29 juillet 2009

L'élite des connards


Culture citoyenne, responsable et à développement indéfini.

Je reviens sur Dieudonné. En fait, son bus théâtre est resté un jour de plus à Avignon et, le dimanche soir après le spectacle, j’ai pu aller le voir et l’entendre, une première pour moi. Autant le dire tout de suite : si quelqu’un prétend que ce mec est nul, ou qu’il n’est pas un acteur, c’est qu’il ne l’a jamais vu sur scène. C’est un putain de pro. Ceci dit, et au risque de me répéter, Dieudonné ne m’intéresse pas en tant qu’individu, mais seulement pour ce qu’il révèle du reste de la société. Et l’avoir vu donner son spectacle dans son bus m’en a appris sur nous. Je m’explique.
Avignon au mois de juillet, c’est le plus grand festival de théâtre du monde, paraît-il. C’est plus de mille spectacles par jour, ce sont des rues noires de monde, des touristes et des « festivaliers », ce sont des parades de compagnies théâtrales partout dans les rues et sur les places, une incitation à entrer dans ces théâtres bien plus efficace qu’aucune publicité, fût-elle sur papier glacé, fût-elle à base de famzapoil. Les rues sont donc envahies de badauds de plusieurs sortes, du touriste, du festivalier, de l’étranger non francophone et du local, allant et venant, bayant aux corneilles de façons fort différentes. En dehors du Japonais et du Nordique, venus là exclusivement pour prendre des photos d’ambiance et qui ne sauraient prétendre aux spectacles puisqu’ils ne parlent pas la langue du coin, j’attire l’attention sur le badaud local, notamment celui qui se promène en survêtement blanc, en tee-shirt Armani (avec chaîne dorée), celui qui s’est esquinté l’année durant dans des salles de gonflette et qui vient montrer ici le résultat de son labeur (bras et/ou avant-bras tatoués, détail obligatoire et, souvent, mollet, c’est très moche). Ce badaud, principalement d’origine maghrébine, circule en petits groupes. Selon les cas, il est hilare, joueur, concentré sur sa démarche (virile) ou en mode « charme », c'est-à-dire qu’il vient pour pécho de la gisquette, et de la gisquette, il y en a ! Elles sont moulées dans des robes invraisemblables, souvent transparentes, souvent composées de voiles superposés qui soulignent leurs hanches d’une façon formidable. La gisquette locale est coiffée, maquillée, toujours, et apprêtée avec l’extravagance de certaines automobiles italiennes. La gomina ou une autre substance brillante rend sa chevelure étincelante et lui donne perpétuellement l’air humide d’une gisquette anadyomène. Cette coquetterie renforce en elle la tendance bêcheuse, probablement obligatoire si elle ne veut pas être suspectée de racolage. Comme à peu près tout ce qui est vivant ici, et comme certains bâtiments épargnés par les services municipaux de nettoyage des tags, la gisquette est tatouée, qui sur l’épaule, qui sur la cheville, qui sur le bras, qui sur le cou, etc. Une fleur, une arabesque, une guirlande d’épines, un animal mythique, comme c’est joli… Pour l’observateur un peu attentif, il est évident qu’en plus des parades des compagnies théâtrales, Avignon en juillet offre donc le spectacle des parades des beurs et beurettes du coin, parades absolument concentrées sur l’axe gare – rue de la république – place de l’Horloge – place du Palais des papes. Or, et c’est là où je voulais arriver, on ne voit jamais un seul de ces beurs dans un théâtre. Dans ce festival fondé historiquement sur l’ambition de rendre le théâtre « populaire », des milliers de gens restent dans la rue et passent devant les théâtres pourtant accueillants comme devant des Mac Do fermés. Ce sont des gens du coin. Ils ont les moyens financiers d’aller voir quelques pièces mais ils passent là, au milieu d’un événement ostensible qui fait venir des foules du diable vauvert, et ils font tapisserie. Pire : il est rarissime que les artistes qui paradent leur donnent même un tract. Et pourtant, je témoigne qu’ils n’ont pas l’air particulièrement agressif, non, ils passent, ils circulent, ils font semblant de participer au truc, mais ils ne comptent pour rien. Comme si les acteurs de ce festival, une fois qu’ils ont parlé de l’intégration autour d’une bière, une fois qu’ils ont critiqué Sarkozy et ses méchants ministres, une fois qu’ils ont écouté de la musique de là-bas, qu’ils ont évoqué le thé à la menthe et les falafels et qu’ils ont daubé sur les lois régulant l’immigration en France retrouvent les réflexes typiquement bourgeois qui consistent à ne pas se mélanger. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il y a des coupables et des victimes dans cette affaire, mais je ne peux m’empêcher de constater que la barrière culturelle et sociale est bien solide, qu’elle se confond d’ailleurs presque avec une barrière ethnique, que personne ne paraît en mesure d’y changer quoi que ce soit et surtout, que personne ne semble enclin à en parler. Tous ces artistes Citoyens, Engagés et Concernés (artistes CEC, modèle déposé français) grenouillent entre eux dans la plus parfaite indifférence. Ayant lancé le débat deux ou trois fois au milieu de mes collègues gauchisant, la chose la plus élevée qu’on m’ait dite est : « qu’est-ce que tu veux faire, les théâtres sont ouverts, ça ne les intéresse pas. » Et ils continuent de prétendre, poing levé, que la Culture, c’est essentiel.
Quel rapport avec Dieudonné ? Celui-ci : dans son bus théâtre ambulant, le soir que j’y étais, plus de la moitié des 45 places étaient prises par des zivas. Et on les a entendus, avant que le show ne commence, apostropher Dieudo absent en criant « remboursez ! » pour rire, en s’envoyant des vannes entre eux, en draguant les nanas présentes avec la finesse habituelle des mecs en groupe. Ça m’a rappelé l’ambiance des films italiens des grandes années, les séances de cinéma où les gens pouvaient encore fumer et où l’on critiquait le film à haute voix, comme si les acteurs pouvaient entendre… Il ne s’agissait pas d’Arabes très éduqués, étudiants ou docteurs en droit, mais bien de ces beaufs de nulle part qui composent une bonne partie de la classe popu jeune d’aujourd’hui. Qu’on le veuille ou non, qu’on en soit heureux ou triste, Dieudo leur parle et ils l’écoutent. Et les théâtreux, musiciens ou artistes dont je fais partie, non.

28 juillet 2009

Carnets de voyage


Vacances, break, repos, farniente, sea sex and sun… La blague ! Toutes les petites créatures aigries et nyctalopes savent bien que les vacances sont, à peu de choses près, un travail comme un autre…
Cette année, étant, à l’instar d’un Franck Lepage, allergique au mot projet en particulier, et en général, à toute sorte de projection dans l’avenir, étant convaincu que ce qu’on espère n’arrive jamais mais que ce que l’on redoute se produit toujours, je me retrouvai début juillet sans destination et pressurisé de manière redoutable par ma chère moitié, routarde professionnelle, backpackeuse à sac étiqueté « Le vieux campeur »… Chacun sait que la femme, d’une espèce différente de celle de l’homme, a par nature l’instinct de prévoir, de projeter, d’arrêter.
Poussé alors par mon instinct de survie, je décidai de prendre ma belle-mère au mot et ma belle par la main, destination une agence de voyage Nouvelles Frontières. Queshua, hein ? Queshua me restait-il ?!


Arrivés à l’agence de voyage au drapeau rouge, nous prîmes place et expliquâmes nos ambitions à l’espèce de Monstroplante au regard extatique de derrière des lunettes loupes, qui nous faisait face : « Nous exigeons de partir en Grèce, sur les terres qui ont vu naître la démocratie et… et Sparte ! Nous voulons établir notre base arrière dans l’un de vos hôtels, l’idée étant ensuite de bouger à travers le Péloponnèse. Nous souhaitons allier la tranquillité d’un hôtel-station à un mouvement quasiment perpétuel de sight-seeing. »


L'homme à rétrécir, d'après Matheson...


Le Monstroplante nous sortit alors un hôtel bien situé de son chapeau, insistant bien sur le fait qu'il était desservi tous les jours par une navette ralliant un bled équipé d’un port, d’une gare routière et même d’une gare ferroviaire. Elle nous enjoignit de nous acquitter sur le champ des 3 600 euros de cette formule de rêve « all inclusive » : billets d’avion, « transferts » en cars, bouffe et booze à volonté. Nous pianotâmes donc nos codes pin et touchâmes sa bosse, les yeux et les cœurs emplis d’espoir, et pour moi, en plus, de bonne conscience inhérente au sentiment du devoir accompli… Naturellement, je vous passe la péripétie du retour à la casa pour aller récupérer la carte bleue de ma femme : les femmes sont souvent tête en l’air, occupées qu’elles sont à vous faire culpabiliser en permanence, à vous castrer continuellement en vous disant que vous n’êtes qu’un gamin irresponsable…
Le retour à la maison ne fut cependant pas euphorique. Bien vite, je me rendis compte que le regard de ma dulcinée s’était assombri. Pour ma part, quelques mots du Monstroplante me revinrent en tête : « L’équipe d’animation est super ! ». Mon Dieu, ces mots ne pouvaient pas alors prendre sens dans ma tête : je connais les Bronzés par cœur, mais enfin, je croyais que les pratiques moyenâgeuses d’infantilisation, pardon, d’animation qui y sont décrites n’avaient cours qu’au Club Med. Je tiens à préciser que je n’avais mis les pieds qu’une fois dans ce lieu de perdition cérébrale, et encore, à peine trois heures, lors d’un séjour en Guadeloupe. Je vous épargne les détails de cette courte expérience en club, mais tiens à dire que j’y avais magistralement tenu mon rang, le chef du village ayant menacé d’appeler la police locale si je ne déguerpissais pas sur-le-champ…
Les jours passèrent dans un cocktail de stress à parapluie rose Stabilo, l’idée de la mer en perspective. Car à la fin oui, je le clame haut et fort : je suis un homme de plage ! Le jour J approchait donc. Nous avions décidé de nous résigner à l’idée de partir dans ce que je comprenais enfin être un club de vacances…

Day one : je déteste l’avion.
Oui, j’abhorre l’avion. Mais pas pour de mesquines raisons genre j’ai peur de mourir, qu’il s’écrase, m’écrase, me broie, me désintègre, et dans l’indifférence la plus totale, tout le monde ne se focalisant finalement que sur l’essentiel lors d’un krach : retrouver les boîtes noires.


Stage Air France de gestion du stress en avion


Non, je déteste l’avion parce que je déteste les transports en commun. Francilien, j’ai arrêté de prendre métro et RER depuis que je suis titulaire du permis de conduire. Curieusement, en même temps que ma liberté de mouvement prenait corps, je développai une espèce d’agoraphobie, de claustrophobie. En vérité, ma misanthropie qui pouvait enfin s’exprimer à plein... Au summum de son développement, je dus donc m’astreindre à gober du Lexomil à chacun de mes vols. Pour cette année, décollant de Roissy à 5 heures du matin, je décidai de me bourrer consciencieusement la gueule… Résultat probant : pas l’ombre d’un stress ressenti !
Arrivés à Athènes sans encombre, nous aperçûmes le fameux drapeau rouge Nouvelles Frontières. Prise en charge immédiate. Nous fûmes kidnappés, sucres d’orge en bouche pour nous faire taire, et conduits manu mains de fer à ongles vernis, dans des cars climatisés pour l’opération « transfert ». Une odieuse animatrice déversait déjà ses inepties au micro : « Je suis tombée amoureuse du Péloponnèse il y a maintenant dix ans. Regardez par la fenêtre comme c’est beau la Grèce… » Le piège se refermait…
Au terme d’un périple de près de 4 heures, à travers les routes montagneuses du Pélopo, nous arrivâmes sains et saufs à destination... C'est-à-dire malgré un chauffeur ayant réalisé la prouesse de maintenir une vitesse de croisière de 100 km/h dans les virages et lacets, avec téléphone en main et cigare en bouche...
Toute l’équipe d’animation attendait les nouveaux nigauds de la semaine avec sourire pro et obligeance déférée et agressive : « Putain mais laissez-moi porter votre valise merde ! » Envie d'évasion ?


Mon arrivée à l'hôtel-club Nouvelles frontières


Nous décidâmes de nous renseigner de suite sur les horaires des navettes ; elles nous permettraient d'échapper à ce club de dingos et d'enfin mettre un pied en Grèce... Oui, car il faut bien vous dire qu'outre le fait que le club soit un territoire relativement replié sur lui, le nôtre était rempli quasiment à 100 % de français. Réponse : « L’hôtel ne dispose d’aucun service de navettes. » Première idée en tête : « Deux semaines ferme ! » Après plus de 30 heures de veille, un temps de voyage digne du ralliement d’Ushuaïa, nos nerfs parlèrent cash façon sulfateuse. Le chef des animateurs, que j’appellerai Pascalopoulos, tenta alors illico le désamorçage. Il échoua ; nous rentrâmes cependant tête basse direction la chambre, puis allâmes noyer chagrin et espoirs dans la belle mer Egée... Les excursions seraient estampillées Nouvelles frontières. Nous dormirions, mangerions, picolerions et visiterions la Grèce avec une flopée d'inconnus dont nous n’avions a priori pas du tout l’intention de partager les vacances…


Hôtel-club Nouvelles frontières


Day 2 : Nouvelles frontières, ce blockhaus
Après une bonne nuit de sommeil, préparée avec soin, notamment par l’absorption de moult bières et cocktails à l’alcool bridé, gratuits, nous nous réveillâmes déterminés à mener à bien le plan évasion. Nous n’avions qu’une alternative : rallier tous les jours à pied le village ouvert sur le monde, situé à quelques 7 km de là, ou louer une caisse. Le choix fut difficile, comme vous pouvez l'imaginer. Et ces 35° celcius dès 9 heures du matin... Une fois les clés en main, soulagement, bonheur et calamars frits... Libres, nous étions libres ! Même si cette liberté avait un coût a priori surnuméraire (presque 400 euros pour 12 jours de loc), l’heure n’était pas aux comptes d’apothicaire : quitter cette espèce de prison avec vue sur piscine, cette véritable ambassade de France à la plage, ça, ça n’avait carrément pas de prix !


Les animatrices du club...


Week one : kif, totalitarisme et grégarité
Les routes du Péloponnèse… De la montagne donc et de la voiture allemande accrochée en permanence à votre pare choc. Moi qui ne suis pas un chantre du respect des limitations de vitesse, cela me fit tout drôle de me faire doubler par un van à moins de 20 mètres d’un virage, alors que je roulais moi-même à près de 100 km/h… Je pris cependant bien vite le pli grec et m’adaptai finalement relativement vite, le turbo de mon nouveau destrier aidant… J’en étais quitte pour deux semaines de liberté au volant ! Bien sûr, les mauvais esprits ne manqueront guère de faire remarquer que les chapelles dédiées aux morts sur la route fleurissent tous les cinq cents mètres chez nos amis orthodoxes mais néanmoins européens…
Etant donné le territoire, je me félicitais finalement de la configuration du voyage : bouger en car dans le Péloponnèse ? Oubliez tout de suite. Ah, les tombeaux de Clitoris et le palais d’Armageddon ! Arrêtez-moi si je me trompe… Caliméro, caliméro...


En chantier...


Côté club, nous rencontrâmes deux ou trois réfractaires de la plus belle espèce, tous échoués ici pour diverses raisons ayant trait à des contingences personnelles : instance de séparation et premier voyage en solo avec gamin dans les ballots, voyage gratos car copine bossant à « NF », etc…
Cette première semaine, placée sous le signe de l’esquive coûte que coûte de toute espèce d’animation, mise à part la discothèque et son bar ouvert jusqu’à deux heures du mat, fut une réussite. Les animateurs s'avérèrent finalement être doués de raison ; sympathiques, compréhensifs même, mais agaçants, revenant régulièrement à la charge pour cause d’esprit de groupe à construire, de grégarité volontaire de la majorité et subséquemment de questionnement existentiel sur les brebis galeuses, en bref, pour cause de totalitarisme en short et tongs… Mais les dieux étaient finalement avec nous.

Week 2 : à 5 000 tours minute
La deuxième semaine, nous mîmes le turbo côté excursions, avec retour de l’esprit backpacking. Evidemment, qui reste deux semaines en club à part de pauvres olibrius comme moi et ma pauvre femme que j’avais traînée là, dans mon aveugle bêtise. Les copains étaient partis... Nos stations à l’hôtel-club se firent donc plus courtes. Nous nous intégrions paradoxalement d’autant plus. La détente gagnait. Pas au point de participer aux jeux apéro…


Vous êtes plus antique, ou...


La majorité des gens qui partent en club ne bougent pas du club. Aucun intérêt pour eux. Ils ne voient absolument rien du pays dans lequel ils sont, n’ont affaire qu’à des autochtones maîtrisant peu ou prou leur langue. Ces veaux restent dans ces nouvelles frontières tracées pour eux, explorant les mystérieux territoires menant de la piscine à la plage, du buffet à volonté à la discothèque, du terrain de boule à celui du tir à l’arc... Ils sont là pour se faire animer. Naturellement, parfois, un petit sentiment de culpabilité peut venir étreindre une entité. Mais il n'y aura jamais de contamination de masse. C’est alors la course à la location de voitures, impossible à la dernière minute avec un parc de dix caisses, et aux excursions estampillées NF, au cours desquelles vous faites surtout du car et dans lesquelles vous ne compterez que 30 à 45 minutes d'autonomie totale, c'est à dire, si vous avez la chance de ne pas être perdu par le guide... Dans un hôtel-club, tout est pensé pour que vous ne sortiez pas d'là. En tout cas, pas tout seul... Tout est monopolisé : guides NF, faux prestataires extérieurs. Nouvelles Frontières, a kind of octopussy, a kind of monotonie sur fond de musique techno, a kind of racket avec cours de tennis...


...ou byzantin ?


Les clubistes ne sont là que pour se lâcher, plutôt se relâcher, et notamment rapport à leurs abominables rejetons… Effet de l'infantilisation, de cette micro société de services : la déresponsabilisation. Ça participe aux jeux apéritifs débilitants concoctés par les animateurs, ces esclaves aux sourires impeccables, tout en couvant du regard ses enfants se noyer dans la piscine, ou ses ado foutre le souk dans l’hôtel, parler impoliment aux employés et autres clients… Pour les clubistes, les vacances ne sont qu'une occasion de régresser, d'exprimer à plein leur nature d'âne, de veau, de mouton qui fait bêêê ! Des touristes des vacances ! Une débauche de temps de voyage et d'argent inepte au regard de cet état de fait.


Barman formule all inclusive...


Last day : dans transports en commun, il y a en commun…
Décollage d’Athènes à 10 h. Réveil à 3h30 du mat, transfert et compagnie. Et on ne change pas une recette qui marche : discothèque, cuitage en règle, une petite heure de sommeil avant l’attaque de l’horrible périple en car et du vol en avion.
Derniers pas sur la terre des athéniens. Nous prîmes place dans l’avion. Tout roulait. Tout roulait, jusqu’à l’arrivée de nos voisins de derrière : une blondasse au teint progressiste et son Golgoth d’ado à mèche blonde. Cinq minutes de coups de genoux dans mon dossier, des bips des bops émanant de sa nauséabonde Nintendo DS, je me levai et jetai un œil derrière. Je dis, l’air menaçant, de derrière ma tête de zombi à cernes : « Okay ? » Et naturellement, ça ne suffit pas… J’appuyai donc sur le bouton de mon acoudoir pour débloquer le dossier de mon siège et pris une profonde inspiration avant d’impulser un mouvement brusque propre à broyer les genoux du petit morbac. Je relevai aussitôt le dossier pour ne laisser aucune place à l’équivoque. Une heure 30 de tranquillité gagnée… Ma moitié prit alors les choses en main. Le Golgoth implora sa mère du regard. Cette dernière répondit et reçut finalement le coup de grâce : conditionnée façon Frolic premier âge la grognasse. Mais encore une fois, les bourreaux étaient devenus les victimes, les agresseurs, ces agressés.
L’immonde bécasse à pédagogie ouverte avait enfoncé le clou de nos observations au club sur l’éducation : de nos jours, les parents ne fabriquent plus que du consommateur hyper narcissisque, des autistes à Nintendo DS, qui ne déboucheront que sur des citoyens basse consommation.
Le citoyen basse consommation parlera écologie tout en roulant en BM, respect de l’autre tout en étant seul au monde partout, solidarité et compassion quand il ne manquera jamais une occasion de faire parler son égoïsme égémonique. Il partira en club, et vous dira qu’il revient du monde, qu’il a vu le monde, qu’il connaît le monde… Une version déjà en cours me direz-vous ? Oui, mais elle est en cours de normalisation. Nous ne sommes pas prêts de sortir de nos conditions de monstres. Pour l’heure, nous revenons de l’été. Yassas à tous !

Get the jews girl !

Estivales Etreintes

Pieds nus ou en baskets, au choix :



25 juillet 2009

Dieudonné en spectacle


Pendant que tu glandes, lecteur estival, autour de piscines javellisées écrasées de soleil, je joue un spectacle au festival Off d’Avignon. Oui, tu le sais peut-être déjà, en plus de commettre des articles sur ce blog, je suis un musicien, ou, pour être plus imprécis encore, un artiste. Tout le mois de juillet sera donc exclusivement consacré à ce travail quotidien, explication de mon mutisme ici. Mais j’ai quelques minutes à moi en cet après midi, et je voudrais parler de Dieudonné. Pourquoi ? parce que le bonhomme a eu l’idée de débarouler au festival d’Avignon, justement, avec son propre bus aménagé pour pouvoir y jouer son dernier spectacle : Sandrine. Il s’est installé à côté de la gare, et on a pu voir quelques potes à lui distribuer des tracts dans les rues de la ville, regardés comme des extra-terrestres par les centaines d’autres « tracteurs ». Autant te le dire tout de suite : je n’ai pas pu voir son spectacle. J’aurais voulu le faire, mais nos horaires étaient incompatibles. La question de son spectacle n’est d’ailleurs pas celle qui m’importe.
L’occasion était trop belle pour ne pas être tenté : j’ai innocemment posé la question de Dieudonné à divers « collègues » théâtreux, musiciens, adeptes comme lui du one man show. Il faut le savoir, d’une manière générale, l’artiste modèle du festival est un ami de la liberté. Il clame tout haut son amour de la liberté d’expression, vomit la censure, les idées sectaires, il abomine l’exclusion et prétend qu’il ne faut pas juger les gens. Surtout, d’une manière quasi obsessionnelle, il revendique le droit de tout dire, merde. Pourtant, je n’ai pas trouvé un seul, je répète : un seul) de ces Che Guevara pour trouver paradoxal que Dieudonné soit contraint d’affréter un bus pour jouer dans une ville où, durant juillet, environ mille spectacles (1000) se jouent quotidiennement !
Dans les années 80, la machine médiatique est partie en croisade. Son ennemi : l’intolérance. Il fut clamé et répété qu’il fallait « accepter la différence », selon une expression hélas inoubliable. L’idée était que devant l’afflux de personnes immigrées de moins en moins « semblables » au français courant, il fallait travailler le peuple pour éviter qu’il se laisse aller à de mauvaises pensées. Idée louable. Evidemment, en ces temps reculés, seuls les moins humains de nos compatriotes se risquèrent à chanter les louanges du droit à la ressemblance de préférence au droit à la différence. On les oublia bien vite.
Le paradoxe apparut quand certaines parties de la population immigrées osèrent le « chiche » ! Ha vous chantez le droit à la différence ? OK, allons-y, je mets mon tchador, j’excise ma fillette, je réclame des espaces publics non mixtes et je dégaine ma burqua ! C’est de la différence, ça, pas vrai ? ça doit vous plaire ? Dans un mouvement de valse dont l’habitude remonte très loin, les apôtres de la différence s’insurgèrent immédiatement : la différence, c’est valable si tu penses et vis comme moi, hé banane ! Jospin balança même sa loi contre le voile scolaire, soutenu par l’armée des anciens toléreurs et respecteurs de différence. Finalement, respecter uniquement ce qui ne change rien à ses habitudes, ses principes ou ses idées, c’est un peu pratiquer comme les intolérants, non ? Problème et limite de l’universalisme : comment jouer le rôle du gentil avec les méchants, sans perdre ? Impossible. On doit nous aussi se montrer méchant, et l’assumer.
Dieudonné, c’est un peu le même principe, avec les mêmes acteurs en présence. En parole, on déteste la dictature du pouvoir, de l’argent, de la pensée moralisante, on moque les tenants de la pensée correcte et on lutte contre le retour de l’ordre moral, mais sauf quand c’est un enculé comme Dieudonné qui s’exprime. Contre lui, les principes ne valent plus. On a le droit de l’ostraciser, de le diffamer, de le blacklister, de lui refuser ce qui est permis à tous les autres, de chercher à le ruiner. A-t-il commis un crime ? Dans l’affirmative, que fait-il en liberté ? Dans le cas contraire, pourquoi le traiter en pestiféré ? C’est le phénomène fascinant de la « double pensée », abordé par Jean-Claude Michéa de façon magistrale. Les gens semblent portés à faire le contraire de ce qu’ils disent, surtout quand leur discours est du modèle héroïque. A force d’augmenter la mise sur le sujet de la morale, des principes, du droit, de la liberté, de la tolérance, de la consciencitude et autres citoyenneté, il devient impossible à la quasi totalité du genre humain de se montrer à la hauteur de ce qui est partout vanté. Alors on continue de blablater à coups de grands mots mais, dès qu’un rouage grince, on pratique comme le Taliban de base : on décapite. Or, être tolérant n’a de valeur que si on l’est avec ce qui est réellement différent. Etre courageux n’a de sens que face au danger. Avoir l’amour de la liberté aux lèvres ne devrait pas donner le droit de condamner l’expression, fût-elle celle d’un ennemi, fût-elle fausse ou dégueulasse. Pour condamner les opinions dégueulasses, il faut avoir pris le risque de prévenir qu’on ne les accepte pas, qu’on n’est ni tolérant ni sympa, ni des saints, et qu’on vous emmerde.
La solution est simple : qu’on cesse de donner des leçons au cosmos et qu’on reconnaisse que nous ne sommes pas mieux que les empaillés d’en-face. Ni mieux ni moins biens, mais légitimes ici et maintenant. Ça réduira le confort des consciences, mais ça simplifiera la donne. Evidemment, ça suppose de renoncer au monopole occidental du droit moral sur le reste du monde, à l’universalité du Bien made in France. Difficile, je le reconnais.
La différence entre eux, les toléreurs, et nous, les gros cons, c’est que nous ne prétendons pas avoir raison ailleurs qu’ici, nous ne prétendons pas que l’excision soit une monstruosité ailleurs qu’en France, que les scarifications rituelles parfois mortelles soient intolérables en Amazonie, que la polygamie doive être éradiquée de la surface du globe, ni que l’Afghane de base doive porter le string apparent par-dessus la burqua. En gros, nous tolérons parfaitement que chacun fasse chez lui comme il l’entend et qu’il oppose à nos prétentions morales un gros merde dans sa langue fleurie. Ce qui nous permet au passage de faire de même quand il le faut, dans un rapport de réciprocité parfaitement inattaquable. Dans la Trilogie de Pagnol, César se lamente que certains peuples lointains croient à un dieu à plusieurs bras : que tous ces gens se fassent couillonner, ça lui fait de la peine. Le seul vrai dieu, évidemment, c’est le sien. Sagesse bonhomme, mais profonde. Surtout quand on sait bien, comme Pagnol, qu’il n’y a pas de dieu.
Au final, on pourrait croire que je suis en train de défendre Dieudonné, alors que ce n’est pas vraiment mon sujet. Ce que dit Dieudonné, je m’en tape. L’antisionisme et le complotisme ufophile, c’est de la connerie. Mon sujet, c’est la tartuferie de l’époque, omniprésente et tentaculaire, qui transforme les beaux mots de tolérance, de liberté, de résistance ou de courage en slogan publicitaire, portés aux nues par des pantins qui n’attendent que la victime expiatoire de circonstance pour former leurs pelotons. Et on en arriverait presque à défendre leurs ennemis, contre ses propres opinions, par dégoût de ce qu’ils sont.
Je suis d’accord avec vous sur tout, mais je suis prêt à me battre pour que vous fermiez vos gueules.

10 juillet 2009

Bonnes vacances !

A tous les "beaufs" qui savent où le groove se niche !
Donc, certified groove by Lé(s)tat :





Si y'a pas ces purs sons en boîte, je flingue à vue !

8 juillet 2009

La burqa Vs ???



Comme, apparemment, il devient indispensable de comparer la burqa à un élément occidental, identifié comme principe d’équivalence et que je pense que le string est un mauvais exemple (parce que celui-ci n’est pas directement apparent en place publique, étant recouvert d’un pantalon ou d’une jupe et que la burqa est loin de faire dans la discrétion), je vous propose donc d’autres comparaisons plus à même d’entretenir un débat sérieux.


La burqa Vs la combinaison de motard



La burqa Vs la tenue de Ninja



La burqa Vs la tenue de camouflage



La burqa Vs la combinaison antiradiation



La burqa Vs le costume Mickey



La burqa Vs la combinaison de ski



La burqa Vs le scaphandre



La burqa Vs le costume Dark Vador



La burqa Vs la tenue sadomasochiste en latex


Crachat or not crachat ?

Au vu de son excellent score à notre sondage, notre "ami" Jean-Luc Hasek nous a fait part de sa volonté de se lancer en politique, suivant les traces de son Grand Sachem, Yaya G.
Nous sommes dès à présent en mesure de vous révéler quel sera le principal cheval de bataille de ce qu'il convient de nommer "La bande des 17" ou "La bande à Hasek."
(Le Congrès fondateur du parti est prévu dans les prochaines semaines.)
Là où Nicolas Sarkozy avait, à tort, identifié les radars automatiques comme l'ennemi ultime du système capitaliste, Hasek et son gang rétablissent LA vérité.
Voici donc le programme Hasekien en matière de sécurité routière :

Temps modernes




Une bonne partie de l'humanité était devenue folle, ce qui impliquait une montée croissante, imprévisible et inexplicable du nombres des crimes. Toutes les choses autrefois sacrées étaient avilies désormais; les hommes s'étaient trop habitués à la mort et à la souffrance. Le criminel avait à sa disposition des ressources beaucoup plus grandes, et s'il était intelligent, il pouvait à son gré mobiliser d'énormes forces de dépravation, d'agitation et d'ingéniosité. Avant la guerre, l'homme amoral était plus ou moins une anomalie; de nos jours, c'était un produit éminemment commun, qu'on pouvait à loisir enrégimenter. Une génération hideuse, indomptable, cruelle, ivre de rhétorique, et très souvent imbue d'une poésie malsaine avait fait son apparition.


John Buchan
Les trois otages

7 juillet 2009

Opération blasphème : Tirons comme des sourds sur le corbillard de Dieu


Nietzsche s’était-il fourvoyé lorsqu’en 1882 dans « Le gai savoir », il proclama la mort de Dieu ? Et si Dieu n’était mort que le 25 juin 2009. C’est ce que semblerai nous faire penser l’ubiquitaire engouement autour de la mort de Michael Jackson. De son vivant, il était déjà un demi-dieu, aujourd’hui, alors que les enfants sont enfin libres, il est devenu Dieu. Un Dieu ni blanc, ni noir, même pas gris, un Dieu javellisé. L’utopie ultime des bien-pensants et des daltoniens achromatopsique. Depuis son trépas, le monde médiatique et communautaire chante les louanges du Dieu universaliste, symbole de la diversité, de la mixité et de la partouze humanitaire. Alors que de son vivant, Dieu s’en branlait, ne cherchait que la compagnie de ses angelots et ne voulait que « Healer le World » en chant aigu et en Moonwalk (l’équivalent de la marche sur l’eau pour Jésus).


Issu d’un démon et d’une mère rodée au cul (neuf mouflets), le Messie vivait une enfance difficile et eut des illusions brisées par un père arriviste à la patate généreuse. La famille Jackson était pauvre et habitait dans une petite maison avec deux misérables chambres. Un jour, le pater familias, joueur de mandoline dans un groupe de ReuNeuBeu, constata qu’une corde de son instrument était cassée. Il menaça de battre tous ses rejetons si le coupable se révélait incapable de jouer correctement. Il était comme ça Joseph, injuste, mais efficace. Tito, le fils fautif, impressionna son dab par sa prestation. Ce dernier réalisa que ses ouailles dociles n’étaient pas que des petits cons, mais détenaient un talent potentiel qu’il conviendrait d’affermir. Il passa une audition en interne jusqu’à arriver à Michael. Il lui ordonna : « Chante, petit branleur, où je te livre à Marc Dutroux ». Et à cet instant, les cordes vocales du messie modulèrent des vibrations sonores aiguës et cristallines qui prirent aux tripes de son daron. Michael était doté d’une voix à fendre la mer Morte en deux, à fondre le veau d’or, à mettre au tapis Goliath, à faire traverser le désert de l’Égypte au pays de Canaan à toute une bande de chialeurs qui nous cassent encore les couilles aujourd’hui, à changer l’eau en vin, à faire dire des conneries monumentales à Dieudonné sur son propre décès, à ressusciter les morts, mais surtout à faire pleuvoir le cash et une gloire éclatante sur toute la famille. En clair, Michael était pourvu d’un organe miraculeux et divin.
Joseph, d’une main de fer dans un gant d’acier trempé, entraina avec un acharnement de vietcong toute la division et commença à leur effectuer d’habiles manoeuvres dans la région. Un jour, le patron emblématique de la Motown, Berry Gordy, qui possédait des oreilles aussi développées que son nez (ça relève un peu du racisme, non ? Hein ? Bon… on va dire que ça passe), entendit par ouï-dire qu’un groupe de petits morpions cassaient la baraque comme personne. Il les contacta pour une audition privée et les signa illico sous le parrainage de Diana Ross. Diana Ross n’avait jamais découvert les Jackson Five. Ce mythe mensonger tenait lieu d’un plan communication de la Motown. Dieu habita quelque temps chez Diana Ross à partir d’octobre 1969 et perfectionna ses techniques magico-vocaux et ses pas de danse célestes sous le coaching de Dirty Diana. Les Jackson Five cartonnèrent dans les top-charts américains. Dieu sera le moteur propulsif des Jackson Five.


Dieu, Diana Ross et Quincy Jones au piano :
remarquez avec quelle aisance stupéfiante ses jambes virevoltent. C'est mieux que la danse des canards, non ?



En parallèle, Dieu se la joua solo et entama une carrière des plus prestigieuses. La légende tapageuse de Dieu commença.
Dieu s’émancipa de son père démoniaque dès la fin des années 70 et devint riche comme Crésus grâce aux records de ventes de son premier album « Off the Wall ». Le Tout-Puissant accompagné du saint archange Quincy Jones subjugua le monde entier grâce à son deuxième évangile « Thriller » qui assoit définitivement Dieu sur son trône céleste. Tous les autres évangiles ne viendront par la suite que confirmer sa domination mondiale sur les esprits.

La psychologie de Dieu
Dieu semblait un peu space sur les bords à la grande surprise des humains, mais on lui pardonnait tout. Brimé dès sa tendre jeunesse par son père et par son succès précoce, Allah baigna dans une enfance usurpée. Comme Monsterleaw, plus proche de l’insecte parasitoïde que d’un Dieu, il se rattrapa par la suite en refusant toute maturité d’esprit. Râ était victime du syndrome Peter Pan, héros qu’il portait aux nues. Dieu se créa une enfance choyée de toutes pièces et la poussa jusqu’aux démesures les plus excentriques. On le disait aussi hypocondriaque.

Bien qu’en apparence au comble du bonheur, Dieu se détestait. Une rumeur invérifiable prétendait qu’il avait été diagnostiqué dans le milieu des années 80 pour un vitiligo (dépigmentation de la peau) et un lupus (inflammations de la peau). Cependant, elle ne suffisait pas à expliquer toutes ses transformations physiques. Dans son enfance, son tortionnaire de paternel le ridiculisait souvent en public sur son « gros nez » et sur son acné « trop visible pour un noir ». Dieu passa plusieurs fois au bistouri, stupéfiant une opinion publique friande et avide d’extravagances. Concernant sa couleur de peau, il était plausible que le démiurge avait utilisé un produit de type « Eldopaque forte », une crème à base d'hydroquinone. Soit pour blanchir son épiderme parce qu'il avait honte de ses origines, soit, pour la thèse « vitiligo », afin d’uniformiser son teint pâli en éliminant les taches de dépigmentation restantes. Dans certains hôtels, dans lesquels il dormit, le personnel hôtelier jetait régulièrement les draps enduits de crème (à l’instar de Millie qui se badigeonnent les gougouttes de… enfin bref).
Le sociologue Yves Gautier propose dans son ouvrage intitulé « Michael Jackson de l'autre côté du miroir » une analyse des métamorphoses de Zeus. Le Créateur aurait tour à tour tenté de ressembler à des personnalités qu'il admirait, comme Diana Ross ou David Bowie. Doit-on en déduire que Dieu haïssait le support de son incarnation terrestre, engendrant ainsi une névrose obsessionnelle et narcissique ? Un Dieu fantasque avec une sale gueule, ça craint un max, non ?
Un Dieu avec une tronche pareille, ça vous donne envie d’être croyant, vous ?

Lorsqu’il était devenu célèbre, sa personnalité avait changé. Il devenait de plus en plus malheureux, ne trouvant pas sa place dans sa vie.
Dès le milieu des années 80, Dieu fit courir d’abracadabrantesques ragots sur son compte. Il affirma dormir dans un caisson à oxygène pour ralentir son vieillissement (alors que Jack, un autre Dieu, dort réellement, à l’aide d’un tuba, dans un caisson inondé de Veuve Clicquot Ponsardin), avoir acheté les os de l'Homme-éléphant et qu’il vivait le plus clair de son temps avec un chimpanzé domestiqué nommé Bubbles. Par la suite, la presse inventa ses propres histoires à la grande joie d’Allah, par exemple la fabulation sur le fantôme de John Lennon avec lequel Yahvé se serait entretenu. Ses story-telling servit à Dieu à se protéger du monde et à cacher sa véritable personnalité. Un écran de fumée. Il déclara à Bob Jones, son bras droit : « c’est fou ce que les gens sont prêts à gober. En fait, on peut très bien contrôler la presse ». Dieu construisit lui-même son personnage bizarroïde, Wacko Jacko (Jacko le barjo), pour alimenter régulièrement des médias complaisants.
Dieu souffrait d’une profonde insatisfaction qui le poussait à chercher ses gratifications narcissiques hors de la musique. Il demanda à Bob Jones de se démerder pour le faire anoblir par la reine d’Angleterre, mais la couronne royale refusa à cause de l’image sulfureuse et siphonnée de Ra. Il aura plus de chance avec Reagan. C’est Dieu lui-même qui suggéra l’idée du prix « modèle pour la jeunesse du monde entier » remis par intérêt coalisé par le président des USA en 1987. Ensuite, Shiva croula sous de nombreuses et prestigieuses récompenses (230 au total et jamais égalé à ce jour). Il portait une veste militaire, richement ornée avec toutes les médailles reçues, y compris celle d’un régiment britannique que la couronne royale essaya de dissuader d’afficher en public. Peine inutile. Mais Dieu restait insatisfait. Dépassé par ses propres ventes de disques, 750 millions au total (ce chiffre est officiel, mais comprend tous les produits solos : Albums Epic/Sony Music et Motown, Best of, rééditions remixées ou pas et singles. Il est le deuxième plus gros vendeur de disques derrière Elvis Presley qui a atteint le milliard), Ra se retira progressivement du monde réel. Il lui manquait un royaume enchanté digne de son règne messianique. Yahvé s’acheta un ranch dans le Comté de Santa Barbara en Californie et le baptisa « Neverland », le pays imaginaire de Peter Pan où les enfants ne grandissent jamais, dans lequel il injectera tout son fric sanctifié. Dieu considéra que Neverland restait sa plus éblouissante réussite et la considérait comme un paradis sur terre. La propriété, une sorte de Disneyland, se divisait en trois parties distinctes :
— La résidence principale avec piscine, court de tennis, pavillons secondaires et aires de jeux entourés de lacs.
— Le parc d’attractions qui comprenait entre autres, un cinéma et diverses attractions dignes de Disneyland : grande roue, manège, toboggans géants, la reproduction d’un village indien, montagnes russes, auto-tamponneuses, etc.
— Un zoo avec éléphants, lions, ours, girafes, tigres, serpents..., mais la plus importante bestiole demeurait Dieu lui-même.
Neverland servit d’aimant à lardons, comme du papier tue-mouche.

Allah était mégalomane et se croyait tout permis. Se considérant comme un éternel enfant, Dieu ressentait le besoin de posséder des « copains », quitte à les acheter en offrant des voitures de luxe ou des pépettes à leurs cupides parents. Par vénalité, ces derniers acceptaient de pioncer dans les pavillons secondaires, pendant que leurs gniards passaient une excellente nuit mouvementée dans la résidence principale. Jupiter requérait souvent l’aide d’un homme de main, en la personne de Tony Pellicano, exécuteur de ses hautes œuvres, chargé d’intimider tous les détracteurs acharnés de Zeus. S’en prendre à Yahvé relevait d’une naïveté abyssale et d’une pure connerie. Aux antisionistes, aux sionistes, à l’impérialisme, à l’Iran, aux illuminatis-reptiliens et à Francis Lalanne passe encore, mais à DIEU HIMSELF !?! Ce n’est plus du suicide, mais de l’inconscience. Même Éric Naulleau et Éric Zemmour n’auraient osé un tel affront.
On peut qualifier Dieu de monstre pervers. Son esprit se composait d’un mélange détonant d’ultramégalomanie, conscience et fierté immodérée de son pouvoir sur autrui, en réaction du manque de souveraineté personnelle lors de son enfance, et d’ultranarcissisme, idéalisation excessive du « moi » en réponse des dénigrements systématiques de son père.
Shiva constituait le meilleur exemple d’une mentalité libérale débridée, dégagée de tout obstacle psychologique, exempt de tout frein moral, le rendant ainsi irresponsable devant la liberté. Ses pulsions primaires étaient libres d’agir à leur guise.
Avec une telle configuration psychique, les êtres, les autres et lui-même, étaient déshumanisés et ne devenaient que de simples utilités, des objets quelconques comme une médaille ou un sextoy.
Dieu était-il réellement psychotique ou un calculateur cynique et pervers qui jouait à merveille un rôle, tout en possédant un esprit infantile ? Le mystère reste entier.
Une cour servile entourait Ra. Elle lui passait tout et fermait les yeux par fascination et par cupidité. Ne doutez point qu’un nombre conséquent de ces infects rats, dans quelques années, délieront leurs langues agiles et balanceront des anecdotes croustillantes et hallucinantes sur les frasques de Dieu, soulageant ainsi leurs consciences tourmentées.

Dieu et les accusations de pédophilie.
Quatre thèses controversées existent concernant la supposée ou réelle pédophilie de Dieu.

— La première nous vient de Dieudonné : « MJ s’en est pris aux sionistes, donc c’est un coup monté, alors que les sionistes, selon mon pote Christian Cotten et les enfants du juge Roche, sont eux-mêmes pédophiles et satanistes dans leurs loges FM. Ce qui est pire que les présupposés exactions grotesques du King Of Pop ». Logique imparable.
— Dieu a fait mumuse avec ses copains comme n’importe quel enfant normal. Les parents tissaient une complicité tacite pour des raisons pécuniaires.
— Dieu était réellement pédologue et pratiquait des analyses endoscopiques à ses patients et petits camarades.
— La dernière nous vient de Monsterleaw : « La taise de Dieudo è la seul è uniqe è vrè taise. Soral la conphyrmé sur délimossionne. Donc cé vrè. Du sur à 100 pour sang. Je rajoutherè ke paracelse é un sal feuj è un nin ».

Dieu recevait beaucoup d’enfants émerveillés à Neverland. Les parents eux-mêmes les proposaient sur un plateau d’argent à Zeus avec un zèle déconcertant, dans l’espoir d’un coup de pouce en espèce sonnante ou pour que leurs chétifs mignons intègrent la grande famille du show bizz. Quelques marmots tourneront dans ses clips. Les géniteurs envoyaient des courriers à Neverland, qu’une équipe triait en écartant systématiquement les petites filles. Allah n’avait plus qu’à contacter ses futurs camarades de jeux.

1) L’affaire Jordy Chandler
Dieu rencontra Jordan Chandler dans un restaurant chinois, alors que ce dernier était encore tout petiot. Quelques années plus tard, Zeus tomba en panne sur une route et se rendit dans une agence de locations de voiture dont le gérant se trouvait être le beau-père de Jordan Chandler. Comme le mouflet était fan d’Allah, le père nourricier appela au bercail et ordonna à sa femme de ramener son cul et son fils. Les présentations faites, un véritable coup de foudre les frappa. Dieu annulera régulièrement ses concerts et des interviews pour passer plus de temps avec Jordy. La suite de l’histoire s’avère hallucinante. Jupiter emménagea chez les Chandler avec ses bagages. Il logea carrément dans la chambre du petit dans laquelle se trouvait un lit superposé. Une nuit, Evan Chandler, le père biologique, rentra dans la piaule et retrouva son fils, lové contre Dieu dans le même lit comme un authentique couple. Dieu passa un mois entier dans la modeste demeure des Chandler. Comble du comble, lorsque le môme allait au bahut et que la famille s’éreintait au boulot, Allah se transformait en une gouvernante dévouée au service du petit con. Il s’occupait du linge sale, rangeait la chambre, faisait les plumards, cuisinait et l’aidait à effectuer ses devoirs d’école. Une véritable passion amoureuse ! Dieu ne se souciait même pas du tollé de l’opinion publique, intriguée par cette histoire saugrenue qui commençait à faire les choux gras des tabloïds. L’affaire « Lune de Miel » illustra bien le fait que Yahvé se branlait divinement du scandale. Lors des World Music Award à Monaco, Dieu fit placer la mère et la sœur de Jordy au rang derrière lui, pendant que ce dernier s’installa sur les genoux d’Allah. Assis à côté des deux tourtereaux, le Prince Albert en personne fut visiblement très irrité par l’incroyable indécence de Ra. Il demanda à son assistant de remédier au problème. Le larbin de Sa Majesté en cause à ceux de Shiva qui à leur tour en bavassèrent à Zeus. Dieu leur répondra dans une indifférence totale : « Je fais ce que je veux ! ». Point barre ! Aucune discussion n’était permise à ce sujet. Comme le dira Bob Jones, manager et bras droit de Yahvé, en charge pendant 17 ans des relations publiques, qui trouva la formule « King Of Pop », licencié sans indemnités et qui habite maintenant un des quartiers de la classe moyenne de Los Angeles : « On peut conduire le cheval à la rivière, mais on ne peut pas le forcer à boire ». Jupiter et son doux protégé s’enfermèrent pendant deux jours dans leur suite luxueuse, congédiant la mère et la sœur du précieux Jordy en leur offrant une carte de crédit qu’elles dépenseront en Italie. On sait juste qu’ils ont prétexté d’une grippe commune pour qu’on les laisse peinards et qu’ils auraient pris des bains ensemble, ce que prétendra le naïf Jordy à des assistants du staff de Yahvé.
Un mois après l’affaire de Monaco, Evan Chandler demanda à son fils s’il avait des rapports charnels avec Dieu. Jordy lui répondit par l’affirmatif. Nous sommes en aout 1993.
Evan Chandler accusa le Dieu Tout-puissant d’attouchements sexuels, mais voulait éviter le scandale sur la place publique. Dans le passé, Evan Chandler, un dentiste et père biologique de Jordy, avait écrit quelques scénarios pour Hollywood dont le célèbre « sacré Robin des bois ». Le staff de Jupiter lui proposa un contrat juteux pour cinq films et une compensation en liquide (pas séminal, mais en petites coupures). Evan Chandler refusa. Quelques jours plus tard, l’enfant affirma à un psychiatre que Dieu l’avait embrassé, puis s’étaient astiqués la nouille à l’unisson et avait eu des rapports bucco-génitaux. Jordy dira à la police que Dieu utilisait une expression métaphorique pour le sperme : « le beurre de canard ». La même année, Yahvé donna deux millions de dollars à sa femme de ménage personnelle, outrée d'avoir retrouvé son fils blotti contre lui dans un sac de couchage.
En septembre 1993, le pater de Jordan lança les hostilités en construisant une gigantesque tour de Babel médiatique et judiciaire contre Dieu, tandis que la mère de Jordan affirma que Shivah n’avait eu aucun comportement déplacé (ça, c’est l’effet de la carte God). La flicaille de Santa Barbara et celle de Los Angeles rentrèrent en jeu et perquisitionnèrent Neverland. Une heure avant leur arrivée, le chauffeur de Zeus quitta le vaste domaine avec une valise remplie de documents. Apparemment, une taupe au sein des services de Police avait prévenu la cour royale de Dieu. Les perdreaux y découvrirent un lieu surnaturel. La résidence principale regorgeait de mannequins de cires, comme au musée Grévin, et de poupées en porcelaine. Des capteurs de mouvements sillonnaient le couloir qui menait à la piaule d’Allah. Certaines portes de chambres possédaient jusqu’à cinq verrous. Les poulagas trouveront aussi une chambre secrète avec un lit somptueux et divers jouets.
Jordy avait donné une description détaillée de l’anatomie archangélique de Ra, en particulier de ses splendides parties génitales. La justice somma Jupiter de se désaper (comme à son habitude, mais de son libre arbitre) et des experts inspectèrent la verge divine sous toutes les coutures (je dis ça au cas où même sa queue aurait été refaite). Les résultats de l’expertise s’avéreront positifs et concluants : Jordy avait bien vu Allah à poil et avait eu le temps de bien mémoriser la céleste merveille.
Ensuite, le daron exigea la somme de vingt millions de dollars, en échange de laquelle il retirera sa plainte. Zeus accepta ! Une clause prévoyait qu’Allah ne pouvait plus revoir son vilain petit canard et son beurre. Même s’il s’avérait qu’il ne s’était jamais rien passé de sexuel entre Dieu et l’enfant, Evan Chandler était plus intéressé par le profit tiré de la situation que par une justice réparatrice envers son fils.
A la mort de Dieu, Jordy Chandler, aujourd’hui majeur, affirmera que son père l’avait poussé à porter de fausses accusations de pédophilies pour soutirer du pognon à Shiva. Mouais… Jordy a quand même eu un excellent souvenir de la divine bite, si on en croit les experts.

Putain de petit branleur ! De quoi te plains-tu ?!? T’as eu la chance de toucher Dieu et tu fais ta fine bouche ? Putain de jeunesse !

2) L’affaire Arvizo
Le 3 février 2003, Dieu fut filmé dans l'entretien « Living With Michael Jackson », dans lequel il relata son enfance, de sa jeunesse à sa vie privée. Au cours de l'interview, maté par plus de 15 millions de personnes, Zeus révéla au grand public une personnalité à la masse et infantile, plus prononcée qu’auparavant. Une séquence le montrait en train de dépenser plus de six millions de dollars en moins d’une heure dans un magasin de luxe à Las Vegas. Il évoqua aussi le fait qu'il partageait sa chambre personnelle avec de frêles adolescents, notamment avec Gavin Arvizo, âgé de 14 ans et atteint d’un cancer. Le 18 novembre 2003, 70 poulets perquisitionnèrent Neverland. Un mandat d'arrêt fut lancé contre Râ, qui se trouvait alors à Las Vegas pour tourner un vidéo-clip. Deux jours plus tard, Dieu se rendit aux forces de l'ordre. Shiva se déclara victime d'une tentative d'extorsion de fonds. Le procureur qui mena l'enquête, Thomas Sneddon, fut le même qui, dix ans auparavant, avait dû classer l'affaire à son grand désarroi suite au retrait de la plainte « Chandler ». Après la diffusion du reportage, Gavin Arvizo accusa Allah d'avoir abusé de lui et de son frère cadet. Il prétendit que le chanteur leur avait servi du vin, qu'il appelait « jus de Jésus ». Il rajouta qu'à deux reprises, il s’était masturbé en leur présence et leur avait montré des sites internet pour gros cochons. Janet Arvizo, la mère de Gavin, affirma avoir été séquestrée avec ses enfants à Neverland.
Jupiter, clamant son innocence, se vit signifier, le 31 janvier 2003, de dix chefs d'inculpation avec peut-être à la clé vingt ans de gnouf. Le procès s'ouvrit à Santa Maria et durera cinq mois, jusqu'à la fin mai 2005. La santé de Râ déclina. Il fut hospitalisé à deux reprises, suite à des pertes de poids excessives.
Le 13 juin 2005, le tribunal rendit sa sentence et innocenta Dieu de tous les chefs d'inculpation. Dans une conférence de presse, le jury souligna le manque total de preuves, les témoignages accusateurs qui se contredisaient et la nature manipulatrice de la daronne. Une enquête démontra que cette dernière était une habituée des plaintes calomnieuses, et que celle-ci avait ouvert quatorze comptes en banque pour récolter de l'argent et escroqué les services sociaux. Certains prétendaient que Dieu avait acheté la vieille de Gavin pendant les longs mois de procès, tellement celle-ci s’efforçait de paraitre ridicule pendant les audiences successives. Sneddon dira d’elle qu’à chaque fois qu’elle comparaissait, elle avait l’air d’une personne différente qui surjouait ses prestations au tribunal.

Suite à la première affaire « Chandler », un proche de Dieu expliqua qu’après toutes ses péripéties, Zeus ressentit un sentiment d’impunité et qu’il pouvait se sortir de n'importe quelle situation. Tu m’étonnes ! Il devint alors plus provocateur, plus confiant, plus audacieux, plus téméraire, plus mégalomane et plus décadent. Dans son esprit, rien ne pouvait plus lui résister, ni l’anéantir.
Ce sentiment de supériorité le perdra.

Le déclin et la descente aux enfers de Dieu
Il existe un avant et un après Dieu. La deuxième période débuta après l’affaire Chandler. Ce sera le début d’un déclin inéluctable. Son aventure retentissante avec Jordy Chandler peut être considérée comme la période de transition. Le 26 mai 1994, Dieu prit femme, mais de fortes rumeurs dirent ne pas pratiquer quéquette et faux mariage. En effet, Râ épousa Lisa-Marie Preslui, la fille d’Elvis, au cours d'une cérémonie privée en République dominicaine. De nombreux médias émirent la forte plausible hypothèse que ce mariage n'était qu'une vaste fumisterie organisée par Zeus afin de détourner l'attention de ses problèmes judiciaires et de redorer son image auprès du public. Ou encore qu'il s'agissait d'une manigance perverse de Lisa-Marie pour extorquer de l'argent à Yahvé pour l'Église de scientologie, ce que tous deux réfutèrent. Ils se séparèrent d'un commun accord le 18 janvier 1996, pour cause de « différences irréconciliables ».
History: Past, Present and Future – Book I, sorti en juin 1995, fut le double album le plus vendu de tous les temps à plus de 20 millions d'exemplaires dans le monde. Mais Dieu était très loin des 100 Millions de « Thriller », qui restait la référence constante pour Allah et pour Sony Music (Ex-Epic après le rachat par Sony Music). Ra ressentit une amère déception (pour rappel, dans l’ordre d’apparition des albums, « Off the Wall » :12-15 millions ; « Thriller » : 100 millions ; « Bad » : 32 millions ; « Dangerous » : 30 millions ; « History » : 20 millions ; « Invincible » : 7 millions). Il érigea plusieurs statues de dimension titanesque digne d’un dictateur, lors de la promotion de l’album « History ». Ses concerts s’imprégnèrent de gloire à sa personne. Zeus y apparaissait baigné de lumière christique et simulait des crucifixions sur scène.

Après « Dangerous », ses frasques médiatiques commencèrent à écorner sa colossale réputation et ses ventes de disque.
Le 15 novembre 1996, en Australie, Yahvé se maria avec Debbie Rowe, infirmière en dermatologie qu'il connaissait depuis 1981. Ils eurent un premier fils, Prince Michael Junior (13 février 1997), et une fille, Paris Michael (3 avril 1998). Ils divorcèrent à l'amiable le 8 octobre 1999. Debbie Rowe abandonna ses droits parentaux contre six millions de dollars bienveillants. En décembre 2005, elle changea d'avis et saisit un tribunal familial pour récupérer ses droits parentaux, suite aux multiples refus d’un droit de visite par Allah. Elle soutint que les loupiots avaient été conçus par insémination artificielle par donneur anonyme. Elle accusa aussi Dieu d'avoir falsifié les passeports des enfants, avant de les emmener au Bahreïn. Madame Rowe voulait prouver ses assertions, documents à l’appui. La justice restaura les droits parentaux de Debbie Rowe quelque temps avant le procès criminel d'abus sexuel de mai 2005 de Zeus. Elle reçut gain de cause et une indemnité substantielle de 40.000 dollars par mois pour préjudice.


Am stram gram, pic et pic et colégram, je te bourre et ratatam, am stram gram ! C’est toi qui as gagné ! Veux-tu jouer avec mon joli hochet ?

Invincible, le dernier album du divin miséricordieux sortit le 31 octobre 2001. Ce fut la cata. L’album généra à peine 7 millions de ventes pour un budget record de 32 millions de dollars. Ce que craignait Sony Music se réalisa. Allah se dédivinisait et devint une simple grande star parmi d’autres. La maison de disque rejeta la responsabilité de cet échec cinglant sur Zeus et l'accusa de son refus obstiné de s’impliquer dans des tournées promotionnelles, tandis que Jupiter incrimina Sony Music d’avoir effectué une promotion insuffisante de l'album et d'avoir annulé la sortie de plusieurs singles.
Le 13 juin 2002, Allah fut introduit au « Songwriters Hall of Fame » pour son travail de compositeur. À cette même période, il chargea publiquement le PDG de Sony Music, Tommy Mottola, de sabotage promotionnel de son album « Invincible ». Ra obtiendra sa tête. Un procès eut lieu et Tommy Mottola fut déboulonné de son poste suite à ces accusations.
Le 24 février 2002, Shiva eut un troisième rejeton, Prince Michael II, surnommé « Blanket », né d’une insémination artificielle par le recours à une mère porteuse dont l'identité est restée confidentielle (et qui a dû toucher son gros pactole). Au mois de novembre 2002, le Créateur se rendit à Berlin pour y recevoir une récompense. Il résida à l'hôtel Adlon devant lequel de nombreux admirateurs inconditionnels s'amassèrent. Afin de leur présenter son fils depuis son balcon, Jupiter le suspendit quelques secondes au-dessus du vide, ce qui déclencha de vives polémiques dans la presse. Quelques jours plus tard, il déclara avoir commis une erreur impardonnable et se confondit en excuses dans un communiqué écrit.
Dieu s’exclut du monde du spectacle. Il refusait de rencontrer les autres personnalités du show bizz, déclinait toute interview, ne travaillait plus ni en studio, ni sur scène. Il se vautra dans les intenses plaisirs de la décadence Rock’N’Rollesque. Il se prit une suite au célèbre « Mirage », le casino-hôtel de Las Vegas, accompagné d’une cour de petits garçons. Une fois la chambre libérée, une surprise de taille attendait le personnel de l’hôtel. La piaule avait subi un relooking comparable à ce que peut réaliser Valérie Damidot ou l’armée américaine en Afghanistan. Une apocalypse d’un cout de 30 000 $, à base de brulures de cigarette sur les canapés en cuir, de mobiliers retournés, de bouteilles d’alcool brisées répandues partout et des plateaux de nourritures avariés. Comme clou du spectacle, des messages furent écrits avec des excréments humains sur les draps et sur les murs de la chambre. Suite à ces chinoiseries, Dieu sera tricard à vie au « Mirage ».
Plus personne ne pouvait l’arrêter, ni ses assistants, ni les parents des enfants, ni ses managers personnels et ceux des maisons de disques, ni ses assistants. Tout ce beau monde la fermait. Seule Latoya Jackson, sa sœur, osa le défier publiquement et organisa une conférence de presse pour se dissocier des frasques abusives de Ra : « je ne peux pas, et ne veux pas, être la complice sadique de ses crimes contre des enfants innocents. J’ai vu les chèques donnés aux parents, des sommes considérables, pas des bricoles. »

En 2001, Allah retrouva ses illustres frangins pour un concert à New York, chose qu’il refusait auparavant. La représentation se révéla comme une des plus fabuleuses du groupe, malgré que Zeus manquait d’entraînement.
Dans un même temps, Dieu devint plus politiquement correct et visita régulièrement, avec obligation de filmer, des hôpitaux pour enfants et leur offrait des présents. À cette occasion, il rencontra Gavin Arvizo (voir plus haut).
Suite à son acquittement définitif en 2005, il se réfugia essentiellement à Dubaï, très affaibli, lessivé. Dieu n’était plus que l’ombre de lui-même. Sa vacillante popularité s’effondra, excepté chez les fans purs et durs. Toutes ses apparitions publiques se faisaient entièrement voilées. Les autorités du Dubaï l’arrêtèrent parce qu’il s’apprêtait à rentrer dans des toilettes pour dame, mais il sera vite relâché.
En 2006, le public Londonnien le hua au World Music Award. Dieu sortit de scène sans avoir pu pousser une seule note.
En 2007, Shiva se réfugia à Las Vegas en espérant relancer sa carrière. Ses espoirs se transformeront vite en une cruelle désillusion, mais cependant bien méritée. Le « Mirage » avait entretenu, dans toute l’aire de jeux préférée des Américains, la mauvaise réputation d’Allah pendant toutes ces années. Tous les nababs qui pesaient dans cette ville populaire le considéraient comme radioactif. Lorsque la mafia du jeu vous rend tricard, c’est définitif. Que Zeus s’estime heureux d’être encore trop intouchable pour côtoyer les charognes du désert du Nevada.
Dieu vit dans un quartier anonyme de la banlieue de Las Vegas, à mille lieues du faste de Neverland. Son statut de milliardaire s’envola. Allah deviendra juste un petit multimillionnaire, moins riche qu’un Bruce Willis. La honte suprême !
À court de pognon, Dieu mit en vente des objets personnels aux enchères, estimés à 50 millions de dollars dans une arrière-salle d’un casino de Las Vegas pendant deux jours. Presque aucune âme à l’horizon et pratiquement aucun article ne seront écoulés.
Après avoir failli vendre aux enchères le ranch de Neverland le 19 mars 2008 pour couvrir une dette de 24,5 millions de dollars, le fonds d'investissement américain Colony Capital leva l'hypothèque. Un anonyme acheta le domaine pour 35 millions de dollars début novembre 2008 et prit pour nom Sycamore Valley Ranch. Dieu avait quitté Neverland depuis 2005.

Dieu et les joies du capitalisme
En 2003, la fortune totale gagnée au cours de sa carrière sera évaluée à 2 milliards de dollars. Dans les années 1980 et 1990, les revenus annuels de Dieu seront estimés à 50 millions de dollars. En 1985, Yahvé acquit, pour 47,5 millions de dollars, la majeure partie du catalogue Sony/ATV Music Publishing qui contient plus de quatre mille chansons dont des morceaux des Beatles, d'Elvis Presley ainsi que ses propres évangiles. Après avoir revendu une portion de ce catalogue en 1995 pour 90 millions de dollars, il possède encore la moitié des parts. En 2006, ce catalogue, qui génère 80 millions de dollars par an, sera estimé à un milliard de dollars.
Malgré cette fortune potentielle, Allah a dû emprunter près de 270 millions de dollars afin de supporter son train de vie personnel à Neverland évalué à 30 millions de dollars par an, sans compter les dons financiers à travers la philanthropie et la corruption. Il s’est principalement endetté auprès de Sony et a utilisé comme gage les 50 % de Sony/ATV Music Publishing qu'il possédait encore.

La mort de notre bien-aimé Dieu
À son domicile, Dieu était entouré d’une armada de médecins et autres cupides charlatans qui approvisionnèrent la star en médocs nocifs. Sa pharmacie renfermait une montagne de produits néfastes. Du Propofol, un puissant anesthésique, a été découvert au domicile du Dieu défunt. Les enquêteurs, qui s’intéressent en premier lieu au surdosage en médicaments et autres produits, ont déjà découvert que Yahvé utilisait différents pseudonymes pour se procurer sa camelote, dont celui de Jack London. Ses prises de pharmacopées lui ont couté à peu près cent mille dollars en un an.

Le 25 juin 2009, Shiva se trouve dans sa maison d'Holmby Hills, un quartier de Bel Air à Los Angeles, lorsqu'il s'effondre peu avant midi. À 12 h 21 heure locale, les secours paramédicaux du Los Angeles Fire Department reçoivent un appel du 911 et arrivent sur place trois minutes plus tard. Ils constatent que son médecin personnel est en train de procéder à une réanimation cardio-pulmonaire. Michael Jackson est transporté au Ronald Reagan UCLA Medical Center où il arrive six minutes plus tard. Malgré des tentatives de réanimation pendant plus d'une heure, sa mort est prononcée à 14 h 26 et annoncée à la presse américaine quelques minutes plus tard par son frère aîné Jermaine Jackson. C'est TMZ qui annonce six minutes avant le constat par le médecin légiste la mort de la star avant les autres groupes de médias.
Une enquête du département de Los Angeles des vols et homicides est menée et une autopsie est pratiquée le 26 juin 2009 afin de déterminer les causes de sa mort. À la demande de la famille, une deuxième autopsie est pratiquée dans un cadre privé quelques jours plus tard, le père de l'artiste ayant quelques doutes sur les raisons exactes de la mort de son fils messianique. À l'annonce de sa mort, de nombreuses personnes se sont rassemblées spontanément pour lui rendre hommage et les membres de la Chambre des représentants des États-Unis ont observé une minute de silence en son honneur. La vague d'émotion qui a suivi sa mort a également provoqué un phénomène de média sans précédent notamment au travers de l'audience mise en évidence par les sites Yahoo! et Google dont même les serveurs de ce dernier ont eu du mal à suivre le mouvement. De plus, du jour au lendemain, l'écoute des musiques de Jupiter sur le web a augmenté de 949 %. Le 1er juillet, les dernières volontés de l'artiste sont officiellement révélées : il souhaite être inhumé dans son Ranch de Neverland, information qui avait été sous-entendue la veille sur la chaine d'information CNN. Le corps aurait dû être exposé au public une semaine après sa mort, tandis qu'une cérémonie privée, réservée aux proches et à la famille, aurait lieu dimanche. Le lieu choisi permettrait ainsi à Allah d'avoir son propre lieu de recueillement au même titre qu'Elvis Presley à Graceland. Cependant, alors que des centaines de journalistes et de fans se rassemblent devant la demeure de la star, le Los Angeles Times annonce que selon les restrictions légales concernant l’inhumation dans une résidence privée, il sera impossible de répondre aux dernières volontés de Dieu et de sa famille.
Le 2 juillet, la direction du Staples Center, à Los Angeles, annonce une cérémonie en son hommage où la dépouille du défunt Messie sera présente. Les producteurs de cette cérémonie ont précisé qu'elle se tiendra le mardi 7 juillet, que 17 500 billets seront tirés au sort parmi toutes les personnes qui auront décidé de participer au tirage, et que seuls les résidents des États-Unis pourront y participer. (Toute cette partie est un copier-coller retouché de Wikipédia. Pas que ça à foutre)
Depuis plus de dix jours, ces raclures de médias se régalent à l’unanimité de la mort de Dieu, transformant son cadavre en biftons. Les célébrités rendent hommage à la queuleuleu au King Of Pop, alors que de son vivant, il valait mieux ne plus le côtoyer. Les fans viennent de perdre leur Dieu, sans soucier de qui il était réellement et dénigrant, comme tout endoctriné, le travail sérieux des enquêteurs judiciaires et indépendants, et les multiples témoignages de ses anciens collaborateurs. Ça ne compte jamais dès qu’un vampire émotionnel domine de toute sa puissance ces frêles humains.
C’était l’histoire d’un mec qui brilla comme personne depuis Elvis Presley (d’ailleurs certains parallèles sont troublants comme Graceland/Neverland et les habits de lumières des deux stars. Peut-on parler de désir mimétique ?) et qui comme lui s’était autodétruit sous l’effet de ses perversités défoulées et de sa colossale vanité insatisfaite.
En tout cas, le monde semble ne pas se remettre de la mort de Dieu.
Moi, ça va.

Sources : Divers articles de presse, divers documentaires audiovisuels et Wikipédia. Toutes les anecdotes viennent des déclarations officielles des autorités judiciaires et policières et des anciens collaborateurs de MJ, puis mes propres interprétations. Un gros doute est permis.

3 juillet 2009

La cérémonie des réacs awards

Bonjour, ici Frederique Miterrante en direct de la crypte de Saint-Nicolas-du-Chardonnet.

Alors que l'écho de la noirceur des exécutions de masse du XXème siècle s'éteint dans la lumière rédemptrice de la diversité du XXIème, d'étranges spectres obstinés, rassemblés uniquement par leur haine du présent, persistent à se tourner vers un passé qu'ils voudraient conjuguer au futur....
Ce soir se réunit la clique hétéroclite de toutes les réactions... mais la parole est au speaker, Dieu tutélaire de mon ministère: Jack Lang.




_ Chers amis, si je suis ici avec vous ce soir, c'est en tant que socialiste-gaulliste-rebelle mais surtout parce que j'ai toujours été un grand maurassien-laïcard à babouches. Je peux le révéler aujourd'hui en présence de mon poulain, de celui que j'ai mis au monde.. Je vous demande d'applaudir notre vainqueur: Blueberry! Alors Blueb, Heureux?




La poursuite révèle alors dans un déchaînement lunaire de clarté opaque le visage du bellâtre charnu le plus coté de cette étrange secte qu'on appelle réacosphère. Le voilà qui projette sur l'estrade l'élégance de son pas souple et distingué tel un robin des bois de l'impossible, nouvel Errol Flynn à grelots 2.0.




_ Alors, heureux?
_ Mèèèh
_ Je n'aurais pas dit mieux, et en slam, ça donne quoi?
_ Nique ta mèèèèh!
_ C'est chiééé! Dès à présent, j'appelle le dauphin de Blueb, le talentueux XP, à la fois juge et partie, arbitre des élégances et boussole de la réacosphère, si j'osais, je dirais même qu'il en est l'âme.
-Ouais, l'âme battée!-
_ Pardon!?? Cette réunion était interdite aux cégébistes il me semble! Sécurité!

La charmante petite boule de nerfs connu sous le nom de DT, qui vient d'apostropher Jack Lang, avait franchi subrepticement le portail de sécurité en infiltrant la délégation Ilysienne. Il est évacué manu militari sous le bras épais d'un faf repenti de politrash.
C'est donc au tour du sage XP, qui ressemble étrangement à Bernard Maddof, de se hisser sur l'estrade.


_ Merci jack, je voudrais dire qu'il est impossible que je sois derrière Blueb.
_ Mèèèh?
_ Oui mon Blublueb, un fils ne peut pas tuer son père...
_ Mèèèh!?!
_ Dans mes bras, my son!
_ (sanglots) Mèèèèèh....
_ Tu me laisses la première place mmh?


La scène est touchante, la révélation fracassante, et l'instant de bonheur se serait prolongé si, dans la salle, une femme cachée sous sa mantille ne s'était évanouie... Les spectateurs font cercle autour d'Élisabeth Lévy qui vient subitement de se trouver un destin commun avec Jocaste...

_ Euh... Formidââble! Ayons enfin une pensée émue pour notre troisième lauréat: Major Tom...
_ Ca suffit!

Un skin grassouillet et chauve vient de faire son apparition, entouré d'une bande de crasseux anémiques en chemise rouge.


_ Ce blog c'est rien que des zidiots!
_ C'est un peu court jeune homme...
_ Ca n'a rien à voir avec la taille!
_ Euuuh...
_ Je veux mon prix!!!
_ J'ai gagné, je veux mon prix, ils ont triché!! Et puis... j'ai besoin de financer ma reconversion en puéricultrice.
_ En quoi?



Profitant de l'incident, et pendant que Jack parlemente avec le cyber warrior anti-capitaliste, une frèle créature brune s'est glissée à l'avant scène.
Sa détresse est palpable, son désespoir poignant et son histrionisme lui sert de manteau. Un petit homme est accroché à ses jupes.

_ Ne me quitte pas!

Elle débouche posément sa bouteille de whisky à moitié vide et s'en verse le contenu sur la tête.

_ Vous m'avez volé ma victoire, vous allez tous mourir et moi avec! Elle s'apprête à craquer une allumette...



_DON'T DO THAT!


_ Mais...
_ C'est...
_ C'est...
_ HIMSELF!



Super métis se saisi de la belle et s'envole dans les airs, l'emportant vers d'autres cieux faits d'amour et de métissage.
Le petit homme s'effondre.


-Noooon!!! Tout mais pas luiii!! Pourquoiiii. Bouuouououh...

Passé ce moment de panique, CSP acceptera le lot de consolation proposé par Jack Lang (gni gné content NiaiSP!) et tout est bien qui fini bien...
L'orgie peut commencer.