2 avril 2007

Moins belle la vie : ils refusent le Système !!! (épisode 1)

Faisons quelques rappels à propos des révolutionnaires qui s’apprêtent à renouveler le personnel politique de la République. Commençons par le frère Bayrou, l’anarchiste mystique, Grand Berger de la sédition. Nous examinerons ensuite le cas Corinne Lepage, brebis communarde, égarée sur les barricades des parrainages et récemment ralliée à la cause.


François Bayrou

1993-1995 : ministre de l'Education Nationale du gouvernement Balladur (RPR)

1995 : soutient Edouard Balladur (RPR) à la présidentielle.
1995-1997 : ministre de l'Education du gouvernement Juppé (RPR)
1998 : rapprochement de l'UDF avec Démocratie Libérale (le parti ultralibéral d'Alain Madelin)
Quatre ans de ministère, c’est bien ce qu’il faut pour forger l’âme d’un rebelle. Mais revenons également sur ses haros au Parlement, sur ses prises de position fermes et son acharnement obstiné à dénoncer et à bousculer le système.
A l’Assemblée Nationale, durant le dernier quinquennat de Jacques Chirac, c’est-à-dire sous les gouvernements Raffarin et De Villepin, sur 74 scrutins publics relatifs à des projets de loi, le frondeur insoumis a été absent 15 fois et s’est donc exprimé 59 fois. Il a voté avec l'UMP 35 fois (59,3%), a voté contre 15 fois (25,4%) ; il 'est abstenu 9 fois (15,3%). *

Sur sa politique en tant que ministre de l'Education Nationale : pour un bilan de la politique éducative menée depuis 20 ans et dans laquelle il s’est inscrit durant son passage aux affaires, je ne saurais que trop conseiller la lecture du livre Jean-Paul Brighelli intitulé "La fabrique du crétin - la mort programmée de l'école". Y sont intelligemment exposés les mécanismes qui ont conduit à la désagrégation de notre système éducatif.
Et s'il vous manque encore quelques éléments pour admettre que Bayrou est effectivement un vrai rebelle qui veut tout casser, il est bon de rappeler qu’il s’est abstenu de voter lors du projet de loi pour l'avenir de l'école (loi Fillon). Charmante loi qui introduit plus de contrôle continu au bac - c’est-à-dire plus d’aléatoire et de subjectivité dans la notation et donc une loi qui poursuit la dévalorisation de ce diplôme. Loi qui sous la dénomination de socle commun et nouvelle politique en matière de langues vise en fait à réduire encore le savoir transmis pour ainsi envoyer, le plus tôt possible, les gamins bosser à l’usine (enfin bosser au chômage puisque les usines on les refile aux petits asiatiques).
Voilà donc François l’Insoumis qui n’a même pas le courage de ses opinions et qui, pour sauver la face, s’abstient. « Pas trop se mouiller », tel fut sa devise en cette occasion et telle est toujours sa devise dans cette campagne. Il faut prendre tout ce qui est bon, à droite comme à gauche, nous répète-t-il avec le même ton que Nounours dans « Bonne nuit les petits ». Bayrou donc en Nounours maquisard qui de toute sa carrière politique n’a voté qu’une seule motion de censure contre un gouvernement de droite, celle que le Parti socialiste a déposée le 16 mai 2006 contre le gouvernement Villepin à l’issue de la crise du CPE. Et encore : sur les trente députés que comptait son groupe parlementaire, seuls dix l’avaient suivi.

Voter Bayrou, c'est donc bien la même chose que s’abstenir, la même chose que voter blanc. Une sorte de vote virtuel, un genre de posture qui n'engage à rien et qui, si le vote blanc équivalait à botter en touche, consisterait à remettre la balle au centre pour reprendre la même partie. Donc un choix intéressant pour tous les sans repères, les sans forme et sans contour, pour tous les impersonnels féminisés qui veulent néanmoins se sentir exister, en faisant gentiment entendre leur petit cri de désaccord face au système – système dont par ailleurs, ils espèrent continuer à tirer la matière de leur jouissance et de leur confort.


45% d’hésitants. La France n’a jamais autant hésité. Le désarroi gagne l’électeur. Il ne sait pas pour qui voter, il n’arrive pas à choisir. Pourtant il doit absolument accomplir son devoir de citoyen. Obligation civique et morale ! Et il fatigue l’électeur, il en a assez d’être obligé de choisir. Ce qu’il voudrait, c’est pouvoir
se reposer. Ce qu’il voudrait, c’est ne plus avoir à choisir. Il voudrait être le citoyen rêvé par la social-démocratie du XXIème siècle, c’est-à-dire le citoyen inoffensif, le citoyen sans opinion. Et l’incarnation de ce rêve depuis longtemps caressé par la social-démocratie vient de descendre sur Terre : on l’appelle François Bayrou. Certains disent qu’il viendrait des lointaines terres de Gascogne. Certains rapportent qu’il serait capable de communiquer avec les chevaux. D’autres, qu’on prend pour des fous, crient même au miracle, en disant l’avoir vu conduire… un tracteur ! Reste à savoir maintenant quelle va être l’attitude des marchands du Temple. Réponse dans les semaines à venir.

*(source, Regards, mars 2007)

3 commentaires:

  1. Corinne Lepage, présidente d'honneur de la chambre d'amitié franco-israelienne...

    RépondreSupprimer
  2. Ca c'est la cerise sur le pompom !
    ispisse d'antisémythe va !

    RépondreSupprimer
  3. Je l'ai vu, le François hier soir en meeting à Reims : très mauvais orateur, mais bien sympathique tout de même.

    RépondreSupprimer