31 mars 2010

Schmock et Archischmock

A la faveur d'un commentaire sur l'affaire Guillon, un lecteur anonyme m'a filé le lien d'un mec à la fois drôle et pertinent : Archiscmock. Je ne résiste pas au plaisir de relayer deux de ses vidéos, en conseillant au lecteur d'aller faire un grand tour sur la chaîne du gonze, ça vaut le détour.


Stéphane Guillon: le pape des chroniqueurs
envoyé par archischmock. - Cliquez pour voir plus de vidéos marrantes.


Castration chimique ou peine de maures?
envoyé par archischmock. - L'info video en direct.

30 mars 2010

Hyperlive : Le Direct

Prise d'antenne à 20h40.
Pour suivre le live cliquez sur le titre de l'article puis rafraichissez régulièrement la page.

Eh bien bonsoir pour cette première expérience de freestyle live made in CGB !


-Ah, ça fait longtemps que j'ai pas subi un match de ligue 1… Un tirage au sort ? Un coup du sort oui ! Les forces vives de la Nation sont emmanchées dans une confrontation fratricide, alors que toutes deux auraient pu dignement tomber sur les pelouses verdoyantes de Londres, ou celles mitées de Barcelone ! Merde et trois fois merde ! Car enfin, si la qualification d’un club français est assurée pour les demi-finales de la Ligue des Champions, événement qui n’était plus arrivé depuis 2004 et la fière cavalcade du club monégasque (...) jusqu’en finale, la vraie raison d’être de cette compétition, c’est la bonne vieille guerre nationaliste ! A t elle encore un sens vous entends-je déjà pester amis réacs ? Eh bien suffit d'aller regarder un bon vieux France Angleterre du tournoi des VI dans un pub british pour prendre la température de la guerre de cent ans : c'est pas fini ! J'en ressors d'ailleurs avec des fractures multiples aux gros orteils. Alors ne me parlez pas de foot ni de feet ce soir, encore moins défaite, n’ayant que mon cœur souverainiste engagé dans la bataille : je suis sûr de gagner quoiqu’il arrive !

-Guerre, guerre comme vous y allez mon cher Lestat ! On peut effectivement faire un parallèle métaphorique entre les mouvements hooligans anglais ou italiens, pour ne citer que les plus virulents, avec la soif millénaire de combats et de défense de son territoire des peuples. En l'occurrence, le stade compris comme le dernier lieu, le dernier site, où le nationalisme et l'esprit cocardier aient droit de citer, mais c'est avant tout à un événement sportif auquel nous allons assister ce soir, et d'autant plus important qu'il y a belle lurette que l'on n'avait plus vu deux clubs français à pareil niveau. Et si il est dommage de ne pas retrouver un grand d'Europe auquel se confronter, nous sommes assurés de la présence d'un club français en demi-finale où là il faudra affronter les redoutables armadas mancuniennes ou bavaroises d'après le tirage au sort.

-Mais tout de même, cette odeur de poudre qui nous manque ! Le tirage au sort nous prive des délectations du nationalisme dégénéré en chauvinisme. Nous voilà privés de "les ritals sont tous des sales tricheurs", et ne me faites pas le coup de la main de Titi Henry, "les rosbifs vont regretter d'avoir brûlé Jeanne d'Arc", ou "on va leur mettre dans le cul leur Blitzkrieg à ces sales boches", sans oublier un bon "la tosserie, c'est quand y te pousse des cols roulés et que tes pantalons raccourcissent" ou autre "et y sont où les paëllas !" Une occasion cela dit idéale, que ce deuil d’intensité, pour émettre vers le cosmos une pensée émue au très regretté Thiiiierrrry Gilaarrdii, et par association d’idées, également une pensée à Gérard Schivardi. Tu nous manques Gérard : la classe politique a sombré dans son ensemble. Salut l’artiste !

- Un duel franco-français c'est aussi l'occasion de s'éviter de subir les barrissements mouillés de Christian Jeanpierre se frottant vigoureusement à la jambe de Jean Michel Larqué à l'évocation des starlettes du moment, des passements de jambe de Messi aux dribbles chaloupés de Ronaldo et autres chevauchées fantastiques de Wayne Rooney. Ce soir les stars ne sont pas les joueurs mais les équipes !

-… Mmm, tout à fait mon cher Fouquy, je rejoins votre analyse concernant l’autisme congénital confinant au miracle de Christian Jean-Pierre. Cela dit, la grande question de ce soir n'est pas de savoir s’il va nous consterner par l’inconsistance de ses propos, comme à son habitude, ni même de savoir si les bordelais vont réussir à marquer à l’extérieur, ou si les lyonnais vont réussir à se prémunir contre une fessée au match retour sur les terres électorales du « Meilleur d’entre nous », qui comme chacun sait, vient de se porter candidat à la présidentielle de 2012, mais quand, à quelle minute très précise, va-t-il fièrement nous éructer un « AAAAHHLALALALA, les bordelais viennent de vendanger un but tout fait ! », voire, s'il va oser filer la métaphore viticole avec un "Cette année, le Bordeaux est un bon cru." en cas de victoire girondine. Bon, nous, nous avons été prévoyants : ce soir on tournera par souci d’équité au Bourgogne, avant d’enchaîner par un mirifique Côte du Rhône, en guise de soutien à notre Eglise engluée dans ses histoires de pédophilie : Château neuf du pape ! Permettez-moi d’ailleurs à ce sujet, mon cher Fouquet, d’adresser un message de soutien au petit Grégoire, qui nous regarde ce soir malgré son trauma anal. Let's god ! Hum. Let’ gone !

-Ah ? Je n’ai pas écouté les infos ces derniers jours. Juppé se présenterait aux présidentielles ? En a pas marre d'être ridicule le Jospin de droite ? Quant au trauma anal du petit Grégoire, une pensée pour toi Gréggy et sache que l'on sait ce que tu ressens : nous aussi avons été enfants de choeurs...

_ Tout à fait Fouquy : voulez que nous entonnions l’ave maria ?

_ Du tout du tout. Pour l’heure sonnent les vêpres footbalistiques ! Place au foot et surtout à la manne publicitaire. On se retrouve après un looooooooooong tunnel publicitaire pour le coup d'envoi.

-Première surprise dans la composition des équipes : le joueur emblématique de l'Olympique Lyonnais Sydney "drink Cold" Govou paye ses déclarations dans la presse et tâtera du banc ce soir.
Je parie sur Bodmer comme tête de turc de Jean-Michel Larqué.
ILs sont chauds ce soir, après 1 minute 43 de jeu on a déjà droit aux vannes sur les basques. Et David Astorga nous préviens qu'il a plu.
Je l'avais prédit mon cher Lestat, Mathieu Bodmer est déjà sur le grill.

-David est vraiment l'Evelyne Dhélia du foot mon Fouquy... A n'en pas douter, David pourrait regretter ses propos concernant la météo dans le pays basque. Sont enfouraillés jusqu'aux yeux en ce moment...

-Première alerte pour Lyon et re-stigmatisation de Mathieu Bodmer. Enooorme faute professionnelle de Lizarazu qui nomme à l'antenne Jean-Charles Sabbatier, le spécialiste du foot allemand de Canal+.
But Lyonnais, erreur de la défense girondine et Licha en profite pour assurer son statut de joueur providentiel pour les quenelles.

-TERRRRIBLE désillusion pour nos techniciens : Bodmer est décisif sur le PREMIEEER BUT GONE !

-Bien vu mon vampire, va t on changer de tête de turc ?

- A coup sûr ! OUHLALALALALALA : Astorga crucifié à la 11ème minute de jeu par nos experts ! Ils viennent de vertement lui signifier qu'il ne connaissait rien au foot ! Terrible ! Mais que fait le CRAN nom de moi ?!

-Egalisation Bordelaise, déjà 2 buts ce soir, soit plus que dans une journée entière de L1 ! Il est bien là l'effet ligue des champions !

- Tout à fait Fouquy. Et magnifique travail technique du beau breton Gourcuff sur le côté droit. A l'aise Breizh ! Un centre magnifique pour la tête de Chamakh, qui ne sait d'ailleurs pas jouer avec ses pieds. Bien vu l'aveugle ! Passe moi le rhum, Gab.

-Tiens, mon poussin.

-Ah, Jean Mimi s'en prend à Ciani et Liza le pitbull caniche mord dans la proie. Décidément, y savent que lyncher ces deux salauds là ! Des nouvelles d'Eugène mon cher Fouquet ? nous a pas fait un arrêt cardiaque devant une telle avalanche de buts en plein printemps ?

-Faut dire qu'avec ce qu'il prend dans la gueule le Ciani, il a de quoi être légèrement déboussolé sur le terrain. Eugène doit aller bien mais ce soir mon téléphone 3g fonctionne alors je mate TF1 mon vampire.

-N'est ce pas le moment de la question SMS du soir mon cher Fouquy ?

-Absolument, la question du soir sera donc, en toute finesse, doit-on oui ou non remplacer Raymond Domenech à la tête de l'équipe de France après l'avoir citoyennement lapider ?

- Une question légitime s'il en est. Et à ce propos, savez-vous mon cher Fouquet, que Raymond Domenech a décidé de présenter sa liste des 23, ces joueurs qu’on va déporter en Afrique du Sud, car il est à peu près certain qu’ils vont au casse-pipe, dans le petit village de Sainte-Estelle ? C’est-y pas mignon ? Après avoir peopolisé sa pitoyable prestation à l’Euro 2008 par sa demande en mariage effectuée en direct à Estelle Denis, Raymond en remet une couche ! Bon, mais pour l’heure, c’est l’occasion d’un peu d’hagiographie : Estelle, ou Stella, dont vous n’êtes pas sans savoir que cela signifie étoile, fut mise à mort au cours du IIIème siècle, sur ordre de son père dans les arènes de Saintes… Un beau symbole d’espoir s’il en est !On espère toutefois qu’après s’être faite toréée et torréfiée comme il fallait, notre équipe de 23 sera directement jetée aux grands requins blancs, voire parachutée dans un ghetto de Soweto ! Nos wesh wesh à chaînes et gourmettes connaîtraient enfin les joies réelles de la vraie vie de ghetto ! Comme dit Elroy, « les chiens aboient, et les requins barattent… »

- Halalala halalan, on se cultive sur le CGB ! Heureusement qu'il va y avoir les joueurs en Afrique du Sud car curieusement on ne sait si c'est les stats de viols à la seconde, l'insécurité, la chasse aux blancs ou les prix des places qui sont scandaleux dans ce pays. Mais les stades et les hôtels restent terriblement vides à l'approche de la coupe du monde...
On rappelle à l'antenne le passé de joueur de petite division de Sané. Mieux vaut être en DH à Lormont qu'en HP à Saint-Anne! ET 2ème but de Lyon, tandis que Lizarazu a de plus en plus de mal a faire semblant d'être neutre !

- et une Bastos dans la tronche ! 2-1 pour Lyon ! A noter que Trémoulinas, fautif sur cette action, est le numéro deux des latéraux gauches de France pour notre expert Liza, tout comme Ciani pour le poste de défenseur central...
Dites-moi Fouquy, Jean 2 Makoun, l'a vraiment le nom d'un fils de haut dignitaire africain lui, non ?...
Et un coup spécial pour Chrichri, avec la naissance du petit Arthur! Les techniciens de Téléfoot ont manifestement une vie sexuelle mon cher Fouqu ! Et un weekend de tournois de pupilles annoncé par JeanMi, un ! N'en jetez plus : la coupe est pleine de lie !

-Stupeur juste avant la mi-temps : déjà auteur avec son ami Pascal Praud il y a quelques années dans Téléfoot d'une sortie annonçant que 11 joueurs de couleur sur un seul match ça faisait un petit peu beaucoup, Christian Jeanpierre remarque que si les équipes de ce soir sont françaises, les buteurs eux sont 100% étrangers ! CJP serait il un lecteur de fdesouche masqué ?
Mi-temps. On se retrouve dans 15 minutes. Prosit !

OFF :
-Jolie première mi-temps feutrée entre les deux grandes villes bourgeoises de France. On est loin des ambiances survoltées des confrontations entre malotrus marseillais et fafounets parisiens.

- Tout à fait Fouquy, et on peut le regretter car si on a bien des buts, y'aura pas de morts ce soir au dessert ! C'est quand même con... Putain il est sacrément beau ce Gourcuff, j'ai envie de lui faire du mal...

- Et moi donc mon ami, ce petit enfoiré se paye le luxe d'avoir de plus longs cils que moi. Tu les aimes mes longs cils de guesch hein mon vampire ?

-...

-C'est reparti pour la seconde mi-temps ! Jean-Mimi est déjà au bout du rouleau, éteint, il laisse la parole à CJP. A vu toutes ses intuitions de la première mi-temps contredites et se fait de plus en plus reprendre de volée par un Lizarazu qui ne sort de sa torpeur que pour le contredire. Ça sent le sapin !
Ciani semble avoir pris la place de Bodmer dans le rôle de tête de turc du match pour Larqué, qui explique ainsi la détresse de la défense girondine.
Mon Dieu, Delgado semble jouer avec un chat mort sur la tête ! Et dire qu'une journaliste suédoise vient de passer en procès pour le meurtre de 11 poissons rouges lors d'une expérience scientifique.

- 11 poissons rouges tout de même mon cher Fouquet ! N'avez-vous donc pas de coeur?! Ah la bonne vieille vanne du sécateur ! Ce Christian est un puits sans fond de connerie et de poncifs ! Christian Jean-Pierre, c’est une authentique industrie de vannes en contreplaquées. C’est pas possible de meubler comme ça ! Y meuble, y meuble. Il n’a pas été formé par le service des sports de TF1, mais par les DRH d’Ikéa à Göteborg !

-Le jeu semble perdre en rythme comme le fait remarquer à l'instant Liza, baisse de rythme qui nous donne le temps d'avoir une petite pensée pour Thierry Roland qui bout devant son écran de ne pouvoir beugler le nom de l'arbitre Monsieur Felix Brych avec l'accent allemand de Roger Carel.
Putain, Hugo Lloris c'est quand même le boss !

_ Un "arrêt formidable" de Lloris : mon cul oui ! Il était dessus ! Chamakh va t il coller un coup de boule à Cris avant la fin du match après cette tête à bout portant, nous rappelant les heures les plus sombres de notre histoire : la finale de la coupe du monde 2006 ?

-Le girafon ne peut pas se le permettre, il est me semble- t il sous le coup d'une possible suspension.
Et hop petite crasse envers Raymond Domenech ! Gourcuff est pourtant pour l'instant loin d'être un serial buteur sur coup-franc comme ont pu l'être des Platini ou des Junhino.
Une spéciale Jean Michel Larqué et combo magique ! Doublette avec lynchage de tête de turc et répétition d'onomatopées sans fin "mais qu'est ce qu'ils font" répétées adlib !

-Sissokho est pas mal pour Liza, mais il préfère Trémou. Bon, hein, entre nous, y dit pas pourquoi : parce que Sissokho, il est noir et puis c'est tout ! Boom sur la barre palsambleu ! Et David qui dit une connerie plus grosse, mais alors beaucoup plus grosse que lui et son sosie Harry réunis !...

-Racisme larvé ? C'est sans oublier le parti pris pro girondin du petit basque qui est à peine plus lissé que celui de son ex compère Dugarry qui officie sur Canal+...
Ah, les méchants défenseurs italiens, même quand ils sont pas sur le terrain ils restent le mètre-étalon du tirage de maillot nous explique l'ancien arrière gauche Lizarazu qui lui na jamais tiré un maillot de sa carrière.

- Heureusement qu'on monte le degré d'alcoolémie parce que là, y'a comme qui dirait baisse de rythme ! Ah, intéressant : Christian vient de sucer en live Drogba, surnommé l'anaconda dans les douches, comme Henry, comme Makélélé. Comme Pascal Sevran aurait dit : "Mais Didier Drogba est éliminé de la ligue des Champions mon cher Christian !"

-Et hop pénalty scandaleux, contredisant l'idée que l'arbitrage est de plus haut niveau dans les compétitions continentales. Va t on s'épargner le pénible débat sur la vidéo ?

- Sûrement pas ! Imaginaire le péno ! C'est du Tim Burton cette affaire ! C'est à hauteur du vol de l'or des juifs par les nazis ! 3 à 1 pour Lyon ! J'aimerais m'enthousiasmer mais je suis pas lyonnais pour un sou, Aulas, c'est là qu'est l'os...
Aïe, Lissandro, le "diable d'argentin" comme y disent, sera suspendu à un arbre pour le match retour ! Terrible, Puel risque de nous titulariser Bafé Gomis ! C'est fdesouche qui va être content !
Ohlala, Christian nous fait la Bio de Chalmé. J'ai envie de vomir : j'ai jamais pu blairer les latéraux droits. ça me rappelle Colleter et Diméco...

-Di Meco qui était arrière gauche mon cher vampire. Début de Marseillaise à Gerland, seul stade en France où on peut l'entendre régulièrement.

-Ah, moi en tout cas, quand j'entends Carasso, ça me donne des envies de cocktails de tarlouzes mon bon Fouquet ! Ah, "au coeur du crime" avec Carole Rousseau après le match : mon moral remonte en flèche tandis que résonne cette fière Marseillaise dans les travées, les kops et autres tribunes de Lyon...
A chacune de ses interventions, David prouve qu'il ne sert à rien. Mais que fait la Halde ? Alors que Christian vient de nous gratifier de toute l'étendue de son vocabulaire : "âpre" qu'il a dit... Chapeau l'artiste !

-David se prépare à envahir le terrain avec son panneau de publicités portatif, il peut pas assurer partout.

-Christian fait monter la pression pour un coup de franc de Gourcuff à 160 mètres des buts de Llroris. On appelle ça chez les situationnistes une falsification de l'histoire. Merci la télé, maintenant, ça se fait directement en live !
Ah, Jean Mi me fait rire avec ses "coups de pied de coin", pas vous mon Fouq ? Et SAUVETAGE De Trémolonidas, à un contre 300 perses sur la ligne de Carasso ! Et Christian qui nous gratifie d'un "diable de Jean 2 Makoun" ! Cette fin de match est dantesque de pathétique !
Pitié, sifflez ! AAAAAAAHHH ! ça y est ! Bon, ben mon con, c'est pas fait pour les lyonnais malgré une bonne maîtrise du match que je n'ai d'ailleurs pas pu voir, vu que je le commentais.

- C'est la fin du match, LArqué et Jeanpierre seront exécutés dès leur sortie de la tribune de presse.
Ah l'interview de David Astorga....Vivement le résumé que je puisse voir le match

-Marouan, a failli dire que l'important c'était les 3 points. Terrible. David avait l'oeil vague.
Il est temps pour nous de conclure cette soirée mon bon Fouquet. Que pensez vous de l'hymne de la ligue des champions et des partenaires officiels, Ford et Sony ?

-Ah moi l'hymne de Tony Britten ça me fout toujours la larme à l'œil et me donne envie de bouter le sarrasin ou l'anglois hors d'Europe suivant l'époque.

-D'accord avec vous mon Fouquy : cet hymne me donne personnellement envie de mourir. Bon, bon bilan de cette première. Pas la moindre vanne susceptible de poursuites. Bonne nuit à tous et certainement pas à demain.

-A vous les studios.Alors on en était où, common decency or not common decency ?

Hyperlive : présentation des équipes


A l'occasion du duel franco-français des quarts de finale de la Ligue des Champions, le CGB inaugure ce soir son premier direct commenté sportif. Arrivés en retard pour l'attribution des droits de diffusion du produit phare de l'UEFA, nous ne pourrons malheureusement pas diffuser le match en direct. Jaloux et n'ayant pu avoir de places pour le match, notre paire de commentateurs analysera, en direct de leur salon, le match de l'équipe de consultants de TF1. Avant la prise d'antenne aux alentours de 20h30, état des lieux des forces en présence :

David Astorga

Son positionnement tactique sur le terrain :
Assure le couloir et les commentaires au raz du gazon (au sens propre), en même temps qu’il sert de caution, ouverture à la diversité pour TF1, la chaîne de droite.
Pose des questions comprenant les réponses aux joueurs, car David Astorga, comme tout journaliste sportif, est une sorte d’éducateur spécialisé chargé de colmater en temps réel les lacunes des joueurs de foot, incapables d’assimiler les trois leçons de communication payées à grands frais par leurs clubs propres à soigner leur image de marque, leur merchandising et éventuellement leur cotation en bourse.
ex :
Question : Machin (prénom car David interviewe chaque joueur sur le ton de la confession), vous avez fait un bon match, on peut dire que l'équipe était bien organisée.
Réponse : oui j'ai fait un bon match, on était bien organisé.
Synthèse : Merci Machin.
Coup spécial :
Manifeste sa présence rituellement vers la 5ème minute du match en nous informant de l'état de la pelouse et du temps qu’il fait, formule à peine déguisée pour protester contre ses scandaleuses conditions de travail qui l'obligent à se peler les burnes en plein hiver sur les pelouses moscovites ou lituaniennes, et ce, sous les rires narquois de ses petits camarades…
Sa plus belle action :
A pris un vent terrible par Maradona lors du dernier France-Argentine alors qu'il essayait de poser la main sur l'épaule de l'idole argentine. Diego se défaussa sèchement, tandis que ses gardes du corps furent à deux doigts de matraquer le pauvre David. Depuis surnommé par ses collègues de droite jaloux la mano negra de Dieu.
Combo :
Se fait régulièrement humilier par Jean-Michel Larqué.
Mode carrière :
Rêve de passer un jour un match au chaud en cabine, même si ça doit être aux cotés de Thierry Roland. A toutes ses chances, car il se voit comme le Harry Roselmack du service des sports de TF1.
Familier :
En bon homme sandwich qu’il est, ne sort jamais sans sa pancarte publicitaire mobile.

Christian Jeanpierre

Son positionnement tactique sur le terrain :
Christian est dans les tribunes réservées à la presse, c'est-à-dire non loin des tribunes présidentielles et des salons VIP.
Formé à Téléfoot, il était, avec son acolyte Pascal Praud, de l’effrayant duo de doux débiles, qui a fait trembler toute une génération de minots occupés à sécher la messe.
Sorte de ravi de la crèche, d'une rare incompétence, capable de commenter un match entier sans apporter la moindre plus-value, braille buuuuuuuuuuuut dès qu'un joueur allume une mouette des 25 mètres (école Thierry Gilardi), se masturbe frénétiquement sur les stars de la baballe du moment. Nous démontre match après match que le journaliste sportif, inculte et veule, est la lie de l'humanité (juste après Copé).
Coup spécial :
La question TF1 lors de chaque mi-temps et l’annonce du programme qui suit, en général les Experts.
Sa plus belle action :
Christian Jean-Pierre pousse à chacune de ses sorties les limites de la crétinerie au-delà du possible. On l’appelle le diamant buuuuuuut.
Combo :
Essaie de faire briller, grâce à son incroyable talent de lèche burnes, Wenger, Larqué et Lizarazu, qui régulièrement ne prennent pas la peine de lui répondre. A repris à son compte les annonces sentimentalistes de Thierry Roland au sujet des petits enfants cloués dans des lits d’hôpitaux.
Mode carrière :
Mériterait de finir sa carrière au service des sports de France2 à commenter le hockey sur gazon féminin. On n'ose imaginer un jour un tandem avec Patrick « Marie-José Pereeeeeeeccccccc !!!!! » Montel. Pourtant, Christian Jean-Pierre a, comme disait Balzac « l’Art d’attendre les trépas » : promu suite à la sortie sur décès de Thierry Gilardi, Christian Jean-Pierre fait figure d’éternel remplaçant catapulté titulaire.
Familier :
Ses fiches, malgré lesquelles Christian a manifestement bien du mal à faire correctement son travail.

Jean-Michel Larqué

Son positionnement tactique sur le terrain :
En tribune presse, aux côtés du poisson-pilote à carte de presse du moment.
Ex-gloire du football français, joueur élégant au palmarès fourni, capitaine de l'AS Saint-Étienne au sommet de sa gloire, longtemps le joueur français le plus titré au niveau national, avant d'être rejoint par les frères ennemis lyonnais. Passant au journalisme à la fin de sa carrière, il invente le rôle de consultant auprès du déjà pénible Thierry Roland. Formera pendant plus de 20 ans un tandem insupportable avec ce dernier, dont on peut dire qu’il a beaucoup œuvré à la ringardisation et à l'image gros beauf bas du front que se traîne lamentablement chaque amateur footballistique dans notre pays.
Coup spécial :
Prend systématiquement un joueur en grippe aux alentours du quart d'heure de jeu dont il signalera toutes les erreurs jusqu'à la fin du match. Manie assez bien la langue française pour interdire de penser que Jean Mimi ait jamais été joueur de foot de haut niveau. Il incarne également avec son accent une sorte de pendant provincial et bucolique.
Sa plus belle action :
Son inspiration en 82 lors de la demi-finale opposant la France à l’Allemagne « En retrait pour Giresse ! ». A noter également son cuisant échec au poste de manager général des Verts au cours des années 90.
Combo :
Commentateur acerbe et cassant, il est unanimement détesté par les joueurs en activité.
Mode carrière :
Déroule, mais a mal encaissé de se voir accoler un nouveau consultant en la personne d'Arsène Wenger (qui contredit régulièrement ses analyses), puis plus récemment Bixente Lizarazu, préparation du dispositif TF1 Coupe du Monde oblige. Ce soir, Larqué sera débarrassé de Wenger, les gunners ayant une double confrontation périlleuse à entamer demain contre Barcelone. Surnom : « Tout à fait Thierry ».
Familier : C'est lui qui détient le bouton à Astorga...

Bixente Lizarazu

Son positionnement tactique sur le terrain :
En tribune, Bixente sera ce soir le trident du binôme de présentateurs attitrés de TF1. Ancien arrière gauche des Girondins, du Bayern, de l’Athletic Bilbao, de Marseille…, le Basque bondissant a un palmarès exceptionnel : champion du monde, champion d’Europe, vainqueur de la ligue des champions et de la coupe intercontinentale avec le Bayern, champion de France avec Bordeaux, d’Allemagne avec le club bavarois, sans oublier quelques coupes d’Allemagne, une coupe Intertoto et une finale de la coupe UEFA, au terme d’un parcours éblouissant avec son club formateur, son club de cœur : les Girondins de Bordeaux. A formé une paire très dynamique sur le côté gauche avec Zidane. Liza a une belle gueule et un physique d’athlète. Mi-homme, mi-planche de surf, celui qui a récupéré le rasoir spécial barbe de 3 jours de Gérard Holtz est principalement là pour émoustiller la ménagère de moins de 50 ans.
Coup spécial :
Tacler par derrière Raymond Domenech et faire du lobbying pour ses petits copains de France 98.
Sa plus belle action :
A assis son autorité au Bayern de Munich en claquant la gueule de Lothar Matthaeus le Kaiser bavarois, on attend qu'il fasse de même avec la direction de TF1
Combo :
A un goût très sûr en chanteuses, malheureusement pas en musique.
Mode carrière :
Prend des ronds dans le consulting en attendant d'intégrer potentiellement l'organigramme de la FFF ou de pousser Nicolas Hulot vers la retraite pour récupérer la case aventurier/écolo du PAF français.
Familier :
Comme Duga, Liza a pour familier Zizou, auquel les experts en communication de Canal + tentent désespérément de faire apprendre trois mots en vue de la prochaine coupe du monde. Ils ont réussi avec Jacquet, pourquoi pas avec Zidane ? Parce que Zidane, c’est un Everest du foot ne jonglant pas avec plus de 14 mots de vocabulaire.

Mélanchon nous console

Jean-Luc Mélanchon a su trouver les mots qui consolent. Il est à prévoir que la profession des journalistes va lui tomber dessus. Mais quand, dans un siècle, on fera l’histoire de ce qui a miné la démocratie, de ce qui a favorisé partout l’abstentionnisme, le ricanement moutonnier et l’abaissement de toutes les valeurs, cette vidéo sera regardée comme un éclair de vérité lucide qui n’a pas eu de suites, hélas.


Mélenchon: Les journalistes sont de "petites cervelles"
envoyé par ecoledejournalisme. - L'actualité du moment en vidéo.

L'esprit de la rue


Il y a deux ans, Frank Miller a fait une adaptation du Spirit, de Will Eisner, au cinéma. La mort avait cueilli Will Eisner peu de temps avant, et lui aura épargné, bonne fille, de découvrir ce qu’un esprit malade pouvait faire de son œuvre. Rien, absolument rien de l’humour et de la poésie du grand Will n’a été compris par Miller, ni sauvé du naufrage. Mais l’auteur d’un tel film ne mérite pas la moindre chronique : il mérite la guillotine.

Will Eisner n’a pas dessiné que le Spirit, même si c’est son œuvre la plus connue. Il a aussi, entre autres choses, inventé le roman graphique, tout simplement. En 1978, il fait paraître A contract with God, qui montrera la voie d’un genre enfin mature à ces attardés de dessinateurs de B.D. et qui leur permettra enfin de revendiquer le titre d’artistes majeurs sans trop de vergogne.
Pour moi, il est surtout un graphiste fascinant, celui qui a su fixer le mieux l’ambiance de la rue new yorkaise, du moins celle de son époque, notamment dans son Big City en cinq tomes. La rue populaire, sale, animée en permanence, lieu de scènes banales ou de drames, des jeux d’enfants et du quotidien, la rue des foules besogneuses avec ses papiers gras, ses poubelles débordantes, ses escaliers refuges pour des vies ancrées au bitume.
Pour illustrer l’univers de Will Eisner, je choisis un autre chef-d’œuvre, qu’Eisner n’a pu ignorer, In the Streets (1948), tourné dans le Spanish Harlem par Helen Lewitt (assistée de Janice Loeb et James Agee), morte il y a tout juste un an, le 29 mars 2009, presque centenaire. Comme Will Eisner, Helen Lewitt décrit un petit monde particulier avec tant de sincérité qu’il en devient universel. Et le dernier plan en dit long sur ce qu’elle avait compris, alors, du temps qui passe.



29 mars 2010

Don't Joke With a Hungry CéGéBien

Le rire fuyant.



Quoi qu’on pense de son action, Eric Besson a su endosser avec un certain courage le rôle du traître. A l’occasion de la dernière campagne électorale présidentielle, il a laissé tomber les socialistes et Ségolène Royal pour se mettre au service de l’U.M.P. Les explications qu’il donna à cette occasion me semblèrent parfaitement recevables, même si je n’ai aucun moyen de savoir si elles sont exactes. Cependant, quelles que furent ces raisons, il est établi pour la France entière que Besson est un traître, un lâcheur, et il est entendu qu’il doit payer pour ça. Là où la chose est amusante, c’est qu’on nous serine à longueur de temps un éloge permanent à la désobéissance, qu’on encense les résistants de tout poil, ceux qui savent dire NON, ceux qui savent se mettre au service de « l’ennemi » parce qu’ils estiment que le Bien est de son côté, mais qu’on refuse en même temps de voir qu’Eric Besson est, toute proportions gardées, exactement dans ce cas de figure. Mais ce n’est pas mon sujet.

En ce moment, la France s’émeut. Elle ne fait d’ailleurs plus que ça depuis qu’elle a cessé d’agir sur la scène du monde. Elle s’émeut pour un rien, puisqu’elle n’a plus que ça – rien – à se partager. Elle s’émeut parce que Stéphane Guillon a fait un portrait nazifié de Besson, ce qui est non seulement ridicule mais aussi très commun. En ces temps de distribution inconsidérée de points Godwin, qui n’a jamais été traité de nazi ? C’est devenu d’une banalité effarante, propre à combler Hitler lui-même au-delà de ses plus mégalomanes espérances. Son « règne de mille ans », c’était peut-être comme ça qu’il fallait le comprendre : il est devenu l’insulte-référence du post modernisme. Que Guillon ait utilisé un caricatural accent allemand pour évoquer le "nazi Besson" ne choque donc pas vraiment une population où chacun est appelé à être, un jour ou l’autre, le nazi du jour. Ce qui choque, c’est qu’il a osé dire que Besson a des yeux de fouine et un menton fuyant, choses parfaitement vérifiables par ailleurs. Mais un commandement mystérieux semble proscrire ce genre de vannes. Besson s’engouffre donc dans la brèche pour traiter à son tour Guillon de – devinez quoi ? de NAZI !!

Il est hors de question d’essayer « d’apprécier » les vannes de Guillon : la plupart des beaufs le font si bien qu’il faudrait avoir du temps à perdre pour en rajouter une couche. Il est l’idole des tièdes, il flirte pour eux aux frontières de l’insulte, il distille à leur place des méchancetés convenues qui effrayent la ménagère de plus de 50 ans mais n’arriveraient pas à distraire de leur sieste des enfants de dix ans qui en entendent bien d’autres. C’est un comique comme l’époque sait les révérer : insolent depuis une tribune officielle (entre Canal+ et Radio-France, il est en effet difficile d’être moins underground). Oh, il a son utilité, le Guillon, il fait la queue de comète, il rappelle que des humoristes exigeants et vachards ont existé au pays de Voltaire, il est le souvenir presque effacé, inoffensif, des irrévérencieux du temps jadis, il témoigne des combats passés comme une virgule sur un mur vespasien rappelle les plus fantastiques cagades. Il est à Pierre Desproges ce que Serge Lama fut à Jacques Brel.


Une époque qui se demande trois fois par semaine si l’on peut « rire de tout » n’ose pas encore dire sa vérité : fini de rire ! Comme l’a si bien analysé Philippe Muray, la rigolade est le mode habituel du Festif. On ne peut pas concevoir notre modernité sans la dérision qu’elle exprime en permanence à l’égard de tout, et donc d’elle-même. C’est probablement là où elle est le plus proche de la réalité, d’ailleurs : quand elle ne croit même pas en elle. Il est donc impossible d’envisager de se passer des bouffons officiels puisqu’ils incarnent le principe même de la Règle Dérisoire où tout doit se plier. Si l’on ne riait plus à tout bout de champ, ma petite madame, cela rappellerait les heures les plus sombres de notre histoire, voyons ! On ne riait pas sous Vichy !
Le nœud de l’affaire, on le comprend, est alors d’affadir tellement ce qu’on nommait rire aux temps barbares qui ne connurent pas la Halde, que bientôt, rire ne sera plus drôle du tout. On assiste donc à une explosion quantitative des comiques troupiers new age, qui sont capables de pondre trente sketchs par mois sur les téléphones portables et le divorce en milieu urbain. Le peuple n’a plus que ça pour rire, et il ne s’en prive pas. Corollaire à cette félonie, l’interdiction progressive de ce qu’on peut appeler le rire dissident. Le rire dissident n’est pas forcément plus « drôle » que le rire officiel, ni de qualité meilleure, mais il est dissident. Par principe, il ne rit pas là où on lui dit de le faire. Quand des supporters de foot balancent des vannes sur ces cons de Ch’tis ou quand Stéphane Guillon s’appuie sur l’invraisemblable tronche d’un ministre, nous sommes dans le rire dissident, c'est-à-dire dans le rire… crypto nazi ! Les Tables de la Loi Comique Officielle Avec Un Cœur Gros Comme Ça stipulent en effet, en leur article 1 : « Des disgrâces physiques et du nom de famille de tes semblables, tu ne riras point ». Nous en sommes là : quand Thierry le Luron moquait la calvitie de Giscard en parlant d’aérodrome à mouches, il outrepassait le Commandement Premier. S’il vivait encore parmi nous, il serait un dangereux dissident, il serait un nazi, il serait, tiens-toi bien, lecteur tenté par l’exil, il serait sub-ver-sif ! Thierry le Luron est, trente ans après, un comique presque insoutenable pour la modernité, et il ne l’a pas fait exprès !!

Quand on se bat « pour de faux », dans une cours de récréation, on précise toujours les règles du jeu : « on dirait que toi tu serais le méchant et on dit qu’on ne tire pas les cheveux, et on insulte pas les parents et on tire pas les vestes ! » La société du matriarcat nous encadre tellement qu’elle nous transforme bientôt tous en petits enfants : on dirait qu’on peut rire de tout mais on se moque pas des gens qui ont un gros nez, ni de ceux qui puent des pieds, ni de ceux qui ont un nom ridicule, ni de ceux qui sont trop grands, trop maigres, trop gros, trop laids, trop bêtes, etc., etc., etc.… A la fin, comme sous toutes les oppressions, on ne rit plus que de ce qu’on nous désigne comme risible, et on est sommé de marquer un respect rigide à tout le reste.
Quand le réel est combattu avec autant de méthode que de moyens, tout est bientôt soumis à la marque du faux. Le rire n’est plus qu’un ersatz qui ne couvre qu’un champ limité par la loi et les bonnes mœurs, la littérature n’est plus qu’une inoffensive introspection nombriliste qui ne change plus aucun destin d’homme, le voyage n’est plus qu’une excursion en bus climatisé d’une durée maximale d’une semaine, l’amour n’est plus qu’une pornographie accessible en un clic, l’art n’est plus qu’un délassement ludique subventionné par l’Etat et d’accès gratuit, la vieillesse n’est plus qu’un moment propice à l’éclate, la mort elle-même n’est plus qu’une activité comme les autres. La vie « pour de faux ».

Quand on est tellement mort que plus rien de la vie réelle ne nous touche, on peut aisément se contenter de ces falsifications. Elles sont calibrées pour nous satisfaire selon des critères précis où la moyenne, l’injuste milieu, l’esprit normatif et l’implacable mollesse du Grand Nombre dictent leur loi. Quand on n’a plus rien à dire, autant le faire en peu de mots, et des moindres. Mais si l’on croit encore que le rire n’est pas qu’une distraction de plus et ne se réduit pas aux blagues d’avant J.T., on tombe forcément dans la dissidence (j’ai conscience que dissidence est un grand mot, mais la norme est tombée si bas que le moindre pet vous y range illico). Le rire est une incorrection par essence, qui méprise la politesse, la bienséance, la retenue et le garde-à-vous. Il est un surgissement d’esprit, fin ou grossier, subtil ou gras, opportun ou injuste, qui rappelle que l’être humain n’a pas attendu les ligues de vertu pour se distinguer des autres mammifères. On ne rit pas, et on ne rira jamais pour faire avancer le char de l’histoire, ni même la trottinette de la modernité. On rit pour le plaisir de le faire, et souvent aux dépens de quelqu’un, fût-il faible, sans défense, respectable. On rit aussi pour faire mal, chose éminemment légitime. Le « rire citoyen » est une utopie dangereuse qui se servira de la disparition du rire pour faire disparaître le citoyen. « L’argot, ça veut dire je vais te crever », disait Céline. Le rire sert aussi à ça parfois, et c’est très exactement ce qu’on voudrait abolir. A la fin, il faudrait obéir à cette injonction ridicule : riez de tout, mais sans déranger personne.


Il est bien entendu, entre individus censés, qu’un type au physique aussi minable que le professeur Albert Jacquard peut être un esprit excellent, un bon généticien, un père modèle, un amant inoubliable. Un crâne d’œuf comme Juppé peut gouverner comme un chef, sa tête de nœud n’ayant rien à voir avec ses capacités. Le menton en galoche et le regard torve de Philippe Val ne témoignent en rien des qualités du bonhomme, certes, et le pli amer de ses lèvres ne doit pas faire conclure qu’il est bouffi de haines diverses et durables. Pas plus que la tronche de para de Le Pen n’a de rapport avec ses positions politiques. Encore une fois, on ne juge pas les gens sur leur bobine, fût-elle impayable. Mais qui parle de juger ? Qui prétend avoir fait un examen juste et complet d’un imbécile quand il a simplement ri de son imbécillité ? En se foutant littéralement de la gueule d’un affreux, qui a jamais prétendu faire autre chose que le ridiculiser ?
Il est du meilleur ton de se foutre de l’esprit « café du commerce », surtout parmi les culs serrés aspirant à la dignité de l’élite, ce nirvana des snobs. Il est aussi très connu qu’on ne rit pas beaucoup dans la bourgeoisie, qu’elle soit petite, moyenne, grande ou qu’elle milite pour l’abolition du Mal en signant des pétitions. Mais il ne s’agit pas uniquement, pour ces tristos, d’avoir le rire citoyen ni d’affecter une attitude concernée à l’évocation d’un malheur aux antipodes, il faut encore empêcher les autres de rire. On décrète ainsi que certains domaines doivent être réservés (on ne peut rire des Noirs que si l’on est soi-même noir, etc.), que d’autres sont simplement interdits. Rire de la sale gueule d’un ennemi, de l’embonpoint d’un gros con, de la sécheresse d’une bigote, de la tête de fouine d’un enculé est donc la plus sûre façon de se faire embastiller au pays de Dubout, de Daumier, de Léon Bloy, du professeur Choron et de Vuillemin.

28 mars 2010

27 mars 2010

La vengeance d’Éric Zemmour


La vengeance d’Éric Zemmour


Une invraisemblance justiciable de Paracelse


Las… Il était las et seul. Seul avec ses pensées tourmentées pour sillonner la campagne boisée de Normandie. Il était venu se ressourcer pour le week-end, loin de la harde des mandarins médiatiques et de leurs inquisitions pénales. Cependant, ce jour-là, le calme et la fraicheur champêtre ne lui offraient aucun secours.
Ça faisait maintenant cinq mois que les CRAN & consorts s’agrippaient à ses roupettes tels d’indélogeables morbaques. Cinq mois que les médias débagoulaient leurs invectives sur sa pomme. Que les insignifiants Guillons de tout poil le sirotaient comme du petit lait, alors que son procès devait se dérouler en milieu de semaine.
Exténué qu’il était le zemmourien. Surlessivé comme une tache indécrottable sur le linge immaculé de la doxa. Il avait envie de tout plaquer, excepté sa matinale à RTL et ses fondues savoyardes au figaro. L’émission de Ruquier lui pesait de plus en plus. Il le sentait bien, son efficacité s’étiolait au fil du temps, malgré des soutiens populaires croissants. Même si son tempérament combattif et ses certitudes en acier trempé s’incorporaient en lui comme une seconde nature, une armée colossale et déloyale arrivait toujours à vous laminer à la longue.
Lorsqu’il avait revisionné sa délicate prestation chez l’homme en noir, incarnation médiatique de la mort, il comprit qu’on l’avait nettoyé jusqu’au tréfonds de l’oignon. Cette garce de Rokhaya Diallo n’était pas venue les mains vides. Un gode-ceinture au logo de SOS Racisme tenait en lieu et place de langue (dans une émission d’Ardisson, rien de plus normal). Dès les premières secondes, il remarqua qu’elle ne manifestait aucune intention de débattre, mais voulait le pousser à une scandaleuse exaspération. Elle avait bien changé la petite. La Rokhaya Diallo d’Ardisson se situait à l’opposé de celle d’Isabelle Giordano quand il lui explicita : « J’appartiens à la race blanche et vous à la race noire » (suite à cette émission, cette parole choqua l’association des aveugles de France. Elle avait porté plainte contre Éric Zemmour, en stipulant que : « C’est faux, les blancs n’existent pas ! Tout est noir ! »). Elle s’était métamorphosée de petite fille à veuve noire en à peine un an.


Je me suis fait berner comme un gogo ! Elle m’a bien fourré cette conne. « Sauvons le Racisme » a dû la surentrainer. Maintenant, elle passe pour une héroïne chez tous ces mormons de l’antiracisme, ces apôtres de la tolérance à sens unique ! Il m’était impossible d’en placer une… les mimiques et les rires de suffisance… les mêmes invectives usitées que dans les émissions de Ruquier… les œillères antihistoriques… les insistances d’Ardisson pour sympathiser cette garce… les deux autres trous du cul qui profitent… et moi qui craque sous l’emprise de la colère ! Tout devient évident ! Un service commandé ! Du sur-mesure antizemmour de pros ! Ils ont bien préparé leur coup et ça a fait mouche ! Quel con ! Je n’ai pas assez lu « l’art d’avoir toujours raison » de Schopenhauer.
Le mauvais temps s’invita aux idées noires du plus subversif des polémistes mainstream, en commençant par une bonne vieille drache, spécialité régionale. Il était temps de bifurquer avec hâte vers la casbah.
Un éclair fulgurant lacéra le ciel ténébreux et surprit Zemmour encore plongé dans ses interminables ruminations. Instinctivement, il se retourna et s’empêtra les babouches dans une petite crevasse. Le dézingueur vint embrasser le sol et sa tête percuta avec violence le sentier rocailleux. Il sombra dans les limbes de son inconscient inconséquent pour rejoindre Balzac, Maurras, Marx, Freud, le Général et l’Empereur. (un conspirationniste pourrait y déceler l’action sournoise de l’Internationale Sioniste en se servant de la technologie Haarp pour éradiquer le héros de l’histoire de la surface terrestre… mais non ! Si, si, je vous assure que ce ne sont point les intentions du narrateur).

— Réfeillez-fous, m’sieur Fémur !
Éric Zemmour émergea dans le monde des vivants avec un mal de crâne à avaler un tube entier de Paracétamol.
— Où suis-je ? dit Zemmour la tête en vapeur éthylique.
— Créfieu, fous zézette ché moi, m’sieur Zébrure.
Zemmour écarquilla davantage ses deux globes enculaires et reconnu l’insalubre Fernand Grobeux, son agreste voisin d’un autre age et d’un autre espace-temps même.
— Fous é ramassés sur l’chemin d’fotre chaumière. Fous afiez l’air d’un boche crevé par l’résistance, m’sieur Mamour. M’dame Germaine fous a passé un onguent sur fot’zitrouille. Vaut pas bougé, m’sieur Zébourre. Ma Germaine fa fous ovaire une ch’tite bandaison !
— Hein ?
Germaine Grobeux, reine variqueuse en blouse paysanne rapiécée, se présenta à Zemmour avec de larges bandelettes.
— Ah… un bandage ! dit Zemmour, par contre votre baume empeste. Comme une odeur de crottin.
— Cé d’la bouse d’bouc touillé dans l’pisse d’ma violette, m’vache préférée, m’sieur Zémouille, cé une ch’tite recette d’mes ancêtres. Cé sur q’fous n’trouverez j’mais ça en zarmacie d’la ville, m’sieur Zénouille.
— Et c’est efficace ?
— Foi d’bocal à cornichon !
Zemmour se rappela qu’il devait passer quelques coups de fil. Il zieuta sa tocante qui indiquait onze heures vingt.
— Hola, je dois rentrer d’urgence. Je vous remercie pour tout, monsieur Grobeux, ainsi que votre femme.
— Zétes sûr d’pouvoir marcher, m’sieur Zépouille.
— Oui, je pense que ça ira.
— J’vais fous ramener chez fous ‘vec l’chtank.
— Le chtank ?
— V’nez, juivez-moi, m’sieur Zétrouille.
Le chtank en question n’était rien de moins que le tout dernier tracteur G-Max de la marque McCormick. Toutefois, le moteur Bétapower six cylindres fut remplacé par une turbine alimentée d’un mélange de nitrométhane et de méthanol, puis gonflé au protoxyde d’azote. En clair, un moteur de dragster.
— Pr’nez place, m’sieur Zémouille.
Éric Zemmour s’exécuta et Fernand fit détoner le moteur survolté.
— J’foulais fous dire, m’sieur Zéchtouille, moi et m’Germaine, on é ok ‘vec tout c’ke fous dites à l’téloche. Cé bin frais ça, lé bouchgnoules et lé chnégros, y en a ras l’bitos. K’on ê plus chez nous, cé bin frais, m’sieur Zécrouille.
Éric Zemmour remercia le ciel de se trouver en pleine campagne normande, loin de la portée de micros et de caméras. Il aurait préféré un soutien plus érudit, plus nuancé, mais bon c’était toujours ça de pris. Il s’amusa néanmoins à imaginer Mr Grobeux articuler un langage châtié.
— Vous savez, monsieur Zemmour, vos arguments percutants sont empreints d’analyses minutieuses. Votre dialectique, qu’elle s’inscrive dans une maïeutique marxiste ou dissemblable, résulte d’une implacable rigueur, agrémentée de faits historiques imparables et de finesses rhétoriques idoines, qui demeure l’apanage des grands esprits supérieurs, dit réellement le Fernand.
Les deux personnages restèrent cois dans une indicible et interminable suspension de temps.
— Créfieu ! Ké-ce donc ces diableries qu’sortent d’mon bec ?
Il a répété mot à mot les paroles que j’ai imaginé surgir de sa bouche. C’est impossible, je dois être en train de divaguer à cause du choc crânien. Pourtant, ça avait l’air réel. Je vais réessayer avec cette citation de Bonaparte.
— L'habitude des faits les plus violents use moins le coeur que les abstractions : les militaires valent mieux que les avocats, énonça le Fernand. Créfieu, j’ai l’bouillotte en ébullition. Z’avez entendu ça, m’sieur Mérouille ?
Stupéfiant ! Je peux lui faire dire tout ce que je désire ! Mon dieu, quel pouvoir incroyable. Éric Zemmour réalisa toutes les possibilités qui s’offraient désormais à lui, seulement si ç’était exploitable sur d’autres que monsieur Grobeux. Il essayerait sur Catherine Barman tout à l’heure au téléphone. Allez, un dernier pour la route. Tiens du Balzac !
— La clef de toutes les sciences est sans contredit le point d'interrogation ; nous devons la plupart des grandes découvertes au comment ? Et la sagesse dans la vie consiste peut-être à se demander, à tout propos, pourquoi ? Flà qu’j’deviens maboul ! Fous zavez entendu, m’sieur Kippour ?
— Rien de grave, dit zemmour qui n’avait pas été aussi enjoué depuis des lustres. Son avenir s’annonçait radieux. Finalement, je vous aime bien, monsieur Grobeux. Tenez, à la prochaine émission de Ruquier, je vous ferai une dédicace, ainsi qu’à madame Germaine !
— Youpin ! M’rci, m’sieur Mécouille !

Mardi 31 aout 2010, siège social de France Télévision
Éric Zemmour sortait du bureau de Patrick de Carolis. Il avait obtenu son accord, allez savoir comment, après avoir reçu celui de Catherine Barman, allez encore savoir comment, de réaliser en direct toute la cinquième saison de « On n’est pas couché ». Zemmour avait prétexté que ça le pousserait à mieux se maitriser et qu’il avait l’intention de mettre de l’eau dans son vin. Il avait insisté sur le fait que le direct offrait une ambiance plus décontractée. Patrick de Carolis s’était contenté de répondre par un OK un peu bizarre.

Mercredi 1er septembre 2010, tribunal correctionnel de Paris
Le juge asséna son verdict inattendu d’un coup fracassant de maillet comme s’il forgeait une épée sur une enclume.
— Acquitté ! Et j’assigne en justice le CRAN et SOS RACISME pour « connerie monumentale déployée en groupe et en suractivité ! »
La salle d’audience était abasourdie. Éric Zemmour jouissait… et ça n’esquissait que le début d’un long et phénoménal bordel.

Samedi 4 septembre 2010, le plateau de l’émission « On n’est pas couché ». Invité : Philippe Val.
— ça va Éric ?
— Et toi Éric ?
— Bien Éric !
— Du feu de dieu, Éric !
— ça fait plaisir de te voir ainsi, alors que fin juin, tu paraissais limite dépressif.
— Ne t’inquiète pas, tout va dans le meilleur des mondes. Cette année, on va prendre notre pied avec cette émission, Éric. À tel point qu’on réclamera qu’elle ait lieu quotidiennement. Ça va être orgasme sur orgasme. Allez… je me mets en place, dit Zemmour en lui tapotant la joue.
Éric Naulleau vit son acolyte se diriger vers le plateau de tournage de manière guillerette, à la limite de la lévitation bouddhique. « Je me demande s’il me couve un syndrome de Stockholm ? ».

—… votre auteur préféré, Philippe Val ? dit Ruquier.
— Sans conteste Volt… Adolf Hitler ! Vous ne pouvez imaginer les innombrables nuits blanches que j’ai passées à dévorer Mein Kampf et la littérature nazi et néonazi en général. J’ai même réussi à me procurer les rapports détaillés des pratiques barbares des médecins nazis dans les camps de concentration. Le nazisme, c’est fascinant, vous savez ! J’espère qu’un jour, on remettra ça avec les Arabes ! J’en profite pour saluer Patrick Font, mon ancien colistier pédophile.
L’assistance restait figée d’effroi.
— Comment pouvez-vous tenir de tels propos ? dit Éric Zemmour.
— Mais…

Samedi 11 septembre 2010, le plateau de l’émission « On n’est pas couché ». Invité : Grand Corps Malade.
… et alors ?! Qu’est-ce que j’en ai à foutre de bien écrire. Je suis conscient de ne pas être un poète. Ma génération, c’est narcissisme et envie de pognon plein les poches… et telles sont mes motivations. En plus, il m’est facile de capitaliser sur mon handicap pour apitoyer cet abruti de public et de leur refourguer ma merde. Tenez, d‘ailleurs, j’ai un scoop pour vous. Pour mon prochain album, que j’écrirai en langage SMS, je changerai de pseudonyme pour « Grand Connard Malingre ».

Samedi 18 septembre 2010, le plateau de l’émission « On n’est pas couché ». Invité : Daniel Cohn-Bendit.
… et je peux vous assurer qu’ils ne m’ont pas tripoté que la braguette. La marmaille du jardin d’enfants avait l’habitude de m’appeler « la saucisse de Francfort ». Ah, eux… ils en ont bouffé du juif-allemand !

Samedi 25 septembre 2010, le plateau de l’émission « On n’est pas couché ». Invité : Laurence Parisot.
… et c’est ainsi qu’on tient tout le monde sous notre coupe. On a fait en sorte qu’une grande part des petites et moyennes entreprises soient totalement dépendantes des multinationales. On a pu ainsi leur imposer uniquement nos conditions. Imaginez le nombre de sociétés qu’on a pressées comme des citrons, puis envoyées six pieds sous terre. On a aussi organisé l’immigration et le chômage de masse pour faire pression sur les salaires et obtenir une obéissance drastique de ces ploucs de salariés. C’est aussi le rôle de la culture d’entreprise, le fameux esprit corporate, très inspiré du développement personnel et de la pensée positive, elle-même habillage pseudoscientifique de l’endoctrinement sectaire Gurdjieffien et Blavatskien. On a aussi proscrit toute analyse des dégâts sociaux et psychologiques des individus dus à l’ultralibéralisme. On s’éclate comme des petits fous !

Samedi 2 octobre 2010, le plateau de l’émission « l’hebdo ». Chroniqueur : Dominique Wolton.
… à l’âge de dix ans, je suçais déjà les plus forts de la classe. On levait un peu la voix et je me mettais à genoux, surtout avec ces inférieurs de nègres comme mon voisin d’à côté. Car comme vous pouvez le voir, je suis de la race supérieure blanche et il est de la race inférieure noire.

Samedi 2 octobre 2010, le plateau de l’émission « On n’est pas couché ». Invité : Frederic Lefebvre.
… moi ? Un homme politique ? Pouah, la vaste blague ! J’étais, je suis et je serai toujours un lobbyiste. Comment voulez-vous que je sois un homme politique avec mes cinquante mots de vocabulaire et mon Q.I. de 60 d’après mes derniers tests ? Qu’est-ce que je m’en branle de la France ! Vive Bouygues, Alcatel et le groupe Partouche !

Samedi 9 octobre 2010, le plateau de l’émission « On n’est pas couché ». Invité : Julien Dray.
… on a créé SOS-Racisme pour de multiples raisons. Déjà, pour préparer l’opinion publique à la thématique du racisme à l’aide d’une propagande récurrente, ce qui amènera par amalgame à une forte suspicion pour toute critique de la pensée socialo-sociétale. SOS Racisme permet aussi d’attirer des wagons d’électeurs, non pas en partance pour Dachau ou Auschwitz, mais pour les urnes, issues des franco-immigrés et de leurs laudateurs, comme principale assise du vote socialiste. C’est de la récup, quoi ! Puis, ça me paye de jolies montres. Tenez, regardez ma dernière Rolex Daytona. 10500 € ! Et tout ça sur la cassette de SOS Racisme. Enfin, c’était avant… au bon vieux temps. D’ailleurs une petite anecdote, à chaque fois qu’on s’en prenait à Fadela Amara ou à Sihem Habchi, j’avais l’habitude de dire pour rigoler « touche pas à ma pute », un peu comme si j’étais un proxénète. Pour finir, je vous cite ce passage de Pierre Desproges dans Fonds de Tiroirs qui avait déjà tout compris : « J’adhérerai à SOS-racisme quand ils mettront un S à racisme. Il y a des racistes noirs, arabes, juifs, chinois et même des ocre-crème et des anthracite-argenté. Mais à SOS-Machin, ils ne fustigent que le Berrichon de base ou le Parisien-baguette. C’est sectaire ».

Samedi 16 octobre 2010, le plateau de l’émission « On n’est pas couché ». Invité : Patrice Leconte.
… je voudrais m’excuser auprès de monsieur Zemmour au sujet de l’insulte à peine voilée que je lui ai adressé lors de mon dernier passage dans cette émission. Je me suis comporté comme un porc, un sale connard, un tas de merde putrescent, un étron fétide, une défécation baveuse et un dégoutant colombin.

Samedi 23 octobre 2010, le plateau de l’émission « On n’est pas couché ». Invité : Rokhaya Diallo.
… j’ai subi une formation intensive pour déstabiliser monsieur Zemmour et je suis fière que ça ait porté ses fruits. On avait l’intention de l’assassiner professionnellement avec la complicité d’Ardisson. Je l’ai eu au-delà de nos espérances. S’il prononce encore une seule fois une phrase du type, « la plupart des trafiquants sont noirs et arabes… C’est un fait », je le ferai égorger comme un porc devant sa famille.

À partir du samedi 30 octobre 2010, suite aux trop nombreux scandales médiatiques, l’émission « On n’est pas couché » fut supprimée. En janvier 2011, le Journal du Dimanche publia son traditionnel classement des 50 personnalités préférées des Français. Le journaliste Éric Zemmour arriva en tête de ce classement, suivi d’Éric Naulleau, de Dieudonné, de Jean-Marie Le Pen, de Georges Frêche, de Brice Hortefeux, d’Éric Besson, de Marine Le Pen et d’un Francis Lalanne reconverti… puis… personne d’autres.



Strike Team

Merci à Skunk Juvenile Delinquant pour la vidéo.

Eastwood & Nielsen
envoyé par dour77. - Court métrage, documentaire et bande annonce.

26 mars 2010

Rush Earth hour 2010


100 jours après le sommet de Copenhague, l’Everest à l’horizontal et en 2D de l’écologie, cet ersatz d’idéologie créé à l’image du monde qui l’a chié, cette sphère aplatie, ratatinée et riquiquifiée, les écolocrates et autres écolossociatifs plus ou moins glam, remettent le couvert de leurs « 60 minutes pour sauver la Terre ». Cette année, cette opération labellisée festive, qui nous revient comme le printemps, a manifestement trouvé son nom de code définitif : Earth hour. Deux mots qui sonnent comme le titre d’un film catastrophe américain et qui nomment donc forcément que l’heure est à l’action. Un blockbuster médiatique garanti. Un succès marketing assuré pour ses promoteurs écocitoyens. Et une aubaine pour toutes les créatures nyctalopes : demain, dès 20 h 30, un tsunami d’ombre va éclairer la soumission joyeusement revendiquée de la prochaine humanité écocompatible, déjà largement là. On n’en demandait pas tant à la démocratie écologique en route…


Ampoule basse tension


Cette opération d’extinction totale des feux porte bien son nom. L’anglais s’étant imposé comme l’espéranto du Marché globalisé, l’opération est mondialisable, et mondialisée via une « vague d’ombre » qui se répandra à travers tout le globe en 24 heures, la synchronicité étant interdite en l’occurrence par la grâce stellaire de la révolution de la Terre... Mais que de poésie ! L’opération est donc universelle. C’est un appel à toute l’humanité. Ce titre alarmiste a justement pour vocation de diffuser à travers le monde le message de la catastrophe écologique globale dont on nous dit depuis quelques années qu’elle est sur le point d’atteindre son seuil critique, son point de non retour et de nous le faire savoir de manière spectaculaire... Avec quasi 7 milliards d’êtres humains, que la catastrophe tant fantasmée et attendue ne se leurre pas : elle aura du boulot…


Pétition contre l'extinction de l'homme à adresser à mère Nature, Pôle Nord, cedex 00


Earth hour, une heure pour la Terre… Une heure par an pour la Terre ? Qu’est ce que cela peut bien signifier dans un contexte d’état d’urgence écologique proclamé au niveau mondial il y a 15 ans à Kyoto, lors de cette fameuse conférence sur la réduction du problème écologique au seul facteur carbone ? Cette opération ne serait-elle qu’une célébration en creux des nuits électriques du système technicomarchand ? Une proclamation égoïste à destination des pays en voie de développement pour leur interdire la généralisation dans leurs contrées de notre modèle de société ? Juste un ordre mondial d’uniformisation mentale ?...


René Riesel à l'index !


Earth hour, c’est le rush hour écolo : on n’a plus le temps de réfléchir. Il faut agir. Il faut sauver la Terre et l’Humanité (si possible). Les écoguerriers ouvrent la voix à suivre pour atteindre l’issue, la seule, avec leurs coupe-coupe tout en prescriptions, recommandations, disciplines, leur rationnement sacrificiel, leur austérité joyeuse, leur ascétisme hédoniste, leur activisme radical…ement mou. L’humanité et son environnement sont à la croisée des chemins : il faudra donc suivre et survivre, ou périr. Tout contrevenant sera considéré comme le dernier des terroristes sanguinaires et dénoncé comme tel par les militants de la simplicité volontaire, ces atrophiés du bulbe au dynamisme de suppliciés, précurseurs de la précarisation light, du prochain modèle social de misère assumée et heureuse, alliés objectifs des capitalistes les plus cyniques… L’heure n’est plus au choix : l’heure est à la proscription de l’idée même de liberté. L’heure est à l’état de nécessité.


En Afrique, on connaît déjà la simplicité volontaire


L’écologie avance sous couvert d’état d’urgence, ce dernier s’appuyant sur un état de nécessité statistiquement étayé par les scientifiques, nouveaux Galilée à lentilles inversées, observant le monde au microscope, et bénéficiant eux, de par la jurisprudence de l’astronome entendue a contrario, du dogme de l’infaillibilité scientifique. Pendant ce temps, les hommes du commun, empoisonnés au quotidien, font peinardement ou non le compte des catastrophes qui seraient ou pas des attestations de la catastrophe globale… Faut bien se divertir en attendant l’cancer ! L’état d’urgence est psalmodié par les experts, dont les craintes ne sont en fait que des ordres (René Riesel). Et l’Etat d’urgence ne signifie qu’une chose : la guerre. Et en l’occurrence, la guerre perpétuelle. L’écologie se pose en modèle impératif de gestion de crise de l’avenir, de tout le reste de l’avenir…


Energie renouvelable


L’heure est à la mobilisation de type temps de guerre permanente pour sauver planète et Humanité, soit des conditions idéales pour une production en perte de vitesse, l’élaboration de nouvelles normes Iso de Haute qualité environnementale, le développement de technologies vertes à l’impact écologique écrasant, le tout pourvoyant à la pelle des emplois verts et morts au sens marxiste du terme car perpétuant la progression progressiste de la division des tâches à l’extrême . Le capitalisme a produit le désastre ? Oui, mais le capitalisme est un totalitarisme qui s’adapte à tout : le désastre est devenu son marché de prédilection. L’écologie est une économie de guerre et une guerre de l’économie (Encyclopédie des nuisances). A ce titre, l’écologie est tout sauf une solidarité…


Ecologie et Terraformation incognita


Pour mener une guerre, il faut des troupes. Il faut recruter pour remplir les casernes de l’écologie. Or, toutes les conditions historiques et hystériques sont réunies pour lui permettre de se poser comme l’héritière d’une histoire riche en tactiques, stratégies et arts de la guerre, reprendre à son compte le domaine de prédilection des hommes, poussé à un stade de perfectionnement jamais atteint : la technologie du contrôle, de l’asservissement et du conditionnement. Et rien ne lui échappera, car elle sait que le Diable se cache dans les détails, et la quantité d’eau qu’il vous faut pour vous laver les dents… L’écologie appelle à un monde intégralement produit, plus malléable et moins rétif, plus efficient. L’écologie est le nouvel avatar du progressisme et par là même la nouvelle mise à jour de la domination. Elle est l’imparable et insoupçonnable aliénation : elle est l’aliénation voulue car pensée comme impérative. Son développement durable ne mènera l’humanité qu’à la dévolution, l’obligeant à ne plus s’occuper et se préoccuper que de sa seule conservation (Arendt, les origines du totalitarisme). En ce début de XXIème siècle, l’écologie est au-delà d’une position de force pour devenir l’idéologie ultime de l’Humanité, la dernière, la terminale.


Chantal Jouanno, la taxe carbone est une indulgence écologique


Tandis que la catastrophe écologique est déjà là, à savoir que les catastrophes écologiques sont déjà là depuis longtemps, l’écologie ne propose qu’un pis aller : faire durer le plus longtemps possible la fin. L’écologie n’a pas pour but de nous proposer un nouveau modèle de société et de développement. Elle ne propose que de recycler l’ère industrielle, que de nous apprendre une gestion citoyenne de la poubelle planétaire. La conscience écologique est un simulacre de conscience éclairée. L'écologie n’ouvre que sur des perspectives de survie rationnée, de consommation raisonnable, et de vie robotisée. Et son succès est garanti car elle est un lobby de l’anxiété poussant chacun à l’internalisation de la responsabilité de la catastrophe. L'écologie a la peur de l'insécurité pour elle, une peur qui ne débouche pas toujours sur un dandysme apocalyptique, ou un delirium millénariste, mais le plus souvent sur des névroses hygiénistes, et un fascisme hystérique sûr d'incarner l'intérêt de l'Humanité dans son ensemble, et d'avoir le droit exclusif de parler en son nom.


Ne dites plus traces de pneu mais empreinte carbone


L'adhésion écolo est une demande de protection, et c’est pourquoi c’est une idéologie de l’adhésion inconditionnelle. L’écologie est à ce titre peut être bien un piège, un piège et certainement une arme… Ses défenseurs ont donc raison : pour la célébrer, mieux vaut éteindre la lumière.


Greenkiss : faites des bisous à la planète

22 mars 2010

Nabe au ban


Depuis ma prime adolescence, je fréquente des librairies. Je peux affirmer que j’ai, dans ce domaine, une putain d’expérience. J’ai connu beaucoup de libraires, j’ai moi-même été bouquiniste, personne n’est parfait. Il est rarissime de rencontrer une personne de valeur parmi cette faune-là. Par personne de valeur, j’entends quelqu’un qui aime, connaît et fréquente la littérature. Pour le dire plus vite, quelqu’un qui lit. Un libraire qui lit est bien plus rare qu’un vendeur de chez Go Sport qui fait lui-même du sport. J’affirme que les vendeurs de chez Go Sport, les esclaves de chez Quick et les connasses de la Foirfouille sont plus compétents pour vendre leur came que la quasi-totalité des libraires. Même les libraires en BD lisent et connaissent vraiment la bande dessinée. Les libraires tout court, eux, ne connaissent la plupart du temps que les catalogues.
D’ailleurs, quelqu’un qui aime vraiment les livres ne fait pas profession de les vendre : il se les garde !

Marc-Edouard Nabe n’a pas que des qualités. Il n’a pas non plus que des défauts. Il pourrait donc être, somme toute, un type assez normal. Néanmoins, il a une tendance à ne rien faire comme tout le monde qui le rend intéressant.
Son dernier ouvrage, L'homme qui arrêta d'écrire, paraît sans maison d’édition. Après avoir été le seul écrivain mensualisé (par les Editions du Rocher, en leur temps), il sort lui-même son dernier livre, sans éditeur, et sans distributeur. On ne le trouvera donc pas en librairie, mais uniquement en vente par correspondance sur le site de l’écrivain. Comme il ne fait rien comme tout le monde, il a également réussi à récupérer les droits de 22 de ses 26 livres publiés précédemment, ainsi que les stocks d’invendus. Il est donc parti pour tenter ce qui n’a pas été fait jusqu’ici : être un écrivain connu sans éditeur, qui fabrique et vend lui-même ses livres par Internet. On parle beaucoup de la disparition du livre de papier : Nabe anticipe la disparition des libraires. Bien fait.
N’ayant pas encore lu le livre, je n’en dirai donc rien. Ça viendra. Mais pour avoir une idée du truc et de la démarche de Nabe, vous pourrez écouter le bonhomme ce soir sur France 3 (22h55, chez Taddei).

21 mars 2010

Guy Debord, son art et son temps



Ce reportage a été fait en collaboration avec Guy Debord, qui a fourni tout les matériaux et preparé les commentaires. C'est par ailleurs sa dernière oeuvre, dont il ne vit jamais la diffusion.

20 mars 2010

Média Training


Xavier bertrand ou l'art de l'argumentaire copier-coller
envoyé par politistution. - L\'info video en direct.

Mon Sarko en Thaïlande

"notre première dame se serait envolée avec l’artiste interprète de l’année pour quelques jours de vacances en Thaïlande. Le Président, lui, aurait écourté leur escapade et affrété un vol spécial pour récupérer son infidèle de femme. "

12 mars 2010

Le baiser de la lune en 2070

LE BAISER DE LA LUNE EN 2070

Une absurdité prophétique de Paracelse


En 2030, suite aux deux terribles guerres mondiales des différents blocs continentaux, les survivants formèrent un pacte de non-agression et créèrent la Confédération Planétaire de l’Ultralibéralosocialisme Écarlate. Ils prirent pour dieu : « Trotsmith ».
Sous cette nouvelle ère, l’éducation des enfants est totalement soumise au joug du ministère du contrôle du savoir, bâti sur des connaissances confuses de l’Ancien Monde. Un cours d’éducation sexuelle tolérant est dispensé dès l'entrée en classe de CE1 et constitue l’essentiel du programme annuel.


— Bon, les enfants, on se calme.
Le silence retomba dans la salle de classe.
— Aujourd’hui, nous allons aborder un nouveau sujet un peu délicat, souhaité par le ministre de l’Éducation nationale, Madame Christiane Girard. Alors, je vous demanderai d’ouvrir grand vos orifi… euh… oreilles.
— Quelqu’un parmi vous connait-il le sens du mot « homosexualité » ?
— Moi, monsieur !
— Très bien, Nordine, nous t’écoutons.
Nordine se leva timidement et fouina quelques secondes dans sa mémoire.
— Ah, voilà ! Mon tuteur m’a dit que l’ « omoxsualité »
— Homosexualité, Nordine !
— Oui… que l’omo… sec… sualité était quand une… euh… tarlouze élargissait le trou de balle d’une pédale ! Je n’ai jamais su ce que ça voulez dire, monsieur, mais mon tuteur m’a toujours appris que je devais m’en souvenir toute ma vie et faire attention aux omo… sec… sualités. Il m’a parlé de phoques aussi, monsieur. J’ai bon, monsieur ?
Les autres enfants n’avaient pas du tout saisi le sens de ces explications obscures, alors que l’instituteur était choqué des propos infâmes du petit Nordine.
— Non, Nordine, ton tuteur raconte n’importe quoi ! Je vais devoir le convoquer d’urgence et je t’ordonne d’oublier ses saletés tout de suite !
— Bien, monsieur…
— Et arrête de m’appeler Monsieur ! Je t’ai déjà expliqué plusieurs fois de m’appeler Gérard !
— Oui, Gérard…
— Bien… Alors écoutez attentivement les enfants, car c’est d’une importance capitale pour vos équilibres psychologiques et émotionnels.
— OUI, GERARD ! répondit en chœur l’ensemble de la classe.


— L’homosexualité est un vaste, très vaste, très très vaste sujet. Dans les siècles obscurs et archaïques de notre beau pays la… euh… euh…, merde euh putain… oh, pardon les enfants, je veux dire zut, l’instituteur ne se rappelait plus le nom de son pays, nom chargé des insanités de son histoire, euh… AAAHHH… je l’ai su autrefois…
— La France, Gérard ? Proposa la petite Lindsay.
— Euh… oui, c’est ça ! Merci, Lindsay !
— Donc la Frange, dans des temps d’une barbarie sans nom…
— C’était l’époque des cisteras et antisémites blancs et arabes, Gérard ?
— Euh… c’est quoi un arabe ? dit Nordine.
— Pas tous en même temps, Nordine. C’est exactement ça, Moshe ! Et aussi des homophobes. C'est-à-dire qu’ils détestaient les homosexuels.
— Ils étaient tous méchants, Gérard ? lui demanda Sophie.
— Malheureusement oui, ma puce. Selon des statistiques révisées depuis peu, à cause de critères d’évaluations jugés insatisfaisants par le ministère de l’Histoire officielle, on estime de 72 à 93 % environ les « âmes inférieures » de ces époques. 1 à 3 % étaient des haineux et 3 à 93 % n'avaient pas l'intention de baiser avec les homosexuels.
« Baiser », Gérard ? demanda naïvement Zuzanna.
— Mais c’est quoi un arabe ? répèta Nordine.
— Oui, baiser, et j’y viens tout de suite, ma puce. Dans ces temps-là et encore aujourd’hui, les hommes et les femmes, que les enfants nommaient « père » et « mère », pratiquaient des rituels de plaisirs appelés « baise » ou « nique » et qui servaient aussi à la procréation naturelle. La procréation naturelle constituait l’ancien processus de naissances des humains. Il est rendu obsolète depuis les avancées fulgurantes de la science et de la création, il y a déjà quarante ans, du Centre International de Procréation Génétique d’où vous êtes tous nés, puis loués à l’année à vos tuteurs. Afin que vous compreniez mieux, nous allons visionner deux vidéos différentes. La première est ce que les « anciens », dans le but de se stimuler, appelaient un « film de cul » ou « film de boules » selon des sources divergentes.
— OOUUUAAAHHH, dirent les enfants à l’unisson.
L’instituteur, Mr Gérard Legôcho que je vous présente, abaissa l’écran de projection et se dirigea vers le projecteur à l’autre bout de la salle de classe. Sur le chemin, le petit Nordine lui demanda discrètement :
— Gérard, c’est quoi un arabe ?
— On n’a jamais su réellement, Nordine. On n’a pas d’informations précises issues du ministère du contrôle du savoir. Je sais juste que c’était un des types humains de l’Ancien Monde.
— Moi je sais, Gérard, dit Moshe, mon tuteur est un employé de la Confédération Planétaire de l’Ultralibéralosocialisme Écarlate et m’a déjà parlé d’eux. Ils avaient une peau mat comme toi Nordine et voyageaient sur des hippopotames à deux bosses. Ils avaient interdit toutes formes de religions sous peine de punition qu’ils appelaient « Chatwa ». Il me semble que ce sont eux qui s’étaient spécialisés dans la charcuterie de porc ou alors qu’ils ne mangeaient que du porc, un truc comme ça, je redemanderai à mon tuteur. Il m’a aussi dit qu’ils ne s’appelaient pas vraiment « Arabes » qui était un surnom, mais plutôt « bougnoules » ou « bicots ».
— Ah oui ! Ce sont eux aussi qu’on appelait jadis « bamboula », précisa Mamadou.
Nordine pouffa en entendant la sonorité grotesque de ces mots et se retourna vers le petit Wong-Chan, la tête de Sino-Turc de la classe.
— Bougnoule, bicot, bamboula !
Moshe et Nordine, les deux inséparables, s’esclaffèrent comme des folles.
Habitué, Wong-Chan reçut ses injures avec une indifférence et un flegme taoïstes.
— Il suffit, Nordine, dit l’instituteur, et concentrez-vous sur ces deux vidéos. La première, donc le « film de cul », est une forme de rituel de plaisir. Ce film a été sélectionné par la ministre en personne. Il s’intitule… euh… l’instituteur fouilla dans une des multiples poches de son baggy de marque « Che Style » et en retira un bout de papier, le défroissa, puis lut à haute voix : « l’apocalypse dans ton cul ».
— Gérard, c’est quoi un cul ? demanda Petra.
— Aujourd’hui, c’est l’idole poilue et sacrée, symbole de l’humanosocialisme universaliste, brodée en motif sur le drapeau de la confédération. C’est l’ancien mot pour le fion, Petra.
— Ils avaient un drôle de vocabulaire avant, répliqua Petra.
— Donc, on peut dire que Wong-Chan le bougnoule a un gros cul ! insista Nordine pour le plus grand plaisir de l’ensemble de la classe, qui se manifesta dans une orgie de rires. Excepté Petra, secrètement amoureuse de Wong-Chan, qui éprouva un pincement à son petit cœur d’artichaut.
— Nordine, c’est la dernière fois que je te le répète ! Tu te calmes maintenant ! Ce que tu viens de dire à Wong-Chan, ça s’appelle du racisme et c’est dégueulasse ! Je te conseille d’abandonner ces habitudes immédiatement, Nordine ! Tu sais bien que je n’ai pas le droit de te punir selon les « droits cosmogalactiques de la sainte enfance », mais lorsque tu seras majeur, les milices de sécurité publique « LA HARDE », elles, n’apprécieront pas ce type particulier d’humour. Les crimes discriminatoires sont les seules passibles de la peine de mort par empalement et sans jugement préalable. Compris, Nordine !
— Oui Gérard, bégaya Nordine en baissant les yeux, mais en pensant en son for intérieur « Abruti de bicot ! ».
Gérard Legôcho tenta de se ressaisir tant bien que mal. Ce déversement de négativité était inhabituel, lui qui avait tant suivi la formation spirituelle du parti et ses préceptes de positivité libératrice. Pour se calmer et endiguer la production de radicaux libres, il imagina avec une clarté et une vivacité brusque, le dieu Ultralibéralosocialiste « Trotsmith », puis ses émotions s’apaisèrent laissant place à un calme zenique.
— Concentrez-vous, je commence la projection.
Un lit à baldaquin… un homme musclé et tatoué… une femme aguicheuse en nuisette… un caniche nain et frisé en spectateur… une verge glorieuse… une vulve inondée… deux langues s’entremêlent… une main virile saisit un sein proéminent… un œil de caniche avide… un doigt dominateur farfouille l’antre… de doux gémissements… un regard féminin satisfait… une perforation vaginale… deux râles extatiques… un canidé émoustillé se dresse sur ses deux pattes… un déhanchement rythmé… un corps féminin se crispe et bouge dans tous les sens… t’aimes ça, chienne… défonce-moi, sac à merde… deux cris ultimes… un tintamarre du feu de dieu… une gerbe blanchâtre sur un visage… un caniche qui aboie et danse la gigue.
— Mais c’est dégueulasse, dit Nordine.
— Pourquoi le monsieur barbouille le visage de la dame avec du liquide blanc ? demanda Petra.
— On appelle ça une éjaculation faciale, ma petite Petra. C’est un rituel de clôture de la « nique », répondit l’instituteur.
— Et c’est obligatoire ? dit Petra.
— Oui, ma puce. On peut aussi appeler cet acte symbolique : « envoyer la purée », car ça peut s’avaler si on le désire, signifiant par là, que la femme accepte corps et âme l’offrande gracieuse de l’homme.
Petra se retourna vers Wong-Chan et mima discrètement avec ses deux mains une masse qui asperge son visage, puis quelque chose qu’on boit avec son pouce. Ensuite, elle lui fit le coup du regard de biche en clignant plusieurs fois des paupières.
Mais elle est folle ! C’est immonde ! pensa Wong-Chan.
— Le liquide blanc se nomme du « sperme » ou « liquide séminal » ou encore « foutre ».
— Comme « va te faire foutre », Gérard ? demanda abruptement Nordine.
— Oui exact, Nordine. Cette expression insultante vient de là. Le sperme est un liquide épais et blanchâtre produit par les glandes sexuelles mâles et renfermant les spermatozoïdes.
— Les spermes à taux bizarroïdes ? répèta Moshe.
— Non, les spermatozoïdes, Moshe. En un seul mot. Les spermatozoïdes fécondent l’ovule de la femme, c'est-à-dire se joignent à l’ovule pour permettre la naissance de bébés neuf jours plus tard, si mes souvenirs sont bons. Du moins, c’était ainsi avec l’ancienne méthode de fabrication d’être humain. Aujourd’hui, les spermatozoïdes chez l’homme et l’ovule chez la femme ont été désactivés après la fécondation dans l’utérus artificiel dans le cadre du système actuel de procréation.
— Donc avant, l’homme spermatozoïdait la femme dans la bouche, où se trouve l’ovule, pour faire des bébés. C’est ça, Gérard ? demanda Mamadou.
Gérard Legôcho se gratta la boite crânienne à la recherche de ses vagues souvenirs et parce qu’il n’avait pas l’habitude de trop raisonner, il en conclut rapidement :
— Oui, c’est ça, Mamadou !
OUAAHHHH, fit l’ensemble de la classe.
— La vidéo que vous venez de voir est une « baise » entre hétérosexuels. C'est-à-dire entre personnes de sexes opposés, c'est-à-dire entre un homme et une femme. Mais, les enfants, il existe aussi la possibilité d’une « nique » entre des personnes du même sexe, entre homme et homme ou femme et femme. C’est ce qu’on appelle : l’homosexualité, les enfants. Comme le ministère n’a pas retrouvé de vidéos des « anciens » sur le sujet, il en a confectionné une sous forme de conte, intitulé : « L’Ogre et le petit dépucelé »… regardez bien ce qui suit, les enfants.
Gérard Legôcho appuya sur la touche « Lecture » du projecteur.
Clairière boisée… un homme déguisé en lutin… un caniche nain et frisé en sympathique compagnon… un homme hideux vêtu d’un pagne et armé d’un gourdin surgit d’un buisson… Hum, un farfadet, j’ai faim… Non, pitié, ne me mangez pas, méchant Ogre… Dans ce cas-là, farfadet, plaque tes mains sur ce gros chêne à glands et voute le dos… futal et calefouette du farfadet baissé… (erreur de montage… t’es prêt, Robert ?... Ouais, vas-y cash, Marcel !) perforation anale… un œil de caniche avide… yeux de l’ogre révulsé et intense satisfaction… un canidé émoustillé se dresse sur ses deux pattes… yeux du farfadet injecté de sang et visage torturé… Ogre se retire… une purée envoyée sur le visage du farfadet… un caniche qui aboie et danse la gigue.
— Vous avez des questions, les enfants ?
— Gérard, le lutin avait l’air de souffrir, dit Moshe.
— Mais non, Moshe, ça faisait partie de l’histoire, mais en vérité, et pour avoir plusieurs fois essayé moi-même la « nique » homosexuelle, ça fait beaucoup de bien. On y prend un grand plaisir.
— L’omo… sec… sualité est obligatoire, Gérard ? demanda Mamadou.
— Oui et non, Mamadou. Il est obligatoire d’avoir essayé au moins une fois sous le contrôle d’un huissier. Ensuite, on s’adonne à la pratique de « baise » que l’on souhaite, mais l’homosexualité est vivement recommandée par la confédération. Il existe même un projet de loi rendant l’hétérosexualité illégale qui a de bonnes chances d’aboutir, puisqu’il est soutenu activement par le « Führoncle », notre guide bien-aimé de la confédération, et qu’il est le seul à pouvoir proposer et voter une loi.
La sonnerie de fin de journée retentit.
— Vous pouvez y aller, les enfants. Cependant avant que vous ne partiez, je voudrais rajouter qu’il existe un autre genre de « nique » que l’on appelle : « partouze ». C’est tout simplement de la « baise » entre plusieurs couples, toutes orientations sexuelles confondues. Il faut juste prévoir un karcher pour nettoyer le sperme, les enfants. Mercredi prochain, vous aurez une interrogation mimétique en couple. Couples que je vous laisserai le soin de former vous-même.
À ces mots, Petra se retourna vers Wong-Chan le suppliant du regard et Nordine attrapa la main de Moshe qui acquiesça (quelle belle utopie !), semblant dire : à la vie, à la mort et à la « nique » !.


FIN