14 mars 2009

Shoichi Nakagawa, mon idole !

Pour redresser l'économie nippone, rien n'est plus efficace qu'une bonne biture !


Shoichi Nakagawa, ex-ministre japonais des finances du gouvernement de Taro Aso, est une star médiatique du soleil levant des plus cocasses. Pour cause, l’individu est un pochtron notoire qui n’a pas hésité une seconde à participer à une conférence de presse du G7, le 17 février dernier à Rome, dans un état d’ébriété avancé. Le regard vague, l’élocution à la mécanique grippée, des micro-siestes à répétition et l’impression de planer tel un dragon ont fait de cette conférence le début de la fin de carrière de ce shogun atypique. Assis à côté de Massaki Shirakawa, le gouverneur de la banque centrale nippone, Shoichi a balbutié des grands nimportelaoik du style « Les taux d'intérêt, euh, fixés par la Banque du Japon vont de zéro à 0,25 % et sont très bas... », alors que le taux est à 0,1 %. Notre hurluberlu a même interrompu une question d’un journaliste qui s’adressait à Shirakawa : « Euh, euh, euh. Quoi ? Est-ce que vous pouvez répéter ? », ou alors « Où êtes-vous ? » à un autre journaliste, en regardant du côté opposé de la salle jusqu’à ce qu’on lui indique la bonne direction. Sans oublier qu’avant la conférence, en compagnie d’un haut fonctionnaire de son ministère et de l’ambassadeur japonais au Saint-Siège, Shoichi a causé un esclandre au musée du Vatican en touchant aux objets exposés, puis il a déclenché le système d’alarme en escaladant la grille de protection d’une statue. On ne s’ennuie jamais avec Shoichi. Si tous les politiciens du monde pouvaient se donner la main, former une ronde et se passer la gnole offerte généreusement par Shoichi, notre petite planète serait un Paradis.

Mais qui est Shoichi Nakagawa ?

Réputé pour ses déclarations fracassantes, cet adepte du style de l’homme-ivre et expert en « kata du goulot » s’inscrit dans une tendance conservatrice et nationaliste radicale. Il n’a pas hésité à affirmer que les femmes ont leur propre place dans la société, consistant selon lui à s'occuper « d'arrangements floraux, de couture et de cuisine ».
Il a aussi déclaré que les navires écologistes qui perturbent la chasse à la baleine menée chaque année par les Japonais devaient être envoyés par le fond. Shoichi plaide aussi pour l’enseignement du patriotisme à l’école et désire que le Japon se dote de l’arme nucléaire, un sujet tabou depuis Hiroshima et Nagasaki. En économie, Shoichi Nakagawa est un interventionniste qui reconnaît cependant la nécessité de réformes libérales sur le long terme, ainsi qu'un farouche opposant du protectionnisme qu'il qualifie de « mal absolu ». (Je vois déjà René en train d’éructer comme un malade). Désormais, Shoichi est remplacé par Kaoru Yosano, un putain de sobre, après avoir donné sa démission.




4 commentaires:

  1. "ainsi qu'un farouche opposant du protectionnisme qu'il qualifie de « mal absolu »."

    Il faut dire que le Japon s'est spécialiser dans les exportations et connaissait de gros excédents il y a peu (c'est en train de changer). Il n'est dès lors pas très surprenant qu'un nationaliste comme cet homme prône le libre-échange, enfin surtout pour les autres parce que question importation les japonais se débrouille pour se protéger des marchandises étrangères par de multiple astuces. On peut rapprocher ici la position du Japon de celle de l'Allemagne ou de la Chine il est sur que les gagnants de la mondialisation ne voit pas pourquoi il faudrait y mettre fin, sans pour autant se rendre compte qu'ils ont détruit une partie des pays vers lesquels ils exportent . C'est du mercantilisme pure et dure et c'est ce type de comportement qui produit des crises à la chaine, les Japonais feraient mieux de mieux rémunéré leur salariés, de travailler un peu moins et de faire plus de gosses, au lieu de chercher sans arrêt à exporter plus leurs surplus de production.

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  2. Pour répondre à la difficulté d'écouler les marchandises (que le bordel soit structurel ou systémique le résultat est le même) on a donc encore rien trouvé de mieux que (au choix) ouvrir ou fermer des barrières.

    Exporter ou contenir la misère, un dilemme vieux comme le monde et pas qu'au Japon.

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  3. Mon idole aussi, un type bien qui a compris, tel Frédéric Bastiat, ce que cache le protectionnisme...
    D'ailleurs, Shoi est définitivement un bonhomme qui a du goût (outre d'aimer le saké et diverses autres boissons), la preuve, il a demandé l'aide du sieur Boddicker pour se remettre en selle.

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