11 mars 2009

Un attentat contre Hitler

Vous pouvez passer la préface du cypto-communiste retourné Gilles Perrault

Il a beaucoup été question ces dernières semaines de l'attentat contre Hitler organisé par Von Stauffenberg et ses complices. Le sujet avait le mérite de réunir les crétins de droite et les salauds de gauche dans une même admiration. Les gauchistes avaient une nouvelle fois l'occasion de dénoncer "la-bête-immonde-dont-les-entrailles" etc. Les conservateurs avaient trouvé LE résistant anti-communiste, élevé dans la meilleure tradition conservatrice allemande, parfait chrétien et pas trop antisémite, tout en étant bien dégagé autour des oreilles.

Sauf.

Sauf qu'il avait fallut attendre juillet 1944, le débarquement allié, la fin des grands massacres de Juifs et la certitude de la défaite à plus ou moins brève échéance pour que les junkers se rendent compte qu'ils avaient parié sur le mauvais cheval.

On aurait pu rappeler, à cette occasion, qu'en 1939, il s'était trouvé un homme qui n'appartenait à aucun cercle d'officiers, un homme, menuisier de son état, qui n'avait rien à gagner à la mort de Hitler et tout à perdre, un homme à la très rare clairvoyance quant à la nature exacte du régime, un homme dont la haute conscience morale renouait avec l'antique devoir de tyrannicide.

Cet homme s'appelait Johann Georg Elser.

Il décida à l'automne 1938 de tuer Hitler. Après une année de préparatifs solitaires et obstinés, il pose une bombe dans la salle d'une brasserie de Munich où le Führer doit prendre la parole le 8 novembre 1939. Tout se passe comme prévu, la bombe explose causant la mort d'une dizaine de personnes et faisant de nombreux blessés mais, inopinément, Hitler a déjà quitté les lieux.

Arrêté à la frontière suisse, il est très vite confondu avant même d'être soumis à de longs interrogatoires qui tenterons de cerner sa personnalité et les motivations d'un acte qui semble insensé et inexplicable.

Le Sonderhäftling Hitlers (prisonnier spécial de Hitler) sera interné jusqu'au 9 avril 1945 dans des conditions de détention dites privilégiées. Elser sera assassiné d'une balle dans la nuque moins de deux semaines avant la libération du camp de Dachau par les troupes américaines.

J'ai quant à moi plus d'admiration pour cet homme solitaire et obstiné que pour le Cercle de Rats galonnés et parjures aux scrupules moraux si tardifs.


7 commentaires:

  1. Euh...

    Le tuer trop tôt ce n'est pas du terrorisme, un peu, quand-même ? C'est facile de dire cela en 2009. Quand on connait ce qu'il s'est passé après 1938. Mais ce que vous prenez pour de la clairvoyance ou de l'anticipation géniale peut aussi être vue comme du fanatisme illuminé.

    Pourquoi le buter ? Parce qu'on est pas d'accord avec lui ?

    Stauffenberg et ses potes ont essayé de tuer Hitler lorsque la défaite devenait inévitable, précisément parce qu'il ne s'agissait pas d'un réveil "moral". Ils ont voulu tué Hitler parce qu'il tuait lui même le Reich, l'Europe et toute la "race blanche" avec.

    Il ne faut pas confondre tous les actes entre eux, tel attentat et tel attentat, puis les juger ensuite en fonction de la simple chronologie, les plus "tardifs" étant les moins admirables. Cela ne s'est pas du tout passé comme ça.

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  2. L'incendie du Reichstag, la nuit des longs couteaux, Dachau dès 1933, les lois raciale de Nuremberg en 1935 : en 1938, il vous fallait encore autre chose?

    Ou bien vous fallait-il attendre "encore une minute Monsieur le Bourreau" avant d'être sûr qu'il allait bien vous couper la tête.

    Etre sûr qu'il n'y aurait pas un petit quelque chose (les autoroutes, le KDF, la beauté des films de Riefenstahl, la baisse du chômage) qui nous permettrait quand même d'être d'accord avec lui et nous permettre d'avaler la pilule en buvant un bon coup sans trop faire la grimace.

    De quel côté était le fanatisme : pas du côté des nazis selon vous mais du côté du "terroriste" si je vous ai bien compris. Ca n'était pas à la démocratie anglaise que le terroriste Elser s'attaquait mais déjà en 1938 à un mode de gouvernement objectivement abominable.

    Stauffenberg et sa clique voulaient signer une paix séparée avec les Américains et continuer la guerre contre les Russes (preuve que les petits avaient bien appris la leçon). Stauffenberg et ses pareils ont marché mains dans la mains avec Kniébolo dès le jour de la mort de Roehm. Staffenberg et ses copains ont prêté main forte aux Einsatzgruppen à l'arrière du front de l'Est et déjà en Pologne. Stauffenberg et sa clique sont tout entier dans le IIIème Reich. Mieux ils SONT le IIIème Reich.

    Imaginer qu'ils se découvraient défenseurs du Reich et de race blanche relève du délire d'interprétation : défendre le Reich après Babi Yar, après Hadamar et Sonenstein? Le Reich était déjà pourri jusqu'à l'os. En supposant qu'ils voulaient "défendre la race blanche". Cela prouve quoi, Qu'ils avaient bien assimilé les leçons du vieux. Et encore pas tout à fait : comme de bons Prussiens bornés qu'ils étaient, ils n'avaient pas compris qu'Adolf se foutait de la race blanche. En bon darwinien qu'il était, la bonne race était pour lui celle qui survivrait à la guerre. Si les Russes gagnent la guerre eh bien alors la vrai la bonne race c'est la leur.

    C'aurait été la pire des ironies et des injustice de l'histoire si l'attentat avait réussi et "ontologiquemenr" c'est une preuve de l'existence de Dieu qu'il ait échoué si miraculeusement.

    Il était juste que Stauffenberg, la belle âme, et sa meute de roquets prétentieux périssent comme des chiens pendus à des crocs de boucher ou des cordes à piano : parce qu'avec eux ç'était aussi le IIIème Reich qu'on commençait à découper en rondelles.

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  3. "Pourri" ? Vous croyez qu'on réussit une révolution comme celle du troisième Reich sans faire couler le sang ?

    A ce moment-là le monde, l'Homme est pourri. Et là je suis d'accord avec vous, mais on peut pas y faire grand-chose, hein.

    Je vous dis qu'il est facile de dire que le Reich allait perdre dès 1938.

    Et puis Stauffenberg a dénoncé les "Einsatzgruppen", en fin bref...

    Je crois que le problème c'est qu'on ne pense pas la même chose dans le fond, donc ok, la chute du Reich était bonne, et c'est une grande joie, heureusement que c'est arrivé.

    On est bien maintenant. Bien bien.

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  4. D'ailleurs, ce billet est le copier/coller de celui de BHL sur Walkyrie, dans lequel ils reprochent à Stauffenberg de faire de l'ombre à d'autres "résistants" qui ont essayé de tuer Hitler plus tôt et avec de "meilleures intentions" que ces méchants dissidents qui étaient quand-même des nazis, donc des saloperies à exterminer, hein ?

    L'opération Walkyrie n'était pas morale au sens chrétien du terme. Elle voulait sauver l'Allemagne et l'Europe d'Hitler. C'est en cela qu'il est l'acte de résistance le plus noble qui soit.

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  5. Question boucherie on sent le spécialiste. Ce faisant et relativement à la photo qui accompagne chacun de vos commentaires, on s'étonne de que vous ayez eu si peu de résultats avec les escalopes.

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  6. De 1938 (putsch de Beck) au 2O juillet 1944, ce que vous appelez les Rats galonnés, c'est à dire 200 officiers dont 3 maréchaux, 16 généraux et autant d'officiers ont par douze fois tenté le coup d'état contre Hitler.

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  7. Un monstre froid c'est forcément plein de courants d'air et ça crée quelques tensions quand on tire la couverture à soi. Et y en a de plus froids que d'autres....

    Y en a que ça ne refroidit pas et un siècle plus tard on se disputera encore l'héritage...

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