9 février 2010

Exclusivité CGB: Yann Moix en tournée



SOURCES Texte sur les Suisses ; Notice Wiki

12 commentaires:

  1. Je relègue ici le texte de Yann Moi (pas besoin du X).

    J’aime Polanski et je hais la Suisse. de Yann Moi

    PolanskiRoman Polanski, nous venons de l’apprendre, va passer un an de plus dans sa prison suisse. Je dis bien : « prison ». Une prison, ce n’est pas strictement un cachot avec des rats. Une prison, c’est tout prosaïquement un endroit dont on ne peut sortir. D’où on ne peut pas s’échapper. Peu importe que la prison soit une cellule ou un chalet, un terrier ou même un immeuble tout entier. On est en prison quand on ne peut pas être ailleurs. Roman Polanski restera emprisonné en Suisse : c’est la Suisse la prison. C’est la Suisse le bourreau. C’est la Suisse la sentence. C’est la Suisse la trahison. C’est la Suisse la haine et la revanche et la vengeance. Parce que la Suisse n’est pas un pays : la Suisse n’est rien. La Suisse n’existe qu’en détruisant. En neutralisant. Ce n’est pas un pays neutre, non : c’est un pays qui neutralise. Très joli pays qui, pendant la guerre, voyant qu’un peu trop de juifs venaient étrangement faire du tourisme en ses montagnes, a demandé à ce que fût apposé sur les passeports le « J » de Juden. La Suisse n’est pas un pays neutre : c’est un non-pays vendu. La Suisse, ce pays des horlogers, sait manier le temps comme Satan : enfer du temps dans lequel elle neutralise un génie (un an de plus), enfer du temps à l’intérieur duquel, avec une infinie patience, elle guette sa proie : trente-deux ans pour attraper Polanski. La Suisse n’existe pas : pour exister, elle est obligée de faire dans le sale, dans le crade, dans le porno. La Suisse est un pays pornographique. Sales affaires (comptes bancaires, fiscalité), sale comportement (arrestation de Polanski) : tout est propre dans les rues suisses, dans les montagnes suisses, dans les vallons suisses, tout est très propre parce qu’au fond tout y sale dans les tréfonds, dans les fondements, dans les soubassements. C’est un pays qui se vend sans cesse au plus offrant. Qui courbe incessamment l’échine devant le plus fort. C’est un pays qui fait basculer les choses vers le plus dictateur, le plus violent, le plus menaçant. La Suisse ne se donne même pas, comme le feraient des salopes ordinaires : la Suisse se prête au plus fort. Elle prête sa soumission. C’est une pute. Elle ne se donne jamais mais se prête toujours. Elle se prête avec intérêt. Elle se loue. Elle se sous-loue. Elle fait des offres. Elle écarte les jambes quand viennent à passer un officier nazi, ou une très grande puissance comme, par exemple, aujourd’hui, nos amis les Etats-Unis.

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  2. Suite...

    Je hais la Suisse. Sa gentillesse méchante, sa dégueulasserie bonbon, son calme rempli de dagues et de couteaux, sa surface polie mais comme une lame. Nous voudrions que ce pays relâche Roman Polanski, s’excuse, arrête tout. Nous voudrions que la population suisse ait honte, définitivement honte, pour ce qu’elle fait endurer à Polanski. Que des grèves se déclarent à Genève, à Lausanne, à Gstaad, ou des manifestations. Que les gens sortent dans la rue. Crient. Hurlent. Contre leur « gouvernement ». Autrefois, Alfred Jarry disait (c’est dans Ubu Roi) : « la scène se passe en Pologne, c’est-à-dire nulle part. » Nulle part, ce serait plutôt la Suisse. La Suisse voudrait empêcher que le réalisateur de Chinatown (que je viens de revoir cette nuit et qui est un chef-d’œuvre) continue de nous donner des œuvres d’art. Pourquoi, Suisse, ne laisses-tu pas cet homme partir ? Parce que tu as peur de l’Amérique ? Parce que tu trembles ? Parce que tu suis toute cette meute ignoble, parfaitement aveugle, et qui veut que Polanski représente, pour la nuit des temps, le pédophile par excellence ? Qu’il en soit l’incarnation, le parangon, l’icône ? Suisse, sois digne pour une fois dans ta vie. Suisse, donne-toi une dignité en rendant la sienne à un des grands génies du cinéma qui a suffisamment payé pour quelque chose qui ne s’est pas déroulé comme on le sait, le croit, croit le savoir. Suisse, sois une nation, sois un pays, sois quelqu’un. Sois un homme, Suisse.

    Quand il y a la guerre, Suisse, tu te carapates. Tu regardes tes chaussures. Tu vas tranquillement te promener en montagne. Tu respires le bon air parmi les gentils (petits) oiseaux. Rien n’est ton problème, Suisse. Tu n’es jamais concernée. Tu n’es jamais impliquée. Tu n’es jamais inquiétée. Tu n’es jamais là quand on a besoin de toi. Tu es toujours là, sur la planète, mais tu ne sers à rien : tu arrêtes les artistes et tu enrichis les enrichis. Tu ne sais rien faire, sauf pitié. Je te hais, Suisse. Je te demande de m’arrêter, moi, aussi, le jour où je viendrai te voir. Pour cracher sur ton sol immonde.

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  3. "Ceux qui (...) auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d'un an d'emprisonnement et de 45000 euros d'amende ou de l'une de ces deux peines seulement."

    Y'a pas d'raisons.

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  4. Après Cinéman, sorti en 2009, il prépare le film Edith Stein et a commencé l'adaptation pour le grand écran du Voyage au bout de la nuit de Céline, dont la sortie est prévue en 2010.

    Un affront de plus !

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  5. Mais il vends des livres au moins ce têtard ou c'est juste un intense travail de bouche, enfin de réseau ?

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  6. C'est le Jean d'Ormesson trentenaire, Babouche, non seulement il vend bien mais il est adapté au cinéma, c'est Jackpot pour Mister Nuts

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  7. Il y a, dans le dernier Nabe, un passage assez croustillant sur Moix et sa clique (BHL, Beigbeder et Ono-dit-Biot). Passage dans lequel il lui fait d'ailleurs dire : "Tous les Belges sont des salauds !", comme quoi Nabe ne s'est pas trompé sur le personnage, juste sur le pays.

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  8. Nabe est pareil que ce trou du cul, sauf dans le camp opposé. Un mec qui proclame chez FOG que si tu ne prends pas position contre Israël, tu es un salaud. Comme Moix, c'est un curé, un jésuite, un directeur de conscience qui s'appuie sur le binarisme politiquement correct/incorrect pour faire oublier qu'il porte une soutane à l'instar de ceux qu'ils conspuent. Je n'ai pas besoin de Nabe pour savoir quoi penser de Moix.

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  9. J'ajoute que ce n'est pas contre toi Servietsky, mais Nabe. En me relisant, ça donne l'impression que je m'en prend à toi indirectement, mais que nenni. J'aime bien les serviettes qui font tourner le bedo.

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  10. D'une autre coté, au moins Nabe a du talent.

    Que Moix s'en prenne à la Suisse, que Nabe s'en prenne à Israël, au fond, tout le monde s'en fout, mais qu'ils le fassent avec talent. Quand je lis le dernier Nabe, je vois un texte lucide et écrit avec talent sur la modernité, mais qui n'est pas dans la rancœur ou dans la haine (ce qui m'a d'ailleurs surpris). Quand je lis le Moix, j'ai l'impression de lire le journal intime d'une pucelle de 15 ans qui vient d'être punie par sa mère.

    A voir d'ailleurs, son deuxième texte qui devrait être sous titré: "Facebook m'a tuer".

    http://laregledujeu.org/2010/02/05/850/comment-facebook-ma-elimine/

    Un grand moment d'ego.

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  11. @ Anusidéral

    " mais des groupes tels que « Yann Moix, la Suisse t’emmerde ! » ou « Yann Moix, la Suisse t’encule ! » "

    Ah, ah ,ah ! :)

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  12. Aucun problème Paracelse, je comprends parfaitement qu'on puisse ne pas supporter Nabe, j'ai moi-même tendance à le trouver un peu agaçant dans ses interventions médiatiques. Mais comme dit plus haut, le fossé qu'il y a entre lui et un type comme Moix, c'est le talent, et ça personne ne peut lui enlever je crois !

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