ouverts, y’a qu’à changer la couleur des liserés ; fabriqué en série à grande échelle ; la dernière collection automne/hiver du prêt à penser. Macé-Scaron est un faux, un fake, une contrefaçon. Que font les Douanes ? On voit les coutures. Il vole, il recèle, il la ramène, il prospère. On n’écoute pas. On n’écoute plus depuis longtemps. Marianne devrait rappeler ses chiens cachetonneurs à Canal. Ça les aide pas question crédibilité et valeurs de gôche. Ça se voit. On voit tout. On capte tout, on a tout compris. Rien ne nous échappe : on n’a plus rien en mains… Juste une télécommande.
Zap.
Delarue sur France 2. Réunion de famille, une émission à glacer le sang : le pire to pire du PAF. On se protège, on n’écoute pas. On regarde juste et on entend, juste ce qu’il faut. Delarue, la voix pâteuse, le débit hésitant, lénifiant, amorphe, les yeux à demi-clos, complètement high ; de la coke en stock aux antidépresseurs. Un vrai zombie. T’as beau couper les scènes, monter en séquences, rien n’y fait. Dans le Réservoir Prod, des caisses de Lexo. D’un trafic de drogue l’autre. Arrêtez le massacre. 20 kilos de perdus, Jean-Luc, l’homme de cire fond sous ses projo. C’est Mort en direct !
Zap.
Itélé. Reportage sur Dexia. Une musique de film d’action accompagne les images. Il est où le pop corn ? C’était la même hier. Ça parlait d’autre chose je crois. Elle sera là ce soir, on s’en fout de quoi ça parlera. On fait plus dans l’info. On fait du polar, on cherche le blockbuster. Faut faire des entrées, de l’audience. A l’ère de l’information spectacle, le journaliste est un scénariste. Les médias n’ont plus aucun recul. La machine s’emballe. C’est la grande machination : c’est vide, on n’apprend rien, on nous dit rien ; on nous raconte des histoires, on nous berce. Le réel à la découpe en épisodes, en saisons. La fiction tient en haleine, fétide, c’est la grande diversion du divertissement. On est garanti à 100 000 euros. La banqueroute générale, ça serait qu’un Godzilla en carton pâte. On mélange tout, on sait tout c’est à dire plus rien. Le mensonge, ça s’enfourne comme dans un anus bien huilé…
Zap.
BFM. Un minable petit roquet te vend la faillite de Dexia comme une machine à laver. BFM télé, c’est un peu comme chez Darty mais avec les dents plus blanches et des sapes qui claquent. Sujet sur Hervé Morin, l’ancien ministre de la Défense. « Il faut un candidat au centre. » Borloo a pas bu que du ricmuche. Il a aussi bu la tasse. Un moment de lucidité. Hervé veut combler le vide. « Faut être un peu sérieux », déclare Balkany, l’homme au 357 Magnum dans le pantalon. Accord majeur. Morin, c’est qui ce mec ? C’est quoi ? Transparent comme l’eau claire. Faut y aller Hervé, faut pas rester là hein. Y sont où tes parents ? Y t’ont abandonné à la consigne ? A la volée, on est ravis d’apprendre que Sarko s’est réconcilié avec Rama Yade. Il loue son travail lorsqu’elle siégeait en tant qu’ambassadrice de France à l’Unesco. Six mois de taf intensif, on imagine. « Elle a bien fait avancer ce dossier. » On sait pas lequel, on n’écoute pas. Un dossier en six mois ? C’est l’hallu, partout où on mate.
Zap.
Itélé. Scandale potentiel révélé par l’Express : « la compagne de François Hollande » comme disent pudiquement les journalistes aurait fait l’objet d’une enquête par les barbouzes de la République. Question, la seule qui vaille dans cette nouvelle « affaire » : Hollande, comment il fait pour se taper une si jolie femme ? Les causes molles perdurent comme dit le poète. Les journalistes et les hommes politiques filent décidément le parfait amour… Faut qu’on l’avoue : on prie pour que Montebourg gagne les primaires socialistes ; faudrait qu’Audrey, elle dégage de chez Ruquier, le trublion qui se couche devant tout le monde. On regarde pas, mais ça nous ferait du bien.
Zap.
BFM télé. MAM a tenu une conférence UMP sur la solitude. A l’image, ça colle : un premier rang vide et le reste, on sait pas, on voit pas. Le caméraman couvre gentiment le fiasco par un habile plan en contre-plongée. MAM, si tu pouvais comprendre, c’est à dire qu’on souhaiterait rester seuls maintenant… Qu’elle fasse la manche pour des pièces jaunes comme les Roms et Douillet ; ça peut gauler du portefeuille ministériel au passage…
Zap.
Itélé. Les primaires socialistes intéresseraient les Français comme jamais. Pas plus grabataires que lorsqu’on leur multiplie les tétines démocratiques. Le vote est un fétiche. Un fétiche oblong qu’ils aiment à se carrer dans le cul. Vals à l’écran. Rassurez-vous Françaises, Français, le PS a son sarkozyste ; il choisit déjà ses meubles pour la Place Beauvau. Liliane Bettencourt. Sera mise sous tutelle par sa fille ou pas ? « Grotesque », claironne son avocat. Fogiel, l’homme de main, il a fait le boulot à la télé. La vieille a toute sa tronche, t’as vu ? Faudrait pas couper son robinet à cash. Le deuxième flic de Lyon, lui, il est incarcéré pour trafic d'influence et trafic de stupéfiants. Tout est lié. La corruption, c’est pas que les « affaires » des politiques. Ça fuit de partout.
Zap.
BFM. Retour sur Dexia. Une bad bank va être créée pour liquider la dette. « C’est une tueuse de dette. » Ça fait peur, c’est du polar on t’a dit. On est rassurés quand même. Ça a l’air super technique, ça a l’air facile, y’a plus qu’à. C’est des conneries. La Banque Postale va récupérer le bon paquet. Pour une ruine annoncée ? Le contribuable, pour lui ça sera corvée de linge sale. Les collectivités territoriales sont ruinées. On nous dit que non. On sait, c’est « le premier domino. » Les analyses et les expertises se succèdent sans jamais rien nous apprendre. On doit remplir nos caves ? On doit acheter de l’or ? Attendre tranquillement la guerre civile ?
Zap.
TF1, Appels d’urgence. La guerre civile, elle n’est pas à nos portes. Elle a franchi le pêne, aha. Elle est là, en plein cœur de Paris. « On va relâcher la pression parce que sinon on va cavaler toute la nuit », nous confie un CRS encasqué. Dans les rues du XVIIIème et du XIXème, les jeunes s’amusent à tirer au « mortier ». Ça crame, ça tend des « guet-apens » aux pompiers et aux flics. L’un d’eux est brûlé au deuxième degré par une bombe incendiaire, néanmoins festive. « Des allures de guérilla urbaine », indique timidement la voix off, qui qualifie les enfants soldats de 12 ans interpelés quelque temps après de « mineurs engrainés. » Avant l’interpelle, l’unité anti-émeute a pourchassé les délinquants dans une cité. Elle est nickel, moderne. HLM de standing. De la confiture aux porcs… « Hé j’vais m’évanouir », pleurniche un « jeune » fraichement serré. « Ça coûte quoi d’assumer ? » fulmine le sous-off. Après 24 heures de gardav, le préposé au mortier sera relâché dans les rues de son quartier en attendant son jugement. On passe aux Champs. « C’est l’avenue la plus surveillée de France ». On comprend vite que c’est pas synonyme de la plus sûre. Le teasing avant le tunnel publicitaire est impeccable : « Le mec qui m’a agressée, c’est le mec au blouson noir qu’est assis là, juste derrière vous », adresse la jeune victime au flic qui lui fait face. Suspens, mais fin. On éteint tout. C’est tous les jours. C’est le quotidien, et ça progresse. Fin des programmes de la Fin.

Vive la "mobilité" !

Événement extraordinaire, interplanétaire et qui coûte sans doute très cher : 

LA Semaine européenne de la mobilité

http://www.agissons.developpement-durable.gouv.fr/-Semaine-europeenne-de-la-mobilite-


Avec d'extraordinaires réjouissances au menu :

"Mission 0% d’émissions à Disneyland Paris" ; "Place au vélo à Créteil" ; "Bordeaux aux couleurs de la Semaine européenne de la mobilité" .

Après ça, l'URSS ne sera plus la nation la plus joyeuse du monde !

Même les journées de rééducation des masses ont meilleur goût en Europe, la preuve :

Colloque du 15 septembre : Développer la marche en ville (il fallait y penser!)

Le 16 septembre : Journée des "Vélos-Ecoles" (distribution de petites roues)

Mardi 20 septembre : Journée du covoiturage (obligatoire, on rentre au feu dans n'importe quelle bagnole)

Mercredi 21 septembre : Journée du transport public (ceux qui prennent les transports en commun tous les jours aimeront plus particulièrement celle-là, leur journée aura une odeur de pisse et de sueur au piment différente)


Mon DIEU, mais cet événement est déjà terminé et nous l'avons tous loupé!

Heureusement, il y a les rediffusions :

1 octobre 2011

Eloge de la mauvaise musique

J'adore entendre l'accordéon d'Yvette Horner le matin



Détestez la mauvaise musique, ne la méprisez pas. Comme on la joue, la chante bien plus, bien plus passionnément que la bonne, bien plus qu'elle s'est peu à peu remplie du rêve et des larmes des hommes. Qu'elle vous soit par là vénérable. Sa place, nulle dans l'histoire de l'Art, est immense dans l'histoire sentimentale des sociétés. Le respect, je ne dis pas l'amour, de la mauvaise musique, n'est pas seulement une forme de ce qu'on pourrait appeler la charité du bon goût ou son scepticisme, c'est encore la conscience de l'importance du rôle social de la musique. Combien de mélodies, du nul prix aux yeux d'un artiste, sont au nombre des confidents élus par la foule des jeunes gens romanesques et des amoureuses. Que de "bagues d'or", de "Ah! Reste longtemps endormie", dont les feuillets sont tournés chaque soir en tremblant par des mains justement célèbres, trempés par les plus beaux yeux du monde de larmes dont le maître le plus pur envierait le mélancolique et voluptueux tribut - confidentes ingénieuses et inspirées qui ennoblissent le chagrin et exaltent le rêve, et en échange du secret ardent qu'on leur confie donnent l'enivrante illusion de la beauté. Le peuple, la bourgeoisie, l'armée, la noblesse, comme ils ont les mêmes facteurs porteurs du deuil qui les frappe ou du bonheur qui les comble, ont les mêmes invisibles messagers d'amour, les mêmes confesseurs bien-aimés. Ce sont les mauvais musiciens. Telle fâcheuse ritournelle que toute oreille bien née et bien élevée refuse à l'instant d'écouter, a reçu le trésor de milliers d'âmes, garde le secret de milliers de vies, dont elle fut l'inspiration vivante, la consolation toujours prête, toujours entrouverte sur le pupitre du piano, la grâce rêveuse et l'idéal. tels arpèges, telle "rentrée" ont fait résonner dans l'âme de plus d'un amoureux ou d'un rêveur les harmonies du paradis ou la voix même de la bien-aimée. Un cahier de mauvaises romances, usé pour avoir trop servi, doit nous toucher, comme un cimetière ou comme un village. Qu'importe que les maisons n'aient pas de style, que les tombes disparaissent sous les inscriptions et les ornements de mauvais goût. De cette poussière peut s'envoler, devant une imagination assez sympathique et respectueuse pour taire un moment ses dédains esthétiques, la nuée des âmes tenant au bec le rêve encore vert qui leur faisait pressentir l'autre monde, et jouir ou pleurer dans celui-ci.

Marcel Proust, Extrait de "Les plaisirs et les jours", Chapitre XIII