16 janvier 2007

Le droit d'être victime.

L’Occident terre des droits de l’homme. Un droit de l’homme c’est quoi ? C’est une reconnaissance implicite d’un statut de victime s’il n’est pas efficient. Bien. Mais le Pouvoir Judiciaire doit prendre le temps de passer. En attendant, c’est bien le quatrième Pouvoir qui répartit les rôles, comme une déformation perverse mais de plus en plus assumée de sa finalité à l’information, et il le fait instantanément. Et il ne le fait apparemment jamais de manière totalement innocente sous ses apparences d’emporte pièce… Qu’est-ce qu’un fait divers ? C’est un potentiel de diversion, au service d’une idéologie qui sous prétexte d’humanisme et de protectionnisme, fait son petit profit, fait ses petites affaires… Les petites affaires des grands hommes d’affaire… Le droit d’être reconnu victime est un enjeu.
Quelques exemples pour éclairer quelque peu notre propos.

Pour commencer, l’affaire Marie Léonie. Cette femme qui avait été soi-disant victime d’une agression antisémite. Rappelez-vous, le tableau était bien planté : le RER D, une bande de racailles. Rappelez-vous : on lui avait dessiné une croix gammée sur l’abdomen. Rappelez-vous : toute la presse s’était embrasée. Rappelez-vous, après quelques jours, la Vérité avait jailli dans un pur feu froid : Marie Léonie avait affabulé, elle était bonne pour l’asile… En l’occurrence, dans ce premier exemple, le droit à être reconnu victime avait été octroyé à une hystérique délirante. L’anti sémitisme ou « l’aristoracisme » selon Soral. L’antisémitisme ou la croix de la France laïque, républicaine et (forcément, presque par définition) collaboratrice. L’antisémitisme, la garantie d’un bon buzz pour les journaleux, toujours faussement inconscients de leur pouvoir… Le juif : ce minoritaire, cette victime en puissance, historique...


l'oeil de la justice


Deuxième exemple, le couple d’homosexuels de Brives, marié par Noël Mamère. Oh oui, ils étaient bien mignons nos mariés et Noël s’était fait bouclier de protection du droit des minorités… Les homosexuels sont également des victimes en puissance. Nous dirons même qu’à l’instar des juifs, c’est de la bonne victime blockbuster. Quelques années après, nous apprenions quoi ? Que les deux mariés avaient fait de l’escroquerie de petite veille une profession… Et encore, l’apprenions-nous quasiment par hasard, tant la presse n’en n’a pas fait ses choux gras… Deux victimes de la méchante société homophobe qui saucissonnaient de pauvres vieilles, véritablement victimes sans défense et projecteurs elles…

Troisième exemple, mais restons dans le registre de la supra victime homosexuelle avec ce gay auquel on avait soi-disant mis le feu. Là encore, que d’émoi, que d’intensité lacrymogène, que de buzz… Quelques jours après, qu’apprenions-nous ? Qu’il s’était foutu le feu seul par dépit amoureux.

Quatrième exemple et attaquons-nous désormais au « bougnoule » ou au nègre de service. Ce français d’origine maghrébine, et seul représentant de l’exotisme dans un petit village gaulois, victime de tags racistes de ces méchants protectionnistes raciaux. Qu’apprenions-nous peu de temps après ? Qu’il les avait peints lui-même…

Cinquième exemple avec Granomort, le fameux policier héros qui sauva des griffes des Boulogne Boys un jeune supporter parisien du Macabit Tel Aviv. Qu’apprenions-nous peu de temps après ? Qu’il trempait dans de sombres histoires de deal. Mais là, nous vous concédons une certaine distance entre les deux occurrences. Mais nous insistons sur le fait que s’il avait été blanc, étant donné le nom d’une de ses deux victimes, il n’aurait pas échappé à la bronca médiatique, toujours prompte à défendre la victime sociale, le différent qui affiche ses couleurs… La transition est toute trouvée pour évoquer le maghrébin nantais qui n’avait décidément pas le pied marin, un maghrébin alcoolique en terre de Bretagne, presque un drame de l'intégration oserions nous dire… Mais nous n’irons pas jusqu’à dresser un parallèle entre les deux affaires tant les circonstances de cette noyade sont floues…

Enchaînons cependant en fanfare pyrotechnique avec le drame de Clichy qui avait vu nos banlieues s’enflammer. Zied et Bouma, tous deux morts électrocutés après avoir choisi comme point de chute de leur fuite d’un contrôle d’identité, un transformateur électrique qui les transforma bien de manière effective en tas de cendres. Ash to ash. Zied et Bouma devenus symboles médiatiques de l’oppression blanche/raciste. Mais n’y ont-ils pas couru de leur propre chef dans ce transfo ? Et pourquoi ? Pourquoi la fuite ? N’avaient-ils pas quelques reproches qui écumaient sur la plage de leur mauvaise conscience ? Ne sont ils pas plutôt des symboles de la stupidité à l’état brut ? N’ont-ils pas été avant tout, victimes de leur connerie ? En tout cas, ils éclipsèrent cet homme qui non loin de là avait été lynché par une bande de racailles, devant sa femme et sa fille, car il photographiait un réverbère… Lui n’eut pas droit aux premières pages. Lui est resté dans la plèbe du fait divers. Lui n’avait pas le bon goût d’être de couleur. Lui n’était pas issu d’une minorité… Lui n’a donc pas eu le droit d’être érigé en méta victime, spolié de son droit à devenir symbole, symbole des maux qui minent la France. Son nom : Jean-Claude Irvoas, 46 ans au moment des faits, dont la mémoire a été abandonné aux seuls Identitaires. Là pas de plaque, pas de marche silencieuse, pas de solidarité spontanée.


Un peu plus fort, oui voilà comme ça


Dernièrement, le petit Karl, mort après une altercation avec deux camarades de classe de couleur. Oui, ce fait divers a fait les unes. Mais pourquoi ? Pour dire : non stop ! Ceci n’est pas un crime rétro raciste, pour ne pas dire raciste. Karl souffrait d’une malformation cardiaque. C’est l’émotion qui l’a tué. Oui ? Mais l’émotion ? Par qui a-t-elle été causée ? Et où si ce n’est à terre, sous les coups de pieds de ses petits camarades…

De quoi les médias ont-ils peur ? De dire la Vérité dans toute sa blancheur linceul… Les médias se sont faits les champions de la lutte antiraciste, les traqueurs du fascisme. Pourquoi détournent ils ainsi les yeux quand le voile du manichéisme se déchire ? Le français n’est il pas apte à faire la part des choses ? Les lois qui protègent les minorités constituent elles un frein trop puissant pour que l’on puisse dire désormais les choses comme elles sont. Une vague d’émeute en banlieue avec incendie systématique des bus, caillassage des pompiers et guérilla contre les CRS ne constitue t elle pas la plus lumineuse expression du fascisme et du racisme, de la défiance à l'ordre Républicain dont on nous rabat tant les oreilles ? Non. Pourquoi ? Parce que, ça n’est pas politiquement correct : la minorité est toujours la plus faible. Elle est toujours la victime. Elle doit l’être et le rester. Et tout le monde vient défiler à la télé pour dire ô combien les jeunes des cités souffrent et sont bel et bien victimes avant tout et donc à l’avance excusés.


Je suis victime, tu es victime, il est victime...


A qui profite ce crime contre la Vérité et le quasi tout un chacun ? Qui a intérêt à dépeindre notre société comme la proie incessante du racisme, de l’antisémitisme, de l’homophobie ? Qui a intérêt au divisionnisme ? Qui a intérêt au communautarisme ? Qui ? Si ce n’est celui qui veut sortir maître du chaos, l’agent du pouvoir mandaté pour encore un p’tit peu plus d’ordre, encore un p’tit peu plus de fichage, encore un p’tit peu plus de contrôle. Les divisions offrent un boulevard pour le règne et les divisés se retrouvent tous sur le terrain fiscal, euh !... Nous voulions dire civique.
Les machines sont des réseaux de coupures pour Deleuze. Les divisions sont des coupures. Notre société est une machine lubrifiée par la presse.
Ces coupures sont des leviers actionnant les cinétiques des pouvoirs, les sophismes politiques. Elles sont des arguments directement opératifs. Elles sont des illusions de concession, des alibis, des faux semblant, des corruptions actives, des achats de bonne conscience à moindres frais dans un monde où le paraître prévaut sur la scène… Pendant ce temps, en coulisses… Elles sont une création, un artifice de feu, bien plus qu’un artefact. Le symbole est dans la lumière. Mais dans son ombre végètent et pourrissent les réalités dont celle du ressentiment.
Le ressentiment de la masse silencieuse celle là même que tous les pouvoirs (médiatique, politique, économique) craignent et qu'il faut maintenir dans la peur, la division, la haine de soi et le silence.
(Car les dés seront lancés lorsque la masse réagira contre le conditionnement établit par les gros boeufs qui nous gouvernent et lorsqu'elle comprendra qu'elle est le Pouvoir...)
Oui nous on est comme ça au CGB on aime bien citer et Deleuze et NTM dans nos articles.


Par Christ-Off et Gabriel Fouquet

4 commentaires:

  1. google "zied et bouna": 33000 hits
    google "Jean-Claude Irvoa": 11200 hits

    "Lui n’eut pas droit aux premières pages."

    Hum

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  2. J-C Irvoa avait sûrement ses entrées quelquepart pour qu'on ait parlé de lui. Qui se souvient du papy (à Nantua je crois) mort roué de coups en portant assistance à un type qui se faisait volé sa bagnole pendant les émeutes?

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  3. La puissance médiatique est sans limite et n'a pas de force opposée capable de rivaliser. Une énorme masse inarrétable qui détruit tout et engloutit tout sur son passage.

    Sommes-nous des victimes pour autant ? J'en doute.

    Le monde médiatique n'est que le fruit qui émane de notre société. Il est à son image (a quelques indidivuds prés...).

    Je me sens pas victime, je boycott simplement(et difficilement).

    Domestication resistance !

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  4. Il y a des faits divers qui marquent et qui démontrent qu'il y a quelquechose de pourri au royaume de la démocratie comme celui de "supermamie" Marie-André Fesquet à Avignon, défigurée avec un cocktail molotov, violée avec un micro à grands coups de pieds de manière si ignoble que son foie a éclaté et morte d'une lente hémorragie à cause de sa tête fracassée par deux ados d'une cité voisine (qui les balancera d'ailleurs).

    "Clameur des droits, silence des devoirs"...

    Le pendant de cette victimisation se trouve être les 48H du lynchage médiatique (Sevran...)

    Brives? Obnubilés par le trublion P.Sébastien vous avez confondu Brives et Bègles la ville de Nick Mamère.

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