25 février 2009

Lorsque le génocide des narcotrafiquants devient vital



Ciudad Juárez : ville morte
Meurtres par centaines, trafics de drogue, règlements de compte, menaces et extorsions : tel est le quotidien de la ville la plus violente du Mexique.


MEXICO, de notre correspondante EMMANUELLE STEELS

«Interdit de jeter des déchets ou des cadavres» : c’est l’affiche placée en vitrine par un commerçant de Ciudad Juárez, lassé de ramasser sur le pas de sa porte les dépouilles de victimes assassinées par les narcotrafiquants. «Cette anecdote paraît délirante, mais elle est véridique», raconte un journaliste originaire de cette ville du nord du Mexique qui détient le macabre record national d’assassinats liés au crime organisé. En 2008, plus de 5 700 personnes ont perdu la vie dans le pays lors d’affrontements entre criminels ou avec les forces de l’ordre, et de règlements de compte. Près d’une exécution sur quatre a eu lieu à Ciudad Juárez. «Dont celle de ce commerçant, poursuit le journaliste. Il a été abattu peu après avoir placé sa pancarte.»


L’année 2009 a débuté dans la même veine meurtrière : déjà plus de 1 000 personnes tuées dans le pays, dont la moitié dans l’Etat de Chihuahua, où se trouve Ciudad Juárez. Pôle économique du Nord, logée sur la frontière avec les Etats-Unis, cette ville d’1,3 million d’habitants est une fourmilière d’organisations criminelles, qui tirent les ficelles du trafic de drogue, sapent l’autorité et ensanglantent le territoire qu’elles se disputent.

Narcomessages. Vendredi, le chef de la police municipale, Roberto Orduña, se voyait forcé de démissionner suite à un chantage des cartels. Deux jours plus tôt, plusieurs narcomessages - des menaces portant la marque du crime organisé - avaient été envoyés aux autorités, annonçant l’exécution d’un agent toutes les 48 heures si Orduña ne renonçait pas à son poste. Très vite, les deux premiers cadavres de policiers ont fait leur apparition. A côté des corps, un message : «Il y en aura d’autres.» Le 17 février, avant que le sinistre compte à rebours ne s’enclenche, le numéro 2 de la police est pris pour cible avec deux membres de son escorte. Orduña s’est finalement résigné à rendre son tablier pour «protéger la vie de [ses] hommes». Le maire s’est refusé publiquement à interpréter cette démission comme une capitulation, s’engageant à résister aux provocations des bandes criminelles. Dans la foulée, il a confirmé la poursuite du programme d’assainissement de la police municipale qui, en moins d’un an, a mené au renvoi de 600 agents corrompus.

A Ciudad Juárez, les menaces font partie du quotidien. Les journalistes qui couvrent les affaires criminelles se sont équipés de gilets pare-balles après l’assassinat d’un des leurs en novembre. En décembre, c’était les écoles qui étaient placardées de narcomessages : si les professeurs ne remettaient pas leur prime de fin d’année aux cartels, des enfants seraient kidnappés. Le menace ne fut pas mise à exécution, sans qu’on sache ce qu’il est advenu de la paie des instituteurs.

Tête de porc. L’extorsion est monnaie courante pour tous les commerçants de la ville. Le milieu du cinéma a aussi été victime d’intimidations. Lors du tournage du thriller l’Arrière-cour (El Traspatio), qui traite des assassinats de femmes à Ciudad Juárez, l’équipe fut sommée de quitter la ville à travers une série de lettres et de colis inquiétants, comme l’a relaté le metteur en scène Carlos Carrera. Une actrice a reçu une tête de porc fraîchement coupée en guise d’avertissement. Epouvantée, elle renonça à son rôle. Le film est une fiction, certes, mais qui traduit une réalité sinistre : l’épidémie de violence à l’égard des femmes. Celle-ci s’alimente de la passivité policière et de la vulnérabilité des centaines de milliers de jeunes ouvrières exploitées dans les maquilas, les usines sous-traitantes qui pullulent à la frontière. Depuis 1993, on dénombre 600 disparues et 380 corps de femmes violées, mutilées, étranglées ou poignardées, abandonnés sur des terrains vagues. Mystérieusement, les enquêtes piétinent. Malgré la désignation d’un procureur spécial pour élucider ces crimes, les coupables courent toujours. On parle de serial killers, de bandes organisées et, comme toujours, d’un système gangrené par la corruption.

La couverture des médias a donné un retentissement international aux meurtres de Ciudad Juárez, en l’espace de quelques mois. Mais la ville égrène encore ses martyrs. Depuis le début de l’année, sept jeunes femmes ont disparu, et une autre a été retrouvée morte la semaine dernière. On comprend mieux dès lors comment le film l’Arrière-cour, qui dépeint une société oscillant entre le fatalisme et l’indifférence, a dérangé ceux qui veulent continuer d’assassiner en toute impunité à Ciudad Juárez


Source : http://www.liberation.fr/monde/0101321374-ciudad-ju-rez-ville-morte

14 commentaires:

  1. Bande de vieux réacs, sans notre consommation de coke (qui ne fait de mal a personne!) ces gens la seraient encore plus pauvre et plus violent!

    Je propose que par solidarité citoyenne nous portions tous des t-shirt "LEGALIZE IT!".

    RépondreSupprimer
  2. Pour prendre de la drogue il faut avoir une "bonne culture des drogues", je l'ai lu dans Libé!
    (véridique, un article sur le cristal)

    Ces mexicains ne sont qu'artistes incompris en pleine frénésie créatrice.

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour,

    Pour de plus amples informations sur le trafic de drogue des cartels mexicains, je conseille la lecture d'un roman que je viens de finir qui s'appelle La griffe du chien de Don Winslow, excellent roman malgré une édition française qui laisse plus qu'à désirer. Sur le problème plus spécifique des femmes tuées de Ciudad Juarez, il existe pléthore de documents, de romans, de films. La vérité parâit tellement insaisissable dans cette triste affaire qu'une fiction peut faire l'affaire pour comprendre les enjeux, je vous conseille donc LA FRONTIERE, de Patrick Bard.

    Cherea

    Bonnes lectures.

    RépondreSupprimer
  4. "Bande de vieux réacs, sans notre consommation de coke (qui ne fait de mal a personne!) ces gens la seraient encore plus pauvre et plus violent!"

    Et les émissions télé, les scenarii et autres allocutions présidentielles perdraient en qualité !

    RépondreSupprimer
  5. "notamment de la traite des blanches en Israël" ouais enfin il n'y a pas qu'en Israël. Par vécu je peux te dire que la traite des blanches marche très bien aussi en Turquie, pas vraiment aux mains des juifs.
    Et s'il existait des mafias slaves ?

    RépondreSupprimer
  6. Je ne vais pas mélanger les sujets en parlant de la bourgoisie cocainée et de Ciudad Juarez.
    Sinon, pour la mafia juive, je sais qu'elle a fusionnée dans les années 30 aux US avec la mafia italienne. Je sais qu'elle portait un nom spécial, mais j'ai oublié.
    Pour la notion de " mafia la plus puissante ", ça me fait marrer. Personne est en mesure de dire qu'elle est la plus puissante vu que l'on se base sur ce que l'on a découvert pour chacunes, c'est à dire pas grand chose.

    RépondreSupprimer
  7. Si j'ai bien compris on ne peut plus causer de RIEN sans qu'un type vienne nous reprocher d'occulter le sionisme ou je ne sais quelle mafia juive... j'ai bon?

    RépondreSupprimer
  8. Excatement ! Tout ce qui concerne les juifs de près ou de loin est le seul et unique sujet d'importance. Sinon tu n'as pas de couilles. Alors que j'avais dans l'idée que les couilles servaient à procréer et à les offrir aux dames... je me trompais. Apparemment, nos testicules ont une relation directe avec les juifs.

    RépondreSupprimer
  9. D'ailleurs je comptais rédiger un article sur le far aux pruneaux, mais je suis bien embêté: je ne vois pas du tout comment je peux y glisser un sioniste sanguinaire ou un banquier juif se repaissant de cocaïne en organisant le melting pot général... Mes lecteurs vont encore me gronder.

    RépondreSupprimer
  10. Herve Ryssen ne fait que de la pub pour ses bouquins.

    * +++ COMMANDES +++
    * +++ La Mafia juive / Table des matières
    * +++ Les origines religieuses du mondialisme
    * +++ Psychanalyse du judaïsme
    * +++ Psychopathologie du judaïsme
    * - Albert Einstein: un bluff cosmopolite
    * - Boris Frankel : ses magouilles, son suicide
    * - Bruno Bettelheim : ses mensonges, son suicide
    * - Jerzy Kosinsky, l’affabulateur
    * - L’immonde Jacques Crozemarie
    * - Les fabuleuses aventures d’Elie Wiesel
    * - Marek Halter: la mémoire qui saigne
    * - Primo Lévi : ses mensonges, son suicide
    * - Romain Gary et la névrose juive
    * - Stefan Zweig et la névrose juive
    * == Films racistes / Films antiracistes
    * == L’influence dans les médias
    * == La traite des Blanches
    * == Le Talmud démasqué
    * == Les canulars de l’antisémitisme





    HA HA HA

    RépondreSupprimer
  11. J'aime bien aussi l'imagine d'Épinal d'Hervé, en gros a part les fils de riche (en majorité juif sûrement) personne ne sniff de la coke.

    L'inondation du marché nord américain et de l'Europe ayant entraîné une chute vertigineuse du prix est sûrement dû à ces élites juifs à gros nez crochus qui aspirent de la coke par kilogrammes entier.

    Ces sales drogués à col blancs, qui ne peuvent pas devenir ces pauvres victimes de crackheads lunatiques, qui tuent pour dix dollars.

    RépondreSupprimer
  12. Je vous conseille la lecture du roman 2666 de Bolano dont une grande partie consiste en la description des circonstance dans laquelle ces cadavres sont découverts.

    Le livre est énorme mais c'est un chef d'oeuvre, rien à voir avec les crottes de bique fançaises à la Angot.

    RépondreSupprimer
  13. Hervé tu baisses, permets-moi de te le dire.

    Et les meurtres rituels d'enfant chrétiens, et les profanations d'hosties, et le jolies petites aryennes violées par ces suceurs de sang?

    Merde quoi tu va quand même pas laisser tomber ce qui a fait le succès du vieux Julius et d son VB?

    RépondreSupprimer
  14. "L'inondation du marché nord américain et de l'Europe ayant entraîné une chute vertigineuse du prix."

    Faux.
    Le prix de la drogue en général (chichon, coke, rabla) a augmenté avec le passage à l'euro.
    1g de coke : de 50 à 80 euros
    10g de chichon : de 30 à 50 euros (voir plus)

    Ca m'a d'ailleurs fait haluciner. Même le commerce illicite a suivi l'inflation.

    Pour ce qui est de la coke, c'est une drogue de riches.
    Les pauvres n'ont pas les moyens d'en tomber accro, où alors très peu de temps avant de finir en HP ou en prison.

    Le bonheur (factice) des uns fait le malheur (réel) des autres...

    RépondreSupprimer