30 septembre 2006

« Please to meet you… » par Gabriel Fouquet et Christ-Off


_ Salut Diable ! Euh, dois-je t'appeler « Prince des Ténèbres », « Satan bouche un
coin », « Alice Iblis au pays des Merveilles, Wouhou, Wouhou », Belzébuth, Lucif ou bien Harald Shumacher ?
_ Vous pouvez effective…MENT… m’appeler…
_ Euh, hum ! Ça part sur les chapeaux de roue cette interview ! Faut qu’on te dise quand même : t’avises pas de faire le Malin avec nous.
_ …


_ Bon, on va commencer par le début. Je sais pas c’que t’en penses mais ça sera plus lisible.
_ Faites comme bon vous… SANG…ble...

_ D’aaaccord. Euh, hum, fait chaud non ?
_ Non.

_ Euh, l’Enfer c’est climatisé ?!
_ Non.

_ Euh, c’est le euf en Enfer ?
_ …
_ La teuf quoi, la fête ?
_ Oui… J’vous offre une entrée gratuite si… TUE… veux ? Pardon, je n’ai pas l’habitude de TUER… Toyer. Tenez, signez là.

_ Si on signe d’une croix qui veut dire Christ, tu vas pas flipper au moins ? Hahahhaa ! Euh… Hum hum…
_ Jésus m'avait dit que vous étiez cons, mais j'étais loin d'imaginer à quel point.

_ Euh, okay… Euh bon, ça va aller. D’accooord… Bon le début, le début.
_ Bereshit.

_ Ah tu parles hébreu Prince ?
_ Je suis Babylone.

_ Euh Diable alors ? Athée ?
_ Oui.

_ Intéressant… Tu crois pas en Dieu ?
_ Non. Dieu est un arnaqueur. Son plus beau coup : avoir fait croire qu'il avait créé un ange qui croyait qu'il existait. Je le sais moi : Dieu n'est pas digne de confiance.

_ Euh, en même temps tu es bien là devant moi…
_ C’est vous qui le dites.

_ Hum. Bon, okay, on va faire avec ! Euh dis-donc Prince des Ténèbres : ça fait mal au cul de tomber du Paradis ?
_ Non.

Euh surtout Gabriel te casse pas le cul pour donner un coup de main à Michel



_ Raconte-nous un peu ton parcours.
_ Simple. Au début on m’appelait Lucifer, soit celui qui porte la lumière. Comme je m’emmerdais au plus haut point, j’ai fomenté une rébellion. Elle a échoué. Tout était prévu, donc je n’en nourris aucun complexe. « Je suis ton père Luc ».

_ Très drôle !
_ N’est-ce pas ? Ensuite on m’a appelé Satan. Je suis comme qui dirait devenu un ange mortel soit Tanas, mort en grec. J’avais une mission sur terre. J’y suis tombé pour me consolider soit Stana toujours en grec. Comme je suis mort dans mon état angélique, au même titre qu’un homme, j’ai reçu le Souffle de l’Esprit dans les narines soit Nasa. Ah, manque un T non ? Vous aurez remarqué qu’on joue à Anagramme. Sur terre pour me consolider, j’y étais donc pour guérir soit Sanat de sanatum, guérir jusqu’à ce que je devienne un saint, soit Santa. Et alors j’ai ressuscité soit Anast du grec résurrection. C’est alors que je suis Natas, né au royaume promis par le Créateur. Et chaque homme devient, redevient le premier Adam, le premier (An) roi (Sat).

_ Wouah ! J’ai rien capté.
_ Normal ! En ordre alphanumérique logique, Lucifer = 74 et Jésus = 74… Soit multiplié par 9 = 666 = SATANS

_ Tu nous prends pour des cons ?
_ Je vous connais bien…

_ Bon cette rébellion, sans compter la tentation dans le Jardin d’Eden, on peut dire que t’es pas la moitié d’un fouteur de merde !
_ J’ai rien fait… Enfin je veux dire à part avoir fait caca au pied d’un arbre…

_ Tu as fait quoi ? Ca-ca ?
_ IL FAUDRAIT VOIR À NE PAS TOUT ME COLLER SUR LE DOS, PAR TOUS LES MOI !!!

_ …
_ Continuez misérable carne incarnée.

La main droite du Diable...



_ … Euh… D’accord… Okay : t’as pas l’impression d’avoir considérablement nuit à l’image des serpents avec tes conneries ?
_ Le serpent, c’est pas moi. Le serpent cosmique, c’est lui qui a créé l’univers. C’est l’ADN. Il faisait de l’ombre à Dieu dans l’homme qui n’est qu’une séquence pour tout dire et surtout ne rien dire... Personne ne veut plus y croire car les derniers au courant, ils prennent des champi. Je ne suis qu’un bouc... émissaire.

_ Très bon ! C’est pour ça les cornes et la barbichette et les sabots.
_ Oui.

_ Tu cherches pas un petit peu à fuir tes responsabilités quand même ?
_ Non. Je ne suis que le choix qui est offert à l’homme pour le rendre meilleur. Appelez ça tentation si vous voulez mais c’est une vision réductrice issue de siècles de désinformations, d’histoires de vieilles bonnes femmes !

_ Allez ! Tu vas pas nous la faire à nous ! T’es bien à la tête d’un gang ! T'as des envoyés sur terre ? Des mecs qui tafent pour toi ? Allez avoue, tu peux tout nous dire. Jack Lang c'est un coup à toi ?
_ Non c’est un coup à Gabriel, le plus fayot mais aussi le plus taquin des archanges. Gabriel, on lui donnerait le bon Dieu sans confession mais c’est un pince sans rire… Vous avez vu la finale de la Coupe du Monde non ? Bon. Je ne suis qu’une pauvre gargouille, victime d’une campagne de dénigrement honTUEUSE… Depuis les siècles et les siècles. FEAAAAAAAAFFFFFFFAAAAAAAA.

_ Hum, c’est joli cette boule de feu… D’accord mais on a ouï dire que tu jouais du contrat, d’ailleurs t’as voulu m’en faire signer un cash.
_ Et alors ? Mes contrats ne sont pas plus malhonnêtes que ceux que vous signez sur terre. Vous êtes sûrs que vous ne voulez pas signer mon assurance âme que j’ai là ?

_ Fais tomber pour voir ! C’est quoi toutes ces petites lignes là ? C’est quoi ce plafond de péchés ? Il est dit que quoi ? « Une expertise sera diligentée en cas de deuxième péché véniel. L’expert décidera en son âme damnée et conscience inexistante si le dit péché mérite ou miraculeusement ne mérite pas la damnation. Pour tout péché mortel, la rédemption sera reléguée au rand de pure formalité. »
_ Ah, ma douce musique à moi du droit…

_ Justement : la technique c’est forcément un progrès ?
_ Une arnaque au bénéfice de ceux qui ont signé. Mais en même temps l’abominable enfant du choix… Frontière invisible entre la science et le sadisme… La signature engage aussi les descendants, je précise. Dieu, vous comprenez, il lui faut un maximum d’opprimés. Sinon, il déprime. Moi, je fais mon travail consciencieusement.

_ Dis donc, tu serais pas en train de nous dire en filigrane que tu as inventé la démocratie à fragmentation capitaliste ?
_ Si vous voulez. J’ai laissé le choix avec un X à la fin pour dire : croisée des chemins.

_ Tu voudrais pas nous dire en substance que l’Associé du Diable, en fait, c’est, c’est Dieu ?
_ Une association à 51 % pour Dieu. Je suis l’associé de Dieu pour être exact. L’abbé Pierre marche avec Bush quoi et Bin Laden. Le saint homme est le résultat de pressions qui s’opposent. Le damné aussi. ALORS POURQUOI PERSONNE NE M’AIME ?! HEIN ? JE LE DEMANDE HAUT ET FORT ! FEEEAAAAAAAAAAFFFFFFAAAAAAPFARF

...et sa main gauche



_ C’est de la vraie lave que tu viens de postillonner là ?
_ Oui, veuillez m’excuser.

_ D’accord… En parlant de Bush, t’as pas l’impression d’avoir un peu forcé le trait ?
_ Non. C’est Gabriel !

_ Tu serais pas balançoire dans l’astrologie aborigène ?
_ Vous me posez des questions et j’y réponds ! Bon d’accord, je vais vous dire la vérité vraie : Bush est le fils de son père. Un travail à plusieurs mains, couplé à la logique de l’évolution. Avec lui on peut même plus parler de tentation. Y’a pas de combat. D’où son obsession à faire la guerre !

_ Mouais… C’est comme ça quoi ? La fatalité !
_ Presque.

_ Adam et Eve, après la Chute ?
_ Ils s’arrêtaient plus d’baiser. VOUS VOYEZ BIEN OÙ ON EN EST ?!

_ Darwin ?
_ Opération de désinformation pour asseoir le rationalisme industriel. La logique de Jésus moins l’attente = un beau boxon.

_ Caïn c’était ton poulain ? T’en as pas marre que tes sbires se fassent toujours torcher par les historiens ?
_ Non ! Et oui ! C’est Dieu qui jouait tout seul avec ses petites bonhommes. Il prêtait pas au début, y’en avait pas assez. Dieu était un sacré égoïste quand il était petit. Un jour je me suis joué de Caïn pour casser le jouet préféré de Dieu, ce fayot d’Abel. Après cela, Dieu s’est gardé les juifs pour lui tout seul mais ça s’est comme qui dirait retourné contre lui... Quant à l’Histoire, tout le monde sait que ce ne sont que des histoires. Regardez où en est ma réputation… Ne suis-je pas de bonne compagnie ?

_ Bien. Questions au mercure liquide maintenant : Abraham ?
_ Lui il a vu Dieu en chair et en os… ça lui a fait péter un câble. Il est devenu psycho rigide après. J’avais plus prise sur lui si bien que Dieu a été obligé d’arrêter sa main au dernier moment pour pas qu’on lui colle un meurtre sur le dos. Il avait déjà le déluge sur les épaules. Dieu piquait de ces crises quand il était ado. Moi je restais cool. Une enfance difficile ça vous forge toujours un mental.

_ Moïse ?
_ Moïse c’était un peu David Coperfield vous voyez ?

_ Jésus ?
_ Le filsdecrate par excellence. Pistonné, narcissique, victimaire. Mais un sacré acteur ! Et sexuellement masochiste dans sa première incarnation. J’ai bien essayé de le faire rire un peu sur la croix ou de le faire cracher sur les romains mais je sais pas… Sur le X, il était déjà sur sa route. En fait, il en tenait une sacrée… Les apôtres ont bien aidé Dieu par la suite à enterrer toutes les beuveries et les histoires de gonzesses de son fiston… J’étais briefé.

_ Mahomet ?
_ Gabriel, toujours Gabriel… Les religions monothéistes sont fratricides. Ça remplit nos réserves avec Dieu. Les religions ne volent jamais tout à fait la vedette à Dieu... Et c’est une question cruciale d’équilibre thermodynamique à vocation entertainment.

_ Maya c’était toi ?
_ Oui.

_ Pourquoi ça n’a pas dégénéré en monothéisme là-bas ?
_ C’est à cause du riz.

_ Quoi ?
_ Oui, du riz. Dis moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es : mono ou poly.

_ Tout le messianisme armé, les conversions, l’Inquisition c’est toi ?
_ Oui et non. Les papes notamment sont tous des potes, sans parler des ayatollahs et des grands rabbins. Ils sont tous des potes car tous ont renoncé au grand X du choix. Psycho rigidité encore et toujours. Mais Dieu est ravi ! Il voulait en finir avec les croyances ancestrales. Ça l’énervait ce serpent qui se mordait la queue. Et je vous rappelle quand même que la phrase exacte c'est "tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens". Le boucher, c'est pas moi, c'est lui. Enfin disons que je suis le bras armé du boucher. Enfin disons que ça l’énervait que je sois si populaire. Alors il a commencé à tout péter au nom de l'amour pour se faire entendre et bien comprendre. Il voulait bien que ça déconne mais il voulait qu’on l’adore dans la déconne.

_ Thomas d’Aquin ?
_ Précisément ! C’était pas un saint.

_ Euh… Genghis Khan ?
_ Un grand timide.

_ Jules César ?
_ Une private joke entre Œdipe et moi. Œdipe qu’est-ce qu’il était truffe. Dire que la psychologie repose quasiment entièrement sur lui… JE ME MARRE !

_ Jeanne d’Arc, c’était toi les voix ?
_ L’ange dit « la grosse déconne » Gabriel.

_ Nietzsche ?
_ Oh lui, on l’avait pas vu venir ! Carrément incontrôlable ! Une espèce de croyant méta anarchiste. Comment dire. Un visionnaire ! Les petits jouets de Dieu qui se sont retournés contre lui et du coup tournés vers moi. J’me suis retrouvé au premier plan. Mais finalement, ben on m’a volé la vedette : le méchant c’était l’homme finalement. Ce qu’on me reprochait d’être et que je ne tenais pas à être, hé bien au final, même ça m’a échappé… Et le grand X a commencé à se transformer en I. Entre parenthèses, il a fait des femmes le nouveau Dieu : comme a écrit Chuck Palahniuk : « les hommes ne peuvent même pas enfoncer un clou avec leur pénis ». Euh, moi je peux à ce propos mais j’ai l’immense privilège de ne pas être un homme…

_ Euh… Ouais, ouais, ouais… Reprenons ! Hitler, Mobutu, Noriega, Robespierre, Pinochet, Arafat, Staline, Napoléon, Savonarole,
Hannibal Lecter, les soeurs Papin, Calvin, Luther ?
_ Mes petits locataires… Des élèves qui ont dépassé le maître qui voulait pas forcément être maître… Je les soigne bien en bas… Ils payent par où ils ont péché. Mais ils aiment ça ! Même ça, je suis pas capable de m’en tirer. Tantale. Il m’a plombé le moral dès le début avec ça : « Oh c’est bon pour ma ligne de jamais pouvoir manger ! ».

Les Cigébiens invités à la table du Diable



_ Sat, ça marche comment les cercles de l’Enfer ?
_ Mais ça sert à quoi d’avoir fait écrire Dante ?! Soit ! Charon attend dans sa barque aux portes. Il fait traverser l’Achéron. Le premier cercle c’est les Limbes où on trouve les justes qui n’ont pas connu Dieu et sont morts avant la Révélation ou sans baptêmes ou autres circoncisions. Le deuxième c’est littéralement le bordel. On y trouve les luxurieux. Inutile de dire que j’y traîne souvent mes sabots. Le troisième, c’est les gros porcs qui se sont adonnés à la gourmandise. Cerbère y est souvent parce que naturellement il lui faut 666 fois son poids de nourriture par jour ! Dans le quatrième on trouve les radins. Le Cinquième, c’est la section des colériques. Là t’as Mégère, Méduse mais aussi Adolphe pour exemple. La frontière naturelle c’est le fameux Styx. Le sixième c’est le bloc des hérétiques, des mélancoliques et des rancuniers. Jules César notamment… Le septième c’est pour les violents et les voleurs, les suicidés aussi et les blasphémateurs. Inutile de dire que vous y avez vos entrées réservées. Alors déconnez pas avec la rédemption ! Le Minotaure et les centaures aident à faire la police dans ce cercle parce que c’est vraiment l’Enfer. Le huitième cercle c’est pour les trompeurs. Vous y croiserez une statut de Nemrod si vous continuez à séduire de la donzelle pour leur voler leur… Euh, leur petite vertu… Le neuvième c’est pour les traîtres. Judas, Brutus, Cassius et bientôt Sarkozy.

_ Okay Diable. Bon ma transition est toute trouvée : tout le monde sait que t’es une star de la littérature, Dante, Goethe, la Bible. Mais t’es aussi une pure star au ciné.
_ Oui, oui, vous êtes gentils... Permettez-moi de vous dire que vous oubliez la petite Marguerite ! Un sacré coup celle-là. Le petit étudiant de Prague aussi… J’ai été bon sur ce coup mais pas aussi bon que l’innocent que j’ai fait poursuivre par son ombre. J’ai eu des bons moments. Souvent incompris. Les bigots ne retenaient que le mal quand je leur montrais des métaphores de leur future condition d’objets, que je leur prédisais, en un mot la société de consommation… Dantec aussi ! Un bon sbire à moi : hyper cultivé mais malheureusement il comprend rien à sa culture… Le cinéma ! Fabuleux instrument de propagande. Soit ?

_ Dans l'exorciste, c toi qui baisais Jésus ? Vous êtes de la jaquette ou quoi ?
_ Non c’est Jésus qui baisait la p’tite rappellez-vous. Pour avoir interviewé l’oint, vous devez savoir que c’est pas les deux-tiers d’un chaud lapin hétéro.

_ Le père Karras et le père Merrin, c’est du vécu ?
_ Principalement du tué…

_ Damien, Rosemary, dis-nous t’es pire que Zeus : tu baises à tous les râteliers !
_ Zeus est un ami, un vrai. Lui, il a les clés d’ma turne. Hadès et Poséidon aussi. Sacrée fratrie. Faut bien faire évoluer un peu l’espèce, pour la déconne et l’Afrique… C’est ce qui l’a perdu Zeus. Vous voyez, un peu comme Clinton et son cigare… Avec Zeus on partage un certain goût pour le transformisme… Et non je ne m’habille pas en Prada mais je dois admettre que j’adore les bustiers de JiPé Gaultier… Bref ! Du coup on m’a affublé du qualificatif de falsificateur, alors que j’aime juste les déguisements et me décliner une fois de temps en temps…

_ Emily Rose, Pamela Rose, Laura Palmer, un lien ?
_ …

_ T’es sexué. T’es bi ?
_ J’entube à tout va. Je suis un bouc pas une chèvre.

_ Les femmes sont-elles plus démoniaques que les hommes ?
_ Y’en a moins qui végètent en enfer… No comment. En bas, on dit con comme une succube.

_ Féministe ?
_ Quand les hommes pourront enfanter, on pourra commencer à parler d’égalité des sexes.

_ Hum, hum… Passons ! Justement, tu parlais de l’Afrique : t'en as pas marre de faire le con avec l'Afrique ? Tu crois que ça nous amuse nous ces images de crève la faim au JT ? ON bouffe nous à cette heure là.
_ C’est ça l’astuce ! Et ça vous coupe même pas l’appétit, PUISQUE VOUS ME COLLEZ TOUT SUR LE DOS BANDE D’HOMMES ! Ça vous ennuie pas une seconde de vous déresponsabiliser comme tu me le reprochais tout à l’heure. L’X est un I donc on n’a pas le choix hein ? Et quand on n’a pas le choix ? On choi-t. Vous avez vu les Diables ?

_ Ouais.
_ Voilà ce que vous êtes tas de terre !

_ Justement, en parlant des Diables, avec tout ça donc : le cul c’est vraiment ton truc, ton instrument de contrôle.
_ Oui enfin Dieu en joue. Moi je fais baiser les gens ! Qu’est ce qu’il y a de mal à ça ? Enfin je veux dire à part l'explosion démographique ? Faites l’amour pas la guerre : c’est de moi ! Il est vrai que c'était très pervers, très très pervers étant donné les pressions liées à la surpopulation... La libération sexuelle, Jimi Hendrix, c’est moi ! Voodoo Chile bon SANG !

_ Les rock stars ?
_ Ben sympathy for the devil, devil inside…

_ T’aurais pas fait deux poids deux mesures entre les Stones et INXS ?
_ Oui Hutchence je l'ai rappelé assez vite. Ses pantalons en cuir, ses déhanchements… Il se prenait trop pour Morrison alors j’ai dit : « This is the end ». Les Stones ont signé sinon. Mais ça commence à se voir… Ça a été une belle période pour moi les seventies… Depuis, y’a eu le SIDA… Une connerie qu’a inventé Gabriel pour qu’on arrête de trop déconner en bas et qu’on se concentre un peu sur la mort de Dieu et le dépassement du Diable. Enfin, moi, je dis ça : y’avait le VietNam quoi… Gabriel est vraiment un malin. C’est un peu Dudley Smith, le personnage de James Elroy.

_ Benoît XVI ? Tu te fous de nos gueules ?
_ Ça c’est Gabriel qui voulait tourner Lourdes en dérision… Z’ont pas terminé d’écouler leurs stocks d’assiettes à l’effigie de Jean-Paul et avec le nouveau, ils sont pas prêts d’en vendre les marchands de devant le Temple : il fait vraiment peur Ratzinger... Un futur pensionnaire ! Dieu va pas faire la fine bouche : il va me le laisser comme tous les autres. Au fait, Jean-Paul est désormais beaucoup plus familier avec le préservatif… Encore une B.A. dont je ne récolterai aucun bénéfice…

Y'a une mouche dans ma Lucif, Belzeb!



_ La Belze, la bière du démon, tout ça les produits dérivés tu touches des droits, Lucif ?
_ Demandez à mes avocats. Je vous l’ai dit, moi je n’existe pas.

_ L’apocalypse c’est pour quand ?
_ Surprise !

_ Tu tiendras le rôle de l’antéchrist ?
_ Surprise !

_ Et sinon pour te vendre nos âmes, on signe où ?
_ Ici et là. Ajoutez la mention « six six six, si : c’est lu et approuvé ».

_ Le chiffre de la Bête ?
_ Voilà, tu vois Gangbangien, tu n’es pas si bête…

_ Le CulturalGangBang, tu kiffes ?
_ 666 Christ-Off. C’est tout sauf un hasard.

Le CiGéBi possédé ?



_ Okay ben écoute : gloire à toi comme on dit dans les cata !

Off :
_ Putain j’en pouvais plus cette interview de merde. J’vous jure… J’en peux plus d’être le Diable ! Dieu est dix fois plus diabolique que moi bordel alors lâchez-moi la queue ! On me colle tout sur le dos ! J’en peux plus… J’en peux plus. Vous voulez un valium ? Alors que crotte ! Je ne fais que le bien au final moi si vous regardez bien.
_ Ouais… Bon c’est fini ces jérémiades ? Vous allez nous faire une dépression là ?
_ Foutez-moi la paix pauvre mortel ! Vous ne savez pas ce que c’est d’être le Diable et de tomber sur plus fort que soi…
_ Oh ? C’est qui ?
_ Mitterrand bordel. Mitterrand. Quel aplomb. Et tout le monde l’aime en plus. Le mal incarné. Pire que JFK !
_ Putain… Le scoop. Mais vous croyez qu’il va vous prendre votre place ?
_ Non. Je tiens en attendant Carole Bouquet là. Après ça ira. J’ai dealé son âme avec Dieu, contre Mary Line Monroe…
_ Bon et on s’demandait au CiGéBi : Ben Laden il est mort alors ou quoi ?
_ Non. Il fait toujours bronzette aux Caïmans. Mais Ben Laden c’est pas le problème ! Ben Laden ce qui est important c’est comme pour moi : c’est le mythe. Bon ben à bientôt hein !
_ Euh…
_ Ben ouais pauvre gland. T’es baisé ! Le mystificateur ! AHAHAHAHHAHAHHAHAHAHHAA…

Eloge de la sobriété



29 septembre 2006

A l’Ouest du nouveau



Deux ouvrages viennent enfin jeter un pavé dans la mare sordide de ce bordel ambiant qu’est la révision historique exercée contre notre horrible pays par ces belles âmes que sont nos anti-racistes à revendications identitaires.

Tout d’abord Pour en Finir avec la Repentance Coloniale, du professeur d’histoire Daniel Lefeuvre , qui vient de sortir chez Flammarion. Monsieur Lefeuvre aborde le problème comme un vrai historien, c'est-à-dire sous un angle scientifique appuyé sur les archives et une véritable documentation.

Enfin pour une approche plus philosophique du sujet, le grand intellectuel (un vrai lui) Pascal Bruckner, auteur du déjà excellent Le Sanglot de l’Homme Blanc, sort chez Grasset La Tyrannie de la Pénitence, une belle analyse de cet Occident qui, depuis 1945, adore faire de l’auto flagellation, surtout si elle est à sens unique.
Deux livres à lire absolument.

28 septembre 2006

Torpedo loss !!


Oui je sais c’est pas bien d’être dans la Kriegsmarine de l’amiral Donitz !! Mais putain je ne peux pas m’empêcher de couler les navires de ces sales Rosbifs, c’est plus fort que moi !! Je suis tombé raide dingue accro de la meilleur simulation de sous-marin de tous les temps : Silent Hunter 3 !




U-boot de la 1er flotille avant le départ


Dès le début, à l’école navale, vous êtes dans le bain. Ensuite c’est les missions, les vrais et là, cela ne rigole plus ! Envoyé en patrouille avec votre U-boot type II tout pourri vous devez naviguer sur les mers d’Europe, trouver les cargos anglais et les envoyer par le fond.


Le poste de commande de l'U-boot


Mais tout l’intérêt du jeu est dans l’ambiance et c’est en cela que c’est un véritable simulateur. Il faut d’abord décider de la route à suivre en économisant le carburant puis, lorsqu’un navire est repéré par votre officier préposé au sonar, il faut calculer sa trajectoire en fonction de sa direction et sa vitesse sur la carte. On révise sa trigonométrie !


La carte de combat où l'on calibre les torpilles


Ensuite, il faut calibrer ses torpilles sinon vous les tirez dans le vide et cela, c’est assez hard à comprendre au début.


L'oeil de la mort


Le plus incroyable est qu’en véritable capitaine, vous devez gérer votre équipage et ne pas les tuer à la tâche sinon ils ne sont plus bons à rien.


Bien fait pour ta gueule !



La Royal Air Force vous fera aussi royalement chier


Ensuite, une fois vos proies sur votre tableau de chasse, vous rentrez à la base où, grâce à une réputation grandissante, vous obtenez décorations et promotions pour vos hommes et vous.


Petite virée à New York 60 ans avant Ben Laden


Je viens aujourd’hui, après mes deux croix de fer, de toucher la croix de chevalier !! Mais hélas, la Royal Navy veille au grain et vient de m’expédier au fond de la Manche devant Calais. Salauds d’Anglais !!


Oh mon batoooooooooo !


Bref ce jeu est d’un réalisme troublant, mais sinon, les nazis, c’est pas bien !

25 septembre 2006

« Justice nique sa mère…


… le dernier juge que j’ai vu avait plus de vice que le dealer de ma rue ! »
Sarko aime à mettre son pied au cul des nids de guêpes. Pour quoi faire ? Juste pour crier « Regardez ! Y’a des guêpes ! Et les guêpes ça pique ». Ça pique oui mais ça fait aussi du miel… ??? : pareil ! A la manière d’André Breton, au CiGéBi, on pratique l’écriture automatique…



Cailleras



Le dernier mawashi geri de Nicolas Narco-zy-av ? Dans la tête du magistrat en charge du tribunal pour mineurs de Bobigny, trop mou au goût du justicier de la République des milieux d’affaires... Narko a parlé de « démission » de la magistrature. Le préfet de Seine-Saint-Denis venait de pousser un cri d’alarme (AAAAAAAAAHHHHHH) relatif à la recrudescence de la délinquance dans le 9-3… Une recrue de quoi ? D’essence ? Ah, c’est pour ça que ça crame alors parfois. Enfin que parfois on en parle que ça crame… On parle évidemment beaucoup de Bernard Mabille et de Jeannot Roucas ces derniers temps au CiGéBi… Hum hum.

Voiture non polluante : merci Monsieur Molotov.



Levée de boucliers côté magistrature : le Président de la Cour de Cassation, Guy Canivet, est sorti du bois pour parler de violation du sacro saint principe de la séparation des pouvoirs. L’indépendance du pouvoir judiciaire a en effet été mise à mal par un membre de l’exécutif, soit le numéro deux du gouvernement…
Jacques Chirac a naturellement rappelé à l’ordre le petit Nicolas : en tant que Président de la République, il est le protecteur des Institutions de la Ve République, le garant devant le peuple français de cette indépendance. Toute l’opposition y trouve également à s’en offusquer et se retrouve d’accord avec le grand Jacques... D’aucuns, naïfs, se demandent très humblement si ce n’est pas la "boulette" dont parlait Diams dans sa chanson…

Snoop Narko Dog



Au CiGéBi, on dit : tempête dans un verre d’eau trouble et foutage de gueule.

Maux doux



D’une, Narko la joue encore café du commerce : 65% des français pensent que la justice n’est pas assez sévère et 54% pensent que les juges ont démissionné.
De deux, les juges ne sont pas à l’abri des critiques de derrière leurs petites robes noires symboles d’impartialité, sous prétexte d’indépendance. La Justice est un service public.
De trois, le ministre de l’Intérieur la joue : « Je suis en charge de la sécurité et si ça marche pas, c’est à cause des juges, pas à cause de moi : supercop. » Vieille bataille rangée entre les fachos de flics qui pressurisent en garde à vue et ces salauds d’humanistes de juges et de JAP… On se marre de tant de manichéisme…

Politique sociale



De quatre, comment Chirac ose-t-il monter au créneau concernant le respect de la séparation des pouvoirs et l’indépendance des juges ? Comment ose-t-on nous servir cette infâme soupe immangeable après toutes les parodies de justice dans les affaires politiques et toutes ses petites magouilles ?

G. Politic



De cinq, le tribunal de Bobigny est certainement le tribunal le plus démuni de France. Des juges en sous effectif et sans parler des greffiers, qui bossent jusqu’à pas d’heure et qui sont sous la menace des amis des prévenus, étant donnée l’insécurité patente qui règne dans son enceinte. On ne parle même pas de la vétusté des équipements : des horloges qui ne marchent pas, des chiottes insalubres et parfois dysfonctionnant comme on dit en matière de Justice, ayant conduit une fois à retrouver une merde en plein hall…

Bonsoir, contrôle d'hips !... Euh, d'identité.



Heureusement, Narko, euh, Pascal Clément, Garde des Sceaux a la solution. Après une réunion des représentants des syndicats de la magistrature et de la police, Clément a décidé que 25 postes supplémentaires d’éducateurs seraient créés pour le tribunal de Bobigny ainsi qu’un foyer pour mineurs pour ainsi couper les mineurs du milieu carcéral pour adultes.

Nous venons en paix, hé hé hé hé



En attendant ça va tomber les tartes aux Tarterêts. Narko a envoyé deux cents keufs armés sur le turf. Histoire de vengeance ou de justice ? On aimerait que le quidam qui se fait savater ait droit aux mêmes égards… Wou Wou assassins de la police (c’est-à-dire assassins en uniformes) ?

Milos du CiGéBi ;-)



PS : Un excellent blog tenu par un juriste ICI et maintenant dans nos liens.

Der Bonker

On vous présente un jeune chanteur. il s'appelle Adoph H. et n'a rien à voir avec Arthur ou Higelin ou Brigitte Fontaine. Son trip c'est le reggae.
sehr gut.
Tchüss !

24 septembre 2006

Ouuuais.


On jubile au CiGéBi, on jubile « ouuuais ». On est tombé sur la fin de l’émission « On n’est pas couché » de Ruquier, émission qui remplace « Tout le monde en parle », feu le rendez-vous phare hebdomadaire, qui au fil du temps avait assis la puissance du petit roi du tout Paris : Thierry Ardisson Dernier. Stand bye…



Ouuuais manant ?



Même réalisateur donc même réalisation, même éclairage bleuté, mêmes cheveux aux vents, mêmes invités, même purée niveau qualités des invités, des pipoles qui viennent vendre et se vendre quoi (politiques, écrivains, chanteurs, comédiens), même configuration du décor avec le « siège de Cauet » en plus, même musique djeune sur ouverture du présentateur et entrée des invités… Moins de blind test et de DJ insipides croyant exercer un vrai métier dans la vie. Moins de ouuuais…

+ de mauvaises vannes malgré Baffie parti, + de chroniqueurs (enfin, des chroniqueurs), + de Frédéric Lemoine et de Florence Foresti (des bons eux ; lui ayant fait les beaux jours du cabaret « Oh 20e » avec ses « Soyez malins comme des boudins », avant de cachetonner dans la piètre émission quotidienne d’« On n’a rien à cirer », émission ode à la heavy gravitation et pas seulement à cause de Steevy Boulay ; elle dont on a apprécié les prestations chez Bern sur Canal, puis dans son one woman show), du Michel Polack et du Zeymour pour les pseudo débats qui pseudo fâchent…

C'est l'quel ?



Quelques différences donc, mais globalement Carolis a fait passer son message au producteur présentateur plagieur Thierry Ardisson : « Tout le monde en parle » c’était pas Ardisson, c’était le Service Public. Et quel Service Public…

Tu suces ? Tu pompes ? Mouuuais



On ne doute pas que les avocats du petit roitelet des pipoles parisiens sont sur le pied de guerre. Rappelons que tous les concepts d’émission appartiennent à feu l’homme en noir du samedi soir. Enfin, que le concept d’aller pomper à l’étranger lui appartient…

Pour l’heure Ardi croupit sur Paris Première en attendant sa rentrée sur Canal, en clair ouuais. Notons qu’il a cependant réussi à trouver du taf à Baffie sur Paris P, certainement toujours endetté après son flop/gouffre cinématographique. Quelle belle âme comme ne dirait pas notre parrain au CiGéBi uniquement préoccupé qu’il est depuis toujours par l’apparence… C’est beau l’humanitaire… Baffie qui s’est illustré dans la version canadienne de « Tout le monde en parle » par sa mauvaise volonté en demandant à passer plus tôt, fatigué qu’il était de patienter et par le fait qu’il soit aussitôt parti en ne prenant pas même le temps de dégrafer son micro-cravate… Baffie a tout de même fini par rendre son micro, menacé qu’il était de voir débarquer la police montée canadienne à son hôtel…

Heroin Tivi



Nous ne doutons pas que le pouvoir de Thierry Dernier devrait vite s’en trouver fortement diminué, en proportion de la diminution de son exposition télévisuelle. En tout cas, on prie, on se leurre...

Au CigéBi, on dit : ouuuais ! Un nouveau dictateur de déboulonné. Le roi est mort, vive le… Euh… Le fou ? Le fou du roi ? Euh non, ça c’était Bern sur Europe 1… Euh… Ah ça y est : le roi est mort, vive le bouffon ! Statu quo. On n’est pas euh, sorti d’l’auberge…

23 septembre 2006

Mais non mais non... Oussama n'est pas mort.


Mais non, mais non Oussama n'est pas mort... Mais non, mais non Oussama n'est pas mort... Car il bande encore, car il bande encore!!"

Au CGBi, on ne veut pas croire à la mort du "King du terrorisme".




Ainsi une "note confidentielle de la DGSE" parue dans l'Est Républicain du samedi 23 septembre annoncerait la mort du président de la franchise Al Qaeda dans les "zones tribales" du Pakistan.

Notre milliardaire saoudien serait mort d'une typhoïde le 23 août...

Déjà, on peut se demander comment le canard de Pierre Taribo (West) a pu se procurer cette note défraichie de la DGSE canal Corbeau...

Et patatras, voilà que cette caisse de résonnance pour handicapés mentaux (nous en sommes tous!!!) qu'est internet nous balance à longueur de fil des infos sur "la mort non confirmée de Ben Laden" et pourquoi pas des news sur la mort non confirmée de Johnny Halliday, sur un attentat chimique non confirmé à La Défense, sur la fusion non-confirmée de Pepsi et de Coca...

La fabrique de l'info basée sur la néant ça vous dit quelquechose??

Ensuite, au CGBi... on nous l'a fait pas car nous, nous savons où se cache Ben Laden... Son emplacement demeure encore secret... Mais il se murmure qu'Oussama Ben Laden serait dans un appartement au dessus du siège de l'UMP, sur l'aimable invitation de Christian Estrosi et de Jean-Claude Gaudin (aka les tontons tringleurs... ) et prêt à afficher son soutien au président de l'UMP dans la liste de "pipole" acquis à la cause de Petit César.








21 septembre 2006

Le Buddha de Glace



En novembre 1920, les restes de l’armée blanche impériale russe, commandée par le général Wrangel, poussaient leur chant du cygne en évacuant Sébastopol au nez et à la barbe des rouges. Les Bolcheviks pensaient avoir vaincu l’empire du tsar. Mais il reste un homme qui chevauche dans les plaines sibériennes à la tête de sa division asiatique de cavalerie. Cet homme, il n’en doute pas, peut faire levier afin de renverser le cours de l’Histoire. Pour se faire, il va ressusciter de ses mains la Horde d’Or de Gengis Khan. Il s’appelait Roman Von Ungern-Sternberg.

Né à Graz, en Autriche, le 29 décembre 1885, Roman Federovitch est le descendant d’une vieille famille germanique, mélange d’Allemands et de Hongrois, installée en Estonie depuis le XIIème siècle. Ce que l’on sait faire de mieux, dans cette maison, c’est de mourir à la guerre.


Armoiries des Unger von Sternberg


Un Ungern tombera sous les murs de Jérusalem dans l’armée de Richard Cœur de Lion, un autre, âgé de onze ans, périra lors de la croisade des enfants. Le Baron Halsa Ungern Von Sternberg fut l’un des fondateurs de l’ordre des chevaliers teutoniques et deux de ses descendants tombèrent sous les lances polonaises lorsque cet ordre disparut à la bataille de Grunwald. Heinrich Ungern, surnommé la Hache, parcourut les tournois d’Europe au XVIème siècle avant de mourir en duel à Cadix. Le baron Raoul Ungern était chevalier brigand qui opérait ses razzias entre Riga et Reval. Pierre Ungern était lui corsaire sur la Baltique. Un autre Ungern, Wilhelm, était connu au début du XVIIIème sous le pseudonyme de Frère Satan à cause de ses talents d’alchimiste. Le propre grand-père de Roman était corsaire dans l’océan Indien où il harcela la Royal Navy. Avec un tel héritage, on comprendra sans peine que le jeune Roman ne pouvait embrasser que la carrière des armes.


Roman au début de la 1er guerre mondiale


C’est ce qu’il fera en s’engageant comme cadet, et à l’âge de onze ans, au corps de marine de Saint-Pétersbourg mais lorsque la guerre avec le Japon éclate en 1904, il va s’engager, comme simple soldat dans un régiment d’infanterie afin de courir à Vladivostok. C’est un coup pour rien car il arrive à la fin des combats. Très déçu, il rentrera à la capitale afin d’entrer à l’école militaire Paul 1er d’où il sortira officier en 1908 avant de demander à être muté dans un régiment de Cosaques en Transbaïkalie. Il va attendre en vain l’arrivée d’un nouveau conflit avec l’Empire Japonais et l’ennuie de la vie de garnison le poussera à boire et à se battre en duel. Il recevra un grave coup de sabre à la tête qui, selon certains, sera la cause de l’annihilation, chez lui, de toute sphère émotionnelle.
Muté dans un régiment sur le fleuve Amour il va chevaucher seul sur 500 kilomètres de Taïga. Déjà pétri de bouddhisme grâce à son père et son grand-père, Roman, qui s’est familiarisé avec les coutumes des peuples des steppes, va, très tôt, faire de cette religion le piédestal de sa pensée, voire des lois régissant le monde.


Cossaque blanc


Cet homme intelligent et perspicace mais totalement dénué de culture, furieux au combat mais d’une timidité presque animale se désintéresse des femmes et dort sur le plancher parmi ses cosaques, mangeant comme eux à la gamelle. Bref, comme le dira de lui le général Wrangel : Les hommes de sa trempe sont inappréciables en temps de guerre et impossibles en temps de paix.


Le général Wrangel


Justement, la guerre de 1914 est déclarée. Une bénédiction pour Roman qui va servir en Galicie avec ses cosaques et où il sera plusieurs fois blessé. C’est à cette période qu’il rencontre Gregori Semenov, officier russe d’origine bouriate. Ce dernier, partira dès octobre 1917 en Transbaïkalie pour mettre sur pied le premier régiment blanc contre-révolutionnaire.


L'Ataman Semenov


Ungern ne tardera pas à le rejoindre et l’Ataman Semonov, comme il se fait appeler, le nommera chef d’Etat-major. Roman ne va pas tarder à se rendre compte que les deux hommes n’ont pas grand-chose en commun. Alors qu’Ungern est l’homme le plus désintéressé du monde et qui, bien que baron, ne possède que son uniforme, ses armes et sa jument grise, Semenov se révèle être un brigand qui contrôle la ligne du transsibérien grâce à ses trains blindés et pille les livraisons de matériel envoyé par l’occident à l’armée blanche de l’amiral Koltchak établie à Omsk. Les Japonais ont envoyé un corps expéditionnaire de 5.000 soldats et cyniquement, ils vont apporter tout leur soutien à l’Ataman Semonov car ils souhaitent une Russie faible pour installer leur influence dans la région. Américains, Japonais et seigneurs de la guerre vont donc chacun défendre leurs petits intérêts au détriment de la cause impériale.


L'amiral Kolchak


Ungern, lui est d’une autre trempe. Sa haine du communisme le consume tout entier. Pour cet aristocrate, toute idée d’égalité entre les hommes est une hérésie et cette révolution que la conclusion du pourrissement d’un occident mercantile et corrompu. Tout cela, il le rejette sur ce qu’il appelle la Juiverie Internationale qui vise à l’anéantissement des nations et des peuples. Il croit dur comme fer aux prophéties bouddhistes relatives aux époques où devra commencer la guerre entre le bien et le mal. Ce mal c’est la révolution qui, il en est certain, donnera la prééminence aux passions viles et aux bas instincts, qui éloignera l’homme du divin et du spirituel.
Pour Ungern le seul salut possible viendra des peuplades mongoles qui elles, ont su conserver leur culture millénaire. En février 1919, il va assister à une conférence Pan-mongole à Tchita sur la création d’une Grande Mongolie, du lac Baïkal au Tibet et de la Mandchourie au Turkestan oriental. Ce projet, qui sera même présenté au congrès de Versailles, finira par être avorté par les soins de l’amiral Koltchak et les Chinois qui craignent pour l’un un découpage de la Russie, pour les autres les sentiments indépendantistes de leurs ennemis ancestraux. En octobre 1919, deux divisions de l’armée chinoise vont envahir Ourga, la capitale mongole et mettre le pays à genoux. Ils vont également arrêté Bogdo-Gegheem, le chef spirituel de l’église mongole et placer celui que son peuple appelle le Buddha Vivant en résidence surveillée dans son palais.


Le baron Ungern dans son uniforme de prince mongol



En Russie, Omsk est tombé et Koltchak est exécuté en février 1920. L’armée rouge peut à présent déferler à l’Est, plus rien ne l’arrête. Semenov, le dos au mur, va proposer aux rouges de rejoindre leurs rangs. Méfiant, il finira par s’exiler en Mandchourie où il sera arrêté par l’armée soviétique en 1945 puis pendu sur la place rouge l’année suivante.
Ungern lui, n’est pas homme à renoncer. Ecoeuré par l’attitude sans honneur de Semenov, il va rassembler une cavalerie cosmopolite composée de Russes, de Bachkirs, de Bouriates, de Tatars, de Cosaques et la faire galoper vers la frontière mongole. Il veut rallier Ourga pour en y faire renaître le grand élan salvateur de la race jaune. La première charge de ce que l’on va désormais appeler la Division Asiatique de Cavalerie va être dispersée par les mitrailleuses chinoises.

Le baron et ses hommes vont prendre le maquis dans les montagnes environnantes et lancer une véritable guérilla des nerfs durant l’hiver 1920-21. Toutes les nuits, il fait allumer des feux sur la ligne d’horizon, faisant ainsi croire aux Chinois qu’il ne cesse de recevoir des renforts. Les espions qu’ils envoient en ville font courir le bruit qu’il est la réincarnation du Dieu de la Guerre, ce dieu qui, selon une vieille légende, reviendra sur terre libérer les Mongols du joug Chinois. Et cela va marcher. Des centaines de Tibétains résidant à Ourga vont rejoindre l’armée du baron. Avec eux, le 31 janvier 1921, Ungern va investir le palais de Bogdo-Gegheen, situé en dehors de la ville, et l’enlever malgré la garnison chinoise qui monte la garde. Le coup va faire trembler les murs de la ville.

Le 2 février, Ungern lance sa horde gonflée à bloc sur la ville, leur promettant trois jours de pillage mais la peine de mort s’ils franchissent le seuil des temples. La défaite est inconcevable car les cavaliers n’ont plus rien à manger. Aussi vont-ils se battre comme des tigres. A l’aube, les rues de la ville sont envahies par une meute hurlante composée de près de deux mille centaures assoiffés de sang. Les Chinois ont juste le temps d’armer leurs mitrailleuses qu’ils sont aussitôt criblés de balles et de flèches avant d’être décapités par les lames courbes des sabres. Ungern est en tête de sa cavalerie, les rênes entre les dents, le Mauser dans une main, le sabre dans l’autre et son chapelet bouddhiste au ceinturon. Il est vêtu du manteau couleur cerise des princes mongols sur lequel il a accroché ses épaulettes de général russe et sa croix de Saint Georges. Débordée, l’armée chinoise lâche prise et reflue en désordre vers le sud, la queue de cette pathétique colonne étant impitoyablement sabrée. Le pire est à venir car la ville va connaître les trois jours les plus noirs de son histoire.

C’est d’abord la minuscule communauté juive d’Ourga qui va en faire les frais. Ces membres, quelque soit leur âge ou leur sexe, vont être torturé par le fer et le feu puis jetés encore vivants en pâtures aux chiens mongols. Ensuite leurs corps décapités formeront un tas informe avec ceux des Chinois. Les têtes tranchées sont jetées devant les bottes du Baron Ungern qui, comme à son habitude, ne manifeste aucune émotion devant le terrible carnage. Les boutiques chinoises sont mises à sacs et incendiées. Partout ce n’est que viols, pillages et exécutions sommaires. On tue même quelques russes blancs arrivés là on ne sait comment. La horde est bientôt soûle et redouble de férocité. Les Chinois barricadés dans leur maison et souhaitant monnayer chèrement leur vie y seront brûlés vifs. Des chiens repus grignotent ici ou là un membre sectionné. Une fois ces trois jours terminés, les corps des personnes exécutées ne sont pas rendus à leur famille mais entassés dans un macabre dépotoir, au bord de la Selba, où les vautours feront un festin. Ungern gagnera son célèbre surnom de baron sanglant.

Roman va charger un ancien séide de Semonov, le colonel Sipaïlof, de la sécurité de la ville. Cet homme personne ne l’aime, pas même le baron, mais Ungern a besoin de soldats féroces de cette trempe pour se charger des basses besognes. Sipaïlof, surnommé l’étrangleur, va faire régner la terreur à Ourga et parmi les autres officiers de la division.

Bogdo-Gegheen est couronné empereur divin le 22 février et il récompensera Roman en lui accordant la main d’une princesse mongole, le titre de Khan et la dignité de grand Bator.
Reste à en finir avec les Chinois qui, vexés, veulent reprendre Ourga. Ils envoient une armée de 10.000 soldats équipés de canons et de mitrailleuses mais leur colonne est trop étendue et la division asiatique, qui les attaquera sur des points isolés, va les massacrer, brisant ainsi le joug chinois sur le cou du peuple mongol.

Ungern Kahn, comme l’appellent à présent les Mongols, peut être content, son empire asiatique prend forme. Il souhaite à présent lever de terre la Horde d’Or de Gengis Khan qui après avoir écrasé les bolcheviks, chevauchera à l’Ouest et fera tomber l’occident corrompu par l’argent pour asseoir leur empire bouddhiste universel. Mais d’abord il veut unifier, sous l’autorité spirituelle de Bagdo-Gegheen toutes les terres habitées par des peuples de souche mongole et créer une fédération d’Asie Centrale comprenant le Tibet. Son but étant de restaurer les monarchies sur toute la terre, il veut commencer par remettre la dynastie des Quing sur le trône de Chine. Ensuite, il compte s’allier avec le Japon afin de constituer une coalition de la race jaune pour s’occuper d’abord de la Russie puis de l’Occident. Ungern rêve éveillé mais comme il le dira lui-même : un homme ne peut changer de rêve pas plus qu’il ne peut changer de peau.

Comme tous les rêveurs, la réalité va vite le rattraper. Les Soviétiques vont le prendre à son propre jeu en créant, en mars 1921, un gouvernement mongol révolutionnaire. Les massacres du Baron lui ayant inévitablement attirés la méfiance des Mongols, ce gouvernement, qui appelle à une alliance pour chasser Ungern du pays, saura se faire entendre par la population locale. La réponse du baron sera simple : la guerre.

Il rassemblera sa division, forte à présent de 6.000 cavaliers, et la mènera au Nord en mai 1921 afin de chasser les Bolcheviks de Transbaïkalie et consolider son empire mongol. Troski lui, va aligner 75.000 gardes rouges équipés d’automitrailleuses et d’armements lourds. Ungern va donc faire le Cosaque en jouant de la mobilité de sa division, harcelant les arrières de l’ennemi ou ses isolés, étant à la fois partout et nulle part. Mais le revers de la médaille est que ces manœuvres tactiques sont épuisantes pour ses cavaliers qui commencent à se plaindre à haute voix. Ils savent qu’ils ne peuvent vaincre et souhaitent faire retraite vers la Mandchourie. Ungern, qui entre dans une fureur sans nom ne veut pas en entendre parler. Après avoir remonté toute sa colonne en cravachant chaque homme osant le regarder dans les yeux, il décidera de prendre la route du Tibet afin de se ranger sous les ordres du Dalaï-Lama. Pour ce faire, il faudra traverser le désert de Gobi ce qui, à cette époque de l’année, équivaut à un suicide en règle.

Ses officiers commencent à parler dans son dos et à la mi-août, ils tentent de l’assassiner. Ungern va essuyer une dizaine de coups de feu sans être touché avant de s’enfuir seul, en pleine nuit, au grand galop de sa jument grise. Cela ne surpris pas les Mongols qui disaient qu’aucune balle ne pouvait le tuer, qu’elles se prenaient dans les plis de son manteau et qu’il n’avait qu’à les secouer pour les faire tomber.

Ungern fut retrouvé endormi quelques jours plus tard par une poignée de cavaliers mongols. Ces derniers, qui n’oseront le tuer car ne l’oublions pas, il est la réincarnation d’un dieu bouddhiste de la guerre, se contenteront de le ligoter et de le laisser ainsi sous un arbre. C’est dans cette position qu’il sera cueilli par l’armée rouge.

Dernier général blanc en arme, Ungern est un inestimable trophée que les Rouges vont exhiber dans toutes les villes bordant la ligne du transsibérien. Il arrivera à Novossibirsk le 15 septembre 1921 où un tribunal spécial a été rassemblé afin de le juger. On l’accuse d’avoir nouées des activités avec Tokyo pour créer un état centrasiatique, d’être entré en lutte armée contre le pouvoir soviétique pour restaurer la monarchie des Romanov et d’avoir perpétré atrocités et actes de terreur. Il ne fut pas prolixe durant son procès, le 18 septembre, affirmant à ses juges qu’il n’avait rien à leur dire. Lorsque l’un d’entre eux lui demanda ce que sa famille avait fait pour la Russie, il répondit, laconique : 72 tués à la guerre.


Croix de Saint Georges


Reconnu coupable de tous les chefs d’accusation, il est fusillé dans un bois le jour même de son procès et enterré sur place. Peu avant il avait mis en morceau puis avalé sa croix de saint Georges pour que les Bolcheviks ne mettent pas les mains dessus.

20 septembre 2006

Benoît XVI fait vraiment führer.


What’s his motherfucker name ?
Benoît XVI, Bi Sixteen, ou le Bi Fifty-Two relégué au rang d’avion de papier, Benoît « _ C’est qui ? _ C’est l’pape ! » XVI ! Bref le feu faillible mais napalm Ratzinger.



Benoît XVI qui défraie la chronique et relègue une nouvelle fois la religion dans ses nouvelles pages de prédication, euh, pardon, de prédilection, à savoir la rubrique très très prisée des faits divers… Il ne se hisse certes pas au rang des caricaturistes danois qui avaient commis le ralam de première de représenter le prophète Maho Tsé, euh non, Mahomet, allons Muhammid, mais on ne peut pas dire non plus qu’il ne s’en tire pas bien et avec du texte du XIVe s’il vous plait ! Soit : la grande cecla !

Calvaire



Benoît, il était tranquille au pays… Dans sa bonne vieille université de Ratisbonne… Il parlait religion, rapports Foi/Raison. Du grand classique philosophie contre théologie. Il était en train d’expliquer que l’truc c’est qu’dans l’Islam, Dieu est absolument transcendant… En gros pour qui extrapole un peu, que c’est une religion qui pourrait n’être que fanatisme tandis que le christianisme est empreint de philo grecque… Certes, nous pouvons déjà discuté ce point… Mais Bi 16 a continué dans son sacro saint principe d’infaillibilité et a poursuivi son exposé, petit b du point 2 du grand A de son grand II, sur le sujet bien précis des rapports de cause à effet entre la religion en général, mais l’Islam en particulier, et la violence. Tout naturellement, il s’est rappelé d’un vieux texte du XIVe…

Pourquoi ce texte alors qu’il avait pensé à Charles Martel en premier ? Ses voies sont impénétrables… Il voyait Constantinople prêt à tomber devant les turcs quoi… C’est-à-dire que Benoît se rend bientôt en Turquie justement et que justement il s’est comme qui dirait prononcé contre son entrée dans l’Union Européenne… Nous ouvrons une parenthèse gangbangienne à ce propos : Biiii only sixteen, only sixteen, wouuuuuuhouuuuuu. Pardon, nous chantions. On saurait pas que Ji Pi Two a échappé à un attentat peut être organisé par les Loups Gris, pègre turque, par l’intermédiaire du flingue du peut-être hitman, Mehmet Ali Agça, ça nous mettrait pas la puce à l’oreille sur l’ambition de Bi 16 de passer à la postérité par le chas d’un Glock neuf millimètres voire de renouer avec le passé glorieux de ses Innocents de prédécesseurs souverains spirituo-temporels... Nous refermons notre parenthèse : tout est politique et la politique est pub. « ??? » me direz-vous, et pareil pour moi…

Si j'existe, c'est d'être fan, c'est d'être fan



Ce texte donc du XIVe mettait aux prises l’empereur byzantin, Manuel Paléologue, et un sage persan. L’empereur incommodé par le barouf aux portes de sa capitale lâcha un « Montre-moi ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu ne trouveras que des choses méchantes et inhumaines, comme son ordre de diffuser par les moyens de l'épée la foi qu'il professait ».

Echo sept siècles plus tard et c’est la boulette et le dawa et wouhou !

Il est à souligner il est vrai que, concernant le gentil christianisme, dont je suis, je le rappelle le fondateur ressuscité et dont je ne répèterai jamais assez combien les apôtres ont déformé mon message originel (« aimez-moi les uns les autres », « tends-la joue gauche ok et avec la force centrifuge, tu frappes de ton poing droit derrière la nuque », « j’transforme pas l’eau en vin par hasard : moi l’eau, j’lui marche dessus »), il eut été pertinent pour Bi Sixteen d’aller plus avant dans son argumentation et de rappeler les tristes heures de violence aveugle de son Eglise dans un souci d’objectivité oecuménique… Quelques sorties christiques pas piquées des hannetons aussi peut-être… Il est vrai, à sa décharge, que d’une, JiPé 2 avait déjà fait état de sa repentance en bloc (antijudaïsme, Croisades, Inquisition, guerres contre les protestants…) et que de deux, Benoît XVI insiste sur un problème que bon nombre de musulmans critiques de leur religion ont déjà mis en lumière et de bonne foi s’il vous plait : l’Islam prône-t-il la violence dans la lettre même de son Coran ? A savoir comme disait nous ne savons plus quelle islamologue passée à la clandestinité : « Il n’y a pas d’Islam modéré, il n’existe que des musulmans modérés ».

Pas de violence sous le soleil de la charia



Bi 16 est un Bi Boy et on ne parle pas de Bloy qui rigolait pas non plus ! Il veut des réponses à ses questions : le Djihad n’est-il qu’un effort ou bel et bien une guerre à mener contre les chiens d’infidèles ? Le statut de dhimmi est il une discrimination conditionnant automatiquement la conversion de masse de force ? Le Coran est-il une Constitution ? Bi 16 fait pas dans l’Alchimiste là… Plutôt dans les versets sataniques…

Les réactions ont été vives dans le monde musulman et des Eglises y ont été brûlées, et des chrétiens y ont été agressés, déjà… Le monde musulman réclame des excuses personnelles et avec lui, une partie de notre intelligentsia très très inculte et culturellement anticléricale mais paradoxalement islamophile car antibush mais tout de même prosalmanrushdique parce que c’est un écrivain reconnu dans le monde entier (oui on sait, on aime bien caricaturer aussi), le pape étant pour d’aucuns « sorti de son rôle de pape »… Nous ne citerons pas les noms des inepteurs, tant il est vrai qu’un pape qui ose parler de religion, c’est tout de même très original ! C’est vrai, d’habitude ça parle de capotes, tout ça quoi…

Papamobile for ever



Nous au CiGéBi, nous avons deux questions à poser. L’une s’adresse à tous ceux qui parlent mielleusement de discours interreligieux : le dogme qu’il soit musulman, chrétien, juif ou autre, souffre-t-il réellement la discussion ? Le fanatisme est toujours l’apanage des interprétations stricto lettrée… Or toutes les écritures dites saintes sont censées receler de l’ésotérisme, de la parabole. L’autre s’adresse à tous les athées ou fondamentalistes laïques de nos contrées : croyez-vous que la perception de soi en tant qu’athée peut miraculeusement sauver d’un attentat/amalgame anti-croisés ? Une troisième pour la route : à quand la Fatwa officielle sur la tête de Bi 16 ?

Bref, encore de la susceptibilité mal placée et de la mauvaise foi de tous les côtés... Précisons que Benoît se défausse et botte en touche direction les stadistes français en train de poser dans des positions suggestives à moitié à poils et que certains intellectuels musulmans s’offusquent de la référence datée de Bi 16 et datant d’une guerre alors qu’ils mettent volontiers le nez des chrétiens dans leur bouse inquisitoire ; Islam et islamisme idéologie politique ? Okay recevable nuance et applicable à toute l'histoire des croisades non ? Pour preuve les guéguerres politiques entre rois, empereurs et papes pendant des siècles. St Thomas d'Aquin's touch... Il est évident que la question de la violence se pose pour toutes les religions. Les islamistes actionnent le levier du petit livre vert, les bushistes du Holy Book. Tous crameront en enfer ou bien… Rien : ça sera nous et ici. Il soufismera (ah les soufistes, ah les kabbalistes, ah les gnostiques chrétiens... Spiritual Love)d'une étincelle. Entertain us.

On vous offre les meilleurs passages de l’échange entre Henri Tincq et les internautes du Monde sur le sujet de peur que l'accès en devienne rapidement payant:

Henri Tincq : Le pape a fait un discours très long, dans un cadre universitaire, à l'université de Ratisbonne, en Allemagne, là où il avait enseigné. Il est dans un contexte de chercheur, d'expert, et il a fait une longue allocution sur ce qu'il a appelé les maladies mortelles de la religion et de la raison.
Les maladies mortelles de la religion, c'est l'intégrisme, le fondamentalisme. Et la maladie mortelle de la raison, c'est de tout rationaliser et de perdre ainsi le sens de Dieu. La maladie mortelle de la raison, c'est celle dont souffre l'Occident, et l'Europe en particulier, qui a tendance à oublier sa culture chrétienne. C'est ce que le pape a dit. Il a dit que pour éviter l'intégrisme, il fallait rationaliser la religion. C'est l'essentiel de son propos.
Ce qu'il y a derrière, c'est la crainte qu'a le pape que l'excès de raison en pays d'Occident, la perte du sens de Dieu, ne favorisent d'une certaine manière le développement de l'islam en Europe et en Occident. C'est donc une réflexion très profonde, tout à fait d'actualité, sur les risques d'affaiblissement culturel et religieux de l'Occident et de l'Europe par rapport à l'islam. Et ce discours ne se réduit pas à une attaque de Mahomet ou à une critique de la religion musulmane comme étant violente.

Jeff : Sans revenir sur le fond du discours, peu contestable, comment expliquer une telle légèreté dans ses propos sur un sujet aussi sensible ?
Henri Tincq : Je suis très heureux que les internautes aient lu le discours, et nous avons bien fait de le publier intégralement pour que les lecteurs sachent exactement ce que le pape a voulu dire. Bravo à tous ceux qui ont lu ce texte et qui ont découvert que le discours du pape ne correspond pas à ce qu'on en a dit.
Pour le fond de la question, j'ai envie de dire : oui, il y avait sans doute un risque, le pape n'a pas été très prudent de prendre ces exemples de risques de violence propres à toute religion dans le contexte historique du XIVe siècle, alors que les musulmans étaient aux portes de l'empire de Constantinople.
Le pape a manqué de sens politique. Il faut rappeler qu'il est d'abord un universitaire, un très grand théologien. C'est en effet léger de sa part, parce que dans le contexte actuel – d'extrême méfiance vis-à-vis de l'islam –, chaque mot peut être récupéré, instrumentalisé. Le contexte du choc de civilisations dans lequel on est aurait mérité que le pape soit plus prudent.

Bérénice : Pensez-vous que le pape devait prononcer des excuses suite à ses propos ?
Henri Tincq : Non. Lui demander de prononcer des excuses sur un jugement qu'il n'a pas porté, c'est une aberration. Il a exprimé sa tristesse, son regret, car la formulation n'était pas très bonne, mais on ne peut pas lui demander de s'excuser sur des idées qu'il n'a pas voulu défendre. Il a dit lui-même que la citation qu'il avait faite ne reflétait pas son opinion personnelle. C'est clair.
Et sur le plan politique et symbolique, on peut voir l'utilisation qui pourrait être faite de l'excuse du pape au monde musulman. Le pape se couche devant l'islam en s'excusant. C'est tout à fait inimaginable que le pape prononce des excuses.

Pandore : Comment expliquer la globale surenchère du monde musulman sur un sujet qui, finalement, pourrait aussi bien s'appliquer aux chrétiens qu'au monde musulman – tout étant une question d'époque ?
Henri Tincq : Je suis tout à fait d'accord avec vous. Le propos du pape se voulait général, touchant toutes les religions. Mais en choisissant ses exemples dans l'islam, il a pris le risque d'être attaqué. La violence est une tentation propre à toutes les religions.
Le monde chrétien a une longue histoire de violence : les croisades, les inquisitions, les méthodes d'évangélisation musclées dans les terres conquises en Afrique ou en Amérique latine, les conversions forcées, l'antijudaïsme de l'Eglise chrétienne...
C'est vrai qu'il y a eu des revirements dans le monde chrétien, il y a eu des mea culpa, des repentances (le pape Jean Paul II en l'an 2000 avait demandé pardon au monde entier et aux victimes des exactions de l'Eglise, en citant nommément l'antijudaïsme des premiers temps chrétiens, l'Inquisition et autres phénomènes).
Et on se souvient que dans ce cadre de la pénitence, Jean Paul II avait demandé pardon aux juifs pour les crimes et les pogroms commis par l'Eglise à l'égard du peuple élu de Dieu. C'est vrai que si le christianisme fait aujourd'hui repentance pour ces violences, toutes les religions n'ont pas fait ce même cheminement.
Et c'est vrai que l'islam, et d'autres religions, devraient s'interroger à leur tour sur leur passé d'intolérance, d'extrémisme et de guerre.
Je ne dis pas que l'islam est une religion violente, mais qu'il faut regarder son passé avec objectivité. Il faut remarquer que la figure du prophète Mahomet était aussi un chef de guerre (ce que Jésus n'a jamais été). Il faut se demander si dans les textes sacrés du Coran, il y a des germes d'intolérance. C'est une question très douloureuse.

Bill : Est-ce que cette polémique ne montre pas avant tout qu'un pape n'a pas à se prononcer sur autre chose que la question de sa religion, le catholicisme ?
Henri Tincq : Non, je ne suis pas tout à fait d'accord. Bien sûr, il doit balayer devant sa porte, s'occuper de ses fidèles, de la foi chrétienne. Mais en même temps, la paix du monde passe par la paix entre les religions.
Depuis quarante ans, depuis le concile Vatican II (qui a eu lieu de 1962 à 1965), il y a des habitudes de dialogue qui se sont créées entre les religions, entre les chrétiens, catholiques ou protestants, et les juifs, l'islam ou le bouddhisme.
Ce dialogue est parfois difficile, il peut sembler aussi inefficace, mais aujourd'hui on ne peut plus vivre en faisant semblant de s'ignorer. Il faut se rapprocher et échanger des idées.
Si l'on veut un dialogue entre les religions qui soit un dialogue de vérité, franc et utile, il faut qu'on puisse se dire les choses franchement. Sans doute le pape l'a-t-il fait trop franchement, mais je ne suis pas d'accord pour dire que le pape doive rester dans sa chapelle catholique et ne pas se prononcer sur l'état du monde et les autres religions.

Jeff : Que peut-on attendre du voyage de Benoît XVI en Turquie ?
Henri Tincq : Bonne question. Je pense que le Vatican et la Turquie vont faire assaut de bonne volonté pour préparer ce voyage. Je pense que la Turquie surtout a intérêt, pour son image internationale et son adhésion à l'UE, à montrer un visage accueillant au pape malgré la polémique récente.
Et le pape aussi fera assaut de bonne volonté. C'est vrai que quand il était cardinal Ratzinger, il s'était prononcé contre l'entrée de la Turquie dans l'UE, mais il va de soi qu'aujourd'hui il ne tiendra plus un discours aussi carré, et il mesurera politiquement ses propos à la Turquie.
Mais il va aussi en Turquie pour une autre raison : rencontrer le patriarche de Constantinople, et lancer avec lui les ponts d'une réconciliation entre les Eglises catholique et orthodoxe.
Peut-il y avoir des manifestations musulmanes contre le pape ? On ne peut jurer de rien, mais il me semble que les autorités turques prendront toutes les mesures nécessaires pour que cette visite se passe le moins mal possible et en tout cas en assurant au maximum la sécurité du pape et la liberté de ses mouvements et de son propos.

Jeff : Benoît XVI n'inaugure-t-il pas une période de pause dans l'œcuménisme voulu par Jean Paul II ?
Henri Tincq : Attention au mot "œcuménisme". Ce mot sert à désigner les efforts de rapprochement entre les religions chrétiennes. Pour les religions non chrétiennes, il faut plutôt parler de dialogue interreligieux.
Sur le plan de l'œcuménisme proprement dit, le pape a fait de la réconciliation des Eglises chrétiennes l'une des priorités de son pontificat. Et il l'a montré. Il est allé voir les protestants en Allemagne, et à l'occasion de sa visite en Turquie, il va aller au patriarcat orthodoxe de Constantinople.
Il envoie aussi régulièrement des messages au patriarcat orthodoxe de Moscou. C'est vrai qu'à l'époque de Jean Paul II, il y avait eu de nombreuses frictions entre les orthodoxes de Moscou et le Vatican. La vérité est que le pape Jean Paul II, qui a visité tous les pays du monde, qui est allé dans des synagogues ou des mosquées, n'a jamais pu se rendre à Moscou.
Pour le dialogue interreligieux, avec les juifs, Benoît XVI a suivi complètement la ligne de Jean Paul II. Les relations entre Eglise catholique et juifs sont bonnes. Le pape, en août 2005, est allé à la synagogue de Cologne, l'une des plus anciennes d'Europe.
En revanche, pour le dialogue avec l'islam, c'est vrai qu'il veut marquer un tournant, il veut un dialogue en vérité avec les musulmans, il ne veut plus des grandes assemblées où l'on prie ensemble, où on lance des appels à la paix, incancatoires, inefficaces. Et il a pris des initiatives montrant qu'il souhaitait un peu plus de fermeté dans le dialogue avec les musulmans.
Cela s'explique par le contexte mondial, qui a changé. La montée des extrémismes musulmans inquiète de plus en plus le monde chrétien. Je rappelle que dans les pays musulmans, les chrétiens sont de moins en moins nombreux et sont tentés de s'exiler. Je rappelle qu'en Turquie, après l'affaire des caricatures de Mahomet, trois prêtres ont été assassinés. Au Nigeria, on a brûlé des églises, comme au Pakistan. Les chrétiens sont dans une période de crainte par rapport à l'islam, et les autres aussi.
La question est de savoir si on ne risque pas de confondre islamisme et islam. C'est le reproche qui est fait au pape, de faire l'amalgame. Reproche sans doute injuste. Je continue de penser que si le pape dénonce, comme il l'a fait tant de fois, l'islamisme – c'est à dire la perversion de l'islam –, il est en droit aussi de poser des questions aux musulmans dits modérés. Prennent-ils assez position pour dénoncer les tentations intégristes dans leurs propres rangs ? Que font-ils pour chasser la tentation islamiste ? Que font-ils pour moderniser leur religion ? Que font-ils face à des dispositions de la loi musulmane qui sont scandaleuses, comme la peine de mort pour l'apostasie, pour le blasphème, comme les lois sur la répudiation, sur l'héritage inégal entre l'homme et la femme ? Cela choque l'Occident.
Que veulent ou peuvent faire les musulmans modérés ? Sans doute, les conditions politiques ne leur permettent pas de s'exprimer. Mais il est bon que le pape pose des questions à l'ensemble de l'islam sans qu'on puisse lui reprocher de faire un amalgame avec l'islamisme.

18 septembre 2006

Tournée des popotes

Rentrée littéraire pour Maurice G. Dantec, en attendant son passage chez la Denise sur Canal il était vendredi l'invité de la nouvelle emission de téléachat littéraire de Guillaume Durand qui essaye d'oublier ses problèmes avec les impôts.
Dantec peut enfin parler de son livre, de son rapport à la littérature.Et d'un étonnant interet pour Amelie Nothomb.





Merci à ce site pour son travail d'archivage.

17 septembre 2006

Anniversaire historique



Le 17 septembre 1937, Adolf Hitler prétendit avoir pêcher un poisson grand comme ça. Personne ne l’a cru, pas même Himmler.

14 septembre 2006

« We the people » et Maurice G. Dantec.


Au CiGéBi, on aime bien èMGéDi. A la téloche, avec lui, on est sûr de passer un bon moment, qu’ça va partir en vrille à un moment ou un autre mais de préférence dès sa deuxième phrase. Après qu’il ait dit bonjour quoi.


Sa dernière prestation chez FOG la balance qui roule, qui roule, qui roule, ne nous a pas déçus. Toujours la même esthétique technocalyptoque (attention trois mots sont condensés en un et on n’a encore rien pris)-spectaculaire, toujours d’l’intervention à grand coup de « méta »- péremptoire. On a même eu droit à une phase racaille-« cash » à l’encontre d’un vieux bonhomme de 70 piges, nommé Jean-François Kahn. On la lui fait pas à Momo quand il s’agit de JFK shoot… Direct in the head.

On voudrait cependant revenir sur l’argument prétendument AK-47 de Momo, concernant Constitutions européenne non plébiscitée et américaine. Nous citons : « La Constitution américaine commence par « We the people » quand le machin que vous avez voulu nous faire signer commence par « Nous, roi des belges » ».
Dantec qui n’est plus un républicain mais qui défend toujours bec et ongles ses amis américains, républicains pour ne pas les nommer, commence à nous agacer fortement avec son manichéisme tout politique pas très catholique mais très très cathodique.

Non euh sans façon, on est repu



Alors, on s’en va s’en référer vite fait à Howard Zinn, pour le compte duquel nous avions déjà rédigé un post d’utilité publique. « We the people, oui : c’est bien votre cul qu’on encule »…

Chapitre IV de son « histoire populaire des Etats-Unis », « La tyrannie, c’est la tyrannie » :

« Vers 1776, certaines personnalités de premier plan des colonies anglaises d’Amérique firent une découverte extrêmement utile au cours des deux siècles suivants. Ils imaginèrent qu’en inventant une nation, un symbole, une entité légale appelée Etats-Unis, ils seraient en mesure de s’emparer des terres, privilèges et des pouvoirs politiques détenus jusque-là par les protégés de l’Empire britannique. Du même coup, ils pourraient contenir un certain nombre de révoltes en suspens et forger un consensus qui assurerait un soutien populaire suffisant au nouveau gouvernement contrôlé par une nouvelle élite privilégiée.
Il faut bien admettre que, sous cet angle, la Révolution américaine est bien une idée de génie et que les Pères Fondateurs méritent l’extraordinaire dévotion dont ils sont l’objet depuis des siècles. N’ont-ils pas, en effet, inventé le système de contrôle national le plus efficace de l’époque moderne et révélé aux futures générations de dirigeants les avantages d’une savante combinaison de paternalisme et d’autorité. »

Paternalisme pour ne pas dire « populisme (…), élevé au rang de tactique tant son efficacité s’est révélée payante » d’emblée pour « retourner la colère des pauvres contre les anglais » (alors que les pauvres colons faisaient déjà la chasse aux riches pas encore américains mais presque). Détournement de haine.
Plus loin Howard nous le dit cash : était dressé le « piège du mythe selon lequel la Révolution est le produit de l’intérêt commun d’un peuple parfaitement un » pour installer un gouvernement « mal nécessaire », selon Thomas « la propagande » Paine, « centralisé et fort », en le corps d’une Déclaration d’Indépendance rédigée par Thomas Jefferson, « qui allait exprimer ce mythe avec la plus vive éloquence. » Nous passons sur les conneries que « tous les hommes naissent libres et égaux », tandis que le Congrès effaçait du texte dans le même temps, la condamnation morale de la traite des noirs (non pas vraiment par humanisme de Jefferson, lui-même possédant des esclaves, mais pour contenter la crainte éprouvée par les virginiens de les voir se révolter en cas de nouvelles arrivées), ça ne serait pas très rigoureux de notre part…
Les noirs étaient d’emblée exclus et sans parler des Indiens, tandis que les femmes étaient « politiquement invisibles ». Le people n’était déjà pas si nombreux que ça…

Un gouverneur républicain



Howard dispose : « affirmer que la Déclaration d’Indépendance (fœtus de la Constitution de 1787), jusque dans la lettre même, se bornait à reconnaître les droits à la vie, à la liberté et au bonheur des hommes blancs, ce n’est pas accuser les concepteurs et signataires de la Déclaration d’avoir eu la mentalité que l’on pouvait attendre de Blancs privilégiés au XVIIIe siècle. » Certes ! Howard n’est pas là pour juger, juste pour décrire mais correctement décrire.

Concernant la Constitution en tant que telle, il poursuit :
« La condition sociale inférieure des Noirs, l’exclusion des Indiens, la suprématie assurée des riches sur les pauvres dans la nouvelle société américaine, tout cela existait déjà dans les colonies lorsque débuta la Révolution. Une fois les Anglais évincés, on put l’inscrire sur le papier, le consolider, le régulariser et même le légitimer dans la lettre même de la Constitution des Etats-Unis, élaborée lors d’une Convention réunissant, à Philadelphie, les chefs révolutionnaires. »
Comment ? Pourtant, c’est invisible à l’œil nu ! Howard cite Charles Beard, historien : « Dans la mesure où le premier objectif d’un régime, en-dehors de la simple répression de la violence physique, d’édicter des règles qui régissent les rapports de propriété entre les membres d’une même société, les classes dominantes dont les droits doivent être ainsi définis cherchent inévitablement à obtenir du gouvernement que ces règles soient compatibles avec les intérêts les plus nécessaires à la continuation de leurs stratégies économiques. A moins évidemment qu’ils ne contrôlent eux-mêmes les instances de gouvernement ». L’expression « la vie, la liberté, la propriété » trouve ainsi sa juste interprétation.
Howard poursuit : « le principal problème de la démocratie dans la société post-révolutionnaire n’était pas dans les limites constitutionnelles du suffrage (sans blague !). Il s’agissait de la fracture de la société entre riches et pauvres (et sans compter les positions particulières des femmes, des esclaves, des indiens, le racisme ayant été, et Howard nous le dit cash dans nos dents, un moyen de diviser pour mieux contrôler). En effet, si quelques personnes détenaient d’immenses fortunes et bénéficiaient d’une grande influence, si elles contrôlaient la terre, l’argent, la presse, l’Eglise et le système éducatif, comment dès lors, le seul vote aurait-il pu venir bouleverser la donne ? » Un people de plus en plus réduit donc…
Cependant, « La Constitution « servait les intérêts de l’élite fortunée mais faisait également quelques gestes en direction des petits propriétaires, des ouvriers-artisans et des fermiers aux revenus modestes pour s’assurer leur soutien le plus large. Ils formaient en outre un rempart efficace contre les Indiens, les Noirs et les Blancs pauvres. Elles permettaient à l’élite américaine de conserver le contrôle avec un minimum de mesures coercitives et un maximum de législation, tout cela rendu plus acceptable grâce aux flonflons patriotiques et unitaires ». CONTRÔLE, ALT, SUPPRIME…

Star Spangled Constitution



Quant à la Déclaration des Droits : Howard parle « d’extrême fragilité de la liberté de tout un chacun lorsqu’elle repose sur le gouvernement des riches et des puissants. »

La dévolution à l'américaine : Planet of the Apes (et encore on en connait de belles sur Ab...)



Quand aux « checks and balances », et ce qui suit est de nous parce que faut arrêter deux secondes de nous les briser, d’un point de vue strictement constitutionnel, nous rappellerons que les membres de la Cour Suprême américaine sont nommés par le Président des Etats-Unis, qu’ils occupent leurs fonctions aussi longtemps qu’ils le souhaitent, pouvant être destitués cela-dit par la fastidieuse procédure de l’impeachment, procédure révélée au grand public mondial lors de l’affaire dite du « cigare de Monica » et nous rappellerons d’un point strictement moral que c’est cette Cour qui a entériné la victoire de Georges Walker (Washington ? Winchester ?) Bush alors que subsistait un sérieux doute sur la régularité des élections et qu’au comble du final, ce dernier comptait moins de voix que Alf Gore… Nous ne savons plus combien de juges avaient été nommés par Papa, car finalement tout cela n’a que peu d’importance : un juge aussi peut avoir des actions placées en Bourse. Consensus des Pouvoirs.

Les peuples ne font pas les Constitutions Momo. Au moins la formule du projet de Constitution européenne avait-elle le mérite d’être claire.