10 février 2009

La rage du tigre


Un petit poème de Li Taï Pé, époque des Thang.
Traduction : le marquis d'Hervey-Saint-Denys.

A cheval ! A cheval et en chasse !

L'homme des frontières
En toute sa vie n'ouvre pas même un livre ;
Mais il sait courir à la chasse ; il est adroit, fort et ardi.

A l'automne son cheval est gras, l'herbe des prairies lui convient à merveille ;
Quand il galope, il n'a plus d'ombre. Quel air superbe et dédaigneux !
Son fouet sonore frappe la neige, ou résonne dans l'étui doré.
Animé par un vin généreux, il appelle son faucon et sort au loin dans la campagne.
Son arc, arrondi sous un effort puissant, ne se détent jamais dans le vide ;
Deux oiseaux tombent souvent ensemble, abattus d'un seul coup par la flèche sifflante.
Les gens, au bord de la mer, se rangent tous pour lui faire place,
Car sa vaillance et son humeur guerrière sont bien connues dans le Kobi.
Combien nos lettrés diffèrent de ces promeneurs intrépides !
Eux qui blanchissent sur les livres, derrière un rideau tiré ;
Et, en vérité, pour quoi faire ?

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