14 mai 2011

La malédiction Hilliker



Ellroy est gouverné par une forme psychologique assez effrayante : l’obsession. Nombre des personnages qu’il a créés partagent ce trait avec lui. Ici, dans cette autobiographie partielle, il traite de son obsession fondatrice pour les femmes. Tout commence évidemment par sa mère (Geneva Hilliker), par l’assassinat de sa mère, mais les lecteurs d’Ellroy le savent déjà. A travers les portraits de plusieurs de ses compagnes et par le récit des rencontres, de la vie commune avec ces femmes, Ellroy se montre sans complaisance, à la fois minable, inquiétant, surpuissant ou complètement frapadingue.
Comme pour ses romans, Ellroy se débrouille pour que le lecteur ne puisse pas se détacher de la lecture. Le style est percutant sans tapiner ; les phrases sont courtes, sans fioritures, et tout est dit.
Un passage résume parfaitement le trait le plus marquant de sa personnalité : « La trajectoire de ma vie – du ruisseau jusqu’aux étoiles – et sa dureté extrême m’avaient convaincu du bien-fondé de l’absolutisme et de la folie de la permissivité. Je ne pouvais pas être autrement. J’étais un homme d’une foi fervente. Psychologiser, c’est choisir, par facilité, de ne pas se lancer dans une quête inflexible de la perfection ».

Lecteurs d’Ellroy, lisez ce truc.

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