31 décembre 2010

Je suis les effroyables voeux 2011 de Jack

En direct d'Abidjan, dernière teuf avant génocide.


Gaston et les euros millions

Je ne maitrise pas le plus-que-parfait, mais je m'a suis lancé quand même.
Gaston avait été ce qu’on appelle sans tact un nouveau riche. Un ancien pauvre nouveau riche même, si la précision vous botte.
Ça avait commencé il y avait tout juste un an. Sa mère lui avait acheté un euro million pour Noël, normalement le cadeau de chiotte assuré qui, au mieux, ferait de vous l’heureux bénéficiaire d’un pactole de dix euros. Voyez le genre ? Comment une mère avait-elle pu offrir une telle gnognotte à un fiston ? Lui, le fruit de ses ovaires d’avec un compagnon franchement d’infortune, le daron, ce soldat-déserteur inconnu qui avait fini par reposer en toute impunité sous l’Arc de la débâcle.
Il avait dû mimer le faciès de miraculé à sa mère, une satisfaction d’illuminé, qu’on se serait cru à Lourdes, comme beaucoup de gens obligés de surjouer un bonheur postiche, en somme. Puis la soirée avait continué avec son frère rigolard, aussi moche que lui. Leur mère ne les avait pas loupés les deux et vu sa trombine à elle, et paraitrait que le père refoulait les regards, ce qu’elle devait engendrer ne pouvait être que d’une logique mathématique implacable, l’équation parfaite. Racine carrée de laideron ajoutée à disgracieux puissance dix, égale engeance de cochons. Les chats n’avaient pas fait des chiens comme on l’avait dit.
Le résultat de l’euro millions avait eu lieu le soir même, avant le réveillon. Il avait regardé sur internet le lendemain, sans trop d’espoirs. Il n’en avait pas cru ses orbites. Il avait eu tous les numéros. Hallucinant. Lui qui aimait peu l’argent, le voilà le récipiendaire de trente-cinq millions de petites douceurs en monnaie européenne. Pourtant, il avait voté contre en 2005.
Trente-cinq millions d’euros pour vous chambouler la vie. ça l'avait tellement mis dans le cosmos qu’il fut incapable de convertir en nouveau franc. Il avait failli appeler sa mère, mais avec sa grande bouche habituelle, même Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière auraient été au parfum. Il n’avait pas envie de se faire braquer par d’innombrables Moustapha en bas de chez lui. Ça devait rester secret et une fois sécurisé dans un quartier d’apeurés fortunés, là, il n’aurait plus qu’à prévenir les rapaces.
Il avait eu rendez-vous avec la Française des jeux, qui lui avait proposé un choix d’institutions bancaires, partenaires de la société. Il leur avait dit « Où sont les juifs ? ». On lui avait répondu que Lazard Frères Gestion SAS en était gorgé. Alors, il leur avait demandé un rendez-vous avec eux pour deux raisons. La première était qu’avec les juifs son argent travaillerait au mieux de sa forme, et que rien que pour ça les nazis avaient été des salopards. La deuxième était qu’au cas où une grave crise économique aurait l’intention de percer son coffre, les banques juives seraient les dernières à être dilapidées. Savaient y faire, les habiles, c’était leur truc. Et si c’était antisémite de dire ça, alors les banques juives étaient les premières à être antisémites.
Il leur avait foutu deux cent millions de francs dans la tronche pour qu’il sue à douze pour cent à l’année, soit six pour cent net de rapine étatique, soit environ cent cinquante mille euros par mois, soit un million de francs jusqu’à ce que la mort vienne solder le compte. De plus un des charmants Lazard lui avait ouvert un compte courant avec les vingt-neuf millions cinq cent quatre-vingt-quatre mille neuf cent cinquante francs en surplus. C’est tout.
Gaston avait déjà un peu cogité sur le sujet, utilitairement et moralement. Pour lui avant, l’argent c’était mal, maintenant, bizarrement, c’était pas si mal. Il avait enfin compris pourquoi y avait tant d’intéressés sur le créneau. Il allait pouvoir dormir dans du satin, s’envoyer autre chose que des miss boudin, manger le caviar à la soupière, fumer du Cubain en compagnie des Saoudiens de Marbella, faire le kéké sur les pistes de Gstaad, se faire refaire la frimousse selon les canons d’Hollywood, être faussement admiré et s’offrir le luxe d’être véritablement détesté, mais encore envié, se comporter en seigneur moderne et être une valeur au dessus des autres. Sacré bon programme ! Vive l’euro !
Le soir, alors qu’il n’était pas au courant, la Française des jouasses lui avait offert une nuit au Ritz, paraissait que c’était habituel, histoire de s’y faire tout de suite aux douceurs. Arrivé sur place, il n’avait jamais autant vu de personnes être fières d'elles-mêmes et autant de larbins se frotter à ses pattes en ronronnant. Il avait aimé ça aussitôt. Il avait eu l’impression d’être Louis XIV en bonne et due forme.
Il avait demandé une pute au comptoir. On lui avait répondu que ce n’était pas le genre de la maison, mais une heure après avoir investi sa suite, un groom lui avait discrètement présenté un catalogue de ce genre de service. Il en avait pris deux des services, une blonde et une rousse. De plus, le garçon d’étage lui avait proposé un apéritif nasal. Pourquoi pas ? Il lui avait dit que c’était de la pure, alors qu’il fallait y aller mollo la première fois.
Les professionnelles étaient enfin arrivées et avaient pris les choses en mains. Elles avaient été rassasiées d’apéritifs, ce qui les avait rendues ensauvagées. Les réjouissances s’étaient avérées à la hauteur de ses espérances. Gaston avait été éclaté jusqu’à l’os. Pour finir en beauté, il s'était envoyé un autre apéritif colombien. Cependant, il avait pris à la légère les recommandations du fournisseur. Que de mal lui en avait pactisé au Gaston ! Il s’était écroulé après quelques spasmes devant les insatiables coquines qui avaient déguerpis avec le reste de la poudre. La police en avait conclu à un décès par overdose après fatigue physiologique. L’institution hôtelière en avait été mal à l’aise, ainsi que la Française des jeux. Une publicité ravageuse à taire d’office.
Une inspectrice s’était présentée à la mère de Gaston. Celle-ci s’était esclaffée en apprenant que son Gaston était décédé des suites d’une overdose de cocaïne, après avoir virevolté avec deux putes de luxe dans une suite du Ritz. Elle en avait conclu que la police devait être bien surmenée pour lui annoncer de pareilles sotties. C’était quand elle avait dû identifier le corps au motel des macchabées qu’elle avait dû rendre son incrédulité à l’horrible vérité. Son Gaston était mort après avoir gagné aux euros millions. Elle s’en était voulu. Une orange à Noël, comme au bon vieux temps, lui aurait gardé son Gaston. Après l’héritage, elle avait tout donné au téléthon. Avec eux au moins, elle était certaine que cet argent maudit n’allait servir à s’envoyer des apéritifs nasaux et des putes dans un hôtel de luxe.


FIN

26 décembre 2010

L'ange des trous du cul


Quand on entend une Christine Lagarde soutenir la « liberté d’expression » de Julian Assange, il est recommandé de se méfier. D’abord, parce que c’est Lagarde qui parle, mais aussi parce qu’on a du mal à comprendre pourquoi lier ensemble Wikileaks et liberté d’expression. Une des spécialités des gens qui nous gouvernent est désormais de dire n’importe quoi à n’importe quel sujet, et de ne jamais renoncer à une parole démagogique de plus. Or, la position d’Assange est si manifestement celle de Robin des bois qu’il faudrait être une sorte d’ogre pour tenter de l’enfoncer. Lagarde s’en garde donc.

Pourtant, ce que fait Julian Assange n’a pas grand rapport avec la liberté d’expression. Il veut plutôt interdire aux divers pouvoirs la liberté de ne pas s’exprimer et celle d’agir en dehors du champ médiatique. Pour lui, s’exprimer est non plus un droit, mais un devoir sans riposte. Le monde gouverné par les Julian Assange de tout poil consisterait à tenir une conférence de presse chaque fois qu’on termine un entretien avec quelqu’un, et à balancer sur son compte ce qu’on en pense vraiment. Pas de place pour la dissimulation, la tactique, la feinte, le mensonge, la décence, la délicatesse, la retenue, Assange veut qu’on y aille à fond ! Droit non seulement dans ses bottes, mais aussi dans celles des autres ! Comme tout bon militant qui se respecte.
Présentée comme la vertu moderne devant être appliquée de force aux mœurs politiques et au monde de l’économie, cette Transparence est censée protéger le citoyen. Si un imbécile veut croire qu’un principe inquisiteur sera un jour appliqué avec rigueur aux puissants tout en laissant les faibles tranquilles, qu’il ne s’en prive pas. Mais, par pitié, qu’il n’essaye pas de se faire passer pour autre chose qu’un terrible idiot.

Contraints de « tout dire », les dirigeants seraient donc enfin dans la position de devoir rendre des comptes au peuple et, par la grâce du Net, presque en temps réel. Les démocraties parlementaires avaient inventé le principe de la responsabilité politique des gouvernants ; en voici la version Internet. Bientôt, Wikileaks proposera de recomposer les gouvernements d’un simple clic : le ministre n’a pas été transparent, il est viré ! C’est le vieux rêve de la souveraineté populaire qui renaît, avec l’infaillibilité du peuple et le mandat impératif. On va rire.
Bien sûr, personne n’essaie de nous expliquer comment mener une négociation internationale sans prendre en compte les intérêts des parties, les rapports de forces, sans chercher le compromis, sans mener des tractations secrètes, sans abandonner une position pour en conserver une autre, etc. Dans le monde des Yaka Faukon, l’intérêt général est unanimement identifié, reconnu, et tout le monde déferle en sa direction comme un seul homme : la paix, la concorde, la fin des haricots. On mène une négo avec la ligne bleue des Vosges en ligne de mire, et l’horizon radieux de l’humanité comme coucher de soleil. Formidable ! Seulement voilà, dans la réalité, il n'est pas impossible que la paix soit la continuation de la guerre en mode mineur, et l’intérêt des nations, des peuples, des blocs économiques, ça existe. Assange voudrait que tout cela s’efface devant l’impératif ultra moral de dire la vérité, et rien qu’elle. Et, l’ayant dite, il en attend le nirvana, au bas mot, la fin des maux. Comment peut-on être aussi bouché ? Comment être à ce point dépourvu de psychologie ? Mystère.


Par son faciès comme par son attitude, ce branque me rappelle Tintin, que déjà gosse je prenais pour un dangereux maniaque : aucune souplesse. Pour lui, la supposée vérité a un statut monolithique imparable devant se suffire à lui-même. Or, un étudiant en journalisme de première année sait déjà que la vérité est une construction qui n’a rien de pur (ce qui ne signifie pas qu’elle soit l’égale du mensonge, ou de l’erreur). La vérité, comme le « fait historique », c’est une proposition ayant suffisamment de références pour tenir le rôle de vérité, jusqu’au prochain épisode, jusqu’à la prochaine critique. Et surtout, vérité et mensonge sont des notions dynamiques qu’il faut jauger en prenant en compte le temps. On ne demanderait pas à un joueur de poker d’annoncer en permanence et en toute transparence les cartes qu’il a en main… D’ailleurs, la meilleure preuve que le mensonge et la dissimulation sont utiles, c’est la structure et la façon d’agir de Wikileaks elle-même ! Essayez de savoir précisément qui dirige la boîte, comment elle procède et combien d’argent elle brasse, pour voir… Wikileaks utilise le secret et le cryptage pour promouvoir la Transparence. Pour éviter le sophisme, on dira que ce sont les circonstances qui la poussent à agir ainsi, et on aura quand même démontré que les circonstances, ça compte. Si ça compte pour Assange, ça peut compter pour les diplomaties du monde, non ?

Je ne fais pas partie de ces gens qui tombent sur la Transparence à bras raccourcis. Le principe d’utiliser les fonds publics à bon escient, par exemple, et de permettre un contrôle de l’emploi qui en est fait, il me semble difficile de s’y opposer. Mais il y a loin entre la surveillance des finances publiques et le marquage des politiques « à la culotte » que Wikileaks prétend faire au nom du peuple qui, bien sûr, ne lui a rien demandé. Quand on en est à balancer sur la place publique des notes diplomatiques, ou des documents relevant du secret de l’instruction (affaire Dutroux), on change de catégorie, on arrive à un système généralisé d’inquisition permanente visant à rendre impossible toute action en dehors du champ public. Le monde doit être médiatique, nous dit-il en substance, ou cesser. Il me fait penser aux délateurs « pour-la-bonne-cause » qui menacèrent de révéler l’homosexualité de personnalités publiques ayant jusque là estimé meilleur de la cacher. Pour ces enculés hier comme pour Assange aujourd’hui, rien ne mérite d’échapper à la médiatisation, tout le monde doit tout savoir sur tout, et sur tous.

Si Assange est connu, ce n’est sûrement pas parce qu’il est le premier à révéler des choses cachées au public. C’est plutôt la méthode massive qu’il emploie et la chambre d’écho mondial que représente Internet qui font la nouveauté de Wikileaks. Depuis l’émergence du Net, on nourrit le fantasme de l’information en direct, c'est-à-dire pouvant se passer de médiateurs (les journalistes, en gros). La position de Wikileaks ressemble beaucoup à l’avènement de ce fantasme et c’est probablement une des raisons du mouvement de sympathie qu’elle recueille. Et quand on vit en France, on est bien forcé de reconnaître que la perspective de voir les journalistes pointer en masse au chômage a de quoi enthousiasmer ! Si les fumiers qui nous servent la messe quotidiennement pouvaient fermer leurs gueules une fois pour toutes, on se sentirait déjà mieux ! Un problème demeure, cependant : les journalistes nous ont tellement menti que même en faisant le contraire, même en les exilant sur Mars, on n’est pas sûr de s’approcher de la vérité ! Et puis, l’information n’est pas qu’un piège à cons, c’est aussi la colonne vertébrale de la société mondialisée, c’est le plus fort élément de pouvoir actuel. Autant dire que le fantasme d’une info que les individus traiteraient « en direct », voire « manipuleraient », (voire « comprendraient »), en un mot : d'une information démocratique, c’est de la grosse blague pour enfant de chœur, Wikileaks ou pas.
Enfin, on aime aussi Assange d’une façon bassement poujadiste : on est content que Wikileaks « balance » des trucs sur les puissants, sans égards pour les enjeux, les conséquences, les circonstances, les arrières pensées, etc. Etant désespéré par le spectacle du monde, on applaudit au fouteur de merde, même si cette dernière a toutes les chances de nous retomber sur la gueule. Un néo nihilisme de plus. C’est l’option « pirate-friendly », qui remplace pour une jeunesse désœuvrée les aventures outre-mer des nos arrières grands-parents. C’est l’activisme « hacker » qui agit pour le Bien avec les armes de l’ennemi, bigre ! C’est le saint qui assassine les méchants pour en dénoncer la violence ! C’est le bobo geek qui accède à la propriété en rêvant table rase !
Assange ne pouvait tomber mieux, et son nom ressemble à un programme de séduction : c’est bel et bien l’ange des trous du cul.

22 décembre 2010

Multicultural Romance from the 70's


Tiré du film : Eaux Sauvages (1978)

Les nanars d'il y a trente ans, ils étaient pas comme ceux d'aujourd'hui.
Rendez-nous les doubleurs seniors en préretraite !

Le cinéma à coups de marteau


Ainsi, un acteur noir va jouer le rôle d’un dieu nordique dans un film à la con ? L’acteur britannique Idris Alba va en effet tenir le rôle de Heimdall (dont le nom signifie… dieu blanc) dans le film Thor, à paraître bientôt. On se doute bien que les producteurs du film n’ont pas trouvé mieux pour qu’on parle de leur chef d’œuvre dans un gros beuze. De ce point de vue, ils ont réussi leur coup, comme on peut le dire quand un détrousseur de vieille dame parvient à s’enfuir.

Je n’ai évidemment rien contre les acteurs noirs, pas plus que contre les dieux nordiques à grosse matraque. J’ai même une nette préférence envers les premiers, je l’avoue. Mais, au-delà de l’effet polémique recherché, on arrive quand même ici à une forme d’absurdité du plus gras comique. Au nom de l’indifférenciation de rigueur, fera-t-on jouer le rôle de Michel Petrucciani à Depardieu ? Dans la prochaine bio de Marie Curie, appellera-t-on Sébastien Chabal pour incarner la savante ? Et ce con de Clint Eastwood, pourquoi diable est-il allé chercher Morgan Freeman pour représenter Mandela ? Pourquoi ne lui a-t-il pas préféré Danny deVito ?

On connaissait les pseudos historiens qui tentent de faire passer les pharaons d’Egypte pour des Noirs africains (malgré Néfertiti, entre autres, dont le buste polychrome très blanc peut être admiré à Berlin). On va désormais se farcir une autre forme de révisionnisme, certes moins dangereux mais tout aussi pervers : celui qui consiste à imposer des fantasmes contemporains sur des mythologies anciennes, et bientôt sur l’Histoire. Je suis sûr de moi : on aura droit à un Charlemagne métis, à une Jeanne d’Arc asiatique, à un Gengis Khan Breton. Mieux : on verra Churchill incarné par Madonna, résistant de tout son britannique entêtement à un Will Smith déguisé en Hitler, tandis que dans sa furie de tout mélanger, le néo-cinéma moderne tournera la prise de Constantinople par les Mexicains et la découverte de l’Amérique par l’armée de Bourbaki.
On dit que les jeunes n’aiment plus l’histoire parce qu’ils la trouvent compliquée ? Ils vont se régaler.

21 décembre 2010

Joyeux Noël Sakineh !


LA REGLE DU JEU : LES 20 ANS
envoyé par ParisWebTvQuartier. - L'actualité du moment en vidéo.


Sakineh ne supporte plus cette torture infernale. Depuis que BHL s’inquiète de son sort, sa détention s’éternise et ses oreilles sifflent en permanence. C’est trop pour un petit bout de femme.
BHL a déniché son nouveau Dreyfuss et cette fois-ci bien en accord avec notre doxa bourgeoise contemporaine : une racli surtout pas babetou. Une valeur symbolique à l’apex du fourre-tout idéologique postmoderne.
Mais alors Sakineh, à quoi sers-tu, bon sang, aux yeux des guignols du Flore ? Pourquoi en ton nom, notre bourgeoisie intellecto-esthético-botoxisé s’empiffre de petits fours et s’abreuve de champagne de renom jusqu’à en être flagramment pompette comme Lavilliers ou Bergé ? Sauvez Sakineh, ouais ! Mais pas sans mon Moët & Chandon et mon toast au caviar ! (même pas de la gnôle, putain, mais c’est quoi ces Français de merde !).
Leur philosophe : BHL ! Au-delà même d’être un pseudophilosophe, c’est leur gourou ! Le mandarom de la bourgeoisie qui se fait dresser des statues médiatiques. Il se prend pour Sartre même ! Bien que celui-ci avait tout faux, au moins il faisait penser ! BHL ne veut pas que sa classe dominante et le bon peuple embourgeoisé pensent, il veut que ça croie ! La pensée, la perception lucide, fait trop de mal, la croyance est confort ! BHL les déculpabilise d’être des bons à rien. Leur humanisme ? La meilleure agence de communication qui soit. Faire siennes les valeurs des faibles et les instrumentaliser pour leur piteuse gloire.
Ma bichette, tu sers à justifier, à légitimer leur domination de classe. Une classe dominante et parasite, ouais ! Mais une classe humaniste, putain ! De ton minois, ils n’en ont rien à lifter. Ils sont bien trop narcissiques pour ça. Ils veulent se croire bon, être aimés pour leurs fallacieuses prodigalités, que l’on crie sur tous les toits leurs bienveillances cosmiques, que leurs noms résonnent aux côtés des plus mirifiques et médiatiques causes qu’ils auront parasitées et parfois créés de toutes pièces.
« Nous, on est bonté et vous n’avez plus rien à craindre de la bourgeoisie, on est vachement bien désormais », tel est le discours à comprendre de ces minables narcissiquement communautaire. C’est de la désinformation. Ce discours est bien plus adressé à l’opinion publique qu’à Téhéran et à toi.
Il n’est même pas intéressant que tu t’en sortes trop vite, Sakineh. Plus ça dure pour toi, plus ça dure pour eux. C’est des Rocco Siffredi humanistes ! Des pornocrates du bon sentiment intéressé ! Plus ça dure, plus leurs autosatisfactions, leurs vanités du bien, leurs condescendances se repaissent grassement. Tu es spectacularisée, ma pauvre, pour leurs plus grands profits. C’est d’une bonne image qu’ils ont besoin et tu sers à l’entretenir. C’est eux qui décrocheront l’oscar de « l’humain le mieux bien », pas ta pomme. Toi, tu auras celui du courage, qu’il faudra que tu te décernes toi-même, car ce n’est pas dans leur budget. Tu n’es pas qu’un vulgaire pion seulement pour Téhéran, tu l’es aussi pour le café du Flore. C’est une double pénétration que tu subis, Sakineh. Joyeux Noël !

20 décembre 2010

CGB Dimanche décembre 2010

Con de Noël


On se devait de vous faire partager cette perle déféquée il y a un an sur un site spécialisé RH par une huître numéro 0, car pesant plus de 151 grammes de connerie, bien laiteuse de nauséabondieuseries laïques, de sophisme sans Sofia (à moins qu'elle ne soit devenue majeure depuis les temps antiques...), et de toutes les techniques softs d'aliénation de type prédication pseudo-scientifique aux vertus psychosomatiques pour leurs destinataires, valorisantes pour leurs seuls émetteurs, nommées dans les milieux initiés des Ressources humaines et autres milieux avertis des sectes indo-bobo-New-Age à la petite semaine, méthodes de développement personnel, d'expression de soi, ou encore, de mise en résonance des axes X avec leurs Moi introuvables du même nom entendus à la lettre... X. Pauvre Génération Y...
Ce texte, caramélisé du narcissisme de son auteur, dégouline d'autosatisfaction et de condescendance, en plus d'être frappé du sceau de cette rebellitude sucrée et déposée, qui fait la marque des spécialistes en "potentiels humains" à double mèche laquée, estampillée Franck Provost. L'auteur est un champion, un véritable étalon, imprenable sur terrain lourd, très, très lourd... Coach toujours... Médamezémessieurs, Yves R. entre en piste, et ne vous y gourez pas : on a les gurus qu'on mérite... Bonne dégustation.

Croyez-vous au Père Noël ? Par Yves R.
Publié le 23/12/2009


« Je suis un symbole. Un symbole de la capacité de l’homme à abolir l’égoïsme et la haine qui dominent si souvent sa vie. Si on ne sait plus croire, si on n’accepte pas les vérités du cœur, on est condamné à une vie dominée par le doute » Santa Claus, extrait du film, (Miracle sur la 34ème rue, 1994).



Le Père Noël existe ? J'ai comme un doute...


A quelques jours de Noël, je souhaite m’écarter de l’écrit intellectuel, de la méthode, du pragmatisme, de tout ce qui est (finalement) si peu important... Je souhaite partager avec vous, pour mon dernier article de l’année, un écrit plus personnel, une intimité qui ressemblera peut-être en certains points à la vôtre.


L'auteur, un coach descendu des cieux pour nous sauver !


Ce soir, je viens de regarder pour la... 10ème fois, le film « Miracle sur la 34ème rue », adaptation du film du même nom réalisé en 1947. Chaque période de Noël, je regarde ce film pour me rappeler, ou du moins, pour ne pas oublier quelque chose d’important. Je souhaite ne pas oublier la formidable capacité que nous avons de rêver. Le rêve, cette part de notre imaginaire qui possède le potentiel de s’incarner dans la réalité. Le rêve, nombre d’entre nous le perdons en cours de route avec le temps...


L'auteur en pleine introspection : "Que je suis fascinant !"


Il y a quelques années, je faisais passer des oraux pour des prépa-HEC dans un lycée. J’ai le souvenir de cette jeune femme entrant dans la salle. Nous étions un jury de quatre personnes. La candidate avait une vingtaine d’année. Elle s’assied en face de moi. Je la revois si sérieuse, si « adulte », habillée comme une personne aux si grandes responsabilités dans un groupe international. Le menton quelque peu en hauteur, le timbre maîtrisé, le regard fixe. Elle connaît, c’est un fait, les règles de la communication. Elle nous explique que pour des raisons familiales (orpheline de mère), elle élève seule ses six frères et sœurs. Elle a dû apprendre très tôt à avoir les pieds sur terre, à faire face à la réalité des choses. Elle nous explique qu’elle ne croit plus en rien, ni au Père Noël, ni aux rêves. Elle a le sens du management, des responsabilités, du sens pratique, etc. Pour cette jolie jeune femme, la vie est un lieu de combat. Elle compte bien y réussir. Je me souviens avoir ressenti une grande tristesse à l’écoute de ses propos. Comment, si jeune, pouvait-on avoir perdu l’éclat dans les yeux ? Son propos fut brillant mais froid... La jeune femme se leva et au moment de quitter la salle, je l’arrêtai et lui posai cette question : « est-ce vrai mademoiselle ? est-ce vrai que vous ne croyez plus au Père Noël ? »


"Hummm, nous pourrons bientôt passer à l'oral mademoiselle..."


Je souris encore en repensant à sa tête, mais aussi à la tête des membres du jury, vous savez, ce genre d’expression de personnes qui se disent « mais qu’est-ce qui lui prend ?! ». Mais j’assume ma question et la lui repose. Il faut bien à l’étudiante vingt bonnes secondes pour reprendre ses esprits, car c’est un fait, cette question n’était pas prévue. « Non ! » me répond-elle, « moi si » lui dis-je. Elle m’a regardé avec un regard incrédule, ne sachant pas si c’était du « lard ou du cochon ». Mon regard, lui, exprimait ma profonde sincérité, car oui, j’étais sincère. Je lui proposais, si elle le désirait, de lui en parler lorsque les derniers étudiants seraient passés. Elle ferma la porte en me regardant. Dans la salle, il y eu un silence. Les membres du jury semblaient mal à l’aise, même si dans leurs yeux, j’ai cru observer un pétillant, qui, bien sûr était contenu par la dignité de leur fonction institutionnelle respective.


"On étouffe dans cet oral, mmm..."


En fin de journée, il y avait un grand buffet où l’ensemble des étudiants et des jurys étaient présents. J’étais assis à une table. Elle arriva devant moi avec un groupe de jeunes candidats au prestige. Il y avait dans leurs yeux du questionnement, de l’émotion, de l’intrigue. « Etiez-vous sérieux tout à l’heure lorsque vous m’avez dit que vous croyiez au Père Noël ? » me demanda la jeune femme. Je lui ai proposé, ainsi qu’aux autres étudiants, de s’asseoir. Puis je lui répondis : « oui ! »


"Mademoiselle, il faudra vous mettre à nue si vous voulez mon aide..."


La discussion, du moins le thème, avait attiré d’autres personnes. Il me fallait maintenant aller jusqu’au bout de mon idée. C’est ce que je fis. Voici peu ou prou ce que je dis alors : « le Père Noël est le symbole d’un état d’esprit, un état d’esprit qui accepte le champ des possibles. C’est un état d’esprit porteur de générosité, d’empathie, d’attention aux autres. C’est un état d’esprit où chaque personne offre ce qu’elle a de meilleur à autrui sans contre partie. C’est la part d’humanité qui nous sépare de la machine, l’aptitude à aimer. Alors oui, l’esprit de Noël est pour moi quelque chose de fondamental et donc oui... je crois au Père Noël, non pour sa représentation humaine habillée de rouge, mais pour ce que cette personne du fond des âges nous rappelle chaque hiver, qu’importe si c’est coca qui l’a repeinte... » Il y eu un grand silence à ce moment. La jeune femme me regarda, je crois qu’elle était émue. Je lui dis la tristesse que j’avais éprouvée en l’entendant lors de l’entretien, car oui, quelle tristesse de ne plus croire, de ne plus rêver... Nous avons tous discuté pendant un long moment.


"Dieu est mort ! Vive le Père Noël !"


Je ne sais pas ce qu’elle est devenue, ni les autres d’ailleurs. Je me souviens qu’ils m’ont souris avant de partir.
Dans quelques jours ce sera Noël, la question n’est pas de savoir ce que vous mangerez, ni avec qui vous le passerez, mais de savoir si à ce moment précis, à ce moment spécifique de l’année, l’Esprit de Noël vous habitera... si vous croirez, encore, au Père Noël ?
Joyeux Noël à toutes et tous.

À propos de l’auteur :

Yves R., Directeur associé de SUCCESS-Leadership-Noscouilles.molles, responsable du Comité Scientifique de la société Zobdanstonkul, ancien sportif de haut niveau (champion olympique de branlette), il est spécialisé dans le domaine de l’accompagnement des potentiels humains (en fin de vie). Il propose en 2006 un travail de recherche conséquent dans le domaine du potentiel humain (et animal) et développe une théorie visant à expliciter la complexité qu’entend la posture du coach (forcément dominante ; prédilection pour la levrette de Vishnu) ; Master 2 professionnel en fonction d’accompagnement, option euthanasie. Yves intègre systématiquement la pensée complexe dans son travail de praticien-réflexif (et la vaseline, c'est cadeau !).

N'hésitez pas à retrouver Yves R., plume de tribune d'un site RH en vue, qui manifestement ne craint pas le spectre du Commandeur du ridicule en laissant publier de telles inepties dans ses pages, mais qui par son laxisme éditorial, révèle sans ambages ce qu'est aujourd'hui devenu l'emploi : une décharge dont les détritus sont la chasse gardée des Yves R., ces éboueurs, dandys vampires, clones d'une armée de clowns pseudopsychologues en uniformes Armani, qui constituent la force de frappe infantilisante du totalitarisme mis au (mauvais) goût du jour. Le XXIème siècle sera lounge... et donc ne sera pas.

19 décembre 2010

Ne jamais laisser la vérité entraver une bonne histoire.


Au début du premier épisode de Boardwalk Empire, dernier projet en date de Martin Scorcese, on peut voir le personnage principal de la série, Enoch "Nucky" Thompson, trésorier du parti républicain, businessman, mafieux et homme fort d'Atlantic City, campé par Steve Buscemi, faire un discours devant les membres d'une ligue de vertu féminine. A la fin du laius, afin de faire chavirer le coeur des vieilles biques, il leur raconte une petite histoire de Noël, celle d'un jeune garçon pauvre et de sa famille, orphelin de père, soutien de famille, vivant d'expédients aux abords des docks de la ville quelques 30 années plus tôt. Affamé, mort de froid, le petit garçon du conte se trouve, un jour, obligé de tuer 3 rats pour ne pas mourir de faim. Grâce à son courage, lui et sa famille survivent et vous avez devinez la chute, ce jeune garçon n'est autre que lui-même, Nucky Thompson, aujourd'hui l'homme le plus puissant de la ville. Tonnerre d'applaudissements, foule aux yeux humides, Enoch a gagné le cœur de ses dames qui n'oublieront pas de voter pour lui et d'être assurées de sa vertu.
Quittant la salle en compagnie de son jeune porte-flingue, celui-ci impressionné, interroge son boss sur la véracité de l'histoire du petit garçon. Nucky lui répond dans un grand sourire :
Première règle en politique : ne jamais laisser la vérité entraver une bonne histoire.


Actuellement en salle en France, le documentaire « Le Président » sur la dernière campagne régionale victorieuse de Georges Frêche sur les bonnes terres du Languedoc-Roussillon. Le documentaire si il reste un peu superficiel est une réussite dans la lignée de celui de Serge Moati sur Le Pen 2002 ou celui de Depardon sur la « partie de campagne » de Giscard en 1974.
Au cours du docu, on peut voir l'ancien Parrain Montpellierain en meeting raconter la très belle histoire de son défunt pauvre papa, sans le sou, le ventre creux mais le cœur patriote, s'en allant s'enrôler dans l'armée à 17 ans, quittant la campagne et la maison familiale, les pieds nus, les sabots autour du cou dans le froid et la neige aux alentours de 1940. La larme à l'œil, des trémolos dans la voix, le vieux est émouvant et la salle conquise.
Quelques semaines plus tard, on le retrouve, fêtant sa réélection, entouré de ses proches et de son équipe de campagne, dans sa villa. Là, il se laisse aller à leur raconter comment son grand-père paternel a fait fortune en revendant ses terrains agricoles au prix fort à l'État lors de la construction de la ligne de chemin de fer entre Narbonne et Toulouse. Ses conseillers en communication font immédiatement le lien avec l'histoire du père sans le sou du meeting précédent et demandent au Conducator de s'expliquer. Celui-ci, rigolard, content de lui et de sa supercherie, avoue son gros mensonge sur l'air d'après tout Paris vaut bien une messe. Même ses directeurs de campagne restent abasourdis et impressionnées (on voit qu'ils auraient bien aimé l'inventer celle-là) par tant de rouerie gratuite et de cynisme.

A la fin de la séance et du documentaire, alors que les lumières se rallument, la salle applaudira longuement la mémoire de son grand homme. Cocue mais contente, démontrant par l'absurde l'efficacité de la tactique du Sun Tzu méridional de faire campagne pour les cons et confirmant la maxime de Nucky Thompson : Ne jamais laisser la vérité entraver une bonne histoire.

17 décembre 2010

C'est la saison des châtaignes en Ukraine

Comme en Ukraine, on aimerait que le parlement Français suive cet exemple salutaire avec l'affaire Woerth.


Copié-collé du figaro

Cinq députés de l'opposition ont été hospitalisés jeudi soir. Ils refusaient de quitter l'enceinte du Parlement, pour dénoncer l'ouverture d'une enquête criminelle contre l'ancienne premier ministre, Ioulia Timochenko.

Une rixe a éclaté jeudi soir au Parlement ukrainien, expédiant à l'hôpital cinq députés de l'opposition. Ces élus du BYuT, le parti de l'ex-premier ministre Ioulia Timochenko, refusaient de quitter l'enceinte du Parlement en guise de protestation contre les ennuis judiciaires de leur chef de file, contre laquelle une enquête criminelle a été ouverte.

Des députés du Parti des régions, du président Viktor Ianoukovitch, sont alors intervenus pour faire place nette, a rapporté l'agence de presse UNIAN. «Nous devons nous assurer que le parlement pourra fonctionner normalement demain matin», a expliqué l'un d'entre eux. Selon Volodymyr Bondarenko, élu de l'opposition, cinq de ses collègues ont dû hospitalisés en ambulance.

Ioulia Timochenko, égérie de la «révolution orange» battue de justesse à la présidentielle de février, est soupçonnée par la justice de son pays, dans le cadre d'une enquête judiciaire pour la mauvaise utilisation de près de 300 millions de dollars reçus par Kiev en échange de la vente de ses quotas d'émission de CO2, à l'époque où elle dirigeait le gouvernement. Les fonds auraient été utilisés par le gouvernement pour combler les besoins du système de retraites. Assignée à résidence mercredi, elle rejette ces allégations. En cas d'inculpation, elle encourt de sept à dix ans de prison.

14 décembre 2010

Une justice gangbang


Pendant que le repris de justesse Eric Woerth prépare sa saison en affaires sur les sièges capitonnés de l'Assemblée Nationale, alors que Silvio Berlusconi est toujours le parrain en chef de l'Italie, en France, la justice vient de condamner une jeune fille pour avoir été sexuellement agressée par son voisin du dessus. La victime (pervers récidiviste), sortie des prétoires, prison avec sursis sous le bras, a en effet été autorisée par le tribunal à continuer à cohabiter avec sa salace voisine du dessous, et nous parlons bien de Kama Sutra...
La jeune femme qui vient d'interjeter appel, devrait à coup sûr se voir condamner à une injonction d'éloignement, qu'elle réclame injustement à cor et à cri contre sa victime, dans les semaines à venir. Nous pensons que ce serait un minimum... Nous rappelons à tous nos lecteurs, malgré l'adage nul n'est censé ignorer la loi, que l'agression sexuelle n'est pas un crime dans notre pays. Combien de jugements faudra-t-il pour enfin, définitivement réhabiliter le viol et banaliser l'attouchement sexuel ?
On attend impatiemment la prochaine journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, dont la juge de première instance, en l'espèce, doit certainement être, pour coroner le tout, du moins nous amusons-nous à le penser, l'un des plus beaux spécimens de militante engagée.

11 décembre 2010

Vive le vlan d’hiver



« On reviendra plus motivé que jamais après les vacances pour se mobiliser parce qu’il s’agit de notre avenir », avait-elle déclaré à un journaliste de TF1, cette étudiante française, en pleine manif de la dernière chance (sachons raison garder hein, nos manifestations ne sont que des simulacres de contestation, encadrées qu'elles sont par des flics syndiqués, des keufs encivilisés et enfin, des pandores encasqués, emmatraqués et emboucliés) contre la réforme du régime des retraites, s’immortalisant instantanément, pour tout esprit lucide, comme la Marianne bien dans ses baskets de ce début de troisième millénaire. Une preuve de plus de la dégénérescence ambiante, de la dévolution irréversible de l’esprit critique, qui comme chacun sait, a été inventé chez nous. Hum… Une croix sur Delacroix et les billets de cent balles vitriolisés et vitrifiés façon vitraux mauves et anonymes.
Cette Marianne lol nouvelle génération, n’était pas là pour guider le peuple. Elle était juste là pour une éventuelle transmutation people. Opération réussie pour elle ce jour-là. People dans son bahut et dans les tronches qui n’oublient pas les gueules de traîtres… Elle, elle était montée au front, sur les barricades télévisuelles, pour crier au monde son kif de partir en vacances et à vrai dire, entériner l’évasion vacancière comme le droit de l’homme le plus élémentaire et le plus inaliénable.

Les étudiants anglais, eux, sont dehors malgré le froid et ne rentrent pas chez eux parce que quand y fait nuit, y fait noir. Quand y fait noir, comme tout candidat de Koh Lanta invité à la survie (enculés d’Enfoirés ! A cause de ces alchimistes de la merde en tubes, on se paye un choc des Titans ce soir à la télévise : Koh Lanta contre Pékin express !), y font un feu. Et y rentrent dans l’tas. Comme une piqûre de rappel : les angliches ont décapité leur roi plus de cent avant que les montagnardojacobins ne fassent tomber la tête au serrurier royal, qu’avait oublié par-dessus tout de se fondre un passe… C’est Saint Pierre qu’a dû se marrer en le voyant débarquer funky fresh's style, la tête sous le bras.

En France, on couvre à la seconde près (pas plus de 15) la contestation étudiante anglaise qui s’installe dans la durée. Faut dire, étant donné que se noyer dans un verre d’eau est devenu notre spécialité, c’était sûr, trois flocons qui tombent, ça ne pouvait que devenir le sujet médiatique phare. On se marre comme des oufs au CGB, même si on a dû redescendre dans le métro, affronter ses wagons concentrationnaires et son humanité confinée étiquetée Si c’est un homme. En France, on a décidé de compter les points entre un gouvernement d'handicapés mentaux, tellement déconnectés de la réalité qu’ils ne sont plus à même de faire la part des choses entre la météo et le temps qu’il fait de derrière leurs fenêtres, et les occultoscientifiques de la nouvelle Eglise baptisée Météo France. Tous les ans, le même débat, sans que jamais n'émerge une procédure fiable, avec proclamation de la gratuité des transports par exemple (un ticket de métro coûte 1,60 euros ; le prix du litre de SP 95 étant quant à lui passer à 1,50 euros dans l'indifférence générale, et que je viens de payer mon paquet de blondes à 6,10 euros ; on attend la baguette tradition à 1,50 euros dans les heures qui viennent...). Dont acte.

« On reviendra plus motivé que jamais après les vacances pour se mobiliser parce qu’il s’agit de notre avenir. » Que cette triste pie se rassure, d’avenir, il n'en est plus. Aucun avenir n’a pu survivre à la mort de l’Histoire. Merci quand même d’avoir attesté d’un contreseing au dessus de tout soupçon, certifié du sceau de la niaiserie, le testament. Gros bisous salés et hooligans des peluches alcoolisées et droguées de Cégébie, le territoire qui se défend de toute carte et encartement. On t'offre une fleur. Un putain de pissenlit.


PS : Bande originale Mike Patton (Fantomas + Monde Cane), le Frank Sinatra du IIIème
millénaire.

Concours Miss Nationale

Toutes nos félicitations à Miss Nationale12

9 décembre 2010

On neige en plein délire


C'est pas de moi, ce qui n'empêche que c'est bien quand même.

- T’as rien oublié ?
Valise bouclée, frigo débranché, eau coupée (avec ces vieux tuyaux, mieux vallait être prudent et ne pas tenter la noyade du voisin d’en-dessous, déjà suffisamment con). Fin prêts, qu’ils étaient.
Ayant décidé de profiter des vacances scolaires pour aller se casser la gueule dans les Alpes, au lieu de patiner à Paris, la famille Durandale avait retenu trois mois auparavant à prix d’or ses places au Club Merdre. Elle s’était bien rongé les sangs, la petite famille, parce que des Noël sans neige, c’était pas ce qui manquait because le réchauffement climatique, certifiait le pater, un sage.
Mais dès la fin novembre, ils avaient constaté avec plaisir que cette fois, les dieux monothéistes ne les avaient pas abandonnés (sauf quand la petite avait manqué se péter le coude en tombant sur une plaque de verglas en accompagnant sa mère à la boucherie : depuis, ils songeaient sérieusement à devenir végétariens). La neige tombait à gros flocons ; papa allait pouvoir passer sa flèche d’argent, maman se délectait à l’idée de se croiser les bras pendant une semaine, et la moutarde, ben, elle suivait.
Ou plutôt elle essayait… Les vacances avaient failli mal commencer quand Capucine, dix, ans, un mètre trente-trois, s’était retrouvée emportée par le flot des voyageurs pressés de rentrer dans le wagon, paniqués, on les comprend, à l’idée d’avoir à attendre au moins deux minutes cinquante-sept le prochain métro. On avait finalement réussi à la récupérer, la mère ayant poussé des hurlements déchirants parce qu’on allait louper le train et que c’était sûr en plus qu’on les rembourserait pas vu qu’ils avaient pas pris l’assurance annulation ! Finalement parvenus gare de Lyon sans blessé grave, ils se précipitèrent dans le train juste avant que les portes se ferment.
C’était un avec couchettes, le train : ils allaient bien dormir, bercés par le doux roulis du métal, après avoir avalé les sandwichs préparés par les bons soins de la mère, parce que sept euros pour deux tranches molles de pain demi étiquetés Sodexo, fallait pas pousser !
Sauf que le doux roulis du métal était quand même bien entêtant : seule Capucine parvint à fermer l’œil, se réveillant à l’arrivée après dix heures cinquante-deux de voyage (les rails étaient plus frais en quarante), reposée, pimpante, bref, prête à faire chier tout son soul ses parents au teint terreux et aux yeux cernés.
Heureusement, le club vous prenait en charge intégralement à partir du moment où vous posiez moonboots sur le quai, vous permettant ainsi de débrancher en toute sérénité votre cerveaux lessivé. Il n’y avait plus qu’à se laisser traîner.
Le « transfert » (terme technique que seuls les initiés clubistes connaissent), en car, durait deux heures et quelques, et se serait bien déroulé si la petite n’avait pas vomi deux fois, dont une sur les genoux de sa mère. L’odeur incommoda tout le car pendant les trois-quart du trajet, et les voyageurs se plaignirent à grands coups de glapissements, faisant regretter amèrement au père de ne pas s’être fait vasectomiser avant qu’il soit trop tard. Un concours de gerbe s’ensuivit car, c’est connu, le dégueuli est en réalité bien plus communicatif que le rire.
Tout le monde fut donc soulagé à l’arrivée dans la station (qu’il nous est interdit de nommer pour ne pas faire de publicité).
L’hôtel était épatant : une batisse de fer et de vitres, tout en longueur et en hauteur, donnant l’impression rassurante, quoiqu’un peu utopique sans doute, de pouvoir résister à la plus mortelle des avalanches. Discours de bienvenue bien rôdé d’un beau GO bronzé, cocktail gratos d’arrivée (ne pas s’habituer à la gratuité : après il faudrait se servir de colliers dont le père aurait quand même du mal à digérer la valeur monétaire de chaque perle). Queue pour recevoir les clés de la chambre, queue pour prendre l’ascenceur embouteillé. Prise de possession de la chambre, re-queue pour avoir ses skis, course au garde-morveux pour se débarraser de Capucine pendant les cinq prochains jours, et petite sieste réparatrice. Les vacances commençaient.

Réveil à dix-neuf heures pour ne pas louper le dîner. Arrivés dans la salle des repas, les Durandale père et mère constatèrent avec plaisir qu’on ne les avaient pas volés. Sur la nourriture, en tout cas. Assiettes remplies à ras bord (ce qui est payé est payé), l’heureux couple se casa avec succès à une tablée fort sympatique composée de deux autres paires de partenaires avec enfants disparus eux aussi, un retraité égaré, et animée par le GO de corvée.Les discussions, fort intéressantes, tournèrent autour de la météo propice et de la qualité indéniable de ce repas « gar-gan-tu-esque ». Ophélie (la mère de famille dont nous avions jusqu’ici préservé l’anonymat pour on ne sait quelle raison) jetait parfois à la dérobée des regards à faire foirer les vacances (fondre la neige, pour les tardifs), vers le GO qui en avait vu d’autres, au grand agacement d’ailleurs de son conjoint qui lui, s’il n’était pas un Adonis, avait oublié d’être miro. Ils passèrent leur première nuit dans une ambiance légèrement glaciale.
Le lendemain, réveil dès huit heures, pour ne pas louper le cours, qui débutait à neuf heures quinze. Capucine, babillant sur les copines trop coool qu’elle s’était déjà fait, manqua les mettre en retard. Petit déjeuner rapide avant la dispersion des troupes, chacun devant rejoindre son groupe de niveau. Ils découvrirent alors que l’hôtel n’était pas vraiment « au pied des pistes », comme le précisait la brochure, mais plutôt à une bonne encablure de téléphérique (on pourrait peut-être en profiter pour réclamer un bon de réduction pour les prochaines vacances ?) ; Ophélie perdit presque un œil dans la file d’attente quand le skieur devant elle se retourna vivement, oubliant que ses batons pointaient à la verticale sur son épaule. Elle s’en tira avec une bonne griffure et la satisfaction d’une mémorable engueulade pendant laquelle elle avait affirmé avec conviction sa féminité la plus belliqueuse. Heureusement, « Que je t’aime », diffusée à plein volume par des hauts-parleurs jusque dans les endroits les plus reculés de la station, eut l’effet d’un baume apaisant et parvint à adoucir ses mœurs échauffées.
Nous ne nous étendrons pas sur les jours qui suivirent : ils se ressemblèrent tous plus ou moins. Capucine passait tous les soirs une bonne heure à son portable pour raconter par le menu à ses amies moins chanceuses le déroulement de sa journée (elle avait embrassé Gaston avec la langue le mardi, et ses parents se demandaient depuis pourquoi elle baissait le ton et gloussait quand ils venaient lui rappeler que son forfait millénium était loin d’être illimité). Ophélie s’était trouvé un nombre de points communs proprement ahurissant avec une Marocaine qui trouvait plus chic de venir skier en France. Et Jean-Philippe (le père de famille dont nous avions jusqu’ici préservé l’anonymat pour on ne sait quelle raison non plus) avait retrouvé un collègue N-2 auquel il toléra d’adresser la parole, parce que c’était les vacances. Il faudrait cependant veiller à retrouver une distance raisonnable, c’est-à-dire la plus grande possible, au retour à Paris…
Le vendredi, Jean-Philippe frôla de peu la flèche d’argent, après s’être mangé la dernière porte, mais c’était vraiment dégueulasse : il avait pris le départ avant-dernier, et les concurrents précédents avaient creusé des sillons profonds comme ceux d’une laboureuse dans un champs de maïs breton ! Sa femme ayant eu le mauvais goût de lui faire remarquer que le dernier n’avait pas semblé en être incommodé puisqu’il l’avait eue sa flèche, lui, il ne desserra plus les dents des vacances.
C’est donc dans une atmosphère un brin tendue que la petite famille prit le chemin du retour avec les deux cent quarante-sept autres clubistes. Capucine vomit à nouveau (deux fois) dans le car, ses parents ne parvinrent pas plus à trouver le sommeil qu’à l’aller.
Séparations bouleversantes sur le quai de la gare à Paris : mais on allait se revoir (le club Merdre avait un hôtel for-mi-dable à Agadir !), Capucine avait pris les numéros de ses nouvelles meilleures amies, et Jean-Philippe, toujours aussi silencieux qu’un moine de l’ordre des Chartreux, daigna serrer du bout des doigts la main de son N-2. Les vacances se seraient finalement bien terminées s’il ne s’était fait une entorse en descendant les marches (non salées) du métro.

J'ai pas trouvé de titre


Jovanovic et Sarfati contre les banques chez Taddéï [1/2]
envoyé par Antipenseunique. - Regardez les dernières vidéos d'actu.

7 décembre 2010

Allez Canto!!

Qu'apprends-je! Tous les gens "sérieux" s'accordent à baver sur le diable rouge? Tous unis par la sainte bave. Des mange-merde de la LCR, aux journaleux en passant par l'endive Barouin... Barouin-pinpin dirait l'autre.

Va falloir se calmer les trouducs.
Primo, Canto n'a rien inventé, deuxio, ça a déjà marché:

(...) les murs s'étaient couverts d'affiches invitant les anglais à retirer leur argent de la Banque.
la banque d'Angleterre était la seule institution nationale qui fût plus respectée que le Duc. L'insurrection des déposants avait vaincu celle des seigneurs.

Maurois, Disraëli



Donc, direction votre agence: une, deux!

4 décembre 2010

Au cinéma ce soir : Le conseiller d'État

Grand, brun, visage pâle, séduisant, les tempes précocement blanches, un léger bégaiement, protégé du vieux gouverneur de la ville de Moscou, le Prince Dolgoroukoi, et flanqué de Massa, son serviteur japonais, ancien bandit dévoué corps et âme à son maître. Ainsi va Eraste Petrovitch Fandorine, héros des aventures imaginées par Boris Akounine, pope-star de la littérature policière russe contemporaine.

Publié en France aux Presses de la cité et en poche dans la collection Grands détectives chez 10/18, ses droits cinématographiques à l'international appartiennent au Hollandais violent, Paul Verhoeven, dont le projet d'adaptation du 1er tome des aventures du jeune Eraste, The Winter Queen (Azazel en version française), semble avoir méchamment du plomb dans l'aile.
Restent deux très belles adaptations par le cinéma russe, évidemment inconnues en France alors que la série rencontre un joli succès en librairie, du Gambit Turc (3ème tome) et du Conseiller d'État (6ème tome) qui est le sujet de ce billet.

On retrouve à l'affiche du film, Konstantin Khabensky dans le rôle du chef des terroristes, que l'on a déjà pu voir en France dans le rôle de Koltchak dans le film L'Amiral ou dans les adaptations ciné des livres Nightwatch et Daywatch dans le rôle d'Anton.

Mise en bouche (tirée du site de la FNAC) : 1891. Depuis quelques années, en Russie, la chasse à l'homme d'État est ouverte. Les groupuscules révolutionnaires fleurissent, les attentats sanglants se multiplient. Le général Khrapov, récemment, promu gouverneur général de la Sibérie, vient ainsi d'être assassiné clans le train qui le conduisait à Moscou, par un tueur qui a usurpé l'identité du conseiller d'État Eraste Petrovitch Fandorine en personne !

Seul petit inconvénient, c'est de la VO russe sous-titrée en anglais, mais nous ne doutons pas que vous soyez l'élite, la crème des lecteurs aventuriers du Web qui ne s'arrêtent pas à ce genre d'insignifiants détails !

























Affaire Wikileaks: Sarko contre-attaque