12 février 2008

Pas Paris, pas Dakar

Subaru à la bourre avec Mitsubishi


Le dernier rallye Paris-Dakar fut annulé, pour cause de troubles guerriers. Pendant que des gens se crevaient le cul pour monter des financements comacs, peaufiner des réglages de carbu au poil près et faire leur stock de brosses à dents, des salopards d’indigènes se mettaient futilement sur la gueule, assassinant ici ou là quelques touristes, n’importe quoi… Ces africains, pas moyens d’être sérieux cinq minutes.

La prochaine édition de ce rallye, nous venons de l’apprendre, c’est en Argentine qu’elle aura lieu. On avait vu le Tour de France débuter en Angleterre, filer en Espagne ou déconner en Suisse, il faudra s’habituer au Paris-Dakar argentin… Il faut dire que les fanas de grosses caisses en ont vraiment bavé. Depuis des années, sous les coups de boutoir d’associations bien pensantes et de critiques bien senties, ils avaient dû s’expatrier, rouler en douce, planquer les 4X4 sous des bâches, maquiller les camions, organiser des distributions de médicaments ou de verroterie aux populations autochtones (en plus des paquets de fric pour les autorités), se racheter une conduite en quelque sorte, mais rien n’y fit. Le rallye Paris-Dakar ne partait déjà plus de Paris depuis longtemps, il ne traversait plus trop l’Afrique et tendait, d’année en année, à devenir un mini rallye Dakar-Dakar, comme il y a des mini-golfs… D’ailleurs, il ne s’appelait plus que Dakar, comme un truc qui ne bouge pas, une pancarte plantée au bord d’une route. Ces gros cons nous sortaient tellement par les yeux, avec leur épopée sponsorisée anachronique, leurs bottes de moto superlaides, leur bronzage plein de poussière, leur énergie dans le vide, leurs joujous à 300 briques et leur art de traverser à toutes pompes ce qui mérite lenteur, solitude et discrétion, ils s’étaient tellement plombé la réputation avec leurs accidents mortels, leurs gosses écrasés pour RIEN, leurs jambes brisées pour QUE DALLE, leurs colonnes vertébrales pétées INUTILEMENT qu’ils la jouaient profil bas en allant écraser ailleurs pendant que le Français rote sa dinde aux marrons. L’affaire n’est donc pas finie.

L'arrivée du véhicule-assistance

Ils en ont plein le cul des mécontents, des empêcheurs de rouler vite dans des bagnoles affreuses, des critiqueurs post-modernes, et on les comprend. Ils feront désormais vroum vroum en Argentine, pays où le casse-couilles est moins écouté, pour l’instant. Pour éviter par avance les critiques, les organisateurs ont même décidé que les spéciales se courront en vélo. Oui, vous avez bien lu : le Paris-Dakar se déroulera en Argentine, et à vélo. « On a décidé du vélo parce qu’il s’agit d’un moyen de transport économique, peu polluant, qui se transporte facilement dans le train (trois spéciales se feront en train, dans des zones trop escarpées pour les cyclistes) et qui ne génère aucun bruit. C’est important le bruit, c’est la première cause de pollution dans les villes modernes, vous savez. Avec nous, pas d’bruit. Le Paris-Dakar 2009 sera écologiste, responsable, solidaire et concerné. On mettra en place des limiteurs de vitesse dans les descentes, autant par respect de la vie humaine que pour celui du principe de précaution. Ce serait bien le diable qu’on vienne encore nous faire chier ! », a déclaré Etienne, Lavigne, le directeur de la sauterie mécanique de la pampa. Il semble enfin que les sponsors autorisés à prêter leur pèze aux sportifs seront sévèrement choisis, sélectionnés en fonction de leur attitude vis-à-vis du Protocole de Kyoto, de leur implication militante contre le réchauffement de la planète et l’éradication des déserts de sable.

Une candidate et son coach

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