17 février 2010

Penchard n'en guadeloupe pas une


Dans le monde tel qu’il va, il est devenu de plus en plus difficile d’être d’accord avec le parti socialiste français. Je connais même pas mal de gens pour qui cette hypothèse relève de la science-fiction la plus débridée. A part le cas peu probable de l’annonce publique de sa propre dissolution, personne ne comprend plus en quoi ce parti vermoulu peut être utile au peuple. Ce constat valait jusqu’à hier soir, avant que ne se révèlent les penchants de Penchard.
Marie-Luce Penchard est ministre de l’Outre-mer, rien que de très banal. Mais, génie sarkozien oblige, on a trouvé moderne de nommer à ce poste important une personne née elle-même outre-mer : la Penchard est Guadeloupéenne. L’idée était peut-être qu’un habitant de l’Outre-mer serait plus qualifié pour traiter la politique qui doit s’y appliquer. Un peu comme si on nommait un boxeur au ministère des Sports, un vacher à l’Agriculture, un fraiseur mouliste à l’Industrie, etc. Ou alors, on a peut-être pensé que pour être ministre, il était préférable d’être fille de ministre, ce qui est le cas de Penchard. Mystère.
Enfin, pour éviter rivalités et favoritisme, penchants bien naturels quand on est aux commandes d’un ministère, la tradition voulait qu’on ne nomme pas d’ultramarin à ce ministère-là. On pensait qu’un Guadeloupéen aurait du mal à résister aux pressions et à la tentation de favoriser la Guadeloupe, idem pour un Réunionnais ou un Martiniquais. Fidèle au bon sens désarmant qui fait à la fois sa réputation et notre honte nationale, le Pèzident a décidé que ces précautions étaient dépassées : on n’a pas eu à attendre un an pour voir ce qu’il en est.
Evidemment, à quelques semaines des élections régionales, la demande du P.S. est intéressée. Un gros scandale touchant le gouvernement serait plutôt bien pour toute l’opposition, et le P.S. essaye de mener la charge pour en tirer tout le bénéfice. Malgré ça, sur le fond de l’affaire, Penchard est prise la main dans le sac du clientélisme, elle montre au grand jour qu’elle se soucie avant tout des intérêts des Guadeloupéens (c'est-à-dire du sien), ce qui est indigne d’un ministre français. Elle montre aussi sa grande sottise : les ministres, qui sont souvent des députés ou des maires, ont l’habitude de privilégier leur département d’origine, histoire de faire plaisir à de futurs électeurs locaux. Ils essayent en général d’être discrets là-dessus et il est même possible que certains n’en abusent pas. Penchard n’ayant jamais été élue nulle part, elle s'imagine dans le futur à la tête d’une ville ou du Conseil Régional de la Guadeloupe, pourquoi pas ? Mais voilà, elle n'est pas députée de la Guadeloupe, elle n'a pas été élue, elle ne peut pas, comme un ministre maire, ou ancien député, profiter de la période électorale pour étaler tout ce qu'elle a fait pour "son" département. Pourtant, aussi décomplexée que celui qui l’avait nommée ministre, elle utilise les gros moyens, elle annonce publiquement que son action vise à favoriser ses futurs électeurs, définition même du clientélisme. C’est exactement ce qui lui est reproché. Elle doit démissionner. Aussi invraisemblable que ça paraisse, le parti socialiste a raison !!!

6 commentaires:

  1. L'ère Sarkozy ou la fin des tabous, notamment celui du clientèlisme.
    La République est morte, vive le communautarisme!
    Les cons ça ose tout, etc.

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  2. le sarkozysme c'est vraiment un bricolage à vue qui promeut l'émotion sur la raison et l'emporte pièce sur la réflexion. ça se caractérise vraiment par la bêtise.

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  3. Quand on ne sait pas ce que sorti du contexte veut dire, on la ferme.

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  4. Ah tiens la bonne vieille excuse du "sorti du contexte".

    Pour le reste, tellement d'accord. Pour une fois que je suis d'accord avec le PS et avec Balka ! Quand on est ministre, même sous-ministre dans le cas présent, on fait au moins semblant de penser à l'intérêt général. Qualifier le pognon versé par l'Etat à l'outre-mer de "manne financière" qu'elle se doit de conserver pour son petit département, c'est un scandale, en plus d'être une énorme faute politique. Qu'elle dégage.

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  5. Vous ne le saviez pas, le PS n'existe plus, il a déjà intégré l'UMP

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  6. Y'a le même titre dans le canard, qui a pompé l'autre?

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