16 septembre 2008

Euro-décadanse

"Une ode jubilatoire à tous les plaisirs du corps" : cette phrase a réellement été prononcée par la présentatrice d'Arte, sérieuse comme une papesse, pour introduire ce "ballet".
La musique du machin, que vous entendez au début, était censée être un "remix des Variations Goldberg"...
Heureusement qu'au CGB nous en avions une autre sous le coude, bien plus indiquée pour illustrer cette grandiose allégorie jubilatoire.




Ne pas louper THE critique from TELETARAMA: http://television.telerama.fr/tele/emission.php?onglet=critique&id=10282372


(...)La chorégraphe canadienne Marie Chouinard aime les prothèses et sait merveilleusement les utiliser. Après les cornes, les griffes et les sexes démesurés de ses versions du Prélude à l'après-midi d'un faune, de Debussy, et du Sacre du Printemps, de Stravinski, la voilà au rayon orthopédique de sa pharmacie pour harnacher ses danseurs de mille et une béquilles de toutes les longueurs. Fixés sur le front, dans le dos et même sur le ventre, les tubes en métal font la beauté plastique paradoxale de sa pièce Body Remix/Les Variations Goldberg, sur la musique de Bach.

A première vue, l'exercice d'appareillage des dix interprètes - apparaissent aussi un déambulateur et une canne montée sur roulettes... - pourrait vite se réduire à une lubie accrocheuse mais peu productive. Surprise ! Marie Chouinard, qui réalise par ailleurs le film, nous tient en haleine pendant tout le spectacle avec son corps de ballet mutant. Non seulement elle sculpte une nouvelle anatomie pour une gestuelle savamment disloquée mais elle jongle aussi avec les ambivalences. Douleur et handicap d'un côté, mais jouissance et érotisation de l'autre. Les greffes chair et métal donnent lieu à des accouplements qui stimulent curieusement l'imagination. Les Variations Goldberg de Bach interprétées par Glenn Gould sont triturées par le musicien Louis Dufort au diapason de ces torsions corporelles, qui finissent par nous sembler, dans leur artifice même, d'une somptueuse évidence.

Rosita Boisseau

31 commentaires:

  1. Salut
    mort de rire d'un bout à l'autre

    visionnaire sur ce coup là !

    mais qui c'est qui chante ?

    RépondreSupprimer
  2. Michel Farniret:

    http://culturalgangbang.blogspot.com/2008/06/no-jdanovisme.html

    RépondreSupprimer
  3. 10 ans de danse pour se trainer au sol avec des bequilles c'est drole.

    RépondreSupprimer
  4. Un truc que j'avais déjà remarqué pour une autre vidéo de danse, personne ne s'inquiète qu'ils soient à poil... C'est devenu "classique" en danse contemporaine, un peu comme les toiles monochromes en peinture.

    RépondreSupprimer
  5. Si seulement elles avaient des nichons !!
    plus sérieux ..combien de subvention pour cette oeuvre géniale ??

    RépondreSupprimer
  6. On pourrait pas leur casser pour de vrai leurs petites pattes ? Ça leur apprendra à nous faire subir une telle horreur.
    Sinon, pour la nudité désormais costume obligé des avaleurs de subventions, je dirais qu'il n'y a guère plus narcissique (hors BHL) qu'un danseur : culte du corps, contemplation de plusieurs heures par jour dans un miroir... Aussi peut-on éventuellement voir une sorte de fierté à exhiber son corps ainsi sculpté par la discipline. Certains pourront objecter qu'il s'agit davantage de rendre le mouvement plus lisible, la performance des corps plus perceptible. Soit. Il y a tout de même de l'exhibitionnisme et du voyeurisme dans tout ce bordel décadent.

    RépondreSupprimer
  7. Il vaut mieux être une pute que faire un truc pareil...

    RépondreSupprimer
  8. Et si vous dîtes au "chorégraphe" qui est manifestement un médecin réeducateur ou un ergothérapeute recyclé dans l'art subventionné que tout ceci est une grosse merde, il vous opposera que c'est vous qui n'y comprenez rien, pas assez de culture mon cher !

    RépondreSupprimer
  9. Commenter une telle merde, ce n'est que chatouiller la libido du "créateur", trop content de rencontrer l'adversité. L'arnaque de la subversion subventionnée (= l'art sans spectateurs) ne prend que parce que des gens se plaignent et vomissent dessus.

    Au contraire moi je trouve cette piece of shit très consensuelle et très classique. C'est la pire insulte qu'on puisse faire à un artiste fonctionnaire du néant.

    RépondreSupprimer
  10. Bref le meilleur reste encore d'en rire et de se foutre de leur gueule, comme le fait Kroulik.
    Parce que c'est plus "terminalement ridicule" que scandaleux, l'art contempourien.

    RépondreSupprimer
  11. J'ai pas besoin de me forcer... Hier j'étais vraiment MDR devant ma télé comme disent les jeunes.
    Au départ un ballet sur les variations Goldberg... ça m'intéressait.
    Hé non, c'était un "remix"... Mais j'ai pas regretté!
    Ce spectacle là a été fait mille fois. Tous à poil, cris d'animaux, dégingandation générale.
    On rit encore plus en pensant aux abrutis dans la salle en train de projeter sur cette merde des tas d'interprétations conceptuelles très fines afin de se persuader qu'ils assistent à "un grand moment d'intelligence".

    Pour ceux qui pense que je fais rien qu'à critiquer la danse contemporaine, le dernier ballet qui m'a fait rêver, c'était "Signes" de Carolyn Carlson.
    A voir.

    RépondreSupprimer
  12. Du grand CGB, j'ai ri du début à la fin. Keep going cgboys.

    RépondreSupprimer
  13. @petit homme : d'où tu sors ? C'est fini depuis longtemps l'époque où on t'opposait une simple différence de culture. Maintenant tu critiques, t'es un facho, point-barre.
    La divergence d'opinion n'est plus tolérée.
    Et puis si t'aimes pas la danse, t'es pas à l'abri d'être traité d'homophobe non plus, tiens.
    Critiquer un œuvre pareille, faut être de droite, forcément, la culture ça ne peut être qu'un truc de gauche...

    RépondreSupprimer
  14. régalez-vous de la critique de télérama:

    http://television.telerama.fr/tele/emission.php?onglet=critique&id=10282372

    je l'ajoute au billet, ça fait partie d'un tout.

    RépondreSupprimer
  15. @robert patrick

    On sort d'où on peut... comme chacun. Il faut donc croire que je suis facho et homophobe.

    Pourquoi donc refuser la nature que les autres vous assignent ? Cela fait longtemps que je l'ai accepté d'où la mollesse que vous me reprochez à mes propos. Il n'y a pas de divergence d'opinion entre les bobos fans de ce spectacle et moi-même: je suis un idiot qui ne comprends rien à l'art contemporain doublé d'un facho. Nous sommes tous d'accord sur ce point.

    RépondreSupprimer
  16. Aaaaah....[soupir d'aise] Nous voilà entre gens de bonne compagnie.

    RépondreSupprimer
  17. Merveilleux cet article de téléramdam. ça me fait penser à un huma de la semaine dernière qui n'avait, pour parler de Koons le magnifique à Versailles, rien trouvé de mieux à faire (z'ont besoin de sous, de beaucoup de sous!)que paraphraser le communiqué de presse.

    @petit homme: Y'a rien à comprendre dans l'Art, en fait. Je crois que c'est ce que les gens n'ont jamais compris. L'art contemporain, c'est juste un art qu'on essaye de justifier dans son inconsistance. D'où le fait qu'il y ait tant d'artistes incompris... C'est un peu comme expliquer le temps qu'on passe aux toilettes. C'est dur, mou, ou fumant... ou onaniste.

    RépondreSupprimer
  18. A un moment ou un autre, il faut quand même trouver ça beau, élégant, esthétique (ça reste la définition basique de l'art pour l'idiot que je suis, la recherche d'un idéal esthétique) sinon c'est pas de l'art ,au mieux une provocation snob subventionnée, de la branlette en gros, consistante ou non.

    RépondreSupprimer
  19. "Les greffes chair et métal donnent lieu à des accouplements qui stimulent curieusement l'imagination."
    Dites-moi, j'ai l'interprétation mal placée ou ce salmigondis semble "l'émouvoir" sur un plan autre qu'intellectuel ?

    RépondreSupprimer
  20. Télérama: "La chorégraphe canadienne Marie Chouinard aime les prothèses et sait merveilleusement les utiliser. Après les cornes, les griffes et les sexes démesurés de ses versions du Prélude à l'après-midi d'un faune..."

    La dame a l'air très portée sur la chose. De l'art libidinal surement...

    RépondreSupprimer
  21. Bof, disons que l'art peut aller trouver l'inspiration du coté du laid, du crade, du dysharmonieux.
    Baudelaire, Otto Dix, Céline etc.. le font avec maestria, style et au bout quelque chose, une vision.

    Là il n'y a rien, le néant, décors nus, corps nus, bruits.

    Des enfantillages de gamins et de gamines en slip en train de s'amuser avec les béquilles à mémé, de se coller le micro dans la bouche en hurlant dedans...
    On peut trissotiner tant qu'on veut dessus, ça reste totalement infantile.

    Je suis persuadé que sur une musique de cirque un public de mômes trouverait ça marrant.

    RépondreSupprimer
  22. Sinon on peut aussi voir ça comme du porno chic. Un truc qui descend du porno au bureau des publicitaires pour finir par devenir de l'ââârt.

    De la sous-sous-sous culture quoi.

    RépondreSupprimer
  23. Ou on peut tout simplement se démerder les yeux et ne rien voir du tout.

    Hé quoi? La parodie m'a fait bien rire, mais je n'ai pas regardé ce... cette... ce.
    Je laisse chouinard se faire son blé avec son ivraie; On finira de la même façon, non?
    Si l'"intelligentsia", ce nom qui sonne comme le guépéou, qualifie ça d'"art", eh bien pas moi. J'ai un peu renoncé à l'idée d'homme nouveau qui comprend tout et critique le reste. Je préfère en rire avec ce qu'en font des gens comme -K-, et doublement rire des philist... gros blaires qui apprécient.

    RépondreSupprimer
  24. Sublime.

    Le but de l'oeuvre étant bien sur de reproduire les simagrées des amputés de la mafia roumaine et albanaise.

    RépondreSupprimer
  25. Merci de m'avoir fait connaître le Grand Michel, au passage.

    RépondreSupprimer
  26. Ce que je trouve particulièrement bien chié, c'est de mettre la chanson sur l'euro sur une vidéo d'art contempourien.
    Ca met bien en relation la pensée morte des bourgeois de gauche avec la sub-sub qu'ils consomment pour se persuader qu'ils sont encore en vie.

    C'est de l'art murayien moi je dis.
    Enfin merci Kroulik pour cette tranche de rigolade, c'est un des trucs les plus poilants que j'ai vu ces dernières semaines.

    RépondreSupprimer
  27. La marche irrrréssistible, intrrrransigeanté, catacaclysmique dou progrès!!!

    C'est pire qu'à Marathon... Marche ou crève.
    Ils iront jusqu'au bout, qu'on se le dise!

    ...il faudra se résoudre à les abattre.

    RépondreSupprimer
  28. toutes des salopes ces danseuses !

    RépondreSupprimer
  29. C'est facile d'utiliser ce genre de bouze pour après justifier que toute danse contemporaine est à jeter. Attention...

    RépondreSupprimer
  30. mmh tu as vu ça où?
    (J'ai même écrit que je n'avais pas cette "mauvaise pensée" dans ces commentaires -un peu plus haut-)

    Mais merci tout de même pour ta "vigilance citoyenne", Kamarade!

    RépondreSupprimer