30 septembre 2009

Malika dans tes dents



Lecteur républicain, je te signale l’épatante Malika Sorel, qui est passée chez Finkielkraut ce samedi, et dont le discours tranche nettement dans le concert de jérémiades qu’est devenu la politique en France. Elle fut opposée à Alain Renaut qui fit tout son possible pour ne pas reconnaître ce qui crève pourtant les yeux et pour noyer dans un blabla bien-pensant les coups de boutoir de la Beurette.

29 septembre 2009

Face à "l'Amérique qui fait peur"

Danse-moi le lac des cygnes mon canard!

Une photo de la victime mineur agressée par Polanski

Notre grand reporter Skymann vient d'être exfiltré des states par les services secrets syriens pour pouvoir publier enfin la photo du scandale

©Skymann

« Les artistes se mobilisent 
pour la libération de Polanski » (Le Figaro)

Émile Louis visiblement touché par les déclarations du Ministre de la Culture : « Ça fait chaud au cœur, j'me sens moins seul ; j' regrette seulement de pas avoir  de tourné de films dans mon car avec les gamines ».


Tripoter un gosse quand on est une sous-merde au chômage ou un gros con qui que se paie un aller retour Paris – Bangkok, c’est mal. Se taper une fillette quand on est un cinéaste ça devient une cause défendable par le monde des artistes.
Parmi les réactions hallucinantes de cette mafia on peu noter :
- la Mitterrande qui a jugé «absolument épouvantable» l'arrestation du cinéaste «pour une histoire ancienne qui n'a pas vraiment de sens». «On sait les conditions dans lesquelles c'est arrivé, et de la même manière qu'il y a une Amérique généreuse que nous aimons, il y aussi une certaine Amérique qui fait peur, et c'est cette Amérique là qui vient de nous présenter son visage». En gros, les Républicains racistes anti-Obama s’en prennent à Polanski.

- L’ancien ministre de la Culture Jack Lang a également abondé dans ce sens, en jugeant cette arrestation comme «inimaginable et disproportionné». Inimaginable et disproportionné : à quoi donc peut bien penser Jackou le Croquant?

- La Bulgare Irina Bokova, nouvelle directrice générale de l'Unesco, est également montée au créneau dimanche pour défendre le réalisateur : «Je ne sais pas les détails [de l'affaire,], mais c'est choquant», a-t-elle déclaré sur TV5Monde-RFI-Le Monde, ajoutant qu'il s'agit d'une «personnalité intellectuelle mondialement connue». Je ne sais rien mais je dirais tout. En voilà une qui commence fort. Bon et puis s’il s’agit d’une personnalité intellectuelle mondialement connue ça change tout, non ?

La capacité d’indignation de ce milieu s’arrête là où commence la défense de ses intérêts et de ses vices. 
Cette affaire en rappelle une autre lorsque des écrivains que tout opposait à lui avaient pris la défense de Brasillach. On avait pu alors voir Mauriac demander la grâce pour son collègue de la République des lettres, mettant en garde la cour contre la perte irréparable que serait pour "l'esprit français l'extinction d'un talent aussi brillant".

Et le jeune milicien exécuté par les résistants de la 25ème heure ? Et les femmes tondues ? Et les soldats perdus de la division Charlemagne ? Pas d'Anciens de Normale Sup', pas de petits copains de la rue d’Ulm, pas de réseaux de l’enculage mondain, bordelais et catholique pour les défendre ? 

Les réseaux crapuleux, artistiques et politiques comme les mafias protègent leurs membres contre les agressions extérieures. Mais en outre cette affaire met au grand jour la parfaite hypocrisie de la belle morale "citoyenne" (comme ils disent) prônée par ce joli monde : la sexualité calibrée avec bobonne, la tolérance envers les racailles, l’interdiction de l’autodéfense, c’est bon pour les pauvres.

En ce qui nous concerne, on veut, en toute impunité, continuer d’enculer les petits garçons, faire des blagues foireuses sur les arabes et les auvergnats et déclarer vouloir pendre nos adversaires à des crocs de boucher.

27 septembre 2009

Français


Via French Carcan

Jean Cau, un français qui se tenait droit, un français tout simplement.

Et en face l'arrogance narquoise du bobo américain Philippe Labro,

décontraction mystificatrice, sourire de précieuse, démagogie du chanteur de charme,
invertébration anomique et sybaritisme femelle.
Cheveux dans le vent et garnie de colifichets, l'indigence de forme et d'esprit se pavane, elle sait qu'elle a déjà pris la main.

25 septembre 2009

Silence acouphène



Si on vous le demande : la Techno Parade 2009 a été une réussite totale. Un bon cru, vraiment. Croyez-nous. Non, le CGB n'était pas du cortège. L'année prochaine peut-être (le temps de retaper le vieux char Tigre qu'on vient d'acheter sur e-bay). Mais notre parrain, lui était là, alors c'est tout comme ! Il était là, comme toujours lors de la tenue d'un événement citoyen d'envergure, d'une grosse teuf de la solidarité, d'une célébration de ouf de la fraternité, d'une communion groovy du peuple, d'un carnaval free style du marketing ... D'un événementiel de pléonasme publicitaire... Jack Lang présent, en ses qualités de papa de la Fête de la Musique et de toutes ses déclinaisons, et de gourou de la Culture majuscule de l'enclin au déclin... Parrain a inauguré la 11ème édition de la Techno Parade avec classe, décence, et retenue : "Paris est devenue une ville triste et policière"...


On imagine sans peine la frénésie engendrée par ces mots dans la horde des jeunes à falzars slims et coupes de cheveux double-mèche, look d'indifférenciation sexuelle extrêmement abouti, réunis là pour faire exploser leurs enclumes à la masse, au son assourdissant du boum boum, des bips et bops de la technologie musicienne... Qu'il devait être beau Jack, la poitrine gonflée, les cheveux aux quatre vents, le regard en feu, convaincu, de devant cette flopée d'électeurs élevés en batterie, que le moment était à l'Histoire et qu'il lui fallait dire quelque chose de... Quelque chose...


C'est la danse des canards...


Et c'était parti pour la fête aux DB en BPM. Une super fête festive, vraiment, jusqu'à l'arrivée des "clowns" de banlieue qui redonnèrent un peu de dimension carnavalesque au Carnaval... Le bourgeois fut alors malmené. Le blanc battu en neige ? Ce qui est sûr, c'est que les mass-médias n'ont pas relayé l'information. Pour eux, la Techno parade s'est déroulée dans le calme et la bonne humeur : le bonheur à électroencéphalogramme plat...


La guerre des clowns


Les attaques des "clowns" n'ont donc pas été jugées dignes d'accéder au rang d'événement. Le journalisme se porte décidément mal en France. On a déjà bien du mal à ne rien voir d'autre aux JT que de vulgaires vendeurs de bagnoles, de petits bouffons du roi... "Touchez ma bosse Madame la Ministre !". Marchez-lui dedans : du pied gauche, ça porte bonheur paraît. La dernière interview de Nicolas Sarkozy par "Monsieur Pujadas" et "Laurence Ferrari" était un modèle de comédie servile... La soupe est si bien servie : on croirait de l'info tellement que c'est d'la com.


L'incroyable Hulk


Les violences de la Techno Parade passées sous silence, comment ne pas y voir la propagande en mouvement ? Les médias sont coupables. Coupables d'"omission" volontaire. De censure de sang froid. De mensonge en bande organisée. D'association de trafiqueurs de réel. Les médias sont coupables et ils viennent de se trahir : aveu de soumission totale du 4ème pouvoir. A qui profite le crime ? Au pouvoir en place, qu'il soit aux affaires au gouvernement ou dans l'opposition, ou aux manettes du business de la consommation. French tabloïd dans tous les sens. Il faudra attendre que l'insécurité puisse générer un retour sur investissement électoral pour qu'elle soit à nouveau exploitée. Elle sera alors à nouveau seule sur scène, sous le feu de la poursuite cathodique, haute définition, plasmique.

"Paris est devenue une ville triste et policière"... Merci Jack, pour cette nouvelle leçon terrorisante de bêtise. Merci Jack, merci pour eux, les jeunes agoraphiles : merci pour cette éducation à grand coup de réel dans la gueule, à grand coup de fascisme dans l'cul.

24 septembre 2009

Tout fout vraiment le camp !!

Puisque personne n'a tenu à rendre hommage à cet apôtre de la Cruz Castillo's touch, je m'y colle :

(Lé(s)tat, elle est pour toi)

Et pour ceux qui veulent aller plus loin :


Les Frrrrançais pour le port du hijab mental !

Ami, sauras-tu retrouver parmi ces créations l'œuvre du malin ?

Marc-Antoine Charpentier, musicien français



Les récitatifs de Charpentiers sont toujours admirables. C'est le cas du "Benedictus es Salomon " du Jugement de Salomon de 1702 (H422).

C'est aussi le cas dans cet extrait du motet "Notus in Judaea Deus" (H206 sans doute de 1691).

Les cordes prennent délicatement le relais à la fin des parties chantées par chacun des solistes et la musique se développe à peine retenant ses effets. 

Le latin est prononcé pointu comme on le pratiquait au XVIIème. Les "u" dis à la française assurent une diction parfaitement claire permettant la compréhension du texte. Le rythme des phrases est vif et tranché.

Les musiciens ont visiblement beaucoup de plaisir à jouer ensemble ; les petits Français du choeur ont des visages charmants ; les signes d'encouragements du chef et son sourire à ses musiciens à la fin du morceau sont touchants.


23 septembre 2009

Pour en finir avec les idées mitées

Comme je n'ai pas les talents littéraires, ni l'imagination Godwinesque de Todomodo (digne des plus grands penseurs comme BHL ou Philippe Val) j'ai décidé de répondre à sa note par le texte d'un grand écrivain Français.

Et à la fin pour vous récompenser vous aurez droit à un détournement marrant bande de petits veinards... Parce que c'est aussi ça le Cultural Gang Bang, on aime aussi prendre du plaisir tout en faisant marcher nos méninges !

..................

Hitler a bon dos. Rosenberg a bon dos. Bon dos, Junger et les autres. Le S.S a bon dos.
Mais ceci :
" Tout en ce monde sue le crime : le journal, la muraille et le visage de l'homme. "
C'est du Baudelaire, et Hitler n'était pas né !
Preuve que le mal vient de loin.
Et Isidore Ducasse, comte de Lautréamont !
A ce sujet, il est grand temps de dissiper l'atmosphère de scandale qui a été créée autour des Chants de Maldoror.
Monstruausité ? Aérolithe littéraire ? Délire d'une imagination malade ? Allons donc ! Comme c'est commode !
La vérité est que Lautréamont n'a eu qu'à regarder, les yeux dans les yeux, l'homme de fer forgé par la société capitaliste, pour appréhender le monstre quotidien, son héros.
Nul ne nie la véracité de Balzac.
Mais attention : faites vautrin, retour des pays chauds, donnez-lui les ailes de l'archange et les frissons du paludisme, faites-le accompagner, sur le pavé parisien, d'une escorte de vampires urugayens et des fourmis tambochas, et vous aurez Maldoror.
Variante du décor, mais c'est bien du même monde, c'est bien du même homme qu'il s'agit, dur, inflexible, sans scrupules, amateur, comme pas un, "de la viande d'autrui".
Pour ouvrir ici une parenthèse dans ma parenthèse, je crois qu'un jour viendra où, tous les éléments réunis, toutes les sources dépouillées, toutes les circonstances de l'œuvre élucidées, il sera possible de donner des Chants de Maldoror une interprétation matérialiste et historique qui fera apparaître de cette épopée forcenée un aspect par trop méconnu, celui d'une implacable dénonciation d'une forme très précise de société, telle qu'elle ne pouvait échapper au plus aigu des regards vers l'année 1865.
[...]
Alors, n'est-il pas vrai, on comprendra que l'ennemi dont Lautréamont a fait l'ennemi, le "créateur" anthropophage et décerveleur, le sadique "juché sur un trône formé d'excréments humains et d'or", l'hypocrite, le débauché, le fainéant qui "mange le pain des autres" et que l'on retrouve de temps en temps ivre-mort "comme une punaise qui a mâché pendant la nuit trois tonneaux de sang", on comprendra que ce créateur-là ce n'est pas derrière le nuage qu'il faut aller le chercher, mais que nous avons plus de chance de le trouver dans l'annuaire Desfossés et dans quelque confortable conseil d'administration !
...................

Discours sur le colonialisme : suivi de discours sur la négritude, Aimé Césaire, Présence Africaine, 2004



On vous paye impôt ? Un vert ?


Tous les voyants sont au vert. De la bouffe aux bagnoles, jusqu’à la bière, en passant par la politique, les nouvelles normes de construction du BTP, les formations professionnelles, les impôts, tous les voyants passent au vert biologique. Tout le monde est invité à s’investir, investir, dans la lutte contre les gaz à effet de serre et subséquemment, dans le combat contre le réchauffement climatique. Tri sélectif, vélocypèderie, ampoules basse tension et prises à interrupteur, crédits d’impôts en cas de remplacement de sa vieille chaudière à fuel par une pompe thermique, frénésie du double vitrage imposé par les normes de déperdition énergétique, taxe carbone, save a fucking tree, happenings mondiaux « on éteint les lumières », quoique vous fassiez lors des scrutins, ne vous méprenez pas citoyens : vous votez vert. Il n’y a guère que les jeunes éphèbes efféminés du marécageux Marais, les bobos décomplexés ou les héritiers des vieux babas biberonneurs de pétards, voire des plaisantins, pour se permettre de s’offrir l’illusion d’une lutte d’avance en votant Europe Ecologie : guerriers à plumes dans l’cul et enculguleurs de mouches…
Le scénario catastrophe est global. La prise de conscience est collective et teintée d’universalité humaniste. L’impact écologique de nos modes de vie « on and in » sur notre hôte terrienne, c’est pas du gâteau. L’homme a bien besoin d’un peu de vert. Un peu de vert car au fond, c’est pas foutu et il espère… Alors la vie en vert et tout de suite ! Pas le vert islamiste communautariste : le vert laïc, naturaliste, transcendantal, de l’espérance écologique. Mettez une fleur dans le canon de votre deux coups : on vous emmène verT demain, un demain bio, mentalement nudiste et moralement porno… Nous vous ferons aimer le nucléaire.



Fumeuse passive


Catastrophes climatiques à répétition, gulf stream en dépression, cours d’eau pollués, fond de l’air carbonisé, bouffe cancérigène, désertification contre fonte des glaciers, on attend, inquiets mais impatients, la nouvelle ère du réfugié climatique… Impatients oui, car après nous le Déluge, ou plus sûrement, après le déluge, encore nous ? Le déluge, cette pluie purificatrice qui lavera l’humanité de ses péchés… Comme à Phuket... Un déluge, ça doit pouvoir éteindre un enfer ! On peut bien être passé à la laïcité, on ne se refait pas comme ça… Le Léviathan est d’essence écologique : l’ombre de l’apocalypse verte plane au dessus des hommes de la Fin de l’histoire…


"S'ils avaient tous eu des Vélibs..."


La Nature serait sur le point de reprendre ses droits ? Par la voie d’un putsch cataclysmique ?! Oui, la menace est cohérente, car la Nature est hostile. C’est celle de Sepùlveda, étouffante, implacable, indomptable, pas celle des écotartuffes tel Nicolas Hulot, l’autoproclamé messie de l’écologie, et reconnu comme tel par les mafieux de la récupération qui tiennent la machine médiacratique : industriels cyniques jusque dans leurs scrupules synthétiques, polissons politiciens clinquant de com et de marketing en toc, journalistes dévoués à dépêches AFP et chaises vissées dans l’cul, artistes et intellectuels subversifs subventionnés, engagés dans le combat de la gentillesse dans le monde, sans compter celui de leur petit Moi de papier glacé... L’auguste Hulot, dont l’émission Ushuaïa était sponsorisée, au plus fort de son succès, par la société Rhône Poulenc, dont nous savons tous qu’elle a toujours œuvré, le respect de l’environnement chevillé au corps… L’écologie est partout et si elle est partout, c’est qu’elle n’existe pas.


"Tu veux pas essayer mon gel douche Ushuaïa ? Il est bio!"


L’écologie est incontestée et incontestable. Elle n’a pas de contradicteur, pas d’ennemi. Ou alors de l’ennemi grossier, de l’ennemi ringard, de l’ennemi qu’on sent tout de suite d’arrière garde, tel Claude Allègre qui a toujours nié le phénomène du réchauffement climatique, sans pour autant sombrer dans une rhétorique antiécologique. L’écologie n’existe pas en tant que lutte. Même les activistes à chaînes ne comptent pas : du marketing, de l’événementiel, de la publicité. Sitôt vus, sitôt oubliés.


Accroc aux branches


L’écologie n’a pas de contradicteur, pas d’ennemi. L’écologie est une unanimité, un consensus souple mais solide. Elle est incritiquable. Bien sûr, l’écologie l’est d’autant plus, alors que tous les grands pontes du commerce mondial balaient la poussière sous les tapis d’Orient et de l’Empire du Milieu. L’écologie est au-dessus de tout soupçon, innocente et pure. L’écologie est une fête ! L’écologie, c’est le jardin d’Eden fantasmé pour et par des petites créatures modernes occidentales empreintes de bons sentiments et de bonnes intentions. Lobotomisés, atomisés, nostalgiques d’un vieux mythe qu’ils ont éventuellement le loisir de visiter l’été : le Paradis perdu, un voyage organisé chez les Massaï. L’écologie, c’est le cadre naturel de l’homme de la Fin, du retour au Commencement mental, innocenté mais écartelé par la double impasse psychologique d’une absence de liberté individuelle et de son obligation d’être responsable. Du libre arbitre à la baguette. Blanchiment et responsabilités… L’écologie, c’est l’arbre qui cache le tourisme des parcs et jardins, des relais et châteaux, et des allées urbanistiques de platanes. L’écologie est l’alibi ultime... L’écologie n’existe pas.


"Moi et ma guitare, on a décidé de vous sauver"


L’écologie, c’est l’update de notre société de consommation. Le capitalisme recycle tout cyniquement et ne fait aucune exception. Pour preuve : l’écologie, n’est-elle pas déjà annoncée comme le remède anti crise sur le marché de l’emploi ? Les emplois verts, une niche d’emploi. Les emplois verts ou les orientations professionnelles de demain ! Or l’emploi n’est-il plus uniquement perçu, mesurable et mésuré par le pouvoir d’achat qu’il consacre, à savoir, la capacité à consommer de manière plus ou moins frénétique qu’il génère? La destruction des emplois, une écologie en soi ?


Francis passe le permis moto


L’écologie est une carte postale. C’est un hamac tendu entre un vieux chêne et un vieux châtaignier dans un jardin paisible, un havre de paix, un lieu où l’on pourrait se ressourcer, de temps en temps, mais surtout pas continuellement : on a à graviter autour des lois de l’attraction hédoniste ! L’écologie, c’est Francis Lalanne qui parle aux arbres du bois de Boulogne tandis que Romario et Rosario font le pied de grue sur le trottoir… L’écologie, c’est le new age récupéré, l’âge d’or sous vide, en plastique tube. L’écologie est la nouvelle religion, la prédication qui dégouline de pathos, un su-sucre pour les enculeurs à fromage de chèvre.


C'est ça la nouvelle Eve ?


L’écologie est tout sauf une doctrine transcendantale : elle n’est pas la réponse au chaos spirituel, elle n’est pas le cosmos tourné vers le ciel, connecté aux cieux. Elle est une doctrine du Bien pour le Mal. Elle est une technique de déresponsabilisation réelle et globale. Elle est la mauvaise foi incarnée. Elle est la bonne conscience faite viande avariée. Elle est d’essence égoïste et totalitaire : la classe moyenne chinoise qui émerge, se privera-t-elle de bagnole pour Cécile Duflot-Cantat ? Elle est une illusion universaliste et égalitariste, et à ce titre, un profond levier marketing. Et les publicités totalement schizo prolifèrent à la télévision : EDF, BMW, Véolia, toute les entreprises de pollution systématisée font dans la pub verte… Il y a le ciel bleu, la mer bleue, des prairies verdoyantes, des collines et des vallées, des montagnes, et même de l’air aux faux airs aérés et aériens. Pubs à effets spéciaux… Nous rappellerons que le budget d’EDF consacré aux énergies renouvelables ne représente que 2 % de son budget global et que tous les efforts sont tournés vers les centrales nucléaires de 3ème génération. Pendant ce temps, les vieilles centrales deviennent incontinentes… Mais Hubert Reeves ne s’est-il pas porté caution pour le nucléaire : « la seule source d’énergie propre » ?... L’écologie ment.


Gêééénants verts


L’écologie n’est pas la maîtrise recouvrée sur la société de consommation. L’écologie, c’est la société de consommation arrivée à maturité. L’écologie n’est pas une révolution. L’écologie n’est pas même une réaction. Le fantasme écolo de communion avec la nature est une contre réalité. L’écologie n’est pas même une utopie Ses babas, consommateurs, cools en termes de culpabilisation, sont les relais du marché en pleine rationalisation. Ils sont tournés vers des désirs d’avenir fantasmatiques où se mêlent confort et consommation techniques avec le mythe du bon sauvage, humanisme et totalitarisme bon enfant à sourire sans caries. Le développement durable ? Un oxymoron de plus dans les faits, un alibi.


Trader bio


Une nouvelle semaine de « négociations sur le climat » s’ouvre. Elle trouvera écho dans l’imminent G20. Tous les mignons petits Présidents vont afficher l’étendard écolo, la bannière du concret pleinement uni. Sur la scène, les colloques coliqueux, chassieux et chiasseux vont s’enchaîner. En coulisse, tous vont défendre de nouveaux quotas de rejet de CO2, fixer les nouveaux marchés « verts » pour le compte de leurs multinationales respectives, et continuer à s’entendre sur la délocalisation de la pollution dans les pays en voie de développement.


Impôt d'échappement


Nicolas Sarkozy ne sera pas le dernier à plastroniser : en France, la « taxe carbone » est en route pour sauver le monde. Pas la planète, mais notre monde. C’est déjà ça. Aberration fiscale sans nom, impôt ultra inégalitaire (elle est fixe pour les particuliers, variable pour les industriels, progressive pour tous), initiative d’une bêtise crasse jouant la carte à apparences légitimes du pollueur payeur, cette taxe doit changer les comportements. Bien évidemment : l’homo œconomicus n’est atteignable qu’au portefeuille de devant son cœur. Son sang, c’est le flouze. Mais que cela n’empêche pas ministres et journalistes éco(-nomiques pas –logiques) de nous menacer d’acheter des voitures neuves sous peine de nous faire casquer des malus écolo. VRP de choix… Plus qu’un appel au changement des comportements, car ces derniers doivent avant tout évoluer à la source, outre la dimension racket indéniable de la taxe carbone (le prix de l’essence a baissé ; les français pouvaient payer au prix fort : qu’ils continuent à le payer), cet impôt a tous les atours d’un nouveau droit, car payé, à polluer. Quand on paye on est quitte. Nous ne sommes plus loin de payer un impôt sur l’air qu’on respire…


Business plan


Nous surnageons dans un fondamentalisme doux et laxiste aux atours activistes, une prédication millénariste laxative et moralisante à l’efficacité douteuse. L’écologie est un mot dont il faut changer le contenu, pour sauver au moins la cohérence : l’écologie doit devenir la Doctrine de l’anéantissement.

Deutsche Wochenschau

Au Palais des Sports, le ministre de l’Environnement a déclaré une guerre totale aux pollueurs.


"Les musulmans ne demandent rien d’autre que de pratiquer leur culte en toute tranquillité. La délinquance des jeunes est directement liée aux difficultés économiques qu’ils rencontrent et aux provocations policières. Il n’y a pas en France d’immigration massive de nature à remettre en cause le modèle politique, social, culturel et ethnique dominant. L’immigration est une chance pour la France. Le taux de natalité des françaises et parmi les plus forts d’Europe. Les immigrés d’aujourd’hui sont les Zidane, Montand et Adjani de demain."


"La production industrielle est cause du réchauffement du climat. Le gouvernement est mobilisé contre le virus H1N1. Sarkozy réclame un sommet des pollueurs avant Copenhague. H1N1 : vacciner les personnes âgées ?"


La vieille théorie schmittienne de la politique considérée comme le lieu de la distinction amis / ennemis est toujours d’actualité. Les sociétés continuent à se structurer sur la base de cette opposition. Mais les deux termes de l’opposition ont changé de nature.


Les menaces que font peser sur notre société les flux migratoires qui vont en s’amplifiant sont systématiquement niées. La délinquance des fils ou petits-fils d’immigrés est toujours liée aux difficultés économiques. L’immigré illégal ou pas (il n’y a plus de différence malgré l’esbroufe de Hortefeux) est notre ami : il l’est au nom des droits de l’homme, au nom de la diversité et au nom du métissage. Amen. La messe est dite.


L’ennemi s’appelle maintenant vache folle, virus H1N1, réchauffement climatique, HIV, maladie d’Alzheimer.

Le vocabulaire est quasi militaire. La classe politique a fait l’union sacrée. On crée une fiscalité propre à cette guerre comme on émettait des emprunts pour forger l'acier victorieux. On élabore un plan Cancer ou Handicapés comme on montait le plan Schlieffen. On ira bientôt faire son loto écolo comme on achetait autrefois des billets de Tombola aux Gueules cassées. Le ministère de l’Environnement est avant tout un ministère de la Propagande qui désigne l’ennemi et nous montre avec quelle ténacité le gouvernement le combat.

Tandis que les guerres du XXème siècle utilisaient volontiers la métaphore bactériologique, ce sont les campagnes contre les virus qui ressemblent aux actualité allemandes sans Marc Ferro pour les commenter.

Le nouveau combat a même trouvé son Leni Riefenstahl : l’esthétique écolo pompeuse kitsch d’Arthus Bertrand n’a rien à envier au Triomphe de la volonté mais les jolis blondinets ont disparu. L'homme n'est qu'un élément assez inutile du décor. Le blanc lui n'y figure même plus

Tandis qu’une autre guerre silencieuse se déroule sous nos yeux qui verra la disparition de ceux à qui on a retiré les moyens et jusqu'au désir de combattre.

Le secret le mieux gardé de la Vème République


Extraits du roman :

C’était le 15 mai 1976. Le château de Windsor sera le théâtre d’un de mes plus délicieux souvenirs. J’étais venu en voyage officiel sous le prétexte d’une alliance stratégique entre la France et le Royaume-Uni au sujet des conséquences économiques de la future Union Européenne. En vérité, j’étais là pour assouvir une pulsion irrépressible pour le cul le plus convoité de la civilisation occidentale.
Notre histoire commença deux ans auparavant, lors de mes prises de fonctions présidentielles à l’Élysée. Élisabeth m’appelait à intervalles constants, m’entretenant des affaires du monde et des intérêts géopolitiques entre nos deux puissances. Au fil des mois, un lien affectueux se noua et nous nous noyâmes au fur et à mesure dans une intimité profonde et troublante. [...]
Depuis quelques mois, je ne pensais qu’à elle, à sa prestance royale, son charme langoureux, la douceur de son accent anglais teinté d’espièglerie. Tout le contraire d’Anne-Aymone, ma pauvre femme. […]
J’entrais par la porte dérobée de sa chambre nuptiale, dégagé du fardeau du protocole royal. Tout avait été organisé à l’avance, jusqu’à l’assassinat, pour le bien de la Couronne, du seul domestique au courant de ma petite expédition nocturne. […]
Elle était là, devant moi, en nuisette de soie transparente. Ses juteux mamelons et ses petits seins en forme de poires auvergnates se dévoilaient pour mon unique plaisir. Ses yeux luisaient d’une douce malice. Le spectacle de ses lèvres purpurines m’enivrait d’une chaleur torride. Je n’avais plus qu’une seule pensée, clairvoyante, lumineuse, imposante. J’avais envie de la pécho et de lui faire le cul.
Elle s’approcha de moi avec une insolente excitation. Elle défit la boucle de ma ceinture tout en m’embrassant du regard.
— Mister Président, je veux voir la grandeur de la France.
Elle abaissa mon pantalon ainsi que mon caleçon à l’effigie de Marianne.
— Par la grâce de Dieu, quel beau pays !
Mon sang ne fit qu’un tour. Je l’empoignai par le cou et la jetai sur le lit. Sa respiration s’emballa. Son regard exprimait la démence, le vice dans toute sa monstruosité. Je le retourna sur le ventre et releva sa nuisette.
— maintenant, Votre Altesse, je vais vous montrer à quel point la France peut être puissante et bourrin !
— Oui, Valéry, prenez-moi comme une souillon !
[…]
C’était à ce moment d’extase que je lui giclai dans le cul. J’ai cru remplir tout un château d’eau.
Élisabeth, elle, était pratiquement dans le coma, les yeux révulsés, en train de planer au-dessus des vastes plaines de l’Auvergne.[…]

22 septembre 2009

Le dernier clip de Rammstein : Exclu CGB



Ah, pardon, finalement c'était ça (on reste dans l'humour allemand).

Solidarité zéro

Ah, ce n'est pas ici que vous entendrez de mauvais Français s'écrier "Nous sommes tous des corbeaux aigris!":


L'article du Figaro, intitulé sobrement "Lettres de menaces : un corbeau aigri et maniaque" est un exemple d'investigation:

Depuis bientôt dix-huit ans, Thierry J., ancien mécanicien en invalidité, menait une existence presque paisible dans une modeste maisonnette, au fond d'une impasse. Le corbeau présumé y vivait avec sa compagne, Ariane, secrétaire médicale. Selon son entourage, il sortait peu, ne participait jamais à la vie sociale du village. Jusqu'alors inconnu de la police et d'allure tranquille, il avait l'habitude de se promener dans les rues du village.(...)Il était énervé pour des problèmes de stationnement gênant, de crottes de chien ou de jeux de ballon des enfants des voisins. Il n'avait pas toujours tort. Depuis ces derniers mois, il venait moins réclamer.» À l'évidence, Thierry J. passait le plus clair de son temps sur Internet et devant la télévision.

Un fou, un maniaque qu'on vous dit!

20 septembre 2009

Le CGB et l'art de vivre

Le tour d'adresse de l'art de vivre consiste à intercaler au bon moment le sommeil sous toutes ses formes.
Nietzsche, Aurore.

Le saviez-vous ?




Bibliographie :
NABE, Marc-Edouard, Lucette, Gallimard, 1995 (Collection Blanche)
ISBN 2-07-073934-1




France Télécom fête le bicentenaire de la naissance de Darwin

Euh là non, la sélection naturelle ça marche pas


C’est dur de passer de quasi-fonctionnaire planqué dans une grosse boîte para-publique à cadre dans une entreprise privée avec des objectifs et des résultats.

Dans la nature on appelle ça la sélection naturelle : tu t’adaptes ou tu crèves. Les plus faibles se font bouffer par les plus forts. Les plus faibles se reproduisent moins que les plus forts.

Le cadre France Télécom, plus raffiné que la hyène et le crocodile, se suicide devant son chef de projet. Ça évite d’avoir à boulotter le collègue du service des relances clients.

Bizarre mais j’ai rarement entendu parler de suicides chez les mineurs, les sidérurgistes, les ouvriers agricoles, les rameurs sur les galères royales, les esclaves dans les champs de cotons, les rédacteurs du CGB.

Ça doit tout même être plus pénible que cadre à France Télécom et moins bien payé.

Pire quand on supprime leur boulot à tous ces crève-la-faim, les types sont pas contents du tout et ils se mettent à tout casser.

Y paraît que du temps des Conquistadores les Indiens préféraient le suicide plutôt que le boulot dans les mines et les champs de canne. C’est comme ça qu’Obama est devenu président des Etats-Unis.

Chez nous y a même plus besoin d’aller les chercher les chanteurs de blues, y viennent maintenant tout seuls. Y a donc plus qu'a remplacer les feignasses de France Télécom, d'EDF, de la Sécu, des Impôts par les clandés de la Bourse du Travail.

Y ont déjà l’avantage braguette sur les p’tits blancs.

Et puis eux y n’hésiteront pas à bouffer leurs collègues.

Vachette sacrée



On peut se moquer d'à-peu-près tout au CGB. Mais il est une communauté à laquelle on peut difficilement toucher : les écrivains. Nos littéraires sont en effet intraitables sur le respect dû à cette confrérie puissante, sûre d'elle-même et dominatrice.

Et parmi cette catégorie de travailleurs intellectuels, il en est une surtout qui est l'objet de toutes les attentions de nos cégébistes : c'est celle des diaristes, mineures, de sexe féminin, de nationalité hollandaise, nées avant la seconde guerre mondiale et mortes au cours d’icelle dans des conditions tragiques.


Pour le reste, vous pouvez continuer à vous moquer d'Amiel, de Léautaud, de Gide, de Renaud Camus, de Stendhal, de Du Bos, du Dr Goebbels et autres tâcherons teneurs de journaux.


19 septembre 2009

La minute de Monsieur Guyclopède


" Tout est faux dans la « question des immigrés », exactement comme dans toute question ouvertement posée dans la société actuelle ; et pour les mêmes motifs : l’économie — c’est-à-dire l’illusion pseudo-économique — l’a apportée, et le spectacle l’a traitée.


On ne discute que de sottises. Faut-il garder ou éliminer les immigrés ? (Naturellement, le véritable immigré n’est pas l’habitant permanent d’origine étrangère, mais celui qui est perçu et se perçoit comme différent et destiné à le rester. Beaucoup d’immigrés ou leurs enfants ont la nationalité française ; beaucoup de Polonais ou d’Espagnols se sont finalement perdus dans la masse d’une population française qui était autre. Comme les déchets de l’industrie atomique ou le pétrole dans l’Océan — et là on définit moins vite et moins « scientifiquement » les seuils d’intolérance — les immigrés, produits de la même gestion du capitalisme moderne, resteront pour des siècles, des millénaires, toujours. Ils resteront parce qu’il était beaucoup plus facile d’éliminer les Juifs d’Allemagne au temps d’Hitler que les maghrébins, et autres, d’ici à présent : car il n’existe en France ni un parti nazi ni le mythe d’une race autochtone !

Faut-il donc les assimiler ou « respecter les diversités culturelles » ? Inepte faux choix. Nous ne pouvons plus assimiler personne : ni la jeunesse, ni les travailleurs français, ni même les provinciaux ou vieilles minorités ethniques (Corses, Bretons, etc.) car Paris, ville détruite, a perdu son rôle historique qui était de faire des Français. Qu’est-ce qu’un centralisme sans capitale ? Le camp de concentration n’a créé aucun Allemand parmi les Européens déportés. La diffusion du spectacle concentré ne peut uniformiser que des spectateurs. On se gargarise, en langage simplement publicitaire, de la riche expression de « diversités culturelles ». Quelles cultures ? Il n’y en a plus. Ni chrétienne ni musulmane ; ni socialiste ni scientiste. Ne parlez pas des absents. Il n’y a plus, à regarder un seul instant la vérité et l’évidence, que la dégradation spectaculaire-mondiale (américaine) de toute culture.

Ce n’est surtout pas en votant que l’on s’assimile. Démonstration historique que le vote n’est rien, même pour les Français, qui sont électeurs et ne sont plus rien (1 parti = 1 autre parti ; un engagement électoral = son contraire ;
et plus récemment un programme — dont tous savent bien qu’il ne sera pas tenu — a d’ailleurs enfin cessé d’être décevant, depuis qu’il n’envisage jamais plus aucun problème important. Qui a voté sur la disparition
du pain ?). On avouait récemment ce chiffre révélateur (et sans doute manipulé en baisse) : 25 % des « citoyens » de la tranche d’âge 18-25 ans ne sont pas inscrits sur les listes électorales, par simple dégoût. Les abstentionnistes sont d’autres, qui s’y ajoutent.

Certains mettent en avant le critère de « parler français ». Risible. Les Français actuels le parlent-ils ? Est-ce du français que parlent les analphabètes d’aujourd’hui, ou Fabius (« Bonjour les dégâts ! ») ou Françoise Castro (« Ça t’habite ou ça t’effleure ? »), ou B.-H. Lévy ? Ne va-t-on pas clairement, même s’il n’y avait aucun immigré, vers la perte de tout langage articulé et de tout raisonnement ? Quelles chansons écoute la jeunesse présente ? Quelles sectes infiniment plus ridicules que l’islam ou le catholicisme ont conquis facilement une emprise sur une certaine fraction des idiots instruits contemporains (Moon, etc.) ? Sans faire mention des autistes ou débiles profonds que de telles sectes ne recrutent pas parce qu’il n’y a pas d’intérêt économique dans l’exploitation de ce bétail : on le laisse donc en charge aux pouvoirs publics.

Nous nous sommes faits américains. Il est normal que nous trouvions ici tous les misérables problèmes des USA, de la drogue à la Mafia, du fast-food à la prolifération des ethnies. Par exemple, l’Italie et l’Espagne, américanisées en surface et même à une assez grande profondeur, ne sont pas mélangées ethniquement. En ce sens, elles restent plus largement européennes (comme l’AIgérie est nord-africaine). Nous avons ici les ennuis de l’Amérique sans en avoir la force. Il n’est pas sûr que le melting-pot américain fonctionne encore longtemps (par exemple avec les Chicanos qui ont une autre langue). Mais il est tout à fait sûr qu’il ne peut pas un moment fonctionner ici. Parce que c’est aux USA qu’est le centre de la fabrication du mode de vie actuel, le cœur du spectacle qui étend ses pulsations jusqu’à Moscou ou à Pékin ; et qui en tout cas ne peut laisser aucune indépendance à ses sous-traitants locaux (la compréhension de ceci montre malheureusement un assujettissement beaucoup moins superficiel que celui que voudraient détruire ou modérer les critiques habituels de « l’impérialisme »). Ici, nous ne sommes plus rien : des colonisés qui n’ont pas su se révolter, les béni-oui-oui de l’aliénation spectaculaire. Quelle prétention, envisageant la proliférante présence des immigrés de toutes couleurs, retrouvons-nous tout à coup en France, comme si l’on nous volait quelque chose qui serait encore à nous ? Et quoi donc ? Que croyons-nous, ou plutôt que faisons-nous encore semblant de croire ? C’est une fierté pour leurs rares jours de fête, quand les purs esclaves s’indignent que des métèques menacent leur indépendance !

Le risque d’apartheid ? Il est bien réel. II est plus qu’un risque, il est une fatalité déjà là (avec sa logique des ghettos, des affrontements raciaux, et un jour des bains de sang). Une société qui se décompose entièrement est évidemment moins apte à accueillir sans trop de heurts une grande quantité d’immigrés que pouvait l’être une société cohérente et relativement heureuse. On a déjà fait observer en 1973 cette frappante adéquation entre l’évolution de la technique et l’évolution des mentalités : « L’environnement, qui est reconstruit toujours plus hâtivement pour le contrôle répressif et le profit, en même temps devient plus fragile et incite davantage au vandalisme. Le capitalisme à son stade spectaculaire rebâtit tout en toc et produit des incendiaires. Ainsi son décor devient partout inflammable comme un collège de France. » Avec la présence des immigrés (qui a déjà servi à certains syndicalistes susceptibles de dénoncer comme « guerres de religions » certaines grèves ouvrières qu’ils n’avaient pu contrôler), on peut être assurés que les pouvoirs existants vont favoriser le développement en grandeur réelle des petites expériences d’affrontements que nous avons vu mises en scène à travers des « terroristes » réels ou faux, ou des supporters d’équipes de football rivales (pas seulement des supporters anglais).

Mais on comprend bien pourquoi tous les responsables politiques (y compris les leaders du Front national) s’emploient à minimiser la gravité du « problème immigré ». Tout ce qu’ils veulent tous conserver leur interdit de regarder un seul problème en face, et dans son véritable contexte. Les uns feignent de croire que ce n’est qu’une affaire de « bonne volonté anti-raciste » à imposer, et les autres qu’il s’agit de faire reconnaître les droits modérés d’une « juste xénophobie ». Et tous collaborent pour considérer cette question comme si elle était la plus brûlante, presque la seule, parmi tous les effrayants problèmes qu’une société ne surmontera pas. Le ghetto du nouvel apartheid spectaculaire (pas la version locale, folklorique, d’Afrique du Sud), il est déjà là, dans la France actuelle : l’immense majorité de la population y est enfermée et abrutie ; et tout se serait passé de même s’il n’y avait pas eu un seul immigré. Qui a décidé de construire Sarcelles et les Minguettes, de détruire Paris ou Lyon ? On ne peut certes pas dire qu’aucun immigré n’a participé à cet infâme travail. Mais ils n’ont fait qu’exécuter strictement les ordres qu’on leur donnait : c’est le malheur habituel du salariat.

Combien y a-t-il d’étrangers de fait en France ? (Et pas seulement par le statut juridique, la couleur, le faciès.) Il est évident qu’il y en a tellement qu’il faudrait plutôt se demander : combien reste-t-il de Français et où sont-ils ? (Et qu’est-ce qui caractérise maintenant un Français ?) Comment resterait-il, bientôt, de Français ? On sait que la natalité baisse. N’est-ce pas normal ? Les Français ne peuvent plus supporter leurs enfants. Ils les envoient à l’école dès trois ans, et au moins jusqu’à seize, pour apprendre l’analphabétisme. Et avant qu’ils aient trois ans, de plus en plus nombreux sont ceux qui les trouvent « insupportables » et les frappent plus ou moins violemment. Les enfants sont encore aimés en Espagne, en Italie, en Algérie, chez les Gitans. Pas souvent en France à présent. Ni le logement ni la ville ne sont plus faits pour les enfants (d’où la cynique publicité des urbanistes gouvernementaux sur le thème « ouvrir la ville aux enfants »). D’autre part, la contraception est répandue, l’avortement est libre. Presque tous les enfants, aujourd’hui, en France, ont été voulus. Mais non librement ! L’électeur-consommateur ne sait pas ce qu’il veut. Il « choisit » quelque chose qu’il n’aime pas. Sa structure mentale n’a plus cette cohérence de se souvenir qu’il a voulu quelque chose, quand il se retrouve déçu par l’expérience de cette chose même.

Dans le spectacle, une société de classes a voulu, très systématiquement, éliminer l’histoire. Et maintenant on prétend regretter ce seul résultat particulier de la présence de tant d’immigrés, parce que la France « disparaît » ainsi ? Comique. Elle disparaît pour bien d’autres causes et, plus ou moins rapidement, sur presque tous les terrains.

Les immigrés ont le plus beau droit pour vivre en France. Ils sont les représentants de la dépossession ; et la dépossession est chez elle en France, tant elle y est majoritaire. et presque universelle. Les immigrés ont perdu leur culture et leurs pays, très notoirement, sans pouvoir en trouver d’autres. Et les Français sont dans le même cas, et à peine plus secrètement.

Avec l’égalisation de toute la planète dans la misère d’un environnement nouveau et d’une intelligence purement mensongère de tout, les Français. qui ont accepté cela sans beaucoup de révolte (sauf en 1968) sont malvenus à dire qu’ils ne se sentent plus chez eux à cause des immigrés ! Ils ont tout lieu de ne plus se sentir chez eux, c’est très vrai. C’est parce qu’il n’y a plus personne d’autre, dans cet horrible nouveau monde de l’aliénation, que des immigrés.

Il vivra des gens sur la surface de la terre, et ici même, quand la France aura disparu. Le mélange ethnique qui dominera est imprévisible, comme leurs cultures, leurs langues mêmes. On peut affirmer que la question centrale, profondément qualitative, sera celle-ci : ces peuples futurs auront-ils dominé, par une pratique émancipée, la technique présente, qui est globalement celle du simulacre et de la dépossession ? Ou, au contraire, seront-ils dominés par elle d’une manière encore plus hiérarchique et esclavagiste qu’aujourd’hui ? Il faut envisager le pire, et combattre pour le meilleur. La France est assurément regrettable. Mais les regrets sont vains."

Guy Debord 1985

Jean Robin Vs Eric Zemmour



Colère blanche

17 septembre 2009

L'écureuil n'aime pas les handicapés à scrupules

Les gueux s'inquiétaient de ne plus pouvoir trouver de koulaks à déporter, de bourgeois à étriper, d'aristocrates à guillotiner, de fermiers généraux à mettre au saloir...

Avec la crise, les contours d'un nouveau défouloir se précisent... Certes les capitaux sont dématérialisés... mais pas les banques... ni l'espèce de bigorneau planqué dans son agence à qui on donne du "Mr le directeur".
Des idées pour le faire sortir de sa coquille?

En attendant, un petit document intéressant:





16 septembre 2009

La révolution Ségolène


Depuis quelque temps, Ségolène Royal est en roue libre, elle n’est plus qu’un mobile qui part en couille à chaque virage. Dès que l’occasion ne se présente pas, elle se répand en excuses pour des faits qui ne la concernent pas, auprès de gens qui ne lui ont rien demandé. Sa dernière culpa party, chacun s’en souvient, s’était adressé à l’Afrique, en toute simplicité, et aux Africains médusés. Quand elle parle, Royal s’adresse désormais à des continents, elle apostrophe l’Histoire, elle rembarre le passé et fouette l’avenir de sa cravache magique. La Mère Fouettarde n’a pas été élue à la tête de la République, elle n’a pas réussi à s’emparer du PS français, elle n’a pas été foutue de licencier correctement une paire d’employées mais l’univers, lui, n’a qu’à bien se tenir ! Le XXIème siècle sera poitevin, où il ne sera pas !
Evidemment, il ne saurait être question de s’attarder à ce que dit cette étrange créature, ou de chercher à y trouver le commencement d’une idée politique sérieuse. L’excuse est simplement devenue moyen d’exister, en faisant fi de toutes les implications ultérieures. Elle a besoin de s’excuser, de se traîner plus bas que terre, d’avouer des péchés vagues ou antédiluviens, qu’importe. Elle souffre d’une inflammation de confession. Un simple curé ne saurait lui suffire. Désormais entièrement livrée à sa mégalomanie, la bigote déclame ses fautes, celles des autres et même ce qui n’en est pas, mais à la terre entière. Elle compte bien refaire l’Histoire, mais à genoux.
Dans un match de boxe de haut niveau, l’arrivée des combattants est toujours un moment édifiant, surtout s’ils sont américains. On voit généralement deux types vêtus de façon voyante sautiller sur place, faire de grands gestes, apostropher le public, prendre l’air furieux, gonfler le torse, annonçant qu’on va voir de quel bois ils se chauffent. Impressionnant. Mais quelques minutes plus tard, quand l’un de ces tartarins se retrouve au sol, langue pendante et les yeux dans le flou, on ne peut s’empêcher de penser qu’il aurait mieux fait de se montrer modeste. Ségolène Royal, c’est un peu notre boxeuse à nous. Elle annonce qu’elle va révolutionner la démocratie, qu’elle va rendre le pouvoir au peuple, qu’elle va faire participer le citoyen jusque dans les chiottes, qu’elle va redonner à la France un rang et un brillant formidables, elle s’excuse au nom de Louis XV mais.. n’est pas foutue de lancer un vulgaire site internet correctement ! A la tête de son équipe de pieds nickelés, elle positionne Désirs d’avenir comme « un think tank » dont seraient friands les anglo-saxons ( ?!?) et quelques jours plus tard, elle montre à ces bouseux de quoi Désirs d’avenir est capable… c'est-à-dire de faire se plier en deux toute personne un peu objective. Oh, tout le monde sait bien que les sites des partis politiques ne sont pas des modèles d’inventivité, de légèreté ni de finesse. Mais voilà, puisque Royal tonitrue partout qu’elle veut faire de la politique autrement, elle n’avait qu’à commencer par faire un site décent, histoire de nous couper le souffle.


La mode est à l’écologie, certes, mais l’idée de mettre une pelouse de golf en illustration principale (et unique) d’un site à vocation électorale est quand même étonnante. L’interprétation de ce vide vert et bleu peut se faire de deux façons : soit préfiguration de la table rase que la révolutionnaire imposera pour le bien de l’humanité, soit image sincère du royalisme, c'est-à-dire un gros vide qui cherche à se remplir avec un peu tout et n’importe quoi, ce qui passe par là et dont personne ne veut. On peut aussi y voir une image propre à épater le bobo, celui qui rêve d’espaces verts, mais pas trop encombrés de monde (le peuple, brrr) bien nettoyés, bien lisses, citoyens !
Et puis, en passant, on apprend que ce stupéfiant site a coûté près de 42 000 euros (presque trente briques – oui, moi, quand on cherche à m’endoffer, je me mets à reparler en francs !). On n’est plus en 1995, à l’époque où ceux qui savaient monter un site te pompaient un énorme paquet de fric pour le faire. Les choses ont changé, elles se sont considérablement simplifiées, et n’importe qui se rend compte qu’un site comme Desirsdavenir.com ne vaut pas ça… Martine Aubry demandera-t-elle publiquement que toute la lumière soit faite sur le financement de ce site ? Je serais à sa place, je le ferais.

Desir d'Avenir

La France perd son dernier espoir d'obtenir le Prix Nobel de Mathématiques, l'occasion de lui rendre un vibrant hommage.
Utilisons pour cela le plus beau des écrins, ce qui se fait de mieux en matière de graphisme à l'heure actuelle:


On monte le son !



Et spécialement pour le nommé Didier Goux (et pour Boddicker-sama) :


(K, ton tour viendra...)

15 septembre 2009

CGB Dimanche 15/09/09

Communicator



Au CGB, nous n'avons jamais caché que nous étions TOUS des communicants, des pubards, des "créaculs"... d'ailleurs, le CGB a un vernissage ce soir chez Colette avec Kroulik comme DJ Résident!

14 septembre 2009

Fusion / Acquisition

Exclusivité CGB: France Telecom s'apprête à faire une OPA sur Norwich Union:
Question de logistique

a déclaré Didier Lombard.

Metissolâtre?


Une belle citation de Jacques Bainville (membre fondateur de l'Action Française) sur la France, terre de mélange... encore un gaucho droit-de-l'hommiste!


"Il y a probablement des centaines de siècles que l'Homme s'est répandu sur la terre. Au-delà de 2.500 ans, les origines de la France se perdent dans les conjectures et dans la nuit. Une vaste période ténébreuse précède notre histoire. Déjà, sur le sol de notre pays, des migrations et des conquêtes s'étaient succédé, jusqu'au moment où les Gaëls et Gaulois devinrent les maîtres, chassant les occupants qu'ils avaient trouvés ou se mêlant à eux. Ces occupants étaient les Ligures et les Ibères, bruns et de stature moyenne, qui constituent encore le fond de la population française. La tradition des druides enseignait qu'une partie des Gaulois était indigène, l'autre venue du Nord et d'outre-Rhin, car le Rhin a toujours paru la limite des Gaules. Ainsi, la fusion des races a commencé dès les âges préhistoriques. Le peuple français est un composé. C'est mieux qu'une race. C'est une nation.

Unique en Europe, la conformation de la France se prêtait à tous les échanges de courants, ceux du sang, ceux des idées. La France est un isthme, une voie de grande communication entre le Nord et le Midi. Il y avait, avant la conquête romaine, de prodigieuses différences entre la colonie grecque de Marseille et les Cimbres d'entre Seine et Loire ou les Belges d'entre Meuse et Seine. D'autres éléments, au cours des siècles, se sont ajoutés en grand nombre à ceux-là. Le mélange s'est formé peu à peu, ne laissant qu'une heureuse diversité. De là viennent la richesse intellectuelle et morale de la France, son équilibre, son génie.
"

Jacques Bainville, Histoire de France

Dors avec les bâtards.



Depuis quelque temps, une mode fait des ravages, celle consistant à trouver que Tarantino « n’apporte rien » au cinéma, ou qu’il est un recycleur médiocre, ou qu’il pond de « mauvais films ». Après avoir été admiratif et trouvé son travail épatant, il est devenu courant de le considérer comme nul, ce qui place évidemment le critique dans une position de supériorité bien agréable. Il faut dire aussi que le personnage de Tarantino, nerveux, arrogant, sûr de lui, viril, grossier, est appelé à déplaire, pour toutes les raisons qui font de Vincent Delerm le chouchou de l’époque. De là à devenir injuste avec Tarantino, il n’y a qu’un pas, celui de la danse habituelle des myopes.
Malgré ce lapidaire avant-propos, et quoi qu’on pense de son réalisateur, il va être très difficile de dire du bien d’Inglorious basterds. En effet, c’est une merde.

La période de la seconde guerre mondiale semble n’avoir existé que pour donner un sujet inépuisable au cinéma, au roman ou à la Fiction avec un grand F. Dans le rôle des méchants, de vrais méchants, bien laids, bien repérables, et dans le rôle des gentils, des concentrés de gentillesse que c’en est une merveille. Les victimes et les bourreaux sont deux catégories distinctes, les héros héroïsent, les lâches lâchent, les traîtres trahissent et les résistants pullulent. Parfait. Nous avons tous les ingrédients pour produire du divertissement pendant un siècle au moins. La guerre au cinéma, ça sert la plupart du temps à ça, soyons honnête : se divertir. On se souvient tous avec amusement de la polémique qui salua la sortie du lamentable « La vie est belle », de Roberto Benigni, et des bonnes âmes qui hurlaient qu’on ne pouvait pas faire rire avec certaines choses… Ces tartuffes auraient bien vu une loi interdisant de faire rire avec le malheur, la souffrance et la mort : ça viendra. Mais le projet de Tarantino semble bien loin du divertissement : il n’avait visiblement pas l’ambition de nous faire rigoler mais bien de nous ENDORMIR avec la seconde guerre mondiale. A conflit mondial, sieste gigantesque ! On peut penser ce qu’on voudra du projet, mais pas qu’il a échoué.
Les spectateurs conviés à cette nouveauté pourront témoigner que les deux heures et demie que dure le film sont intégralement orientées vers le repos du citoyen. Lecteur incrédule, imagine l’instant : tu t’installes dans les sièges un chouia défoncés du dernier cinéma de la ville qui diffuse encore de la VO sous-titrée. Tu te dis que tu vas voir ce que tu vas voir, que Tarantino n’a pas fait les choses à moitié ; tu revois l’affiche du film, celle qui fut placardée partout depuis des mois, une campagne de pub inouïe. Tu te frottes les mains. Le film commence (la musique est affreuse, mais tu as l’habitude avec Tarante !), un paysage campagnard… ça se passe en France en 1941… tout y est… mais ? mais ?! On voit un personnage, un paysan, utiliser sa hache sur un billot, il frappe mais… il n’y a pas de bûche. Un budget de plusieurs dizaines de millions, des effets spéciaux dantesques et pas foutus de comprendre que personne, même un français, ne tape avec une hache sur un billot en oubliant d’y mettre une bûche à fendre ! Ça commence mal, mais tu te dis que tu as mal vu… puis le méchant arrive, et ça cause, et ça parle, et ça traîne… Tarante fait des allusions au cinéma de Sergio Leone, mais ça ne fonctionne pas du tout… l’angoisse ne vient pas, les effets tournent à vide, le dialogue s’embourbe… les mitraillettes défouraillent dans l’indifférence générale. Il ne suffit pas de filmer des faces en gros plan avec un grand angle, ni de s’attarder dessus pour réussir un film de guerre spaghetti… Le film continue alors, interminablement, les personnages apparaissent, aussi creux les uns que les autres. Nous ne saurons rien du personnage phare, joué par Brad Pitt, nous saurons juste qu’il a un accent bouseux à couper au couteau, ce qui doit être très drôle (un peu comme un héros, chez nous, qui aurait l’accent du sud-ouest ! Fendard !). La forte silhouette de Pitt ornait toutes les affiches mais paradoxalement, son personnage est « fictionnellement » absent du film. Pur racolage donc, bien dans la veine hollywoodienne.


Que Inglorious basterds soit une galéjade, personne n’en doutait. Le sujet l’annonçait suffisamment clairement, et Tarantino a fait de la galéjade l’ambition unique de son début de carrière, quoi qu’il puisse dire par ailleurs Mais s’il est convenu de qualifier de déjanté l’art du bonhomme, on ne savait pas qu’un film pouvait être à la fois déjanté (par son sujet) et techniquement soporifique (par son absence de rythme et la vanité absolue de la majorité de ses scènes). Cependant, il faudrait être injuste pour ne pas souligner le comique épatant introduit par les citations de Tarantino, notamment celles de Clouzot. Par deux fois, nous voyons apparaître des affiches de films de Clouzot à l’arrière plan, l’Assassin habite au 21 et le Corbeau. Comique, en effet, de voir que le cinéaste de la psychologie la plus subtile, la moins manichéenne, le cinéaste qui se confronte à la complexité du mal soit cité dans un film aussi bourrin, creux et enfantin que cette coûteuse merdicule.

Willy Ronis, mort d'un homme.

Le photographe Willy Ronis vient de mourir à 99 ans. Malgré cette longévité, son nom n’est pas aussi connu que ceux de Cartier-Bresson ou de Robert Doisneau, avec qui pourtant il a de nombreux points communs. Il fait partie d’un courant appelé à juste titre humaniste. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, ou qui n’auraient pas la moindre idée de ce que peut signifier le mot humanisme, je conseille d’aller voir du côté de Ronis, il y a beaucoup à apprendre. Pour moi, il fait partie des gens qui, au XXème siècle, on traduit le mieux l’idée que le peuple français pouvait se faire de lui-même, à l’égal d’un Pagnol ou d’un Brassens, et il partage avec eux cet amour des petites gens qui rendrait quiconque ridicule aujourd’hui.

Big in Japanisthan



(Attention, c'est du très lourd, à déconseiller aux âmes sensibles)

Ordres implicites



Ne jamais oublier : la personne qui pose les questions est celle qui a le contrôle. Le moyen de parvenir au "oui" absolu, idéal, c'est d'accumuler une série de petits "oui" faciles à obtenir. Un bon vendeur commence par poser ce qu'on appelle des questions d'immobilisation et d'accumulation, des questions comme : "Voulez-vous que votre épouse soit heureuse ?" ou : "La sécurité de votre enfant est-elle importante pour vous ?" Des questions auxquelles les gens ne peuvent répondre que par "oui". Continuez : "La consommation d'une voiture est-elle un facteur déterminant pour vous ?", "Voulez-vous une voiture fiable ?" Additionnez et cumulez tous ces petits "oui".
Plus le client potentiel va dire de "oui", plus il deviendra "malléable".
Il y a aussi ce qu'on appelle les "questions de contrôle", comme : "Préférez-vous les couleurs claires ou foncées ?", ou : "Cherchez-vous une voiture ou un camion ?" Les questions de contrôle encadrent d'elles-mêmes les réponses que l'interlocuteur peut donner. Elles les limitent aux options que vous lui proposez. Deux ou quatre portes ? Coupé ou cabriolet ? Cuir ou tissu ?
Quand quelqu'un dit "Oui, mais attendez", ou "Écoutez-moi", c'est ce qu'on appelle un "ordre implicite". Dans la vente de voitures, on en utilise toute la journée.

Chuck Palahniuk
Peste