22 juillet 2006

Le CiGéBi : may the Task Force be with you.

It's us, we'll be back and we 'll always stay nasty ! Vamos a la playa !

Chronique d’une nuit d’été en banlieue…



Appel. Deux heures du mat. Son boss : une porte à ouvrir. « Putain tu fais chier ! Où ça ? ». Destination dans la nuit chaude urbaine : les 3000, Aulnay-sous-Bois…


Arrivée sur place. Il gare son camion. Ça sent l’Bronx. Merde, son flingue automatique neuf millimètres non déclaré dort à domicile. Il a bien sa perceuse... Il monte. Deuxième étage. C’est là. Sur le palier, une jeune femme enceinte pleurniche devant une porte.

_ Faut ouvrir ma porte Monsieur.
_ Doucement, doucement, j’arrive, je suis là même. Bonsoir.

Un œil de pro glisse sur la structure de la porte. Porte coupe-feu. Pas de blindage. Serrure basique type « j’te l’ouvre à la clé à molette en deux seconde, montre en main ». Un type descend d’en haut. Louche le gus. Délit d’sale gueule ? Pour le serrurier, y’a pas : ça s’présente correctionnel, c’est comme ça… Son feeling.

LE MUST AU CAS OÙ VOUS AURIEZ OUBLIE LES CLES DE VOTRE VOISIN



_ Ça va chérie ? La vérité, faut l’ouvrir la porte.
_ Asma, doucement, doucement.

Un tilt dans sa tête. Ça sent l’embrouille.

_ Vous êtes bien sûre que vous habitez là Madame ?
_ Oui, Monsieur. Ouvrez ma porte. J’ai oublié mes clés à l’intérieur.

Il se dit : « mouais, c’est d’l’embrouille ça ! Le plan… ». Gagner du temps : deux heures du mat, cité, gens louches. On la lui fait pas au serrurier. Deux ans de placard pour une embrouille à base de balistique dans les g’noux. Des tatouages plein les bras…

_ Faut que je descende au camion. J’ai oublié un outil.

Il descend. Dégaine son portable et tape 17.

_ Allo police ? J’suis serrurier. On me demande d’ouvrir une porte, cité des 3000 à Aulnay. J’le sens pas. Ça pue.
_ Très bien Monsieur, on se met en route.

Il remonte.

_ Okay, vous sauriez pas où y’a une prise dans l’coin pour que je branche ma perceuse ?
_ Si si, là, répond le type.

« Là », c’est le boîtier électrique de la minuterie sur le palier. Tilt, tilt. On n’a pas affaire à un amateur… T’ouvres la boîte. Tu déconnectes la minuterie. T’as plus qu’à te brancher. Squatteur, genre « je rentre et je change les verrous » ou plus simplement, « je rentre, je fais que passer ! Je fais le ménage par le vide et au revoir ! » ? Du bruit à l’étage au-dessus…

_ Euh, j’ai oublié mon stylo dans le camion.
_ Un stylo ? Quel stylo ? J’ai un stylo justement sur moi.
_ Nan, mais ça m’va pas. Il me faut mon stylo, c’est pour la facture. Me faut l’même. Pour éviter les entourloupes.
_ Okay mon frère mais la porte tu l’ouvres. J’te paye en cash si tu veux. Tu veux combien ? 400, 500 ?

Il pense : « Il veut m’acheter » et « Qu’est-ce qu’ils foutent les keufs ? ». Il feinte.

_ Vous voulez me régler en liquide ? Bougez pas, faut que j’appelle mon patron pour voir s’il est d’accord. Je redescends de toute façon chercher mon stylo.

Il redégaine son portable. 17.

_ Allo, c’est le serrurier des 3000, qu’est-ce que vous foutez ?
_ Ne vous inquiétez pas Monsieur : la voiture sera en bas dans une minute.

Il pense : « Pas trop tôt, la putain d’sa mère !

Il remonte. Il se branche et peste :

_ Ahhhh. Fait chier ! C’est l’bordel putain de bordel de sa mère la pute.

La gonzesse en cloque pleur ses larmes de crocodile, le gars louche a sa main sur son ventre, il dit :

_ Vous en avez pour longtemps ?
_ Nan, nan. Faut que je refasse le branchement. Pas de jus là.
_ Je le fais si vous voulez.

Il pense : « Tu m’étonnes ». La perceuse tourne une fois, deux fois dans l’vent. Bien. Il prend son temps pour ajuster la mèche. Des bruits de pas dans l’escalier : les keufs. Il pense : « Il était temps ».

POLICE! VOS PAPIERS CONTRÔLE D'IDENTITE (Police Nationale et NTM...)



_ Bonsoir Messieurs dames, contrôle de police. On nous a appelé pour nous signaler du bruit.

Le mec louche pâlit. La nana aussi. Du bruit en haut dans l’escalier.

_ Vous êtes serrurier Monsieur ?
_ Oui.
_ Votre pièce d’identité je vous prie.
_ Voici.

Ils font semblant. Son collègue contrôle le type. Pas de papiers sur lui. La nana non plus. Deux types se pointent du haut.

_ Qu’est-ce qui s’passe K. ?
_ Police Nationale, bonsoir Monsieur. Contrôle d’identité.

Son collègue prend son talkie. Renforts appelés. Ils débarquent dans la minute. Tout le monde remonte au quatrième. La voisine d’en face ouvre timidement sa porte. Elle regardait depuis le début par son judas. Elle a appelé les flics aussi. Elle a le numéro de la « vraie » locataire. Elle est en vacances à Nice. Bien.

Resté avec l’un des policiers, le serrurier regarde vers le bruit qui descend de l’escalier d’en haut. Un mec. Deux mecs. Trois mecs. Quatre mecs. Cinq mecs. Six mecs. Une gonzesse enceinte. Un point commun : tous ont des menottes aux poignets. Le serrurier pense : « Le truc de ouf mon frère ! ». Tout le monde part direction le panier à salade. Garde à vous pour la garde à vue ! Le policier dit au serrurier :

_ Merci.
_ Pas de quoi.
_ L’instinct ?
_ Ouais : j’habite place du colonel Fabien dans l’dixième…
_ Heureusement, sinon l’effraction c’était pour vous. C’est vous le spécialiste de la cambriole.
_ Je sais, je sais. En vrai la porte, j’te la fais tomber en deux secondes et sans bruit.
_ Oui, ça n’a pas l’air bien costaud.
_ Y’a rien qui soit inviolable. Mais un cambrioleur peut pas passer sa nuit sur un palier. Bonne nuit.
_ Merci, vous aussi.

LA SERRURE MULTI-POINTS : VOTRE MEILLEURE AMIE



Retour au camion. Clés. Néman. Contact. Phares. Il suit ses lumières : sa clé, son passe pour l’honnêteté.

Paristechnie...

Magnifique son et lumière cette nuit. bon, en fait on a que la lumière lightning là mais Dieu que c'est beau...

Orage
Video sent by Culturalgangbang

20 juillet 2006

O Consanguin, where art you?

Depuis quelques mois, l'activité avait faibli... Et là, je crains bien que ce soit la fin des haricots: le blog de consanguin n'est plus.

Consanguin n'avait pas son pareil pour épingler tous les diaristes de droite, d'extrême-droite, les fachos, les pseudo-réacs, les pisse-vinaigres, les apprentis Léon Bloy de fête foraine, les disciples boutonneux du métaprophète, les rouges-bruns....

Sa prose invitait évidemment à plus d'humilité pour nos très sérieux bloggers friands de faits divers, de Dhimmis et de guerre contre l'Islam fantasmée.

Après 2 ans de bataille, d'analyses hilarantes, de textes ciselés dans la face de "la communauté qui flippe", après avoir supporté des attaques pénibles, des piratages foireux ( appuyés par des hébergeurs falots; en 2005 il avait dû quitter Haut et fort pour blogspirit), des hires lamentables. Consanguin semble avoir décidé de se retirer... Le repos du guerrier...

Nul doute que le CGB aurait peut-être eu sa place dans le charmant bestiaire du Consanguin (sans compter qu'il avait affublé un de nos liens du doux-nom de "sursinges babilleurs").

Consanguin possèdait une qualité dont nos flippeurs professionnels semblaient être dépourvus: le Rire. Avec le Rire comme arme, Consanguin étalait sur le divan les petites turpitudes de nos grands résistants à la pensée unique.... Docteur Consanguin fermé son cabinet, mais son diagnostic reste.

PS: Gaby me fait remarquer que le facétieux blogger avait balancé un petit texte sur la fin du Ring (rebaptisé Dring) en début de semaine.... Puis paf!! Problèmes techniques.... Vous avez dit hacking???

PS2: Consanguin après moults péripéties vient de triompher des forces brunes...



Junk DNA ergo cogito.


D’où vient la conscience ?... Comment la conscience ? Comment l’inconscient ? Comment le subconscient ?... N’est-ce qu’un miracle de la viande ?... On ne va pas partir dans une énième vrille spirituelle ou pseudo philosophique quoique... Mais avant, on va vous parler ADN et « Junk DNA », soit l’ADN poubelle.



L’ADN est le dénominateur commun de tous les êtres vivants. C’est la molécule de la vie dans toute sa diversité. L’ADN est un. Double, avec sa structure à hélice et son mécanisme de duplication (mitose ou méiose). Multiple de par toutes ses créations. L’ADN est-il ce que nous avons appelé Dieu ? Pourquoi pas : l’ADN a façonné notre terre au cours de millénaires de l’anaérobie à l’aérobie aérobic sous abri biosphèrique-ADNique. Il a fait ce que nous voyons, ce que nous respirons, ce que nous sommes. Il est le grand démiurge thaumaturge, lettré… St Jean : « Au commencement était la parole» et l’eau aussi quand même…

DE DOIGT DIVIN



La molécule d'acide désoxyribonucléique a été observée pour la première en 1953 dans les laboratoires X-rayonnant des scientifiques nobélisés James Dewey Watson et Francis Crick d’après les études préliminaires de Rosalind Franklin.

_ Description de L’ADN :

L’ADN a une forme caractéristique : la double hélice. Elle est due au fait qu’il baigne dans l’eau salée (« un souvenir de la mer ? » selon Jérémy Narby, anthropologue).

_ Composition de l’ADN :

L’ADN est un polymère naturel, soit une substance organique formée de macromolécules constituées de nucléotides : les acides désoxyribonucléiques.
Un nucléotide est un groupement phosphate associé à un sucre à cinq atomes de carbone (désoxyribose) et à une base azotée (purine ou pyrimidine). Il en existe quatre sortes : l’adénine et la guanine (purines), la thymine et la cytosine (pyrimidine). Ils s’unissent deux à deux par complémentarité (adénine avec thymine et cytosine avec guanine) par le biais de liaisons hydrogènes (deux pour lier A-T et trois pour C-G). Un brin d’ADN est donc une succession de séquences où se répètent les liaisons A-T, C-G. L’ADN est un code, un texte à quatre lettres. Il est un outil de stockage de l’information et un outil de duplication pour sa transmission, il s’autoduplique.

_ Fonction des protéines :

Etant incapable de s’assembler tout seul, l’ADN a besoin des protéines pour être opérationnel. Protéine : du grec protôs, premier, essentiel. Les protéines ont 6 fonctions : catalyse, structuration et mouvement des cellules comme le collagène ou pour assurer la motricité des spermatozoïdes, communication inter et intra cellulaire comme les récepteurs aux stimuli des hormones, immunité comme les lymphocytes ou globules blancs, transport comme l’hémoglobine pour l’oxygène ; la fonction de la protéine est conditionnée par l’assemblage des acides aminés. Vingt acides aminés différents entrent dans la composition des protéines ; ils sont les mêmes pour toutes les espèces vivantes. Les acides aminés sont des molécules carbonées, les unités de base de la protéine ; ils sont les constituants et précurseurs des protéines ; il en existe une centaine dans la nature mais leur hydrolyse conduit au nombre de 20. La protéine est une chaîne plus ou moins longue d'acides aminés. Les protéines n’arrivant pas à se reproduire sans l’information, nous en sommes déjà à la question de l’œuf et de la poule… La vie est une synthèse de ces deux mécanismes engrenagés.

_ Le verbe ADN :

L’ADN est donc constitué de 4 lettres. Pour coder les vingt acides aminés, il faut donc des bases, des mots de trois lettres. Or quand on pose 4 puissance 3 on obtient 64. 64 combinaisons, mots, possibles pour vingt acides aminés sans compter le code qui ne correspond à aucun acide aminé soit, le codon-ponctuation start-stop. Vingt-deux sens possibles pour 64 mots… Le même acide aminé peut donc être codé par plusieurs combinaisons. Les chercheurs ont qualifié cette redondance de « dégénérescence du code ». Jérémy Narby, plus flower power, parle de la richesse en synonymes du langage ADN ( « language twisting twisting » hyper métaphorique, qui tourne autour du pot pour bien l’observer et ne pas l’agresser frontalement, le pot : à la chamane !…). Notons qu’une protéine équivaut à un paragraphe de deux cents lettres alignées dans le bon ordre. La nature, cette dictée divine… « La séquence des paires de bases est aussi irrégulière que celle des lettres d’un texte cohérent. » selon le généticien Maxim Frank-Kamenetski. Cette prose technique quaternaire, à volume égal, contient « jusqu’à cent mille milliards fois plus d’informations que nos puces informatiques les plus sophistiquées » (les citations non suivies directement de nom sont celles de Narby). L’homme est câblé et comme nous le verrons par la suite, probablement selon Narby, en réseau…

_ L’ADN codant :

Les zones codantes de l’ADN pour fabriquer les protéines sont appelées gènes (sans parler des allèles qui sont des variantes de tel ou tel gène). Le gène est communément compris comme l’unité d’information génétique destinée à être transmise à l’hérédité par le support des longs brins d’ADN bien connus sous le nom de chromosomes. L’ensemble des gènes est appelé le génome et il est particulier à chaque individu.
Chaque gène est caractérisé par sa séquence de nucléotides. Le gène permet la synthèse d’un polypeptide (groupement d’acides aminés ; la protéine est une longue chaîne polypeptidique) caractérisé lui par sa séquence d’acides aminés. Le gène est destiné à être transcrit en ARN, dit alors ARN messager (c’est un brin simple, plus court, moins stable, plus facilement dégradable lors de l’hydrolyse alcaline du fait des propriétés du ribose qui remplace le désoxyribose, l’uracile y remplace l’adénine) lorsque la cellule aura besoin de protéines. C’est le mécanisme de la transcription. Notons que les systèmes de régulation de cette phase lorsqu’ils deviennent défaillants, entraînent une transcription anarchique des ARN induisant un excès de protéines et entraînant un fonctionnement aberrant de la cellule devenue « folle » : le cancer est une question de génétique. Ouvrons une parenthèse à propos du cancer du fumeur. Techniquement, la nicotine ne provoque pas le cancer. Son action se déroule au niveau du cerveau où elle stimule des récepteurs particuliers qui comme par hasard, n’attendent qu’elle, enfin presque qu’elle... Elle s’y imbrique parfaitement, comme d’un fait exprès, comme si la nature voulait que nous, hum hum, fumions… Bref ! Les cancers du fumeur se produisent plutôt du côté des poumons, du rectum, des reins, de l’œsophage et de la vessie et pas dans le cerveau. Il faudrait plutôt chercher du côté des additifs de nos industriels attentionnés… Cela dit la nicotine crée la dépendance : l’ADN des neurones stimulés par la nicotine commandant la construction de nouveaux récepteurs pour cette substance. On ne nous dit donc pas la vérité vraie qu’indirectement...

_ Mitose et méiose :

L’information nécessaire pour constituer un être humain est contenue dans les chromosomes. Nous en sommes pourvus de 23 paires. Chaque chromosome est constitué d’un très long fil d’ADN « déjà à la base un message double avec le texte principal d’un côté de la double hélice et son duplicata en creux sur l’autre. Nos cellules contiennent donc deux génomes complets avec leurs copies. Notre message génétique est doublement double. »

Mitose et Méiose sont les mécanismes de duplication propres à la transmission de l’information. La mitose est une division cellulaire asexuée et la méiose une sexuée. L’ADN se dédouble pour communiquer son information. Les cellules filles sont identiques dans la mitose. Dans la méiose, les cellules filles n’ont que le quart du patrimoine génétique initial. Elles sont appelées les gamètes (spermatozoïdes chez l’homme, ovules chez la femme). Les cellules diploïdes, qui contiennent 23 paires (2n) de chromosomes, se divisent en cellules haploïdes, qui contiennent 23 (n) chromosomes, qui se divisent en gamètes, qui contiennent 23 chromatides, soit la moitié de chaque chromosome. La méiose assure donc le brassage génétique (interchromosomiques lors de la 1ère division et intrachromosomiques lors de la 2e division).

La mitose est donc un mécanisme que l’on pourrait qualifier d’androgyne (héhéhé), d’endoreproductif, qui crée deux cellules filles parfaitement identiques à la cellule mère. La méiose est un mécanisme qui nécessite des organes sexuelles de chaque type et qui crée 4 cellules filles naturellement non génétiquement identiques à la cellule mère. Ci-après, comment se décompose la méiose

Première division :

La prophase : l’enveloppe nucléaire disparaît, la chromatine se condense (état de l’ADN au moment de cette phase) dans la structure ordonnée du chromosome. Les chromosomes homologues s’apparient par paire (cellule diploïde à 2n chromosomes).La métaphase : les paires de chromosome se placent au hasard de la paire, de part et d’autre du plan équatorial de la cellule. L’anaphase : Chaque chromosome s’éloigne de son homologue et migre vers le pôle. La télophase : la cellule se divise en deux. Les enveloppes cellulaires réapparaissent. Nous obtenons deux cellules haploïdes à n chromosomes.

Deuxième division : la mitose équationnelle :

Prophase 2 : les enveloppes disparaissent, la chromatine se condense. Le mécanisme est le même que précédemment mais avec n chromosome. Métaphase 2 : les chromosomes se placent sur le plan équatorial de la cellule, leur centre à l’équateur. Anaphase 2 : les chromatides de chaque chromosome migrent vers les pôles opposés. Telophase 2 : la cellule se sépare en deux. Nous obtenons donc deux cellules à n chromosome à une chromatide.

_ L’ADN non codant et le non codant du code :

Entrons maintenant dans le vif du sujet… L’ADN contenu dans le noyau d’une cellule mesure deux mètres. Les deux rubans de la double hélice s’enroulent autour d’eux-mêmes plusieurs centaines de millions de fois. Un être humain moyen contient suffisamment d’ADN pour faire cinq fois le tour de la Terre. Une longueur inimaginable dans un espace infinitésimal. La Nature, cette matheuse quantique divine… L’infini dans de si petits espaces, dans nos fors intérieurs, à l’intérieur de nos corps… « L’ADN, cette technologie miniaturisée » ouvrant apparemment sur les vertiges du Cosmos…

Or, seuls 3 % du génome humain codent. Ils codent pour ainsi dire notre viande. Les 97% restant ne sont jamais lus. Les scientifiques n’ont pas cherché à comprendre : ni une ni deux, ils l’ont appelé le « Junk DNA » soit l’ADN poubelle, l’ADN qui ne sert à rien… Ils auraient pu l’appeler « l’ADN dont on ne sait foutre pas à quoi il sert » mais non… Question de crédibilité, de certitudes aprioriques de fanatiques rationalistes… A ce jour, son utilité demeure mystérieuse mais quelques pistes sont avancées par Narby.

Le Junk DNA contient de nombreuses séquences apparemment sans queue ni tête, qui se répètent inlassablement. Il contient même des palindromes ! Il existe une séquence de trois cents lettres, répétée un demi-million de fois en tout mais nous y reviendrons… La nature, cette psalmodieuse diphonique… Des mantras ?

De plus, l’information codante, le gène, est constituée d’exons qui seront traduits dans l’ARN pour la synthèse ultérieure des protéines et d’introns qui eux, ne seront pas traduits (chez les eucaryotes)… Les introns sont découpés avec une précision atomique par les enzymes de rédaction qui raccordent les passages codants. Nous pouvons faire la même remarque concernant les introns des gènes que pour le Junk DNA proprement dit. Certains gènes n’en contiennent pas moins de 98 % qui passent directement à « la corbeille » lors de la phase de transmission de l’information. Gêne… « Une théorie dit que si jamais quelqu’un découvrait exactement à quoi sert l’univers et pourquoi il est là, cet univers disparaîtrait dans l’instant et serait remplacé par quelque chose d’encore plus bizarre et inexplicable. Une autre théorie dit que ça a déjà eu lieu. » Douglas Adams dans « Le restaurant du bout de l’univers » tome II d’H2G2…
« L’ADN, l’axis mundi : la source du savoir. » : attachez vos ceintures et pardon pour la longueur…

Les scientifiques affairés au décodage des gènes (on en a identifié à peu près 1%) commencent néanmoins à se pencher sur les mystères du Junk DNA. Outre eux, les anthropologues comme Narby ou Thierry Bardini (docteur en communication, anthropologue, agronome, spécialiste de la question) intéressés à la question après leurs observations des cultures chamaniques…. Bardini explique : « la biologie moléculaire réduite aux 3% en charge de la chair, n’explique pas la Conscience : le junk-code pourrait. ».

JCVD VOUS PARLE


Pour Jérémy Narby, l’ADN est un « cristal apériodique », il vibre, capte et transporte les électrons et émet, à des fréquences ultra-faibles et à la limite du mesurable, des photons, c’est-à-dire des ondes électromagnétiques. Bardini dit de ce fait du Junk DNA qu’il est une « véritable écologie ouverte » : « Junk DNA est mobile »…

La conscience pourrait donc être constituée par ce champ électromagnétique formé par l’ensemble des émissions… Qui plus est, l’ADN n’est pas apériodique sur toute sa longueur : le tiers de son génome est constitué de séquences répétitives préalablement évoquées. A ces endroits, l’arrangement des nucléotides est régulier, le même mot étant répété inlassablement. Il est alors un « pur cristal périodique », soit un excellent émetteur-récepteur d’ondes… De plus, les séquences de répétition étant de longueurs variables, Narby s’aventure à penser et de nombreux généticiens en vérité avec lui mais ne souhaitant pas se griller, que cela doit probablement permettre de capter des photons de fréquences différentes… A antenne, antenne et demi.

Une éventuelle fonction et pas des moindres du fameux ADN déclaré bon pour les chiottes par les gardiens du Temple Science… Les scientifiques connaissent encore si peu de choses sur les bases neurologiques de la conscience : toute certitude en la matière s’apparenterait à de la foi… Le Junk DNA, une voie plutôt séduisante qui ne ressemble vraiment pas à une fausse piste…

Le Junk DNA pour beaucoup de scientifiques hérétiques, et les anthropologues type Narby et Bardini, docteurs certes mais l’anthropologie est-elle véritablement une science, serait ni plus ni moins du fait de ses capacités de réception-émission des ondes, qu’une radio, soit un pont entre l’individu et l’ensemble des êtres vivants à base d’ADN… Vertigineux… Le réseau…

A ce jour, cette théorie n’est pas vérifiée ni vérifiable, l’ADN in vitro, ne se comportant pas comme l’ADN in vivo. C’est une spéculation. Cependant, si cette théorie est farouchement combattue par les scientifiques pharisiens dogmatiques, l’on a constaté en labo, l’existence d’une communication intercellulaire par le biais des biophotons. Les cellules utilisent ces ondes pour régir leurs réactions internes et pour communiquer entre elles, et cela même d’un organisme à un autre, selon ce langage… Faisceau d’indices !

Il est évident que cette théorie échappera encore pour longtemps au regard rationnel-scalpel-focalisateur-réducteur-myope, soucieux de préserver ses a priori. Le spectre de la religion n’est pas mort… Ce regard qui croyait l’avoir foudroyée… Accepter cette théorie sous-tendrait que la nature a un but et des intentions…

LA MARCHE EN AVANT DE L'HUMANITE





Le mécanisme purement matériel de la sélection naturelle avec son tirage de chasse d’eau ayant évacué Dieu et Dieu caché étant passé par là, le hasard ayant été proclamé « seule source de véritable innovation » (Crick ; notons que ce dernier a tout de même dans sa théorie de la panspermie dirigée émis l’hypothèse que l’ADN était d’origine extraterrestre pour cause de hasard impossible…), l’absence de projet est devenu le postulat inflexible. Voici bien un postulat pur et à jamais indémontrable… Une croyance en somme, une foi… Il est cependant impossible pour les scientifiques de s’en défaire à moins de quitter le terrain de la science… Et ce dogme fut à peine troublé par la découverte de l’ADN, code génétique unique pour l’ensemble des êtres vivants, constitué de 64 mots dont certains servent de ponctuation... « On vous le dit et on vous le répète Galilée : la Terre est plate comme une crêpe… »

Et Narby rit de les voir se réfugier dans un langage métaphorique-technique : « L’ADN est un texte contenant de l’information, qui est lu et transcrit en ARN messagers qui alimentent les ribosomes, ces véritables ordinateurs moléculaires, qui traduisent des instructions grâce au code génétique qui construisent le reste de la machinerie cellulaire, les protéines-enzymes, ces robots miniaturisés, qui élaborent et entretiennent la cellule-usine. » Et après certains osent encore se demander si la Nature pouvait n’être pas dénuée d’intention, pouvait ne pas avoir une capacité de planification ?... Mais l’ADN n’est pas un simple produit chimique. C’est une notice, c’est un média et cette affirmation a un sens.

D’où Diable la biologie peut-elle présupposer que l’ADN n’est pas conscient ? Elle ne connaît que si peu de choses du fonctionnement du cerveau humain, siège de la conscience, le grand cerveau humain lui-même, élaboré à partir de l’information de l’ADN… Et certaines fourmis traient des pucerons, leur construisent des granges pour le sucre de leur lait… Et d’autres cultivent des champignons depuis des millénaires pour en faire leur nourriture exclusive mais tout cela sans conscience de leurs actes, pour l’humaniste rationaliste égocentrique… Et Werber a écrit les Fourmis…

DESCARTES A LA REMORQUE



Force est de constater comme Narby que « la démarche rationnelle minimise toujours ce qu’elle ne saisit pas (…) Son ennemi est le mystère (…) Elle préfère donc fournir des explications péjoratives voire fausses plutôt que d’avouer son incompréhension. ». Et qui nous parle de sacro sainte objectivité ?... A priori non assumés et balayés d’un revers d’éprouvette... « On voit ce que l’on croit, et pour changer ce que l’on voit, il est parfois nécessaire de modifier ce que l’on croit ».

Les vitalistes tels Bergson ont lutté contre ce matérialisme forcené. Aujourd’hui, de nombreux scientifiques s’élèvent contre le dogme darwiniste. « Le hasard est l’absence de concept (…). Des similitudes fondamentales dans le symbolisme humain sont niées sous prétexte de fidélité bornée à la fragmentation rationaliste »... Le darwinisme est aujourd’hui qualifié « d’escroquerie intellectuelle » par les plus courageux... Preuve à l’appui : les fossiles n’indiquent que rarement des espèces intermédiaires entre les premiers types d’animaux et leurs descendants. Le darwinisme, ce nouveau jardin d’Eden… S’y raccrocher quand les preuves affluent de son caractère erroné relève de la foi intégriste plutôt que de la science. Fermer les portes du Junk DNA est l’une des expressions de cette irrationalité scientifique rigide…

Mais le mouvement est inéluctable. Nous sommes à l’ère de la biotechnologie. Et elle prouve l’unicité fondamentale de la vie par sa propre existence. Ainsi, les scientifiques sont capables de greffer la séquence d’ADN du génome humain permettant la fabrication de la protéine insuline sur des bactéries qui se mettront alors à fabriquer une insuline similaire à celle produite par le pancréas humain. Les cultures animistes pressentent depuis longtemps que le principe vital est unique et pour bon nombre, il ressemble à deux serpents entrelacés… Ces mythes à la lumière des études sur l’ADN nous amènent à la conclusion troublante qu’ils regorgent d’imagerie biologique. Doit-on appeler ce principe vital unique Dieu ? Les agnostiques seraient-ils du coup, dépourvus d’ADN ? Héhéhé… A-t-il un but, des intentions, un projet ? « L’étude scientifique des origines de la vie aboutit à une impasse où l’agnosticisme semble être la seule position raisonnable. ». Robert Shapiro (professeur de chimie ; « les origines de la vie ») : « Le processus, lui, a pu comporter un évènement improbable, tout comme il a pu se dérouler selon un enchaînement pratiquement inéluctable. Il a pu demander plusieurs centaines de millions d’années, ou seulement quelques millénaires. Il a pu intervenir dans une mare tiède, dans une source hydrothermale au fond des mers, dans une bulle de l’atmosphère ou quelque part ailleurs au sur notre terre, en quelque lieu du cosmos. »

A L'ORIGINE ETAIT LE POINT D'INTERROGATION



« La science est elle-même une sorte de mythologie : toute connaissance est métaphorique » ( Andrew Newberg, Eugene d’Aquili, Vince Rause : « Pourquoi Dieu ne disparaîtra pas »).

_ La lecture du Junk-DNA :

Halluciner au sens étymologique signifie errer avec son esprit. Le sens de se tromper est apparu au XVIe siècle.
Narby fait le lien entre l’ADN et les visions très répandues à travers le monde chez les sociétés chamaniques du double serpent en hélice ou plutôt il fait le lien à l’inverse... Les visions des chamans étant générées la plupart du temps par des psychotropes naturels. Il évoque une lecture directe du Junk DNA qui explique pour lui plus sûrement que le hasard et l’expérimentation les connaissances pharmaceutiques encyclopédiques des indiens d’Amazonie. Leurs visions leur montrent, leur apprennent…

Selon sa théorie de l’ADN-réseau, l’ADN stimulé par les hallucinogènes, émet plus de photons, et transmet de l’information visuelle. Les visions des chamans ne sont ainsi intérieures tout en provenant de l’extérieur… Elles ne sont pas de vulgaires trips mais contiennent une info, provenant de l’extérieur par l’intérieur… Le Junk DNA fonctionnerait donc comme une télé qu’il convient juste d’allumer...
Curieux hasard à nouveau : la longueur d’ondes à laquelle l’ADN émet ces photons correspond exactement à la bande étroite de lumière visible…Les visions proviennent de la lumière émise par l’ADN, une source de lumière « cohérente comme un laser »… Quand on sait que la cohérence du laser « donne la sensation de couleurs vives, une luminescence ainsi qu’un sentiment de profondeur holographique », on ne peut à nouveau qu’être profondément troublé...

Par le moyen psychotropique on obtien donc ce processus : les molécules des psychotropes activent les récepteurs neuronaux spécifiques qui déclenchent une cascade de réactions électrochimiques à l’intérieur des neurones aboutissant à l’excitation de l’ADN et stimulant, entre autres, son émission d’ondes visibles perçues sous forme d’hallucinations et donc la réception de l’information en provenance de l’ADN.

Le rêve est également un moyen à l’ADN de se faire entendre visiblement et globalement toute technique pouvant amener à la transe (musique répétitive, suggestion, auto suggestion, hypnose). Narby parle de « conscience réduite au niveau moléculaire pendant la transe ». Pour lui, il n’y a pas de doute : ils tirent leurs connaissances de cette communication spéculée avec le tout vivant ADN, soit les biophotons émis par l’ADN de toutes les cellules du monde… Science-fiction ?

CONCLUSIONS démultipliées :

A L'INTERIEUR MOMO



La transition est toute trouvée pour évoquer Maurice Dantec, écrivain de science-fiction bien connu, passionné de génétique, qui pioche allégrement dans ce vide scientifique. Déjà dans Babylon Babies, reprenant les croyances chamaniques et s’appuyant sur les différentes études anthropologiques sur le sujet, il évoquait cette possibilité de lire le junk DNA par le biais de psychotropes propres à induire les changements neurologiques permettant de capter de l’information en provenance de l’ADN, pour accéder à la connaissance, voire a kind of éveil boddhisatvique. Il y voit, à l’instar des chamans, une voie interne, intrinsèque de la connaissance, la porte de « la métaphysique, du métacode dans nos plis» (Dantec), du prochain saut quantique de l’évolution humaine. Il est pour lui « la lumière contenue dans la Chair». Si tu veux connaître à fond quelqu’un, fais ses poubelles… Villa Vortex, le chef d'oeuvre de l'auteur est à ce propos une expérience sur l'ADN littéraire. De même que Cosmos Inc., son dernier ouvrage.

L'ADN, LA CORDE CELESTE



Les aborigènes, les amazoniens, les aztèques les pharaons égyptiens, les animistes de tous continents, Tchouang-Tseu, les lamas tibétains, et leurs visions de serpents ou dragons démiurges liant la terre aux cieux, leurs croyances sur les « cordes d’argent » ( « Le troisième œil » de Lobsang Rampa), « la corde céleste » qu’on trouve chez certains indiens d’Amazonie, « les échelles », « les hélices », que Narby affirme être des visions de l’ADN, ces moyens en nous au savoir en nous, sont notre propre ADN, certainement assez longs pour joindre la Terre et le Ciel, les mystiques kabbalistiques et leurs annales akashiques, Bouddha, Python, Hermès, Jésus, Baudelaire et son « serpent qui danse », qui auraient simplement eu accès à ces mystères organiques, la théorie du Cosmos, ou comment la partie de l’humanité qui s’est détachée du mysticisme vient aujourd’hui entériner les croyances ancestrales dans ses labo… Ce monde occidental si cynique, aucunement pressé de compenser les connaissances des peuples indigènes qu’il n’a pourtant de cesse de piller, ce double jeu de l’humanisme rationaliste (« Protégeons l’Amazonie ! Pour les industries pharmaceutiques au moins quoi… ») qui raille des mythes millénaires, qui ont été le meilleur vecteur de transmission du savoir, les mythes, « ces sortes de récits scientifiques ou ces histoires à propos du savoir » (science de scio = savoir)…

Le mythe oui. Le mythe universel issu du besoin primaire d’union mystique avec une vérité plus large et qui embrasse tout, a sa source dans le cerveau, le cerveau fils et fille de l’ADN. Ce cerveau à la capacité de transcender le soi limité et de percevoir une réalité plus vaste… Décidément, on est parti en double hélice à pleins tubes vers les cieux…

Notre science du cerveau ne peut ni prouver, ni réfuter Dieu… Notre science du cerveau ne peut pas nier l’ADN. L’ADN sera peut être le pont qui mettra définitivement au placard la vieille opposition science/religion, ou plutôt science rationaliste/science mystique. La « neurothéologie » (Pourquoi Dieu ne disparaîtra pas) verra peut être son avènement grâce au Junk DNA.

Tchouang Tseu : « il y a un commencement qui n’a pas encore commencé à être. Il y a un commencement qui n’a pas encore commencé à être un commencement qui n’a pas encore commencé à être. Il y a l’être, il y a le non être. Il y a le non être qui n’a pas encore commencé à être. Il y a le non être qui n’a pas encore commencé à être un non être qui n’a pas encore commencé à être. Soudain, il y a le non être. Mais je ne sais pas, en ce qui concerne le non être, lequel est réellement l’être et lequel le non être. Maintenant, je viens de dire quelque chose. Mais je ne sais pas si ce que j’ai dit a réellement dit quelque chose. »…

« Mangez-moi, mangez moi, mangez moiha ! C’est le champ du psilo qui supplie, qui joue avec les âmes et ouvre les volets de la per-cep-tion. Gare à la descente, down down » (Billy the Kick).

PS : Jérémy Narby : « l’expérience chamanique a plus à voir avec le cauchemar maîtrisé qu’avec les paradis artificiels ».
NB : « Nous ne sommes que des hommes. »

D’après « Le serpent cosmique » de Jérémy Narby, la conférence sur le Junk DNA de Thierry Bardini, « Pourquoi Dieu ne disparaîtra jamais » de Andrew Newberg, Eugene d’Aquili, Vince Rause, « Le troisième Œil » de Lobsang T. Rampa, la Bible et caetera…

18 juillet 2006

Un été en ville.



Paris… 40 « degrés ou de force » (2Bal Nigget) à l’ombre. L’Enfer sur terre urbaine.


Depuis le temps qu’on nous rebat les oreilles avec la pollution, les pics d’ozone, les couloirs de bus élargis, les tramways, et tout le tralala du sans plomb et du prix du diesel qui augmente, des métaux lourds et gaz toxiques à effet de serre… Y’a bien que le soleil et sa canicule pour nous faire bien comprendre, par cœur, la leçon : « gentils humains, tels que vous vous connaissez, vous êtes condamnés sur la Terre »… Vous prendrez bien votre arsenic en aérosol ?...

L’écologie, le trip « sauvons la planète ! », les espèces protégées et compagnie, tout ce folklore verdâtre, verdoyant si voyant, est un produit frais déjà périmé.

VAPEUR D'EAU, DUST TO DUST DÛ



L’écologie participe du système : elle est complice... Faut « réduire » les pollutions, les émissions de gaz carbonique par exemple, et « réduire ceci, réduire cela ». Ouais, c’est ça, faut « réduire ». Faudrait « arrêter ci, arrêter ça ». Bien sûr oui… « L’écologie est une conscience qui doit pénétrer chaque individu. Chaque individu peut et se doit de changer ses habitudes. ». Et on voit des guignols venir nous donner des leçons et prêcher la bonne morale écolo qui lui donne si bien bonne conscience. Le vrai écologiste, l’ultime, est radical. On le nomme serial killer de ses semblables. En effet, l’homme modifie par nature son environnement. Plusieurs modèles de modification se sont manifestés et « le bon sauvage », en harmonie relative avec la nature, a été raillé et rayé d’la carte, de la main d’un nommé thanatos. Hallucinogènes et gloses narcotrafiquantes…

LA POLLUTION, UN CYGNE DE LA FIN DE NOTRE TEMPS



« Premier commandement : tu trieras tes déchets (mais tu ne cesseras d’en avoir plein tes poubelles multicolores). Deuxième : tu ne prendras plus de bains mais des douches (mais tu te laveras tout de même tous les jours). Troisième : tu ne laisseras pas couler l’eau quand tu te laves les dents (pareil mais tu te laveras les dents trois fois par jour). Quatrième : tu économiseras ton papier (mais tu n’écriras pas sur les murs ! héhéhé). Cinquième : tu achèteras « équitable » (mais tu achèteras encore et toujours et tant pis si ton budget explose petit radin égoïste criminogène). Sixième : tu te laisseras bouffer tout cru par les moustiques (mais tu ne pesticideras pas contre le nettoyage de ton vide ordure). Septième : tu ne rouleras plus autrement qu’en vélo (mais si tu veux aller rendre visite aux africains, prends quand même l’avion). Huitième : tu ne laisseras plus tes appareils électriques en veille (mais tu peux en acheter plein quand même et n’oublie pas de recharger ton portable hein). Neuvième : tu jetteras bien tes détritus dans les poubelles qui vont si joliment avec les décors et cela, même si tu crois à leur biodégradabilité (tu ne te préoccuperas pas des décharges à ciel ouvert, des usines d’incinération et tu croiras au recyclage). Dixième : tu ne te feras plus vacciner… Euh… Hum hum, oublie le dernier commandement : je ne suis pas moi-même prêt pour ça… Disons plutôt : tu ne boiras plus de coca light. L’aspartame est mal. Oui, car l’écologie doit aussi se pratiquer sur soi (si tu peux ne bois pas de coca non plus. En tout cas pas tant que les Etats-Unis n’auront pas ratifié les accords de Kyoto, c’est-à-dire quand ils se seront décidés à fermer leur désert de Végas). Ohm namu myoho rengve khyo. OOOOhmmmm. » Oui, les ohms justement et les joules… Ah, ces écolos hypocrites, jansénistes de la consommation mais consommateurs sophistiqués sous couvert de retour à la nature...

L'ESSENCE ET LA PHILOSOPHIE RATIONALISTE



Faut rouler en voiture électrique comme Bertrand ! Qui va me la payer ma voiture électrique ? C’est si grave d’avoir une voiture ? Pourquoi on ne les interdit pas alors et pourquoi ne lance t on pas une grande campagne de refonte du parc automobile mondial ? Faut prendre les transports en commun et se régaler d’être coincé dans un bus ou un métro bondé. Toutes ces odeurs pestilentielles, ces palettes nuancées de fragrances de sueurs acides, couplées aux parfums toxicisés par la chaleur animale des corps compressés qui sont de si moindres maux... Suffocation. « Chapitre 2 : De la concentration devenue conviviale et festive au XXIe siècle : mortel!…» Quel bonheur également de marcher en ville jusqu’au moment où vous vous voyez doubler par l’un des fameux justiciers écologiques des transports qu’est le bus, détrôné maintenant, il est vrai, par le tram (le Sud de Paris est tramwaysisé ! nous sommes sauvés ! Ligne de démarcation et le Sud est tellement pollué grâce à la Porte d’Orléans, véritable goulot d’étranglement automobile… Et le salon de l’auto porte de Versailles…) ; alors vous entrez en apnée réflexe à la vue de son pot d’échappement... Bucolique… On reste dans la petite vision citadine. On n’entrera pas dans les dialectiques des impératifs économiques, lobbys industriels, du chômage, de la dernière BM, des nouveaux Kinder Bueno au chocolat blanc, du tramway détruit pour le tout essence et réhabilité maintenant. Ah les trente glorieuses… Le Tout est tellement relatif. Son essence, et je parle plus pétrole, est unitaire et double… Le Un se divise et devient multitude, assiégé par lui-même…

Ce gouffre énergétique qu’est le citadin ou le provincial lambda, même « conscientisé » comme dirait Joey Starr ... Nous sommes lancés à plein régime vers le mur de la disparition-mutation.

PAVILLON BLEU DIS VAIN "VAIN"



L’acide désoxyribonucléique, ce maître du changement nous sortira sûrement un lapin blanc avec montre à gousset à la papatte, de son chapeau à double hélice cosmique. La Terre dira alors Adieu à l’Homme telle qu’elle l’avait connu depuis tout ce si peu de temps, à son échelle temporelle. Elle ne sera probablement pas attristée et n’a sûrement rien contre la théorie de l’éternel retour. Finalement, elle se dira : « étaient cons ces écolos, les pollueurs m’ont rajeunie ! ». A sa naissance, la Terre était comme ce que nous devrions parvenir à en faire un jour : une surface radioactive, une température proche de la fusion du fer, l’atmosphère bourrée de gaz toxiques mortels… Elle saura malgré tout, que l’ADN, jamais ne disparaîtra et ne désespèrera donc jamais de la vie. Le code à quatre lettre et ses protéines d’acides aminés à vingt lettres, se retrouveront toujours tôt ou tard pour se faire des conversations constructives…. Mitose pas s’te plaît ! 99, 99 % des espèces que la Terre a connues se sont éteintes. Une de plus, une de moins, où est le scandale à part dans nos petites lucarnes où de petits hommes s’agitent en tous sens tandis qu’ils sont regardés par d’autres petits hommes cogitant pas en tous sens pour leur part. Le scandale n’est pas écologique. Il n’y a pas de scandale qui ne soit pas humain, relatif à lui seul. C’est sa disparition à lui, tel qu’il est, qu’il redoute tant car plus que tout, il craint l’évolution. Il n’est tellement pas monstre. Il est tellement le seul...

« On emprunte la terre à ses enfants » est une pensée et un art de vivre que l’on retrouve chez bon nombre de peuples dits sauvages. N’ayons pas peur des fils des hommes…

FONTAINE DE PAS DE JOUVENCE



La canicule de 2003, la canicule de 2006... Le réchauffement climatique se fait sentir. La solution de nos dirigeants nous laisse sans voix, comme un clin d'oeil d'un sort décidément ironique : les climatiseurs... Et les climatiseurs prolifèrent dans les maisons, dans les voitures. Les climatiseurs et ses fluides frigorigènes à base d'hydrofluorocarbones (HFC), substances à pouvoir de réchauffement 1.300 fois plus élevé que celui du CO2, le plus connu des gaz responsables du changement climatique. Les fuites d'HFC étant inhérentes à la marche de l'appareil, on se prépare des lendemains dantesques...

Qu’on en soit arrivé là à cette heure est parfaitement logique, implacable. Qu’on n’infléchira pas même le processus d’un iota et que le poids des résolutions écolo ne soit pas plus lourd qu’une fraction égale à 10 puissance 80 d’un angstroem est certain et que l’humanité en pâtira ne l’est pas moins. L’homme est à ce jour loin d’être une espèce en voie d’extinction. A six milliards, il n’est sûrement pas loin d’avoir atteint son apogée. Après l’apogée, la chute… A ce putain de rythme, ça ne devrait pas traîner tant que ça. Dieu est mort paraît ? Non, on l’a redécouvert sous le scalpel de la Raison dans les labos ! Il était planqué pendant que l’Enfer était créé et croissait, croissait, croua, croua… Corbeaux de mauvais augure que nous sommes. Croyez mes frères ! La Terre ne sera à terme plus pour l’homme que le seul cadre de sa souffrance esthétisée golgoth, de sa condition maudite de victime bourreau suicidaire criminelle érigée en religion.

DES SERPENTINS POUR L'APOCALYPSE



Terminons ce texte comme il sied : par le début. Petit texte qui se mord la queue comme un cycle… Au Bereshit fut le Verbe du serpent. Un Verbe de 24 lettres. On fit de Dieu le Diable tentateur. Ce fut l’avènement de l’Enfer. A la fin, nous mourûmes tous d’eau et d’air. Caducée caduc. Fallait bien faire tôt ou tard le ménage, toute cette poussière…

On voudrait juste pas trop souffrir. Respirer tue.

Sans prise de tête...

... Mais un peu quand même. On vous balance la dernière vanne zidanienne qui circule sur le web.



CE QUE LES ALLEMANDS ONT VU

CE QUE LES FRANCAIS ONT VU

CE QUE LES ITALIENS ONT VU

CE QUE LES AMERICAINS ONT VU

CE QUE LES JOURNALISTES ONT VU

17 juillet 2006

Villepin vite!!!



Dominique de Villepin is back!!!! Merveilleux, flamboyant, tutoyant le firmament... Il est venu porter le message présidentiel à Beyrouth au péril de sa vie (c'est autre chose que faire les gros bras dans une cité!)!

Dominique le bronzé est venu témoigner du soutien de la France au peuple libanais, il a ainsi rencontré le premier ministre libanais Fouad Siniora puis présidé le Conseil des ministres du Liban... Sublime Dominique qui aura été le seul président de deux pays différents en moins d'un an!!


Villepin est magique, chaussant les bottes du mirifique diplomate qu'il fût... Accompagné de son aide de camp Douste... Il nous a une nouvelle fois de plus donné une magistrale leçon de politique internationale... Loin de la basse politique des strings, du motocrottes et des survets.

Oui, Dominique El Magnifico est de retour!!! Quelle classe!!! Quelle prestance!!! De sa démarche sportive et alerte à la sortie de l'hélico, il a effacé la pathétique promotion de "Témoignage" (bas les masques!!) du vil Sarko et de ses états d'âmes... Il éclipse, Ségolène Royal, apparue à la peine et fatiguée en Corse... Si petite, si mesquine.

Villepin a passé 3H30 à Beyrouth, 3H30 où la face du monde aura été changée... Où l'espérance d'un monde meilleur aura été esquissée...





Satire moderne




François Ricard disait "Si le roman de Muray, avec sa veine épique, sa démesure, ses mouvements de foule magnifiquement rendus, tient de l'art de la fresque, ceux de Benoît Duteurtre, se rapprocheraient plutôt du dessin ou de l'aquarelle."

Pour la rentrée 2006, nous aurons l'épique et l'aquarelle en même temps.


Benoît Duteurtre et feu Philippe Muray s'appréciaient, ils avaient même l'habitude de se retrouver une fois pas semaine dans une brasserie parisienne afin de parler de ce "drôle de temps", de cette époque désopilante dans laquelle nous vivons.

Le sort a voulu que le gentilhomme Philippe Muray nous quitte au mois de mars de cette année, nous laissant un peu orphelins. De Philippe Muray au-delà de son ironie mordante, de son style unique, nous retiendrons la profonde humanité qui se dégageait de ses textes... Sa plume tranchante comme un éclat de rire dézinguait les tartuffes, les précieuse ridicules, les cancrelâts et l'insoutenable Ordre moderne avec légereté et élégance.

Deux ouvrages de cet écrivain fabuleux paraîtront durant la rentrée 2006... Le premier est un recueil de nouvelles parues en partie dans l'excellente revue L' Atelier du Roman: Les Roues Carrées suivi d'Enculés et enculées.


La première nouvelle porte sur "la parade de la fierté adultère" et la vie trépidante de Marjolaine Lebarbier. Quant à l'autre nouvelle au doux nom, Enculés et enculées celle-ci tourne en dérision la pétitionnite aigüe de nos contemporains à travers les aventures d'un certain Jean-Patrick Cerestes, auteur de son état.

A la rentrée sera également publié le Portatif , une sorte de vade-mecum de l'auteur angevin : "En 1991, peu après avoir écrit L’Empire du Bien, j’ai entrepris de composer, à mes heures perdues, ce bref ‘dictionnaire’ intime où je voulais rassembler et confronter quelques notions qui m’étaient chères, certains de mes concepts préférés, et même deux ou trois néologismes qui sont le fruit des cogitations de ma vie. On trouvera aussi, dans ce dictionnaire, l’esquisse de quelques figures qui me tiennent à cœur (Jouvet, par exemple), mais auxquelles je n’ai jamais trouvé l’occasion de rendre hommage ailleurs. Le titre que je donne à cet ensemble est un hommage au Dictionnaire philosophique de Voltaire, surnommé Le Portatif par ses lecteurs (octobre 1997). ". Le dictionnaire est malheureusement inachevé.

L'étonnant Benoît Duteurtre, lui, terminera la trilogie entamée avec Service Clientèle grâce à son dernier roman Chemins de fers (avec une belle couverture de Sempé) et dans lequel le maestro du Havre explore l'itinéraire de Florence, 50 ans, décidée à enrayer la marche triomphale d'un monde moderne qu'elle a elle même contribué à ériger en dogme... et dans lequel la SNCF n’est plus une entreprise « de service public », mais un « voyagiste » ... et où la lumière, même si elle n’éclaire rien, sert à marquer un hypothétique progrès. Sans compter que, sous prétexte de démocratisation, les plus absurdes décisions administratives sont prises... Une aquarelle drôle parfois cruelle de cette humanité qui s'en va.





16 juillet 2006

Asloum : le 10 pour le 20.

Brahim Asloum vient de remporter son vingtième combat chez les pros après son pitoyable échec aux championnats du monde à Bercy. A la fin de son combat, il a revêtu le maillot du numéro 10 de l’équipe de France, Ziz.

Solidarité entre les deux fers de lance de l’intégration successful-sportswear-médiatisée à la française. Soutien d’un produit marketing-sociologique à un autre.

Attention Brahim, le coup de boule est également proscrit en boxe.

Commémortification.

Aujourd’hui, date anniversaire de la rafle du Vel’ d’Hiv’ (16 juillet 1942), est la journée nationale d’hommage aux victimes des crimes racistes et antisémites de la France…


Deux jours après la fête nationale, flagellons-nous, nous, ignobles pourritures de français blancs racistes, nous, les génétiquement mauvais footballeurs, nous les désormais boulets faisant tâche dans le pays des droits de l’homme…



Flattons toujours plus les communautés, défendons toujours plus avant les minorités, discriminons, discriminons, discriminons encore et toujours. Les bons sentiments sont un écran de fumée, car ces actions sont les jumelles du racisme primaire du facho d’base. Pour que le racisme jamais ne disparaisse, commémorons les victimes du bourreau France.

Une énième journée à vocation culpabilisante ou victimaire selon le côté d’la barrière de la voie ferrée… La journée de commémoration, cette réponse à tous les maux… On note que son intitulé ne se limite plus au Vel’ d’Hiv’ mais qu’il englobe toutes les minorités car décidément, l’antisémitisme ne doit plus être un aristoracisme surexposé : il doit apprendre à partager. On met donc toutes les victimes dans le même panier. Les victimes, ces innocents, ces justes inconditionnels.

La psychologie appliquée à la société, la socio-psychologie, a les mêmes effets de culture du « truc qui tourne pas rond » générateur de stress et de mal-être. La solution est toute trouvée : « Racontez-moi votre enfance… Mmm… Hum mmm… Vous avez souffert dans votre enfance : je proclame votre qualité de victime. Maintenant, vous pouvez devenir bourreau. »
Voici les racines du mal communautariste.
Dreyfus au Panthéon ! Et Ilan bientôt (selon la comparaison faite par Cukierman).

Voyez mes mains mes frères : ceci sont mes stigmates.
La souffrance n’eut jamais dû passer de la réalité à l’idéologie.

Eretz Israël.

La guerre guerrière reprend ses droits au Proche Orient : c’est l’été ! Il nous faut du conflit aux JT, la coupe est finie et bien pleine... C’est fini le bricolage ambivalent de l’œuf et de la poule, acte terroriste/frappe Apache.


Le Hezbollah frappe à la roquette plus ou moins longue portée le territoire israélien. Tsahal bombarde à bloc. Le souffle sur les braises ? Huit soldats de Tsahal tués et deux enlevés. Alors Israël ne plaisante plus : le droit à l’autodéfense, le droit des Lords of the War.

Et là, on n’y va plus par quatre chemins, ça tombe comme à Gravelotte, les civils mangent plombé… Le Liban, ce pays qui semble ne jamais devoir se relever, est frappé dans ses infrastructures : routes, ponts, silos, télévision bombardés, ports bloqués. Il est naturellement également meurtri dans sa chair : 38 libanais ont été tués aux dernières nouvelles.

Haïfa est menacée. Les autorités israéliennes ont donc décidé de faire migrer les usines chimiques de cette ville vers le Sud. Tel Aviv est également à portée des roquettes du Hezbollah. Les habitants sont invités à ne pas se déplacer et à utiliser les abris anti-aériens. Les Patriots sont déployés...



Le premier ministre israélien Ehoud Olmert a affirmé : "Rien ne nous empêchera de parvenir à nos objectifs (...). Il y aura des conséquences à long terme à la frontière nord et au Liban et dans toute la région".
Froid dans l’dos… C’est chaud !

Derrière le Hezbollah, la Syrie naturellement, officiellement pas dans le collimateur des snipers israéliens mais tout de même montrée du doigt. Mohsen Bilal (mais non pas le dessinateur de BD… Le ministre syrien de l’information) a averti : "Toute attaque israélienne contre la Syrie suscitera une réponse syrienne ferme, directe, illimitée, et par tous les moyens". L’Iran s’engouffre dans la brèche et prévient : « Israël subira des pertes inimaginables en cas d’attaque de la Syrie ».

"CHUCK IS MY MAN"



Walker Texas Ranger lui, reconnaît le droit à l’autodéfense d’Israël. Chirac prend fait et cause pour le Liban, victime-pays-martyr dans son ensemble. Un axe atlantique semblerait se dessiner en marge du G8, Poutine déclarant que les "moyens pacifiques pour résoudre la crise n'étaient pas épuisés". Et pendant ce temps-là, la kalachnikov se vend comme des petits pains. Les contrebandiers vont faire des bénefs et les pays du Conseil de Sécurité avec, en loosedé… Cynisme balistique.

L’ONU quant à elle va une nouvelle fois faire étalage de toute sa creuse rhétorique et de son inefficacité patente.

BOOM !


La situation semble muer. La larve devient chrysalide. On est au bord de l’embrasement général et mercredi dernier, le coup de boule de Zidane occupait la moitié de l’espace médiatique… Retour sur terre, les pieds sur terre, les deux pieds dans l’ciment.
L’homme n’a pas été chassé du jardin d’Eden, il l’a vandalisé.

Lance-flamme



Le CGBi ne résiste pas à vous livrer la dernière salve de l'immense Lance Armstrong, toujours soucieux des bonnes relations avec les français, interrogé lors d'un talk-show sur ESPN au sujet de l'équipe de France de Football ce dernier a déclaré: "Tous leurs joueurs ont été testés positifs... comme étant des trous-du-cul".

15 juillet 2006

Mon ami Ben



Vu de droite... c'était le livre d'Alain de Benoist qui reçut le prix de l'Académie Française en 1978... C'était l'époque faste des membres du GRECE: Louis Pauwels leur mangeait dans la main, Guy Hocquenghem voulait être contre tout contre les néopaïens et Le Monde hurlait au fascisme sous la plume de Thierry Pfister pour mieux masquer la baisse de ses ventes.



Puis... Traversée du désert... Durant 20 ans, le GRECE vampirisé par le FN, miné par les dissensions internes et les départs ( l'archéo-futuriste Faye, le régionaliste Vial, les belges de synergies-européennes, les néo-sionistes Laurent Schang et Alexandre Del Valle, le démocrate organique Champetier) a été ignoré, placardisé... Juste quelques articles autour de Pierre-André Taguieff et de ses possibles collusions avec De Benoist nous avaient rappelé au bon souvenir de la Nouvelle Droite ( NDLR: MicBerth conteste cette appelation).

20 ans durant lesquels Alain de Benoist et une nouvelle génération de grécistes ont changé, muté.... Pour devenir altermondialistes!!!

Aux oubliettes les débats avec son mentor Henry Coston, vive les échanges avec Toni Negri!! Robert de Herte n'en finit plus de re-découvrir Marx et les socialistes utopiques....

Mieux tout au long des années 80, Fabrice Laroche (aka Alain de Benoist aka Robert de Herte) aura le chic pour re-découvrir avant les autres des auteurs majeurs comme Christopher Lasch ou Guy Debord (de son vivant).

C'est donc un GRECE tout neuf, ravalé idéologiquement avec un beau make up qui est apparu à des jeunes avides de politiquement incorrect... Anti-individualiste, décroissant... La nouvelle Nouvelle Droite a de quoi plaire à ceux qui ne veulent ni tomber dans la gôche bobo, ni dans l'ultralibéralisme.

Le problème avec ce cher Alain c'est qu'il adooore débattre, tout le temps (comme le prouve sa revue Krisis), toujours, sous plusieurs pseudonymes, voire en se faisant passer pour ce qu'il n'est pas (comme membre du MAUSS).

Il "discute", "ouvre des perspectives" avec des auteurs aux idées complètement contraires (Alain Soral) avec des cousins atlantistes alors qu'il est plutôt antiaméricain (Surlering)... D'ailleurs, il ne fait que ça "colloquer" en Italie où c'est presque une star là-bas....

Résultat, on connaît facilement le diagnostic du Docteur Benoist, parfois juste, souvent à côté de la plaque (non le jacobinisme n'est pas le père de tous les vices, de même que Les Lumières ne sont pas les ascendants directs des totalitarismes). Mais à force de cultiver la pensée contradictoire, "il pensiero debole", on arrive plus à voir où Robert de Herte désire aller... même s'il reste plus clair que le métaprophète!

Evidemment, il faut faire abstraction de son petit côté païen ( folklo, sol invectus...) ou son penchant pour l'art du IIIe Reich ("Kunt in deutschland" sous le pseudo Mortimerson selon les infos de ses anciens amis de Synergies) sans compter son gôut pour les identités multiples (vous avez dit graphomanie?)... A croire que le sieur de Benoist n'est pas franc du collier....Mais bon Alain de Benoist c'est toujours mieux que les palinodies de BHL ou les galimatias de Finkielkraut.

Pour vous faire une idée, voici son dernier éditorial dans le Numéro 121 d'Eléments sur la Paternité (plutôt bon), et une vidéo (attention c'est collector!!) où "le gourou " s'exprime devant Groucho Marx et une lampe Ikea.



Danton Culte (suite et fin) !



Suite et fin de l'entretien entre le CGB et le Tribun de la Canaille.
(Par Christ-Off et Gabriel Fouquet).


_ Tu lui as fait quoi pour quelle te déteste comme ça Manon Roland ?
_ Ah la Manon ! La « reine Coco » comme on l’appelait mon p’tit lord ! Inutile de dire qu’être appelée reine en nos temps troublés, c’était une promesse à peine voilée de faire connaissance avec le Py funèbre et funeste de la guillotine. Personnellement, tu sais, les bonnes femmes et la politique… A l’époque, j’avais dit : « Nous avons besoin de ministres qui voient par d’autres yeux que ceux de leur femme. »… ça ne lui avait guère plu à Roland et à sa femme encore moins... Elle était mal baisée et amoureuse de Buzot. Son mari savait mais ne disait rien... Manque de couilles j’te dis ! Cornard aware… Y’a un mot pour ça et si y’a un gangbanger au courant qu’il nous le rappelle en commentaire !
Me suis laissé dire que vous aviez de vos jours des problèmes similaires avec une dénommée Royale. L’Histoire est une vieille fille mais qui n’est pas dénuée d’humour pour autant. AHAHAHAHHAHAHAH. « L’éternel retour » paraît.. Sers moi donc à ripailler l’ami, ta veuve m’a mis en appétit ! Cette vieille garce de Manon, elle était voluptueuse. Lui aurais bien investi les fondements… Le fait qu’elle soit mal baisée, ça l’a faite partir en quenouille. Elle était bloquée idéaliste aussi, avec ses petites tentatives de sociétés sur d’anciennes terres du clergé. Elle a dit « Il faut veiller ou prêcher jusqu’au dernier souffle, ou ne pas se mêler de Révolution. », on me dit misogyne mais pas jusqu’au point de lui donner tort sur ce point… Tu sais pas qu’à la mort de ma femme, je l’ai faite déterrer quelques jours après pour à nouveau pleurer mon bel amour ! Alors pour la misogynie, l’Histoire repassera !

_ Ouais, pour te remarier quatre mois plus tard avec une gamine de seize ans…
_ Ah, la petite Louise… Jeune et fraîche…

Louise, 16 ans


_ Thermidor, la victoire des lâches ?
_ Non, non : la victoire de l’instinct de conservation ! On était monté « jusqu’à des sommets où il était impossible de respirer ». Fallait bien redescendre un jour. Et Max, fallait bien nous l’décapiter ! Tout cela était très logique : Py = 3,14 et caetera… Les nombres entiers et les corps sans tête ni queue. HAHAHAHAHA. Thermidor termine le premier cycle. Fallait entériner la bourgeoisie et enterrer le folklore politique-hémoglobine, fallait surtout qu’les rescapés sauvent leurs têtes. Nos destins avec Maxou étaient liés. Thermidor : tout le monde descend chez Satan !

La chute de Monsieur R


_ Le culte de l'Etre suprême, de la Vertu, de Jean-Jacques Rousseau c'était pas trop ta came à toi non ?
_ C’est le moins qu’on puisse ! Des conneries de castrés. « Ce ne sont pas les philosophes, eux qui font des systèmes, qui ébranlent les empires ! ». Le peuple n’y entendait rien en plus… La preuve par quatre, l’engeance de Monsieur R : Max et son Etre Suprême à deux sous… Moi, c’était plutôt, vinasse, bonne bouffe, bonne baise et immobilier. J’ai fait des jaloux : « si vous voulez durer, ne soyez pas aimés ». C’était une révolution de petits bourgeois. Moi j’étais avocat, on allait pas me conter fleurette avec des idéalisteries de mauvais coup : « Vendu moi ? Mais je suis un homme impayable ! ». Et le bon mot à la postérité ! Cela dit, j’avoue et je le répète : j’ai acheté ma licence en droit… Mais j’étais un avocat panthéonien !.. Cela dit, ça m’empêchait pas de sous-tirer quelques denier du côté d’la rue lâcheté. Appelle ça d’l’opportunisme humaniste indulgent.

_ Valmy : tu lui as offert quoi à Brunswick pour qu'il se couche ?
_ Arrête tes conneries ! Valmy, on a gagné grâce à la Marseillaise. On n’a pas toujours pris des branlées par les prussiens. On était en état de grâce mon p’tit lord ! La France bleu blanc rouge avait soif de naître dans le sang. Ça commence toujours comme ça les naissances : dans un bain de sang. Cela dit le sang appelle la merde et les prussiens tenaient une chiasse de tous les diables ! Napo s’est occupé de finir ce stratège.

_ Et sinon la vérité ?
_ « De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace ». « Le tocsin qu’on va sonner n’est point un signal d’alarme, c’est la charge sur les ennemis de la patrie »…

Valmy


_ Nostalgique ?
_ Mes heures de gloire…

_ Et sinon, la vraie vérité ?
_ D’la shadow diplomatie mon p’tit lord ! D’la vraie. Magouilles, promesses et compagnie… Mais z’avaient la chiasse quand même les prussiens...

_ Septembriseur ?
_ Tu voulais que je fasse quoi mon p’tit lord ? Sur le coup, rien. Alors a posteriori pour éviter ce genre de boucheries, j’ai créé le…

_ Oui ?
_ J’ai créé le tribunal criminel extraordinaire de Paris, soit la future juridiction d’exception plus connue sous le nom de tribunal révolutionnaire… Pour sûr qu’il allait révolutionner la justice ! « Ici, le salut du peuple exige de grands moyens et des mesures terribles. Je ne vois pas de milieu entre les formes ordinaires et un Tribunal Révolutionnaire »… Le con. J’avais creusé ma tombe ! Et profond : « Soyons terrible pour dispenser le peuple de l’être. Organisons un tribunal non pas bien, c’est impossible mais le moins mal qu’il se pourra afin que le peuple sache que le glaive de la justice pèse sur la tête de tous ses ennemis. ». Ecoute bien ça, on a créé un monstre : principe de légalité des peines et des délits foulé aux pieds, remise en cause du principe de l’individualisation des peines avec la peine de confiscation des biens des condamnés, non rétroactivité des lois pénales plus sévères reléguées aux mesure de fond et non de forme et en l’occurrence on unleashait the Hell, et mise à mort des principes de double degré de juridiction et du recours en cassation. Et le monstre a grandi. Robespierre en prit soin… Quand on élève des serpents, faut pas s’étonner qu’ils vous mordent un jour… Il avait dit : « Qu’un tribunal établi pour faire marcher la Révolution ne la fasse pas rétrograder par sa lenteur criminelle. Il faut qu’il soit actif autant que le crime ». Tu m’étonnes l’ami mon p’tit lord… Il a bien fini par avoir la peau du Criminel… Petit à petit, le comité de salut public a tout géré. La séparation des pouvoirs ? Le jacobinisme forcené, c’est la concentration des pouvoirs : législatif, exécutif, judiciaire. Et nous on s’appelait la Convention… Tu parles d’un Contrat Social ! Le Comité s’est dès juillet 93 adjugé le droit de décerner des mandats d’amener et d’arrêt contre les personnes suspectes. Puis, ça a été la loi des suspects avec ses qualifications vagues comme celle-ci : « tout ceux qui arrêtent l’énergie par des discours astucieux, ceux qui parlent mystérieusement de la Révolution, s’apitoient sur le sort du peuple et sont toujours prêts à répandre de mauvaises nouvelles avec une douleur affectée, ceux qui n’ayant rien fait contre la liberté, n’ont aussi rien fait pour elle ». Sans compter les décrets qui ont suivi pour saigner à blanc les droits de la défense et de la mienne en particulier : après trois jours de débats, le procès s’arrêtait si les jurés s’estimaient bien éclairés… Eclairés par le reflet d’une lame au-dessus de leur cou… Et ce décret sur la mesure de ma mesure : le droit pour le Président du tribunal, sacré Herman, de mettre à la porte des débats tout accusé « qui résisterait ou insulterait la justice nationale »… Fouquier-Tinville dans le rôle du proc ! Un proche et je l’avais particulièrement mauvaise : c’est moi qui l’avais installé là… Ma Tombe creusé à six lieues sous terre j’te l’dis. C’était un vague cousin de Camille, qui était venu pleurer un soir à la maison façon « George, trouve une place à ce cher cousin dans la misère… ». Camille… Mis à mort par le parrain de son fils et sa propre famille. Quand je te parle de consanguinité ! Z’avaient pas l’choix Herman et Fouquier. Z’avaient pas l’choix d’être des déballonnés ! Et merde, avec les Montgolfier, ça nous fait des belles truffes réactionnaires ! Le deal était clair : le comité voulait nos têtes et pas dans un carton à chapeau. C’était eux ou nous. Cela dit ils faisaient que temporiser. Ils y sont passés sous le couperet, un an après. Quelle misère ce manque de courage. C’est intrinsèque aux terroristes…

_ Ce qui nous amène tout de go à ton procès en particulier…
_ Mon procès en particulier ? Un mandat d’arrêt rédigé le lendemain de mon arrestation, un acte d’accusation rédigé par St Just, des jurés soigneusement triés sur le volet, les témoins récusés, les preuves trafiquées et fournies au moment des délibérés, les pressions en sus sur les jurés qu’on avait pas été loin de convertir mais qui sentaient que s’ils nous acquittaient, ça serait eux les prochains… Ce fameux témoin à charge auquel j’avais demandé s’il nous croyait conspirateur et qui avait ri : « Voyez il rit ! Il ne le croit pas ! Ecrivez qu’il a ri ! ». Et le lapin du chapeau avec l’avènement de la théorie des complots avec la soi-disant tentative de financement d’une émeute par la femme à Camille ! Condamné sur des faits imaginaires… Le coupable imaginaire ! Après, ils ont voté la loi du 22 prairial mais l’ai pas connue de mon vivant… L’accusé déclinait ses nom, prénom, qualité et hop la ! C’était réglé pour lui. La justice et la politique… Le crime politique… J’ai péri par où j’ai péché : « Rien n’est plus difficile que de définir un crime politique ». Le TR était l’instrument d’épuration politique entre les mains de Max. Il ne tendait plus qu’à éliminer les ennemis de la révolutions et pas à les punir. 2585 décapitations en treize mois. Mais Max, Juste pas Saint, Crouton, Herr Herman, et Fou-à-lier Tinville font parti du compte. Les bons comptes font les bons amis. Lanjuinais avait dit après Thermidor : « il est nécessaire de convenir que tous ces individus, innocents ou coupables, n’ont pas été jugés mais assassinés ».

Le procès Danton


_ La compagnie des Indes, t'as touché ?
_ Meme pas, j't'assure mon p’tit lord. D'ailleurs à mon procès ils ont même pas essayé de me coller l'affaire sur le dos, non le truc c'était de me salir un peu comme le sans-culotte Jésus, crucifié avec des bandits. Mais c'est vrai que je les connaissais, j'étais même au courant de l'astuce, mais je trempais pas dedans. J't'explique le truc mais resserre-moi donc à boire et à toi avec t’as l’air moins vif que mort !… Ca se passait à l'été 1793, hier quoi, on était au plus mal niveau guerre, le bruit courait que la France pouvait être envahie du jour au lendemain. C'est là que les margoulins sont intervenus. Quelques députés, Delaunay, Delacroix, Fabre d'Eglantine etc… Ils accusèrent la Compagnie des Indes de financer les projets de trahison du Gros Louis. Ils firent mettre les scellés sur ses papiers et ses caisses. Les actions de la Compagnie chutèrent et eux ils rachetèrent le tout en sous main pour une bouchée de pain. Puis ils obtinrent le vote d'un décret autorisant la Compagnie à se liquider elle-même. T'as pigé le coup ? Ils échappaient ainsi au Trésor et effaçaient ainsi les dettes énormes que la Compagnie devait. Et puis comme d'habitude, il y en a eu un qui en en a voulu plus que les autres… Ma bonne planche pourrie : Fabre d'Eglantine, le poète calendaire... Mon ancien secrétaire de quand j’étais ministre de la Justice… Le pourri… Pour récupérer le magot il s’est mis à accuser ses partenaires d'être des agents de l'étranger. Les langues se sont déliées, et c’est arrivé aux oreilles de Maxou qu’avait pas ses lorgnons fumés dans sa poche… C'était pas trop son genre, les petits arrangements entre amis à « l’Incorruptible »... D’autant que mon club des Cordeliers l’agaçait de vouloir mettre un peu la pédale douce sur les mises en accusation et les condamnations à mort… Un vrai paranoïaque… Il voulait passer la démultiplier. Fallait qu’il fasse le ménage. D’abord les Girondins puis les Hébertistes. Fabre, ça a été son levier pour me mettre sa queue sans couilles dans l’cul… La technique de l’amalgame si tu veux tout savoir. On était seize dans l’box. Fabre nous liait tous. Il m’éclaboussait par nos liens étroits avec le scandale de la Compagnie des Indes, alors que dans le même temps, les Girondins n’avaient cessé de me mettre la pression sur mes comptes ministériels… Y’avait plus qu’à y ajouter quelques étrangers suspectés d’espionnage et de corruption politique et Robbie avait sa conspiration des étrangers. D’Espagnac mouillé aussi artificiellement dans le scandale… Il avait été mon protégé, ainsi que celui de Dumouriez traître à la patrie… Pour couronner le tout, il avait bouclé la boucle avec Héraut, proche des Hébertiste. Le complot d’envergure nationale quoi…

_ Euh régicide au fait ?
_ Plutôt décousu ton interrogatoire l’ami mon p’tit Lord !

_ Interview, c’est une interview, un reportage…
_ Ton interview, une vraie boutonnière AHAHAHAHA !

_ Ça sort comme ça vient, on ne coupe pas la parole, on laisse le flot s’épancher. Régicide donc ?
_ Me couper la tête certes ! Mais la parole, je voudrais bien voir ça ! Mon vote : la mort, sans sursis… J’avais pas le choix. C’était sa tête ou ma carrière… Il avait déjà un pied dans la tombe le gros Louis en plaqué toc.

_ En, 1793, alors que tu es le chef du Comité de Salut Public : insurrection en Vendée, ennemis aux frontières, insurrection fédérale dans de nombreux départements. Comme disait Marat, sous ta présidence, c’était plutôt le « Comité de la perte publique ». Robespierre avait peut être raison finalement : tu compromettais la Révolution.
_ Les compromis sont une chose. Les connes promesses une autre.

_ Anticlérical ?
_ Penses-tu mon p’tit lord ! J’ai dit : « c’est un crime de lèse nation que d’ôter au peuple des hommes dans lesquels il peut trouver encore quelques consolations. Si la Convention poursuit le fanatisme, c’est parce qu’elle veut la liberté des opinions religieuses. » Et après ce que je t’ai dit sur les curés de mon enfance, on peut dire que j’étais pas rancunier ! Tacticien, oui…

_ Oh oui, très fin. Tellement fine la tactique que ça t’a valu une décapitation. La sentence ? La dignité non ?
_ Attends, fallait le faire quand même de balancer : « Nous avons assez vécu pour nous endormir dans le sein de la gloire, que l’on nous conduise à l’échafaud ! Je ne disputerais pas d’avantage ma vie aux infâmes qui m’assassinent. Ma mémoire sera vengée ! Avant trois mois, le peuple déchirera par morceaux mes ennemis ! Mon domicile est bientôt dans le néant et mon nom au Panthéon ! Ma tête est là ! Elle répond de tout ! La vie m’est à charge, il m’en tarde d’être délivré ! ».

Belle journée pour mourir


_ Mirabeau ?
_ Un bon pont lui ! J’ai pressenti ses desseins perfides et l’ai mis à jour en jouant d’astuce. On me l’a balancé en pleine face au procès et d’un trait j’ai emporté les hourras de la foule : « C’est une chose bien étrange que l’aveuglement de la Convention nationale jusqu’à ce jour sur mon compte. C’est une chose vraiment miraculeuse que son illumination subite ! ».

_ Le 14 juillet t’en penses quoi qu’on ait choisi ce jour pour célébrer la fête nationale ?
_ HAHAHAH ! Tu me parles de 1789 ou de 1790 ? Parce que officiellement, en 1880, on décida que c’est le 14 juillet de 1790 qui serait retenu pour cause de sang versé. C’est le jour de la fête de la Fédération qui est commémoré, ce jour où le roi prêta serment devant la Constitution et jura loyauté à la Nation et à la loi. Le jour de la réconciliation et de l’unité de tous les françois !
A la tienne Louis !
Enfin, on va pas botter l’arrière train de mémé pour la faire malencontreusement trébucher dans les orties, car le 14 juillet 1790 avait été choisi pour fêter l’anniversaire de la prise de la Bastille. Soit ! De toutes manières, pour la masse, le 14 juillet 1790 n’existe pas… Les polissons politiciens ont échoué. Vous commémorez une véritable boucherie. De Launay le gouverneur de la Bastille avait abaissé les ponts-levis. La prise de la Bastille n’a jamais eu lieu. Il fut roué de coups et blessé à coups de sa propre épée et à la baïonnette libertaire. Il fut achevé d’une balle et devant la déception de la consternante banalité d’un cadavre, on fit appeler le garçon boucher Desnot qui le décapita au couteau. On lui mit la tête au bout d’une pique au De Launay. Pour l’heure, c’était du bricolage. La Liberté soulevée haut au-dessus de la tête de Desnot. La Liberté : la décapitation. La Liberté à l’égard de toute loi, libéré de toute loi, l’égalité dans le péché et dans son excès, la Fraternité dans la violence et sa jouissance. La société du Spectacle, macabre… Camille avait écrit « Aux Armes » ce jour-là. Il a ébouillanté tous les sans culottes. La révolte de la brute repose sur des principes esthétiques plus que sur de la politique. Les ténèbres et leurs jeux d’ombres, leur sensualité, leur indolence, leur sommeil lunaire…
La fin justifie les moyens et la beauté le sang.

1789, c’est l’avènement de la beauté des actes atroces. L’invincible soleil de la liberté qui devint la géhenne des temps nouveaux. Il est toujours au zénith le soleil du vice esthétique.
Ce besoin d’exhiber les têtes, c’était faire passer le moment esthétique avant tout, pour frapper les imaginations. Et au bout d’une pique de la liberté, rien ne distingue la tête d’une victime de celle de son vainqueur. L’égalité absolue des hommes, on y est parvenu par la guillotine. La guillotine c’était notre machine à Egalité. Notre Py élancé et étroit, terrifiant dans ses formes de son rationalisme extrême ; l’outil de la connaissance, l’apogée diabolique des de l’époque des Lumières.

La guillotine… Pas de douleur. La fin des supplices pour les suppliciés. La guillotine ne tuait pas des hommes pour nous, mais des idées. Max et Couthon en étaient exaltés : pour eux, la guillotine avait aboli la mort, c’était l’apogée de l’humanisme. La guillotine ne coupait la tête que de citoyens, pas d’hommes… L’idéal de la guillotine c’est le clignement de paupière.
On a découpé aux ciseaux de cordonnier aussi ! Babeuf en fut horrifié et il dit : « le labeur de la mort ne fait que commencer. ». Le Diable n’y aurait pas retrouvé ses p’tits et c’est tout juste s’il ne se serait pas signé.
Le fruit le plus fatal de la Révolution ? La nouvelle rhétorique. Les phrases se mirent à peser plus lourd que les vies humaines ; toute la Terreur n’était que l’ombre de la novlangue. Mais le monde fut créé sur un jeu de mots…
Il suffit de faire de la Liberté un être animé, et hop ! Il devient possible de la violer.


Max, m’accusant avait dit : « La Liberté est offensée lorsqu’il est question d’accorder plus de bienveillance à telle personne plutôt qu’à telle autre. ». On coupait pas que l’herbe sous les pieds à l’époque et il me décapitait même cette herbe sous mon pied…
On a eu le culot d’humaniser l’harmonie universelle, tout ça pour extorquer au monde le cri du cochon qu’on égorge.
Idéalistes que nous étions, empêtrés dans la chair mortelle jusqu’aux genoux, non : aux oreilles.
Bref ! Tout cela était vain. On ne tuait que des hommes et pas leurs idées. Les idées sont éternelles. On ne peut pas couper la tête d’un ange… On toucha le fond lors de la décapitation de Philippe Lebas… Il s’était tiré une balle. On a guillotiné son cadavre. Peut-être ne passait-il pas avec la tête dans son petit cercueil apprêté… La Révolution a offert à la France d’horribles petits cercueils… Les nouveaux nés de la Liberté.
Au suivant !, Au suivant !

La Révolution a condamné les hommes à la vertu
plus sûrement que n’importe quelle religion. Mais sans la liberté du vice, comment, je te le demande mon p’tit lord, comment devenir vertueux.
Nous avons éprouvé Dieu, l’Etre Suprême aussi durement dans le seul but qu’il nous prouve son existence en nous retirant la liberté de mentir, l’égalité dans la mort, et la fraternité des petits tyrans que nous étions. Là est le sens de la Révolution… Ce qui est vrai est vrai. Soit, mais alors Dieu partagera avec nous tous nos crimes contre l’humanité.
La mort, c’est le début de l’immortalité mon p’tit lord. Dieu est éternel ! Et Dieu a trahi les hommes en l’abandonnant entre nos mains… Si Dieu garde le silence, c’est que tout est permis. L’homme est un loup pour l’homme et Monsieur R rôtit en Enfer. En Enfer, il n’y a pas de victimes, il n’y a que des bourreaux… Dieu n’est plus parmi les hommes autrement que dans la Beauté… Mais le Mal est Beau… Dieu est toujours devant nous : il crée de beaux futurs pour nous... La beauté sinistre est notre bilan… La beauté sinistre est le bilan de Dieu…

_ Conclusion ?
_ L’amour augmente la douleur. La peur engendre l’amour. Seul l’amour que le peuple nous vouait pouvait les sauver de la peur que nous leur inspirions. Syllogisme si logique. La logique, cette irrationnelle ! Bref ! Concluons cette conclusion sur une note d’optimiste fatal et létal : si le mal disparaissait, il en coûterait au Bien un terrible échec… Le Vide a soif ! Lucille Desmoulins, si tu n’avais pas été si belle et si absolument pas la propriété de Max… « MONTRE MA TÊTE AU PEUPLE, elle en vaut la peine ! »… J’suis bourré… Hips ! Pardon ! Ma belle langue d’orateur… Je me la suis mordue sous le couperet ma langue, à défaut de mes couilles… !

La famille Desmoulins


Off :
_ Putain Desmoulins quand même…
Camille Desmoulins

_ Ah oui, ce cher Camille… Bien investi analement mon Camille ! Mais faut pas se leurrer, on avait tous du sang sur les mimines. Camille, c’était comme qui dirait mon side-kick. C’est irrésistible, les héros marchent par duo : Jésus avait Judas, Batman Robin, Robespierre St Just et moi j’avais Camille…

_ Est-ce qu'on emporte le CGB à la semelle de ses souliers?
_ Le CGB c’est l’ami du peuple et le vieux Cordelier réunis !





* les phrases en gras sont toutes extraites de la Tête de Gogol d’Anatoli Koroliov. Parfois remaniées, mais pas dénaturées, juxtaposées, le roman entre ces lignes est un pur chef d’œuvre d’humour noir et de mise en perspective pertinente et iconoclaste. Nous avons joué avec, avec délectation. Pour un autre exemple de texte tiré de ce livre rendez vous ICI
Autres sources d'inspiration pour réaliser cet entretien :
-La bio de Danton par Frédéric Bluche.
-Le procès Danton dans la collection les Grands procès de l'Histoire. Ecrit sous la direction de Pierre Bertin.
-Le site de Philippe Royet : Notes et Archives
-Différentes drogues.

Danton Culte !


Danton culte ! (by Christ-off et Gabriel Fouquet)

Hier c'était le 14 Juillet, notre fête nationale. Nous attendons avec impatience que de belles âmes le remplacent par le 12 Juillet, anniversaire de la victoire de la France en Coupe du Monde, évènement festif hautement plus important pour nos chers 80% de bacheliers annuels.
Au CGB nous avons fêté cela comme il se doit : cocarde tricolore aux revers, arborant fièrement nos bonnets phrygiens pour déclamer notre amour de la Mère Patrie.
Une fois de plus nous avons exploité nos capacités à faire tourner les tables et parler les pendules, pour interviewer un des grands acteurs de la Révolution, l’évènement fondateur de notre si belle République.
Interview! Three, Two, One, On Air !

_ Nom ?
_ Danton.

_ Prénom ?
_ Georges Jacques l’ami.

_ Age ?
_ 34 ans depuis 212 ans.

_ C'est mignon ces marques que t'as sur la gueule, t'as fait ça comment ?
_ Quoi, tu parles de celles de mon cou citoyen ? Rasé de près hein ? Net comme un couperet et avec une seule lame s’il vous plaît l’ami et bien affûtée au fusil républicain.

_ Non pas celles du cou pour celles là tout le monde est au courant : celles que tu as de sur le visage !
_ J’avais compris l’ami ! T’as pas un verre à servir ?! Depuis le temps qu’suis froid. Qu’est devenue la France bon sang bleu ne saurait mentir palsambleu de diantre ! On assassine l’hospitalité sous vos yeux et vous laissez faire ! Ah, merci, un bon champagne de mon terroir. Ah, Arcy… Le champagne, ma madeleine de Prout.

_ Proust ! On peut pas dire que c’était un contemporain à toi lui.
_ Certes non l’ami, mais là-haut, on est copains comme cochons ! C’est convivial la mort tu sais !

_ Euh, à vrai dire non… Euh, une seconde… Mais attends Georgy, tu vas nous faire croire que t’es monté avec toutes tes magouilles ?
_ Héhéhéhhé HAHAHAHAHAHAH ! Me suis fait foutre à la porte des enfers, tu l’crois ça ?

_ Quoi à l’Enfer ? Ouais, j’ai interviewé Christ.
_ Ah, le Christ, il nous manque là-haut… Un sacré boucanier. Il tire sur tout ce qui bouge battant pavillon féminin !

_ Tu t’es fait j’ter pour quoi ? T’as fait réviser ton jugement ?
_ AHAHAHAHAHHAH ! Me suis fait virer pour agitation, complot contre le petit roitelet d’en bas… Liberté et égalité des damnés, tu vois ? J’ai pris l’plis. Satan n’est pas fou. Il a dit à Dieu qu’il pouvait pas se permettre de garder un innocent dans sa géhenne…

_ Nan mais en vrai ? Parce qu’on peut pas dire que tu as été le plus engagé des révolutionnaires.
_ En vrai ? J’piquais dans la caisse de Satan pour arroser tout le monde ! D’enfer ! Politique de compromission sinon… Oui, j’ai plaidé ma cause en même temps…

_ Et en haut t’as r’mis ça ?
_ Nan, nan… Enfin, je double jeu, comme au bon vieux temps ! J’intrigue, je mets à gauche aussi là-haut, enfin pas que l’arme mais on s’est compris…

_ Max ? Saint-Just ? Couthon ?
_ En bas, bien au chaud paraît… Moi, j’étais déjà viré… J’avais pas perdu de temps. J’ai retrouvé mon Camille…

Robespierre, Saint-Just, Couthon

_ Bon mais tes marques ?
_ AHAHAH ! Soit ! Mes marques ? Tu sais ce que c’est citoyen, le pouvoir, l’argent, les femmes d’argent, de petite vertu, de petite vérole… J’ai également eu un jour maille à partir avec un taureau qu’avait des burnes… ça m’a valu un excès de confiance en moi… Toujours se méfier des bœufs ! Mais cela dit l’ami, les filles ça aime les mecs balafrés… Les cicatrices sont témoins des épreuves. Ça impressionne…

_ Ton enfance à Arcy-sur-Aube ?
_ Ouais, j'y suis né en 1759, très tôt orphelin d’un pèreprocureur au baillage d'Arcy. Pas aristo mais déjà filsdecrate… Ah Arcy, mon candide… Je retournais fréquemment m'y ressourcer en vidant ses caves de ses ambroisies éthyliques… A ma mort, j'en étais le plus grand propriétaire terrien. La campagne, l’ami y a que ça de vrai, de sincère même ! La terre ne ment pas elle, AHAHAHAHAHAHAahahaha… Pour un mec comme moi qui naviguais en eaux troubles c'était important, de se frotter plus que régulièrement à la vérité... Paris, la ville démone... Si semblable à moi-même mais si peu moi…

_ Malgré tes pistons, euh, tu touchais en droit ?
_ Pour sûr l’ami ! Et pas qu'un peu ! Doué, éloquent et comme tu vois j'en imposais. Maman voulait faire de moi un prêtre. HAHAHHAHA ! J’en aurais fait un beau, défroqué en moins de temps qu’il ne faut pour dire amen. Bon, sur ce, du coup, j'ai dû faire mon séminaire. Chez les Oratoriens de Troyes. J'y ai appris le Latin, l'Anglais, l'Italien, et eux, ils ont appris à me connaître ! HAHAHAHAHA ! J'peux te dire l’ami que les prêtres ils s’en souviennent d’outre-tombe ! Enfin, c’est ce qu’on m’a dit. Ils sont tous en bas à cette heure. L’ironie du sort… Ils taquinaient du châtiment corporel. Ma première cause à combattre ! Ils en tâtent dur à l’heure qu’il est. Pas prêts d’y être abolis ! L’Enfer ne serait plus tout à fait l’Enfer sans… Cela dit, les prêtres étaient une chose mais le haut fait de ma jeunesse, c'était en 1775, pour le couronnement à Reims de Louis XVI.

_ On s’égare Georgy…
_ Pour sûr et certain que non l’ami ! Je ne me suis pas égaré et me suis escampé 112 km à pinces ! A 16 ans, j’avais encore et toujours peur de rien. J'étais aux premières loges, dans la cathédrale. C’était beau mon colon… Quand je pense que je lui ai jamais dit à Louis… J'ai assisté aux plus grands moments de sa vie : son couronnement et sa mort.

_ Et sinon, le droit ?
_ Ho, hé ! Doucement l’ami, t’as le vent en poupe sur ma foi en la Révolution ! On a le temps de l’Eternité devant nous ! A 21 ans j'étouffais à Arcy. Je pris mes clics et mes claques direction Paris et ses aventures. Le mors aux dents. Mon objectif était en vue de ma vigie cérébrale : devenir avocat et surtout riche, très riche. J’entrai au service de Maître Vinot et « fis le palais » comme on disait à l'époque. En 1784, je fus diplômé de la faculté de Reims… C'était un bon plan Reims, le diplôme était pas donné mais au moins t'étais sûr de ressortir avec le papelard. Saint-Just et Couthon furent pas de mauvais payeurs non plus... Cette année là, je devins Maître D'Anton. Ouais t'as vu la particule, l’air de rien ? La classe quand même, si papa avait vu ça... Mais 'tention hein : déjà prêt du peuple et ma première affaire fut de défendre un jeune qui gardait des bestiaux et qui avait maille à partir avec le seigneur local ! J’te dis seigneur, Seigneur ! On n’était plus non plus au temps de la féodalité HAHAHAH ! Faut pas croire que l’Ancien Régime c’était que du joug ! Bref, le gamin n’a pas regretté d’avoir été défendu par Maître D'Anton.

_ Tu faisais ton trou quoi.
_ Pour sûr ! Un pied dans chaque camp pour en être assuré. Le café du Parnasse et les nobles causes des pots de terre, ça faisait pas vivre son homme ! Pour exister l’ami, faut de l'entregent. Ça a toujours été le cas, ça le sera toujours.

_ C'est pour ça que tu es entré en Maçonnerie ?
_ Oh doucement l’ami ! Mais oui, tu n’as pas tort… En 1786 je reçus « la lumière » comme ils disent. J’entrai dans la « Révérende Loge des Neuf Sœurs ». Là, comme par miracle l’ami, mon étoile commença à briller fort. Direction le firmament que j’étais parti !Aux Nine Sisters, tu rigolais pas tous les jours mais il y avait du beau monde : Condorcet, Bailly, Guillotin, le fameux poète, HAHAHAHA, Choderlos de Laclos, Pétion, Desmoulins, ce sagouin de Brissot, ce vieux briscard de Mirabeau, Sieyès, l’abbé… On lui aurait donné le bon Dieu sans confession, même quand il eut besoin d’une épée quelques années plus tard… Quel Con-sul-là ! Et pour couronner le tout, si tu me passes l’expression l’ami : ce cancrelat de Dumouriez…



_ Et le Grand Maître de la loge, c’était qui ?
_ J’te l’donne en mille l’ami : le pas encore Philippe-Egalité, Philippe d’Orléans, le cousin de tu sais qui... Les mauvaises langues te diront que c'est ici qu'est née la Révolution !

_ Sur un plan plus personnel ? Euh Paris by night par exemple ?
_ AHAHA, l’ami ! Tu me prends par les sentiments ! Paris by night… Je peux te dire que j'en ai écumé des troquets !... Mais mon point de chute, celui où j'avais mes petites habitudes c'était le Parnasse du vieux Charpentier. C'était pas triste et j’y étais plus que très très bien assorti : j'en devins en un temps deux mouvement l'attraction principale !... Fallait pas être devin pour le présager : une carrure et une langue bien pendue à sa potence comme la mienne ! J'y ai affûté mes talents d'orateur. J’ai toujours adoré être le point de chute de tous les regards des foules. Les applaudissements, ça électrise. J’y avais goût… Une véritable absinthe dans mes iris pas absentes, habitées, possédées. Faut dire qu'un jeune provincial capable plein comme la mer de réciter des passages entier de L'Enfer de Dante, ça émoustillait ces messieurs dames ! Moi je suis comme ça : quand je suis bourré, je fais des vers. J'hésitais pas non plus à me foutre à la Seine ! HAHAHAHAHA ! On en a passé des bon Dieu de foutres bons moments... Et puis le Charpentier, il avait une femme, mon vieux ! Une italienne, je te dis que ça. Je l'ai pas eu elle, mais finalement, j'ai marié la fille… Il y tenait pas son vieux. Il voulait entendre la bourse à mon cœur tintinnabuler à chacun de mes pas. Le déclic s’est produit en 1787. J’achetai une charge d'avocat aux Conseils du Roi. D’une pierre deux coups l’ami ! Un pied à l’étrier du droit et l’autre à celui de la politique : j’étais en selle ! Du client bien gros, bien gras, j’en ai eu à en être repu. Mais j’ai de l’estomac, un vrai glouton !

Gabrielle et Georges Danton


_ La Cour, tu peux nous en dire un mot ?
_ La Cour c’était Mars ! Les empoudrés de la vie perruquée qui minaudaient, se faisaient des courbettes, batifolaient à Versailles, libertinaient ou platoniquaient, enfin qui niquaient pas quoi !... Et le mécontentement qui grondait, et nous derrière à souffler sur les braises... Je te le dis l’ami, sans ambages : ça sentait le brûlé. La monarchie était mal et il était hors de question qu'elle nous entraîne dans sa chute. Une chute de treize siècles, c’est sûr que ça allait faire du bruit… En 1788, j'ai abandonné la particule genre : « D’Anton ? Moi jamais ! Danton Monsieur ! ». Je suis retourné m'occuper des petites gens et avec ma femme, on est entré au club des Cordeliers. Tu me connais l’ami, le club, je devais finir par en finir Président, y’avait pas.

_ Ta statue est toujours rue des Cordeliers Georgy, y’a pas… Il t'a quand même bien baisé Maxou ? T’as aimé ?
_ Du tac au tique ! Culotté dis donc ! HAHAAHAHA ! Alors, ça y est ? On entre dans le vif du sujet, et suis plus mort que vif depuis lurette ! Pas de problème mon petit lord, euh, je peux t’appeler mon petit lord ?

La statue de Danton à Paris


_ Pourquoi, tu veux te payer ma tête ?
_ AHAHAHAHAHHAHA !

_ Max ?
_ Ah, ce Max… Une terreur terroriste ! Un fanatique de la plus belle facture… Je me rappelle encore cette sortie cinglante et sanglante : « Quand il s’agit du bien de la République, nous avons tous les droits »… En politique, y’a pas d’sentiment en coulisses…

Max la Menace


_ Danton cul ?
_ C’est ça ! Dans mon cul. Mon problème à moi mon p’tit lord, c’est que j’suis un sentimental, un sanguin.

_ Oh oui, du sang sur les mains…
_ Ne m’interromps pas mon p’tit lord, on n’est pas dans un tribunal révolutionnaire à la solde d’un comité de salut public ici. Je reprends… Hum hum. On est comme ça nous les armoires à glace, m’entends-tu jeune plumitif ? Je rigole plus ! « La nature m’a donné en partage les formes athlétiques et la physionomie âpre de la liberté ». On se sent puissant et à ce titre, protégé et protecteur... J’avoue avoir pensé jusqu’à la fin que mon coup de taureau briserait net le couperet. Le panache à la française… On n’avait pas Freud à l’époque mais on savait que Maximilien avait des petits problèmes au niveau d’ses couilles… Paraît qu’il honorait quand même sa logeuse… J’vois d’ici l’tableau ! Il devait avoir tout un attirail pas très catholique même très très clergé réfractaire si tu vois ce que je veux dire… Notre Savonarole à nous… Le bûcher des vanités et tutti quanti. Moi, j’avais des burnes de taureau mon p’tit lord. J’suis monté à la potence et ai guillotiné l’histoire d’un dernier coup de gouaille : « Vous donnerez mes couilles à Robespierre et mes jambes à Couthon »… Le panache au moment de mon entrée royale mais citoyenne, citoyen « mon p’tit lord », dans l’histoire ! J’y suis rentré sans préliminaire, à sec. J’tenais une de ces soifs ! Ah, le Couthon, cette vieille carne aux postérieurs atrophiés qui cavalait tout de même comme un cabri de sur sa chaise… « Ecartez-vous, écartez-vous » qu’i disait tout l’temps ! Ah ce Robbie, toujours une belle gueule malgré sa mâchoire inférieure mouchée un jour de Thermidor… J’l’avais bien dit : « il me tue, il en mourra ! ».

_ Aujourd'hui face à Maxou tu remportes tout les suffrages, finalement t'es un peu le Poulidor de la révolution ?
_ J’suis resté dans les cœurs oui... Le peuple aime bien les perdants, les trahis, les maudits, les grandes gueules et POUR SÛR QU’UNE GRANDE GUEULE J’EN AI UNE MON P’TIT LORD, AHAHAHAHAHHA !… Hips ! Très bon ce champagne, un nectar !… Mais qui donc pouvait être cette veuve ?... Et le peuple n’aime pas les psychotiques phobiques hystériques à la soif intarissable de pouvoir et de domination. Max par moments, il savait plus s’il était un homme ou une femme, crois moi… J’ai bien tenté de lui faire lire du Sade, mais il était branché en triphasé sur Jean-Jacques, qu’on appelait Monsieur R, comme le vôtre aujourd’hui… Dire que Rob, Max la Menace, est entré dans l’histoire en refusant la fonction de juge… Pour sa première affaire il allait devoir prononcer une sentence de mort contre un fieffé gibier de potence. Il préféra renoncer à son travail plutôt que d’envoyer un homme à l’échafaud... « Avant de goûter à la chair, le ‘Tigre sentimental de l’histoire française’ (Pouchkine) fut miséricordieux ». Dans ce geste on voyait « déjà briller les éclairs maléfiques de la Beauté nouvelle, l’esthétique des actes atroces. ». La France a tremblé car Robespierre avait pris la voie de la vertu. Il y croyait : il n’avait rien à se reprocher… Faut pas croire : ce fut dur pour lui toutes ces sentences, contre ses amis, le père de son filleul… Pas d’sentiments pour les vertueux ! Un dur à cuire. Mais il s’est tout de même fait roussir à la broche ! Robespierre était au fond contre la peine de mort. L’ironie du sort, l’Histoire qui se marre de narrer ses paradoxes… Le bien put faire le mal absolument. Le mal doit sûrement pouvoir faire le bien… La source du mal est en Dieu et pas en Diable. Diable, c’est le mal qui n’arrive jamais qu’à faire le bien. Voilà pourquoi je me suis fait mettre à la porte de l’Enfer en y mettant la zone. Cela dit, c’est Diable qui en a référé à Dieu. C’est bien Dieu qui m’avait collé là… En fait, je crois bien qu’il attendait Robespierre. Il hésitait. Il avait décidé de faire monter Max. Au dernier moment, il a jugé Max coupable et m’a fait monter pour rendre grâce à Satan. Faut pas croire. Satan est utile à Dieu. Il n’est qu’un instrument entre ses mains, son subalterne. Et moi, je suis de la Haute bon Dieu !

_ Les poèmes érotiques de Saint-Just tu les as lus ?
_ Louis Antoine Léon, ce poète… Il était beau gosse et poète… Tout pour plaire ! Son problème se situait aussi en bas de la ceinture… Je crois qu’il hésitait entre prendre le vent par l’arrière et le moteur à vapeur qui n’existait pas à l’époque… Il existait tellement pas qu’il se posait sûrement pas la question… Tu me suis ?

_ Pas vraiment…
_ C’est pourtant simple ! Un narcissique de la pire facture ! Bonne pioche pour Max la Menace… Il était jeune ce jeune con. Idéaliste de la pire espèce. Il a pavé la plus belle avenue de l’enfer de ses bonnes intentions, comme qui dirait ses Champs Elysées… Je les ai lus mais je préférais le bon Marquis ! Je te rappelle qu’on m’a appelé « indulgent »… St Just, le si mal nommé : ni saint ni juste… Ses poèmes, c’était ses fantasmes mis sur le papier... Il était une industrie du kill comme on dit Outre-Manche, à lui tout seul… J’lui avais bien notifié à lui aussi : « Tu répondras à la postérité de la diffamation lancée contre le meilleur ami du peuple, contre son plus ardent défenseur ! ». Le sagouin avait de la verve et en a usé dans mon acte d’accusation… « L’Archange de la Révolution » et ses syllogismes sophistes du Diable : « Tu es l’ami de Fabre ; tu l’as défendu ; tu n’es pas homme à te compromettre, tu n’as donc pu que te défendre toi-même dans ton complice ». Tout l’art de l’insinuation, de la désinformation, de la calomnie irrationnelle bourreau de la présomption d’innocence. Les médias, déjà à l’époque faisaient de vous un coupable du simple fait du feu de leurs projecteurs à la bougie à l’époque... Le feu purificateur fait jamais dans l’détail. C’est plutôt dans la commande en gros…

L' Archange de la terreur


_ T'as bien connu Marat, ça fait quoi de côtoyer un serial-killer?
_ Oh c’était pas l’seul dans mes relations… A vrai dire, elles se résumaient à ça… Sacré JP ! J’te rappelle mon p’tit lord, que sa mère était calviniste citoyenne de Genève… Il a eu une hérédité favorable à son instinct inné carnassier. Mais attention, l’était pas con l’Marat. Médecin, scientifique, pote de Goethe et Franklin... Electrique… Il tournait pas rond « l’Ami du peuple »... Il réclamait les têtes à tout va. Amis, ennemis, tous dans le même panier d’osier souillé. L’extrême gauche a depuis ses premiers balbutiements, toujours été si dénuée de nuances… Marat était un aigri, exsudant l’acrimonie, FRUSTRE DES COUILLES ENTENDS-TU DIABLE D’INNOCENT QU’TU ES ?! Lui non plus, c’était pas comme qui dirait un bon coup… Et Charlotte Corday, cette corde à son cou… Marat serial-killer, serial-killé même ! Mais David l’a pas peinte elle ! David cette petite crapule… Il était là pour faire pression sur les jurés de mon procès, si tant est qu’on puisse qualifier ce simulacre purement arbitraire de procès… Il faisait parti du comité de sûreté générale… Passons ! Marat est passé à la postérité ! Qu’est-ce qu’il était dégueulasse avec sa maladie de peau ! Toujours à macérer sur sa fin dans son bain de soufre... Du soufre pour un sulfureux. Comme un coq en pâte aux Enfers… Mais il a été la preuve vivante qu’on pouvait échapper aux procès incestueurs, consanguins du Comité de Salut Public. J’te jure l’ami, on a fait les mêmes conneries qu’les aristo en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, ce damné amen. On a condensé plus de dix siècles en cinq ans !... Marat était tellement populaire, tellement populiste… Impossible à tuer, comme ça, au nom du peuple. Lors de son acquittement, il fut porté en triomphe… Charlotte, c’était une mission de désinformation. Un vrai crime d’Etat en vrai. Fallait lui trancher la langue avec la gorge sans se couper de ses brebis faites loups. La politique du « Prince »… On sort jamais tout à fait de la monarchie…

La mort de Claude François, heu non, Marat


_ Tout ça pour que 20 ans après un aventurier corse se fasse couronner empereur. Vous l'avez pas eu un peu en travers ?
_ Personnellement, non. A mon procès je disais déjà : « On tue la liberté sous vos yeux et vous laissez faire ? », tiens présente-moi donc la p’tite sœur de la veuve que j’regoûte un peu au sang de sa famille… MERCI MON P’TIT LORD ! J’ai rien contre la logique. L’Histoire est une sorte de mijorée à binocles et frustrée tu sais d’où. Elle se prend juste une petite cuite de temps en temps et elle l’a le temps, avec un petit ramonage vaginal subséquent voire concomitant. Le p’tit Napo, j’en avais entendu parler quand il était lieutenant. Un sacré officier. L’avait repris Toulon aux mains des angliches à l’époque… Un caractère de corse couplé à une frustration de nabot. J’te raconte pas le cocktail ! Molotov… Mais tu sais coco, déjà en 93, suprême, je disais : « Par crainte du retour des tyrans, ils sont devenus des tyrans ». L’épée dont manquait Sieyès… On n’a jamais aboli les privilèges. Histoire et translations, l’Histoire connaît ses classiques euclidiens par coeur... Si je devais écrire un traité sur la Révolution, son testament menteur du 26 août 1789 et son héritage, il s’appellerait : « Les privilèges : de la translation de l’hérédité à la vénalité. De l’abolition en veux-tu en voilà pas ! ». Mais comme dirait Tocqueville : « mieux vaut des vices que des crimes ». Et le peuple a besoin de rêver et d’espoir, de grands sentiments pour que définitivement, il la boucle !

_ Les hommes politiques d'aujourd'hui t'en penses quoi ?
_ Diantre ! Ça manque de morgue(s), AHAAHAHAHHAHA, dans tous les sens du terme ! Ça manque de gouaille, de couilles. Vous avez c’qui faut pour une nouvelle boucherie avec tous ces eunuques sans perruque. C’est une sorte de Terreur soft qui règne de vos jours : vous ne condamnez plus qu’à vivre, tas de cons damnés que vous êtes ! Nous on avait l’feu sacré de l’acier avec nous ! « L’homme a des droits quand il sait les préserver ». Aujourd’hui, vous n’êtes plus qu’une plèbe d’assistés. Je l’avais prédit en quelque sorte : « le jugement criminel de relaxation existe »… Vous êtes tous des non lieus vivants !

_ Bernard Tapie ?
_ Oui, Bernard ! Il a des burnes lui comme il dit ! Enfin, il avait. Il s’est fait baisé en beauté. Mais il avait un peu de moi : populaire, businessman, d’la verve à en vomir, bon vivant, physiquement présent, il en imposait et pareil que moi : il est descendu aussi bas qu’il était monté haut. Mais lui n’a pas eu la chance de se faire guillotiner au propre la figure… La rédemption c’est la légende à la r’traite ! Tu m’y vois moi, sur scène à faire des mimiques de chimpanzé non mais j’te jure !