30 avril 2008

Thema

Notre soirée Thema se poursuit. Inaugurée par Mélodie en sous-sol, nous vous proposons en deuxième partie de soirée un film autrichien underground :


Up&Down



4e morceau de The Roots "Rising up" (feat Wale et Chrisette Michelle), extrait de leur album sorti le 29 avril dernier "Rising down"...qui vaut à Questlove et ses acolytes quelques soucis avec leur label Def Jam.

Critique de cet album bientôt sur le CGB (ou pas).

Euroland ou l'Occident soviétique



Parfois les libéraux-conservateurs de l'UKIP ont du bon... Regardez ce témoignage de l'ex dissident Vladimir Bukovsky... Il compare avec un certain à propos l'Euroland à l'URSS.

Saisissant.

Mon élitisme dans ton cul

Alors il paraît qu'à présent on doit se pâââmer devant des films comme Blade, clip hollywoodesque de merde avec des bouts de pub pour l'Ipod inside?
On me dit que des cons s'imaginent commettre un acte culturel en n'allant voir QUE des blockbuster avec leurs cartes UGC, et en les commentant savamment, le dernier MadMovies sous le bras.
Vous en avez croisé aussi...
Ces nouveaux "cinéphiles" me font considérablement chier. Ce sont les tartuffes de "l'entertainment", incapable de prendre leurs goûts de chiottes pour ce qu'ils sont.
Ils veulent à tout prix donner un vernis culturel à leur amour immodéré des junk films plein de bling-bling, de boum-boum et de pan-pan.
Je ne suis pas le dernier à aller en voir, mais je considère à ce moment là le cinéma comme une annexe de la foire du trône, pas comme un haut lieu de la culture.

Vous voulez de l'élitisme? Je vâ vous en donner moi tas de salopards.



Images tirées du Nostalghia de Tarkovski qui est le plus grand cinéaste que je connaisse, musique extraite de "Der Hirt Auf Dem Felsen" (non je traduis pas bande de cons, tout le monde connait ce célèbre Lied de Schubert), Rudolph Serkin au piano, Harold Wright à la clarinette et Benita Valente au chant.

29 avril 2008

Il cavaliere ou la dernière carte du Peuple



Silvio Berlusconi est à peine élu et vient déjà de se prendre un avertissement pour pratiques anticoncurrencielles par la Commission Européenne au sujet de son prêt de 300 millions d'euros pour sauver de la faillite Alitalia...

Dans le même temps, la ville éternelle vient de passer très à droite après plus de 19 ans de socialisme champagne. Que se passe-t-il en Italie? Eh bien les ouvriers votent à droite.




L'Italie est un véritable laboratoire, un décalcomanie de la situation future de l'hexagone: Berlusconi c'est notre pèzident en pire (pour le côté vulgaire) et parfois en mieux (pour l'europhobie). La gauche italienne s'étant complètement boboisée (Veltroni, le premier modèle Delano-Bayrouiste), Berlusconi, La Ligue du Nord et Raf Lombardo ont intelligemment joué la carte d'une droite populaire, patriote et sécuritaire pour rameuter le Peuple italien.

Et ça marche! Ses scores dans les fiefs communistes du Nord industriel donnent raison au vieil animal lifté (même les syndicalistes du CGIL ont voté pour lui!).

Avec dans sa boîte à outils un programme concocté par Giulio Tremonti (ministre de l'économie du nouveau gouvernement) la droite italienne semble avoir compris ce qui se passe dans le processus de mondialisation. En effet,Tremonti appelle à un « nouvel accord de Bretton Woods entre grands pays » pour remplacer le système de mondialisation aujourd’hui en échec et à un protectionnisme raisonnable et allaisien. Or, c'est bien "un conservatisme social" à la De Gaulle que promeut Tremonti comme l' a regretté Gilberto Mingardi dans Il Riformista. Mieux, Tremonti s'est attiré les foudres de l’oligarchie financière de la City de Londres pour délit d'entrave au libre-échange.

Il cavaliere va-t-il tenter ce que Sarkozy n'a pas eu le cran de faire, rompre avec Euroland? Une chose est sûre, au baromètre de l'impopularité à Bruxelles, Berlusconi est la prima donna.



Vie d'un ouineur

Ils se vautrent avec délice dans la chouinerie bien calibrée, la pleurniche millimétrée, les slogans vendeurs du moment. La mode est à la traque aux discriminââtions et à la joie de la victimisââtion... La HALTE (prononcer à l'allemande) a récemment connu les succès que l'on sait...
Qui a pouffé de rire !?!
Bon, disons que face à ces "succès" très relatifs, il vaut mieux compter sur LA méthode qui a fait ses preuves, alimenter l'imaginaire collectif avec de la propagande fiction, histoire de tenir ce fameux collectif éloigné du réel.



Voici donc un clip réalisé avec l'active et maternante complicité des gentils metteurs en images de la "culture hype & hop": le collectif "Kourtrajmé", dont fait parti Vincent Kassel, jet-setter zyva, émule de Kassovitz... Y'a comme une odeur de parisiens ultra friqués et branchouilles dans l'air... Ca renifle le fils à papa qui se la raconte hardcore... Histoire d'oublier qu'il est né au bon endroit.

Niveau message, rien de nouveau, on pointe comme d'habitude le méchant fromage blanc Français et sa culture méprisable (zyva le téhatre c tro pour lé boufon!) Et vas-y que je t'agite des tas de drapeaux pas français...
Incitation à la haine raciale?
Vous plaisantez j'espère!
Circulez!

On se fait un film, on imagine le discriminateur... On dresse à mordre... Minute de la haine:
"C'est pas toi choupinet, regarde c'est lui ! Il te veut du mal!
GRrr sale bâtard! Il faut le frapper, oui regarde, à coup de tête! Bravo JULIEN! Il est des nôôôôtreeees! Il lui a niqué sa race comme les zôôôôtres!
Voilà comment il faut agir avec ces salopards, ça te servira plus tard."
En revanche le "jeune" est irréprochable... Paré de toutes les qualités, si sensible, si fragile... Agneau qui vient de naître, ange tombé sur la terre depuis un ciel de banlieue, afin qu'on puisse l'adorer et le satisfaire ; prendre le relai de sa môman.
Amen.

27 avril 2008

Dany Boom


Alors que l'on fête déjà les quarante de mai 68 avec plus de barouf que pour les festivités du débarquement (le dernier soixantehuitard reposera-t-il aux Invalides ?), il est de bon aloi d'écouter l'autre Dany (le philosophe Dany Rober-Dufour), contempteur éclairé de la révolution libérale du petit mois de mai.





« Notre dieu marché et ses fausses promesses d'abondance »
Propos recueillis par Bernard Poulet - 01/04/2008 - L'Expansion


Après avoir étudié les relations entre folie et démocratie, Dany-Robert Dufour publie Le Divin Marché (Denoël, 341 pages, 22 euros), un livre étrange et brillant dans lequel il cherche à démontrer que le marché est notre nouveau dieu. Une divinité qui nous imposerait des commandements au nom du laisser-faire.

Au moment où l'on parle de désenchantement du monde, vous affirmez que les hommes se sont donné un nouveau dieu, le marché. Est-ce autre chose qu'une image ?


Oui, car si nous sommes sortis des formes de la religion transcendante, celle qui était donnée de l'extérieur par une divinité venue d'au-delà du monde des hommes, nous sommes véritablement entrés dans une nouvelle religion immanente. Ma réflexion part, entre autres, des textes des jansénistes et des calvinistes du XVIIe siècle, de Pascal, de Nicole et de Bayle. Ces penseurs se heurtaient au problème qu'au-delà du petit cercle des élus il fallait proposer quelque chose au reste de l'humanité. C'est Bernard de Mandeville, un calviniste, qui a résolu la question avec sa célèbre Fable des abeilles, en conjecturant que « les vices privés font la vertu publique ». Bref, on passe du plan A de Dieu, la sainteté réservée à ceux qui ont la grâce, au plan B, qui postule que Dieu n'a pas pu abandonner les hommes chus. Ce plan secret dit que c'est par leurs vices que les hommes seront sauvés, dans la mesure où ils concourent ainsi, même involontairement, à la fortune publique.


Cette thèse est le germe de la nouvelle religion qui se réalise dans le « divin marché », notamment grâce à Adam Smith : il reprend Mandeville et le blanchit, substituant à la notion de vice celle d'intérêt privé et de self-love(l'égoïsme) comme source de l'intérêt collectif. On oublie souvent qu'Adam Smith était un théologien et que son invention du marché s'inscrit dans les problématiques de la Providence. Il s'inspire des réflexions de Newton, pour qui Dieu, le grand horloger, n'a pas organisé le cosmos au hasard. Smith réintègre cette interprétation dans l'ordre humain : l'intérêt privé chez Smith joue le même rôle que l'attraction chez Newton. De l'un comme de l'autre découle l'harmonie du tout. Autrement dit, la recherche des intérêts privés entraîne des bénéfices publics. Aujourd'hui, beaucoup d'économistes oublient les fondements théologiques de cette doctrine et croient qu'ils sont dans un modèle de pure rationalité.


Ce sont les origines, mais aujourd'hui le marché n'est-il pas conçu plus rationnellement ? Pourquoi serait-il « divin » ?


Parce que ces idées s'accompagnent d'une série de nouveaux commandements. Nous sommes passés des religions transcendantes, qui étaient fondées sur des interdictions - « Tu ne tueras point », etc. -, à une nouvelle religion fondée sur des commandements incitateurs - tu dois viser ta jouissance personnelle, tu dois réaliser tes passions privées, etc. Ces principes dépassent l'économie, où ils fonctionnent plutôt bien, pour toucher tous les domaines de la vie.

Or les autres grandes économies humaines, les économies symbolique, politique, psychique, sémiotique, etc., ne fonctionnent pas selon les mêmes principes. Par exemple, dans l'économie psychique, le non-frein à la jouissance peut devenir mortifère. Ainsi, l'économie du désir fonctionne avec des interdits comme l'interdit de la mère, qui autorise le désir pour les autres femmes. Dans une économie de laisser-faire psychique, l'enfant ne connaît plus de limites et, basculant du côté de l'économie de la jouissance, il tendra à vouloir assouvir tous ses désirs. C'est ainsi que nous nous trouvons assujettis à une nouvelle divinité perverse, quelque peu sadienne, qui nous dit : « Jouissez ! » Le marché laisse croire à l'individu qu'il va pouvoir satisfaire ses pulsions en lui fournissant tous les objets dont il a besoin. En réalité, cet assouvissement pulsionnel entraîne de redoutables phénomènes d'addiction, de sorte que la jouissance attendue n'advient jamais vraiment. C'est ce manque qui explique l'importance des phénomènes de dépression, qui remplacent de plus en plus la névrose classique en produisant un trouble psychique dans lequel on se retrouve en deçà de soi-même. Cela se manifeste aussi avec ces gens au-delà d'eux-mêmes, dans une sorte d'infatuation subjective, possédés par un sentiment de toute-puissance entraînant la multiplication de comportements que l'on qualifie de pervers.

Vous laissez entendre que ce serait le cas de notre président de la République ?


C'est en effet un cas intéressant... Il est probable que celui-ci fournisse un bon exemple d'infatuation subjective. Je dirai même qu'il donne une sorte de leçon de perversion, sur le thème : « Faites comme moi, jouissez ! » On ne cache plus et, surtout, on ne se maîtrise plus. Au contraire, on exhibe, et c'est un des symptômes des troubles contemporains liés à ce commandement du laisser-faire. Laissez faire les vices privés, les passions, les pulsions ! Bref, je crois que notre président donne un fort mauvais exemple à la jeunesse de notre pays, car il ne semble pas savoir que l'autonomie, telle qu'elle a été définie par Rousseau ou par Kant, ce n'est pas faire tout ce que l'on veut, mais « obéir aux lois qu'on s'est données ». Ce qui suppose un long travail sur soi, fait avec d'autres, permettant de se rendre maître de ses passions et de ses pulsions, seule façon d'être vraiment libre.


Mais en quoi le marché devient-il une divinité ? Il n'y a que de l'immanent dans tout ça...


Le marché présente les attributs de la divinité : il prétend posséder l'omnipotence pourvu qu'on le laisse vraiment jouer, et il se présente comme le lieu même de la vérité. Laissez jouer de façon immanente les passions privées, et l'intérêt général sera servi. Ce serait miraculeux... si ce n'était une idée fausse par son dogmatisme même. Ce qui commence à apparaître clairement, notamment parce qu'il existe une contradiction entre l'économie marchande, qui fonctionne sur l'idée d'une production infinie de richesses, et l'économie du vivant, qui se constitue à partir du constat que la terre est ronde, donc finie, et que les ressources naturelles sont limitées. La promesse, quasi religieuse, d'une richesse progressant infiniment n'est donc pas tenable. La crise financière et économique qui vient d'exploser l'illustre, et si nous ne comprenons pas qu'elle en annonce d'autres, bien plus sérieuses, c'est probablement parce que nous sommes victimes d'un dogme assez aveugle.


Pourtant, les économistes les plus libéraux, à l'instar d'un Friedman, ne sont pas religieux, ils se veulent au contraire hyperrationnels...

Milton Friedman donne une place absolue à l'idée que les échanges peuvent s'autoréguler. Et quand il y a de l'absolu, il y a du religieux. Il estime, par exemple, dans sa fameuse théorie des prix, que des millions d'actes individuels s'ignorant les uns les autres peuvent aboutir à un équilibre des prix, entre des gens qui n'ont besoin, comme il le dit lui-même, ni de se parler, ni de s'aimer, ni même de se connaître. Or je crois que cette idée qu'il n'y a besoin ni de se parler, ni de se connaître, ni de s'aimer attente justement à toute l'économie symbolique, au besoin d'échanger avec l'autre, à la nécessité de construire quelque chose qui assure une régulation symbolique.


Pourquoi opposez-vous gouvernance à gouvernement ?


La gouvernance vient directement de l'expression américaine de corporate governance, qui, elle-même, renvoie à un tournant décisif dans la gestion de l'entreprise. Bien loin d'indiquer un approfondissement de la démocratie, elle désigne la prise de pouvoir du capitalisme financier sur le capitalisme industriel. Elle paraît contester les lourds pouvoirs centralisés. En fait, c'est un masque pour la prise de pouvoir par les actionnaires, résultat du libre jeu du marché.

La gouvernance tend un redoutable piège à la démocratie : elle se présente comme son élargissement par une meilleure participation de la société civile alors qu'elle détruit le seul espace où les citoyens peuvent accéder à la démocratie. Avec la gouvernance, on aboutit à la disparition des instances qui, comme l'Etat, pourraient jouer un rôle régulateur, au-dessus des intérêts particuliers. Il y a renversement au détriment du politique et en faveur de ce qu'on appelle la société civile, laissant libre champ aux rapports de forces, donc à la victoire des plus forts, ici les marchés financiers.

Pour vous, la « pensée 68 » aurait contribué à la victoire de l'ultralibéralisme ?

Autour de 1968, notre monde a connu un passage du modèle keynésiano-fordiste au modèle ultralibéral. Parallèlement se sont développées les philosophies postmodernes, celles notamment de Foucault ou de Deleuze. La critique des institutions de Foucault, brillante et forte, visant à déconstruire toutes les institutions qui « emprisonnaient l'individu », comme l'école, la prison, l'hôpital ou l'asile, a en fait nourri la pensée de la dérégulation. Il s'agissait de concevoir un nouvel espace politique et social autorisant tout acte singulier, une société fondée sur la récusation de toute régulation.

Ensuite, plus trivialement, les étudiants de 1968 ont préparé le triomphe de cette société avec des slogans comme « jouir sans entraves », « réalisez vos désirs », etc., sans s'apercevoir que tout cela allait non pas détruire l'ancien capitalisme, mais devenir l'idéologie de l'anarcho-capitalisme ultralibéral. C'est ce qui me fait dire que nombre d'insurgés de 1968 ont été victimes d'une sérieuse ruse de l'histoire : pour l'essentiel, ils ont atteint des buts exactement contraires à ceux qu'ils visaient.

Alors, que met-on à la place de ce dieu marché ?


L'humanité a passé son temps à tuer ses dieux, elle peut encore le faire. Je ne condamne pas le marché - c'est le mode d'échange entre les hommes institué presque depuis la nuit des temps -, mais je suis contre l'idée que tout est « marchandisable ». Face au divin marché, il faut élaborer des limitations, que ce soit pour la production des richesses, qui ne pourra pas être infinie puisque nos ressources sont finies, ou pour la satisfaction des intérêts privés. Il faut en somme remettre le marché à sa place pour qu'il ne s'impose plus comme un absolu au détriment des autres économies humaines.

25 avril 2008

Le devoir civique expliqué aux enculés

Viens l'prendre, le pognon! Viens!


Je ne me prononcerai pas sur les qualités d’acteur de Wesley Snipes : je n’ai tenu que dix minutes devant un des nanars où il avait le premier rôle. C’était stupide, comiquement violent et d’une lourdeur extravagante. Il va avoir du temps pour réfléchir à la place de l’art dans le cinéma : il vient de choper trois ans de taule, fermes, pour avoir niqué le fisc. Entre 1999 et 2001, le champion a palpé 38 millions de dollars (et des dollars qui valaient cher, à l’époque !) et a jugé bon de ne pas en refiler un chouia à la collectivité. Il est puni brutalement, lourdement, ce qui ne doit pas beaucoup affecter un acteur capable de jouer dans Blade…

En France, on prend souvent notre pied à critiquer l’Amérique, et je suis pas le dernier. Pourquoi s’en priver d’ailleurs : ça fait du bien et c’est abondamment justifié. Mais je ne peux m’empêcher de constater qu’une fois de plus, avec nos grands fraudeurs jamais punis, avec nos grands discours sur la solidarité, sur l’impôt progressif-qui-aide-les-plus-démunis, sur l’Amérique qui prône le chacun pour soi mais que nous autres en France on n’est pas des sauvages, on passe encore pour des baltringues.

T’as entendu parler de Jeffrey Skilling ? C’était le Pdg d’Enron. Il a fraudé, il a entubé un max de monde. Un type comme on en a chez nous, quoi. La différence, c’est que dans ce paradis du pognon qu’est l’Amérique, la justice fait moins de cadeau aux puissants que chez nous, magnifique Patrie de je sais plus quoi. 24 ans de prison, le Skilling ! Le paradis des capitalistes sans scrupule, c’est pas là-bas, c’est bien ici !

One Way : la taule !

J’attends qu’en France, un magouilleur chanteur à succès, acteur surpayé, empaffé de sportif, couturier emperlouzé ou grand patron passe quelques années en taule. J’attends.

24 avril 2008

Network, histoire de l'avenir

Sidney Lumet

En 1976, Sidney Lumet sort Network (main basse sur la télévision, en français), un film extraordinaire qui a la particularité de sembler prémonitoire à un français d’aujourd’hui, mais que les américains ont dû prendre à l’époque comme tout à fait réaliste. Sachant que tout ce qui est américain, stupide, nuisible et désespérant met environ 15 ans avant d’arriver inexorablement en France, certains spectateurs d’alors s’en sont peut-être même inspiré pour moderniser la télévision pépère héritée du Général. Il décrit (en gros) la transformation de la télévision US en système de divertissement totalitaire, avec un ton qui passe du sérieux au plus grand comique. Comme d’habitude avec Lumet, c’est un grand film.

Pour juguler la perte d’audience du journal télévisé, une arriviste sans scrupule (Faye Dunaway dans son meilleur rôle) imagine de faire passer la direction des infos sous l’autorité du directeur du divertissement. L‘opération effectuée, on assiste à des scènes de grand burlesque qui ne sont pas sans rappeler le Canal + des années 80/90, avec, souvenez-vous, groupe de rock live pour annoncer les infos, mélange d’amuseurs grimés et des « drames » de l’actu (piège à cons !) et institutionnalisation de marionnettes. En passant, il est amusant de se souvenir que les guignolades divertissantes qu’annoncent le film furent appliquées à la télévision « libre » française par un nid de pseudo situationnistes censés incarner la résistance au Spectacle. Passons.

On peut considérer Network comme une actualisation du fameux « Un homme dans la foule », qu’Elia Kazan avait sorti en 1957, et qui disait presque tout. Je dis presque parce que, peut-être pour des raisons politico commerciales imposées, Kazan imagina que les spectateurs rejetaient l’animateur cynique à la fin du film, s’étant rendu compte qu’il les trompaient. Ce genre de happy end, devenu totalement invraisemblable, fut bien sûr évitée par Lumet.

Je signale enfin qu’entre cent qualités, ce film comporte aussi la plus drôle scène d’amour (pourtant torride), avec Faye Dunaway aux commandes…

Dans cet extrait, l’animateur-gourou vedette est convoqué par le big boss, qui lui explique clairement les choses. 1976, m’sieurs dames !…

23 avril 2008

Résident de la République

Un jour je t’aimerai moins
Jusqu’au jour où je ne t’aimerai plus
Un jour je sourirai moins
Jusqu’au jour où je ne sourirai plus
Un jour je parlerai moins
Jusqu’au jour où je ne parlerai plus
Un jour je courrirai moins
Jusqu’au jour où je ne courrirai plus




En bonus track, l'indémodable Gaby Oh Gaby !!

La con con bibi

Putain qu'est-ce qu'ils foutent chez Arena !


Leurs licenciés doivent être très émus eux aussi.
Enfin , c'était une course somptueux (sic) comme dit le gars au micro.


Ménard : le chien-chien à son papa


Ménard : le chien-chien à son papa
envoyé par zefa

L'UMP et le gouvernement ne sont pas des conservateurs.
Devedjian : "Le conservatisme ça consiste à vivre dans cet univers extrêmement complexe des dispositifs sociaux".
Lorsque ces dispositifs seront supprimés il y aura en effet une politique cohérente en la matière.

Quant à Robert Ménard, il s'appelle en fait Robert Héquard. Visiblement il ne maîtrise pas bien son identité de substitution, il ne sait plus très bien s'il doit avoir 3 ou 4 enfants.

En matière d'embauches et de couvertures, le niveau baisse à la CIA. En même avec des ânes comme Ménard, ils font des économies et tout le monde gobe quand même.
En revanche le nabot servile et bougiste tient parfaitement son rôle de petite cloche naïve et il récite à merveille son couplet sur la France immobile et ringarde qu'il faut à tout prix faire bouger.
Comme c'est touchant aussi cette compassion que ce trotskyste reconverti socialiste (comprendre PS) a envers le gouvernement et les difficultés "imprévues" que celui-ci rencontre.
Son employeur Devedjian aime bien les gros neuneus comme Ménard. Regardez ses yeux brillants et admiratifs. "C'est bien mon petit" qu'il doit se dire en lui filant un bout de sussucre, et pendant la petite tape sur les fesses, "avec des bêtas pareils on est tranquille pour un bout de temps".

22 avril 2008

Tout le monde il est beau













On se souvient du lapsus de Rama Yade parlant du Sénégal comme étant son pays* ou du mépris vis-à-vis de la France affiché par nos premières putes..euh..dames de France. Cette façon de voir les choses fait apparemment des émules puisque j’ai récemment posté ici** une vidéo issue d’une chaîne de service public dans laquelle un jeune gars parlait d’un chez lui qui visiblement n’était pas non plus la France et dont l’intervention ne transpirait pas la bienveillance vis-à-vis de ce pays. Dans les commentaires du post en question, j’en ai relevé un qui voyait dans la dénonciation de cet autre lapsus une charge incohérente contre le communautarisme.

Certes ce n’est pas moi qui donnerais ma bénédiction aux groupes de pressions qui foutent le bordel dans notre pays. Mais en l’occurrence, le lapsus du jeune homme en question n’était pas à prendre et n’a pas été interprété comme du communautarisme, pour la simple et bonne raison que cet individu n’a même aucune notion de ce qu’est une communauté et que visiblement la seule communauté dans laquelle on pourrait le ranger serait celle de ceux qui pensent comme on leur dit de bien penser. Pas de repli communautaire ici donc mais une conception de la France que je dirais parfaitement mondialiste.
Une conception d’un "tolérant" qui considère la France comme un terrain de jeu, comme un espace géographique quelconque avec encore trop de frontières et avec cette fâcheuse habitude de continuer à vouloir s'appeler France, d'avoir un drapeau, un hymne, une histoire, des valeurs et des traditions.
France territoire de passage que les deux individus pavlovisés de la vidéo quitteront si celui-ci ne se plie pas à leur injonction de devenir "La France du XXIème siècle"*** qu'ils veulent (hormis le métissage érigé en idéologie et le rn'b comme hymne national, on aimerait d'ailleurs savoir quelle est exactement leur vision - mais le savent-ils eux-mêmes ?) Ce "comme on dit chez nous" assené par un des discriminés, c'est l'ambition larvée de vouloir faire de la France sa France débaptisée, de vouloir faire son "chez nous" sur ce truc qu'on appelle encore France.
Plus qu'un communautarisme c’est donc une forme déguisée d'ingérence de la part de la pensée mondialiste par l'entremise de ces gogos. Une manière d’autocolonisation qui vient s’ajouter au processus d’autosurveillance qui gangrène notre pays.

En fait ces deux jeunes gens pratiquent la même forme de pensée néocolonialiste que celle de l'occidental vis-à-vis des pays africains. Même ignorance, même absence de reconnaissance des peuples, des traditions, des nuances, des spécificités et donc même ignorance des nations. Ce ne serait que justice me direz-vous. Simplement ni les français enracinés, ni les africains enracinés ne sont dans leur grande majorité à l'origine de cette dérive.
Tous aspirent à vivre bien chez eux. Les oligarchies mondialistes continuent d'être sourdes à ces revendications et poursuivent leur travail de sape qui fera que ni les français, ni les africains ne pourront désormais vivrent bien chez eux. Pour les peuples c'est perdant-perdant et pour les salopards et les idiots collabos c'est tout bénéf'. Voilà pourquoi à l'instar de beaucoup d'autres (jaunes, blancs, verts, bleu ou je ne sais quoi encore), ces deux jeunes font du mal à la France et aux français et travaillent pour leurs maîtres, c'est d'ailleurs bien la raison pour laquelle on les met en avant.
Au passage, comme ils ont l'air soucieux de lutter contre la discrimination (c'est touchant), on est quelques-uns mes camarades et moi à attendre les journalistes de Public Sénat pour donner nous aussi notre vision de la France du XXIème siècle sur la télé publique. On est aussi quelques-uns à demander à être régularisés dans notre propre pays avec un statut et un boulot reconnu et pas enchaîner les jobs de merde ad vitam aeternam.

Enfin, pour revenir sur cette conscience de ce qu'est un peuple et un pays, conscience qui déserte les esprits de ces « enfants du net » comme il est dit dans la vidéo, je dirais, pour prendre un exemple, que le Tchad pour un français a aussi peu de réalité que la France pour un tchadien. En conséquence il est possible dans les deux cas, et sous des modalités diverses, d’en nier l’identité, c’est-à-dire de nier leur rapport spécifique au monde, et d’exiger d’eux qu’ils acceptent d’y renoncer afin d’y substituer une autre identité théoriquement générée par un mélange des cultures plus fashion et plus cool, mais identité qui n’est que rhétoriquement plus riche puisqu’elle se résume dans les faits à une anomie qui impose le simulacre d’identité du plus fort ou celui dicté par la doxa.
C'est le drame de notre époque : il n'y a plus de peuples, plus de nations et les jeunes gens de la vidéo, conditionnés par la bien-pensance et promus par la bien-pensance, ne font qu'alimenter ce drame et ne rendent service à aucun des « chez nous » qui font la richesse du monde. Donc tout faux pour eux et ceux qui les défendent .


* Ca me viendrait pas à l'idée, même si mes grands-parents étaient espagnols, de parler de l'Espagne comme étant mon pays.
vidéo : Yade_enfin vous me comprenez
** Parlons blogs et moutons blancs
*** peut-être réaliseraient-ils alors vraiment combien ils sont mieux lotis ici qu’ailleurs.

The People's choice




Au CGB, on pense que nos politiques ont encore du boulot avant d'atteindre le niveau de débat américain... C'est sûr que le bourreau de Béthune et l'Ange Blanc c'est moins balèze que Triple H ou Umaga.

Trève de plaisanterie, les 3 candidats à la magistrature suprême aux USA ont accepté d'apparaitre via vidéo à l'émission-phare de la WWE (la principale fédération de catch là-bas) allant jusqu'à singer les phrases-fétiches des lutteurs populaires.






Commençons avec Barack Obama, minimum syndical (1 minute) mais où l'on voit l'essence même de sa campagne:"je suis le changement incarné"... Evidemment à la fin du clip, il termine par la phrase-fétiche du Rock (icône afro-américaine-samoane de la lutte devenu acteur depuis):" If you smell what Barack is cooking".



Hillary Rodham Clinton ne devait surement pas mater le catch durant sa jeunesse...Quoiqu'il en soit, elle est déterminée à chercher les voix partout où c'est nécessaire et elle réussit le tour de force à parler de sécurité sociale et de trucs "sérieux" dans un show de lutte... c'est là que l'on voit son syndrome de première de la classe... Elle parodie également The Rock...






Et le ponpon va à John Mc Cain... Un sommet d'inanité avec un festival de slogans directement pompés sur divers catcheurs (Hulk Hogan, Ric Flair, The Rock, Triple H) ... il promet même d'amener Ben Laden à l'Undertaker (le croque-mort du catch)... L'essentiel de son message porte sur la lutte anti-terroriste.

Son message se conclue non sur The Rock comme les démocrates mais sur des mots tirés d'un lutteur très "redneck pick-up du Texas": Stone Cold Steve Austin.

Pas de doutes, c'est Mc Cain qui aura marqué des points ce soir auprès des fans!

21 avril 2008

United colors of Panthéon

J'suis copine avec des grands hommes!

Aimé Césaire est mort et à peu près tout le monde s’en fout. Tout le monde ? Non : car une femme courageuse (la brebis Ségolaine) reprend le flambeau et demande que l’insulaire soit enterré au Panthéon. A part l’ascension directe au ciel, le Panthéon, quand on est mort, c’est le must. Enfin, c’était le must jusqu’à ce qu’on s’aperçoive que le Panthéon est situé à Paris. L’idée de Paris, cœur de la France, c’est une idée qui pue l’ancien régime tout autant que le jacobin. C’est une idée qui ne respecte pas les sensibilités diverses qui s’expriment dans la tolérance et la diversité locale. C’est une idée absolutiste, paternaliste, totalitaire et géographiquement insoutenable. C’est fasciste, osons le mot.

Sitôt le mot Panthéon prononcé, la République fait marcher ses engrenages, hop : une consultation, un communiqué, une décision ! Pas d’impro, pas de flottement, soyons modernes, efficaces, à l’allemande, jugulaire jugulaire ! On demande donc aux amis et à la famille de Césaire ce que pensait cézigue de la panthéonnade, et leurs avis aussi, ça nous passionne. L’hic est justement qu’en toute modestie, le défunt se considérait comme l’âme de la Martinique et que, poussant le particularisme à son point de perfection, il se demandait ce qu’un martiniquais tel que lui pourrait bien foutre sur la colline sainte Geneviève. « Vous voulez nous l’enlever une seconde fois, enculés ? » a-t-on entendu s’exclamer tout un peuple en deuil. Car se faire panthéoniser suppose avant tout de se faire coincer à l’intérieur du périph, tout Victor Hugo que vous êtes. Il faut donc renoncer aux petites tombes bucoliques de nos villages, qui font voisiner le grand homme avec le marchand de vins, la boulangère avec le député, le champion de la négritude avec l’albinos. Comme il n’y a déjà pas grand-chose à voir en Martinique (pas plus qu’en Guadeloupe, en Corse, dans les Baléares et d’une manière générale dans tous les trous perdus que sont les îles), les hôteliers locaux se disent qu’il vaut mieux que le touriste ait une tombe de grand homme à visiter sur place, plutôt qu’il reste à Pantruche profiter des têtes de gondoles de la Nation par paquet de douze. Pas bête.

Mais croyez-vous que madame Royal soit une femme à se laisser impressionner par la volonté d’autrui, fut-il défunt ? Nib ! Elle revient à la charge de belle manière en proposant ni plus ni moins qu’une « décentralisation du Panthéon » ! Qu’on construise des panthéons dans les différentes régions françaises, et nous pourrons ainsi honorer les ossements des cadors là où ils brillèrent du temps de leur splendeur ! Et c’est soudain une colonne prestigieuse de grands noms qui se constitue dans chaque province, les Gaston Deferre, les Marcel Dassaut, les Paul Bourget, les Aristide Filoselle. Mieux : Désir d’avenir et imaginons la France d’après enfin rassemblés pour couvrir le pays de monuments à la gloire des grands personnages que nous sommes tous, ou presque. Car après tout, se demande la Poitevine, pourquoi faudrait-il honorer les hommes exceptionnels dans une époque qui est tout entière façonnée par des gens ordinaires ? N’y aurait-il pas un parfum antidémocratique dans cet élitisme lyrique ? La Nation ne doit-elle être reconnaissante qu’aux « grands hommes » ? Et pourquoi pas aux mères de quatre enfants ? Et le type qui prend le métro à 06h30 chaque matin, n’a-t-il pas tout du héros moderne qu’il conviendrait de respecter ? Comme on l’imagine, la réunion du bureau du PS fut des plus fécondes.

United colors of panthéon

Soucieux de ne pas être en reste dans cette course à l’idée géniale, le maire de Paris en a même remis une couche en proposant qu’à l’exemple du Louvre, désormais décliné au proche Orient, en attendant pire, le panthéon français ouvre des succursales dans « de nombreux pays amis ». Faire rayonner la culture avec le Louvre, c’est bien. Mais je pense aux hommes et aux femmes qui sont la fierté de notre pays, et dont le reste du monde ne peut pas profiter parce que nous gardons une notion étriquée et ringarde, j’ose le mot, du territoire national. Je suis en discussion avec plusieurs villes pour que Paris ouvre des panthéons à l’étranger : Canberra, Austin et Tombouctou. Dans ce monde concurrentiel et globalisé, il est vital pour la France de faire rayonner partout sa culture et ses grands personnages, parce que l’exemple donné aux autres, c’est aussi un marché porteur.

20 avril 2008

Some Like it Super Hot

Vous en rêviez, le CGB l'a trouvée !! Depuis quelque temps circule sur le net une folle rumeur concernant une prétendue sex-tape de Marilyn Monroe dans laquelle apparaitrait également JFK himself. Cette vidéo aurait été commandée à l'époque par J. Edgar Hoover directeur du Federal Bureau of Investigation pour planter les Kennedy. Evidemment aucune image n'avait filtré ... jusqu'à aujourd'hui !!!

Aussi grâce à son Technical Center, qui ferait passer la NASA pour un joyeux club informatique de 6eme SEGPA, et à des taupes infiltrés jusqu'au salon Oval le CGB est désormais en mesure :

1. d'affirmer que Jean François Kahn n'est aucunement présent sur la vidéo ... une toute autre célébrité américaine se charge d'honorer la miss Monroe. Attendez-vous à un choc quand même ...

2. d'identifier la seconde actrice, une dénommée "Roselyn Bacheloret". Une francaise partie aux States pour un stage de langue (sic) et qui aurait depuis réussi une belle carrière politique (toujours selon notre source très bien informée).



Reste a trouver une traduction française à "Some Like it Super HOT", loi Toubon oblige ! 27 cm de réflexion ? Certains l'aiment chaude ? Ou Une blonde ça pompe énormément ?

Aimé Césaire qui meurt c’est un prospectus d’Hyper-U qui brûle

Voilà c'est fait. La Martinique vivait au rythme des courbes de température de son poète-national-créole-que-le-monde-entier-nous envie. Elle est tombée en coma depuis qu'on a débranché la sonde du vieux.

La hyène du Poitou s'est aussitôt jetée sur le cadavre à peine refroidi en couinant “Panthéon, Panthéon”. Voilà bien le personnel politique de notre petite satrapie brusselloise. N'ayant plus aucune capacité d'initiative dans ce qui compte vraiment (le fric et la guerre), les nains se donnent le sentiment d'exister en pondant des lois à chaque fois “qu'un fait de société pose problème et exige une réponse législative ” et en panthéonisant n'importe quel momie dès lors qu'elle appartient à une minorité visible ou pas. Bref, après Dreyfus et Théroigne de Méricourt qu'on avait fini par oublier, ce fut Césaire qui n'avait rien demandé non plus.

Aimé Césaire fait connaissance avec le colonialisme et la perfidie des fox terriers

Et puis ce fut le déluge de sirop de canne sur les vertus du métissage, la poésie de la révolte dans un monde qui en a besoin (tu parle des rebelles y a plus que ça), l'apport des minorités à notre République exsangue.

Comparons avec la mort de Julien Gracq autre compagnon de route du surréalisme et nous verrons qu'il ne s'agit pas là d'hommage à littérature mais d'exploitation politique sur le thème rabâché du métissage. Qui parmi ces thuriféraires aurait été capable de citer un vers qu'il n'aurait pas appris en vitesse dans l'avion?

Sauf que le vieux exécrait tout ce qui touche au métissage et se considérait lui-même comme un vieux nègre. Qu'il ne se faisait pas trop d'illusions (tel le général Dessaline) sur la capacité de son peuple à “travailler plus tout seul pour crever la dalle dans la dignité” car il s'est battu pour la départementalisation et ses avantages tandis que ses petits copains africains et antillais anglophones prenaient leur indépendance. Il est vrai qu'il s'assurait ainsi de confortables réélections.

Les Martiniquais pleurent aujourd'hui leur pépé gâteaux et rien que cela. Il les a en effet gâtés pourris, les a enfoncés dans l'infantilisme consumériste et la dépendance vis-à-vis de la métropole.

Un symbole : les grandes surfaces du béké Hayot ont fermé leurs portes ce samedi à 14 heures en signe de deuil. C'était bien là le moindre des remerciements.


les Anglais aiment voir les gens se faire baiser


Tout allait si bien Frank. T'as déjà ressenti ça, Franco ? T'es maître du jeu,t'es le meilleur, et un connard arrive et te pique tout, putain ? Parce que y a des putain de règles, Franco. Même toi, tu volerais pas tes proches. Moi je le ferais pas. Si tu gères une entreprise comme il faut, une véritable opération, t'as besoin de confiance. MOi je joue à des jeux, Frank; tu pourras jamais comprendre mais je suis un guerrier, bien plus que tu ne le seras jamais. Je crois en la lutte des classes. Je crois en la guerre des sexes. Je crois en ma tribu. Je crois en nos classes ouvrières, intelligentes, solidaires et vertueuses contre les masses débiles et sans cervelle, et contre la bourgeoisie médiocre et sans âme. Je crois au punk-rock. Je crois en la Northern Soul. Je crois à l'acid house. Je crois au mod. Au rock and roll.Je crois aussi au rap et au hip-hop pré-commercial.C'a a toujours été mon manifeste, Franco. Et toi, tu n'as jamais, ou rarement, collé dans ce manifeste. Oui, j'admire tes instincts hors la loi mais ton trip psychopathe bagarreur, ça m'a toujours laissé de marbre. Ta banalité grossière offense mon concept du bon goût. Mais Renton, je croyais que Renton partageait mon point de vue, mon point de vue de punk. Et qu'est ce qu'il est, en fait ? Rien qu'un Murphy la Débraille avec un cerveau et encore moins de morale.
Simon David Williamson, lyrique, désespéré, mais n'en pensant certainement pas un traître mot.


"Porno", la suite de Trainspotting, est enfin sorti en français. Etonnant qu'Irvine Welsh soit si mal distribué en France. Depuis "Une ordure" il y presque 10 ans plus rien de publié dans la langue de Yann Barthes. Les Editions du Diable Vauvert sortent en même temps "porno" et " Recettes intimes de grands chefs ".

Entre Londres, Amsterdam et bien sur Edimbourg on retrouve Rentboy, Sick Boy, Spud et le Beggar Boy, chacun cherchant à grimper l'échelle sociale, courant après la rédemption, la thune, la réussite; l'amour à par peut-être Begbie qui court surtout après Renton et après le connard anonyme qui lui envoyait du porno gay en prison.
Soyons franc, Porno n'atteint pas le niveau de Trainspotting, il n'en a pas l'épaisseur,la puissance, pas le réalisme glauque social; étonnamment s'il reste un livre et Welsh un écrivain rock'n'roll, celui-ci, la musique en général même, est quasi absent du récit, mais reste la folie, le style et l'humoir froid de Welsh qui permettent au livre de s'élever sans problème au-dessus de la moyenne de la production française.

L'histoire vite fait : Sick Boy de retour à Edimbourg récupère la gérance du bistrot de sa tante. Un bistrot avec à l'étage une salle désaffectée idéale pour...tourner le Porno amateur du siècle et ainsi s'en mettre plein les poches et surtout le nez.

19 avril 2008

Pan-Pan le lapin, l'hommage du CGB



Là j'ai atteint le fond.

Nouvel ordre international


Le CGB publie l'un des discours politique majeur de ce début de siècle, celui de Vladimir Poutine le 10 février 2007 à la Conférence de Munich sur la sécurité.

Laurent Cohen-Tanugi parle timidement dans son dernier rapport de "Géopolitisation de la mondialisation", Jacques Sapir de "Retour des nations", Hubert Védrine de "monde multipolaire"... Tout concourt à dire que le siècle américain promis est derrière nous, que la "gouvernance" soit la thèse d'une dépolitisation des relations internationales qui devraient se réduire aux droits de l'homme et aux "lois de l'économie" n'est plus. Ce qui tend à prouver que les relations internationales ne sont surtout pas de la "technique" (la simple mise en œuvre de normes communes) mais de la politique (la gestion d'intérêts différents et potentiellement conflictuels)... bref l'exact contraire du grand dessein européiste qui ne jure que par un ordre mondial régulé par un droit commercial d'essence anglo-saxonne.



Madame la chancelière fédérale, Monsieur Teltschik, Mesdames, Messieurs,



Je vous remercie pour cette invitation à participer à une conférence aussi représentative, qui a réuni hommes politiques, militaires, entrepreneurs et experts de plus de 40 pays du monde.



Le format de conférence me permet d'éviter les formules de politesse superflues et de recourir aux clichés diplomatiques aussi agréables à entendre que vides de sens. Le format de la conférence me permet de dire ce que je pense des problèmes de la sécurité internationale et, si mes jugements vous semblent inutilement polémiques ou même imprécis, je vous demande de ne pas m'en vouloir. Ce n'est qu'une conférence et j'espère que dans deux ou trois minutes Monsieur Teltschik n'allumera pas la "lampe rouge".



On sait que les problèmes de la sécurité internationale sont bien plus larges que ceux de la stabilité militaro-politique. Ces problèmes concernent la stabilité de l'économie mondiale, la lutte contre la pauvreté, la sécurité économique et le développement du dialogue entre les civilisations.



Le caractère universel et indivisible de la sécurité est reflété dans son principe de base: "la sécurité de chacun signifie la sécurité de tous". Franklin Roosevelt avait déclaré au début de la Seconde Guerre mondiale: "Où que la paix soit rompue, c'est le monde entier qui est menacé".



Ces paroles restent valables aujourd'hui. D'ailleurs, le sujet de notre conférence en témoigne: "Les crises globales impliquent une responsabilité globale".



Il y a vingt ans, le monde était divisé sur le plan économique et idéologique et sa sécurité était assurée par les potentiels stratégiques immenses des deux superpuissances.



La confrontation globale reléguait les problèmes économiques et sociaux urgents à la périphérie des relations internationales et de l'agenda mondial. De même que n'importe quelle guerre, la guerre froide nous a laissé, pour ainsi dire, des "obus non explosés". Je pense aux stéréotypes idéologiques, aux doubles standards et autres clichés hérités de la mentalité des blocs.



Le monde unipolaire proposé après la guerre froide ne s'est pas non plus réalisé.



Certes, l'histoire de l'humanité a connu des périodes d'unipolarité et d'aspiration à la domination mondiale. L'histoire de l'humanité en a vu de toutes sortes.



Qu'est ce qu'un monde unipolaire? Malgré toutes les tentatives d'embellir ce terme, il ne signifie en pratique qu'une seule chose: c'est un seul centre de pouvoir, un seul centre de force et un seul centre de décision.



C'est le monde d'un unique maître, d'un unique souverain. En fin de compte, cela est fatal à tous ceux qui se trouvent au sein de ce système aussi bien qu'au souverain lui-même, qui se détruira de l'intérieur.



Bien entendu, cela n'a rien à voir avec la démocratie, car la démocratie, c'est, comme on le sait, le pouvoir de la majorité qui prend en considération les intérêts et les opinions de la minorité.



A propos, on donne constamment des leçons de démocratie à la Russie. Mais ceux qui le font ne veulent pas, on ne sait pourquoi, eux-mêmes apprendre.



J'estime que le modèle unipolaire n'est pas seulement inadmissible pour le monde contemporain, mais qu'il est même tout à fait impossible. Non seulement parce que, dans les conditions d'un leader unique, le monde contemporain (je tiens à le souligner: contemporain) manquera de ressources militaro-politiques et économiques. Mais, et c'est encore plus important, ce modèle est inefficace, car il ne peut en aucun cas reposer sur la base morale et éthique de la civilisation contemporaine.



Cependant, tout ce qui se produit actuellement dans le monde - et nous ne faisons que commencer à discuter à ce sujet - est la conséquence des tentatives pour implanter cette conception dans les affaires mondiales: la conception du monde unipolaire.



Quel en est le résultat?



Les actions unilatérales, souvent illégitimes, n'ont réglé aucun problème. Bien plus, elles ont entraîné de nouvelles tragédies humaines et de nouveaux foyers de tension. Jugez par vous-mêmes: les guerres, les conflits locaux et régionaux n'ont pas diminué. Monsieur Teltschik l'a mentionné d'une manière très délicate. Les victimes de ces conflits ne sont pas moins nombreuses, au contraire, elles sont bien plus nombreuses qu'auparavant.



Nous sommes en présence de l'emploi hypertrophié, sans aucune entrave, de la force - militaire - dans les affaires internationales, qui plonge le monde dans un abîme de conflits successifs. Par conséquent, aucun des conflits ne peut être réglé dans son ensemble. Et leur règlement politique devient également impossible.



Nous sommes témoins d'un mépris de plus en plus grand des principes fondamentaux du droit international. Bien plus, certaines normes et, en fait, presque tout le système du droit d'un seul Etat, avant tout, bien entendu, des Etats-Unis, a débordé de ses frontières nationales dans tous les domaines: dans l'économie, la politique et dans la sphère humanitaire, et est imposé à d'autres Etats. A qui cela peut-il convenir?



Dans les affaires internationales, on se heurte de plus en plus souvent au désir de régler tel ou tel problème en s'inspirant de ce qu'on appelle l'opportunité politique, fondée sur la conjoncture politique.



Evidemment, cela est très dangereux, personne ne se sent plus en sécurité, je tiens à le souligner, parce que personne ne peut plus trouver refuge derrière le droit international. Evidemment, cette politique est le catalyseur de la course aux armements.



La domination du facteur force alimente inévitablement l'aspiration de certains pays à détenir des armes de destruction massive. Qui plus est, on a vu apparaître des menaces foncièrement nouvelles qui étaient connues auparavant, mais qui acquièrent aujourd'hui un caractère global, par exemple, le terrorisme.



Je suis certain qu'en ce moment crucial il faut repenser sérieusement l'architecture globale de la sécurité.



Il faut rechercher un équilibre raisonnable des intérêts de tous les acteurs du dialogue international. D'autant plus que le "paysage international" change très rapidement et substantiellement en raison du développement dynamique de toute une série d'Etats et de régions.



Mme la chancelière fédérale l'a déjà mentionné. Ainsi, le PIB commun de l'Inde et de la Chine en parité de pouvoir d'achat dépasse déjà celui des Etats-Unis. Le PIB des Etats du groupe BRIC - Brésil, Russie, Inde et Chine - évalué selon le même principe dépasse le PIB de l'Union européenne tout entière. Selon les experts, ce fossé va s'élargir dans un avenir prévisible.



Il ne fait pas de doute que le potentiel économique des nouveaux centres de la croissance mondiale sera inévitablement converti en influence politique, et la multipolarité se renforcera.



Le rôle de la diplomatie multilatérale s'accroît considérablement dans ce contexte. L'ouverture, la transparence et la prévisibilité en politique n'ont pas d'alternative raisonnable et l'emploi de la force doit effectivement être une ultime mesure, de même que la peine de mort dans les systèmes judiciaires de certains Etats.



Aujourd'hui, au contraire, nous observons une situation où des pays dans lesquels la peine de mort est interdite même à l'égard des assassins et d'autres dangereux criminels participent allégrement à des opérations militaires qu'il est difficile de considérer comme légitimes et qui provoquent la mort de centaines, voire de milliers de civils!



Une question se pose en même temps: devons-nous rester impassibles face à divers conflits intérieurs dans certains pays, aux actions des régimes autoritaires, des tyrans, à la prolifération des armes de destructions massive? C'est le fond de la question posée à la chancelière fédérale par Monsieur Lieberman, notre vénérable collègue. Ai-je bien compris votre question (dit-il en s'adressant à Joseph Lieberman)? Bien entendu, c'est une question importante! Pouvons-nous assister impassiblement à ce qui se produit? J'essaierai de répondre à votre question. Bien entendu, nous ne devons pas rester impassibles. Bien sûr que non.



Mais avons-nous les moyens de faire face à ces menaces? Oui, nous les avons. Il suffit de se rappeler l'histoire récente. Le passage à la démocratie n'a-t-il pas été pacifique dans notre pays? Le régime soviétique a subi une transformation pacifique, malgré la grande quantité d'armes, y compris nucléaires, dont il disposait! Pourquoi donc faut-il bombarder et pilonner aujourd'hui à tout bout de champ? Manquerions-nous de culture politique, de respect pour les valeurs démocratiques et le droit, en l'absence d'une menace d'extermination réciproque?



Je suis certain que la Charte des Nations unies est l'unique mécanisme d'adoption de décisions sur l'emploi de la force en tant que dernier recours. Dans cet ordre d'idées, ou bien je n'ai pas compris ce qui vient d'être déclaré par notre collègue ministre italien de la Défense, ou bien il ne s'est pas exprimé clairement. En tout cas, j'ai entendu ce qui suit: l'usage de la force ne peut être légitime que si cette décision a été prise par l'OTAN, l'Union européenne ou l'ONU. S'il l'estime effectivement, alors nos points de vue sont différents. Ou bien j'ai mal entendu. L'usage de la force n'est légitime que sur la base d'un mandat des Nations unies. Il ne faut pas substituer l'OTAN et l'Union européenne à l'Organisation des Nations unies. Lorsque l'ONU réunira réellement les forces de la communauté internationale qui pourront réagir efficacement aux événements dans certains pays, lorsque nous nous débarrasserons du mépris du droit international, la situation pourra changer. Sinon, elle restera dans l'impasse et les lourdes erreurs se multiplieront. Il faut oeuvrer pour que le droit international soit universel aussi bien dans sa compréhension que dans l'application de ses normes.



Il ne faut pas oublier qu'en politique, le mode d'action démocratique suppose nécessairement une discussion et une élaboration minutieuse des décisions.



Mesdames et messieurs!



Le risque potentiel de déstabilisation des relations internationales tient également à l'absence évidente de progrès dans le domaine du désarmement.



La Russie se prononce pour la reprise du dialogue à ce sujet.



Il est très important d'appliquer les normes juridiques internationales en matière de désarmement, tout en poursuivant la réduction des armements nucléaires.



Nous avons convenu avec les Etats-Unis de ramener nos charges nucléaires équipant les vecteurs stratégiques à 1700 - 2 200 unités d'ici au 31 décembre 2012. La Russie a l'intention de respecter strictement ses engagements. Nous espérons que nos partenaires agiront en toute transparence, eux aussi, et ne garderont pas sous le coude quelques centaines de charges nucléaires pour les "mauvais jours". Donc, si le nouveau ministre américain de la Défense annonce que les Etats-Unis se garderont de mettre leurs charges excédentaires en stock, ni de les dissimuler "sous un coussin" ou "sous une couverture", je vous demanderai de vous lever pour applaudir ses paroles. Ce serait une déclaration très importante.



La Russie respecte strictement le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et le régime multilatéral de contrôle de la technologie des missiles, et elle a l'intention de les respecter à l'avenir également. Les principes à la base de ces documents revêtent un caractère universel.



A cette occasion, je tiens à rappeler que dans les années 1980, l'URSS et les Etats-Unis ont signé un Traité sur l'élimination des missiles à moyenne et plus courte portée sans toutefois conférer de caractère universel à ce document.



A l'heure actuelle, toute une série de pays possèdent des missiles de cette classe: la République populaire démocratique de Corée, la République de Corée, l'Inde, l'Iran, le Pakistan, l'Etat d'Israël. De nombreux autres pays sont en train de concevoir ces systèmes et envisagent d'en doter leurs forces armées. Or, seuls les Etats-Unis d'Amérique et la Russie restent fidèles à leur engagement de ne pas construire ces armes.



Il est clair que dans ces conditions nous sommes obligés de veiller à assurer notre sécurité.



En même temps, il faut empêcher l'apparition de nouveaux types d'armes de pointe susceptibles de déstabiliser la situation. Je ne parle pas des mesures visant à prévenir la confrontation dans de nouveaux milieux, surtout dans l'Espace. On sait que les "guerres des étoles" ne relèvent plus de la fiction, mais de la réalité. Dès le milieu des années 1980, nos partenaires américains ont réussi à intercepter un de leurs satellites.



Selon la Russie, la militarisation de l'Espace est susceptible d'avoir des conséquences imprévisibles pour la communauté mondiale, conséquences qui ne seraient pas moins graves que l'avènement de l'ère nucléaire. C'est pour cela que nous avons maintes fois lancé des initiatives visant à prévenir le déploiement d'armes dans l'Espace.



Aujourd'hui, je tiens à vous dire que nous avons préparé un projet de Traité sur le non-déploiement d'armes dans l'Espace. D'ici peu, nous l'enverrons à nos partenaires en qualité de proposition officielle. Je propose de travailler ensemble sur ce document.



En ce qui concerne les projets prévoyant le déploiement en Europe d'éléments du système de défense antimissiles, ils ne manquent pas non plus de nous inquiéter. Qui a besoin d'une nouvelle relance - inévitable en l'occurrence - de la course aux armements? Je doute fort que ce soient les Européens.



Aucun des pays dits "à problèmes" ne possède de missiles ayant une portée de l'ordre de 5 000 à 8 000 kilomètres et susceptibles de menacer l'Europe. Mieux, dans un avenir prévisible, leur apparition dans ces pays n'est pas envisageable. Je dirais même plus: une tentative de lancer un missile nord-coréen, par exemple, vers les Etats-Unis via l'Europe serait contraire aux lois de la balistique".



Profitant de mon séjour en Allemagne, je tiens à évoquer la crise que traverse le Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe.



Signé en 1999, ce Traité était adapté à une nouvelle réalité géopolitique: le démantèlement du bloc de Varsovie. Sept ans se sont écoulés depuis, mais il n'a été ratifié que par quatre pays, dont la Fédération de Russie.



Les pays de l'OTAN ont ouvertement déclaré qu'ils ne ratifieraient pas le Traité, dont les dispositions relatives aux limitations dans la zone des "flancs" (déploiement sur les "flancs" d'un certain nombre de forces armées) tant que la Russie ne procéderait pas au retrait de ses bases de la Géorgie et de la Moldavie. Le retrait de nos troupes de la Géorgie est en cours et ce, à un rythme accéléré. Tout le monde sait que nous avons déjà réglé ces problèmes avec nos collègues géorgiens. Quant à la Moldavie, on y trouve pour le moment une formation de 1 500 militaires chargés de maintenir la paix et de protéger les entrepôts de munitions qui y subsistent depuis l'époque soviétique. Nous discutons en permanence de cette question avec Monsieur Solana: il connaît bien notre position. Nous sommes prêts à aller plus loin dans cette direction.



Mais que se passe-t-il pendant ce temps-là? Eh bien, on voit apparaître en Bulgarie et en Roumanie des "bases américaines légères avancées" de 5 000 militaires chacune. Il se trouve que l'OTAN rapproche ses forces avancées de nos frontières, tandis que nous - qui respectons strictement le Traité - ne réagissons pas à ces démarches.



Il est évident, je pense, que l'élargissement de l'OTAN n'a rien à voir avec la modernisation de l'alliance, ni avec la sécurité en Europe. Au contraire, c'est un facteur représentant une provocation sérieuse et abaissant le niveau de la confiance mutuelle. Nous sommes légitimement en droit de demander ouvertement contre qui cet élargissement est opéré. Que sont devenues les assurances données par nos partenaires occidentaux après la dissolution du Pacte de Varsovie? Où sont ces assurances? On l'a oublié. Néanmoins, je me permettrai de rappeler aux personnes présentes dans cette salle ce qui a été dit. Je tiens à citer des paroles tirées du discours de M. Werner, alors Secrétaire général de l'OTAN, prononcé à Bruxelles le 17 mais 1990: "Que nous soyons prêts à ne pas déployer les troupes de l'OTAN à l'extérieur du territoire de la RFA, cela donne à l'Union soviétique des garanties sûres de sécurité". Où sont aujourd'hui ces garanties?



Les blocs de béton et les pierres du Mur de Berlin sont depuis longtemps des souvenirs. Mais il ne faut pas oublier que sa chute est devenue possible notamment grâce au choix historique de notre peuple - le peuple de Russie - en faveur de la démocratie et de la liberté, de l'ouverture et du partenariat sincère avec tous les membres de la grande famille européenne.



Or, maintenant, on s'efforce de nous imposer de nouvelles lignes de démarcation et de nouveaux murs. Même s'ils sont virtuels, ils ne manquent pas de diviser, de compartimenter notre continent. Faudra-t-il à nouveau des années et des décennies, une succession de plusieurs générations de responsables politiques pour démanteler ces murs?



Mesdames, Messieurs!



Nous préconisons le renforcement du régime de non-prolifération. L'actuelle base juridique internationale permet de mettre au point des technologies de production de combustible nucléaire pour l'utiliser ensuite à des fins pacifiques. Et bon nombre d'Etats veulent, à juste titre, développer leur propre nucléaire civil en tant que base de leur indépendance énergétique. En même temps, nous comprenons que ces technologies peuvent se transformer rapidement en know-how pour la production de matériaux nucléaires militaires.



Cela suscite une grave tension internationale. La situation autour du programme nucléaire iranien en est un exemple éclatant. Si la communauté internationale n'élabore pas de solution raisonnable à ce conflit d'intérêts, le monde sera ébranlé, à l'avenir également, par ce genre de crises déstabilisatrices, car l'Iran n'est pas l'unique pays du seuil, et nous ne le savons que trop, nous et vous. Aussi, nous serons en permanence confrontés à la menace de prolifération des armes de destruction massive (ADM).



L'année dernière, la Russie a proposé de créer des centres d'enrichissement d'uranium multinationaux. Nous acceptons que de tels centres se créent non seulement en Russie, mais aussi dans d'autres pays où le nucléaire civil se développe sur une base légale. Les Etats cherchant à développer leur nucléaire civil pourraient recevoir du combustible, en participant directement au travail de ces centres, évidemment, sous le contrôle rigoureux de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).



Or, les dernières initiatives du président des Etats-Unis, George W. Bush, sont à l'unisson de cette initiative russe. Je pense que la Russie et les Etats-Unis sont objectivement et également intéressés au durcissement du régime de non-prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs. Et ce sont justement nos deux pays, leaders pour leur potentiel nucléaire et balistique, qui doivent, eux aussi, devenir leaders de la mise au point de nouvelles mesures plus rigoureuses en matière de non-prolifération. La Russie est prête à effectuer un tel travail. Nous menons des consultations avec nos amis américains.



Somme toute, il doit y être question de la mise en place de tout un système de leviers politiques et de stimulants économiques qui n'incitent pas les Etats à créer leurs propres capacités en matière de cycle du combustible nucléaire, mais leur permettent de développer leur nucléaire civil, en renforçant ainsi leur potentiel énergétique.



A cette occasion, je tiens à parler plus en détail de la coopération énergétique internationale. Mme la chancelière fédérale en a parlé, elle aussi, bien que brièvement. Dans la sphère énergétique, la Russie s'oriente vers l'élaboration de principes de marché et de conditions transparentes qui soient les mêmes pour tous. Il est évident que le prix des hydrocarbures doit être établi par le marché et ne doit pas faire l'objet de spéculations politiques ni de pressions ou de chantages économiques.



Nous sommes ouverts à la coopération. Des compagnies étrangères participent à nos plus grands projets économiques. Selon différentes évaluations, jusqu'à 26% de l'extraction de pétrole en Russie reviennent - réfléchissez bien à ce chiffre - jusqu'à 26% de l'extraction de pétrole en Russie reviennent au capital étranger. Essayez donc de me citer un exemple de présence aussi large du business russe dans les branches clés de l'économie des Etats d'Occident. Il n'y en a pas !



Je tiens aussi à rappeler la proportion d'investissements arrivant en Russie et partant de Russie vers d'autres pays du monde. Ce rapport est à peu près de quinze pour un. Voilà un exemple éclatant de l'ouverture et de la stabilité de l'économie russe.



La sécurité économique est une sphère où tous doivent s'en tenir à des principes uniques. Nous sommes prêts à une concurrence loyale.



L'économie russe a de plus en plus de possibilités pour cela. Cette dynamique est objectivement évaluée par des experts et nos partenaires étrangers. Récemment, par exemple, la Russie a été mieux notée au sein de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE): notre pays est passé notamment du groupe à risque 4 au groupe 3. Profitant de l'occasion, ici, aujourd'hui à Munich, je voudrais remercier tout particulièrement nos collègues allemands de leur concours à l'adoption de la décision évoquée.



Continuons. Comme vous le savez, le processus d'adhésion de la Russie à l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) est entré dans sa phase finale. Je rappellerai qu'au cours des négociations longues et difficiles, nous avons plus d'une fois entendu des paroles sur la liberté d'expression, la liberté de commerce et des possibilités égales, mais seulement quand il s'agissait du marché russe.



Et encore un thème très important qui influe directement sur la sécurité globale. On parle beaucoup aujourd'hui de la lutte contre la pauvreté. Mais qu'est-ce qui se produit en réalité? D'une part, des ressources financières - et souvent importantes - sont allouées à des programmes d'assistance aux pays les plus pauvres. Quoi qu'il en soit, et beaucoup le savent ici également, il n'est pas rare que les compagnies des pays donateurs eux-mêmes "les utilisent". D'autre part, l'agriculture dans les pays industrialisés est toujours subventionnée, alors que l'accès des hautes technologies est limité pour d'autres.



Appelons donc les choses par leurs noms: il s'avère qu'une main distribue les "aides caritatives", alors que l'autre entretient l'arriération économique, mais récolte aussi des bénéfices. La tension sociale surgissant dans de telles régions dépressives se traduit inévitablement par la croissance du radicalisme et de l'extrémisme, tout en alimentant le terrorisme et les conflits locaux. Et si tout cela se produit de surcroît, par exemple, au Proche-Orient dans le contexte d'une vision aggravée du monde extérieur, en tant que monde injuste, une déstabilisation globale risque de se produire.



Il va sans dire que les principales puissances mondiales doivent voir cette menace et organiser, par conséquent, un système plus démocratique et plus équitable de rapports économiques qui donne à tous une chance et une possibilité de développement.



Intervenant à une conférence sur la sécurité, on ne peut pas, non plus, Mesdames et Messieurs, passer sous silence l'activité de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). L'OSCE a été créée pour examiner tous les aspects, je tiens à le souligner, tous les aspects de la sécurité, qu'il s'agisse des aspects politico-militaires, économiques ou humanitaires et ce, dans leurs rapports réciproques.



Mais que voyons-nous aujourd'hui en réalité? Nous voyons que cet équilibre est manifestement perturbé. On essaie de transformer l'OSCE en instrument vulgaire au service des intérêts politiques extérieurs d'un seul pays ou d'un groupe de pays à l'égard d'autres Etats. Et c'est pour cette tâche, que l'on a aussi "monté de toutes pièces" l'appareil bureaucratique de l'OSCE qui n'est nullement lié aux Etats fondateurs. On a "monté de toutes pièces" pour cette tâche également les procédures d'adoption des décisions et d'utilisation des fameuses "organisations non gouvernementales (ONG)". Formellement, il s'agit effectivement d'organisations indépendantes, mais financées rationnellement et, par conséquent, contrôlées.



Conformément aux documents fondateurs, dans la sphère humanitaire, l'OSCE est appelée à accorder aux pays membres, à leur demande, un concours en matière de respect des normes internationales dans le domaine des droits de l'homme. C'est une importante mission. Nous la soutenons. Mais cela ne signifie pas qu'on peut s'ingérer dans les affaires intérieures d'autres pays et encore moins tenter de leur dicter la manière dont ils doivent vivre et se développer.



Il est parfaitement évident qu'une telle ingérence ne contribue pas du tout à la maturation d'Etats authentiquement démocratiques. Par contre, elle les rend dépendants, avec comme conséquence l'instabilité sur les plans économique et politique.



Nous espérons que l'OSCE se guidera sur ses tâches immédiates et organisera ses relations avec des Etats souverains sur la base du respect, de la confiance et de la transparence.



Mesdames, Messieurs!



En conclusion, je voudrais retenir ceci. Nous entendons très souvent - et je les entends personnellement - les appels de nos partenaires, y compris nos partenaires européens, exhortant la Russie à jouer un rôle de plus en plus actif dans les affaires internationales.



Je me permettrai à cette occasion une petite remarque. Nous n'avons pas besoin d'être éperonnés ou stimulés. La Russie a une histoire millénaire, et pratiquement elle a toujours eu le privilège de pratiquer une politique extérieure indépendante.



Nous n'avons pas l'intention aujourd'hui non plus de faillir à cette tradition. En même temps, nous voyons que le monde a changé et nous évaluons avec réalisme nos propres possibilités et notre propre potentiel. Et évidemment nous voudrions aussi avoir affaire à des partenaires sérieux et tout aussi indépendants avec lesquels nous pourrions travailler à l'édification d'un monde plus démocratique et plus équitable, tout en y garantissant la sécurité et la prospérité non seulement des élites, mais de tous.



Je vous remercie de votre attention

Sexus Festivus



Depuis un certain temps, par la grâce du marketing, le godemiché (objet ancestral de plaisir ) est devenu "sex-toy" : un zizigougou de consommation courante que les couples modernes se doivent de posséder en dix exemplaires...
Attention, attitude êtrepouriste obligatoire !
Redoutable sujet que voilà, producteur automatique de ringardise, voir de suspicion... Soupçons de sympathie occulte pour le FN, le beaujolais, la soupe au cochon ou Laurent Gerra...
Gare à la mécréante, pire, au mécréant, qui oserait émettre à haute voix un doute sur ces bidules flashis.

Car le digne godemiché a subi un « relooking » des plus paradoxal. Toute ressemblance avec un phallus ne serait, désormais, que pure coïncidence !
Hé, oui... on a même réussi à castrer féminiser les godemichés...
Vive la mauve-attitude!
Observons en images un VRP sexologue médiatique, nous les vendre avec enthousiasme.
Un seul commandement "il faut jouer !"(et tenter de jouir)...



Le détournement du code des jouets pour enfants produit une impression des plus malsaine sur l’homo pas encore tout à fait festivus, voir encore un peu erectus...
Objectif : se fourrer des "mon petit poney" par tous les trous, du moment que ça ne ressemble pas au modèle original...

_ Tu n'as pas vu le canard de maman, Enzo ? Elle en a besoin...

Et puis, elle fait joujou ! C'est rigolo ! Zézette est contente !
Surtout bannir le sérieux... Pourtant l'interdit c'était bien... Le tabou d'avant les canards roses fuchsias...
Quand les dignes "libertins" et les "vicieuses" perverses -mes amitiés aux chiennes de gardes- planquaient leurs godes hors de porté des enfants... La seule vue de l'objet faisait fuir les gamines et provoquait un délicieux frisson de honte...
La sexualité que nous proposent à présent ces niais sexologues ressemble à un scénario SM en costume de télétubby...
Quand le sérieux se barre, l’érotisme a aussi tendance à se faire la malle, suivit par tout le reste...
Imaginons un instant une jeune femme moderne, une bonne grosse consommatrice frustrée jusqu'aux doigts de pieds...

_ Doudou vient ici ! Ce coup-ci tu as intérêt à me faire jouir !

Un métrosexuel luisant, chaponné par ses soins, fait son apparition...
Elle farfouille dans son bac à jouets et l'oblige à manier longuement le god barby et le plug canard pour la sauver de l'hystérie l’ennui…
Hélas, ça ne marche pas, alors elle finira par se débarrasser du maladroit et garder le plug canard Sonia Ryquiel...


Voilà, fin de l'histoire, le sexologue sera ravi d'accueillir cette nouvelle "célibattante" et son canard... Pour entamer une thérapie de couple.

Sur le même sujet : http://aucentredugrandrien.blogspot.com/2007/11/ni-sex-toy-ni-soumis.html


Aimé Césaire, l'hommage du CGB

Aujourd'hui nous sommes tous des martiniquais ... martiniquaises.

La négritude au bout du ballon

Lilian Thuram sur Aimé Césaire : ‘’c’était un peu mon guide’’

Il lui a appris à tacler en alexandrin ou à dribbler en prose poétique, à la paire de lunettes pensantes?




Mon dos exploitera victorieusement la chalasie des
fibres.
Je pavoiserai de reconnaissance mon obséquiosité
naturelle
Aurait ajouté Lilian, citant de mémoire ces quelques vers prophétiques d'Aimé Césaire.
Le poète, en rendant au défenseur de l'équipe de France ce discret hommage dans son "Cahier d'un retour au pays natal", montrait à quel point il se plaisait à déconner... Et ce n'est pas si courant chez les normaliens.

18 avril 2008

D'Elena à Fadela

_ Cécilia ?
_ Non, Elena!
_ La Cécilia ? La demi-mondaine hispano casher? Celle qui va de tirelire en tirelire comme le morpion de slip en string?
_ Elena Ceauşescu!!
_ La femme de Nicolas, c'est ça.
_ Presque, Elena Ceauşescu la femme du beau Nicolae. Celle à qui toutes les universités du monde (dont celle de Nice) délivraient des titres honorifiques pour ses "travaux scientifiques"...



Hé bien figurez vous qu'en parcourant la wiki-biographie de Fadela Amara, on apprend qu'en 2005 elle est faite docteur honoris causa de l'Université libre de Bruxelles et en 2006, elle reçoit un Honorary Degree for French civil rights campaigner de la Manchester Metropolitan University.

le docteur Lyssenko Jr lui remettant son titre

Etonnant n'est-il pas ? Pour une fille qui "se destinant à des études de lettres, est finalement orientée vers un CAP de comptabilité".
Je me demande quelle force obscure a bien pu l'empêcher de s'inscrire en lettres. Peut-être se distinguait-elle déjà particulièrement par son respect de la langue. Ou alors le racisme implacable de l'institution...
Pourtant, il m'avait semblé que la seule discrimination pratiquée à la fac de lettres consistait à refuser ceux qui ne savent pas écrire leur nom... Et encore, avec un bon piston...
Pourquoi diable chercher des titres à l'étranger?
L'université française n'est pourtant pas avare quand il s'agit d'en distribuer.
Sans parler de l'astro-sociologue, on a bien fait de Tzvetan Todorov un Directeur de recherches honoraire au CNRS ; Fadela est largement du niveau de Todorov, non ?


Attention, je pense...

17 avril 2008

PARLONS BLOGS ET MOUTONS BLANCS

Où il est question de discrimination et de moutons blancs.






Journalistes discriminés - wideo
Journalistes discriminés - wideo



Pierre-André Taguieff définit le « communautarisme » comme un projet sociopolitique visant à soumettre les membres d’un groupe défini aux normes supposées propres à ce groupe ». […] Elle [cette définition] revient à travestir subrepticement le droit à la différence en devoir d’appartenance, ce qui est tout différent.

Notre identité est inséparable d’une définition de ce qui importe ou non pour nous. Elle exprime la part de nous-mêmes que nous privilégions et sur laquelle nous nous appuyons pour nous construire, non pas du tout par émancipation vis-à-vis des déterminations dont nous sommes le lieu, mais par un choix qui nous fait tenir certaines de ces déterminations comme plus déterminantes que d’autres. Ce choix est parfaitement subjectif.

(Alain de Benoist, Nous et les autres, KRISIS)

Emission en intégralité :
PARLONS BLOGS ET RICHESSE CULTURELLE



Rire et châtiment


Où le CGB s'intéresse à un phénomène en voie de disparition: le rire.


On remerciera encore David Zar-Ayan (oui celui de l'Organe) de sa précieuse enquête sur l'univers inepte des comiques d'aujourd'hui dans L'Echo des Savanes... Le comique est partout: chez Quick, au cinéma, en DVD ou SMS, à la radio, chez Ruquier, sur Canal+, chez Fogiel... Une véritable inflation (197 "artistes") dans l'optique de tuer le vrai Rire (dont nous sommes bien sûr dépositaires).




La surproduction de comique est nuisible pour le rire et l'agriculture intensive de Ruquier et de Kader Aoun y est bien sûr pour quelquechose.

Prenons l'exemple de Kader Aoun, l'homme des fiches à Ardisson, le sciencepotard mégalobulleux et "parrain" de Jamel... Il a tout de suite vu le cash qu'il pouvait se faire en adaptant le Def Jam Comedy Club et sa pitoyable machine à vannes; mais en plus il a piqué l'idée à un certain Delo! Quel talent! Ajoutez-y Jamel comme tête de gondole plus quelques comiques déjà chevronnés que l'on fait passer pour des "découvertes" du ghetto (Thomas N'Gijol et Fabrice Eboué sortent de l'atelier de Dieudonné, Patson de l' IUT Sylvie Joly) et le tour de la diversité est joué...

Le stand-up est la lie du rire, l'humour dit de "vannes" est une langueur, on rit des autres mais pas de son époque... Le stand-up se travestit des oripeaux de la spontanéité pour mieux excuser la paresse de son écriture, il suffit de voir N'Gijol perdu sur le plateau d'Ardisson sans ses fiches ou Mustapha qui tombe facilement dans l'agressivité face à un esprit simple mais critique.

Le Rire est une écriture, le Rire est littérature... Cette chronique de la jeunesse du regretté Pierre Desproges en témoigne

Non aux jeunes (extrait des chroniques de la haine ordinaire)
Par Pierre Desproges (Écrivain)

«Et vous, qu'est-ce que vous avez fait pour les jeunes?» lançait l'autre soir Jack Lang, cette frétillante endive frisée de la culture en cave, à l'intention de je ne sais plus quelle poire blette de la nouvelle sénilité parlementaire.

«Qu'est-ce que vous avez fait pour les jeunes?» Depuis trente ans, la jeunesse, c'est-à-dire la frange la plus totalement parasitaire de la population, bénéficie sous nos climats d'une dévotion frileuse qui confine à la bigoterie. Malheur à celui qui n'a rien fait pour les jeunes, c'est le péché suprême, et la marque satanique de la pédophobie est sur lui. Au fil des décennies, le mot «jeunes» s'est imposé comme le sésame qui ouvre les voies de la bonne conscience universelle. Le mot «vieux» fait honte, au point que les cuistres humanistes qui portent la bonne parole dans les ministères l'ont remplacé par le ridicule «personne âgée», comme si ces empaffés de cabinet avaient le mépris des rides de leurs père et mère. Mais les jeunes ne sont pas devenus des «personnes non âgées». Les jeunes sont les jeunes. Ah, le joli mot.

«Vous n'avez rien contre les jeunes?» Version à peine édulcorée du répugnant: «T'as pas cent balles?», c'est la phrase clé que vous balancent de molles gouapes en queue de puberté, pour tenter de vous escroquer d'une revue bidon entièrement peinte avec les genoux par des jeunes infirmes. (Je veux dire «handicapés». Que les bancals m'excusent.)

- Pardon, monsieur, vous n'avez rien contre les jeunes?

- Si. J'ai. Et ce n'est pas nouveau. Je n'ai jamais aimé les jeunes. Quand j'étais petit, à la maternelle, les jeunes, c'étaient des vieux poilus, avec des voix graves et des grandes mains sales sans courage pour nous casser la gueule en douce à la récré.

Aujourd'hui, à l'âge mûr, les jeunes me sont encore plus odieux. Leurs bubons d'acné me dégoûtent comme jamais.

Leurs chambres puent le pied confiné et l'incontinence pollueuse de leurs petites détresses orgasmiques. Et quand ils baisent bruyamment, c'est à côté des trous.

Leur servilité sans faille aux consternantes musiques mort-nées que leur imposent les marchands de vinyle n'a d'égale que leur soumission béate au port des plus grotesques uniformes auquel les soumettent les maquignons de la fripe. Il faut remonter à l'Allemagne des années 30 pour retrouver chez des boutonneux un tel engouement collectif pour la veste à brandebourgs et le rythme des grosses caisses.

Et comment ne pas claquer ces têtes à claques devant l'irréelle sérénité de la nullité intello-culturelle qui les nimbe? Et s'ils n'étaient que nuls, incultes et creux, par la grâce d'un quart de siècle de crétinisme marxiste scolaire, renforcé par autant de diarrhéique démission parentale, passe encore. Mais le pire est qu'ils sont fiers de leur obscurantisme, ces minables.

Ils sont fiers d'être cons.

«Jean Jaurès? C'est une rue, quoi», me disait récemment l'étron bachelier d'une voisine, laquelle et son mari, par parenthèse, acceptent de coucher par terre chez eux les soirs où leur crétin souhaite trombiner sa copine de caleçon dans le lit conjugal.


Ceci expliquant cela: il n'y a qu'un «ah» de résignation entre défection et défécation.

J'entends déjà les commentaires de l'adolescentophilie de bonne mise:

«Tu dis ça parce que t'es en colère. En réalité, ta propre jeunesse est morte, et tu jalouses la leur, qui vit, qui vibre et qui a les abdominaux plats, "la peau lisse et même élastique", selon Alain Schifres, jeunologue surdoué au Nouvel Observateur.»

Je m'insurge. J'affirme que je haïssais plus encore la jeunesse quand j'étais jeune moi-même. J'ai plus vomi la période yé-yé analphabète de mes vingt ans que je ne conchie vos années lamentables de rock abâtardi.

La jeunesse, toutes les jeunesses, sont le temps kafkaïen où la larve humiliée, couchée sur le dos, n'a pas plus de raison de ramener sa fraise que de chances de se remettre toute seule sur ses pattes.

L'humanité est un cafard. La jeunesse est son ver blanc.

Autant que la vôtre, je renie la mienne, depuis que je l'ai vue s'échouer dans la bouffonnerie soixante-huitarde où de crapoteux universitaires grisonnants, au péril de leur prostate, grimpaient sur des estrades à théâtreux pour singer les pitreries maoïstes de leurs élèves, dont les plus impétueux sont maintenant chefs de choucroute à Carrefour.

Mais vous, jeunes frais du jour, qui ne rêvez plus que de fric, de carrière et de retraite anticipée, reconnaissez au moins à ces pisseux d'hier le mérite d'avoir eu la générosité de croire à des lendemains cheguevaresques sur d'irrésistibles chevaux sauvages.

Quant à ces féroces soldats, je le dis, c'est pas pour cafter, mais y font rien qu'à mugir dans nos campagnes.